S’il y a bien une chose que je ne supporte pas, mais vraiment pas ! C’est l’ennui ! Et ce jour-là, plus que jamais, il se faisait atrocement sentir. J’ignorais pourquoi, c’était fort étrange. Aile ténébreuse m’avait envoyé en mission toute la semaine, et j’avais enfin l’occasion de me reposer. Mais je ne voulais pas, ce que je voulais, c’était du sang, du sang, et toujours plus de sang !

J’avais pourtant eu mon compte cette semaine là ! En effet, comme dit plus haut, les missions pleuvaient, tout comme les têtes que je décapitais sans m’en lasser.

Mon maître si clément m’avait choyé, il m’avait envoyé à Drayame liquider un groupe d’elfes mercenaires qui étaient susceptibles de rejoindre les forces rebelles, puis, m’avait demandé d’exécuter un noble des plaines mystiques un peu trop riche, potentiellement mécène de la rébellion, pour, enfin, m’envoyer à Tilamus défaire une coalition de marchand soutenant ouvertement Galaad.

Cette dernière mission fut la plus amusante, ces gros balourds sans défenses étaient des proies faciles, mais ô combien amusantes ! Ils criaient comme des bébés loups qu’on égorge, me suppliaient de les épargner, puis, de les achever, et moi, je riais, il faut avouer que c’était hilarant au possible !

La mission à Drayame fut moins drôle, ces mercenaires tenaient à une sorte d’éthique du combat, et décidèrent de m’affronter un à un. Tous plus minables les uns que les autres ! Faciles à esquiver, enchaînant les coups lents, j’en finis si rapidement que c’était presque triste. Mais pour rattraper tout ça, j’offrais au dernier de mes opposants une longue agonie, qui s’apparentait alors à mes oreilles comme la plus tendre des symphonies !

Enfin, le noble des plaines mystiques ne m’opposa qu’une faible résistance. Le minimum syndical j’ai envie d’dire ! A vrai dire, il fut plus difficile d’atteindre son château que de si infiltré !

Quelques gardes ici et là, peu expérimentés visiblement, j’en ai même tué deux qui jouaient aux cartes…Le noble en lui-même était cloîtré dans sa chambre, et quelle chambre ! Autant le château n’était pas spécialement luxueux, sa chambre à lui était particulièrement riche en tableaux, statues d’or massif et boites à bijoux pleines à raz-bord. Je commençais sérieusement à douter qu’un homme aussi avare et friand de luxe soit de mèche avec ces imbéciles de rebelles, mais bon, j’avais des ordres, et je les exécutais.

Après l’avoir alléger de son bras gauche, qui, ma foi, fut un délice, je l’étranglais avec un sublime collier d’or blanc.

Tout ça pour dire, qu’après une semaine aussi amusante, me retrouver seule, au coin du feu, à ne rien faire, c’était inconcevable. Il fallait que je trouve un mendiant à dépecer, ou un truc du genre.

Je sortais alors, me rendant dans les rues étroites et sombres de Sen’tsura, cherchant tout et rien à la fois. Et je ne trouvais rien ! Pourquoi donc ? Quelle raison pouvait pousser le petit peuple de la capitale à déserter ainsi les couloirs à ciel ouverts ?

La réflexion fut courte, tant la réponse tombait sous le sens ! Après m’être frappé trois fois la tête contre le sol pavé, mes lèvres s’articulèrent et laissèrent sortir un mot teinté d’un enthousiasme non-feint :

« L’arène ! »

Sitôt dit, sitôt fait ! Je connaissais le chemin par cœur, et pour cause, j’étais, comme qui dirait, une habituée d’la maison.

C’était là-bas que je m’étais fait remarquer par Aile ténébreuse, pendant une lâchée sanglante, et depuis, j’y retournais fréquemment pour rappeler à mon seigneur que j’existais, et que je ne reculais jamais devant quelques cous à trancher, ou tout simplement pour me dégourdir un peu.

J’y arrivais ainsi en moins de temps qu’il en faut pour le dire, et fonçais sur le guichet des participants.

« - Dégotes moi un combat, le plus rapidement possible, considères ceci comme ta seule chance de survivre à notre rencontre.

- Pardon ?

- Je viens de te donner un ordre mécréant ! hurlais-je avec fureur.

- Très bien Madame….euh…

- Madame tu as dit ? Tu as osé ?

- Mademoiselle, mademoiselle, je… je me suis embrouillé.

- J’espère bien imbécile !

- Que désirez-vous comme type de combat… mademoiselle ?

- Tu te fous de moi ? Je t’ai dit le plus rapidement possible ! J’en ai rien à faire du type de combat ! Ce que je veux, c’est du sang, et si tu ne te dépêches pas, c’est toi qui satisferas ma soif !!

- Pardonnez-moi, il se mit à trifouiller dans ses papiers, avant de relever la tête d’un air inquiet, une feuille jaunie à la main. Le prochain combat a lieu dans deux heures mada…moiselle. Mais je suis confus, il semblerait que toutes les places soient prises.

- Rajoutes donc une participante espèce de bon à rien !

- Je ne peux pas, je…je suis vraiment désolé…

- Je ne suis pas une gladiatrice à deux balles en manque de sensations, méfies-toi de c’que tu m’dis sombre crétin !

J’attrapais son nez entre deux de mes doigts gantés, et le serrais suffisamment fort pour faire pleuvoir les premières gouttes de sang.

- Non Madame…mademoiselle ! Je vous en prie, je ne peux vraiment pas, c’est un combat à 75 participants, sous ordre de notre seigneur, il ne peut y en avoir ne serais-ce qu’un de plus. Et, sous votre respect, j’ai plus peur de la punition qu’il pourrait m’infliger, que celle que vous pourriez me réserver.

- Hum… c’est pas faux… donnes moi la liste des participants !

- Oui Madam…oiselle… voici, dit-il en me tendant la liste demandée.

Je parcourais celle-ci du doigt, cherchant un nom de ma connaissance, pour enfin tomber sur « Georine Fradams ».

Je la connaissais de l’arène justement, une habituée elle aussi. Une belle femme, rousse, maniant les chaînes avec une rare habilitée. Nous ne nous étions jamais rencontré en combat, mais son esprit sadique avait souvent croisé le mien durant quelques passionnantes discussions sur nos meilleures mises à mort, et Nayris elle-même sait à quel point je suis une perfectionniste sur ce dernier point, vraiment !

- Tu peux considérer que Georine me laisse sa place, barres-la, elle est morte…

- Ah bon ? Euh… je veux dire… Très bien, votre nom ?

- Mets Tira, ça suffira…»

Comme je savais où vivait cette idiote, ce ne fut pas dur d’aller l’étriper, une attaque surprise, éclair comme diraient d’autres ! Pas le temps de la faire hurler de douleur, juste assez pour la supprimer, et prendre sa place.

Je revenais à l’arène juste à temps, ils commençaient à réunir les combattants par groupe de quinze. En passant, je laissais échapper un petit clin d’œil à l’intention du type au guichet, tout en faisant rouler mon précieux cerceau ensanglanté près de moi sur le sol.

Eisrine Drossel, tu vas pouvoir te nourrir ma chérie ! pensais-je alors en détaillant mes futurs adversaires, ou du moins quatorze d’entre eux qui se trouvaient dans la même antichambre que moi.

Je repérais un jeune elfe à quelques mètres de ma position, roux, grassouillet, et au nez légèrement rosé. Il n’était pas le premier à boire un peu pour se donner du courage, mais rare sont les cas où ça aide véritablement, en fait, c’est même plutôt souvent l’effet inverse.

L’alcool déconcentre les combattants, et les fait perdre de leur réactivité et de leur force. Peut être devrais-je boire un jour moi aussi pour qu’il y ait un peu de challenge dans l’histoire, que je sois à égalité avec cette bande d’imbéciles inconscient.

En effet, plus de la moitié possédaient comme unique arme un couteau de cuisine, ou un pauvre fléau tout neuf, sûrement juste acheter pour l’occasion. Tous désireux d’être remarquer par Aile ténébreuse afin d’acquérir gloire et argent. Quelle idiotie ! Risquer sa vie pour de telles futilités !

Moi, si je risque ma vie, c’est pour m’amuser, et encore, je ne risque pas vraiment ma vie en ce moment même, mon talent au massacre dépassait de loin celui de la plupart de ces pauvres parias réunis. Bien sûr, il y avait quelques exceptions, des guerriers qui se détachaient du lot, et heureusement, sinon, je ne prendrais même pas la peine de venir !

Justement, il y avait un de ces cas tous près de moi. Equiper d’une armure lourde, à première vue du mithril d’ailleurs, et armé d’un marteau plus qu’imposant. Un bourrin en puissance de toute évidence. Je ne tenais pas plus que ça à l’affronter, il serait très court à battre, mon style de combat étant beaucoup plus fin, svelte et rapide.

Je m’impatientais, mais après tout, puisqu’on m’offrait 74 petites victimes, je pouvais bien faire un effort, et me montrer un peu plus patiente que je ne l’étais réellement ! Je faisais donc un effort, et, pour ne pas trop y penser, commençais à compter mes doigts avec anxiété. Il fallait que tout soit parfait pour ma prestation face à Aile ténébreuse à nouveau.

Un, deux, trois, quatre, cinq, c’est bon pour ici ! Et là ? Un, deux, trois, quatre, t’es où ? Ah c’est bon, t’es là, cinq ! Imbécile, tu m’as fait peur ! me dis-je en donnant un petit coup à mon pouce droit. Je t’ai déjà dit que tu pouvais me faire ce genre de blagues seulement quand c’était un combat peu important ! Là, c’est devant Notre seigneur bien-aimé, comportes-toi normalement non d’un gigaqueus !

En effet, cet idiot c’était toujours cru indispensable, et, en profitait par conséquent pour se dire au-dessus de toute punition. Il enchaînait les bêtises, dans le seul but de me perturber, toujours plus mesquin que la fois précédente ! Mais un jour, je jure que je le trancherais, et il verra que je ne plaisantais pas ce fourbe ! Et là, oh oui là, il verra que même lui, il n’est pas à l’abri de ma fureur, car personne ne l’est, qu’il s’appelle Louis, Galaad, ou encore annulaire gauche !

Ils nous firent attendre ainsi encore quelques minutes, avant de nous faire entrer directement dans l’arène. Je frottais comme à mon habitude mon petit tatouage pour me porter chance, non pas que j’en ai besoin, c’était plus pour faire croire aux autres que j’en avais besoin en fait !

Là, le présentateur des jeux nous rappela les quelques règles élémentaires du match, sans pour autant présenter chacun de nous (ça aurait été assez long et soûlant pour tout le monde j’imagine) et je pu contempler mon beau maître, si séduisant, si ténébreux, si… !

Après quelques instant à baver et à envier cette exquise contemplation, le signal de départ du combat me sortit de mon rêve voluptueux, pour me remettre à ma place, au milieu d’une horde de gladiateurs.

« Les jouets sont si beaux… juste avant qu’ils ne cassent ! » hurlai-je avec hystérie en plongeant mon arme dans le premier torse qu’elle rencontra.

L’exaltation du combat suait de tout les côtés, je découpais, écrasais, mordais, transperçais, plantais, déchirais, amputais, mutilais, éviscérais (et bien d’autres actes dans cette veine là) tout ce qui me passais sous la main, un véritable festival du massacre. Ma lame assoiffée produisait un son sublime, qui me rendait encore plus sauvage.

Je me déchaînais plus que jamais, entrant dans une furie meurtrière peu commune, même pour moi. Avoir autant d’ennemi, de cous à trancher et d’œil à arracher, puis à gober, c’était incroyablement grisant !

Et dire qu’à un moment, je devais m’arrêter, pour faire face à un seul et unique adversaire, l’autre survivant. Nous allions alors nous battre jusqu’à ce qu’un vainqueur soit désigner, et qu’Aile ténébreuse délivre son ultime jugement, la vie ou la mort pour le perdant…

Mais inutile de penser à ce genre de choses, à ce moment là, j’étais encore toute fraîche, baigné de quelques litres d’un sang épais et bien rouge, toujours en quête d’une nouvelle victime pour goûter au tranchant de ma si gourmande Eisrine Drossel !

Je cherchais autour de moi, mais il n’y avait plus personne, ah si, il restait deux types là-bas ! Correction, un type là-bas, ce dernier venant de mettre fin au jour de son voisin. Je le regardais d’un air admiratif tant son geste était empreint d’une classe et d’une précision monumentale, et encore plus encore lorsqu’on annonça qu’il ne restait plus que lui…et moi debout dans cette arène.

Alors ça serait lui que je devrais désarmer hein… il avait l’air fort, physiquement du moins, je n’avais absolument pas remarqué sa présence durant le combat. Il faut dire que j’étais plutôt occupé ! Mon nom étant connu de la plupart des participants de cette boucherie, ils pensaient tous (et à juste titre), que j’étais l’adversaire le plus dangereux, et donc, plus vite je serais morte, plus facilement ils pourraient se faire remarquer par mon maître.

Leur stratégie n’était ceci dit pas très aboutie, il faut l’avouer ! Une charge collective, cinq barbares les bras levés, près à abattre leurs masses rouillés sur moi, ça n’était pas vraiment la meilleure façon d’avoir une tueuse de métier dans mon genre ! Peut-être auraient-ils eu ainsi la pauvre Ayael, complètement inoffensive au corps à corps, et encore, elle aurait probablement eu le temps de se volatiliser, preuve que leur stratégie était encore plus stupide et inefficace !

Moi, je n’avais même pas tenté d’esquiver pour tout dire. Un coup horizontal au niveau de leur gorge si fragile, fendant ainsi leur trachée, et hop, l’effet domino comme disent certains. Une véritable fontaine de sang s’était alors répandue sur moi, autant dire l’équivalent de mille extases. Ce divin nectar trempait ma tenue, la métamorphosant alors en une seconde peau, chose que j’adorais plus que tout, sentir cette exquise lotion se plaquer contre mes courbes de nacre, remplissant mes pores assoiffés, et me rendant toujours plus cliente au massacre !

Je n’avais pas vraiment tenue le compte de mes victimes, mais nul doute que j’avais précipité plus d’imbéciles dans le royaume de Nayris ce jour-là que la semaine entière passée. Quel plaisir ! Voilà ce qu’il me fallait avant de pouvoir aller tranquillement me reposer au coin du feu. Décidemment, il faudra que je me refasse ça un de ces jours, vraiment !

Mais maintenant, il n’était plus question de découper de pauvres idiots avides de gloire, j’avais en face de moi un survivant, un vrai guerrier. Son apparence peu commune était plutôt intéressante. Une sorte de mélange entre l’homme et le loup. Etait-il un lycan ? C’était plus que probable, et ça le rendait encore plus dangereux, mais pas seulement, ça le rendait aussi beaucoup plus intriguant ! Je n’avais tué qu’un seul lycan de toute ma carrière, il faut dire qu’ils ne courent pas les rues non plus, et en plus il n’avait pas complètement l’apparence d’un loup, juste une queue, et l’agilité canine.

Ce combat serait donc un vrai défi, et en même temps, je n’en attendais pas moins de celui qui resterait debout en dernier à mes côtés ! J'avais eu l'autre lycan d'un lancer de cerceau très précis, mais ici, il n’en serait pas question. Pour deux raisons, la première était qu’il devait rester en vie, la deuxième étant qu’en lançant mon arme, je serais disqualifié ! Je détestais profondément ces règles bidons, mais puisque c’était à Aile ténébreuse de choisir entre la vie et la mort pour le perdant, je ne me faisais pas trop de soucis finalement pour tout dire…

L’animateur nous autorisait enfin à nous étriper, mais aucun de nous n’alla à la rencontre de l’autre. Nous restions tous deux figés, lui en garde, et moi prenant une pause provocante, afin de le mettre soit mal à l’aise, soit en colère. Ma technique n’avait pas l’air d’être réellement efficace, je passais donc au plan B, une petite provocation orale du meilleur goût, accompagnée d'un ricanement aigue insupportable !

"Ne m’obliges pas à venir te chercher Médor, s’il te plaît !"

La fameuse Tira ne vint pas tout de suite, elle prenait une posture pour me mettre mal a l'aise, mais je m'en fichais, je venais surtout pour gagner, pas pour être ridicule.

Puis elle en vint aux mots, et encore une fois je ne vint pas, je voulais qu'elle vienne a moi, que ce soit elle qui commence, pas moi, juste pour savoir comment on se bat avec une arme pareille.

Tu penses que je vais tomber dans un coup aussi simple ? Je ne viendrai pas !

Non, rien ne me ferait enrager, je savais exactement pour quoi je venais, aucune vie a part la mienne était en jeu, donc j'allais rester calme, en attendant les mouvements de mon adversaire.

Autour, l'arène n'attendait que le début du combat, l'air se rafraîchissait peu a peu, la nuit était bien installée, et même si l'arène était éclairée par d'immenses flambeaux, je pouvais la voir comme en plein jour, rien n'échapperait a mon regard, aucun de ses mouvements aussi rapides étaient-ils ne pouvaient me surprendre...Enfin, je le pensais...

Quoique, il faudrait bien que je me mette a charger, si elle ne le faisait pas, même si je perdais, j'aurais au moins gagné quelques points pour Aile Ténébreuse...ou pas.

Se lancer, ou non ?

La plupart du temps, partir a l'assaut ne servait a rien, a part a perdre, seulement ici, le facteur public avait une importance, donc le fallait-il vraiment ?

Non, je ne partirai pas de front, l'arme utilisée était beaucoup trop exceptionelle pour prendre un tel risque, et puis si elle était a cette place ce soir même, c'est non seulement qu'elle savait s'en servir, mais aussi qu'elle savait trés bien s'en servir, alors charger comme ça serait la pire décision a prendre.

[HRP : Désolé pour ce post ridicule, mais j'ai peu d'inspi, et il n'y a pas grand chose a ajouter aprés ^^']

Alors comme ça il voulait jouer au dur notre ami lycan ? Aucun problème, certains disent que porté le premier coup dans un combat à un contre un est le meilleur avantage dont peut prendre possession un gladiateur, ceci dit, si je m'avançais, il y aurait de fortes chances qu'il esquive ou pare mon attaque, pour ensuite m'envoyer un contre des plus sévères... Mais qu'importe, après tout, la vie a une saveur pour ceux qui prennent des risques que ceux qui se protègent ne goûteront jamais, et comme tout le monde le sait, je veux goûter à tout !

Je gardais mon objectif en tête, le désarmé ! Il ne fallait pas qu'il meurt, surtout pas, mon démon chéri risquerait de se mettre en colère, non non, il ne fallait surtout pas ! Puisqu'il s'était armé de sortes de katars, il n'y avait pas des centaines de solutions : soit je les lui faisais lâcher, soit je lui coupais les mains (ou les bras même, s'il préférait). La mutilation n'était pas répréhensible tant qu'elle n’entraînait pas la mort, et si Aile ténébreuse souhaitait garder mon adversaire en vie, il pourrait facilement lui recréer ses mains, les pouvoirs de mon maître n'ayant aucune limite, et s'il décidait de me le faire achever, je pourrais le laisser se vider de son sang, et pourquoi pas le boire ! De nombreuses rumeurs qualifient le sang de loups comme prodigieusement savoureux.

Je lui lançais un sourire enjôleur, me secouait la tête dans un petit rire, pour faire tomber les dernières gouttes rougeâtres qui hantaient mes couettes, puis fit un premier pas provocateur vers ce fameux "Esprit de dragon". Il restait en garde, méfiant, on ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, j'étais la plus célèbre gladiatrice de ce tournois, et avait survécu à déjà 73 assaillants, son comportement avait beau être légèrement lâche, il en restait totalement justifié. Un autre pas suivit, puis un autre, et je m'élançais alors à toute allure dans sa direction, laissant mon arme derrière, fendre le vent, prête à tailler tout ce qu'elle croiserait !

Alors que j'arrivais à sa hauteur, je changeais d'avis, une attaque de front ne semblait plus être la meilleure alternative, je me jetais sur le côté, enchaînait avec une roulade rapide et, avouons-le, très classe, pour me retrouver à un demi mètre sur la gauche de ma cible. Là, je changeais à nouveau d'avis, finalement, l'attaque de front, ça sonne bien ! S'en suivit un saut long, silencieux, et empreint d'une grâce féline qui me permit alors de me retrouver à nouveau face à lui.

Je le détaillais mieux ainsi, et pu répertorier les failles de son armures, oui, je savais exactement comment le tuer, ici et maintenant ! Ô oui, que ça me démangeait, j'entendais Eisrine Drossel me supplier de le tailler en pièce, d'en faire un pauvre tas de viande puante et sanguinolente, ma lame hurlait à mes oreilles de le massacrer, et je le voulais aussi, son sang, sa chaire, il me donnait faim à nouveau ! Mais non, mon maître ne voulait pas que ça se finisse ainsi, alors ça ne se finirait pas en repas...

Après avoir blâmé mentalement ma tentatrice d'arme, je fis glisser ma jambe droite rapidement, effectuant un balayage complet du sable alentour dans le but de faire tomber le lycan impassible. Mon coup était imprévisible, après tout le cinéma auquel il avait assisté plus tôt, mais il paraissait si concentré, que peut être...

Le loup s’étalait pitoyablement, un vrai débutant. Comment avait-il pu survivre si longtemps en étant si pathétique ? En tout cas, il y avait bien une chose que je savais certaine, cette défaite mènerait inévitablement mon adversaire à la mort. En effet, Aile ténébreuse sauvait rarement les gens de la mort, et autant dire jamais lorsqu’ils se faisaient battre si facilement. Jamais je ne le blâmerais pour cette attitude d’ailleurs, au contraire…

Ainsi, je levais ma lame, juste au-dessus de son cou, et, pour le protocole, jetais un œil en direction d’aile ténébreuse, attendant qu’il me donne son feu vert.

« Aile Ténébreuse va donc décider du sort du vaincu !

Certes, mais honnêtement, le suspense n’y était pas !

Aile Ténébreuse choisit de laisser la vie sauve au dénommé "Esprit de dragon" !

A cet instant, j’éclatais de rire, mon maître avait vraiment un sens de l’humour transcendant ! Une raison de plus à crédibilisant mon amour pour lui. Jusqu’au moment où je commençai à me sentir étrangement seule… N’étais-ce donc pas à une blague ? Me méprenais-je ?

Apparemment une réponse commune apparaissait à ces questions : « OUI ».

Je me poussais alors, regardant toujours Aile ténébreuse, guettant un changement de décision, et tous ce que je reçus fut un :

De plus, pour récompenser la ténacité de ce dernier, l'archidémon souhaite s'entretenir avec lui !»

Sa… quoi ? Ténacité !?!?!?!?!?!? Je vis cet « Esprit de Dragon » se relever, puis me féliciter d’une formule totalement déplacer, non seulement parce que je m’apprêter à mettre fin à sa triste vie quelques secondes auparavant, mais aussi parce qu’il me tutoyer comme une enfant, alors que je ne le connaissais ni de Zelphos, ni d’un autre !

Je ne lui répondais pas, enfermer dans mon silence, attendant toujours le rebondissement final, la chute, de cette blague qui était de moins en moins drôle.

Cette chute tardait, avant de devenir tout simplement inexistante à mes yeux. De toute évidence, Aile ténébreuse voulait l’envoyer effectuer une mission suicide, peut être kamikaze même ! Ainsi, lorsque le « survivant » s’adressait à nouveau à moi, je ne lui arrachais pas la langue, non, je lui répondais même avec un soupçon de politesse !

« Je vais t’y mener, suis moi. »

Je connaissais le chemin par cœur, et en moins de cinq minutes, nous nous retrouvâmes devant un émissaire d’Aile ténébreuse, un démon très âgé à l’apparence humaine tout aussi décrépis.

-Dame Tira, je vois que vous vous êtes lié d’amitié avec votre récent adversaire, lança-t-il avec une ironie des plus désagréables.
- Vous voyez mal maître Rasten, peut être devrais-je vous supprimer ici et maintenant, ça éviterais à notre seigneur de supporter plus longtemps votre incompétence.
- Voyez-vous ça, bien, bien ! Je dois m’adresser à ce jeune loup, en privé… ajouta-t-il en posant sur moi un regard insistant.
- Je ne pense pas qu’Aile ténébreuse vous ai demandé de m’exclure de la conversation, vous faites ainsi ceci de votre plein gré. Souhaitez-vous à ce point écourter votre vie ?
- Soit, restez Dame Tira, si cela vous chante, mais sachez que vous risquez de vous sentir malgré tout à l’écart…
- Ne vous souciez pas de moi, je suis curieuse de savoir ce qu’Aile ténébreuse réserve à notre ami…

Alors que je pensais recevoir un mot, en retour du mien, la guerrière ne souffla pas une parole, elle avait l'air plutôt énervée de la réaction du démon, qui pour une fois voulait stopper la boucherie un petit peu plus tôt...

Pourquoi vouloir la mort des autres ? Qui plus est de sa main ? Personne d'assez sain d'esprit peut vouloir cela...Peut-être qu'elle était vraiment dingue, aprés tout...

Je vais t'y mener, suis-moi.

...Ou alors elle était de mèche avec les démons, donc non seulement elle était vraiment dingue, mais en plus elle soutenait Aile Ténébreuse....Ah, qui peut savoir les pouvoirs qu'elle a pu obtenir en s'alliant avec lui !

Il ne fallut que quelques minutes pour rejoindre ce qui semblait être la pièce ou l'archidémon recevait les miraculés qu'il laissait survivre, mais un gentil démon nous barra la route. Il semlait être sorti d'une autre eau que les démons communs, celui-çi avait une apparence plus...humaine, on aurait juré qu'il était hybride, presque...

Et alors que je m'attendais a ce que Tira me laisse avec ce dernier, je remarquais que cette dèrnière insistait pour être témoin de cette conversation, c'est la que cette apparament agent d'Aile Ténébreuse me fila le doute. Pourquoi tenir tant a suivre la discussion plutôt que de me laisser avec eux ? C'est vrai que plus je m'enfonçais dans cette histoire a l'eau de boudin, moins je voyais clair dans le jeu de tous. Si ça se trouve, Tira veut me suivre parce que j'allais être éxécuté dans une salle plutôt que dans l'arène. Pourquoi je pensais a ça ? Aucune idée, tout était possible de toute façon, il aurait été plus simple de me rappeler du nom de la première puce qui se logea dans ma fourrure plutôt que de comprendre tous ces petites choses, qui pourraient ensemble avoir leur intérêt.

Je suppose qu'Aile Ténébreuse ne va pas venir dans le couloir, on entre ?

Le démon acquiesça, le regard de travers. Bah attends, on va pas s'éterniser dans le couloir ! L'archidémon, c'est pas le voisin de chambre de la taverne du coin, il va pas venir nous faire coucou et nous prier d'entrer avec un sourire entendu !

Et finalement, on entra dans la loge d'Aile Ténébreuse. Elle était trés...ténébreuse, c'est le mot ! Les murs étaient d'une couleur sombre, on aurait dit du sang séché, vous savez, cette couleur rouge foncé, presque noire..Et bah c'est sur tous les murs ! On trouvait de part et d'autre de l'entrée deux flambeaux, posés sur un pied, avec des effigies de crânes et de pentacles. Au sol, une tapisserie bordeaux marquée elle aussi d'un pentacle noir menait vers la fenêtre, couverte de rideaux rouge fonçé, Et devant la fenêtre, comme un rempart, un imposant bureau en ébène, a la taille du démon, donc au moins une fois et demi plus grand qu'un bureau humain, on retrouvait une tête de démon dessus, mais c'lui là, il était plus du genre "démon de seconde zone" tellement il était moche. Ou alors c'était leur dieu, allez savoir...Il y avait deux sièges, pour ceux qui venaient consulter l'archidémon, au passage, c'était pratique.

Enfin, on trouvait un espace apparament pour la détente, si tant est que ça existe chez eux, avec des grands canapés, une table en ébène, et de quoi préparer des rafraîchissements, au cas ou...

Bon au moins le démon, il avait quand même des petites choses simples, par contre la déco me laissait de marbre...Et puis la chaleur ! Je sais pas si c'est a cause des flammes, ou si Aile Ténébreuse faisait office de pompe a chaleur dans sa propre salle, mais j'crevais déja de chaud alors que ça faisait même pas une minute que j'étais dedans !

Aile ténébreuse se trouvait dèrrière son bureau, calé dans une chaise adaptée pour les ailes, tout comme le garde a l'entrée, il avait une meilleure mine que la plupart de ses semblables, au moins il était agréable a voir.

Allez, avance, puisque tu tenais a entrer, dit le gardien en me poussant avec une discrétion digne d'un minotaure.

Bon, j'savais pas trop quoi faire, fallait improviser apparament...Je m'avançai tranquillement puis arrivé a mi chemin, je posai un genou a terre et lui dit d'un ton respectueux :

Votre...Majesté, je suis "Esprit de dragon", vous teniez a me parler, et me voici.

...C'était pas vraiment mon fort, l'improvisation.

Tout en prononçant ces quelques mots, j'écoutais tous les bruits de la salle : J'arrivais encore a savoir ou était qui, malgré le tapis qui couvrait les bruits de pas, mes oreilles restaient trés sensibles aux bruits, ça pourrait peut-être me servir bientôt, qui sait ?

[HRP : Si les couleurs sont pas bonnes, je m'en excuse d'avance, je n'arrive pas a prendre les couleurs d'édition depuis le poste.]

"Votre...Majesté, je suis "Esprit de dragon", vous teniez a me parler, et me voici"

Ah, oui, c'est vrai, le lycan devait venir. Il l'avait totalement oublié. Lui qui avait défait des dizaines d'hommes lors d'un combat dan l'arène s'était fait presque occire par sa chef des assassins, Tira, avec une facilité déconcertante. Ah, comme tous deux le répugnaient. Mais D'une façon différente : Tira le répugnait par sa race, et son infériorité (après tout, tous ceux qui n'étaient pas lui étaient des inférieurs) mais son attitude était celle du meilleur des démons et elle lui était fidèle. Elle n'était qu'un élément, mais un élément de choix. Mais lui... Un animal encore plus bas que les autres. C'est donc une tâche basse qui l'attendait, tout simplement. Mais il savait que ces vers de terres appréciaient qu'on leur rappelle leur place. Et justement, il y a une chose qui devait être rappelée, et ce n'est pas sans une poussée de colère qu'il parla :

"Animal,tu n'es pas autorisé à parler. Celui qui ouvre les conversations ici, c'est moi. Ne t'avises plus de recommencez. Tira te témoignera qu'il est rare que je donne des avertissements, mais que lorsque vous avez l'immense chance d'en avoir un, il n'existe qu'une seule fois."

Il se leva, grand, puissant, charismatique, ombrageux. Il déploya ses immenses ailes dans toute la pièce, surchargée, mais sans rien toucher, sans que quoi que ce soit menacer de bouger ou de tomber. La température sembla baisser de plusieurs degrés, et la pièce se faire plus sombre. Pour l'obscurité, ce n'était qu'une impression, mais pour la température, c'était vrai.

"Beaucoup de gens pensent que c'est le feu qui brûle en moi. En vérité mon coeur et mon âme sont de glace."

Il avança vers le loup, et tâcha de ne pas renâcler : il empestait. Si il avait commencé à prendre l'habitude de l'odeur infecte des humains, cette odeur de chien mouillé lui donna envie de faire brûler le loup immédiatement pour ne plus jamais avoir à sentir cette odeur infecte. Il passa devant Tira, et attarda son regard sur elle. Il la sentait rayonner à l'idée de ce contact visuel prolongé. Si elle l'indifférait, ça ne le dérangeait pas, ou du moins, il ne se sentait pas trop révulsé, à l'idée, parfois, de s'assurer une regain de cette loyauté indéfectible en lui accordant une petite seconde d'attention supplémentaire. C'était sans doute le membre de ses soldats et éléments le plus dévoué : il fallait qu'il s'assure son dévouement, et un petit geste de temps à autre était largement suffisant. C'était tellement facile.

Il s'approcha d'elle et lui dit

"Tu as bien combattu Tira. Je me doutais que tu viendrais ici."

Il se tourna à nouveau vers le loup et, volontairement, effleura la tueuse de son aile. Il savait qu'elle savait qu'il l'avait fait exprès : il n'aurait eu aucun mal à traverser une pluie de flèche sans que ses ailes n'en rencontrent aucune.

"Animal, je ne te parlerai pas en roi, car je ne suis pas un roi, ni même un empereur. Je suis un Dieu, et je te parlerai comme tel. Tu es un rustre. Une bête. Mais pour labourer, on a besoin d'animaux. je t'ai vu combattre. Tu n'as pas la moindre subtilité, ni une grande intelligence, et tu n'en aura jamais, mais c'est une bonne chose : tu n'es pas destiné à l'être. Saches ensuite que ta misérable vie m’appartient. Si je n'avais pas décidé de retenir le bras de Tira, tu serais retourné à la poussière, état dans lequel beaucoup trouveraient que tu es à ta place. Mais je suis intelligent, et c'est pour ça que tu as la vie sauve. Tu étais mercenaire. Tu ne l'es plus. Tu étais vivant. Tu ne l'es plus, car c'est ta vie qui m'appartient. Tu étais libre. Tu ne l'es plus.

Animal, désormais, tu fais partie de mon armée. Tu es un soldat. Peut-être seras tu gradé plus tard, mais pour le moment, tu es soldat, et à la disposition de mes généraux, de mes assassins, donc de Tira, et de mes espions si ils te jugent utile pour une de leur mission, même si j'en doute. Tu es désormais un sujet du Dieu-démon.

Ecoute moi bien, chose. Ce que je vais te proposer est le dernier acte de liberté de ta vie : joins toi à moi, devient tel que je te l'ai annoncé, ou meure, immédiatement. Réponds à la question. Et modères tes propos. Une affirmation trop véhémente te coûterai peut-être la vie."

Aile Ténébreuse répondit sèchement a ma simple phrase, me demandant de me taire. Il se leva, et étira ses ailes, comme pour obstruer la lumière de la fenêtre. A cet instant, il y eût comme un vent glacial, je l'avais remarqué, et j'accueillis cela avec plaisir, après la chaleur d'un combat en arène, rien n'était mieux qu'un peu de fraîcheur.

Et puis le démon continua de parler, mais cette voix, n'était pas commune...Enfin, j'veux dire, pas commune même pour un démon, ils avaient en général une voix extrêmement grave, parfois grinçante, parfois rocailleuse. Mais celle de ce démon-là, elle était pas commune, elle était comme sortie d'un autre monde, elle semblait venir d'un autre espace-temps...En tout cas, elle ne venait pas d'ici, c'est certain. Je ne manqua pas non plus la tournure de ses phrases, qui montraient l'égard qu'il me portait, réduisant mon statut a celui d'animal. Je pourrais parier fort qu'il me prenait pour une bête que l'on chassait pour le plaisir que je le ferais sans hésiter.

Pendant qu'il parlait, ou plutôt pendant qu'il prenait plaisir a m'enfoncer, l'archidémon passa de son bureau vers Tira. D'aprés le son de sa voix, qui rebondissait sur les murs, Aile Ténébreuse me tournait le dos, et faisait donc face a Tira...Je viens de comprendre, elle était un agent du démon, ça explique tout. Que pouvait-elle donc cacher de plus que son arme ? Toutes les réponses étaient possibles désormais.

Il resta prés d'elle un instant, bien plus longtemps que pour lui dire une simple phrase, peut-être assez pour donner un ordre, même si je ne m'inquiétais guère de la folle au cerceau maintenant, sa fichue arme est en acier, simplement. Il me suffisait donc de faire attention a ce que je ne fasse pas trancher un membre entier, ou me faire couper en deux. Du reste, les blessures commises avec le cerceau seraient faciles a cicatriser. La magie, par contre, pouvait m'atteindre, et le démon semblait s'y connaître dans ce domaine, il aurait même pu l'enseigner a Tira, allez savoir !

Le démon me proposa finalement un contrat...Enfin, ce qui ressemblait a un contrat, c'était plus un ordre qu'un contrat ou même un pacte. J'étais tout simplement dégouté, j'allais être sous les ordres directs de Tira, qui n'avait vraiment pas l'air de m'apprécier, ne me laisserait donc pas le choix, elle pourrait m'envoyer conquérir seul le royaume des glaces, par exemple. Ou alors, si une mission n'avait pas eu son lot de morts, elle pouvait me faire éxécuter, si du moins elle devait donner un quelconque motif pour cela.

Pourtant, fondamentalement, c'était la solution de facilité.

Les positions actuelles étaient favorables pour l'archidémon, il avait a peu prés les deux tiers des terres sous sa gouverne, si mes souvenirs sont bons. Le seul hic pour le moment, c'était simplement deux épines : Les rebelles, et le royaume des glaces. Autant dire que sur le papier, c'était joué, presque.

En résumé, cette proposition était peu assurante : Il n'avait absolument rien a gagner, même le métier de mercenaire lui semblait être plus sécurisant que cela. L'idée de travailler en tant qu'assassin n'était pas vraiment mon domaine, de plus sous les ordres d'une personne qui pouvait me faire décapiter sans raison...Ouais, on peut le dire, ça ressemblait plus a un arrêt de mort qu'a un contrat. Et au vu des manières d'Aile Ténébreuse, aucune clause ne seriait modifiable.

Il finit par dire que trop de motivation et cela pouvait me couter la vie...Elle est bien bonne tiens, son discours m'a tellement refroidi que cette éventualité passait presque pour une blague grotesque.

Bon, la clause qui m'embêtait le plus, c'est que j'étais sensé être obligé d'accepter, pas génial comme "petite ligne"...

Il fallait donc fuir.

fuir comment ?

Ah ! J'ai une idée !

Aile Ténébreuse était a côté de son bureau, cela me laissait une chance il fallait faire vite, mais pourquoi pas ?

Je relevai un peu la tête, pour confirmer la position de tout le monde dans la salle, en particulier celle du démon, il était bien sur le côté, attendant ma que je lui réponde.

Maître, votre pacte est alléchant...

Je posai une main, puis l'autre, doucement.

...pour un misérable comme moi...

Mes mains commencèrent a me servir d'appui, je passais mon poids dessus.

...toutefois, je la refuse.

Et dans un magnifique bond en avant, je traversai la fenêtre. J'arrivais pas a croire que j'étais capable de faire un tel saut ! Il y avait bien un mètre, ou deux, et pourtant...

L'appartement du démon était au troisième étage de l'arène, et c'était bien ça le problème, j'avais négligé la hauteur pour me réceptionner. Et dessous, pas une charrette de foin ou un stand, non.

Je retombais donc lourdement sur mes jambes, et une douleur s'éveilla sur celle de droite. Elle était probablement foulée, ou même cassée, pas trop grave pour, enfin, pour l'instant.

Quitte a courir, autant avoir quatre pattes plutôt que deux ! Ma forme animale se passa en un éclair, l'effet de l'adrénaline était bien là, mais même dans ce court temps, je ne me fis pas prier pour courir le plus rapidement possible. Et la course qui s'ensuivit se déroula dans une rue assez large, mais très fréquentée. Je me frayais un passage entre les foules, les devantures de magasins et les divers obstacles de la rue, mais j'osais même plus me retourner, j'étais presque certain que Tira me coursait, au moins elle, et j'avais absolument pas envie de retomber nez a nez avec elle.

[HS : Tira, tu peux soit continuer soit ne pas me suivre, dans le second cas, Elly "prendra" ta place.]

Fuir par la fenêtre... Tellement prévisible. Après tout, un chien attaque toujours un chat de la même façon, et il aurait été surpris d'observer plus d'inventivité. D'aucun auraient trouvé cela ridicule. Lui, pas seulement. S'échapper démontrait une chose : qu'il se sentai capable de le faire, et donc, par extension, qu'il le trouvait, lui, Aile Ténébreuse, seigneur de ce monde et de Zelphos, incapable de l'arrêter. Sans compter Tira. Il l'avait vu prendre son appui, il l'avait vu lorgner la fenêtre, et Tira aussi. Au moment où la bête avait bondi, il l'avaut vue, prête à le trancher en deux. Mais, même si il éprouvait lui aussi cette envie, et bien pire encore, il fallait réfléchir, et cette fuir lui donnait une bonne opportunité. Il tempéra Tira du regard, mais, sous le coup de l'énervement, la température baissa encore, et il vit une buée de condensation glacée se former lorsque Tira respirait.

Il laissa, à contrecœur, l'animal s'enfuir, mais il savait qu'il n'aurait aucun mal à le retrouver. Si seulement il savait que si il s'était enfui c'est uniquement parce qu'il l'avait laissé partir... Tel aveuglement le sidérait, et pareille présomption le mettait hors de lui.

« Poursuis le... Cet imbécile va nous mener aux rebelles sans même s'en rendre compte. Si grâce à ce chien nous découvrons une cellule rebelle, nous aurons gagné notre journée. Mais il se peut que cet IMMONDE ABRUTI NE SOIT PAS EN RELATIONS AVEC CES INSULTES VIVANTES A MON AUTORITE ! Dans ce cas là, si tu vois qu'il ne nous sert à rien, tu as le droit de faire de lui tout ce que tu souhaites. Et je sais que tu as l'imagination fertile. Tu as le droit d'employer tous les moyens possibles pour le poursuivre. Mais pour le moment, il convient de rattraper notre retard. »

Il s'approcha d'elle, et agrippa son bras fin. En temps normal il n'aurait pas apprécié ce contact, mais il était tellement hors de lui qu'il ne fit pas attention à cela. Le Roi Démon se changea alors en une espèce de fumée noire épaisse, et Tira, qu'il tenait fermement, le suivi dans cette transformation. Avec vitesse saisissante, ils sortirent tous deux par la fenêtre et remontèrent la piste de l'animal. Dans cette forme, Aile Ténébreuse ressentait tout le monde autour de lui, et, ayant intégré la signature olfactive, énergétique, et autre, de l'animal, il suivit sa trace sans difficulté. Tira devait ressentir tout cela sans comprendre ni interpréter, mais elle devait sans doute voir, dans le monde qui semblait être composé de noir, de nuances de gris et de flous, une espèce de grande piste orangée sur le sol : la trace de Grenaak, sur laquelle le Dieu Démon se concentrait. Il ressentait les âmes et les énergies des autres, voyait comme de légères lumières autour de lui. Au moins, grâce à cela, il savait, contrairement à ce que tout le monde pensait en son temps, que le siège de l'âme se trouvait dans la tête et non le cœur. Mais il n'en avait strictement rien à faire, ça ne l'intéressait pas. Du moins cela ne comptait pas pour le moment. Il savait que les âmes renfermaient pas mal d'énergie et il était sûr que cela pourrait être utilisé plus tard. Les âmes des mortels sont bien les propriétés des dieux, non ? Alors elles lui reviennent de droit.

Il ne mit que quelques secondes pour parcourir les quelques centaines de mètres que la bête avait parcouru, et durant ces courtes secondes, il avait réussi à ressentir en détail tout le monde qui l'entourait. Tira, qui partageait ces impressions, aurait sans doute la tête qui tournerai après cela. Mais elle aurait intérêt a vite se ressaisir : sa semi importance venait de son talent. Il ne fallait pas que cela lui fasse défaut si elle voulait garder son poste et ses faveurs.

Il la déposa sur un toit proche, lui faisant reprendre son apparence humaine immédiatement. Le choc ne fut pas délicat, mais qu'importe. Il se posa autour du chien. Oui, autour. Un écran de fumée noir se forma autour de lui, avant de se condenser pour former la silhouette puis le corps d'Aile Ténébreuse. Immédiatement après être apparu, il pris l'animal par le cou et le souleva, sans effort aucun, et, par une magie que lui seul possède, lui fit reprendre son apparence précédente. Le tenant ainsi à bout de bras sans difficulté, sa colère se réveilla, et, là encore, sans qu'il le veuille, la température chuta. Du givre se forma dans les poils de l'animal et toutes les rues alentour perdirent une vingtaine de degré, soudainement. La voix d'Aile Ténébreuse retenti alors, froide et acérée. il avait un mal fou à se retenir de lui briser son sale petit cou.

« On ne s'enfuit pas de chez moi, sauf si je le permet. Visiblement tu n'es pas assez intelligent pour savoir quel était le choix à faire. Je ne veux pas de ça dans mes armées. Tu voulais fuir ? Fuis donc. Je ne me salirai pas les mains en t'infligeant un châtiment que tu ne mérites même pas. Cours petit chien, cours. Je ne me chargerai pas de ta mort, mais Tira s'en fera un plaisir. Te laisser vivre seul, sans alliés, dans la peur est une chose bien plus plaisante que de t'ôter une vie qui n'a aucun sens, et dont, je suis sûr, au fond de toi, tu sens l'inutilité. Va donc et ne croise plus jamais ma route, animal. Tu n'es pas digne de ma haine. »

Il se fondit à nouveau en fumée et s'éclipsa, pour être sur le toit une fraction de seconde plus tard.

« Suis le Tira. Ne me déçoit pas. Si tu réussi, tu seras récompensée. Mais si tu échoues... Tu sais à quoi t'attendre. »

Tout s’était passé très vite, la vision d’Aile ténébreuse, son touché, la pathétique évasion de « l’Esprit de Dragon », la rage de mon maître qui me prit avec lui tel un nuage transportant une goutte de pluie. Je me souvenais d’une chose, le loup, qui s’était évadé, du moins, c’est ce qu’il pensait… J’étais prête à le tuer, dès le moment où Aile ténébreuse lui avait imposé son dilemme, mais étrangement, lorsque le loup commença à se déplacer, mon démon ne me fit aucun signe, comme s’il ne souhaitait pas que je l’arrête. D’abord sceptique face à cette attitude inhabituellement clémente de mon seigneur, je reprenais confiance, et m’insultais d’avoir osé penser à un relâchement de cruauté, lorsque ce dernier me rappelait que le fuyard avait de fortes chances de nous mener aux groupes de crétins qui se faisaient appelé « rebelles ».

Après cela, le trou noir, une migraine pas possible qui dura un peu moins d’une minute, de la fumée, une sorte d’aura, une trainée de poussière orange, puis le toit, sur lequel j’atterrissais sans trop savoir comment.

De ce perchoir je pouvais admirer Aile ténébreuse terrorisant le lycan, lui rappelant que fasse à sa grandeur, il n’était qu’un grain de sable, moins qu’un insecte, juste un misérable et minuscule grain de sable. Le voir me réconfortais, et m’aidais à récupérer l’usage de mes muscles, affaiblis par le voyage que ce dernier m’avait si généreusement offert. Moi qui pensais m’ennuyer ce jour-là, en moins d’une heure, j’avais eu le temps d’éliminer on ne sait combien d’idiots avides de gloire, de voir mon maître adoré, de me faire déplacé instantanément par lui, puis de me faire offrir une nouvelle mission qui promettait déjà d’innombrables réjouissances ! En effet, après avoir bien glacé le sang de ce chien galeux, Aile ténébreuse revenait vers moi, m’ordonnant de le suivre avec discrétion, afin de dénicher un nouveau terrier de ces rats de rebelles.

Je me cachais immédiatement sur le toit à proximité de ma cible, qui ne m’avait pas remarqué d’après le seigneur noir, attendant de voir s’il était véritablement en contact avec les rebelles, ou pas. Ma lame espérait plus que tout qu’il ne soit qu’un pauvre mercenaire, sans alliance avec ces résistants de seconde zone, ainsi, elle pourrait le trancher en petits morceaux, et je pourrais moi-même gouter à la chair lycane ! Mais je savais qu’il valait mieux découvrir une nouvelle cellule rebelle, dans l’intérêt de mon seigneur, c’était ce que ce perdant pouvait nous apporter de mieux…

"Que tu es égoïste Eisrine ! N’aimes-tu donc pas assez notre maître pour le faire passer avant ta faim gloutonne ? Je te rappelle qu’on sort tout juste de l’arène petite affamée", lançais-je alors tout doucement à ma lame si coquine.

C’est ce même moment que choisi ma cible pour entrer en mouvement, et je ne tardais pas à imiter ce comportement…

Alors que je fuyais du mieux que je pouvais, sur 3 appuis, j'avais bel et bien l’impression de ne pas être poursuivi, personne ne semblait réellement terrorisée par quelqu'un d'autre que moi. Je pris donc une voie plus sombre et beaucoup moins fréquentée.

J'avais échappé a cet infâme démon, j'en revenais pas.

Ça aurait pu être beaucoup plus difficile, plus compliqué, et pourtant non ! Ah ben ils ont fière allure maintenant, ces gros empotés de démons ! Ah les débiles, surtout le chef ! Il aurait pu me trouer cent fois la peau qu'il n'a même pas bougé un cil ! Ah les démons, c'te blague !

Je reprenais ma respiration, quelle course, n'empêche. J'étais un petit peu déçu, j'aurais cru qu'elle serait justifiée...

...Tiens, le temps se couvre, on dirait. Il y a comme moins de lumière tout a coup. Je levai les yeux, et un nuage noir descendit du ciel vers moi, puis me tourna autour. Peu aprés, une silhouette se dessina...Aile Ténébreuse !

Sans avoir eu le temps de réagir, il me prit par le cou et me renvoya sous forme hybride...Quoi ?! Mais non, ça se peut pas ![/i]

On ne s'enfuit pas de chez moi, sauf si je le permet. Visiblement tu n'es pas assez intelligent pour savoir quel était le choix à faire. Je ne veux pas de ça dans mes armées. Tu voulais fuir ? Fuis donc. Je ne me salirai pas les mains en t'infligeant un châtiment que tu ne mérites même pas. Cours petit chien, cours. Je ne me chargerai pas de ta mort, mais Tira s'en fera un plaisir. Te laisser vivre seul, sans alliés, dans la peur est une chose bien plus plaisante que de t'ôter une vie qui n'a aucun sens, et dont, je suis sûr, au fond de toi, tu sens l'inutilité. Va donc et ne croise plus jamais ma route, animal. Tu n'es pas digne de ma haine.

[/i]..J'avais presque envie de l'insulter, tellement il avait fini de m'énerver...

La température avait littéralement chutée pendant qu'il parlait, il avait transformé une nuit plutôt agréable en soirée dans l'empire des glaces !

Le froid, j'pourrais m'y faire, si seulement ma fourrure était plus garnie, là, comme je revenais de faestelia, j'avais comme qui dirait la tenue aérée, concue pour la chaleur, pas pour aller courir dans la toundra !

Il avait tellement usé de sa magie, qu'il arrivait a geler ma propre fourrure ! Il aurait voulu me geler sur place qu'il aurait pas fait mieux pourtant..

Mais il avait préféré laisser Tira s'en charger, pensant que j'étais seul...Andouille, va !

Il se retira donc, reprenant sa forme nébuleuse et revenant vers l'arène..Punaise que j'avais froid ! Il me fallait immédiatement un truc pour me réchauffer, sinon j'étais bon pour choper un rhume.

Pff, d'un autre côté, si c'était la seule chose qui me préoccupait...C'était clair comme de l'eau de roche maintenant, Aile Ténébreuse compte bien renvoyer dans les abysses tous les peuples qui ont vécu içi, les humains, les dragons, les lycans, Cathane.....Houla, j'm'égare...

Ce simple fait me scandalisait malgré tout, il ne pouvait pas faire ça sans qu'il ait au moins le temps de prendre un coup de pied bien placé...J'avais pas spécialement apprécié l'ancien régime, mais avec un givré pareil dans les affaires politiques, personne n'était réellement a l'abri, tout le monde serait détruit, a la fin, fallait arréter cette mascarade...

Mais si j'étais suivi, comme le prétendait le démon, il fallait que j'me change...

Et pourquoi faire ? Si j'étais seul, alors Tira n'aurait qu'a venir me voir, seulement elle ne m'aura pas deux fois, les bottes simples, c'est bon qu'une seule fois..

J'enlevai le givre de ma fourrure, histoire de faire mine de rien, et je repris la grande rue. Il m'a fallu dix bonnes minutes, trois rues et mon moral restant pour finalement trouver une taverne..."La pierre dure"...Bah dis donc, c'est d'un original...

La porte était pourtant de bonne qualité, et dèrrière se trouvait un établissement assez joli, et qui marchait bien, apparament, la majorité des tables étaient occupées, et il en était de même dans le comptoir.

Des humains s'y trouvaient, évidemment, mais aussi une table de vampires, et une table était prise pas trois elfes, ils devaient juste être de passage, leurs habits était plutôt ceux de voyageurs...

Le patron, par contre, valait le détour ! C'était un homme, quarante, cinquante ans, une bonhomie assez comique, et une moustache longue a tel point qu'elle dépassait du visage...

Je m'installai au comptoir, la mine un peu sombre, en repensant aux atrocités qu'avait débité l'archidémon, et l'inconscience des habitants de la ville...C'était certain maintenant, je ne savais pas si j'aurais ce que je veux, mais je ne peux pas laisser faire un tel monstre aprés avoir entendu ses motivations.[/i]

Que puis-je vous servir ?

...J'étais tellement dans mes pensées que j'ai pas vu l'aubergiste arriver..

je secouai ma tête, comme pour chasser mes pensées, et je lui dis en essayant de ne pas claquer des dents :

Un grog, et vite, avant que je prenne froid...

Ni une ni deux, il avait servi ladite boisson, encore plus vite que je ne l'espérais. Dingue.

Allez, cul sec !

Raah la chaleur....

ça m'avait remis sur pied !

Aubergiste !

Le parton revint vers moi, roulant sa fameuse moustache en pointe, comme pour vérifier qu'elle était toujours bien faite.

Oui ?

Je vais prendre une chambre pour la nuit, par contre, j'aimerais payer plus tard ma consommation et la chambre, j'attends quelqu'un. C'est gênant ?

Pour la chambre non, pour la boisson, je veux bien, mais ne sortez pas d'içi.

Puis il repartit, on le demandait déja ailleurs...Sympa quand même !

Cela étant réglé, je me tournai vers la porte d'entrée, les coudes gentiment posés sur le comptoir. J'attendais Tira, si j'étais réellement suivi, elle pourrait venir içi pour voir ce que je faisais, c'était bien plus sur que de me laisser dans ce bâtiment vadrouiller et parler aux personnes a l'intérieur...

Une nuit banale, a parcourir les ville sans but réel, sans l’Ordre pour le guider, Tyrias traversait le pays de long en large, en quête de personnes a aider.
De temps a autre, il traitait avec la Rébellion, ces derniers ayant souvent plus besoins de soutien moral que d’aide physique : vivre chaque jour dans la peur ce n’est conseillé si l’on souhaite avoir une bonne santé mentale.
Récemment il lui avait demander de rechercher pour eux de nouvelles recrues, Tyrias avait au début refusé, il chercherait d’abord a redonner souffle a l’Ordre d’Emeraude avant de s’occuper des affaires de la rébellion, puis finalement, devant l’insistance de son contact et devant son air désespéré, il avait lâcher un : « je vais voir ce que je peux faire »

Mais enfin, ce soir il n’y avait rien de bien spécial a faire, il était rentré dans Sen’Tsura, simplement parce qu’ici, on ne le chercherait pas : qu’irait faire un Chapelain se battant pour le bien dans la capitale du seigneur démon ?
Et donc le voilà, marchant au hasard dans les rues, malgré l’heure tardive, la ville reste bien animée, et voir tout ces visages pour la plupart souriants (merci la bière !) réchauffait le cœur du géant, même si bien des gens lui jetaient des regards craintifs avant de s’écarter prestement de son passage, et pour cause : sa corpulence et son énorme armure avait de quoi intimider.

Ses pas le menèrent à l’ écart des grandes avenues, dans une petite ruelle moins fréquentées que les autres, alors qu’il se dirigeait nonchalamment vers une auberge, il vît de petits nuages de buée se formait lorsqu’il expirait, regardant autour de lui il s’aperçût que sa surprise était partagée par bien des personnes, les gens se regardait d’un air ahuri en se frictionnant le corps.
Il décidât (comme la plupart des badauds) que le moment était venu de se trouver un coin chaud, et marchât d’un pas décidé vers l’auberge… Laquelle était fermée.

Jurant entre ses dents il reprît son chemin au petit bonheur la chance, espérant trouver un nouveau débit de boisson avant de se transformer en glace au Chapelain.
Après une vingtaine de minutes de pérégrination infructueuses il finît par trouver une enseigne branlante dans une ruelle perdue, « la pierre dure » ; Tyrias, qui ne débordait pourtant pas d’imagination, aurait pût trouver un nom plus original… Mais enfin bref, il n’allait pas rester paumé dehors juste parce que le nom de l’auberge ne lui revenait pas.

Il poussât porte et passât a l’intérieur.
La première fois qu’il était rentré dans une auberge en temps que Chevalier, il avait été surpris des regards qu’on lui avait lancés : de par sa corpulence et son armure ouvragée, il attirait beaucoup l’attention, et pour ainsi dire, il avait parfaitement la tête d’un recruteur de la rébellion.
Ce qui en soit n’était pas vraiment une bonne chose lorsqu’on se trouvait dans la capitale du démon.

Il se déplaçât avec quelques difficultés a travers les bancs de bois, sa lourde armure cognant le dos de l’un, son pavois raclant la jambe d’un autre, finalement il parvint à trouver une table a laquelle il restait une place : Un Lycan y était installé, et… Sa fourrure était gelée !
Il avait fait frais pendant quelques instants cette nuit, mais certainement pas assez pour faire cristalliser la fourrure de cet homme !

Il s’effondrât plus qu’il ne s’assît, faisant gémir la chaise sous son poids. Il posât son marteau de guerre a coté de lui, et hélât le tavernier, lequel apparût a coté de lui de manière presque surnaturelle.
-« Une assiette de daube, une grande assiette, et un pichet de cidre, un grand pichet »

Le petit moustachu disparu aussi prestement qu’il était apparût, emportant avec lui la commande du géant en armure.

Prenant ses aises, Tyrias balayât la pièce du regard, aucun doute on était bien a Sen’tsura, les clients de l’auberge avaient tous des têtes patibulaires, beaucoup arboraient de nombreuses cicatrices, des armes, beaucoup d’armes, et très peu d’honneur.
Soupirant devant aussi peu de valeur, il s’enfonçât autant qui pût dans sa chaise (soit très peu), et posât ses yeux sur son voisin.
Finalement il y avait peut être quelque chose à tirer de celui là.
Il se penchât quelque peu vers l'homme loup en plantant ses yeux noisette dans ceux du Lycan, et d'une voix basse lui dît :

-« Vous recherchez quelque chose peut être ? Un lieu ou une personne qui pourrait vous rendre utile ? »

D’accord c’était vague, mais il valait mieux l’être lorsqu’on recrute sur le territoire de l’ennemi !

[HRP : Sur demande de Tira, le RP se passera qu'entre toi et moi Tyrias, elle postera que lorsqu'on sortira de la taverne.]

Pendant un long moment, personne n'entra dans la taverne, hormis quelques badauds a peine armés, mais pas de folle du cerceau, c'était assez rassurant...

Taverner !

Il revint vers moi rapidement, comme a son habitude, apparament...

Une bière.

Le patron répondit par hochement de tête et fila préparer les commandes des gens. De mon côté, je commençais a croire que je n'étais pas suivi, qu'Aile Ténébreuse avait bluffé, simplement. Je me mis donc a une table, dans un coin de l'établissement, pour aller siroter ma bière en me remémorant ce que je pouvais bien faire...

Déja, Cathane m'attendant au Drayame, dans un village qu'apparament elle connaît bien. C'est une possibilité, je pouvais me cacher, attendre que ça se tasse par içi, ou alors je retournerai dans la contrée du Feu pour reprendre le boulot..

Quoique, on avait prévu de fonder une meute...Raah ouais, c'était pas évident, fallait du temps ! Et puis le Drayame officiellement, c'est sous le joug d'Aile Ténébreuse.

J'pouvais demander aux lycans de la meute de m'aider a combattre Aile Ténébreuse....Mh...Si parmi les lycans, on n'a pas de magiciens, c'était peu probable d'avoir une chance de le battre, et puis Cathane n'apprécierait pas forcément cela, on l'a créé ensemble, je ne pouvais pas faire ce que je veux de la future meute sans son accord.

Il y a les rebelles et Selian, l'empire des glaçes, les deux sont les seules organisations qui peuvent encore s'opposer au régime d'Aile Ténébreuse...Mais c'était pas simple : Les rebelles se terrent dans un trou que seuls les rebelles connaissent, quant a l'empire des glaçes, ils ne font absolument pas confiance aux mercenaires...Ils sont frileux des mercenaires, en quelque sorte, il n'en acceptent pas dans leur garde.

Ouh ! le joli jeu de mots ! ça valait la peine d'être relevé, tiens...

Le patron me servit ma bière, je commençais a la boire, tranquillement, lorsqu'un homme qui valait la peine, lui aussi, d'être mis en évidence, fit son entrée dans l'auberge.

Pour un humain, il était vachement surdimensionné, même s'il avait une armure, il avait des proportions qui dépassaient même les spécimens peu communs de son éspèce ! Et encore, s'il n'y avait que cela, cela ne m'aurait pas plus surpris que cela, c'était son armure qui était encore plus étrange. Elle ressemblait a un ancien ordre, une de celles qui existaient avant l'attaque du démon. J'me souviens vaguement de cet ordre, parce que quand j'étais encore un gosse, ces chevaliers étaient venus a Faestelia, j'me souviens plus exactement pourquoi, mais ces gars-la savaient manier leur épée correctement.

Aujourd'hui, cet ordre de chevalerie existerait encore ? Par les temps qui courent ? Complètement dingue. Ce chevalier portait tout ce qui était antagoniste aux symbôles du démon. De la couleur, jusqu'aux ailes de son casque, qui faisaient penser a des ailes d'ange.

Si le roi paye encore pour garder cet ordre tel qu'il est, c'est soit une énorme moquerie envers l'archidémon, soit un masque pour faire office d'illusion auprés de la population, sous-entendant "ne craignez pas les démons, parce qu'ils ne nous veulent pas de mal, voyez, les chevaliers qui viennent prélever vos impôts ont toujours la même tronche, et portent la même armure qu'avant.

Pathétique.

L'homme s'installa a la même table que moi, aprés avoir justement passé une commande au patron. C'était assez comique, le gars en armure devait bien faire deux têtes de plus que le patron, qui, même s'il n'était pas petit, avait l'air a côté de lui d'un véritable nain. Manquait plus que la barbe.

Je bus une gorgée de ma cervoise, décidément, c'était une bonne adresse içi, tout avait l'air meilleur....Bref, la journée semblait se terminer maintenant, lorsque le colosse se posta devant moi.

Il me demandait si je recherchais quelque chose, un lieu, ou une personne qui pourrait...me rendre utile ?!

Une question un peu tordue quand même ! Si je voulais me rendre utile, a ce moment, j'irais voir pour un boulot, mais la, je voulais simplement récupérer...

Quoique, si, justement, l'ordre de chevalerie était encore maintenu par le royaume, alors le démon a appelé les gardes pour m'arrêter.

C'était étrange pourtant, encore une fois, si c'était vraiment le cas, ils n'auraient pas pris de gants, ils seraient entrés en force, et auraient tenté de me mettre aux fers.

Mh...ya un truc qui n'allait pas dans la scène !

Possible, mais si vous recrutez pour le roi, je ne suis pas intéréssé. J'ai déja vu les offres. Si vous cherchez aussi a me faire enfermer sachez que je vends trés cher ma peau. Dans d'autres cas, je vous écoute.

J'en avais légèrement marre de cette journée, trés légèrement. Ma seule hâte était d'aller dormir et aprés, retourner vers le Drayame. Fini ces inepties a aller vers les factions, c'était plus simple de faire des contrats.