Tu l’as dit toi-même non ? « Là d’où je viens c’est comme ça qu’on fait ». Et bien c’est pareil…

Bah, son propre argument retourné contre lui. Qu'il en était vexé ! Mais en même temps, impossible de nier. Eh bien si c'est comme ça qu'ils font ces bêtes démons... Il ajouta quand même, pour ne pas perdre totalement la face :

Ma foi, si ce sont tes coutumes... Peut être qu'un jour tu remarqueras que ça n'est pas la meilleurs façon de faire.

Surtout que ce qui semble le nœud de ton problème c’est qu’ainsi je n’ai pas pratiqué les Plaisirs autant que je l’aurais pu… Ce n’est tout simplement pas ma priorité. J’aime autant la jouissance de la victoire en combat si ce n’est que cela…

L'Incube fut frappé par un bien étrange paradoxe. D'un côté il trouvait minable que cette femelle se refuse de goûter aux mille et un plaisir de chaire, de l'autre... Il l'enviait un peu de pouvoir choisir de s'adonner ou non à un tel exercice. Peut être souffrait-elle d'autres appétits pour compenser ? Comme... Le besoin de combattre, peut être ? A peine eut-il mentalement formulé la question qu'il s'accorda à dire que la réponse le l'intéressait pas vraiment. Il n'explicita donc pas ses pensées.

-Et non les Conchas mâle n’ont pas forcément plusieurs femme et inversement. Même les oiseaux forment des couples qui durent jusqu’à la mort de l’un d’entre eux. C’est une chose qui me parait évidente quand on veut élever des enfants c’est tout…

L'éducation des jeunes dans la Cabale était si foncièrement différente de celle des autres races que Vaelh n'avait au final qu'assez peu de savoir ou de référence pour vraiment juger la façon de faire des autres. Cela ne veut pas dire qu'il ne se livrait pas à l'exercice. Au contraire, il avait la conviction que sa culture et sa manière de faire étaient les meilleurs... Justement parce que c'était les siennes. Le principe même de la culture... Seule la notre est la bonne alors que celles des autres présentent des défauts.

Si Nayris le veux peut-être que je trouverais l’amour, mais seule les mâles puissants comme notre Seigneur par exemple, m’attirent. Cela n’est pas forcément physique, même si un corps musclé est bien plus excitant, il s’agit de la balance de tout les pouvoir possible. Après tout même si je n’use pas de magie je suis capable de battre un magicien, et inversement je suppose.

L'Incube fronça légèrement et se laissa embarquer par sa curiosité.

Oh, soit. Mais dis moi, toi qui de par ton statut doit sans doute être trèèèès puissante, fit-il avec une note d'ironie, tu dois avoir conscience que du coup, ton choix en mâle est limité. C'est logique : si tu es dans le haut du classement et que malgré ça tu souhaites quand même un mâle plus fort que toi... Tu dois avoir peu de choix. Tu penses quand même trouver ?

En cet instant il n'avait pas voulu la pousser à une réflexion qui la déprimerait peut être un peu, mais il voulait vraiment satisfaire sa curiosité. C'est vrai, avait-elle vraiment pensé à tout ça ?

-Tu ne dois pas avoir tellement de travail alors.

ça n'est pas la quantité qui compte, mais la qualité. Héros, champions, célébrités, dignitaires... J'en vois peu par an, mais je passe des jours et des jours sur leur seule commande. Au final, mon incroyable savoir faire et... mes tarifs me permettent de vivre richement. Et puis, quand je dis héro, champion, tout ça... Il faut bien comprendre que la plupart sont autoproclamés. Quelle différence ? Je leur fait les poches quand même et j’extériorise toute mon envie de créer. Mais de vraies figures emblématiques... J'en vois assez peu. Cela dit quand j'ai enfin l'occasion d'en voir débarquer une...

Il laissa planer un blanc en agitant sa main dans un geste vague et pensif. Oui, les "vrais" champions étaient ceux qui l'inspiraient le plus ; à un tel point qu'il avait parfois mis sa soif de côté pour travailler plusieurs journées d'affilées sur un tout petit détails qui aurait pu tout changer ; à un tel point que ce qu'il créait pour eux dépassait littéralement l'entendement.

...Mais même si tu étais un de leurs tailleurs, je ne t’en tiendrais pas rigueur, puisque ce n’est pas toi qui balançais ton épée au nom de la « justice »…

On dit Armeator Artisis... Et encore heureux. Je ne fait que rendre les choses belles, merveilleuses, fantastiques. Je ne change en rien leurs caractéristiques. Alors, non, même si j'avais pu avoir des clients rebelles, laissa-t-il couler d'un ton qui suggérait innocemment que ça avait pu être le cas, ça n'est en rien ma faute s'ils battent nos armées.

Elle semblait alors plongée dans ses souvenirs, aussi l'Incube lui laissa décider de reprendre la parole ou non.

-Durant mes longues année de solitude forcée avec pour seule compagnon une épée démoniaque, je n’ai pas réellement eu l’occasion de bavasser, si ce n’est pour cracher mon venin à la figure des guerriers de la lumière venu se débarrasser de moi. Aussi non je ne suis pas très douée pour la parlotte, et j’en ignore les pouvoirs.

Belle démonstration que celle-ci pourtant.

Mais j’ai vu nombre de guerriers et j’ai discuté avec eux par le langage du combat, j’ai estimé ceux qui le parlaient avec force, grâce ou intelligence, ceux qui le parlait bien en somme… Même si au final c’est ma danse qui a finit par faire rouler leur tête. Dans ce genre de langage les mots n’ont que peu de place, aussi je voulais savoir comment toi tu pratiques ce dialogue du corps.

Il haussa les épaules. Et s'il s'amusait à garder ce petit secret rien que pour lui ? Ah, autant faire mariner cette grande perche, oui !

Ah, je ne sais pas... Tu sais, je suis surtout artisan. Pourquoi tu crois que ferrailler fait parti de mes loisirs ? A part cette petite dague dans son fourreau qui tient ma crinière en place, tu vois bien que je n'ai pas d'arme. Et puis on ne peut même pas considérer cette dague comme une arme mais plutôt comme un artefact singulièrement inefficace pour percer une cuirasse.

Vaelh avait d'ailleurs été tenté de faire l'analogie entre le langage du corps de cette démone et la manière de se nourrir des Incube de feu, mais à quoi bon ? Il était qu'elle s'y attendait et...

-Ha ! La porte grande ouverte pour des blagues sur le parler de l’oreiller !

Ben tiens !

Décidément cet incube était intéressant. D’autres l’aurait trouvé très désagréable, mais son côté buté ne la dérangeait pas. Sans doute voyait-il sa façon de faire comme la meilleure, nombre sont ceux qui pensent de la sorte après tout.


Ma foi, si ce sont tes coutumes... Peut être qu'un jour tu remarqueras que ça n'est pas la meilleurs façon de faire.
-Qui sait… Je n’ai pas la tête si dure après tout… Les Dieux des ténèbres seuls le savent.

Oh, soit. Mais dis moi, toi qui de par ton statut doit sans doute être trèèèès puissante, fit-il avec une note d'ironie, tu dois avoir conscience que du coup, ton choix en mâle est limité. C'est logique : si tu es dans le haut du classement et que malgré ça tu souhaites quand même un mâle plus fort que toi... Tu dois avoir peu de choix. Tu penses quand même trouver ?

Bordeau aurait put être flattée, et cela malgré l’ironie, si elle-même ne pensait pas très différemment par rapport à sa position. Après tout elle avait encore du mal à vraiment réaliser ce que cela impliquait pour elle.
-Je ne vais pas te mentir, je ne comprends pas moi-même ce que je fais à ce poste. J’aurais déjà été fière d’être envoyée en première ligne au front, ce choix de mon Maître m’a beaucoup surpris… Aussi je ne me considère pas si puissante que cela. Je rage à la pensée de tous ces êtres capables de me surpasser. Voilà pourquoi je n’ai de cesse que de travailler mes capacités en combats. Je ne veux pas décevoir celui qui m’a placé à ce poste, ni Crimsus que je nourris avec affection, et encore moins moi-même. Je ne pourrais partir le cœur léger sans cela.
Quand aux hommes et bien, ce n’est pas si important je suppose… Peut-être que si Crimsus prends vraiment forme humaine, je me mettrais en couple avec lui. Nous verrons… mais je ne suis pas réellement en quête pour le moment. Je sais que le besoin pourrait se faire sentir, mais il est possible que j’ai perdu une part de mon humanité lors de mes sombres années, et ma féminité pourrait bien être la partie de moi-même qui a le plus souffert.

Envisager cela n’était pas très reluisant certes, mais quelque part elle s’en moquait, si Nayris et le Roi Démon lui avait tracé une destinée ou l’amour n’avait pas sa place qu’il en soit ainsi.
Peu après il enchaîna sur de nouvelle précision sur son travail, visiblement ce n’était pas si complexe au final… Le dialogue continua donc à nouveau sur ce sujet-ci.
-Ha je vois, tu travailles pour ceux qui ont de l’or plein leurs bourses alors… Ce n’est pas vraiment en effet ce que j’appellerais héros mais bon… Je pense avoir une vue assez étriquée sur le sujet, je doute que mon avis soit très représentatif.

L’honnêteté était aussi un trait très caractéristique chez elle. Bordeau disait les choses telles qu’elle les pensait, mais savait aussi avoir un certain recul quand à sa façon de penser. L’homme refusa de répondre à sa question sur sa façon de combattre, et s’esquiva plus ou moins.
-Qu’est-ce donc que cela, de la cachotterie ? Bah cela ne m’intéresse pas tant que cela de toute façon, en parler n’est pas aussi excitant que de le ressentir de toute façon. Ainsi fonctionne ce langage qui est de loin mon préféré.
Lança la démone, tout de même amusée par cette décision. Cet homme semblait vouloir jouer avec elle en la taquinant, mais elle ne succombait pas facilement à ce genre de jeu. Pas ainsi en tout les cas.

Il ressentit de la frustration en constatant que la démone était littéralement immunisée à l'ironie ! Aucun moyen de la faire enrager... Quel sang froid, bah... Pire même ! Non seulement elle ne se braquait pas, mais en plus elle semblait tout prendre au pied de la lettre.

-Je ne vais pas te mentir, je ne comprends pas moi-même ce que je fais à ce poste. J’aurais déjà été fière d’être envoyée en première ligne au front, ce choix de mon Maître m’a beaucoup surpris… Aussi je ne me considère pas si puissante que cela. Je rage à la pensée de tous ces êtres capables de me surpasser. Voilà pourquoi je n’ai de cesse que de travailler mes capacités en combats. Je ne veux pas décevoir celui qui m’a placé à ce poste, ni Crimsus que je nourris avec affection, et encore moins moi-même. Je ne pourrais partir le cœur léger sans cela.

Vaelh savait que les gens se voyaient eux même d'un œil toujours plus critique qu'un observateur extérieur sans pour autant être spécialement modeste. Qu'elle dise qu'elle ne se trouve pas si forte que ça n'était donc pas une information très pertinente... Et puis Vaelh ne connaissait rien des Conchas, pas même leur goût, alors qui sait... Peut être étaient-ils à même de piétiner une troupe ennemie à eux seul ? Et puis, rien à voir mais... C'est qui, ce Crimsus ? Oh, peut être que...

Crimsus est ta lame, c'est ça ? Elle dispose de sa propre conscience ? Tu supposes qu'elle peut changer de forme ? Tu peux communiquer avec ?

L'Incube avait toujours été fasciné par les armes "vivantes". Pendant toute a vie soit plus de deux siècles et demi il n'avait pu en observer que trois et travailler sur une seul. ça avait été sa plus grande oeuvre jusqu'à ce jour et il en conservait une peinture dans son atelier. Ses pupilles brillantes et son visage expressif trahissaient une forte envie de voir cette épée pour savoir s'il ne s'était pas trompé.

Quand aux hommes et bien, ce n’est pas si important je suppose… Peut-être que si Crimsus prends vraiment forme humaine, je me mettrais en couple avec lui. Nous verrons… mais je ne suis pas réellement en quête pour le moment. Je sais que le besoin pourrait se faire sentir, mais il est possible que j’ai perdu une part de mon humanité lors de mes sombres années, et ma féminité pourrait bien être la partie de moi-même qui a le plus souffert.

En couple avec... Une arme ?! Le bellâtre fut sincèrement abasourdit, mais en même temps... C'était un concept auquel il n'avait jamais pensé... Et si les armes conscientes pouvaient effectivement avoir une forme humanoïde ? Quel aurait pu être leur goût ? Aurait-elles été nourrissantes ? Aurait-ce été plaisant de les consommer ? Comment aurait-ce été, d'ailleurs ? Une véritable avalanche de question ! Il en eut un vertige pendant qu'elle s'était remise à parler.

-Ha je vois, tu travailles pour ceux qui ont de l’or plein leurs bourses alors… Ce n’est pas vraiment en effet ce que j’appellerais héros mais bon… Je pense avoir une vue assez étriquée sur le sujet, je doute que mon avis soit très représentatif.

Mon talent mérite qu'on y mette le prix. Jamais un client n'est reparti déçu... Jamais ! Et puis je ne suis pas forcement payé en or, du moins pas totalement à chaque commande. Parfois le client, pour s’acquitter d'une partie de la facture, me livre des matériaux inédits ou rares que je peux utiliser pour d'autres œuvres ; par exemple... Des écailles de dragon, hm. Il laissa d'ailleurs couler vers Zaïthan un regard envieux. Et puis oui, cesse donc de parler de ça si tu n'y connais rien, ajoute-t-il sur le ton du simple constat, sans chercher à être acerbe.

Tiens, la voilà qui s'interroge un peu plus sur les hypothétiques talents martiaux du charmeur.

-Qu’est-ce donc que cela, de la cachotterie ? Bah cela ne m’intéresse pas tant que cela de toute façon, en parler n’est pas aussi excitant que de le ressentir de toute façon. Ainsi fonctionne ce langage qui est de loin mon préféré.

Tant mieux que ça ne l'intéresse plus, mais dommage qu'elle ne se fâche pas de ne pas savoir ! Ah, encore de la frustration pour l'Incube... Heureusement qu'il arrive à la cacher.

Son discours avait soudain l’air de l’intéresser, en particulier quand elle mentionna son épée… Etrange, en général les gens réagissaient moins positivement quand elle parlait de son arme chérie, elle s’attendait à une surprise mêlée de dégoût ou quelque chose du genre.
Crimsus est ta lame, c'est ça ? Elle dispose de sa propre conscience ? Tu supposes qu'elle peut changer de forme ? Tu peux communiquer avec ?

-Waaaah, tellement de questions. S’amusa Bordeau en se passant une main dans les cheveux. Bah, cela ne me gêne pas. Mais bien sûr que Crimsus à sa propre conscience… Bon il n’est pas très bavard, mais c’est souvent lui qui me conseille, puisqu’il est bien plus vieux que moi… Tu veux le voir de plus prêt ?
Elle détacha l’immense lame de son dos à l’aide de sa queue et la plaça l’épée devant elle. Fallait-il que ce cinquième membre préhensile soit puissant pour bouger ainsi avec tant d’aisance un tel morceau. Car l’arme était gigantesque pour une femme d’un gabarit moyen comme elle.

Spoiler:

-C’est un vestige d’un âge ancien je dirais. Quand il communique avec moi, l’épée se met à briller d’une lueur rouge, mais personne n’entends rien à part moi… il parait que normalement ces épées prennent le contrôle total de leur hôte mais bon… ça n’a pas marché avec moi… Peut-être à cause de la solitude qui sait ? C’est sans doute un tour du destin…
La démone regarda un instant la lame et rougit un peu en rigolant.
-Quand on y pense on est presque un vieux couple maintenant, quelque part ça sonne fou mais j’en suis assez satisfaite. Les légendes disent que si une épée de ce genre boit assez de sang de bon guerrier, elle finira par se matérialiser. Vu que Crimsus crève tout le temps de soif, un peu comme un vampire, je suppose que c’est le cas… C’est une des raisons pour laquelle je m’étais engagé dans l’arène. Moi qui préférais la discrétion, j’ai pris goût à être l’actrice de ce spectacle morbide. C’est une sensation étrange mais agréable que de tuer ainsi en public.

Bordeau se gratta la nuque, surprise, c’est vrai qu’elle parlait beaucoup pour une fois. Elle se donna un petit coup sur la tête tout en tirant la langue, elle était vraiment facilement influencée par son type d’interlocuteur. Mais rapidement elle revint au sujet.
-Est-ce qu’il n’est pas beau mon Crimsus ! Ha ! On dirait une mère qui parle de son enfant… je viens de prendre un coup de vieux…
Cette dernière phrase, elle l’avait dit pour elle-même avec un air blasé, tout comme ce qui suivit.
-C’est une relation malsaine que j’ai avec lui, définitivement… un amour malsain… Bah, je suppose que ce n’est pas si grave.
Oui ce côté je-m’en-foutiste, cette facilité à rapidement relativiser, c’était tout elle. Après tout qui pouvait le lui reprocher… Ou plutôt qui dont l’avis lui importerait pourrait… Personne ou presque. Mais il fallait reconnaître que c’était une étrange dépendance entre tout les deux.

Sa lame était jadis tout ce qu’elle avait au monde, mais maintenant qu’elle servait le Seigneur Démon, c’était un peu différent, et elle avait un peu plus de recul face à leur relation littéralement fusionnelle.
-Oh ! Méfie-toi aussi, je ne sais pas s’il sera très content si tu le touches sans son accord… Ne va pas le fâcher hein!
Ces épées pouvaient après tout jouer avec l’esprit des gens avec qui elles entraient en contact, et ainsi les posséder. Et puisque Crimsus ne possédait pas réellement Bordeau, il conservait une partie de ce don, de pouvoir faire passer ses pensées à travers la chair lorsque celle-ci entrait en contact avec son métal suffisamment longtemps.

Même s'il ne le laissa pas paraître, Vaelh avait pris note que la queue de la démone devait posséder une force hors du commun pour mouvoir un si gros bout d'acier. Cette même queue était fine, pourtant, la voilà qui soulevait plusieurs dizaine de kilo de métal. Logiquement, s'était dit Vaelh, les bras de la démone, plus épais, devaient être capable de plus grandes prouesses encore. Mieux valait-il ne pas se laisser attraper si on l'enquiquinait, celle là !

Et quelle pièce, cette épée ! La forme était superbe, elle ressemblait même un peu à certaines longues lame des Cabale de feu... En moins raffinée et plus monstrueuse, si large que l'Incube était sûr qu'il n'aurait pas pu facilement la lever, encore moins s'en servir. Quoi qu'il en soit, le créateur d'une telle pièce était doué -à moins que l'épée, étant vivante, ai choisi sa propre forme ?-

-C’est un vestige d’un âge ancien je dirais. Quand il communique avec moi, l’épée se met à briller d’une lueur rouge, mais personne n’entends rien à part moi… il parait que normalement ces épées prennent le contrôle total de leur hôte mais bon… ça n’a pas marché avec moi… Peut-être à cause de la solitude qui sait ? C’est sans doute un tour du destin…

Vestige d'un âge ancien, ça il voulait bien le croire. Des armes comme ça on en trouvait trop rarement de nos jours. C'est peut être parce qu'elles prennent le contrôle de leurs hôtes, comme elle dit. De ce que Vaelh savait, les âmes dans de tels armes étaient invariablement violente. Cela devait raccourcir l’espérance de vie du porteur...
Que cette femelle ne soit pas affectée était tout aussi étrange. Soit la conscience dans la lame l'aimait trop pour ça, soit la démone était assez forte pour la dominer.

-Est-ce qu’il n’est pas beau mon Crimsus ! Ha ! On dirait une mère qui parle de son enfant… je viens de prendre un coup de vieux…

Il n'a rien du raffinement des armes des Cabales, mais qui se fiche bien d'être raffiné avec autant d'acier tranchant ? Je pourrais presque sentir d'ici toutes les personnes qu'il à dévoré... Il te parle, là ? Que dit-il ?

Sans s'en rendre compte, il était sur le point de poser les deux mains sur l'arme, comme pour s'en emparer.

-Oh ! Méfie-toi aussi, je ne sais pas s’il sera très content si tu le touches sans son accord… Ne va pas le fâcher hein!

Ses mains s'éloignèrent à contre-cœur. Pas parce que la démone ne lui demandait -hého, manquerait plus qu'il lui obéisse-, mais plutôt parce qu'il existait peut être un risque. S'il touchait la lame, qui pouvait dire ce que la conscience à l'intérieur pouvait lui faire. Il laissa échapper un soupir.

Et a quoi tu le sais qu'il serait sur le point de changer de forme ? Es-tu vraiment sûr qu'il puisse ? Sûr également qu'il s'agit d'une conscience mâle ? Que tu aurais l'air bête si c'était une conscience femelle ! Quoi que, tout dépend de comment vous voyez les relations femmes à femmes chez vous. Il ressemblerait à quoi, sous forme humaine, hm ? Si c'était un homme, je veux dire.

La flamme est cependant condamnée à se consumer un jour... où à consommer le monde entier... Enfin passons, je vous taquinais.

Je vous le conçois en effet. Si un élément manque à la flamme, celle-ci meurt. dis-je alors que je comprends néanmoins la plaisanterie de mon supérieur.

De voir Yuu se comporter ainsi, d'entendre Esenheim siffler pour voir un dragonnet arriver me fait sourire et je ne peux m'empêcher de le regarder en penchant légèrement la tête, la rose toujours en main. Je laisse Yuu faire ce qu'il désire tout en lui transmettant de se laisser un peu faire pour voir ce qu'allait faire l'écaillé. Mon familier reste au sol, déployant ses ailes restant toujours sous sa forme non ignée.
Quelques invités regardaient, curieux, se demandant ce qui allait se passer, si il y allait avoir un peu plus d'actions, ou non. D'autres invités sont tous aussi occupés que le démon et moi à parler sérieusement. D'ailleurs j'entends la conversation entre Bordeau et cet illustre démon, pardon incube,usant de mon ouïe d'élémentale. Oui je ne peux pas m'en empêcher. Je me concentre de nouveau et je m’aperçois seulement que le dénommé Ish repart avec un petit air de bouderie d'enfant. Non mais enfant, j'y connais quoi moi ? Bref.

Pourquoi le dragonnet est si véxé ? Tout simplement parce que mon bébé phénix m'avait écouté. Mais cela ne dure pas puisque d'un coup, celui-ci se met à s'enflammer comme il y a dix ans puis bat d'une aile, taquin. Une toute petite flammèche inoffensive atterrit sur le bout de la queue de son rival. Deviendraient-ils complices un jour ? Ou des éternels petits chenapans à surveiller plutôt qu'autre chose ? A surveiller. Cela ne m'empêche pas pour autant d'écouter sur la petite leçon du démon de glace.

Enfin, passons sur cette phase zoologique. Vous devez juste savoir qu'en tant que milicien sous mes ordres, vous allez avoir de l'occupation, et vous verrez beaucoup de sang... n'en doutez pas. Et cela commence très bientôt, dès cette réunion fini, et une fois de retour à Sen Tsura, nous repartons en campagne. Je n'en dirais pas plus pour l'instant, mais sachez que l'empire compte sur vous comme sur chacun des membres que j'ai trié sur le volet pour cette expédition.

AH ! Enfin ! Mon sérieux allait pouvoir enfin être mis à rude épreuve. Je ne me suis jamais mise à genou face à une demande, un contrat, une mission, mais une fois n'est pas coutume. Mettant un genou droit au sol, baissant la tête posant ma main droite sur mon coeur et ma main gauche sur le genou.

Seigneur Esenheim... Mes lames servent depuis dix ans et ont enfin un Maître. Je tâcherai de ne pas vous décevoir. dis-je d'une voix chaude et sérieuse, me fichant éperdument des regards et des moqueries.

Ne dit-on pas qu'ils aillent au diable ? Euh non pas pour leur cas. Je dirai plutôt "Allez saluer Yehadiel de ma part !" Néanmoins, c'est calmement et d'un geste précis que je défais de mes cheveux mes aiguilles en argent ; puis de ma cuisse et de mon décolleté, pour cette fois, mes dagues que je pose toutes au sol avant de me redresser dans une position d'attente.

Oui, c'est bien la première fois que je commets un tel acte, et je n'ai nullement honte. Pourquoi l'aurai-je d'ailleurs ? Seule Bordeau pouvait en avoir un doute. J'ai mon Maître, et par ce geste je le reconnais officiellement. Cela ne m'empêche pas de rester attentive à Esenheim et de suivre d'une oreille distraite et discrète la conversation de chacun.

Mais voici qu'en cet instant, un être que je ne vois pas arriver parle de tribus cannibales. Un sourire presque malsain et une garde basse sans arme me fait réagir subtilement. Mais je me redresse vite. La seule personne capable de parler de cela n'est autre que le Grand Chambellan. Vient-il pour moi ? Ont-ils trouvé depuis tant d'années qui avait tué le duc de Faestelia ? Pas sûre. Et là, je perds mon sourire, ma faim réveillée. Dire que je n'ose pas prendre part au buffet. J'attends simplement l'ordre du Chef de la Milice des Ombres de reprendre mes lames.

Décidément l’homme était fort intéressé par Crimsus, et quelque part elle était vraiment flattée comme une mère avec un enfant attirant l’attention par sa beauté ou son génie. Ou peut-être comme une fille dont on complimenterait le compagnon.
Il n'a rien du raffinement des armes des Cabales, mais qui se fiche bien d'être raffiné avec autant d'acier tranchant ? Je pourrais presque sentir d'ici toutes les personnes qu'il à dévoré... Il te parle, là ? Que dit-il ?
-Pour ce qui est du raffinement, une épée raffinée ne m’irait pas vraiment pas vrai… Son apparence correspond même à ma personnalité après tout… Oh il ne parle pas beaucoup… Pas forcément avec des mots d’ailleurs, parfois juste avec des sensations, parce qu’on se connait suffisamment maintenant. Là je pense qu’il reconnait ta connaissance en la matière.


Et a quoi tu le sais qu'il serait sur le point de changer de forme ? Es-tu vraiment sûre qu'il puisse ? Sûre également qu'il s'agit d'une conscience mâle ? Que tu aurais l'air bête si c'était une conscience femelle ! Quoi que, tout dépend de comment vous voyez les relations femmes à femmes chez vous. Il ressemblerait à quoi, sous forme humaine, hm ? Si c'était un homme, je veux dire.
-En fait, je sais que c’est un homme parce que la voix que j’entends quand il me parle, mais peut-être que c’était sa façon de me servir. C’est vrai que son nom Crimsus sonne plutôt masculin à mon goût mais je l’ignore. Pour ce qui est de l’attirance envers les personnes du même sexe, cela ne pose pas trop de problème dans mon clan, mais je ne suis pas intéressée. Enfin si c’était le cas on verra… Je ne sais pas du tout ceux à quoi il ressemblera. Mais il devient plus puissant à chaque combat, ça je peux l’assurer. J'avoue que pour tout le reste, je n'en ai aucune idée...

Lança-t-elle avec une fierté non dissimulée. Elle était fière de sa capacité à nourrir ce démon d’un autre âge. Mais il était vrai qu’un corps de femme ne lui plairait jamais autant qu’un homme. En imaginant son idéal elle voyait définitivement un torse large et musclé et des épaules puissantes… mais la réalité n’est jamais l’idéal…
De plus elle se projetait rarement dans le futur à ce point, vivre au jour le jour et profiter de chaque instant, chercher des sensations fortes mais pas forcément comme l’entendait l’incube.
-Je crois que tu peux le toucher si tu y tiens, puisqu’il à l’air de te respecter… Tripotes pas trop mon futur mari, je pourrais devenir jalouse. Lança-t-elle en riant. De loin elle apperçut la scène entre Nee et sans doute un des grands responsable ici. (Elle devrait vraiment lire les fiches d'infos avec plus d'attention.) Bordeau sourit puisque son amie avait l'air contente, avant de se concentrer à nouveau sur le pro des épées "vivantes".
-C'est quoi déjà les Cabales au fait? C'est comme ça qu'on appelle ton clan?

-Pour ce qui est du raffinement, une épée raffinée ne m’irait pas vraiment pas vrai… Son apparence correspond même à ma personnalité après tout… Oh il ne parle pas beaucoup… Pas forcément avec des mots d’ailleurs, parfois juste avec des sensations, parce qu’on se connait suffisamment maintenant. Là je pense qu’il reconnait ta connaissance en la matière.

Vu comme ça, hm. Il est vrai que tu n'exultes aucun raffinement, pas plus de douceur. Et puis il fait bien de me reconnaître comme étant un connaisseur. Peut être voudrait-il que je lui fasse une petite beauté dans mon atelier ?

Si au début la proposition avait des airs de plaisanterie sarcastiques... Vaelh fut forcé de s'avouer à lui même qui aurait aimé laisser son génie s'étaler sur cette épée. Peut être allait-elle dire oui, mais l'Incube ne comptait pas trop là dessus.

-En fait, je sais que c’est un homme parce que la voix que j’entends quand il me parle, mais peut-être que c’était sa façon de me servir. C’est vrai que son nom Crimsus sonne plutôt masculin à mon goût mais je l’ignore. Pour ce qui est de l’attirance envers les personnes du même sexe, cela ne pose pas trop de problème dans mon clan, mais je ne suis pas intéressée. Enfin si c’était le cas on verra… Je ne sais pas du tout ceux à quoi il ressemblera. Mais il devient plus puissant à chaque combat, ça je peux l’assurer. J'avoue que pour tout le reste, je n'en ai aucune idée...

Dit-elle sans être angoissée ! Bah, le bellâtre se demandait bien quelle pourrait être sa tête si la forme humanoïde de l'épée était tout simplement hideuses. Peut être serait-ce une brindille, exacte opposé de l'idéal masculin de cette femelle ?

-Je crois que tu peux le toucher si...

Même pas le temps de finir sa phrase, la démone ! Vaelh jugea que si il était invité à toucher la lame c'est qu'il n'y avait pas de danger. Ses mains se projetèrent sur la lame pour la tripoter sous tous ses angles tandis que la Conchas se mit à rire. Pourquoi ? L'Incube ne savait pas. Il était trop occupé à se demander si les partie de la lame correspondaient aux parties du corps. Par exemple, s'il touchait le haut de la poignée, touchait-il les... les cheveux de la forme humanoïde que pouvait prendre l'arme ? S'il touchait la garde, cela revenait à dire qu'il posait ses doigts sur des clavicules ? Étrange réflexion ! En tout cas, il était aux anges de pouvoir palper pareille entité du bout de ses doigts.

-C'est quoi déjà les Cabales au fait? C'est comme ça qu'on appelle ton clan?

Comparer les Cabales à de vulgaires clans ? Sérieusement... Il répondit d'un ton distrait, encore trop occupé.

Ce n'est pas un clan, c'est une société. Peuplée d'immondes connards... mais à la culture si pure et si particulière...Il laissa s'écouler un moment. Tu ne poseras plus de question sur ça, maintenant ; ça m'ennuis d'en parler.

-Hé… Je ne plaisantais qu’à moitié quand je t’ai dit de ne pas le trop le tripoté… Tu m’écoutes. Héhooooo ?
Le démon semblait fasciné par l’arme qu’elle couvait depuis tant d’année. Et soudain l’épée manifesta son mécontentement, en passant directement son pur ressentiment de déplaisance au démon. Une émotion brut ainsi transmise, sans barrière de chair et de mots, forcément sa peu surprendre.
-Voilà maintenant il n’est pas content… Tu n’aimerais pas qu’un homme te tripote de la sorte, pas vrai ?
Les mains sur les hanches, Bordeau ne cachait pas son mécontentement, sans pour autant être violente. Elle rougit néanmoins en imaginant la scène, ce n’est pas quelque chose de très courant…

La démone se reprit néanmoins rapidement et continua sur sa lancée.
-Je ne suis peut-être pas raffinée, mais je suis douce avec mon épée contrairement à ce que tu pourrais penser. Si tu veux faire une beauté à Crimsus va d’abord falloir apprendre à lui plaire, c’est qu’il a son petit caractère lui aussi…

Ce n’est pas qu’elle aimait cette éventualité, mais c’était à Crimsus de décider pas à elle. Si son épée désirer passer sous les mains de mettre de l’homme ce serait son choix.
-Sache tout de même qu’il n’aime pas être séparé de moi, donc ce serait délicat de toute façon, je doute que tu apprécie l’idée de travailler à côté de moi.

Après tout il n’avait pas l’air de l’aimer du tout. Pas que cela lui importe particulièrement, on lui avait dit d’essayer de s’entendre avec les hauts gradés et il n’en était pas un après tout. Même si elle aurait préféré s’entendre avec tout le monde, le choc de culture était important ici.
-Euuuh Crimsus dit que son corps ou plutôt réceptacle ne marche pas comme ça… Je ne sais pas à quoi il fait référence.
Et oui les pensées, ça passe dans les deux sens... un pouvoir étrange n'est-ce pas.
La démone était tout à fait calmé par la fois de son ami. Son épée c’était la seule chose à propos de laquelle elle prenait plus rapidement la mouche. On ne touchait pas à son Crimsus sans se taper une légère crise de jalousie.

Le Général Céleste prenait beaucoup de plaisir à parler avec cette jeune femme. Contrairement à une grande majorité de personnes présente en ces lieux, elle était, tout comme lui et Zaïthan, venu ici plus pour prendre du bon temps que pour parler stratégie et tout autres sujets grotesques. Lorgnant sans aucune gène sur les agréables formes de la Sirkën, cette dernière répondit à ses questions le plus naturellement du monde !

- Ni l'un ni l'autre. Et d'ordinaire je porte encore moins de tissu que ça. Regarde là-bas. Tu vois ce grand grand requin blanc ? C'est ma sœur jumelle.


En voilà une race qui intéressait grandement le gladiateur ! Véritable amoureux de la gente féminine, le champion maudissait dame nature d'avoir offert aux femmes la notion de pudeur ! Pourquoi cacher d'aussi belles choses ? En voilà une question qui mériterait réponse ! Regardant désormais à travers le vitrage en espérant voir une si belle créature dans son plus simple appareil, le jeune homme fut déçu et surpris d'apprendre que l'immense squale n'était autre que la sœur de la Sirkën.

- Ta sœur ... ? murmura-t-il pour lui même
- Ma véritable sœur, nous avons les mêmes parents. Mais peut-être ne connais-tu pas ma race, toi qui vit la tête dans les nuages ?

L'inévitable question lui passa alors par la tête: Comment faisaient-ils pour se reproduire !? Un requin ... un humain ... C'est les sourcils froncés et le regard un peu affolé que le champion détourna ses yeux de ceux de la Sirkën, qui se serait sans aucun doute moqué de lui si elle le voyait avec une telle tête. Puis cet air ahuri laissa place à un sourire enjoué lorsque la jeune femme le taquina. La tête dans les nuages ... ça oui elle pouvait le dire ! D'autant plus qu'il était l'un des rares humains à avoir réussi à se passer d'aérosphère lorsqu'il voyait à Ciel. Il n'était pas rare que le manque d'oxygène le fasse parfois délirer.

- Hahaha, si l'occasion se présente, j'aimerai vraiment t'y amener ! Il est certain que cela n'a rien avoir avec cette étendue d'eau, mais c'est à voir ! Et puis au pire ... toi qui ne fait qu'un avec l'eau, tu seras toujours à temps de réaliser le plus grand plongeon de ta vie si tu ne te plais pas là-haut !

Et à son plus grand malheur, il savait de quoi il parlait. Il se souvint alors de son interminable chute du continent Céleste, avant de s'écraser avec force, mais surtout par chance, dans un immense lac. Bon, sur ce coup la, il dut bien avouer qu'il n'aurait pas survécu sans le sacrifice de Yuki, mais le fait était que cela devait être sensationnel pour quelqu'un sachant ... plonger.

- Et si tu veux tout savoir, que cette vitre se brise serait plus une bonne qu'une mauvaise nouvelle pour moi.

Maintenant qu'il savait quelle était une créature de l'Océan, le champion ne s'en étonna même pas ! Aussi il la titilla un peu pour voir si elle était vraiment quelqu'un de taquine ou non.

- En voilà une chance ! Dans ce cas je compterai sur toi pour me sauver de la noyade !

C'est alors qu'il vit un immense monstre entrer dans la salle, qui en plus d'être horrible, semblait nourrit à la vitamine D pour posséder une telle musculature ! Son instinct lui dictant d'être prudent, il fit apparaître discrètement une boule de feu dans chacune de ses mains. C'est alors qu'il remarqua le jeune homme assis dessus, qui semblait tenir en renne l'effroyable monstre.

- Il leur manque vraiment un grain à certains ... pensa-t-il tout haut.

Inquiet qu'une telle créature puisse être dans l'hôtel, il comptait bien arranger la situation. Ne voulant pas laisser à nouveau la Sirken toute seule, il chercha du regard d'éventuelles personnes qui pourraient lui tenir compagnie. C'est alors qu'il repéra sa charmante et cruelle cousine. Il s'inclina alors grossièrement devant la jeune femme:

- Si tu veux bien m'excuser, mon taf' de Général m'appelle, et j'ai aucune envie que ce gros tas saccage ce magnifique hôtel. Il l'a prit alors par la main et commença à l'emmener avec lui. Une dame aussi belle que toi ne devrait pas rester seule, j'vais te présenter quelqu'un qui je l'espère, te plaira plus qu'à moi ...

Il arriva alors devant Anthithée, qui discutait avec l'adolescent ayant fait son entrée quelques minutes plus tôt. Ébouriffant les cheveux bien arrangés de sa cousine, le champion prenait beaucoup de plaisir à taquiner la fille d'Hécate, car depuis leur première rencontre, tout n'était que subtile provocation pour pousser l'autre à bout !

- Salut Anthi', prends soin de cette charmante demoiselle en mon absence tu veux !? Je devrais pas en avoir pour longtemps ...

S'inclinant à nouveau devant sa protégée, il prit également la peine de se retourner pour saluer son demi-frère encore inconnu:

- Jeune homme ... dit-il en inclinant légèrement la tête

C'est alors qu'il remarqua ses yeux ... C'était bien ceux qu'il connaissait si bien, ceux de sa famille. Depuis maintenant plusieurs années, Anima lui avait enseigné à reconnaître ses fils disparu à travers plusieurs critères. La coloration des yeux et l'intensité du regard en faisait partie. Fier d'avoir put dénicher un nouvel enfant Féral, Victo afficha un sourire plus qu'arrogant lorsqu'il s'éloigna du chambellan en lui tapotant l'épaule. Une fois derrière lui, il se retourna discrètement vers sa cousine en essayant de lui faire lire sur ses lèvres:

- Il est des nôtres ...

Pour se montrer plus explicite, il accompagna de ses paroles des gestes, mimant ainsi le signe des Féral. Il se dirigea ensuite vers l'Amiral pour enfin se présenter officiellement:

- Amiral ... dit-il en l'invitant à lui serrer la main Victo, Général Céleste de l'Empire. Mes félicitations pour avoir rallier des hors-la-loi à notre cause ... j'espère cependant que tes compétences en combat sont à la hauteur de tes discours.

Il jeta ensuite un coup d’œil à l'ignoble créature enchaînée.

- Si je peux me permettre, il serait plus sur pour la sécurité de notre armée ici présente de noyer cette affreux tas de graisse ! Je connais un requin qui se ferait une joie de le bouffer ! Bien entendue, le champion faisait référence à la sœur d'Eliniel.

L'Incube avait, lui semble-t-il, vaguement entendu la démone se plaindre de quelque chose ? De quoi, ça, il n'en avait pas la moindre idée et s'en fichait puisqu'il n'avait pas terminé son examen.

Si brusquement que c'en fut douloureux, un mécontentement étranger, parasite même, s'infiltra dans l’intellect du démon. D'une nature extrêmement sensible, son esprit amplifia ce sentiment pour en faire une bouffée de rage aussi brève que violente. Quand le vertige dû à ce petit pic émotionnel se dissipa, il remarqua qu'il avait la main tendu et le bras armé, prêt à balancer un coup tranchant de le cou de la démone. Un abrutis lambda étranger aux arts du combat rapproché comme on le pratique dans les Cabale aurait plutôt formé un poing avec ses doigts, pas comme Vaelh en cette instant. La démone pouvait alors facilement déduire qu'il en savait un peu plus long sur ce langage du corps qu'il ne voulait bien le dire.

Tant choqué par le fait qu'il ai pu sentir l'entité démoniaque dans l'épée, que celle-ci puisse lui injecter des émotions et que, pour le coup, il était sur le point de s'attaquer à Bordeau le fit vite lâcher l'épée et reculer prudemment d'un pas.

-Voilà maintenant il n’est pas content… Tu n’aimerais pas qu’un homme te tripote de la sorte, pas vrai ?

Il lui avait fallu encore quelques secondes avant de vraiment se remettre, fixant maintenant la lame avec méfiance.

Il n'y à pas de rapport. Il est une épée et moi un mâle en chaire et en os. Et même s'il avait été un mâle, quel mal y'a-t-il à ce que son corps soit ainsi inspecté ? Tu serais choqué, toi, qu'une femme palpe ta peau pour en apprécier la douceur ou pour ressentir la puissance de ta musculature en dessous ? Tu ne serais pas plutôt fière ?

Il secoua la tête de dépit. Décidément...

-Je ne suis peut-être pas raffinée, mais je suis douce avec mon épée contrairement à ce que tu pourrais penser. Si tu veux faire une beauté à Crimsus va d’abord falloir apprendre à lui plaire, c’est qu’il a son petit caractère lui aussi…

Alors ça, c'était la meilleur. Depuis quand devait-il plaire à quelqu'un -quelque chose en l’occurrence!- avant de lui vendre ses services ? Absurde. Pour la peine il ne prit même pas la peine de relever. ça lui apprendra à dire des conneries, à cette fille !

[color=#330033]-Sache tout de même qu’il n’aime pas être séparé de moi, donc ce serait délicat de toute façon, je doute que tu apprécie l’idée de travailler à côté de moi.

Là par contre, il n'avait pas pu se retenir.

Hors de question qu'on me regarde travailler. J'ai mes secrets, mes techniques.

Il plissa légèrement ses yeux, farouches, avant que la démone ajoute:

-Euuuh Crimsus dit que son corps ou plutôt réceptacle ne marche pas comme ça… Je ne sais pas à quoi il fait référence.

La tuile... S'il avait été capable de lire ça, qu'avait-il trouvé d'autre dans la tête de l'Incube ? Était-il capable de lire les souvenirs ancien ? Le charmeur n'avait-il déjà plus aucun secret pour l'épée ? Il repensa au douces visions d'un temps révolu qui avaient traversée son esprit quand ses yeux s'étaient égarés sur la queue de la démone en début de soirée. L'épée pouvait elle en informer sa maîtresse ? Avait-elle lu jusque là ?
En tout cas, l'Incube garda le silence en fixant l'épée d'un œil mauvais, bien moins bavard d'un coup

Gwandyr repoussa Asmodan avec un brin de courtoisie. S'attendait-il à cela ? Qu'importe, lorsque l'on invite une charmante inconnue à prendre son bras au sein d'une soirée mondaine, la résultante n'est qu'un tout ou rien. Contrairement à ce qu'elle pensait, elle ne le froissa pas. En revanche, les arguments qu'elle avança le déçurent légèrement. Asmodan tendait toujours son bras avec un brin de respect envers elle.

« Si j'avais besoin d'une bonne femme dévêtue, considérable au rang d'objet pour mes semblables, souhaitant se faire trimballer de gauche à droite au bras du supposé machiste que vous voyez en moi... Ne croyez-vous pas que l'une d'entre elle serait déjà à mon bras et que notre conversation n'aurait pas lieu d'exister ? J'aurais simplement souhaité être accompagné par une femme en armure, comme moi vous remarquerez. Je suis désolé de vous avoir dérangée, Gwandyr. »

Alors que l'Amiral de la Flotte d'Aile Ténébreuse était en train de rebaisser son bras tendu vers la guerrière, Elle put alors remarquer qu'un bracelet ornait le poignet de son interlocuteur. Trois couleurs : Brun, vert foncé et vert clair. Le vert foncé semblait à vue d’œil ressortir un peu plus que les deux autres nuances. Enfin, avant même que Gwandyr ne put vraiment faire une remarque à ce sujet, les deux protagonistes furent dérangés par une arrivée quelque peu massive.

Bon sang ? Pourquoi un géant réduit à l'état d'esclave se tenait-il à côté d'eux ? Machinalement, l'Amiral de la flotte d'Aile Ténébreuse se plaça entre l'immondice et Gwandyr comme pour protéger son invitée d'un quelconque danger. Au sommet du géant trônait un siège qui était loin d'être vacant. Ce qui semblait être un jeune homme commandait les faits et gestes de la brute.

« Grand Chambellan de Faestalia de la maison So-Lyme. »

Un long titre qui sonnait relativement bien pour le jeune homme en occurrence.

« C'est un plaisir de vous accueillir pour cette réception. Je regrette que vous n'ayez pu assister au discours en temps et en heure. Je vous invite cependant à prendre part de son contenu auprès de vos connaissances car j'ose imaginer qu'un homme tel que vous doit connaître de nombreuses personnes par ici. »

Le regard d'Asmodan se déporta ensuite sur Gregorn le Terrible. Cette créature lui appartenait désormais ? Il s'agissait d'un étrange cadeau qu'il ne pouvait pas vraiment refuser. De plus, son précédent maître s'était déjà éloigné pour rejoindre d'autres personnes. La situation était un peu gênante et il n'était plus vraiment question de chercher à prendre le bras de Gwandyr.

Puisqu'on dit souvent qu'une fois n'est pas coutume, ce fut au tour du Général Céleste de rejoindre Gwandyr, Asmodan et Gregorn le Terrible. Il serra la main de Victo en retour. C'était la première fois que les deux Généraux se rencontraient et on pouvait noter l'absence du dernier. L'espèce de Trium Virat des armées d'Aile Ténébreuse ne se réunirait probablement pas avec son effectif maximal pour cette réception.

« Je suis content de te rencontrer, Victo. Je dois avouer ne pas avoir une grande passion pour les duels singuliers mais je te prie de me croire que j'ai quelques bottes secrètes que tu ne veux pas connaître. » Il rit légèrement.

Il ne s'agissait absolument pas d'une menace. Asmodan proposait simplement à Victo de croire qu'il vendrait très chèrement sa peau, peu importe la situation. Le Général Céleste appuya ensuite sur un point sensible. Il était plutôt vrai que Gregorn le Terrible n'inspirait aucune confiance.

« Je me demande s'il ne s'agit pas d'un cadeau empoisonné... Je ne sais même pas si cette créature me considère comme son maître... Le Grand Chambellan me l'a laissé sans guère plus d'explications relatives quant à la situation. Je vais le faire évacuer pour qu'il n'ait pas la possibilité de causer de soucis. Je déciderai de son sort lorsque la réception sera terminée. »

Asmodan fit signe à plusieurs gardes de le rejoindre. Il n'attendait plus que le feu vert de celui qui prétendait maintenir la sécurité pour ordonner l'évacuation du géant.

Enkar répondit par un sourire à la politesse d'Antithée. Cette femme n'avait rien d'humain, et pourtant, il se sentait inexplicablement proche d'elle. Au delà des mots, de sa somptueuse apparence et de son doux sourire poli, Enkar décelait un truc plus... discret. Comme une nostalgie.
Il se concentra sur la conversation. Ha, cette douce rengaine que son âge et son apparence physique. ça ne le dérangeait pourtant pas ; il y était habitué. Il libéra la légère coupe avec douceur de la main gauche d'Antithée, laissant le somptueux bouquet caresser l'entrée de son petit nez. Avec un sourire engageant, il répondit à sa charmante interlocutrice :

- Dans ce monde qu'est le notre, je me suis toujours senti perdu. Perdu dans cette violence environnante, perdu dans le chagrin de la perte d'un être cher, perdu dans les innombrables conversations de cette élite de notre société. Perdu dans des voyages interminables ou dans mes songes... Mais vous savez, ici, je ne me sens pas perdu. Je suis même plutôt à l'aise, quoi qu'en pense certain ! Il jeta un doux regard à l'Incube et son air courroucé, trouvant son aura particulièrement... attirante. Je suis le Grand Chambellan de Faestalia, Enkar, de la maison So-Lyme. Cela n'est point si honorifique, je commande à une troupe de barbus et divers consanguins des aspects les plus affreux pour chasser ce genre de monstruosité que vous voyez là bas. Et pour ce qui est de l'alcool... dit-il avec une moue espiègle, je pense que les jeunes et chétifs garçons de ma condition doivent apprendre à écouter aux portes des grandes personnes, plutôt que de jouer dans les jupons de leurs mères.

Soudain, un espèce d'énergumène d'une arrogance sans pareille déboula dans le champ de vision gauche d'Enkar, et se montra d'une impolitesse rare en ébouriffant la magnifique coiffure d'Antithée. Victo le salua en tapotant son épaule, geste qui déclencha une envie de meurtre irrépressible chez Enkar. Il nota le même regard chez Antithée, et ramassa le filet de perles que l'autre brute avait détaché de la coiffure de l'archevêque, pour le tendre à la sirène, dont la beauté était saisissante. Avec un sourire gêné, le jeune homme s'inclina en la présence de la créature marine :

- Je ne vous connais pas et c'est à mon avis bien dommage, ainsi j'ai honte de vous demander ceci ; de remettre cette merveille dans les cheveux de mon amie. Je suis un homme de pouvoir et d'argent, et je n'ai pas l’œil aiguisé pour toutes ces belles choses. Veuillez m'excuser.

Se relevant, il se dirigea vers Victo, mais croisa le regard d'une femme, vraisemblablement une danseuse. Elle semblait redouter quelque chose, comme si elle avait fait du mal personnellement à Enkar. Le garçon la fixa un court instant avant de reprendre l'objet de son déplacement, et sa cible. étrangement, sa colère était décuplée, comme si cet homme et lui se connaissaient de longue date, ce qui rendait son acte condescendant et son impolitesse envers la femme encore plus inacceptable. Il arracha un bouton de son habit aux bords acérés, et le passa doucement sur sa langue, l'imprégnant du poison reptilien qui parcourait ses veines. Vu la faible dose et la carrure de cet abruti, il aurait des problèmes intestinaux pendant deux petites heures, le temps que Enkar mettent les voiles vers le pays du Feu, après avoir fini ses petites affaires. Alors qu'il arriva à côté de Victo, qui lui tournait le dos en parlant à l'Amiral, il posa sa frêle main sur son épaule, ce qui déclencha les réflexes surhumains du démon, qui se tourna derechef. Espérant cela, il attrapa la main droite de Victo avec douceur, puis la serra de ses deux mains chaleureusement. Le bouton acéré était maintenant enfoncé en surface dans la paume droite de Victo, ainsi que dans celle d'Enkar. Le venin était maintenant dans son sang, et Enkar s'en fichait, il y était immunisé. C'était le petit début des coups bas fraternels, même si Enkar n'en avait pas conscience. Lui lançant un regard éclatant, il parla d'une voix forte, surjouant sa joie :

- Général ! Je suis presque vexé de ne pas avoir eu une chaleureuse poignée de mains entre nous ! Je suis Enkar, de la maison So-Lyme, 9e Grand Chambellan de Faestalia. Je suis très honoré de vous rencontrer. Oh, excusez moi, en voulant vous donnez ce jeton pour defaire votre armure avec plus de rapidité, je nous ai blessé... Pardonnez moi. Je me retire, les dames là bas requièrent ma compagnie.

Avec un dernier sourire malsain presque imperceptible, il partit en direction de la sirène et d'Antithée, et se retourna vers Asmodan :

- Si vous n'aimez pas ce genre de cadeau, faite le moi savoir, je reprendrais ma monture si sa présence vous importune. Regardez, il est dans son coin, surveillez et enchaîné par mes gardes. J'ai veillé personnellement à qu'il ne soit une menace pour personne ici. Alors l'attaquez pas, au nom de la courtoisie et la sagesse les plus élémentaires.

Il attrapa un plateau avec des coupes fines, refermant un liquide couleur or. Il le tendît en direction des deux femmes :

- je vous en prie.

Lorsque Bordeau vit la lame arriver, elle ne bougea même pas, elle aurait tout le temps de l’éviter encore, l’homme n’était pas dans son état normal. Sans doute n’était-il pas habitué à ce genre d’intrusion.
-Wow… ça c’est... assez étonnant…
Bordeau était sincèrement étonnée, il avait l’air d’être du genre à pouvoir vous insulter avec une certaine grâce via des discours acides, et soudain une petite montée de colère le rendait hystérique.

Heureusement qu’il s’était repris. Faire un commentaire sur la taille de sa lame serait vraiment de mauvais, goût alors elle s’abstint pour cette fois. Un nouveau cri de l’homme la force à répondre. Décidément il n’était pas doué pour comprendre ses intentions ou comment elle fonctionnait…
-Je ne suis pas obligé de regardez on travail, seul le résultat m’aurait intéressée de toute façon, je n’ai aucune intention de voler les techniques de qui que ce soit, quelque soit la matière. Il n’y a aucune gloire à copier. Je suis très fière de mon style de combat unique.

Elle avait du mal à comprendre cet homme qui s’estimait bien trop à son goût. C’était sans doute courant pour cette espèce en particulier. Pourquoi diable monter ainsi sur ses grands chevaux à chaque parole, c’était à ce point irritant pour lui. Surtout qu’elle n’avait jamais était insultante…

Néanmoins la démone ne put s’empêcher de voir son regard inquiet. Crimsus n’avait pas épluché sa mémoire bien sûr, mais Bordeau afficha soudain un regard joueur, et fit semblant de s’adresser à son épée.
-Tiens tiens, aurais-tu appris quelque chose d’intéressant Crimsus ? Dis-moi, dis-moi !! Nooooon !! Ce n’est pas vrai ?

Mais bon les blagues les plus courtes étant les meilleures, elle préféra ne pas le faire marcher trop longtemps.
-Non je plaisante, je ne sais rien du tout. Il ne lit pas dans les souvenirs, je te fais juste marcher… Enfin je ne pense pas que tu y es vraiment cru, si ?
Etait-ce mesquin de sa part ? Bah, c’était juste une petite blague, mais peut-être n’avait-il pas non plus le sens de l’humour.
Bordeau sourit tout de même de sa blague ingénue. Qu’allez bien pouvoir lui sortir l’incube comme méchanceté cette fois pour se venger de cette petite blague ?

[HRP : Je parlait du tranchant d'une main, pas d'une lame, nouinouille !]

Vaelh, en ramenant doucement doucement sa main s'était apprêté à relever la premier monologue de l'écailleux, mais...

- Vaehl, j’aurais surement du travail pour vous, ce serait un honneur d’arborer vos créations…

Ah, pile son point faible : la flatterie. Cela lui aurait de toute façon plu de créer quoi que ce soit pour ce dragon là, alors si en plus il lui offrait quelque gentillesses... Merveilleux, non?

Eh bien... Tu passeras dans mon atelier, Dragon. Il est à Misora dans Ciel ; tiens, voici une carte de visite avec l'adresse. Tu ne pourras pas le rater, crois moi.

Puis ce fut à la démone d'ajouter:

-Je ne suis pas obligé de regardez on travail, seul le résultat m’aurait intéressée de toute façon, je n’ai aucune intention de voler les techniques de qui que ce soit, quelque soit la matière. Il n’y a aucune gloire à copier. Je suis très fière de mon style de combat unique.

Je n'accorde pas ma confiance comme ça. Si tu veux... Enfin, s'il veut être plus beau -peut être veut-il plus te plaire ?- il faudra me le laisser. Au minimum tu devras sortir de mon atelier quand je travaillerais dessus, je ne supporterais pas d'avoir quelqu'un qui me souffle par dessus l'épaule ou qui envahit mon espace. C'est ça ou rien !

Vaelh imaginait déjà la scène s'il autorisait la grande gourde à le regarder travailler : il aurait été bombardée de questions bêtes qu'auraient pu poser un novice lambda... Quelle horreur ! Avant qu'il puisse mentalement s'étaler sur le sujet arriva ce qu'il devait détester le plus au monde.

-Tiens tiens, aurais-tu appris quelque chose d’intéressant Crimsus ? Dis-moi, dis-moi !! Nooooon !! Ce n’est pas vrai ?

Une petite pause pendant laquelle il retient son souffle.

-Non je plaisante, je ne sais rien du tout. Il ne lit pas dans les souvenirs, je te fais juste marcher… Enfin je ne pense pas que tu y es vraiment cru, si ?

Inacceptable. Elle s'était fichu de lui ! Elle s'était payé sa tête ! Il grinça des dents dans son effort de contenir un flot d'immondes injures Cabalistes qu'elle n'aurait de toutes façons pas compris. Adoptant un masque courroucé, il tourna le dos à la démone en ruminant.
Cette perche qui lui jouait un tour pareil...
Il n'avait même plus envie d'être là. L'autre Amiral, s'il voulait vraiment le voir, n'aurait qu'à bouger son énorme derrière jusqu'à Ciel. Il s'était assez fait remarqué ici pour que la nature de sa profession et la localisation de sa boutique ne soient plus des mystères.

Il fila donc vers la sortie, agacé de se trouver en présence de toutes ces races inférieure, en particulier la Conchas.

-Hum, il n’a pas la tête aussi dure que je le croyais, lança-t-elle suffisamment fort pour que ce dernier l'entende car à ces yeux son comportement méritait une telle remarque, quand bien même elle s'était promise de ne pas faire trop de remous. Ceux qui se croient supérieur aux autres ont déjà tout faux dès le départ de toute façon… Cela veut faire croire que ça maîtrise la langue comme personne et une malheureuse petite blague à raison d’eux. Ha !

La déception était un sentiment assez désagréable, cette homme, comme nombre d’autre créature, pétez plus haut que son cul comme disait les Conchas. Un artisan qui craint qu’on lui vole ces précieuse technique, qui ne respecte pas d’autre vision du monde que la sienne…
-On croirait entendre un humain… mes précieuse technique. Si elles sont si spéciales, personne d’autre ne pourrait les reproduire… Sa façon de faire, pfff ! A croire que toute les races qui se croient supérieures pensent de la sorte. Ou du moins quand on tient un discours de la sorte, on devrait avoir un peu plus de coffre. Je reste sur ma faim.

Lança-t-elle en se redirigeant vers le buffet. Elle comprenait que le dragon soit intéressé par son travail, mais cet incube n’avait effectivement que la langue bien pendue.
-C’est vrai qu’un bon héros est un héros mort comme on dit. Répondit-elle néanmoins à Zaïthan, avec qui elle n’avait finalement pas parlé des masses. Ne vous faites pas d’idée, je ne hais pas cet homme hautain, mais quand on se permet de se croire supérieur aux autres, on ne se comporte pas comme un enfant capricieux… Enfin je suppose que la vision d’une jeune démone à peu de valeur face à celle d’un ancien dragon.

Son peuple respectait les dragons, parce qu’un dragon qui ne savait pas se battre c’était inconcevable. C’était forcément un monstre de puissance. Et quand on est un peuple plutôt humble dans le fond, les créatures comme lui impressionnaient forcément.
-Navrée que vous ayez du supporter cela néanmoins, je veux bien être ouverte, mais cet homme crachait définitivement sur ma façon de faire. J’espère que tout les incubes n’ont pas tous un balai dans le… Ne sont pas tous si coincé… Enfin je me comprends.
Non, Bordeau nous sommes en pleine réception et l’argot n’y a pas sa place. Enfin, pour elle ça n’en était pas vraiment mais bon…
-Aaaaah, dire qu’on dit qu’il n’y a pas meilleur amant. Ce serait dommage qu’il se comporte tous de la sorte. Je ne vois pas comment une fille qui s’estime pourrait supporter une telle compagnie. Et quoi à partir du moment où l’on fait partie d’une tribu différente et qu’on préfère le combat à la couture, et les vraies relations à un amour fugace, on ne vaut plus rien en tant que partenaire… je m’en passerais volontiers alors !

Quelque part elle était furieuse, et elle était vexée d’être furieuse pour si peu.
-Pcccht, effacé de ma pensée, un autre verre et c’est reparti, j’ai encore moult personne à rencontrer ! L’homme qui discute avec mon amie Nee’lhan, c’est bien Essenheim le démon n’est-ce pas ? Le connaissez-vous ?

Seigneur Esenheim... Mes lames servent depuis dix ans et ont enfin un Maître. Je tâcherai de ne pas vous décevoir.

Le démon fut pour le moins surpris de la réaction de l'élémentale. Un élan de bonne volonté n'est pas mauvais à prendre, mais il laissa Esenheim pantois une fraction de seconde.

J'accepte vos vœux avec grand plaisir, et grand sérieux. Relevez-vous cependant. Mettre genoux à terre est s'exposer, si je ne doute pas de votre confiance en moi, j'apprécie de mes hommes qu'ils tiennent considération de leur vie en toute circonstance, tant que cela ne s'oppose pas complètement aux ordres.


Le démon sentait les regards tournés vers eux, il se moquait de l'opinion des gens, mais attirer l'attention dans ce genre de réception pouvait rapidement la rendre un peu trop mondaine. D'un signe de tête respectueux, il ajouta juste : Nous nous reverrons bien assez vite, je vous souhaites de passer une agréable soirée.

Il y avait une autre personne que le démon devait voir ce soir... il et ferait bien de le faire avant qu'il soit remplie d'alcool jusqu'aux yeux.

Il suivi le regard de sa subordonné, découvrant le chambellan de Faestalia. Faestalia... encore une de ces parties du monde où il ne mettrait plus les pieds avant la prochaine air glacière, grâce à Nayris.

Pendant une fraction de seconde, le démon sentit une ombre passée : une violente envie meurtrière provenant du chambellan. L'oeil entraîné d'Esenheim ne manqua pas de remarquer son petit manège. Il pouvait sentir la mort, la sentir venir, néanmoins passé les premiers instants la sensation était parti, ce pour quoi le démon ne se pressa d'ailleurs pas.

Quand l'hybride revint, Esenheim l'intercepta, le saissant au niveau d'une poignet sans violence, mais néanmoins fermement, ramenant la paume d'Enkar à sa hauteur.
Il ajouta d'une voie chaleureuse et ironique :

Voyons, faites attention. Les tâches de sang sont difficiles à éliminer, et je suis sur qu'une paire de personne dans l'assistance son sensible à l'odeur....

Il saisit la paume dEnkar dans la sienne, et absorba le sang qui coulait dans son armure, l'ajoutant comme tout autre liquide à la glace le constituant, laissant néanmoins une petite tâches plus sombre dans la glace, et une légère sensation glacée dans le bras de son interlocuteur.
Il ajouta avec un ton joueur

J'aimerais vous poser une question : A votre avis, s'en prendre à un officier supérieur de l'armée, ça se gère au tribunal civil, militaire, ou dans mes propos locaux? Je ne suis pas très au fait de l'état de la législation en ce qui concerne ce genre de sujet, j'espère que vous pourrez m'éclairer?

Il lâcha le chambellan, et ajouta avec une légère révérence :

Oh ! Mais je manques à toutes les règles de la politesse, veuillez m'excuser : Esenheim, chef de la milice de l'ombre. Pour vous servir.

Je ne peux que m’exécuter rapidement à la demande d'Esenheim. Sa rose, je la coince dans mon corsage afin de me réarmer. Je me rends compte que cette fois je n'ai pas été discrète quant à mon regard vers le dernier arrivé. Au point que le démon se dirige vers lui, moi, je profite de me rendre jusqu'à Victo.
Yuu en a profité pour sortir et se poser dans un arbre à l'extérieur après avoir frôlé Bordeau pour la taquiner un peu. Les paroles de mon supérieur, aussi calmes soient-elles sont une sorte d'avertissement, qui je crois, ne sont pas à prendre à la légère, pour quiconque. Je ne m'avance pas sur mes pensées, j'en suis quasiment certaine. Allez savoir pourquoi. Peut-être parce que petite, j'étais habituée à ce genre de modulation de voix.

Bon certes, je suis très loin d'être soigneuse, bien au contraire, néanmoins parfois je peux aider. Mais cela... je ne le fais que sur demande et jamais de ma propre initiative, à moins de compter énormément pour moi.

L'ambiance s'est un peu refroidie, mais je profite de faire tout le tour de la salle, observant chaque être, puis revient vers mon amie Archevêque. Enfin... je reste non loin d'elle car il est hors de question que je me présente directement au Grand Chambellan. Sait-on jamais. Toutefois, je ne peux m'empêcher d'user de ma vision d'élémentale pour observer le géant. Oh oui ! j'ai enfin trouver son point faible.

Amiral Asmodan... Ne craignez rien de cet être, je me charge de lui au cas où. Il est de mes terres, ou presque. Comptez sur moi. murmure-je une fois arrivée à son niveau mais sans le toucher lui parlant du cadeau géant.

Puis, je me replace dans un endroit isolé, me prenant prête à tout acte ou toute demande d'intervention. La discrétion fait partie de moi, et le restera.

- Voyons, ne fait pas dans l'inceste jeune homme !

Alors qu'il tendait les coupes aux deux jeunes femmes, Antithée eût à peine le temps de formuler le vœu de revoir le jeune chambellan un autre jour que le jeune homme sentit un étaux le prendre le poignet. Se sentant irrésistiblement attiré vers la chose à qui appartenait cette poigne, il constata avec horreur que ce n'était autre chose qu'un démon. Et de surcroît doué de perspicacité. Il était dans une impasse.

-Voyons, faites attention. Les tâches de sang sont difficiles à éliminer, et je suis sur qu'une paire de personne dans l'assistance sont sensibles à l'odeur....

A sa grande horreur, l'être, semblant fait de cristal ou de glace, absorba la perle de sang qui roulait sur sa paume et il sentit son bras s’engourdir quelque peu sous l'effet du froid qui semblait émaner de la créature. Il était puissant. Beaucoup plus puissant que le garçon, même si on pourrait dire que ce n'est pas d'une difficulté absolue.

- J'aimerai vous poser une question : A votre avis, s'en prendre à un officier supérieur de l'armée, ça se gère au tribunal civil, militaire, ou dans mes propres locaux? Je ne suis pas très au fait de l'état de la législation en ce qui concerne ce genre de sujet, j'espère que vous pourrez m'éclairer?

Il sentît soudainement l'atmosphère se réchauffer, lorsque le démon lui lâcha la main. Enkar se mit à réfléchir à toute vitesse. La situation était critique. Malgré sa capacité d'analyse, il était bien incapable de trouver un échappatoire. Lancer de l'acide sur le démon de glace ? Mauvaise idée. Déjà c'était pas sûr qu'il le sentirait , puis bon, Enkar, même s'il n'avait pas peur de crever, avait encore des choses à accomplir pour son pays. Bon, après il resterai la fameuse issue de secours, mais... là il allait se mettre tout le monde à dos. Donc mauvaise idée aussi. Esenheim qu'il s'appelait ? Ça l'aidait en rien.

Puis un drôle d'individu arriva dans son champ de vision, avec un air suffisant et apparemment un appétit un peu disproportionné. Le sang de démon d'Enkar ne fît qu'un tour. Malgré le fait qu'il ignorait cette partie de ce sang là en lui, son instinct le renseigna assez vite. Non sur l'identité du vieux dragon, mais sur sa puissance réelle.

- Les enfants devraient apprendre où se trouve leur place... S’attaquer à l’un des généraux de l’armée d’Aile Ténébreuse, un choix judicieux… surtout en pleine réception.

Enkar s'empourpra de colère. Mais très vite, il se calma. L'heure n'était pas à la vengeance. Il fallait qu'il se sorte d'affaire. Gagner du temps, tout d'abord.

- Bonsoir, chef de la milice de l'Ombre. Je trouve votre politesse un peu... brusque. Quand à votre question, vous connaissez très bien la réponse ; les traîtres sont interrogés , ou pendus si leur traîtrise est déjà avérée. Dans les deux cas, je pense qu'il y a méprise. N'est-il pas courant d'offrir quelque chose ? Peut être désirez-vous aussi un jeton déboulonneur ?

Joignant le geste à la parole, il décrocha un autre bouton de son accoutrement, et le mit dans la main du démon. Il était bien entendu sain, vu qu'il l'avait pas mit à sa bouche.

- Vous voulez tester si cela peut atteindre vos entrailles  par simple éraflure ? Soyons sérieux.

Il regarda le vieux dragon d'un air interrogateur.

- Je ne pense pas que ce puissant dirigeant nécessite quelqu'un pour mater un « enfant » de mon âge, ne pensez-vous pas ? Surtout vu la puissance que vos pores exhalent dans cet air que nous respirons, je n'ai nul doute que vous pourriez tuer bien des gens ici avant même qu'on puisse penser à nous défendre.

Puis il posa son regard sur Victo et Antithée. Puis les paroles du général céleste lui revînt. Cela semblait absurde, mais c'était un coup de poker, ou la mort assurée. Il sortit une fiole rose de sa manche, et la jeta doucement après s'être assuré qu'Antithée était disponible pour l'attraper.
Se tournant vers le chef de la milice de l'Ombre, il le fixa :

- Votre histoire ne tient pas debout. On se blesse tout deux, et il est le seul affecté. De plus, l'entaille est légèrement, si je l'avais empoisonné ça ne mettrait pas cinq minutes à agir, mais un quart d'heure. Et vu que je suis un type malin, je vous assurerai que j'aurais pris un poison bien plus lent, afin d'avoir mis les voiles quand ce Général rendra son dernier râle. Mais vous ne trouvez pas étrange que je donne ma fiole personnelle d'antipoison au Général, alors qu'avec ma place je pourrais être tout autant la cible d'un poison que lui ? Je ne voulais pas le mettre dans l'embarras mais... afin d'écourter cet interrogatoire ridicule je me dois de le dire ; il est de ma famille. De mon sang. Je viens de faire un long trajet après que mes recherches m'aient confirmé sa présence. Je ne pensais pas trouver une autre membre de ma famille, d'ailleurs! dit-il en regardant l'archevêque.

Puis soudain, il fronça les sourcils de colère, en faisant un geste bizarre de la main, comme un tic.

- Mais sinon, avec tous les assassins ici présent, il vous viendrait pas à l'esprit de chercher un individu autrement plus subtil qu'un possible assassinat avec un stupide jeton ? Victo a bu ce soir, quelqu'un a vu son verre ? Comme cette danseuse le disait, la sécurité laisse à désirer. Elle est même... pitoyable.

Il avait un léger avantage ; personne ne pouvait savoir pour sa salive. Voyant Kayla soigner le poison, il réagit derechef et alla reprendre la fiole des mains de l'archevêque pour l'avaler, simulant la hâte et la peur d'être empoisonné.

- Comme ça, cet assassin peut toujours courir, du moins pour cette fois.