Et un travail d'accompli! Oui, mais cette fois, je n'étais pas seule. Il y avait d'autres rebelles et aussi notre supérieur, Jenaël A. Venceslas. Nous revenions de travail et nous apprêtions à faire une halte dans la ville de Tilamus. Bon, ce n'est pas que le travail d'équipe me dérange. Je commençais à être habitué à la Rebellion. Cependant, parmi les rebelles, il y en avait un, avec qui je ne m'entendais pas du tout. Pourtant, je faisais des efforts pour m'intégrer, mais lui cherche à se battre contre moi, depuis que je suis arriver.

Nous marchions dans la forêt, avant d'atteindre la ville depuis un bon moment. Notre supérieur avait décider de nous accorder une pause de quelques minutes. Cela tombait bien car j'avais repérer une rivière pas loin et je me suis dit que ce ne serait pas une mauvaise idée de se rafraîchir le visage. En suivant, le bruit de l'eau, je n'eus pas trop de mal à la trouver. Je m'approchais près du bord et prit l'eau entre mes deux mains, avant de me mouiller le visage. J'allais me relever lorsque j'entendis un craquement dans mon dos, à quelques mètres. Je me retournais pour découvrir le visage de cet imbécile de rebelle qui ne me supportait pas pour une raison que j'ignorais et qui ne m'intéressait en aucune manière. Je me relevais et époussetais mes vêtements.

- Tiens, mais c'est cette très chère Leyna!
- Qu'est ce que tu me veux?
- Mais rien du tout. Je prenais de tes nouvelles.
- Mais bien sûr. Je sais pas ce que tu as contre moi et je m'en fiches mais un conseil: fiche moi la paix.
- Oh, mais je n'ai pas grand chose contre toi. Juste que je te supporte pas toi et tout ceux de ton espèce.
- Quel rapport avec les kitsune?
- Ce sont des voleurs qui ne pensent qu'à faire des farces et à s'amuser. On ne peut pas leur faire confiance.
- Ah, je vois! Tu t'es fait arnaquer par un kitsune! Et alors, ce n'est pas mon problème! Et je te déconseille de parler en mal de mon espèce.
- Pourquoi, tu risques de te mettre en colère?! Mais, je ne dis que la vérité!
- Je t'aurais prévenu!

Je me lançais sur lui et lui assenait un coup de pied en plein ventre. Il ne m'avait pas vu venir et resta plier quelques minutes avant de se relever. Oui, bon, j'avais un mauvais caractère mais il n'avait pas à dire ce qu'il a dit. Je ne supporte pas qu'on critique ma famille. Surtout depuis qu'il sont loin de moi et que je n'ai pas de leurs nouvelles. Si ça se trouve, l'un d'entre eux peut se faire attaquer par les démons sans que je le sache! Dès qu'il fut relever, il me rendit un coup que je réussis à parer. Mais, la bataille était déclenchée et aucun de nous deux n'avait prévu de s'arrêter. Peut-être était-il un membre de la Rebellion et avait-il ses raisons de se battre contre les démons. Et peut-être avait-il une raison d'en vouloir aux kitsune mais de mon côté, il est normal que je défende ma famille. Le combat se poursuivait. Il ne voulait pas abandonner mais moi non plus.

Enfin ! Je venais d'achever une mission que l'on m'avait confier mais cette fois, j'avais pris quelques rebelles à mes côtés. J'avais décider de leur accorder une pause à Tilamus. Parce que non, ce ne sont pas des machines et comme tout êtres, il faut bien qu'ils se reposent. Et puis, ils ne se sont pas ménager durant ces quelques jours en vadrouille ! Mais j'avais également remarqué quelques discordes dans le groupe. Entre Leyna une Kitsune et un jeune humain. Et a chaque fois, leur dispute partait de rien. Et à chaque fois, il fallait les séparer ...

Evidemment, aujourd'hui ne fit pas exception. Leyna était parti boire dans une rivière qui se trouvait non loin de là et comme vous vous en doutez. L'autre l'a suivit. Et comme, je passai aussi par là je l'ai ai entendu. Franchement, quelle idée de les mettre ensemble sachant qu'ils ne peuvent pas se voir ?... Tout en soupirant, je les rejoignai avant de les séparer. Qu'est ce qu'il ne faut pas faire ... Bref. Que du bonheur :

« - Ca suffit, vous deux ! Kalel, les Kitsunes sont des êtres fier et respectueux, je te prierai donc de ne pas en parler ainsi. Ensuite, Leyna, je suppose que tu ne veux pas lui donner raison alors cesse donc d'agir comme il le veut ! »

Tandis que nous poursuivions notre combat, notre supérieur intervint. Comme à chaque fois. Il nous sépara et tenta de nous calmer. Oui, nous sommes fier. Je l'avoue nous avons nos défauts, mais n'est-ce pas le cas pour toutes les espèces? Et en effet, je ne voulais pas lui donner raison. Je me retournais sans dire un mot et reprit le chemin inverse pour rejoindre le groupe. Après tout, il valait mieux que je ne dise rien, ou je me connais, j'aurai dis ce que je pensais et le combat aurait repris.

Je fis quelques pas et je m'arrêtais vérifiant que je n'étais plus à vue. Puis, je grognais. J'aurai bien voulu donner un coup dans un mur ou encore casser quelque chose. Mais il n'y avait rien à porter de main. Juste des arbres et il n'était pas question que je m'en prenne à eux! Tout ce que je pouvais faire, c'était de grogner intérieurement. J'arrivai vers le groupe et cet imbécile de rebelle accompagné de notre supérieur arrivèrent peu après. Nous nous remirent en marche. Environ une heure plus tard, nous arrivions à Tilamus. Il n'y avait pas eu d'autres problèmes en cours de route mais j'étais de mauvaise humeur.

... Bon, au moins j'avais réussi à éviter qu'ils ne s'entretuent. Leyna partit rejoindre le camp alors que je faisais la morale -en bon chef ?- à Kalel. Cet humain avait un don pour se mettre dans des situations comme celle-ci. Une fois que j'eu fini, on rejoint Leyna qui était pratiquement déjà arrivé. Elle semblait déçue de ne pas avoir pu finir ce qu'elle avait commencé. Hors mission je l'aurai peut être laissé faire mais là, si il y a un mort c'est moi qui vait prendre et je n'y tiens pas tant que ça. C'est que je tiens à ma fourrure ! Sur ce, une fois arrivé, je me dirigeai vers la Kitsune. J'avais quelques petites choses à lui dire mais rien de bien méchant, hein :

« - Leyna ? Je te comprend, tu sais mais essaye de faire un effort. Kalel est encore jeune et il ne sait pas grand chose de la vie, il ne dit que ce qu'il a déjà entendu. Je lui ai également dis de modérer ses propos à ton égard. »

Alors que je regardais la ville sans grand enthousiasme, le chef vint me voir. Il ne me fit pas la morale, juste me demander de comprendre. Mais, je n'en avais pas envie.

- Il a beau être jeune, ça n'excuse pas tout. De toute façon, tant qu'il ne m'approche pas, je ne vois pas de raisons de m'en prendre à lui. Mais s'il recommence, je risque d'être moins patiente que je ne l'étais aujourd'hui.

Je tentai de retrouver ma bonne humeur mais c'était peine perdue. A cause de cet imbécile de rebelle, ma journée est ruinée. Dire que je voulais me promener. Ca aurait été bien de visiter la ville de Tilamus, surtout que je n'y étais encore jamais venu. Cependant, je me voyais mal découvrir la ville alors que j'étais d'humeur aussi massacrante. Et pourtant, moi qui aimait tant découvrir de nouveaux lieux. Finalement, je pensais qu'il serait préférable de trouver un endroit tranquille où m'asseoir. Avec un peu de chance, je réussirais à retrouver mon calme et sauver ma journée. Mais avant tout, j'attendais que mon supérieur ait fini de parler et m'autorise à partir.

Au moins j'aurai essayé ... Mais je ne comprenai pas pourquoi elle réagissait comme ça. Franchement ... Ce serait pourtant plus intelligent de sa part de vouloir régler tout ça dans le calme ! Mais non il a fallu qu'elle s'emporte tout de suite ... Finalement, je sens que cette pause dans le coin de Tilamus ne va pas être si reposant que ça ... Surtout avec ces deux là. Bon sang, mais pourquoi Galaad ne les as pas séparé avant ?.. Ca m'aurait grandement faciliter la tâche ! Mais comme par hasard, il ne l'a pas fait et c'est tombé sur moi ... Je le lui dirais. C'est la dernière fois que j'emmène ces deux là ensemble en mission avec moi ! Et puis, j'ai encore quelques trucs à dire à Leyna :

« - Tu réagis comme une enfant ! Bons sang, Leyna, fais donc un effort ! Si il revient tu l'ignore, si il insiste tu me l'envoies et nous règlerions ça. Mais je ne veux pas de mort, compris ?... Et sache que les préjugés sur les races, je connais. »

J'aurai voulu le contredire. Il me traitait d'enfant?! Vous m'excuserez mais j'ai tout à fait le droit de réagir comme je l'ai fait. Et à ce que je sache, il n'y avait pas eu de mort pour l'instant. Mais je ne relevais pas sa première remarque car après quelques secondes de silence, il rajouta que lui aussi connaissait les préjugés sur les races. Si je me souvenais bien, il faisait parti de l'espèce des Clamerians. Je n'en savais que très peu sur eux, mais j'avais eu l'occasion de voir mon supérieur prendre sa forme animale durant certaines missions. Ce que je savais, c'était qu'il ne parlait presque jamais de sa famille. Je restais silencieuse durant quelques minutes.

- Je ne savais pas. Je vous demande pardon.

C'est tout ce que je pu dire. Désolée de m'être emportée. J'aurai dû savoir que les kitsunes ne devaient pas être les seuls qui soient victimes de préjugés. Je ne rajoutais rien et je ne voulais pas poser de questions qui aurait pu le blesser. Je me contentais de regarder le sol, la tête baissée.

Elle n'était pas si têtue que ça finalement. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle s'excuse car de ce que je sais les Kitsunes sont des êtres fiers qui ne se laisse pas rabaisser aussi facilement. Et c'est en cela que ça m'amusait. Soudain, une idée me vint. Pourquoi on irait pas faire un petit tour sous notre forme animal ?... Ca nous changerait les idées, à moi comme à elle. Et puis, ça faisait un moment que je n'avais pas repris cette apparence que je chéri tant. Je commençai à marcher un peu à l'écart en faisant signe à Leyna de me suivre. Une fois que plus personne ne nous voyé je lui expliqua ce que je voulais faire :

« - Viens avec moi. On va faire un petit tour sous notre forme originelle, d'accord ?... Ne pose pas de questions, fais juste ce que je te demande. »

Après avoir dit ceci, je pris moi-même ma forme de chiens. Mon pelage était jaune avec des rayures noirs aux reflets bleutés. Et mes yeux gardaient la même couleur bleu. Je ne bougeai pas, attendant que Leyna fasse ce que je lui ai demandé.

Lorsque je relevai la tête, je vis qu'il me faisait signe de le suivre. Nous nous éloignons hors de vue et c'est là qu'il me proposa une promenade sous nos formes originelles. Je n'en croyais pas mes oreilles. Tandis qu'il reprenait sa forme, devenant un chien au pelage jaune rayés noirs aux reflets bleus, je me demandais pourquoi. Oh et puis zut! Je m'en fiche! Depuis le temps que je n'avais pas fait une balade sous ma forme de kitsune, je n'allais pas dire non. Ce serait amusant. Ne perdant pas davantage de temps, je changeais de forme pour laisser place à une renarde au pelage caramel, rappelant mes cheveux, sauf pour le ventre ainsi que que le bout de mes pattes et de mes queues qui étaient d'un blanc de neige. Je déployais l'éventail de mes quatres magnifiques queues et regardait mon supérieur de mes yeux dorés.

- C'est bon, je suis prête!

Leyna n'attendit pas bien longtemps avant de reprendre son apparence originelle. Sous cette forme, c'était une magnifique renarde au pelage couleur caramel et à l'extrémité des queues blanc neige. Une renarde plus que magnifique ... J'avais rarement eu l'occasion de voir des Kitsunes qui se transforment en renard préférant le plus souvent rester discret. Ce que je comprend puisque je fais exactement la même chose de mon côté. Bon. Leyna était prête. Je fis un signe de tête et commença à marcher. L'air était frait et les odeurs était facilement différenciable. Un véritable régal pour mes sens de chiens. Pourquoi j'avais tenu à faire cette petite balade ?... Pour le plaisir mais aussi pour lui montrer comment je pouvais être à l'extérieur de mon travail. A ce moment-là, je n'étais plus son chef, non. j'étais simplement un ami avec qui elle prenait peut être du plaisir à marcher. Un ami qui la comprenait et qui peut l'aider. Lui montrant ainsi qu'elle ne doit pas se renfermer avec moi et qu'elle peut me parler le plus librement possible. Jespérai simplement qu'elle avait compris ce que j'essayai de lui transmettre. Je me tournai alors vers elle :

« - C'est beau, n'est ce pas ?... C'est en cela que nous sommes différents des autres. Et c'est en cela que nous pouvons nous comprendre. J'imagine que tu les sens. Toutes ces odeurs qui volent autour de nous ... C'est ça, la vrai liberté ... »

Nous commençions à marcher. Je me sentais vraiment bien. Je ne me rappelles plus de la dernière fois où j'avais été aussi détendue. Très longtemps, ça c'est sûr. Je jetais un oeil vers mon chef. Je le voyais différemment de quand il était en mission. Enfin, c'est normal, je suppose. Les individus ne comportent pas obligatoirement de la même façon dans leur travail et dans leur vie de tout les jours. En tout cas, j'arrivais à me détendre. Il avait raison, cette forme était tellement mieux...

- Oui, c'est vraiment magnifique... Nous avons de la chance d'être comme nous sommes...

J'avais l'impression d'être enfin libre. Soudain, une folie me traversa l'esprit. Je regardais le Clamerian en hésitant et finit par me lancer.

- Est-ce que ça vous dirait de faire une course?

J'avais du mal à cachée mon envie de courir. Mes yeux brillait à l'idée de m'élancer à toute vitesse, de sentir le vent frais parcourir ma fourrure, mes pattes n'ayant pas besoin de mon cerveau, agissait par instinct. Mais, est-ce qu'il accepterait?

Je hochai la tête. Sa réponse ne m'étonna pas le moins du monde. En fait ... C'est plutôt le fait qu'elle ne me comprenne pas qui aurait pu me surprendre. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle me propose une course, en revanche. Pour ma part, je préférai de loin prendre mon temps et laisser les odeurs venir jusqu'à moi. Mais si elle, éprouvait l'envie et le besoin de courir je ne pouvais que l'accepter. Moi qui venait justement de lui parler de liberté ... Alors l'interdire de courir et de se détendres. Surement pas ! Et puis, ça voudrait dire que mes paroles de tout à l'heure n'étaient rien ... Donc, non. Tiens ! Je venais d'avoir une idée pour qu'elle est un partenaire ! Bon, elle gagnera surement mais au moins elle aura eu sa course. Souriant intérieurement, je ne tardai pas à créer un clone de glace qui apparaissait petit à petit. Une fois qu'il fut fini je me tournai vers Leyna tout en souriant :

« - Je ne suis pas très chaud pour une course mais si tu ne veux absolument pas courir toute seule j'ai créé ce clone exprès pour ça. Je te laisse donner le signal quand tu veux ! »

- Oh, c'est dommage que vous ne vouliez pas courir, mais je comprend. Chacun ses goûts.

Moi aussi, j'aimais parfois marcher tranquillement. Mais, courir... ça m'a vraiment manqué. Je jetai un coup d'oeil au clone de glace, puis, je me mis en position. Avant de partir, je dis à mon chef, que je ne me rendais pas loin et lui indiquai un gros chêne à un ou deux kilomètres, qui se détachait des autres. Puis, lorsque je donnais le signal de départ, le clone et moi nous élancions. Mes pattes avaient démaréesau quart de tour. On voyait bien que les habitudes restent. Je courais encore et encore, ne regardant que devant moi. C'était tellement merveilleux de pouvoir courir comme avant. Nous courions depuis quelques minutes et je commença à prendre de l'avance sur mon adversaire. Normal. Un clone ne peut pas être plus puissant que son original. Mais, il n'en était pas lent pour autant. Je n'avais que quelques foulées d'avance sur lui. Tandis que j'accelairai, arrivant au chêne en question, où je devais faire demi-tour, une émotion s'installa en moi. Une émotion autre que le bonheur de la course.
Mon coeur commençait à s'accélerer et je me pris à regarder autour de moi. Je sentais bien que mes muscles se raidissaient et que je ralentissais. Puis, arrivée à l'arbre, j'entendis un craquement et sursautais, avant de m'arrêter brutalement. Ce n'était qu'un petit lapin. Je me sentais stupide. Si il y avait eu une présence ennemi, je l'aurais senti et mon chef aussi. Alors pourquoi avais-je peur? Non... Je connaissais la réponse. Et c'est pour ça quue je n'avais plus couru depuis longtemps. Parce que ma dernière course était dans le but d'échapper au démons. Le jour où j'ai été séparé des miens, de ma famille, de mon meilleur ami. Ce jour que je déteste tant. Je n'aurai pas dû essayer de recourir mais je pensais que j'étais détendu et que j'aurai pu courir à nouveau... Mais de toute évidence, je n'étais pas encore prête. Je secouais la tête avec force, essayant par la même occasion de balayer les mauvais souvenirs qui étaient revenus. Je ferais mieux de rejoindre mon chef. Son clone a dû arriver depuis plusieurs minutes déjà...

Et voilà, ils venaient de s'élancer. Leyna avait plusieurs foulées d'avance sur mon clone mais c'était normal. Un clone est certes, rapide mais surement pas autant que l'original. La Kitsune allait bientôt arriver au point de destination ou elle devra ensuite faire demi-tour et revenir. Pourtant, quelque chose que je ne compris pas se produisit. Leyna se mit d'un coup à ralentir et après quelques secondes un lapin sortit d'un buisson avant de s'en aller. Cette réaction lui avait fait perdre toute son avance ! Résultat ; mon clone était déjà revenu à côté de moi. Non vraiment, je n'ai pas tout compris là ... Pourquoi a-t-elle ralenti tout d'un coup ?... J'avais bien l'intention de le savoir. J'ai horreur de rester dans l'ignorance surtout quand il s'agit de quelqu'un que je cotoie dans mes missions et autre. Ou alors c'est moins grave que ce que je pense mais je préfère m'en assurer par moi-même ... Sait-on jamais ?... Et puis, parler n'a jamais fait de mal à personne. Tiens ... Quelle ironie ! Et c'est moi qui dis ça ... Moi qui n'est jamais parler de mon passé à personne ... C'était vraiment comique et j'en rigolerai presque ... Mais pour le moment, je devais surtout m'occuper de Leyna. Je fis disparaître le clone avant de la rejoindre :

« - Leyna ! Tu es sur que ça va ? Pourquoi as-tu ralenit come ça, d'un coup ?... Dis-moi ce qui ne va pas, en ce moment, je suis ton ami, Leyna, pas ton supérieur, alors parle moi comme tel. »

Nom d'un kitsune! Mon chef avait eu le temps d'arriver. Ce n'était pas le bon moment! Je n'avais pas encore entièrement retrouvé mes moyens. J'avais l'impression que je respirais un peu trop vite et trop fort. Et mes idées étaient encore confuses. Il me demanda comment j'allais et pourquoi j'avais ralenti. Il me disait de lui parler en tant qu'ami. Ca me paraissait bizarre. Je m'entendais assez bien avec les autres rebelles, à part avec un imbécile que je ne citerais pas... Mais généralement, c'était tout. On parlait, on riait, mais je ne savais pas vraiment si c'était de l'amitié. Peut-être que oui. Enfin... pour en revenir à mon problème. Même s'il dit qu'on est ami... Ce n'est pas quelque chose que je peux raconter comme ça. Je n'y arriverais pas. Je tentai donc de me rattraper en riant.

- Désolé, un lapin m'a fait sursauter. C'est bête non? ... Puis j'ajoutai. Et si nous reprenions notre balade?

... Pourquoi je ne l'a croyais pas mais alors pas du tout ?... Certes, elle avait ralenti en ayant senti le lapin mais j'étais quesiment sur qu'il y avait auter chose derrière tout ça. Et comme je ne suis pas du genre à laisser couler comme ça ben ... Je ne vais pas la lâcher jusqu'à ce qu'elle me dise. Et puis, reprendre la balade comme si de rien n'était, non désolé mais ça ne me plaît pas. Je me remis tout de même à marcher ... Je réfléchissai à un moyen pour l'aborder sur ce qui venait de se passer. Déjà, allez savoir pourquoi mais quelque chose me disait que tout ça à un rapport avec son passé. Je soupirai un coup avant de me remettre à lui parler :

« - Je suis sur que tu ne me dis pas la vérité. Dis-moi ... Je suis sur qu'il t'es arrivé quelque chose auparavant. Si tu as besoin d'en parler je suis là. Je peux te comprendre, tu sais ... »

Nous nous remirent à marcher. Ce fut plusieurs minutes sans que l'un de nous ne parle, où je me contentais de regarder mes pattes. Lorsqu'il brisa le silence qui s'était installé, ce fut pour me dire qu'il était sûr que je ne disais pas la vérité. J'avoue que je ne me suis pas cru moi-même. Mais que pouvais-je faire? Lui raconter toute l'histoire? Non, ce cas n'était pas envisageable. Enfin... je pouvais toujours essayer de lui en parler... Surtout qu'il se doutait que ça avait un lien avec mon passé, et il a dit qu'il était mon ami, que je pouvais lui parler... Décidemment, je n'en sais rien! Je continuai à garder les yeux rivés sur le sol, ne voulant pas le regarder. Finalement, je me décidai à répondre. Hésitante, ma voix tremblant légèrement, je commençais à parler.

- Vous avez raison... Si j'ai sursauté, ce n'est pas uniquement à cause du lapin... Et... et... c'est bien quelque chose qui m'est arrivé... Mais, je n'en ai jamais parlé et je... je ne sais pas si j'en suis capable. Vous avez bien vu ma réaction tout à l'heure... J'ai encore peur aujourd'hui de ce qu'il s'est passé à l'époque... et j'ai peur de voir comment je vais réagir...

Je m'en serai douté ... Mais en même temps, c'était tellement évident. Et je suis bien conscient que partager son passé avec autrui, ce n'est pas une chose très aisée. Plus particulièrement quand celui-ci n'est pas fameux. Et ça semblait être le cas avec elle. Mais je pense pouvoir la comprendre sans trop de difficultés ... Après tout, nous ne sommes pas si différent que ça, j'en suis persuadé. J'en ai eu la confirmation un peu avant lorsque nous avions commencé à nous balader. Et puis, je verrai si je peux faire quelque chose pour elle, qui sait. Après tout, les renards et les chiens ne sont pas si éloigné que ça ... Je m'approchai d'elle tout en frottant mon museau contre le sien pour lui dire que quoi qu'il se soit passé, je ne dirai rien et garderait tout ceci pour moi. Et je ne gagnerai absolument rien en criant ça sur tous les toits comme on dit ... J'aurai surement d'autres choses plus importante à faire, d'ailleurs. Je m'éloignai un peu avant de reprendre :

« - C'est toi qui voit. Mais sache que je peux t'aider au besoin. Tu n'as pas à avoir peur ... »

Il s'était approché de moi et je sentis son museau contre le mien. Ce contact était rassurant et j'ouvris les yeux tandis qu'il s'éloignait de quelques pas. Il me donnait le choix. Je n'étais pas obligé d'en parler... Je regardais cette distance, certes courte, mais représentative qui nous séparait. En moi, je savais très bien que si je choisissais de franchir cette ligne invisible et de le rejoindre, je lui dévoilerai par la même occasion mon passé. Je fixai mon chef... non, mon ami. Durant encore plusieurs secondes, je me débattais du pour et du contre et finalement... je soupirai. Je fis un pas en avant... puis un autre. Tant pis, si je me trompais. Non, je ne me trompais pas, j'en étais certaine. C'est pourquoi, j'avais pris ma décision. Je choisissais de lui faire entièrement confiance et de tout lui raconter. Mais avant de commencer à parler, je me dirigeais vers un arbre assez grand et me couchai, étendant mes pattes avant, devant moi et ramenant mes quatres queues docilement contre mon flanc droit. Je semblai prendre mes aises, mais intérieurement, j'étais plus angoissée et je tentai de le cacher, aussi bien à mon ami qu'à moi-même. Je tentai de lui sourire.

- Quitte à raconter une histoire, autant être bien installé... Tout à commencer le jour où je devais recevoir ma quatrième queue. Chez nous, cet évènement est toujours suivie d'une très grande fête. Mes amis et beaucoup de kitsunes avaient préparés plein de bonnes choses à manger et ils m'avaient même forcés à prendre la parole. J'aurai voulu que vous voyez ça. Nos fêtes sont toujours passionantes. J'étais vraiment heureuse ce jour-là... mais ça à vite tourner au cauchemard...

La partie que je redoutais le plus. Non, je peux le faire. Je sais que je peux. Je pris une inspiration pour me donner contenance et regardais mon bracelet. Cette jolie chaînette au bout de laquelle pendait un pendentif en forme de renard. C'était un cadeau de mon meilleur ami. Lorsque je me sentais triste, je regardais toujours ce bracelet. Puis, je poursuivis mon histoire.

- Lors du repas, nous... nous avons été attaqué par les démons. Les kitsunes sont des êtres magiques par nature, et nous avons donc une prédisposition pour la magie, même si nous devons la développer. Et, Aile Ténèbreuse, ce démon a voulu que l'on rejoigne son armée. Il voulait se servir de nos pouvoirs. Evidemment, nous avons refuser. Mais, il semble qu'il ne l'ait pas accepté... Tout s'est passé très vite, mais je me souviens que même si nous nous attendions à leur assaut, ils ont réussi à nous encerclés. C'était horrible... Tout les kitsunes, moi inclus avons pris notre forme originelle et avons tenté de nous enfuir... J'étais morte de peur... Ils étaient nombreux et nous avons tous été séparés... Mes amis aussi se faisaient coursés... Nos maisons... Elles étaient détruites... Je ne savais pas comment les autres s'en sortaient... Et j'ai failli me faire attraper... Si mon meilleur ami n'avait pas été là... Pour nous enfuir, nous avons sauté dans une cascade, mais nous avons été séparé... Et je n'ai aucune nouvelle... Chaque fois que j'y pense, je me dis "Et si ils s'étaient fait attrapés? Et s'il les torturait ou les tuait? Non, ce n'est pas possible... Il nous veut vivants... Oui, mais ça n'exclu pas l'option de la torture... Et s'il les torturait et les obligeait à se joindre à lui, à faire des choses qu'ils ne veulent pas... " Toutes ses pensées ne quittent jamais mon esprit... Voilà à peu près ce qu'il s'est passé... Je ne me souviens pas de tout... C'était trop rapide...

Je me rendais compte que finalement, j'avais tout raconté, jusqu'à la fin... Mais, je croisais mes pattes sur mes yeux, afin de me cacher. Je sentais que j'hésitais de plus en plus et je savais que j'étais en train de faire exactement ce que je ne voulais pas faire. Je pleurais. Je m'étais juré depuis ce jour, que mes larmes ne se montrerait plus. Et pourtant, je sentais des larmes couler et rouler sur ma fourure caramel.

- Je suis pathétique... Vous êtes le premier, en dehors de ma famille à m'avoir vu dans un état aussi lamentable...

Ainsi c'était donc ça ... Personnellement, je me fichai totalement d'Aile Ténébreuse. Il n'y avait qu'un seul Démon qui m'intéressait réellement. Mais comment ne pas être touché par l'histoire de Leyna ?... Il faudrait ne pas avoir de sentiments pour ne pas être touché un minimum. Surtout que je connais ce genre de situation ou tout du moins, quelque chose qui y ressemble. Ces Démons ... Etrangement, ce sont eux, qui la plupart du temps sont à l'origine de plusieurs malheurs plus ou moins terrible. Je lui souris tristement. Je compatissai ... Pour ma part, c'est vrai que ce n'est pas tout à fait pareil mais j'ai aussi perdu ma famille alors de toute manière, ça revient au même. Et non, elle n'était absolument pas pitoyable du tout ! Je la trouvais même ... Attendrissante. J'avais presque envie de la serrer contre moi pour la rassurer mais je me retins. Je n'ai jamais été très doué pour ce genre de chose, alors bon ... Je lui lançai un regard compatissant avant de répondre, enfin :

« - Je vois ... Je suis désolé pour toi, vraiment. Sache que je ne te trouve pas du tout pitoyable ... Ca fait du bien de libérer ce que l'on a sur le coeur. Enfin ... Je suis assez mal placé pour dire ça ... Mon passé n'est pas tout rose non plus et même Galaad ignore ce que j'ai vécu ... »

J'enlevais mes pattes tout doucement et tentai de lui sourire. C'était rassurant de savoir qu'il ne me trouvait pas pitoyable. Et certes, je sentais que parler m'avait comme libérée de quelque chose qui me bloquait depuis longtemps. Mais ça ne m'avait pas empêcher de revoir toute la scène dans ma tête. Je savais ça allait arriver mais c'est bien parce que je lui fais confiance que je lui ai tout raconté. D'ailleurs, en parlant de raconter, il venait de me dire que son passé aussi n'était pas très joyeux. Lui non plus n'en a jamais parlé. Ce devait être quelque chose de grave.

- Vous aussi avez vécu des moments difficiles? Enfin... vous n'êtes pas obliger de me raconter. Je sais à quel point ça peut-être dur... Mais, si vous avez besoin de vous confiez, sachez que vous pourrez compter sur moi. Je vous écouterais en tant qu'amie comme vous l'avez fait pour moi.

Oui, il m'avait beaucoup aidé. Et si à mon tour je pouvais faire quelque chose pour lui, je n'hésiterais pas.

Je souris. Pourquoi ne pas essayer de lui en parler. Juste à elle ?... Ca me libèrera d'un poids que je supporte depuis trop longtemps. Mais d'un autre côté ... Non. Je peux au moins lui en parler même si je ne lui révèle pas tout ... Oui, je sais que je peux lui parler sans crainte mais il y a certaine chose qu'elle n'a pas besoin de savoir. Comme ?.. Peut-être le fait que je recherche un Démon en particulier et que je me fiche -légèrement ?- d'Aile Ténébreuse. Bien sur, si je pouvais l'éliminer, je ne dirais pas non mais il ne faut pas trop rêver. Je sais pertinnement que je ne ferais absolument pas le poids face à lui. J'en suis tout à fait conscient. Mais de toute façon, il ne m'intéresse pas ou pas plus que ça. Peut-être plus tard ... Dans l'immédiat, j'ai d'autres priorités. Mais passons ... On marchait toujours et Leyna devait commencer à s'impatienter en attendant ma réponse. Je soupirais avant de me décider :

« - Si je te dis que je n'aurai jamais dû me trouver ici ?... En temps, normal je devrais me trouver avec ma patrie, mon clan, dans les terres gelées de la Toundra ... »

La fin de ma phrase était marqué par une déception que je ne cherchais pas à cacher ...

Après avoir fini ma propre histoire, je m'étais levé et nous avions recommencé à marcher. Il était resté silencieux durant un long moment et je me demandais si c'était là sa réponse. Je comprenais. Il n'avait pas envie d'en parler. Moi même, j'ai hésité. Je me demandais comment je pourrais rompre ce silence pesant, mais ce fut lui qui repris la parole le premier. Sa patrie? Dans la Toundra? Le fait qu'il dise qu'il ne devait pas être là normalement m'avait un peu attristé. Il était quand même celui avec qui je m'entendais le mieux à la Rebellion. Mais d'un autre côté, il y avait tellement de deception dans sa voix. Ca me serrait le coeur. Sans le regarder, tout en continuant à marcher, je m'étais rapproché de lui. Après tout, maintenant que j'y pense, si Aile Ténèbreuse n'avait pas attaqué les miens, je n'aurais probablement jamais rejoint les rebelles. Etant donné que je ne connaissais même par leur existence. Mais, je chassais cette pensée de mon esprit. Ce qui est fait est fait. En ce moment, j'étais ici, dans cette forêt avec mon ami, et je voulais l'aider. J'étais très prêt de lui et je pouvais entendre sa respiration. Je le regardai et parlait doucement mais suffisamment fort pour qu'il m'entende.

- Vous venez de la Toundra? Je n'ai jamais eu l'occasion de visiter cet endroit. Et... que s'est-il passé? Quelque chose vous a empêché de rester avec eux?

Je me retiens d'éclater de rire. Evidemment, que quelque chose ou plutôt quelqu'un m'a empêcher de rester puisque je suis là aujourd'hui. Non, je ne me pleins pas de ma situation. Je me doute que beaucoup aimerait être à ma place mais ... Même si je ne l'avouerai jamais, la Toundra me manque ... Difficile de se défaire de ses liens avec sa patrie, c'est même impossible ... Je le sais pour avoir déjà tenté pas mal de choses. Sans succès, évidemment. Puis, j'ai abandonné ... J'ai appris à mes dépends qu'on ne se défait pas de son passé comme ça. Quelque part, ce n'est pas plus mal. Comme ça, je sais pourquoi je suis là et ça me permet également d'avoir un but ... En bref, ça me permet de vivre et de ne pas me laisser mourir comme ça ... Et évidemment, tu fais encore attendre Leyna ! Espèce de bougre d'abruti ! On ne fait pas attendre une demoiselle, comme ça ... Tiens, si j'en ai un jour l'occasion, j'irai lui faire découvrir les terres qui m'ont vu naître. La Toundra est vraiment un belle endroit ... Oui, c'est décidé ! Si j'y retourne un jour, je lui proposerai ! Je choisis mes mots avants de répondre :

« - Je viens de la Toundra, oui. Un endroit magnifique ... Pourtant, je ne suis pas sur de vouloir y retourner dans l'immédiat ... Disons, aussi que je ne veux pas ou plutôt que je ne peux pas retourner voir mon clan tout de suite ... »

Je me demandais à quoi pouvait bien ressembler la Toundra. Un endroit magnifique avait-il dit. Mais j'avais du mal à comprendre. D'un côté, il ne veut pas ou il ne peut pas retourner voir les siens. Je réfléchissais au sens de ce qu'il venait de dire. Ne pas vouloir et ne pas pouvoir. Je me demandais ce qui avait pu lui arriver. Pourquoi ne pas vouloir être auprès des siens? Pour moi, être loin des autres Kitsunes n'étaient pas une option envisageable. J'ai passé toute ma vie avec eux. Enfin... c'est ce que je me disais avant. Mais, il suffisait de voir aujourd'hui. Je m'étais adaptée. J'y avais été forcé. Cependant, je préférais essayer de voir le bon côté... Ca m'avais permis de gagner en puissance loin d'eux, même s'ils me manquaient... Et je pensais que ce devait aussi être son cas...

- Je vous souhaite sincèrement de pouvoir retrouver les vôtres un jour.

Je regardais devant moi, tout en marchant. Je ne savais pas vraiment quoi lui dire de plus que ce que je pensais. Je trouvais qu'il valait mieux dire une simple phrase, mais montrait vraiment ce que je pense et ce que je ressentais. Je souris intérieurement. Maintenant que j'y pense, j'avais toujours été comme ça. A dire ce que je pense. Je tournais la tête vers le Clamerian, prête à entendre la suite de l'histoire. Enfin, s'il souhaitait la raconter, cela va de soi.