La brume était épaisse, provenant des marais de la désolation qui longeaient la plaine, celle-ci gonflait paresseusement sur le sol dur et pauvre de cette lande désolée. Dans le silence du petit matin, la terre était encore bercée d'une lumière timide et tamisée par les épais nuages brumeux qui couvraient le réveil d'un soleil à la chaleur bien absente.
Perçant peu à peu ce mortel silence, deux chevaux et leur cavalier émergèrent de l'antre boueuse du marais pour fouler le sol aride à grand galop. Martelant la plaine en grande pompe, les deux montures perçaient le nuage albâtre de brume à la matière d'un brise-glace sur les mers gelée du Sud.
_ On approche.C'était le cavalier le plus imposant qui avait rompu le battement monotone des sabots, l'allure guerrière, celui-ci avait l'aspect d'un meneur, son regard braisé était fermement rivé sur un point lumineux qui projetait un halo rougeâtre au travers de la brume épaisse, marquant ainsi leur destination toute proche. Le guerrier s'était adressé à la femme qui cavalait à ses côtés, encapuchonnée dans plusieurs manteaux qui ne semblaient pas faite pour elle, celle-ci n'était visiblement pas à son aise, grelottant dans la fraîcheur matinale, la dame semblait toute droit sortie des pays de Feu, fatiguée et visiblement à bout du climat ambiant, l'étrangère voyait cette lumière au loin comme un salut inespéré, faisant galoper les dernières force de sa monture vers un repos certain.
A mesure que ce duo détonant approchait, les chapes de brumes s'estompaient peu à peu pour crayonner les formes sombres d'un groupe qui semblait cercler l'âtre d'un feu ardent, protégeant de l'humidité de la plaine. A la vue des deux cavaliers, plusieurs se levèrent, sourire aux lèvres, leur gueule burinée de guerrier visiblement réjouit de cette venue. Dans un concert rauque réjouit, les hommes et les femmes du camp de fortunes se rassemblèrent autours de leur chef, qui désanglait sa monture, la femme orientale en retrait à l'arrière, pied à terre. L'un des hommes, imposant et dominant les autres s'avança pour aller à la rencontre du cavalier, lui assénant une claque imposante dans le dos, la mine joviale.
_ Enfin te voilà Geralt ! Nous n'avons que trop attendu ta venue, les falaises de Foam nous narguent depuis des jours et je me languis d'en déloger ce cracheur de feu !_ Je vois bien que vous prenez racine ici, cette plaine est un paradis rêvé, commenta Geralt avec une brève mimique d'ironie.
Mais à votre grande peine, nous levons le camp à midi, j'ai trouvé la pièce manquante qui réglera nos soucis. Annonça t'il tout en portant sa scelle sur l'épaule, tournant le dos à l'étrangère que tous à présent dévisageaient, en silence.
_ Tu nous as dégotté une perle bien précieuse et qui nous viens de loin dis-moi, Hinhinhin. commenta un homme maigre et à l'allure mesquine, s'approchant sans égards de l'étrangère pour la fixer sous toute ses coutures.
Mais est-elle seulement capable de la tâche demandée ? Questionna-t-il, tout en tournant ses yeux sournois vers son meneur.
Geralt laissa un bref instant de silence, assis proche des flammes, dévorant les restes d'un lapin avec l'avidité d'un voyageur éreinté. Il jeta l'os d'une cuisse dans l'herbe rase avant de répondre sur un ton détaché et ferme.
_ Tu as sous les yeux la mystérieuse Oracle de Feu Yvor, il m'a fallu payer cher pour mettre un visage sur cette légende de vieilles femmes. Elle était dans les geôles de Faestalia, un noble aurait essayé d'abuser d'elle parait t'il, mais pour la garde, c'était une garce qui avait osé gifler un nobliau. Qui dit vrai, je m'en fou, j'ai payé sa caution si elle nous venait en aide. Elle possède bien ce que nous recherchons. Conclu t'il tout en se déversant sur une natte proche du foyer pour y trouver repos à son voyage, sans un regard pour ses compagnons qui dévisageaient la prétendue oracle avec attention.
N'ayant pas plus de temps à perdre, le groupe de guerrier se désolidarisa peu à peu pour se hâter de faire leur préparatif, le départ était proche, et non loin s'érigeait les immenses falaises abruptes de Foam, menaçantes et mystérieuses, le lieu semblait parfait pour une chasse au dragon.
— Jour 1 : lL'entrée dans Foam —
Alors que le Cercle de Maria était à présent complété par Geralt, leur meneur, tous se mirent en route au début de l'après-midi pour rejoindre le pied des falaises les barrant des ruines de Foam. Vingt-trois hommes et femmes de tout âge et de toutes les natures se mirent en route pour cette traque qu'ils avaient planifiée depuis un moment. Ayant appris l'existence de la demeure d'un dragon dans les ruines de Foam, les pontes du Cercles avaient mis en place une expédition contenant nombre de leur meilleurs éléments. A la clé de cela se trouvait le récit d'un combat légendaire contre l'un des dragons les plus féroces de tout Terra, mais aussi, et plus secrètement, le trésor immense que la bête devait garder.
Le cadre tout particulier de cette chasse avait amené les dirigeant du cercle à ordonner au groupe de Garalt de se flanquer d'une aide magique pour déjouer les dangers nombreux et mortels qui jonchaient la route sinueuse menant au repaire d'Azurosh, le grand dragon qui sommeillait dans ces lieux. Faisant état des différentes aides possible, Geralt s'était rapidement intéressé à la rumeur d'une Oracle qui rôdait en Feu, dispensant soins, bénédiction et, dis t'on parfois, prédictions avérés. Ayant passé de longues semaines pour la trouver, puis deux autres pour rejoindre les siens, il avait à présent une envie ardente de commencer cette chasse qui s'annonçait sous un beau jour, même si certains des siens désapprouvaient la nécessité d'une aide extérieure, Geralt restait persuadé que cette étrange femme de Feu allait leur être d'un soutien décisif.
Arrivant bien vite sous l'ombre imposante des falaises de Foam, véritable barrage naturel fait de roches effrités et de mousses glissante, il avait longuement découragé tout aventurier qui souhaitaient explorer les ruines en quête de trésors. Alors que les cavaliers faisaient halte et préparaient l'ascension de la falaise, Sharane ferma la marche aux côtés d'Yvor qui ne cessait de la dévisager depuis le début de l'expédition. Claquant les talons de son canasson pour couper le trot de la monture de l'orientale, celui-ci riva ses prunelles sur le minois fermé de la Sargonne, articulant d'un ton sournois et sombre :
_ Geralt t'as sans doute trouvée utile, retardant notre chasse de plus d'un mois pour te mettre la main dessus, mais sache que le Cercle de Maria n'a pas besoin de toi, ta place était dans cette geôle, je ne sais pas de quel charme tu as usé pour le faire te sortir de là, mais je garderai un œil sur toi, beaucoup ici n’apprécient pas ta venue parmi nous. Ton regard en dit long, tu caches quelque chose que je n'aime pas.Assénant cette réplique en s'assurant que le ton soit saisi, Yvor ménagea à nouveau sa monture pour regagner les siens qui préparaient déjà le cordage et un système complexe de poulie pour leur ascension.
Une heure passa au pied de l'immense parois sombre, pour qu'enfin, les premiers compères du Cercle, parmi les plus agiles, s’attaquent à la roche a coups de piolet, semant derrière eux une nuée de tenailles et de point d'accroches sur quoi une deuxième vague de grimpeurs, s'affairait à y fixer un système de cordes et de poulies visant à en faire une nacelle pour acheminer les chevaux et le matériel au sommet.
Fixant ce travail minutieux et risqué, L'oracle demeurait droite sur sa monture, les mains sur la bride de l'animal, ses yeux dorés et argentés rivés sur les premiers grimpeurs qui martelaient la roche de leur maillet. La rejoignant en marchant dans son dos sans un bruit, Geralt se posta à son niveau et leva les yeux sur ce qu'elle regardait, laissant passer de longues secondes observer les grimpeurs avant de commenter d'un ton plat et neutre.
_ Yvor n’apprécie pas que n'importe qui s'invite parmi les siens, il t'a sans doute fait part de cela. Il est très attaché au cercle, et même si certains le disent fou, il est à mes yeux l'un de mes compagnons les plus fidèle, il se fera à ta présence. Certains parmi nous doutent de tes aptitudes et de ton utilité, il faudra leur prouver le contraire.Ne semblant pas réagir directement aux propos de Geralt, L'orientale demeurait imperturbable, ses yeux rivés sur les rochassiers, guettant un instant précis. Semblant alors voir arriver ce qu'elle attendait, la mystérieuse femme prit la parole pour la première fois depuis le début de leur expédition de groupe :
_ Ton cher Yvor va planter sa prochaine attache proche d'un nid de serpent, il va se faire mordre et, surpris, s'écrasera au bas de cette falaise, raide mort.Fronçant alors les sourcils pour saisir le sens de ces mots, Geralt chercha son acolyte du regard, le repérant parmi les premiers grimpeur, tout proche de planter son prochain pique à côté d'une crevasse sombre assez profonde pour contenir un nid de reptile. Ne se faisant alors pas ronger par le doute, le guerrier de Maria précipita sa course vers la falaise, ses mains en porte-voix pour alerter son compagnon de son funeste destin.
_ YVOR, ARRÊTE TOI IMMÉDIATEMENT, NE BOUGE PLUS DE LA ET ÉCARTE TA MAIN DROITE.Le concerné cessa immédiatement sa manœuvre, reposant son maillet à son ceinturons, celui-ci baissa les yeux en contre bas sans saisir le sens du vacarme, mais assez vif pour comprendre que quelque chose devait se tramer. Un sifflement léger et reptilien perça alors à ses oreilles, détournant son attention des formes indistinctes qui s'émoustillaient plus bas, Yvor releva les yeux à l'endroit où il comptait piocher la roche, remarquant avec horreur qu'un crotale pointait le bout de sa gueule pour le fixer. Murmurant un juron sans oser bouger plus, celui-ci, les yeux grand ouverts sur la bestiole qui demeurait immobile, avisa peu à peu de s'éloigner plus à gauche, piochant la falaise d'une main tremblante, réalisant peu à peu qu'il ne verrait pas Nayris aujourd’hui.
Plus bas, Geralt fixa avec un souffle de soulagement la scène qui se déroulait, restant un bref instant fixé sur son compagnon pour s'assurer qu'il était hors de danger, celui-ci regagna la proximité de Sharane, la fixant avec un regard fermé et divisé entre la satisfaction de l'avoir à ses côtés et la brutalité du danger qu'elle venait d'annoncer.
_ Les légendes n'ont donc pas mentis, vous voyez bien l'avenir se dessiner avant même qu'il ne se réalise. Souffla-t-il dans un nuage de buée glacée, son visage témoignant d'un profond respect envers la femme de Feu qui baissait à présent ses yeux clairs sur lui.
_ vous auriez tort de croire que tes pas et ceux de tes hommes sont désormais assurés, si votre gars ne s'était pas arrêté devant moi pour croiser mon regard, jamais je n'aurai pu y lire ce qui vient de se passer, l'herbe serait rougie par la bouillie de son corps sans que je puisse rien en faire. Ne donnez pas à vos hommes la bêtise de croire que rien ne viendra les surprendre quand nous serons là-haut. marmonna-t-elle tout en levant ses prunelles vers le sommet, le visage marqué par une inquiétude visible.
Geralt, de par son caractère réfléchis et prudent, acquiesça doucement à cette avertissement, se retournant lentement vers ses hommes, il adressa un léger signe de tête à l'oracle en guise de seul remerciement, puis s'éloigna pour s'assurer de la bonne poursuite de l'ascension de sombre falaise.
Leur tâche se poursuivit de longues heures durant, et, aux dernières lueurs du jour, la dernière des montures fut acheminée au sommet, installant alors un camp sommaire pour passer la nuit, les membres du Cercle de Maria purent se reposer parmi les cris et les jappements inquiétants qui proliféraient dans les alentours des ruines sombres de Foam.
Alors que le Cercle de Maria était à présent complété par Geralt, leur meneur, tous se mirent en route au début de l'après-midi pour rejoindre le pied des falaises les barrant des ruines de Foam. Vingt-trois hommes et femmes de tout âge et de toutes les natures se mirent en route pour cette traque qu'ils avaient planifiée depuis un moment. Ayant appris l'existence de la demeure d'un dragon dans les ruines de Foam, les pontes du Cercles avaient mis en place une expédition contenant nombre de leur meilleurs éléments. A la clé de cela se trouvait le récit d'un combat légendaire contre l'un des dragons les plus féroces de tout Terra, mais aussi, et plus secrètement, le trésor immense que la bête devait garder.
Le cadre tout particulier de cette chasse avait amené les dirigeant du cercle à ordonner au groupe de Garalt de se flanquer d'une aide magique pour déjouer les dangers nombreux et mortels qui jonchaient la route sinueuse menant au repaire d'Azurosh, le grand dragon qui sommeillait dans ces lieux. Faisant état des différentes aides possible, Geralt s'était rapidement intéressé à la rumeur d'une Oracle qui rôdait en Feu, dispensant soins, bénédiction et, dis t'on parfois, prédictions avérés. Ayant passé de longues semaines pour la trouver, puis deux autres pour rejoindre les siens, il avait à présent une envie ardente de commencer cette chasse qui s'annonçait sous un beau jour, même si certains des siens désapprouvaient la nécessité d'une aide extérieure, Geralt restait persuadé que cette étrange femme de Feu allait leur être d'un soutien décisif.
— Jour 2 : Vers le coeur de Foam —
Foam fut jadis une cité capitale d’un royaume ou d’une nation inconnue, érigée au sommet d’un immense plateau rocheux, les âges s’étaient succédés et avaient façonné l’antique cité, la réduisant aujourd’hui à une fôret sombre de chênes et de pins de montagnes, prenant racines dans le creux des maisons, le lierre couvrant chaque mur, l’ancienne ville était désormais une friche désolée recelant nombre de dangers et de tanières pour des créatures d’un autre Age. Gorgée de vestiges précieux Foam attisait l’avidité des chasseurs de trésors, qui se risquaient parfois dans les recoins les plus dangereux de la métropole déchue.
Le réveil fut rude, la pluie battante martelait les toiles des tentes depuis l'aurore, trempant ses occupants jusqu'aux os, tous étaient levés et s'affairaient à préparer leur entrée au cœur de Foam, l'esprit encore embrumé et fatigué de la longue nuit passée à se lever pour les fausses alertes d'un guetteur un peu trop inquiet des mouvements autours du camps.
Sharane quitta sa tente en grelottant, les lèvres bleues et ses bras repliés sur elle-même pour tenter de se réchauffer désespérément, Ne perdant pas de temps à traîner dans la boue qui gagnait déjà ses bottes, la femme du soleil traversa les Hommes de Maria affairés à démonter le camps de fortune, harnachant leur monture pour préparer leur incursion plus profond dans la foret sombre de ruines.
Sha croisa Yvor sur son passage, menant son canasson détrempé vers le point de rassemblement, celui-ci ne la défia pas, avançant droit vers elle comme si de rien n'était, il ne s'accorda qu'a une œillade fugace lorsque l'oracle l'eu dépassée, chargeant son regard d'un mélange de dégoût et de respect prudent. De son côté, la Sargonne allât trouver Geralt qui s'affairait auprès de son étalon, flattant son encolure pour le faire boire avant le départ. Remarquant la présence de la mystérieuse femme, celui-ci chargea ses affaire sur sa scelle et grimpa sur sa monture, allant chercher la bride d'un cheval destiné à celle qui venait de le rejoindre.
_ Montez, il reste encore un peu de chemin à travers ces ruines pour atteindre notre destination, tu saurais déjà voir ce qui pourrait nous y attendre ?Grimpant au sommet de son canasson, la brunette avisa un instant les guerriers du Cercle qui se massaient, sur le qui-vive, attendant l'ordre de leur meneur pour partir. Sharane porta alors son regard dans les méandres grisés de celui de Geralt, semblant, le temps d'une longue seconde, lire quelques brides dans le tréfonds de son être.
_ Tu ne mourras pas aujourd'hui, du reste, il faut que tu m'amène ceux qui précéderont notre avancée, que je puisse au moins voir ce que Foam nous réserve._ Hm... Enguerrand, Christie, Naqu'unOeil ! Approchez. Commanda-t-il, faisant signe au trio de se rapprocher, ajoutant alors une fois que ceux-ci furent alignés devant Sharane, la regardant avec curiosité et appréhension.
Voici mes éclaireurs habituels, ils iront par paires afin de prévenir le danger. Termina-t-il en reposant ses mains sur la bride de son étalon, son regard alors tourné vers Sharane, attendant la suite, attendant ses intentions avec un regard d'acier, attentif.
L'écailleuse darda les trois éclaireurs un à un, portant à chacun de longs échanges d'un regard pénétrant, ses lèvres remuant de façon imperceptible à mesure qu'elle progressait dans les méandres de leurs prunelles, Sha alternait les mimiques grimaçante et les tics nerveux, son visage fermé semblant peu à peu gagné d'inquiétude par le récit que les trois lui donnaient à lire. Enfin, après de longues minutes, celle-ci battit des cils pour porter son regard scintillant vers la forêt de ruine qui s'étendaient devant eux, menaçante et silencieuse.
_ Je pense pouvoir vous guider en évitant le pire.A ces mots, le groupe armé se mit en marche comme un seul homme, la pluie acharnée s’était tut laissant un calme inquiétant régner sur les ruines, avançant discipliné et en rang, leur formation comprenait un groupe de tête chargé de repérer les dangers pour les communiquer régulièrement vers le groupe principal avançant derrière. Les ruines et les croisements désolés de la ville s’enchainaient les uns après les autres sans qu’aucune embûche ne vienne retarder les chasseurs de dragons, tout dans cette citée mortuaire semblait crier les traces de bêtes mortelles et carnacières, mais rien de ces choses ne parvinrent à retarder l’expédition, à tel point que bientôt, le temple de Conall Curatch fut bientôt en vue, ses hautes tours sombres se dessinant à la cime des ruines avoisinantes.
L’Oracle se tenait au milieu du convoi, les éclaireurs venant de repartir vers l’avant, renseignés sur la bonne destination à prendre. Elle demeurait silencieuse, la tête basse, comme murée dans de sombres réflexions, Geralt, qui trottait constamment à ses côtés rapprocha sa monture de la sienne, se penchant sur ses étriers pour lui glisser d’une voix posée et douce.
_ Vous retrouverez rapidement votre contrée ensoleillée, ne vous faites pas, votre dette sera rompue une fois le dragon mort. Vous êtes celle qu’il nous fallait, et vous participez à la chute d’une des plus grosses puissances de ce monde, soyez en digne et relevez donc ce beau minois.
L’homme afficha une petite moue face à la réaction de Sharane, celle-ci demeura en effet silencieuse et parut légèrement plus fermée à la mention de la chute du cracheur de feu. Observant un bref moment de gêne, Geralt se dégagea de son vis-à-vis et fit remonter sa monture en tête de convoi, lâchant de brèves paroles à ses compagnons, la mine visiblement réjouie de cette avancée fulgurante au sein des quartiers désolés et inquiétant de la ville.
Sha, empourprée dans ses pensées, choisit de relever le regard vers les hautes maisons fantomatiques qui longeaient leurs flancs à pertes de vues. Cette cité d’un autre âge, correspondait bien à l’état d’esprit de l’écailleuse, celle-ci se sentait sale et vide. Véritablement sale de s’être embarquée dans une chasse d’une créature qui n’avait comme faute que sa rareté et sa légende.
Traquée sans relâche pour ce qu’elle est, l’oracle millénaire comprenait exactement ce que ce dragon, dans sa tanière, pouvait ressentir. La fin de tout cela, elle l’avait lu dans les yeux de Geralt, un immense dragon sombrant comme un poids mort dans les méandres de son butin, Geralt alors au pied de la bête, les yeux imprégnés d’une rage bestiale, une magnifique épée gorgé d’un sang qui n’était pas le sien, contemplant l’amas d’écaille échoué à ses pieds. Passant le fil de son regard sur chaque fenêtre qui tenait encore, la belle demeurait divisée face à cette fatalité, se mordant de culpabilité jusqu’à ce qu’une paire de point lumineux blanc viennent briser le fil de ses songes. Sharane fronça le regard vers ces globes scintillant qui demeuraient immobiles dans l’ombre de l’ouverture, cachant dans l’obscurité des ruines ce qui se masquaient derrière de telles lucioles.
Durant un bref moment, l’oracle fixa ces deux curiosités avec un silence béat, jusqu’à ce qu’un trait furtif parte du même endroit, atteignant une des cavalière qui chevauchait à ses côtés, lui explosant la tête en une gerbe pourpre. S’époumonant d’un cri de surprise et d’horreur qui ne parvenait pas à se faire audible, Sharane fit un mouvement de recul et dégringola de sa monture, atterrissant avec lourdeur sur le sol pavé, sonnée. Le regard embrumé, sa monture hennissant s’enfuyant déjà au carrefour suivant, la belle releva sa tête aux alentours, tout semblait aller lentement, son groupe était maintenant en pleine panique, recevant les traits de tireurs demeurant invisibles. Alors échouée au sol, le crâne fendue d’une douleur due à sa chute, Sharane resta ainsi pendant des secondes interminables durant lesquelles nombre des hommes de Maria tombèrent sous la pluie mortelle des carreaux invisibles, le brouhaha de hennissement et de cris noyant ses oreilles d’un chaos indicible. Par une volonté instinctive de survie, la femme de Feu s’époumona à se trainer lamentablement vers le couvert d’un mur, rampant dans le tumulte de la tuerie ambiante.
Soudain une force qu’elle ne pouvait percevoir venait de la soulever, l’entrainant sans ménagement à l’ombre d’une bâtisse en ruine, la posant précipitamment contre les restes d’un meuble de cuisine gorgé de poussière.
Regardant alors autours d’elle, au travers des cris de douleurs et de rage, l’Oracle put difficilement discerner que les hommes de Maria semblaient se réorganiser. Se regroupant à l’abri de l’embuscade et de la prochaine attaque. Reprenant peu à peu conscience, Sha passa une main sur son visage couvert de sciure et marmonna quelques paroles incompréhensibles, avant de contempler, par-delà une fenêtre, l’avenue pavée sur laquelle ils s’étaient engagés.
Il n’y avait plus rien sur la chaussée centrale qu’ils avaient emprunté, la nuit couvrait déjà les restes de la cité, couvrant de son drapé obscur les cadavres des hommes et des chevaux qui étaient tombés. Couverts de longues flèches fichés profondément dans leur chair, les macabés gisaient au sol les yeux écarquillés par l’effroi d’une mort aussi soudaine.
Dans cette longue accalmie, Geralt, intact, organisa la surveillance de la taverne dans laquelle les survivants s’étaient regroupés, faisant garder tour à tour chacune de ses entrés, Le silence gagna peu à peu Foam. On entendait au loin les hennissements des montures en fuites et les cris d’un des hommes de Maria qui, dans une lente agonie, voyait se déverser ce qui lui restait de sang par-delà sa jambe sectionnée.
— Jour 3 : jusque dans la fournaise —
La pluie avait repris toute la nuit, filtrant au travers du plancher pourris de la taverne. Alternant les tours de gardes, les guerriers de Maria avaient veillés toute la nuit en état d’alerte, prêt à recevoir ce qui avait tué leurs frères. Les éclaireurs de première lignes, les avaient rejoints dans la nuit, n’ayant pu repérer ce danger lors de leur premier passage.
_ C’est cette sorcière qui nous a mené dans ce traquenard, souffla alors Yvor en brisant le silence du petit matin, son regard déterré et glacé figé dans le vide, une blessure bandée couvrant son bras droit.
_Cesse Yvor, répliqua Geralt, tourné vers la fenêtre donnant sur la rue, alerte, la mine fatiguée de sa longue veillée.
Mais il n’a pas tort, je me demande comment cela se fait que cette bande d’hommes creux aient put nous surprendre si aisément. Questionna-t-il en continuant de surveiller la cime inquiétante des maisons à l’opposé de la rue, guettant le moindre signe d’une présence armée.
L’oracle, alors cloitrée dans un coin de la pièce de fortune, était restée enchevêtrée dans ses couvertures, fixant le feu qui ne parvenait pas à réchauffer la pièce, Sharane semblait avoir passé une nuit agitée, et les quinze paires d’yeux encore en vie qui la fixait comme une seule âme ne parvenaient pas à la rassurer. Encaissant le froid ambiant, celle-ci articula le plus audiblement possible, se forçant à ne pas claquer des dents, la voix brisée par la fatigue de son état de choc.
_ On ne lit pas l’avenir comme un livre classique. J’ai pu voir sur quoi vos éclaireurs allaient tomber s’ils empruntaient tel ou tel voie, mais je ne suis pas une déesse, mon don à ses limites, il m’a été impossible de prévoir un évènement que vos éclaireurs n’ont pu repérer. Je… suis désolée. Termina-t-elle, en reposant son menton sur ses bras croisés, s’affairant à demeurer en boule pour garder désespérément ses vêtements au sec et au chaud.
La lumière bienfaitrice de l’aurore pénétra peu à peu dans la pièce délabrée, mettant en lumières les pales faciès des guerriers qui demeuraient immobile, la mine atterrée par les évènements de la soirée. C’est le moment que choisit Geralt pour se lever, bouclant le paquetage qu’ils avaient pu récupérer la nuit sur les montures tombées, jetant un regard à ses hommes, il leur fit signe de lever et tous obéirent pour faire de même.
_ Je pense que nous pouvons sortir d’ici par derrière et avancer vers le temple à pied, nous sommes encore assez et nous avons le matériel pour mener à bien la suite de notre quête, le temple n’est plus très loin, les homes creux sont des êtres vides chargés de défendre les vestiges de leur invocateur mort depuis des siècles, ils ne nous poursuivront pas, notre mission prime sur toute vengeance de nos frères tombés hier. Conclua t’il en balayant la salle du regard avant de glisser son espadon dans son dos.
Adrian, Théor, partez devant en reconnaissance, on va tout droit pour achever ce pourquoi nous sommes là ordonna-t-il non sans une voix galvanisante, recouvrant ainsi le moral de ses hommes.
La bande avait perdu une dizaine d’hommes durant l’embuscade, et c’est avec une ferveur nouvelle qu’elle s’engageait prudemment dans l’enceinte du temple. Se servant des dons de leur oracle pour se frayer un chemin au travers des monstruosités qui grouillaient çà et là dans les décombres. Le groupe, mené par Geralt, atteignit bientôt le bâtiment central, véritable vestige d’une prospérité passée, celui-ci dominait les ruines ambiantes en imposant son ombre inquiétante sur la ville. Par-delà son entrée magistrale, grondait le souffle rauque d’une entité gigantesque qui semblait siéger dans ces ruines depuis des temps immémoriaux.
Chacun levait les yeux vers cet arche sculptée d’un autre Age, les riches motifs ornant l’entrée contait les récits de héros du passé tuant des monstres gigantesques, tous se fascinaient de l’écho de ce passé oublié avec la fureur du combat à venir. Hommes et femmes de Maria vérifiaient ainsi une dernière fois leurs armes, les regards étaient vides, concentré sur eux même, chacun revivait ce qu’avait été sa vie et la raison qui l’avait amené ici, tous acceptèrent bientôt l’idée que cet instant de paix pouvait être le dernier et, une fois leur futurs noué de certitudes, la bande de Maria put pénétrer dans le gouffre, un sang-froid fanatique coulant dans les veines des guerriers qui partaient affronter le cauchemars qui les hantaient.
Alors tout proche de leur but, on percevait les effluves chauds d’un souffle inhumain, tel milles forges en activité, le couloir qu’ils empruntaient menait tout droit à Azurosh prenait les allures de chemin de l’enfer, le halo calme des flammes illuminaient le corridor dans une ambiance qui annonçait un calme avant le déchainement d’un ouragan ardent. Geralt menant la marche, l’espadon sortis de son dos, ce fut le moment qu’il choisit pour déclamer posément son ultime directive.
_ Je n’étais qu’un gosse, quand une de ces choses a consumé la vie mes frères et de mon père, me laissant moi et ma mère comme seul hériter d’un commerce dévoré par les flammes. J’ai grandis dans la peur constante de perdre la seule personne qui me restait, et au moment de son dernier souffle, je lui ai juré de combattre ces bêtes immondes, les traquant sans relâche pour qu’aucun enfant n’ait plus à voir les siens dévorés vivant par ces choses.
A ces mots, et à mesures qu’ils progressaient, le couloir de pierre se gonflait de chaleur, les vestiges grisâtre des murs du temple se mordorant d’une couche de suie noire graisseuse, l’ultime combat était proche, et tous fixaient Geralt dans un silence respectueux, le cœur vide de toute peur.
_ Ce que nous faisons est légitime et héroïque, nous nous battons pour que ces choses payent pour le mal qu’elles ont engendré. Un Dragon est inutile à ce monde, il dévore et lacère notre civilisation pour la piller de ses trésors, il bafoue nos temples et nos morts pour gaver son égocentrisme de notre or et de nos bijoux. Vous tous avez vos raisons sur votre venue ici mes frères, vous connaissez à présent la mienne. Nous sommes frères et sœur liés par notre cause commune, nous avons résisté aux feux ardents et aux griffes acérés ! Ceci n’est qu’un combat de plus ! Alors avec moi et nous vaincrons ! cria-t-il aux siens avant de sortir du corridor, les siens hurlant à sa suite, galvanisés.
Le groupe déchainé déboucha alors dans une immense salle, qui devait être dédiée autrefois aux prières. D’immenses colonnes richement ornés se perdaient dans la noirceur d’un plafond infiniment trop haut. Dans ce gigantisme, la bête qui trônait sur un immense tapis d’or ne semblait pas timide de taille. Couchée et somnolente, son corps immense et dardé de pics de la longueur d’un bras prenait toute la longueur de la pièce, véritable Léviathan ensommeillé, l’immense dragon reposait ses griffes luisante sous une gueule qui devait peser le poids d’une vingtaine des plus beaux bœufs de Terre. Ronflant comme tout un troupeau de bête, le reptile dégageait une marée de flamme à chaque va et viens de son souffle.
Désolante vision qui calma bien vite l’ardeur des soldats de Maria, complètement béat devant la taille du monstre, ils se rassemblèrent à la lisière de son tas d’or, contemplant dans un silence glacé la chose qu’ils allaient devoir combattre.
_ Adrian, Théor, prenez la baliste, Léona sera la tireuse, placez-vous devant son ventre et cachez vous. Vous quatre, groupez-vous sur son aile droite et vous autres avec moi sur l’aile gauche. Nous allons faire tenter de l’affaiblir sur les flancs pour le forcer à dévoiler son poitrail, dès qu’une ouverture se présente, tu me balance un trait droit sur son cœur termina-t-il d’un ton autoritaire, en désignant sa tireuse.
Sharane ? Dame l’oracle ? ajouta-t-il avec la voix posée d’un condamné résolu sur son sort, cherchant la devineresse des yeux, la repérant alors, à l’écart du groupe, ses grands yeux d’or rivés sur la baliste monstrueuse qu’emportait le trio.
Celle-ci s’interrompit dans sa contemplation silencieuse, tournant alors ses prunelles inquiètes sur le meneur, le fixant avec une mine rongée d’appréhension, ses mains croisées serrées si fort contre elle qu’on en voyait la pâle blancheur au travers de sa peau brune.
_ Vous savez comment tout cela va finir n’est-ce pas ? S’enquit-il, avant de recevoir l’acquiescement lent de la mystérieuse femme.
Bien. Ne nous dites rien, laissez à mes hommes la dernière joie de croire qu’ils peuvent changer le cours des choses. Nos routes se croisent ici, continua t’il doucement en tournant le dos aux ronflement de la bête derrière lui alors que tous ses hommes s’affairaient autours,
je suppose que vous n’êtes plus d’aucune utilité maintenant, aussi, je vous libère de votre dette, vous pourrez nous attendre à la sortie du temple pour sortir de Foam, si nous ne revenons pas, prenez les deux montures restantes et partez avant la nuit.Leurs regards se croisèrent un long moment, le temps autours d’eux semblait filer lentement, l’Oracle demeura interdite, son visage fermé ne laissant rien percevoir, Geralt quand à lui, arborait un visage lumineux, son espadon trônant fièrement dans son dos droit, le guerrier semblait être à présent à la place ou il avait toujours voulu être. Tout autour de lui, ses hommes lui firent de brefs signes silencieux, seul les ronflements enflammés du dragon résonnaient dans l’immense salle : Tout était prêt.
_ Bon courage à vous, Geralt-tueur-de-dragons. Ce qui vous attend sera l’une des plus grandes épreuves de votre vie, montrez-vous en digne. Répondit-t-elle finalement avant de poser ses yeux sur l’immense dragon ensommeillé, le visage marqué d’une tension palpable. Alors, Sha’ tourna lentement les talons vers la sortie, son pas lent résonnant au travers de l’immense salle, bien silencieuse face à l’affrontement qui allait bientôt débuter.
Geralt, fixant une dernière fois celle qui l’avait mené jusqu’ici, s’en retourna vers le destin annoncé, contemplant l’immensité des crocs d’Azurosh, l’homme choisit d’y répondre par un sourire fin de certitude, levant sa main droite dans son dos, il décocha la lueur argentée d’une immense lame à deux mains, passant son regard gorgé de convictions sur ses hommes, un à un, dans le silence le plus total, certains visages étaient marqués de peur, d’autres d’une stimulante adrénaline, ils étaient tous réunit avec leur meneur, ainsi emmitouflés dans leur capitons anti-chaleur de fortune, et, une fois que plus aucun mot ne pouvait être prononcé, tous s’élancèrent en hurlant vers le Leviathan de Feu.
Sharane émergea de la sortie et s’enveloppa dans ses fourrures, lorgnant un bref instant la pluie battante qui inondait l’esplanade rongée de lierre du temple. Demeurant sous le couvert de l’entrée, la femme finit par s’assoir à la lisière des ondées furieuses, ramenant ses genoux à elle pour lutter contre la brume pénétrante du soir, la brunette finit par river ses prunelles sur les nuages brumeux qui s’engluaient contre les sommets des montagnes de Foam. Les yeux dorés de l’Oracle étaient creux, absent de toute contemplation, ils voyaient ailleurs.
Geralt roula brutalement au sol, soulevant une gerbe de pièces d’or dans sa suite, les coups de patte arrière du dragon lui avait coupé le souffle, un de ses hommes se pressa pour le relever. L’affrontement venait de débuter, que déjà, les guerriers commençaient à peiner pour contenir la puissance vorace du titan, à peine réveillé, Azurosh avait complètement débordé les hommes de son flanc droit, brisant ainsi toute possibilité de tir pour la baliste qui était demeurée muette. Pressant une main sur ses côtes douloureuses, le tueur de dragon pointa sa longue lame vers un groupe d’homme prit à part par la bête, se ruant à leur rencontre, il repoussa violement un malheureux qui hurlait à la mort sur son chemin, consumé tel une torche allumée par l’enfer lui-même, le pauvre homme s’écroula dans un dernier râle dans un tombeau de coupelles couvertes de rubis. Arrivant alors aux côtés de ses hommes qui se terraient contre un pilier qu’Azuroth inondait d’une marée ardente, Geralt en souleva l’un d’eux, le visage marqué de terreur, le prenant par la ceinture de son froc imprégné de pisse, le guerrier le traina sous le couvert de la colonne suivante. Derrière eux, leur précédent abri venait d’imploser sous le passage de la queue crantée du reptile. Cela se présentait mal.
L’oracle demeurait immobile, la pluie et la brume fourmillaient joyeusement dans l’atmosphère silencieuse du temple en ruine, derrière elle, résonnait les grondements d’une bataille lointaine, une lueur fragile en émergeait, contrastant avec le décor grisant qu’elle avait sous les yeux. La brunette se mordait furieusement les lèvres, passant ses mains sur ses yeux gonflés, la belle lâcha un souffle ténu : Ces hommes la traqueraient jusqu’aux confins du monde s’ils savaient sa véritable nature… Pourtant, l’amertume ne cessait de la ronger, la pressant de se lever sans tarder. A cela, l’oracle ne fit que se recroqueviller, se fermant sur elle-même pour s’éloigner désespérément de ce qui faisait rage sous ses pieds. Le sol tremblait doucement, le temple lui-même battait la chamade aux grés des mouvements de la bête qu’il couvait. Le destin se déversait au travers de ses yeux clos, sans que rien ne puisse l’en empêcher.
Tout tournait au désastre, les formations d’habitude millimétrées des soldats de Maria s’étaient totalement effondrées. La moitié des groupes chargés de prendre la bête par les flancs étaient morts ou brûlaient encore, la baliste chargée de porter les coups fatal avait été abandonnée, tout proche du cadavre déchiqueté d’un de ses deux porteurs, son duo et la tireuse encore en vie s’étaient découragés sous un immense meuble massif, n’osant y sortir de peur d’attirer le reptile.
Pendant ce temps, les sept autres hommes encore en vie jouaient au chat et à la souris avec l’immense dragon, courant de colonnes en colonnes pour échapper à son souffle meurtrier. Azurosh était bien trop fort, les dix hommes tombés contre les hommes creux avaient été décisif pour avoir une chance d’abattre un colosse d’une telle envergure. Au cœur de cet enfer, adossé contre un pilier, Geralt fixait son reflet dans le métal de sa lame. Les morceaux de roches fusaient dans l’air autours de lui engendrant un vrombissement sourd et soulevant à leur suite une nappe épaisse de poussières. Des déflagrations naissaient çà et là, inondant la salle de gerbes orangées, faisant voler en éclat le trésor du dragon dont les pièces pleuvaient maintenant dans toute la salle. Geralt fixait un visage totalement impuissant, était-ce cela qu’il avait voulu ? Le guerrier voyait une face blafarde, un animal blessé coincé dans le fond de son terrier, fronçant ses sourcil roussis l’homme de Maria leva alors son regard vide autour de lui : Yvor était cloitrés contre le pilier suivant, soufflant sur son bras gauche fumant, un femme d’âge mur recroquevillée à ses côtés, la tête pressée contre ses mains jointes, ses lèvres murmurant toutes les prières qui lui venaient à l’esprit.
A l’opposé, par de là le cadavre d’un riche char de course éventré se trouvaient l’homme qu’il avait sortis de la mort, les yeux pénétrés par la terreur, celui-ci plaquait sa joue contre la roche, agrippant la colonne de pierre avec toute sa force, ses prunelles horrifiés suivant Azurosh du regard, qui devait poursuivre un de ses frères dont les hurlements retentissaient dans toute la salle. Face à cette déroute, le cœur de Geralt se serra, empoignant son espadon à deux mains l’homme se leva brutalement : il était temps de recouvrir l’âme du chef que ses frères attendaient tant.
_ Allons… ce n’est rien, calme toi.L’oracle s’était levé pour rassurer les chevaux qui paniquaient des grondements qui émanaient du sol. Tout Foam semblait s’éveiller, des myriades d’oiseaux s’échappaient de la cime des arbres, et on entendait au loin le beuglement sourd de différentes bêtes alertées par le combat qui faisait rage sous leurs pieds. Flattant l’encolure d’une des montures, Sharane demeurait embuée dans ses songes, une tension palpable lui ceinturait les reins, tout se déroulait comme elle l’avait vu dans les yeux de Geralt, quelques jours plus tôt. Mais étrangement, l’idée que ce tueur de dragon périsse dans les flammes d’un de ses cousins ne lui provoquait plus autant d’indifférence. Venue seulement pour honorer les accords de sa libération, la belle ne savait maintenant plus quoi penser. Lâchant un long souffle rauque, l’orientale releva son regard braisé vers les prunelles rondes de sa monture, la questionnant d’une voix pincée.
_ Le moment arrive mon beau, que dois-je faire ? ….....
_ Yvor ! YVOR ! Beuglant accroupis à l’abri du char de course échoué, Geralt cherchait l’attention de son frère d’arme, qui le fixait avec des yeux atterrés, surpris de le voir soudain si ravivé.
_ Ou sont Adrian Théor et Léona ?! hurla Geralt, couvrant le déplacement chaotique du dragon, occupé plus loin
_ Théor est tombé dès le commencement, Leona et Adrian doivent être encore proche de la baliste ! répondit péniblement Yvor, secouant la guerrière à ses côtés pour la mobiliser.
Cette bête est une sacrée perle mon frère! conclu-t-il en riant tel un possédé, les larmes gagnants ses yeux.
_ Tiens-toi prêt mon frère, rassemble les survivant, on va terminer ce que le Cercle nous a confié. Répliqua froidement Geralt insensible à la décrépitude de son ami et le surprenant par la force de ses convictions retrouvées.
S’assurant de la poursuite de ses directives, le guerrier de Maria jeta un œil à Azurosh qui engloutissait le cadavre d’un des siens, réduisant leur groupe à six hommes. Profitant de cette accalmie, Geralt traversa les ruines du temple qui commençait à peiner sous le poids de tous ses piliers éboulés. Le souffle haletant dans sa course, il repéra bien vite Adrian et Leona qui se blottissaient contre leur cache de fortune. L’espadon farouchement tenu en main, leur meneur arriva à leur niveau pointa du menton le mont de trésors qui dominait toute la pièce.
_ Relevez moi cette baliste, et mettez là en place dans l’ombre d’un pilier, je vais l’attirer là-haut et vous donner une fenêtre de tir. Adrian, tu vas devoir porter la baliste seul termina t’il en reprenant son souffle, un regard lourd à l’adresse d’Adrian, qui le fixait avec les sourcils froncés : La puissante baliste devait se manœuvrer sous le chef d’un tireur, qui œuvrait en cœur sous l’action des porteurs, véritables montures, ceux-ci assuraient une arme destructrice de tous les instants et sur tout type de terrain, en revanche, porter une telle arme demandait une force inouïe pour accueillir la puissance colossale de sa propulsion, porter une telle chose par un seul homme équivalait à un usage unique, tous deux le savaient.
_ Bien Geralt… Compte sur moi mon frère. Répondit son confrère non sans une pointe de respect, levant alors Leona pour la mener à sa suite vers la machinerie.
Inspirant profondément, Geralt baissa les yeux sur le visage reflété dans sa lame. Il y voyait un homme qui avançait sans regrets, vers le destin qui lui était offert, un damné avançant à présent vers la lumière. Alors à l’aube du dénouement, l’épéiste marcha vers la montagne d’or, gravissant l’amoncèlement de trésors et de bijoux, il en atteignit bientôt le sommet, offrant le tranchant d’une lame de la taille d’un homme à l’immense dragon qui lui tournait le dos.
_ Azurosh ! Le reptile de feu répondit immédiatement à l’appel, se tordant pour river sa grande gueule vers l’effronté qui l’avait crié, la bête pointa des yeux féroces sur l’homme qui trônait sur son trésor. D’ordinaire doté d’une intelligence fine, Azurosh semblait bien plus bestial que ses congénères, réagissant directement à la provocation en tombant à quatre pattes pour voleter chaotiquement vers Geralt, il fit éclater une paire de colonnes dans un claquement sec, déstabilisant encore plus les ruines instables du temple. Arrivant rapidement au niveau du fauteur de trouble, la bête se cabra sur ses pattes arrière pour murir, dans un grondement sourd, une nuée de flammes ardentes. Les Dragons, tout comme ceux qui les traquaient, savaient pertinemment que leur point faible se situait sur leur ventre, dépourvu d’une cuirasse épaisse. Ils combattaient toujours en évitant de la dévoiler, mais à cet instant, Azurosh ne se sentait pas vraiment traqué, il était bel et bien chasseur, et le reptile aimait la chasse théâtrale.
_ Maintenant !C’était l’instant fatidique, ici, pas d’esquive héroïque façon conte de gosse, juste le sacrifice d’un soldat volontaire. Droit face au ventre du démon qui se gorgeait des flammes qui allaient le consumer, Geralt jeta une œillade brève à la baliste qui venait de propulser son trait, sa pointe métallique filant vers le poitrail du titan. Face à cette puissance de détente, Adrian s’écroula dans un craquement d’os sourds, s’étant lui aussi donné pour porter cette arme seul, il en payait maintenant la dette. Suivant la trajectoire du carreau, Geralt arriva peu à peu sur la gueule béante d’Azuroth, sa gorge béante inondée de flammes voraces, l’homme de Maria ferma alors les yeux, serein avec lui-même.
Une vague de chaleur gagna peu à peu tout son corps, une flamme réconfortante, bataillant dans le fond de ses bottes, celle-ci chassa le froid de ses pieds humides et de ses gantelets gelés, caressant sa peau sale comme la caresse d’une femme, un instant, Geralt se cru dans le ventre même d’une mère, attendant paisiblement sa venue au monde. Est-ce cela, Nayris ? Ouvrant alors ses yeux, l’homme fit un pas de recul, tétanisé : Devant lui, non, devant la prunelle même de ses yeux, la lumière aveuglante d’un brasier glissait le long de ses pupilles comme de l’eau sur la surface lisse d’une feuille. Le guerrier sentait l’or sous ses pieds fondre et se liquéfier, mais tout n’était que paix et chaleur bienheureuse. Etait-il déjà mort ?
Brutalement, le souffle ardent qui l’entourait cessa, et la vision lui revint sèchement. Devant lui, Azurosh se tordait au sol un long trait noir planté dans l’abdomen, loin d’être achevée, la bête hurlait de rage, soulevant la poussière du lieu par nuages entiers, créant autours de lui un brouillard opaque le dissimulant peu à peu. Geralt encaissa l’arrivée de la vague de saleté, son bras droit couvrant ses yeux, celui-ci cracha ses poumons, tournant son faciès encrassé de cendre vers la silhouette de Leona qui se tenait auprès de son porteur, plié en deux au sol. Tous deux semblaient fixer quelque chose derrière Geralt, leur visage crasseux ne parvenant pas à figurer une émotion discernable.
En effet, derrière lui, droit sur ses petites pattes crochues, un immense serpent à plumes se tenait droit à le fixer. Arborant un plumage à ramures dorée et aux écailles argentées, la bête majestueuse, par sa pureté et sa lueur, détonnait totalement du chaos ambiant. Ses prunelles reptiliennes brillant d’une lueur mystique, la créature s’approchait dans un sifflement léger de l’homme qui lui faisait face, débout sur un tas d’or fondu encore fumant. Celui-ci pointa alors les restes de son espadon vers le Sargon. Baissant ses deux prunelles vers le pommeau fondu ridicule qui la menaçait, la créature lâcha un souffle rauque, mécontente.
« Azuroth n’est pas mort, ne sois pas idiot. »
Cette voix… Il ne pouvait s’y tromper. Geralt fixait le majestueux serpent avec des yeux écarquillés par la stupeur, était-elle une des leurs depuis le début ?...
« Tu perds ton temps, et lui, reprends ses forces, Geralt »
La Sargonne abaissa alors ses naseaux en direction d’une des riches épées du trésor, effleurant sa lame de ses moustaches félines, celle-ci brilla un court instant avant de redevenir terne.
« Prend cette épée, et termine ce que tu as commencé »
Baissant un instant les yeux sur l'épée qui trônait sur le trésor, Geralt l'empoigna dans un silence glacé. Au loin, Azurosh n’émettait plus que des grognement indistincts, dans ce calme relatif, le tueur de dragon et la Sargonne se fixaient en silence, l 'un ne savant plus comment juger, l'autre s'interrogeant encore sur la valeur de son choix. Mais pour l'heure, il n'y avait plus la place pour les questions, il fallait avancer.
_ Nous ne sommes plus assez, et la baliste ne peut plus être portée
« Le feu ne sera qu'une caresse, et j'assisterai tes pas, pour que tu porte cette lame à son cœur »
Acquiesçant lentement à cette révélation, le point serré sur sa lame, Geralt s’en retourna vers l’immense nuage de poussière, véritable écran opaque, ou résonnait le grognement rauque d’un animal blessé, cette bête avait raison, il fallait terminer ce qui était commencé, il n’y avait pas de place pour le doute. Avançant d'un pas décidé, le guerrier s'en retourna une dernière fois vers la bête qui le fixait de ses pupilles immenses.
_ Pourquoi ? ,,, Cette question lui brûlait les lèvres, et le tueur de Maria ne pouvait songer à l'idée d'une réponse intelligible, tout en lui, tout ses codes étaient chamboulés par cette main tendue, couverte d'écailles et terminée par des griffes,,,
« C'était cette question même, qui me brûlait les lèvres quand j'ai croisé ton regard et que j'y ai lu ton destin pour la première fois. Je n'y voyais aucune réponse, et je ne pouvais comprendre qu'a un moment donné, j'irai vous porter mon aide, tueurs de Maria. Ce n'est qu'au moment ultime ou je devais décider, que j'ai réalisé toute l'ampleur de ce pourquoi je devais le faire. Énonça t-elle mentalement, son regard sage alors relevé vers la bête qui remuait au fond de la pièce, noyé dans le nuage de brume. Dragons, hommes, femmes ou enfant, qu'importe ? Une vie est une vie, et cette chose ne fait qu'en prendre pour sommeiller des siècles durant sans rien faire, veillant à ce que toute la connaissance de cette civilisation passée demeure à jamais tut, plongée avec lui dans un profond sommeil. Ce n'est pas l'idée que j'ai de ce monde, et ton discours sur ce qui t'animait m'a touché, Geralt, tueur de Dragons."
Termina t-elle en baissant à nouveau ses iris colorés sur son vis à vis.
Geralt demeura muet à toute réaction, et opina en silence, ses yeux grisés imprégné par l'embrun amer du doute et de l’hésitation. Acquiescant alors pour lui même, celui-ci se redressa pleinement face à l’écailleuse, plongeant ses yeux acier dans les siennes en toute impunité, l'horizon de son regard mue d'une certitude résolue et impartiale.
_Une fois ceci terminé, nous te laisserons une demi-journée pour sortir de Foam, si nous te retrouvons, je préfère que tu oublie ce que nous avons vécu ici, car si je vis encore, je n'en aurait aucune conscience.Les deux êtres se fixèrent avec un assentiment commun, et le chasseur s’élança alors dans le nuage grisâtre, pour disparaître. La Sargonne disparue peu à peu de sa vue, tout comme le reste d’ailleurs, la poussière ambiante cloisonnant sa vue pour que seul le fil aiguisé de sa lame demeure visible. Geralt passa sa main libre en visière, il ne voyait plus rien, pourtant, la bête était toute proche, il le sentait. Tout était silencieux, dangereusement silencieux. Tout autour de lui, il n’y avait qu’un théâtre d’ombres fantomatiques, fantômes impénétrables qui se crayonnaient dans la saleté opaque qui fourmillaient tout autour de lui quand, soudain, un raclement léger attira son attention sur sa droite. Sans prévenir, de longues griffes acérées traversèrent l’air pour le balayer, se jetant en avant, le piège mortel se referma de justesse sur un coffre qui explosa en une gerbe de pièces.
Se relevant lentement sur ses pieds, alerte au moindre son suspect, Geralt avança à pas furtif vers le cœur du nuage, fronçant ses yeux vers deux immenses perles de feu qui brillaient au loin, s’approchant de la lueur, silencieux comme une ombre, ils perçut peu à peu l’immense gueule d’Azurosh.
La bête s'était repliée contre un amas de roches du plafond qu'elle avait écroulée, roulée en boule derrière sa queue crantée, l'immense dragon avait perdu de sa superbe, dans ses yeux, il n'y avait plus que la flamme folle du cerf qui tenait front aux chasseurs qui l'encerclaient. Un flot de sang poisseux salissant son poitrail, le reptile fixait Geralt tout en jetant de brèves œillades affolés aux alentours, craignant que d'autres n'émergent encore de la poussière pour l'achever.
Il ne fallait pas sous-estimer une bête prise au piège, Azurosh avait beau japper comme un chiot, il n'en demeurait pas moins de plus en plus sûr de lui à mesure que son chasseur se dessinait dans la brume, seul et armé d'un cure-dent.Le Dragon était certes, limité d'esprit, mais la vision de ce qui le menaçait lui fit progressivement retrouver ses attributs de prédateur, bousculant les rocs et les décombres en faisant claquer le fouet de sa queue, la bête se reposa sur ses pattes arrières pour se dresser dans toute sa splendeur face à l'inconscient qui pensait l'achever.
Face à ce spectacle, Geralt arborait une attitude dénuée de toutes craintes, il ne pouvait plus reculer, et il y avait une aura de chaleur qui coulait dans ses veines, un étrange souffle battait au rythme d'un cœur inconnu. Geralt pouvait sentir la présence majestueuse du Sargon en lui, comme si l'Oracle était penchée sur son épaule, fixant avec lui la bête qui s'agitait sous ses yeux. Effectuant alors un moulinet avec son épée dorée, le chasseur s'élança comme une furie vers le ventre dévoilé d'Azurosh.
La bête réagit en crachant un immense geyser de braise, le torrent de flammes traversant la poussière pour se fracasser sur la course du guerrier qui la traversa comme l'on passe au travers d'une cascade. Dans un grognement rauque, le reptile retomba sur ses pattes avant, élançant sa gueule cerclée de crocs vers la vermine, pour en finir une bonne fois pour toute. Face aux à ce gouffre béant, l'homme, à la surprise totale du reptile, choisit de sauter de l'avant, se propulsant dans les airs de façon bien trop inhumaine, sa lame levée bien haut dessus de sa tête, brillante telle un soleil par delà le noir obscur de la gueule de l'animal qui suivait sa trajectoire, assurant la promesse d'une chute funeste.
Alors au sommet de son envol, Geralt perdit peu à peu de l'élan, et hurla comme un possédé, le vent cinglant de sa descente fouettant son visage, pendant que l'antre ardente se refermait autours de lui dans un craquement sec.
Il était resté de longues minutes dans le ventre d'Azuroth, se tordant de douleur, la bête avait rugit en faisant trembler tout le temple, les entrailles emplie d'une fureur incontrôlable. En son antre, un homme lutait furieusement au cœur de ce qu'il avait juré d'éradiquer. Par la force ancienne et mystique de la Sargonne, rien de la chaleur pestilentielles des entrailles du dragon ne parvenait à le consumer, l'air parvenant à ses poumons comme le nourrisson dans le ventre de sa mère, rien ne pouvait l'empêcher de trancher, de lacérer les épais boyaux dans lequel il glissait. Alors, après une longue et profonde agonie hystérique, Azuroth finit par s'écrouler au sol , secoué de spasmes morbide, une mousse verte s'écoulant des tréfonds de sa gorge jusque sur son immense trésors. Un long silence imprégna finalement l'ancienne salle de prière, un silence de deuil qui chassa peu à peu la poussière ambiante pour que les lieux retrouvent leur repos ancestral, l'aube d'un jour nouveau pénétrant la pièce par les auréoles de l’effondrement causé par son gardien. Il n'y avait plus de trace de la Sargonne, celle-ci s'était volatilisée sans un bruit, alors que les derniers survivants observaient le cadavre immense d'Azurosh, bouche bée par ce que le nuage de poussière venait de révéler.
Un grondement sourd parvint alors du poitrail blessé de la bête inerte, le bruit devenant de plus en plus audible, des secousses infimes apparurent alors sur le flanc de l'animal, ses écailles se tendant et se détendant au rythme de ce qui les secouaient. Alors, dans un déchirement flasque, une épée puis la main qui la tenait émergea de la bête, retournant vite d’où elle était venue, celle-ci retrouva à nouveau la lumière du jour, faisant place autours d'elle pour qu'un corps émerge finalement de l'immense reptile, englué et totalement méconnaissable, la forme indistincte s'échoua dans un son mat.
Un des survivant se précipita vers le charnier encore fumant, se brûlant les doigts pour en découvrir un visage épargné de toute brûlures, qu'il s'efforça d'animer, lui insufflant un souffle désespéré de vie.
Nul ne sait vraiment ce qu'il estadvenu de Geralt. Quelques temps après l'expédition de Foam, il disparu sans laisser de traces, cédant au Cercle de Maria l'épopée d'une victoire légendaire, le récit de Geralt le tueur de Dragon parcourant tout Terra Mystica comme une traînée de poussières. Certains disent qu'il s'est trouvé une femme pour mener une vie tranquilles dans les plaines de Terre, d'autres encore racontent que cette expédition fut si terrible qu'il voulu s'isoler du monde, enfin, certains de ses proches diront qu'il est seulement partis vers Feu, cavalant dans le désert pour retrouver cette Sargonne qui hantait son esprit.