Apparemment, Jenaël semblait en avoir fini, mais alors que j'allais le rejoindre un autre ennemi entra brusquement dans la pièce abaissant son sabre d'une taille imposante vers mon ami. Heureusement, celui-ci un beau réflexe et réussit à bloquer la lame de son adversaire avec la sienne qu'il avait pu récupérer à temps. Mais il était en position de faiblesse et son ennemi allait finir par prendre l'avantage, et sa propre arme se rapprochant dangereusement de sa gorge. C'est alors que j'entendis leur échange. J'avais été tellement accaparé par la scène en elle-même que je n'avais pas bien regarder l'ennemi. C'était le Démon que nous poursuivions... Et... il était affreusement amoché au visage. C'était Jenaël qui avait fait ça ?! Il n'avait pas dû y aller de main morte...

Je réagis enfin, reprenant mes esprits, voulant aider le Clamerian. Mais seulement, je commençais vraiment à fatiguer et mon corps ne réagissait plus assez vite à mon goût. Alors, je me concentrais et regardais l'arme du Démon. Je tendis le bras en avant et laissait la magie parcourir mon bras. La chaleur de ma flamme s'accumulait dans ma main, encore et encore. Bien que ma respiration était un peu bruyante, je faisais en sorte qu'elle reste régulière, inspirant profondément. J'avais les jambes qui tremblaient mais je ne voulais pas perdre ma concentration. Enfin, je relâchais ma magie en lui ayant donner un but précis. L'air autour de moi s'était réchauffé comme un jour d'été en plein zénith, devenant presque étouffant. Tout cela dû à la magie. M'adressant à elle, je lui murmurais.

- Va aider Jenaël... s'il te plaît...

Evidemment, elle était invisible à l'oeil nu, plus sous forme d'énergie. Mais on pouvait la sentir. Ecoutant mon souhait, elle se dirigea vers l'ennemi. Quelques secondes plus tard, celui-ci lâcha son arme qui tomba au sol. Forcément, celle-ci devait avoir atteint une température très très très élevée. Puis, à bout de force, mes jambes se dérobèrent sous moi, et je tombais à genoux. Je m'appuyais sur ma main gauche. J'étais épuisée. C'est tout ce que je pouvais faire pour aider Jenaël.


[Je te laisse mener ton combat. ^^]

[Excuse-moi pour le retard !]

Rien … Ce Démon ne voulait absolument rien lâcher et moi, j'avais de plus en plus de difficultés pour le retenir. Il en avait de la force et c'était pas forcément bon pour moi. Pourtant, il fallait que je fasse quelque chose et au plus vite. Je ne pouvais pas me permettre d'y passer ici. J'ai encore beaucoup de choses à faire avant de pouvoir partir. C'est pour cela qu'il faut à tout prix que j'arrive à me sortir de là ! A ce moment, je pris mon courage à deux mains avant de commencer à le repousser. Le sourire du Démon commençait d'ailleurs à disparaître petit à petit au fur et à mesure que je le repoussai. Si je continuai comme ça, je pouvais y arriver sans aucun doute. Soudain, je sentis quelque chose approcher. Mais ce n'était pas humain. C'était plutôt comme une énergie … Magique. Oui, c'est ça. Elle alla sur le Démon et ce dernier me lâche sous le choque. Aussitôt, je me relevai en fixant Leyna. C'était elle qui avait fait ça, je ne voyais pas d'autre explication. Je verrai ça plus tard de toute façon. Pour le moment, il fallait que j'en finisse avec lui. Déjà parce qu'il commence à me fatiguer et ensuite parce que les autres vont s'inquiéter si on ne revient pas rapidement. Je me remis en position de combat. Cette fois, il ne m'échappera pas. Le sabre devant moi, je pris quelques pas d'élan avant de bondir ; la lame prête à s'abattre sur le Démon. Malheureusement, il esquiva au dernier moment et tenta, à son tour, de m'avoir. Je l'esquivai in extremis en faisant en me jetant sur le côté. Je ne mis pas longtemps avant de me remettre en garde.

Enfin, cette histoire commençait sérieusement à m'énerver. Et je sentais aussi la fatigue qui arrivait tout doucement. Sans réfléchir, je me jetai sur lui. Je réussi quand même à lui entailler le ventre. Même si ce n'était que légèrement, c'est toujours utile. On continua comme ça pendant encore plusieurs minutes … Jusqu'à ce que j'arrive enfin à lui infliger une blessure plus profonde que les autres. Là, c'était terminé. Ce coup-ci, il ne s'en sortira pas. Juste avant qu'il ne puisse se ressaisir, je me plaçai derrière lui avant de le bloquer ; mon sabre sur sa gorge. Mais je ne voulais pas en terminer avec lui sans lui laisser un petit mot avant :

« - C'est terminé. Puisses-tu reposer en paix malgré toutes les fautes que tu as commis. »

D'un geste fluide et rapide, je lui tranchai la gorge. Il était mort avant d'avoir toucher le sol. Je soupirai. La vie est si éphémère … Sur cette pensée, je rangeai mon sabre avant de me diriger vers Leyna. Doucement, je l'aidai à se relever avant de lui faire passer un bras par dessus mon épaule. Mon bras gauche, lui, tenait la Kitsune en soutenant par le dos. Nous n'avions plus rien à faire ici. Avant de partir, je laissai quand même une bonne bourse au tavernier afin qu'il puisse réparer les dégâts que nous avons fait. Puis, je sortis avec Leyna. J'en profitai pour lui glisser quelques mots à l'oreille :

« - Tu t'es bien débrouillée, je suis fier de toi, tu sais. Maintenant, je pense qu'il est temps de rentrer. »

[Dis-moi si ma dernière action te gêne. ^^]

[Ce n'est rien. En terme de retard, j'ai déjà fait pire. Et ta dernière action ne me gène pas du tout. ^^]

Tout ce que je pus faire durant ces quelques minutes fut de regarder le combat et d'encourager moralement mon ami. De mon côté, ses quelques minutes furent aussi celles qui marquaient la fin de l'effet du sérum de vérité. Et j'en fus soulagée car je n'avais pas envie de crier à nouveau mes faiblesses dès qu'on me le demanderait. Une fois son ennemi, qui était le dernier, tomba mort, Jenaël vint m'aider à me relever. Il me soutint, une main placée dans mon dos, l'autre ayant passé mon bras autour de ses épaules. Ayant récupérer un peu de force durant ce temps, j'avais pu grâce à son aide me relever sans trop de difficultés. Mais je lui en étais reconnaissant de me soutenir, car je ne savais pas si j'aurais pu me rendre jusqu'à l'auberge seule. Avant de partir, il donna une bourse au tavernier pour que celui-ci puisse réparer les dégâts. Nous n'y avons pas été de main morte. Toutefois, il ne semblait pas nous en vouloir d'avoir saccagé son établissement. Il avait les larmes aux yeux et nous salua, une expression de bonheur sur le visage. Nous avions eu raison. Lui, n'était pas méchant. Il avait seulement été obligé à toutes ces mauvaises actions. Alors que nous arrivions à la porte, il me parla à l'oreille, me disant qu'il était fier de moi et qu'il était temps de rentrer.
Je ne m'attendais pas à ce qu'il dise ça. Je voulais être en colère contre lui, mais je n'y arrivais pas. Je me contentais de sourire.

- Pas moi. Je devrais t'en vouloir d'être venu ici. Tu aurais dû repartir avec les autres quand tu as compris que c'était un piège. Et pourtant, je ne peux pas. Merci... je suis contente que tu sois venu me chercher...

Nous regagnons donc l'auberge sans nous presser, un peu fatigué aussi. Car même s'il m'aide à me déplacer, il est fort possible que lui aussi ait besoin de repos. Une fois de retour, nous trouvions d'autres membres de la Rebellion en bas, dans la salle commune. Le repas ne tarderait pas à être servi et presque tout le monde était rassemblé. Evidemment, lorsqu'ils nous virent, leur réaction ne se fit pas attendre. Ils se précipitèrent dans notre direction afin de nous aider, et de nous demander bien sûr pourquoi nous étions dans un état pareil. Je respirais un bon coup, et m'éloignais un peu de Jenaël.

- Si ça ne vous dérange pas, je vais me retirer. Il faut que je m'occupe de mes blessures. Je ne vais pas passer à table comme ça quand même ! Chef, si vous le permettez.

Je le saluais respectueusement et fis signe aux autres, un sourire aux lèvres. Je commençais ensuite à me diriger vers les escaliers menant aux chambres comme si rien n'était. Je ne voulais pas leur montrer à quel point j'étais affaibli. Jenaël l'avait vu. Je ne voulais pas continuer à le montrer. J'atteins le haut des escaliers tranquillement, ayant peur que quelqu'un ne regarde si j'allais réellement bien. Ce ne fut qu'un fois dans la chambre, la porte fermée simplement poussée et non verrouillée à clé, que j'avançais vers mon lit et m'y laissais tomber. J'étais épuisée. Ma respiration était quelque peu irrégulière. Je fermais les yeux. Je sais bien qu'il était encore beaucoup trop tôt pour dormir, mais tout ce que je voulais, c'était me reposer quelques instants. Je ne pris même pas la peine de nettoyer les blessures comme je l'avais dis. Je m'endormis presque immédiatement.

Je me retins de rire. Elle pense vraiment que j'aurai pu la laisser seule avec ces types ? Non, c'est mal me connaître. Je ne suis pas un lâche et je ne laisserai jamais tomber le peu de gens auquel je tiens encore. Enfin … La suite du chemin se déroula en silence jusqu'à l'auberge. Les autres membres que j'avais pris avec moi étaient tous dans la salle commune à attendre le repas. Lorsqu'ils nous virent, ils se dirigèrent vers nous en posant des tas de questions. Je leur expliquai vaguement ce que nous avions vécu. Par la suite, Leyna demanda à se retirer pour panser ses blessures. Je fis un hochement de tête ; lui signifiant qu'elle pouvait aller s'occuper d'elle. La Kitsune prit donc la direction des escaliers. Elle était vraiment affaiblie, je le voyais bien. J'ignore ce que ces gars lui ont fait mais il n'ont pas du être tendre. Bref ! Je ne m'attardais pas plus longtemps sur le sujet, préférant rejoindre les autres à table pour manger. En fait, je ne voulais pas les inquiéter. Le repas se passa calmement à mon plus grand bonheur. Parce que oui, ça arrive que certains se prennent le chou parfois mais cette fois, tout le monde resta calme.

Après le repas, je commençais quand même à m'inquiéter de l'absence prolongée de Leyna. Normalement, il ne faut pas autant de temps pour soigner des blessures. Inquiet, je quittai discrètement la table avant de monter à l'étage de l'auberge. Doucement, je pris la direction de sa chambre. Je poussais un soupire de soulagement en constatant qu'elle s'était simplement endormie sur son lit. Rien de grave, en somme. Je m'approchai du lit avant de m’asseoir sur ce dernier juste à côté de la Kitsune. Elle était plus vieille que moi et je suis le plus jeune, pourtant, j'ai parfois l'impression que c'est l'inverse. Je ne saurai dire pourquoi mais c'est ainsi et puis au fond … Est-ce si mal que ça ? Je ne pense pas et heureusement. Je souris. Ça me faisait bizarre de la voir ainsi. Je me rapprochai un peu avant de murmurer :

« - Leyna ? Tu vas bien ? Ne t'inquiète pas, tu peux continuer à te reposer. Je venais juste voir comment tu te portais. »

Je ne savais pas vraiment combien de temps j'avais dormi. Tout ce que je savais, c'était que je m'étais laissé tomber sur mon lit et puis... plus rien. Je n'avais même pas rêver durant mon sommeil. Mais c'était reposant. J'étais encore à moitié endormie, mais j'avais quand même conscience de ce qui m'entourait. Je sentais le contact de ma joue avec l'oreiller, ma respiration lente et de nouveau régulière, puis le bruit d'une porte qui s'ouvrait. Tiens ? Diane était revenue ? Ils devaient donc avoir fini de manger. De toute façon, je n'avais pas faim. Je préférais rester sur mon lit.

Je sentis que l'on s'asseyait sur le lit près de moi. Elle s'inquiétait peut-être. C'est alors que j'entendis une voix murmurer à côté de moi. Mais ce n'était pas celle de Diane... Cette voix appartenait à... Jenaël ! J'ouvris tout doucement les paupières. En effet, le Clamerian était là. Je me redressais lentement jusqu'à être assise sur le lit et me frottais un peu les yeux, encore ensommeillée. Mes blessures me faisaient moins mal, il me faudrait juste nettoyer le sang qui avait séché. Un peu plus réveillée, je regardais mon ami avec un sourire.

- Ca va mieux. J'avais besoin de récupérer un peu, c'est tout. Et toi ? Tu devrais te reposer aussi...

Je remarquais aussi qu'il faisait plus sombre. En tournant la tête vers la fenêtre, je compris pourquoi. La nuit était tombée. Pas très surprenant vu que lorsque nous sommes rentrés, le soleil commençait à se coucher. Toujours sur le lit, je tendis la main vers la table à chevet afin d'allumer la lampe à huile. Puis, je repris en riant.

- En tout cas, si on refait des pauses comme celle-ci, rappelle-moi de continuer la route. Tu me diras... ce ne serait pas mieux si je continue toute seule, il risque d'arriver la même chose en fait... Donc au final, c'est une cause perdue d'avance ! Jenaël, je te plains de m'avoir dans ton équipe !

Ce sur quoi, je ne pus me retenir de rire deux fois plus. La situation qui n'était pas des plus amusantes quelques heures plus tôt, devenait maintenant la cause de mon rire. Enfin, de toute façon c'était mieux. A quoi bon dramatiser. Quand on s'engageait dans une guerre, il fallait s'attendre à devoir prendre des risques, parfois même y laisser la vie. Donc, en ressortant d'une épreuve qu'elle soit insignifiante ou des plus dures, on pouvait être heureux. On avait gagné notre combat et on était tous les deux vivants, alors oui j'étais heureuse.

Je souris doucement. J'étais rassuré de savoir qu'elle avait juste eu besoin de se reposer un bon moment avant d'aller mieux. Je secouai la tête. Si je me reposais, il n'y aurait personne pour surveiller correctement les troupes. C'est pour cette raison que je m'obstinai à rester éveiller. Je la vis tourner la tête vers la fenêtre. Et oui … Il faisait déjà nuit et bientôt, nous partirons d'ici pour retrouver les autres Rebelles. Tilamus, c'est sympa. Mais à force, on s'en lasse rapidement, je trouve. Après, ce n'est que mon humble avis. Je ne dis pas que c'est forcément le cas pour tout le monde. Leyna alluma la lampe avant de commencer à parler. Je l'écoutai attentivement et sans l'interrompre. En effet, ce serait mal venu de ma part de lui couper la parole. Et ce n'est pas mon genre. Si vous pensiez le contraire, vous vous trompiez.

Leyna avait faux que le dernier point. Pour ma part, j'étais heureux de l'avoir dans mon équipe. Je l'appréciai beaucoup mais ça, j'imagine qu'elle le savait déjà, non ? En tout cas, je l'espère. Je me vois mal lui dire dans ce genre de situations. Pourquoi ? Aucun idée. C'est comme ça … Je ne me dévoile pas aussi facilement, c'est probablement un peu à cause de ça. Je lui souris avant de me redresser et de regarder un peu dans la pièce. Puis, je reportai à nouveau mon attention sur Leyna :

« - Ne dis pas ça, voyons. Tu es une coéquipière de talent. Sinon, je ne t'aurai pas pris dans mon équipe, tu sais. »

Je le regardais se lever tandis qu'il me répondait que j'étais une coéquipière de talent et que je ne serais pas dans son équipe le cas échéant. Je lui retournais son sourire.

- Merci Jenaël. Je suis contente que tu sois mon chef... et mon ami.

C'est vrai. Depuis que je suis à la Rebellion, je n'ai jamais été aussi contente. Il est la première personne avec qui j'arrive autant à me détendre et avec qui je peux parler. Je trouve qu'on forme une très bonne équipe. Et j'espère que ça continuera. Aussi en tant que coéquipière et amie, je me levais à mon tour et lui donnais une petite tape sur l'épaule avant de reprendre.

- Tu devrais vraiment aller te reposer. Je prends la relève. Je vais m'occuper des autres. Et je te le promets, il n'y aura pas de batailles.

Sachant que les disputes les plus fréquent étaient entre Kalel et ma petite personne. Il suffisait de ne pas répondre à ses provocations, je pouvais bien faire un effort. De plus, je ne crois pas qu'il me cherchera des ennuis ce soir. Peut-être demain. Mais pas ce soir. La soirée devrait donc se passer assez tranquillement. Jenaël pouvait en profiter pour aller prendre du repos lui aussi. Je le poussais un peu de la chambre jusqu'au couloir, afin qu'il regagne sa chambre à lui. Il le fallait bien, sinon il n'aurait peut-être pas voulu m'écouter. Pour appuyer mes propos j'ajoutais avec un sourire.

- Bonne nuit Jenaël.

Ses paroles me faisaient vraiment très plaisir. J'étais heureux qu'elle me voit désormais comme un ami à part entière et plus comme un simple chef. Non vraiment. Je pense que cette balade en forêt et cette affrontement nous ont quelque peu rapproché. Nous n'en sommes plus à une relation chef/subordonné. Non. Nous sommes bel et bien des amis et j'en étais très heureux. D'ailleurs, elle fit quelque chose assez inattendue. Elle me forçait à aller me reposer ! Elle me promettait qu'il n'y aurait pas de batailles mais j'avais le droit d'avoir quelques doutes, non ? Visiblement pas. Je voulu protester ; lui dire que je n'avais pas besoin de dormir mais je n'en eus pas vraiment le temps. Leyna m'avait forcé à aller hors de la pièce et pire encore, elle m'avait forcé à aller dans ma chambre. Limite, la Kitsune m'aurait presque enfermer à clé … Heureusement qu'elle n'y a pas pensé. J'aurai été mal. Sincèrement, ça m'aurait embêté de ne pas pouvoir sortir si j'entendais un conflit. Enfin, j'aurai, certes, trouvé un autre moyen mais tout de même. Bref. Ne lui donnons surtout pas de mauvaises idées. Histoire de ne pas la contrarié, je m'allongeai sur mon lit sans vraiment avoir envie de dormir. Et en plus, j'avais l'impression qu'elle me narguait en me disant « bonne nuit ». A cette pensée, je ne pus réprimer un sourire. Hors de question qu'elle s'en sorte de cette manière :

« - Leyna ? Ne pense pas m'avoir comme ça à chaque fois, petite maligne. Ce sera bien la première et dernière fois ! »

Bien sur, j'avais dit ça en plaisantant.

Je le regardais s'installer dans son lit satisfaite. Autant le forcer un peu, sinon il ne serait pas reposé. Je m'apprêtais à tourner les talons lorsqu'il prit la parole. J'esquissais un sourire.

- Ah oui ?

Je m'avançais vers le lit et déposais un baiser sur sa joue pour lui souhaiter bonne nuit, avec le but de l'embêter un peu. Puis, j'ajoutais en me moquant gentiment.

- Désolée de te décevoir, mais je trouverais toujours autre chose. C'est bien la première, mais ce ne sera pas la dernière.

A peine avais-je fini ma phrase que je sortis de la chambre sans lui laisser le temps de répliquer. Et oui, c'est une habitude que j'avais. J'aimais bien avoir le dernier mot. Maintenant que j'y pensais, cela ne m'était plus arrivé de taquiner quelqu'un de la sorte, de m'amuser autant qu'avec un kistune. Cette pensée me fit sourire. Je refermais la porte derrière moi avant de regagner ma chambre.

Effectivement, avant de descendre, je devais d'abord me soigner. Chose que je n'avais pas encore faite. J'entrepris donc d'aller me laver, enlevant déjà une grande partie du sang. Je lavais également mes vêtements et les laissais sécher, ayant enrouler un serviette autour de moi pendant ce temps. J'en profitais pour nettoyer les plaies et bander les blessures là ou c'était nécessaire. Puis, une fois ma robe à peu près sèche, bien que légèrement fraîche, je la remis. Je passais ma main près des flancs là où elle était quelque peu déchirée et soupirais. Il faudrait que je pense à la jeter en rentrant à la Rebellion si je n'arrivais pas à réparer ça... Je haussais les épaules. Pour le moment, il fallait que je surveille les autres. Je ne voulais pas qu'il arrive vraiment quelque chose alors que j'avais promis le contraire à Jenaël.

Aussi, je redescendis. Ils me regardèrent passer et aller m'installer sans dire un mot. Pas de marée de questions. Rien. Ils avaient semble-t-il décidé de rester calme. Tant mieux. Diane vint s'installer à côté de moi, suivit ensuite de quelques rebelle qui prirent place pour une soirée tranquille. Cette première me demanda comment j'allais, et je lui assurais que ça allait mieux. Ce qui était vrai. Après quoi, elle me sourit et me tendit un livre qu'elle avait trouvée dans la journée en disant qu'elle me le passait. Je lui retournais son sourire et la remerciais, attrapant le livre délicatement. Moi qui ai toujours aimé lire, je trouvais que cela tombait bien. Je m'installait donc confortablement et passais la soirée à lire, jetant de temps à autre un regard dans la salle pour m'assurer que tout se passait bien et ce jusqu'à ce que tous les rebelles, un à un, finissent par regagner leur chambre pour dormir. Quant à moi, qui m'étais déjà reposée, j'avais décidé de finir mon livre avant de regagner ma chambre. C'est ainsi que se déroula cette paisible nuit après un journée et un début de soirée bien remplis.

Le court contact que j'ai eu avec Leyna me fit frissonner. Non ça par contre, à éviter. Je voulais bien me forcer à me reposer mais il ne faut quand même pas exagérer … Heureusement que c'était Leyna et pas quelqu'un d'autre d'autre parce que si ça avait été le cas, il aurait sûrement pris un coup dans la mâchoire. D'ailleurs, cette dernière affirmait clairement que ce ne serait pas la dernière fois qu'elle me forcerait à me coucher. On verra bien … Je voulus répliquer. Mais elle partit avant que j'ai pu dire quoique ce soit. Tant pis. Je l'aurai une prochaine fois. Visiblement, j'avais vraiment besoin de repos puisque je m'endormis peu après avoir fermé les yeux.

Non sans rêver, malheureusement. Je me retrouvai dans les terres glacées mais ensoleillée de la Toundra. Ma terre natale. Des voix enfantine parvinrent jusqu'à mes oreilles. Intrigué, je me dirigeai vers le bruit en question. Quel ne fut pas ma surprise lorsque je découvris trois gamins en train de jouer. Au passage, l'un d'eux me ressemblait à s'y méprendre. Soudain, la vérité m'apparut lorsque j'entendis l'enfant qui me ressemblait prononcer un nom. Azaghâl. Ce n'était pas un simple rêve mais bel et bien un souvenir. De ce fait, le troisième gamin … Ce devait être Artelius. Je souris en me rappelant l'époque où tous les trois, nous n'étions que de simples gamins et que nous passions la plupart de nos journées à jouer dans la neige fraîche. Nous rentrions à la tombée de la nuit comme nous l'ordonnait nos parents. En bref, c'était la meilleure période. Mon cerveau devait refuser de laisser ces souvenirs dans l'oubli ce qui expliquerait qu'il refasse surface maintenant. Les enfants ne semblaient pas me voir mais ça ne m'étonnait pas vraiment. C'était un rêve, un souvenir. Pas la réalité. Pas la réalité … Cette pensée me fit ouvrir les yeux. Je jetais un regard vers la fenêtre. Le jour commencé à apparaître. Alors finalement, j'avais passé la soirée et toute la nuit à dormir … Pourtant, ce rê … Souvenir ne m'avait paru durer que quelques minutes. Le calme régnait dans l'auberge et la soirée de la veille semblait s'être bien déroulé. Tant mieux. Ça m'aurait énervé d'avoir à payer un deuxième aubergiste.

Doucement, je me levais avant de me diriger vers la chambre de Leyna. Nous avons déjà beaucoup traîner ici et il allait être temps de partir. En entrant, je fis attention à ne pas réveiller Diane qui dormait dans la même chambre que la Kitsune. De nouveau, je m'assis à côté d'elle en lui chuchotant quelques paroles :

« - Allez la belle au bois dormant, on se réveille. Je vais en bas pour lé déjeuner en attendant que les autres se lèvent. Ne tarde pas trop. »

Puis, je me relevais tout de suite et sortit de la chambre. En bas, l'aubergiste était levé également. Normal, il fallait bien qu'il serve ses « invités ». Je pris place à une table en attendant que les autres ne viennent. Je réfléchissais encore à ce que j'avais revu pendant mon sommeil.

[HRP: Je sous-entendais surtout que je trouverais toujours une façon de t'embêter pas juste de te faire dormir. x3 Mais ce n'est pas grave, les deux se rejoignent. ]

La nuit m'avait semblé courte. Quelle idée aussi d'avoir passé une bonne partie de celle-ci à lire. Mais c'était plus fort que moi. Quand j'étais accaparée par une lecture qui m'intéressait, je ne voyais jamais le temps défiler. Heureusement, je m'étais déjà reposé la veille. J'avais dormi profondément et si j'avais rêvé, je ne m'en rappelais guère. Je fus réveillée par Jenaël. Jenaël ? Ah oui ! Rebellion. Mission. Tilamus. Il fallait repartir aujourd'hui. J'étais tellement bien et ne voulait bouger au point que j'allais dire. "Non, encore 5 minutes..." Mais ce qui me fit dresser les oreilles fut le mot déjeuner. Oh, oui ! Manger ! Chose que je n'avais pas faite hier. Il fallait que je me rattrape. Je ne tiendrais pas jusqu'au retour à la Rebellion sans avaler quelque chose.

Aussi j'ouvris les yeux et regardais autour de moi. Je constatais que Jenaël était reparti et que Diane dormait encore paisiblement. Ce qu'elle faisait déjà lorsque j'avais regagné notre chambre tardivement. Voulant lui laisser ces dernières minutes de sommeil tranquillement, je me levais le plus discrètement possible et allait me rafraîchir le visage tout en m'étirant de paresse. Une fois réveillée, je descendis. Là, je trouvais le Clamerian déjà assis à table. J'allais donc le rejoindre.

- Bonjour Chef.

J'humais l'air. Le patron de l'auberge était déjà levé lui aussi et avait commencé à apporter les petits déjeuner aux clients. Je dû taire mon ventre encore un peu. Et ce fut mon plaisir de début de journée lorsqu'une assiette arriva devant moi. Je remerciais l'aubergiste et prit une bouchée sans tarder ayant lancé un joyeux "Bon appétit ~" C'est alors que je remarquais l'expression de mon ami. Il semblait.... ailleurs. Je reposais mes couverts et le regardais soucieuse. A quoi réfléchissait-il ? C'était en rapport avec la Rebellion ? Mais... on venait à peine de revenir de mission et on n'était même pas encore rentré. Etait-ce vraiment ça ? Ou avait-il mal dormi ? Etait-il préoccupé par quelque chose ? Bon, plutôt que de me poser une infinité de question, pourquoi ne pas demander directement à l'intéressé ? Ce que je fis d'ailleurs.

- Il s'est passé quelque chose... ?

Certes j'aurais eu l'air bête s'il me répondait qu'il n'y avait rien du tout et que je me faisais des idées. Cependant, je m'en fichais. Je ne trouve pas que ce soit ridicule de s'inquiéter pour quelqu'un. Et même si ça l'était, tant pis.

[Pardon. xD Je ferai attention à l'avenir ! ^^']

Ah tiens. Finalement, elle était descendue plus rapidement que ce que j'aurais pensé. Et visiblement, je devais faire une drôle de tête en pensant à cette nuit puisque la Kitsune me sortit elle-même de mes pensées en me demandant s'il s'était passé quelque chose. Oui et non … Dans un sens, ce n'était rien de grave. Je veux dire … J'étais, certes, préoccupé mais ça ne concernait absolument pas la Rébellion. Après notre séjour pour le moins mouvementé dans cette ville, la dernière chose que je voulais, c'était bien d'inquiéter Leyna inutilement. D'ailleurs, elle aussi à sûrement dû avoir des moments de joies dans son passé. Ainsi que des moments plus tristes. Il fallait l'avouer, c'était un schéma plutôt récurrent. Quelque part, tous les deux, nous nous ressemblions sur plusieurs points. Le fait d'avoir perdu notre famille -bien que ce soit d'une manière différente-, nous détestions tous les deux les Démons à point inimaginable. Et enfin, nus avions tout deux une partie humaine et une autre animale. Elle me comprenait, je la comprenais. Je ne la connaissais pas depuis si longtemps que ça mais j'ai appris à la connaître et maintenant, c'est probablement ma meilleure amie. C'est pourquoi je pouvais lui dire sans crainte. Je soupirai. Je n'avais pas pour habitude de me livrer ainsi aux gens mais il me semble que je l'ai déjà expliqué. Avec elle, c'est différent. Je me relevai légèrement, résigné :

« - Les souvenirs du passé, Leyna. Certains qui peuvent nous paraître si futile à l'origine se révèlent pourtant être les plus importants. Je viens d'apprendre une chose. Rien n'est plus précieux que les souvenirs. »

Soudain, il y eût du bruit dans les escaliers. Les autres commençaient à descendre …

[HRP: T'en fais pas je te dis. Les RPs sans imprévus, ce n'est pas drôle. x3]

Les souvenirs du passé ? C'était à ça qu'il pensait ? Son passé ? J'allais répondre mais je me retins en entendant du bruit. Les autres étaient en train de descendre. Je pris une bouchée de mon repas l'air de rien. Jenaël ne parlait jamais de son passé. Cela me surprit déjà qu'il l'évoque devant moi. Alors, je choisis de me taire et de ne pas aborder le sujet en présence des autres rebelles. Je regardais le Clamerian d'un air entendu et dis discrètement :

- Nous pourrons en reparler tout à l'heure. Sur le chemin du retour.

J'avais profité du fait que les rebelles s'installaient et du bruit qui accompagna. Dur d'entendre quelque chose, mais je savais que mon ami le pourrait. Après quoi, je repris tranquillement mon repas. Diane s'était installée à côté de moi, et tous le monde mangeait en parlant de choses et d'autres mais aussi du retour à la "maison". Bien sûr, nous évitions de dire que c'était le quartier général de la Rebellion. Mais aussi, pour certains elle équivalait réellement à une maison. A cette pensée, je souris. C'est vrai. Mon retour va être différent maintenant. En quittant les lieux, je n'avais quitté que l'endroit où je vivais mais ça en plus. Quatre mur et un toit qui couvrait ma tête. Désormais, je pourrais la voir comme une charmante maison, un endroit où retourner après les missions, où je pourrais retrouver des gens que j'apprécie, des amis.

Après avoir déjeuné, nous rassemblions nos affaires et quittions l'auberge, puis la ville regagnant le chemin. Nous reprenions notre route vers la Rebellion. Nous reprîmes notre marche, nous éloignant peu à peu de la ville. Personne ne manquait à l'appel. Nous prenions notre temps et les petits groupes s'étaient formés et marchaient tout en parlant et en riant. Je marchais non loin de Jenaël qui ouvrait la marche et le rejoignit. Puis, je vérifiais que personne ne nous écoutait ou ne pouvait nous entendre. Les rebelles ne pouvaient même pas voir mes lèvres remuer pour avoir une idée de ce dont je parlais. Autrement dit, il ne devait même pas savoir que c'est ce que j'étais en train de faire. Ainsi, je murmurais à voix basse.

- Tout à l'heure... tu étais donc plongé dans tes souvenirs...

J'allais lui expliquer mon … Rêve lorsque des bruits se firent entendre. Les autres Rebelles commençaient à descendre. D'un accord commun, nous décidions de reparler de tout ceci sur le chemin du retour. De ce fait, le reste du repas se passa dans un incroyable silence. Puis, ce fut l'heure de partir. Chacun des Rebelles présents rassemblèrent leurs affaires avant de sortir à l'extérieur de l'auberge. Et ce fut le départ. Nous avons enfin repris le chemin pour rentrer à la « maison ». C'est là que Leyna se rapprocha de moi pour me murmurer quelques mots. Ah oui … Mes souvenirs … Effectivement, j'avais bien parlé de ça tout à l'heure. Personne ne nous écoutait et je pouvais en parler à la Kitsune. Je savais qu'elle ne me trahirait pas et qu'elle garderait ce secret ; ses paroles pour elle. En fait, c'était une des rares personnes à qui je pouvais faire entièrement confiance. Je me rapprochai d'elle pour lui murmurer :

« - Je t'ai parlé de ça, oui. Tu sais Leyna, les souvenirs, quand on y réfléchit, c'est quelque chose de très important. Ça fait partie de nous, de notre âme. Je m'en suis rendu compte cette nuit, c'est tout. »

Oui, cette nuit m'a fait réfléchir et je me suis rendu compte que malgré tout, ma famille me manque énormément.

Les souvenirs sont importants ? En effet. J'étais entièrement d'accord avec lui. Peut-être que ce n'est pas l'avis de tout le monde mais je pense pour ma part que chaque instant que l'on vit devient un précieux souvenir que l'on chérit, même les mauvais moments car il y en a toujours. Quelque part, ils ont été une épreuve à traverser, nous rendant plus fort. Ils ont également leur importance. Alors oui, je comprenais ce qu'il voulait dire.

- C'est vrai... Mais dis moi, je t'avais dis d'aller te reposer et c'est à ça que tu pensais ? La prochaine fois, je me souviendrais de t'envoyer dormir de façon plus radicale. Si tu es inconscient, tu te reposeras mieux peut-être ?

... Non mais franchement Leyna qu'est-ce qu'il t'a pris ?! Il se confie et toi tu lui annonce limite que tu l'assommeras pour le faire dormir la prochaine fois. Trèèèès délicat ! Mais j'avais eu l'impression qu'il y avait de la nostalgie dans sa voix, de la mélancolie, de la tristesse... Je pensais le faire peut-être sourire. Je lui souriais un peu honteuse en espérant qu'il ne l'ai pas mal pris. Puis je retrouvais une expression plus sérieuse.

- J'espère que c'était de bons souvenirs. Ca ne veut pas dire que ça ne nous fait pas de mal quand on y repense. Ca, je peux le savoir. Mais quelque part, on ne veut pas oublier ces moments précieux passés avec des êtres aimés. Ce sont de véritables trésors.

[Pas terrible, désolée.]

C'était sympa d'essayer de me remonter le moral en tentant de me faire sourire. Franchement, j'appréciais vraiment le geste. Mais pour une fois, ça ne fonctionnait pas trop. D'abord, il y avait cette histoire de souvenirs, qui n'était pas si désagréable, mais les derniers événements que nous avons pu vivre à Tilamus méritait un minimum d'attention. Je me demandais comment les « bandits » avait fait pour contraindre le patron de l'établissement à faire ce qu'il a fait. Enfin bref, j'aurais tout le temps de penser à ça quand nous serons rentré et quand je serais au calme. Pour le moment, je reportais mon attention sur Leyna. Par politesse, je lui fis un sourire forcé. J'aurais bien aimé qu'il soit vrai mais bon … En tout cas, je fus assez content qu'elle soit d'accord avec moi. Elle aussi n'avait pas eu un passé facile. Enfin, j'en ai entendu assez peu mais honnêtement, ça me suffit largement. Je n'ai pas besoin d'en savoir plus pour l'apprécier. Je lui donnais un petit coude de coude amical :

« - C'était des bons, oui. Sans doute les meilleurs, même. Oui, je sais que ce sont des trésors. Tu as l'air de savoir que quoi tu parles. Certains de tes souvenirs doivent aussi t'être très précieux. »

Je n'étais pas réellement sûre que ça avait marché mais il avait esquissé un faible sourire. C'était déjà ça. Je ne voulais pas non plus qu'il se force à être joyeux si ce n'était pas le cas. Non. C'est pour ça que nous étions amis, et pouvions nous accorder une confiance presque si c'est pour ne pas dire absolue. Que l'autre voit notre faiblesse ne nous dérange plus dans ce genre de cas. C'est ce que j'avais ressenti la veille. Hochant doucement la tête pour ne pas me faire repérer par les autres rebelles, je répondis.

- C'est vrai. Beaucoup de mes souvenirs me sont précieux. D'autant plus si... s'ils devaient devenir les derniers avec ces personnes qui sont tout pour moi. Si tu le désires, un jour peut-être où nous serons tous les deux, je t'en parlerai. Et peut-être que tu me parleras toi aussi de certains de ces si beaux souvenirs.

J'esquissais un sourire lorsque quelqu'un arriva derrière nous et passa la tête entre nous. Je me retins de sursauter et de lui mettre un coup par réflexe. C'était l'un des plus spontané du groupe. Celui là même qui avait osé dire même si c'était pure plaisanterie, que Jenaël était amoureux de moi.

- Chef ? Leyna ? Vous êtes bien silencieux tout les deux ! Dites, vous ne seriez pas vraiment amoureux par hasard ?

- Mais tu as fini tes bêtises oui ?! Tu ne vas pas recommencer avec ça ! protestais-je en lui donnant une tape sur la tête.

- Laisse les donc tranquille. Ils font ce qu'ils veulent. Quoique si c'est le cas, je plains notre Chef de devoir supporter son mauvais caractère.

- Kalel ! Qui est-ce qui a mauvais caractère ?!

Il nous rejoignit et nous nous fixâmes un moment. Je le défiais du regard, il le soutenait. Ce n'était pas méchant. Juste nos disputes habituelles. Oui. C'était devenu une petite habitude du quotidien. La preuve, les autres rebelles autour se mirent à rire tandis que nous continuons à marcher. Je répliquais et il répliquait et ainsi de suite. Il restait encore de la route et j'adressais un sourire au Clamérian. Il allait encore en avoir plein les oreilles. Il allait encore devoir nous séparer. C'est dans cette ambiance détendue, que nous poursuivions notre chemin, afin de regagner la Rebellion.

Oui, un jour … Peut-être que je lui dirai aussi. Mais pas maintenant. Il était trop tôt. Beaucoup trop tôt pour que je puisse dire quoique que ce soit à ce sujet. Je me contentais de lui adresser un sourire en guise de réponse. Soudain, un Rebelle s'approcha et passa la tête entre nous deux pour nous demander une nouvelle fois si nous n'étions pas amoureux. Sauf que cette fois-ci, ce fut Leyna qui se chargea de répondre à ma place. Tout ceci dans une ambiance de franche camaraderie, évidemment. Puis, ce fut au tour de Kalel de venir faire sa remarque. Sa remarque me fit sourire tout comme la réaction de la Kistune. Ce genre de disputes étaient devenues habituelles et finalement, on ne s'en laissait jamais. Tiens, il me semble que c'est à moi d'intervenir, non ? Après tout, on ne change pas les vieilles habitudes :

« - Kalel, qu'est-ce que je t'ai dit ? Si tu continues à chercher Leyna, ça va mal finir ! »

Je lui donnais une légère tape sur la tête avant de me mettre à rire. Une bonne ambiance comme ça, ça faisait vraiment plaisir à voir et ça remontait le moral. Je n'espérais qu'une chose : que cette ambiance au sein de la Rebellion dure encore pendant très longtemps.