La colombe roucoula doucement dans la chambre de bois de Tyssania. La polymorphe ouvrit les yeux paresseusement. Elle n’avait pas assez dormi cette nuit à cause d’une tempête que le navire avait essuyé jusqu’au petit jour. Elle fronça les sourcils en regardant l’oiseau qui en signe de protestation cacha sa tête sous son aile blanche. Elle sourit de ce manège avant de se redresser. Compris c’était l’heure d’y aller … Pas la peine de raler ! Tout cela… Tyssania remit une de ses robes qu’elle n’avait pas arrété de porter. Certes c’était moins pratique qu’un pantalon mais elle en avait l’habitude, et elle les avait retravaillé. pour qu’elle ne tombe plus qu’à mimollet sur des bottes de cuir confortable avec une fente sur le côté pour lui laisser plus d’espace. Entre cela et l’habitude elle n’avait plus de problème.

Elle quitta ensuite sa chambre en laissant sa compagne la suivre. L’oiseau blanc s’envola rapidement sortant des cales pour aller se poser sur l’un des mats comme à son habitude. Tyssania, elle montait tout en accrochant à sa ceinture l’épée qu’un membre de l’équipage lui avait prété pour ses entraînements avec Sylvia. Car c’était bien là son épreuve de la journée. En espérant que la fatigue ne lui fasse pas faire trop de bétises sinon la seconde risquait de lui parler du pays et plus sévèrement qu’il n’y paraissait. Elle monta rapidement les escaliers de bois faisant claquer les semelles de ses bottes pour atteindre le pont. Elle esquiva un mousse qui courait une serpillère entre les mains pour laver le pont et se retourna pour se retrouver face à la barre. Elle savait qu’elle n’était pas en retard, mais ça valait le coup de vérifier que Sylvia n’était pas elle aussi en avance.

Tyssania remonta alors à nouveau les marches qui la séparait des officiers pour se mettre dans un coin attendant que son “professeur” d’escrime puisse se libérer. Elle savait déjà qu’elle devrait faire libérer une partie du pont. Enfin libérer était un bien grand mot, disons qu’elle devrait se battre entre les matelots, les cordages et les caisses dans l’espace le plus dégager possible. Les combats à la loyale n’étaient de toute façon pas fait pour les pirates… ••• Hey toi ! Finis rapidement ce coin du pont ! Je vais en avoir besoin. ••• indiqua-t-elle au mousse qui repassait en contre bas à portée de voie. Elle se retourna ensuite pour écouter les instructions de Sylvia qui ne devraient maintenant plus tarder à venir.

A peine les instructions données au mousse, Tyssania sentit son dos se raidir comme pour la prévenir que Sylvia avait entendu. Elle grimaça légèrement de dos à la seconde du navire. Oui, elle savait qu’elle n’avait pas le droit de donner des ordres -devant elle- mais ca arrivait qu’elle ne se fasse pas piquer aussi. Fin là c’était rater. Elle était plus gradée sur le vaisseau qu’un mousse malgré ce que Sylvia s’efforçait de faire croire au reste des marins sur le pont. ••• Laisse ! Puisqu'elle est si pressée, elle va s'en occuper elle-même, de ce coin du pont. ••• Si elle ne l’avait pas retenue, sa langue aurait claqué d’impatience contre son palais. Les choses ne pouvaient elles donc jamais être agréables avec sa tortionnaire de maître d’arme? Hein? Non question stupide, bien sur qu’elle ne l’était pas !

Sous le regard amusé du mousse, Tyssania relève ses deux manches et attrappe le matériel pour s’occuper du pont. ••• Comme ça, ça t'échauffera les bras. Viens me prévenir quand tu as terminé. Et pas de simagrées, je t'ai déjà expliqué si on ne récure pas l'entièreté du navire tous les jours il pourrit sur place, rongé tout autant par le sel que par l'arrogance de ceux qui pensent dominer les flots. Applique-toi et ensuite nous nous entraînerons. ••• L’histoire de la pourriture je m’en souviens. ••• plaisante Tyssania à demi-voix. Elle ne sait pas si Sylvia a entenudu ou non. De toute façon ce n’est ni une moquerie, ni une rebellion, tout juste la reflexion d’une gamine qui répète mécaniquement ses leçons. Elle ne veut pas la contrarier plus que d’habitude. De toute façon, Sylvia n’a besoin de rien pour être contrarié et sur son dos. Mais l’ex espionne préfère penser que si elle était si mauvaise que Sylvia semble insinuer, elle ne serait pas si vache avec elle. Et puis, tous les pirates lui ont dit : Elle s’est INCROYABLEMENT améliorée depuis qu’elle est devenue la souffre-douleur de la seconde ! Merci les gars.. c’est tellement encourageant dis comme ça…

Heureusement, la partie du pont n’avait pas été trop abimé et il suffit d’une quarantaine de minutes à Tyssania pour finir de tout passer au peigne fin ! Heureusement car en vérité l’espionne attendait sa leçon avec impatience. Elle se redressa en essorant une dernière fois le bout de tissu qui lui servait de serpillère le souffle un peu plus court, et la nuque déjà un peu chaude du soleil d’été qui avait décidé de l’aider dans son échauffement. Quelques mèches de cheveux trempées moitié de sueur, moitié de l’eau utilisée lui colle au visage. Elle range rapidement ses instruments avant de faire signe à Sylvia attendant qu’elle la remarque. ••• MAdame. Le pont est propre selon vos exigences et vos standards. ••• dit elle respectueusement à la pirate. Pas la peine de l’énervée davantage… elle voudrait bien touchée une épée et ne pas se contenter des corvées cette fois.

Et puis, elle attend les instructions., un peu fébrile peut-être. Elle a du respect pour cette femme. Peut être même un peu trop, plus qu’elle n’en a jamais eu pour personne en tout cas c’est certain. Mais c’est la première fois qu’on accepte de lui transmettre quelque chose aussi... ••• Dois-je sortir les armes d’entrainement maintenant? •••