Au milieu des étendues qui lui rappelaient tant son enfance, Bordeau aurait du être calme et nostalgique, mais aux oreilles attentives, le martellement de ses talons sur le sol rocailleux, laissait entendre un tout autre sentiment.

Pourtant c'était elle qui avait demander à rencontrer les nains pour parler de cette affaire de stratium, un métal qui visiblement valait grandement la peine de s'y intéresser. Elle avait entendu tout et son contraire à propos de cela, mais la Conchas était sûre d'une chose. Les nains allaient sans doute en profiter pour essayer d'asseoir un certain pouvoir sur Terra, et cette éventualité lui était insupportable.
L'archevêque de Zelphos avait donc laissait entendre qu'elle souhaitait faire une visite de routine de la plus grande exploitation de minerai de Sola, et elle était ainsi sûre que les nains saurait ce qu'elle avait derrière la tête, et réagirait en conséquence, en lui envoyant la personne adéquate. Leur chef dans le meilleur des cas, après tout elle n'était plus n'importe qui! Ces nabots avait tout intérêt à le savoir.


Les nains, à ces yeux, sans doute l'une des plus horrible créature à avoir infligé son existence à ce monde, après les vers des sables et les sangsues géante...
Abjectes petites choses vaguement humanoïde, dépourvue de la moindre grâce et à l'égo aussi surdimensionné que leur taille est ridicule.
Comment ne pas les comparer à ses petits chiens hargneux qui vous casse davantage les bonbons que les gros, passant leur temps à grogner et brailler et qui pouvez rester mordre le fessier d'un gros animal et y rester pendu jusqu'à ce que mort s'en suive... Oui c'était une bonne comparaison.

Cette hargne n'était pas infondée. La guerre que les nains avaient livrée à son peuple en sous nombre, les considérant pas mieux que de la vermine, avait emplie son cœur d'une noirceur toute particulière à son égard. Oh cela ne voulait pas dire qu'elle ne reconnaissait pas leur force au combat. Au contraire, elle savait peut-être mieux que quiconque, que justement comme avec les petits chiens, il ne fallait pas sous-estimer la puissance du petit peuple de la Montagne.

Un sourire mauvais habilla le visage de Bordeau au souvenir de ses batailles où elle avait mis à mort nombres d'entre les nabots à grosse hache.
Mais aujourd'hui il n'était pas question de tailler dans leur chair, peu importe sa soif de sang.
Non, en ce jour, il fallait gentiment rappeler au peuple des montagne son alliance avec l'empire, et que par conséquent, le commerce de ce métal providentiel devait rester exclusivement entre les deux alliés.

Hors de question de voir un de ses fanatique de la déesse des limbes trainer autour des mines, et encore moins de voir les nabots s'accoquiner avec ces déchets des glaces. Si cela devait arriver, les nains signaient une déclaration de guerre, et métal enchantée ou pas, l'empire marcherait sur les montagne et ne laisserait derrière lui qu'un champ de cadavre aux charmantes armures.

Cette éventualité lui plairait presque... Cela lui donnerait une raison de leur cogner dessus.

Tirée de ses pensées par le cri strident d'un gros rapace, elle jeta un œil à son acolyte, Chioné Féral. Une créature intéressante, Bordeau ne l'avait pas choisi au hasard. Non seulement avait-elle visiblement un tantinet d'expérience avec les mines - ou les grottes, Bordeau ne s'en souvenait plus - mais elle était également magicienne, une qualité qui faisait grand défaut à Bordeau, qui n'y entendait absolument rien dans ce domaine.
Pour finir, et plus encore que tout le reste, elle aimait l'idée que la magie de la jeune femme soient guidée avant tout par ses émotions. Bordeau se battait au grès des siennes, et encore aujourd'hui nombre de Sen'Tsurien l'appelaient la danseuse macabre. Cela leur faisait un gros point commun après tout.

Bordeau avait d'ailleurs expliquer cela à la femme aux cheveux d'argent, après avoir vu sa surprise quand elle lui avait demander d'être sa gardienne durant cette épopée.
-Notre calèche ne pouvait pas nous déposer plus loin, mais cette petite marche est plutôt revigorante... Regarde, j’aperçois déjà l'entrée de la mine... Huuuum, j'imaginais ça moins... Enfin plus... Ouais, bon ça fait très nain quoi, brut de décoffrage.
Elle marqua un temps d'arrêt et regarda autour d'elle.
-J'avais précisé par courrier scellé et remis en main propre que nous arriverions le 13 Telniss au matin... Mais je ne vois personne! S'ils nous ont oublié, foi de Concha, la diplomatie ne sera plus à l'ordre du jour!

Ainsi donc, Chioné allait visiter Sola. Voir le royaume des Nains, ou du moins une petite partie. Elle avait été surprise, alors qu'elle revenait d'une escapade dans ces mêmes Montagnes pour y trouver le matériau nécessaire à sa dague, d'apprendre que l'Archevêque de Zelphos, Bordeau, lui demandait de l'accompagner pour une visite officielle. Pourquoi elle ? Elle n'était qu'une semi-démone, au pouvoir légèrement incontrôlable, et pourtant...

Elle avait accepté avec plaisir, et avait eu ainsi une réponse à sa question : elle avait été choisie parce qu'elle revenait d'une expédition dans une grotte, parce qu'elle était élémentale - et non magicienne, mais Chioné n'avait pas eu le cœur de reprendre l'Archevêque aux yeux et aux cheveux rouges comme le feu - et parce que sa magie était très liée à ses émotions. Un peu comme Bordeau.

Le 13 du mois de Telniss, les deux jeunes femmes étaient arrivées à Sola et attendaient donc plus ou moins patiemment, alors qu'elles marchaient pour se rendre à une des mines. Bordeau déclara :

Notre calèche ne pouvait pas nous déposer plus loin, mais cette petite marche est plutôt revigorante... Regarde, j’aperçois déjà l'entrée de la mine... Huuuum, j'imaginais ça moins... Enfin plus... Ouais, bon ça fait très nain quoi, brut de décoffrage.

Chioné sourit et s'arrêta en même temps que sa compagne ; l'Archevêque regarda autour d'elle :

J'avais précisé par courrier scellé et remis en main propre que nous arriverions le 13 Telniss au matin... Mais je ne vois personne! S'ils nous ont oublié, foi de Concha, la diplomatie ne sera plus à l'ordre du jour!

Houlà... La demoiselle Féral n'aurait pas aimé être à la place du nain qui devait les rejoindre... Elle s'approcha de Bordeau et s'autorisa à lui répondre d'une voix douce :

Je crois qu'ils t'ont entendue, j'en vois un groupe qui s'approche. Lentement, mais sûrement.

En effet, un groupe de cinq nains sortit de la mine, tous vêtus d'armures et armés jusqu'aux dents. Chioné était ravie de voir que la confiance régnait, chez les nains...

Le petit groupe attendait nerveusement l’arrivée des émissaires impériaux. Bien à l’abri dans la salle de commandement de la mine de Stratium, Alaric ne cessait de discuter avec ses plus proches conseillers des éventualités auxquelles il fallait être paré. Le fait que l’Empire ait découvert l’emplacement de cette mine, information pourtant très secrète, était déjà surprenant. Tout était possible, dans l’esprit du Duc-Directeur, y compris le petit groupe d’assaut venu éliminer les pontes du Conglomérat tout en prenant le contrôle de la mine.

Les installations étaient en permanence protégées par un régiment de choc des Nains, ainsi que par un imposant Fauche-Dragon au sommet. Toutefois, face à la menace, Alaric avait mobilisé en toute hâte Rägmor, et un détachement de sa Deuxième Armée de la Montagne. En cas d’attaque des forces d’élite de l’Empire, il leur faudrait au moins ça pour repousser l’offensive.

La nervosité était déjà palpable à Cœur-de-Granite, à l’autre bout des Montagnes. Lorsque la population avait vu les centaines de soldats Nains s’engager dans la Voie Royale, elle s’était légitimement inquiétée. Non pas qu’une attaque souterraine contre la capitale du Conglomérat soit à craindre : De nombreux pièges avaient été mis en place, et les Nains pouvaient faire s’effondrer l’immense galerie minière pour stopper toute invasion.

Cependant, l’éventualité de perdre la mine de Stratium était dans tous les esprits. Certes, les Nains avaient déjà amassé une grande quantité de minéraux bruts, et d’équipements de guerre, mais sans approvisionnement constant, ils perdraient leur principal atout. Sans compter que Sola était en dehors de portée des forces d’intervention rapide des Nains, et il faudrait au minimum plusieurs jours pour qu’une armée de renforts atteigne la mine par la surface.

De plus, les plans d’Alaric allaient bientôt aboutir, et tant que le Titan n’était pas opérationnel, il redoutait encore tout conflit ouvert contre l’Empire. Il lui fallait temporiser. Ce qui ne devrait pas être trop difficile, les impériaux sachant –normalement- qu’ils avaient bien plus à perdre qu’à gagner en s’attaquant frontalement aux Nains. Mais les Démons étaient parfois imprévisibles…

Lorsque ses éclaireurs lui rapportèrent que seule une poignée d’impériaux approchaient, il mit ses troupes en alerte et partit à leur rencontre avec ses douze Brise-Acier, ainsi que Rägmor, le légendaire Giguêtre. En tenue de guerre, recouvert d’une imposante armure d’or, son objectif était clairement d’impressionner dès le départ. Arrivé à dix mètres des impériaux, il planta théâtralement sa hache de commandement dans le sol, tandis que les Brise-Acier se déployaient devant lui en un mur impénétrable.

- Émissaires de l’Empire ! Vous êtes ici sur un territoire sous l’autorité du Conglomérat, et interdit à toute présence extérieure. Comment vous avez appris la localisation de cet endroit, je l’ignore, mais vous n’avez rien à faire ici. Si vous souhaitez mener une discussion commerciale dans de bonne condition, je vous propose de nous retrouver à Cœur-de-Granite ou à Tilamus, où des installations adaptées aux négociations sont disponibles.

- Émissaires de l’Empire ! Vous êtes ici sur un territoire sous l’autorité du Conglomérat, et interdit à toute présence extérieure. Comment vous avez appris la localisation de cet endroit, je l’ignore, mais vous n’avez rien à faire ici. Si vous souhaitez mener une discussion commerciale dans de bonne condition, je vous propose de nous retrouver à Cœur-de-Granite ou à Tilamus, où des installations adaptées aux négociations sont disponibles.

-Qu'est-ce que c'est encore que ces conneries... Dit-elle en se tournant vers sa gardienne, ils se foutent de ma gueule là, ils me prennent pour une dinde c'est ça! Une pucelle qu'on peut effrayer avec deux trois abrutis en armure brillante?
Elle fumait presque par les oreilles et ses dents serrés grinçaient violemment, sans aucun doute avaient-ils entendu sa complainte mais c'était le cadet de ses soucis.

-Peuple qui creuse sous la montagne, seriez-vous tous illettrés? Emprunt d'une débilité profonde et incurable peut-être? Vous pensez avoir à faire à un péon sans nom qui accompli une obscure mission diplomatique? Ouvrez grand vos oreilles que je vous rappelle la situation!
Je suis Bordeau, grande archevêque de Zelphos, et il y a des semaines déjà que mes messagers vous ont portés une missive en main propre vous annonçant ma venue officielle, avec le sceau du saint empire!
Elle s'était redressée, désignant sa propre poitrine, le dos droit, presque arqué en arrière de dédain, le menton haut, les yeux luisants. Ses formes félines accentuées par la colère, affirmant pourquoi on l'avait choisi à ce poste, elle correspondait bien à l'image que l'on voulait d'une prêtresse démoniaque, impitoyable et superbe.

-De plus, j'ai bien annoncé que je me présenterais seule, avec une gardienne à la rigueur, et vous, voilà que vous débarquez avec votre petite armée. Qui pensez-vous impressionnez? Moi, la danseuse macabre, avec vos pitoyables porte-armure dépoussiérés pour l'occasion? Avez vous peur de deux femmes seules nains? Ou peut-être bien que vous avez laissez votre honneur dans la mine, et vous souhaiteriez que je vous laisse aller le chercher?

Cette accueil était un piétinement pur et simple du traité d'alliance qu'ILS avaient signé lorsque l'empire à instauré son pouvoir divin dans l'ensemble du monde. Ah les chiens, maintenant qu'ils avaient quelque chose de vaguement puissant, ils voulaient revenir sur leur parole, rein d'étonnant venant de leur part...

-Et au cas ou vous n'auriez pas remarqué, crétinerie oblige, je suis une Conchas, ces montagnes, j'y suis nés et j'y ai grandi! Oh je sais bien ce que les nains pensent de mon peuple, néanmoins pour des chasseurs tel que nous, l'emplacement des mines est aussi évident, que le terriers des rats se dévoilent aux serpents.

Les bras croisés, les yeux rougeoyant de colère, Bordeau cru faire un massacre, sale petite peuple de la boue, comment osaient-ils! Maintenant c'est sûr avec leur stratium il n'y avait aucun doute qu'ils osez tenté de supplanter l'armée du Dieu démoniaque! Blasphème!
-Dois-je rentrer à Sen'tsura et annoncer sur l'heure que depuis leur nouvelle trouvaille, les nains ont l'intention de trahir l'empire? Vous m'en verrez extatique, je n'ai jamais eu confiance en votre peuple. Je savais bien qu'à la première occasion vous reviendriez sur votre parole! J'espère que vous avez une explication digne de foi, car la colère d'une archevêque n'est pas à prendre à la légère! Où est ma missive et qu'en avez-vous fait, vous vous êtes torché avec derrière un rocher?

Elle se tourna vers sa gardienne, cherchant dans ses yeux ce qu'elle devait faire, en égorger un pour l'exemple ou bien? Non ce n'était sans doute pas la meilleur chose à faire, mais si elle n'avait pas sur le champ un semblant d'excuse, c'était clair et net, elle revenait avec une armée d'invocateur démoniaque, et elle faisait tout cramé.
-Interdit aux présences extérieurs mes fesses, siffla-t-elle, ils ont signé un traité avec nous ou bien? Le Dieu démon est chez lui partout, Terra est sienne!

Alaric resta un instant le souffle coupé devant la démone. Il avait du mal à réaliser ce qu'elle était en train de dire. Jamais n’avait-il eut affaire aussi directement à l’arrogance de l’Empire. Il était aisé de croire que cette « Bordeau » s’adressait au maire d’un village elfique quelconque. Inconcevable. Sa première réaction fut de tourner légèrement la tête vers Rägmor, tandis que la femme continuait ses jérémiades.

- Je croyais que l’Archevêque de Zelphos était un homme.

Cette phrase avait autant valeur d’affirmation que de témoin de sa profonde surprise. Non pas qu’il se soit jamais intéressé à la religion païenne qui avait été installée dans l’Empire d’Aile-Ténébreuse, mais il était certain que l’Archevêque était un vieil homme, magicien lui semblait-il. Qu’importait. Le sceau qu’il avait reçu était véritable, aussi ne douta-t-il qu’une demi-seconde d’avoir affaire à un officiel de l’Empire.

Il continua d’écouter sans broncher la démone, bouillonnant intérieurement sans rien dire. Ce n’est que lorsqu’elle déclina sa nature de Conchas qu’il ne put s’empêcher de cracher par terre, imité spontanément par d’autres Nains, tandis que certains toussèrent des jurons en Khazalid. Il profita de ce temps pour réfléchir à sa réaction. Fin négociateur, Alaric aurait certainement courbé l’échine si jamais il craignait vraiment une invasion de l’Empire. Mais en l’occurrence, il savait pertinemment qu’Aile-Ténébreuse ne se risquerait pas à attaquer de front la Montagne. Ce serait bien trop risqué, pour des bénéfices minimes.

Lorsque la démone eut terminé son discours, Alaric se tourna à nouveau vers Rägmor, sauf qu’il ne chuchotait plus du tout. Il avait compris à qui il avait affaire, et ne comptait pas se gêner. L’arrêter et la faire exécuter aurait été un casus belli, mais hors de question de se laisser insulter comme une vulgaire colonie. Faire venir une Conchas pour discuter avec Alaric était un affront que ce dernier était prêt à pardonner, difficilement. Mais là, elle dépassait toutes les bornes.

- L’Empire est tombé bien bas, s’il en est à recruter des chiennes pour venir aboyer hystériquement à nos portes en pensant nous effrayer.

Après sa petite plaisanterie lancée à Rägmor, qui provoqua le rire chez plusieurs des Nains, il avança de trois pas, se retrouva juste entre deux boucliers colossaux des Brise-Acier. Il ne fallait pas prendre de risque. Même si l’Empire n’était apparemment pas venu prendre la mine, le risque d’assassinat était toujours réel, surtout venant d’une race aussi vile que celle des Conchas. Et une boule de feu est si vite lancée qu’il valait mieux mettre sa vie dans les excellents réflexes de son escorte d’élite. Surtout qu’il n’allait pas être tendre avec cette Archevêque.

- Vous dites être surprise de mon escorte, Dame Bordeau ? Connaissant votre race, cela ne me surprend guère que vous soyez trop limitée intellectuellement pour comprendre que mon escorte n’avait que pour seul but de me protéger, et non de vous intimider. Je me permets humblement de rappeler que c’est VOUS qui vous présentez sans invitation dans l’un des endroits les plus secrets et protégé de la Montagne.

Il sentit la moutarde lui monter au nez. Il n’était assurément pas de bon ton d’avoir une archevêque comme ennemie, mais si elle se comportait toujours ainsi, nul doute que ses pairs, et surtout Aile-Ténébreuse sauraient qu’elle a joué avec le feu pour s’attirer pareils réponses. Il y a trois ans de cela, la Montagne se serait peut-être soumise aux caprices des envoyés de l’Empire. Mais le rapport de force avait évolué. Et certains démons étaient trop bornés pour l’admettre.

- Je suis stupéfait qu’une créature aussi inférieure soit parvenue au poste d’Archevêque de Zelphos. J’avais cru comprendre que les officiers de l’Empereur étaient choisis pour leurs qualités et leurs talents, et non pour leurs grande bouche. Qu’importe. Je me fiche de savoir sous combien de bureau vous avez dû passer pour obtenir un titre d’autorité dont vous abusez, mais votre pathétique tentative d’intimidation ne fonctionnera pas, Bordeau.

Qu’elle aille donc pleurnicher dans les draps d’Aile-Ténébreuse, si cela lui chantait. Alaric s’en moquait éperdument. La relation entre le Conglomérat et l’Empire était basée sur le simple principe du gagnant-gagnant. Le Forge-Montagne était prêt à de nombreuses concessions pour maintenir son partenariat avec l’immense marché commercial des impériaux. Mais il savait que les Démons respectaient la force, et il était inenvisageable pour lui de baisser la tête face à la première Conchas beuglante venue.

- Les peuples de la Montagne ont toujours respecté leur traité d’alliance avec l’Empire. Si vous souhaitez négocier de nouveaux points à ce contrat, comme je vous l’ai dit, faites venir un diplomate ou un haut-gradé de l’Empire à Cœur-de-Granite, et c’est avec plaisir que je prendrai place à la table des négociations.

Alaric ne s’énervait presque jamais. A vrai dire, si son visage commençait à rougir, son énervement n’obscurcirait pas encore trop son jugement. Cependant, il ne put se retenir face à cette Bordeau. Son ignorance flagrante des règles les plus évidentes de la diplomatie, voire des relations sociales, était tout simplement intolérable.

- Cela fait bientôt un an que notre « nouvelle » trouvaille est vendue à l’Empire. Vous êtes donc un peu en retard. Je ne vous en veux pas de venir si mal informée, cependant. J’imagine aisément que vous étiez bien trop occupée à vous faire secouer dans un coin sombre du palais de l’Empereur pour pouvoir lire les rapports concernant les relations commerciales entre la Montagne et l’Empire.

HRP: Je réponds ici parce que je pense que c'est important mais please attendez que ju réponde avant de répondre tout de suite la prochaine fois... C'pas gentil de piquer son tour quoi. (Sauf si elle vous l'as demandé bien sûr). Je prévient, il y a beaucoup de dialogue, mais ce RP oblige.

Bordeau écouta les nains avec un sourire grandissant à chaque parole, faite ce que je dis pas ce que je fais, elle n'avait pas été un modèle certes, mais les nains semblaient rivaliser d'inventivité pour se montrer grossier. Bordeau s'accorda sur un petit applaudissement.
-Pas mal, pas mal, il faut le vouloir pour aller jusqu'à insulter un Dieu qui a conquis Terra en moins de temps qu'il le faut pour le dire, et cela devant l'une de ces archevêques en plus!
Dites-moi quand vous avez signer ce traiter d'alliance pour sauver vos fesses à l'époque, vous espériez que personne ne vous demande jamais de compte ou de courbette. Si c'était aussi simple, je ferais signer ce genre de document à tout les emmerdeurs également... Maiiis non, ce n'est pas aussi simple la vie, désolée!
Et puis mon cher ennemi racial, pour rester dans les charmante métaphore canine, je n'aurais pas besoin d'aboyer, si vous ne me marchiez pas sur la queue. Votre accueil était une pure provocation. On vous annonce que l'archevêque viens vous voir, et vous que faites-vous, vous ignorez jusqu'à de qui il s'agit? Si on se moque de moi j'estime que j'ai tout les droit de me moquez de vous! C'est un manque de respect criant envers l'empire, n'essayait même pas de le nier.

Son regard accusateur montrait tout les efforts qu'elle faisait pour se contrôler. Elle avait fait de gros effort depuis qu'elle pratiquait le sermon tout les jour, et adressa une petite prière mentale au Dieu Démon. Qu'il puissent lui donner la force de continuer.
-Critiquer les démons c'est bien risible quand on est pas capable de faire mieux. Les Conchas n'ont pas attaquer les nains en premier, nous somme des chasseurs de gros gibiers, des guerriers nomades mais pas des mineurs, pourtant vous avez décidé que des enfants de Nayris ne méritait pas de vivre sur "votre" territoire... Est-ce cela votre honneur? Votre respect d'autrui? Qui ne vous en voudrait pas après un tel comportement?
Pourtant MON Dieu, dont vous osez vous moquez alors que vous n'avez pas une once de gloire divine, voit plus loin que l'apparence, le rang ou l'espèce, et il a su choisir une voix dans laquelle tout les démons se reconnaîtraient.
Après tout, chacun d'entre nous à déjà été chasser par des humanoïde qui se croyait d'une origine plus nobles... Tout comme les nains l'ont fait avec mon peuple. Donc ne me parler pas du respect avec autrui.

La Concha se tourna ensuite vers le chien du nain, un homme qui se prenait clairement pour ce qu'il n'était pas. Elle se permit un petit gloussement. Mais inspira grandement pour se calmer. Ne pas se laisser atteindre par les moqueries d'un rat, que Nayris elle-même n'a pas voulu dans son antre.

-Je ne me souviens pas de vous... J'ai combattu mainte et mainte fois dans l'arène et votre tête ne me revient pas. Si "mère Nayris" vous as redonné une vie, nous avons plus en commun que vous le pensez alors... Si vous me traitez de chienne vous ternissez donc votre propre image. On dit que la déesse enfant n'est pas tendre avec ces jouets, je suis sûre qu'elle vous à laisser un cadeau dont elle seule à le secret. C'est cet humour macabre qui me fait penser que ceux qui veulent son retour parmi les vivants sont fous à lier.

La féline lui offrit un regard compatissant:
-Et je suis navrée, je crains de devoir oublier ton visage dès que je serais rentrée dans mon temple, car voyez-vous, ma secte pathétique, officie au grand jour dans des temples immenses, en tant que grande prêtresse je vois des milliers de visages à chaque fois.
Est-ce le cas de ceux qui se terrent entre les zombies pour leur messes noires? Comment pouvez-vous simplement faire la comparaison. Je ne sacrifie pas de jeune vierge moi. J'essaye d'aider ceux qui ont perdu leur voie et je tranche à travers les menteurs. Ceux qui préconisent qu'il est honorable de tuer quelqu'un parce que ces yeux sont rouges, ou que seuls les enfants de Yehadiel ont le droit au salut divin. Tu crois que mon maître aurait mieux fait de choisir une pucelle sous un grand manteau blanc qui préconise l'amour à tout bout de champ? Je n'aurais pas été archevêque vous vous auriez tenté de m'égorger sans autre motif que ma race.

Elle joint ses mains et entrelaça ses doigts, elle le faisait beaucoup quand elle priait en public d'ailleurs. Mais ici ce n'était pas la question.
-Il n'y a pas de telle chose sur notre Terre que l'honneur et le respect. Ce sont des chose qui se gagne et son plus qu’illusoire. Ose me dire que d'autre que les nains ont votre sympathie. C'est le même principe que la "justice" avec laquelle tout le monde me casse les bonbons. Elle change d’apparence en fonction de qui en parle. Est-il juste de souhaiter le retour de mère Nayris, celle qui ne souhaite que la destruction. Est-il juste de tuer une créature qu'elle à engendrer dans ce but? Est-il honorable de trancher la tête d'un ennemi, ou bien est-ce là un acte lâche parce qu'il avait une famille qui en sera désormais privé? Tout cela n'est que philosophie fantasque. Perte de temps sur laquelle personne ne sera jamais d'accord.

Elle fera les yeux, son rang lui avait donné de l'assurance et sa colère avait réussi par quelque miracle à se taire malgré la soif de sang qui la rongeait constamment.
-Ce que je sais, c'est que je suis une Conchas et que les nains ont massacré ma famille. Que longtemps j'ai voulu égorgé jusqu'au dernier d'entre vous et que la vengeance était juste. Mais je veux prouver à mon Dieu et à moi-même que le passé et le passé. Et que seul la cause d'une seule n'est pas importante à côté du bien-être de milliers.
Aussi aurais-je naïvement espérée qu'une missive officielle de notre Dieu stipulant ma venue serait suffisante pour ne serait-ce qu'un peu de bonne foi, mais il semblerait que le peuple de la montagne ne soit même pas capable d'accueillir calmement une archevêque de son propre allié. Si c'est ainsi que vous traiter une visite officielle lancez-vous des fleurs à vos ennemis? Je ne m'attendais pas à un sans faute, mais vous avez visiblement décidé de vous vautrer sur toute la ligne...
De toute façon, un type qui a perdu dans l'arène n'avait pas la moindre chance contre une de ses meilleurs combattant. Seule Victo lui arrivait à la cheville en baston pure. C'était clair et net. Il ne marquait pas des point en se présentant comme le gars qui s'y était fait exécuter...

-Pour en revenir à la raison de ma venue ici, elle est fort différente et préciser dans ma lettre, je venais visiter la mine de Sola. Voyez-vous, les coins sombres de mon palais commence à m'ennuyer, je comptais donc en visiter de nouveau, ça m’excite, je suis comme ça voyez vous... Non sincèrement, Vous me trouvez si sexy que vous pensez que tout les serviteurs de Zelphos veulent me baiser? C'est gentil merci!
Dit-elle en replaçant ses plantureux atours d"'une manière osée.
-Non sincèrement vous avez vraiment dit ça... Vous avez même pas besoin d'être bourré pour en sortir des comme ça? Même les pires démons sont plus subtil. Une belle femme est un trou, quelle mentalité bravo... Qu'y puis-je moi si je correspond si parfaitement aux canons de la mode actuel. Si tout les hommes me dévorent des yeux alors que les femmes elle me tuerait volontiers? Nayris m'a faite ainsi...
Elle regarda sa compagne toute aussi jolie et s'accorda un hochement de tête. C'était vrai après tout, pourquoi cacher un corps aussi sublime? Et puis les Conchas n'avaient pas de complexe avec cela.

-Alors, faisons-nous une visite symbolique de la mine sans nous tapez dessus, ou bien on continue à jouer au plus con? J'adore ce jeu hein, je me lasse rarement en premier vous voyez, donc je continue à avoyez et vous allez faire d'autre blagues salaces? Sur mes seins peut-être? Ou sur mon cul, il est superbe aussi hein? J'ai une queue aussi on peut faire pleiiiin de blague sur une fille avec une queue? Non?
Ou alors on s'épargne ça on envoi un joli message de paix au monde, comme je le demandait dans ma lettre, et on rentre en se couchant moins con? C'est bien aussi, comme vous voulez. Cela permettrait d’exorciser nombre de fantôme du passé dont vous êtes plus qu'en partie responsable.

La créature de Zelphos semblait avoir compris qu’elle était allée trop loin, et cessa son flot d’insulte pour se contenter de piques occasionnelles. Etait-ce donc réellement un test ? Peut-être. En tout cas, Alaric ne comptait pas se laisser marcher dessus par le premier démon qui se présentait à sa porte. Rägmor prit en premier lieu la parole, pour apporter quelques précisions quant à sa nature, son passage dans l’arène de Sen’Tsura, et d’autres évènements. Une fois qu’il eut fini, cependant…

- Le traité d’alliance est de nature purement commerciale. Nous sommes vos alliés, pas vos vassaux. Vous n’avez aucun droit de visiter nos installations stratégiques sans notre autorisation. Ni vous, Bordeau, ni même votre Empereur.

Le Nain prenait bien soin d’utiliser le terme d’ « empereur » et non de « dieu ». Il voulait bien respecter les croyances de chacun, même des plus fanatiques, mais la nature divine de l’Aile-Ténébreuse était encore à prouver. Il acceptait de concevoir que d’autres espèces puissent se leurrer à trouver divines d’autres entités, mais vénérer un simple démon sous prétexte qu’il soit plus puissant que les autres…

- Quant à votre origine, je remarque simplement que vous incarnez parfaitement le stéréotype du Conchas : Violent, impulsif, agressif, sans aucune capacité de réflexion, et toujours en train de prendre la position de la victime.

Alaric n’était pas en charge de l’opération de « nettoyage » des Conchas, mais il se rappelait encore très bien des débats qui avaient mené à cette offensive militaire. Nombreux étaient ceux à avoir trouvé un tel déploiement disproportionné, mais il s’agissait d’une sécurité autant qu’une démonstration de force. Fondamentalement, cette race démoniaque n’était pas une menace pour l’autorité de la Montagne. Mais trop longtemps elle avait été une épine dans les échanges commerciaux des Nains.

- Si c’est bien nous qui vous avons déclaré la guerre, je vous rappelle que c’est VOUS qui ne nous avez pas laissé le choix. Chasser le gros gibier, c’est bien, mais lorsque pour nourrir vos clans toujours plus nombreux, vous avez pillé un nombre toujours croissant de caravanes commerciales, c’est bien qu’il y a un problème, vous ne pensez pas ?

Alaric avait perdu une cousine par alliance, dans l’une de ces embuscades. Non pas une perte remarquable, mais le Nain l’avait néanmoins noté dans son livre des rancunes. Il avait lui-même décapité l’une des jeunes Conchas faite prisonnière dans l’offensive, pour se venger de l’affront, et n’avait donc plus de raison de tuer l’un de ces démons. A moins que Bordeau ne lui en donne une…

- Nous vous avons proposé de partir en paix, en vous expliquant que rester dans une région insuffisamment peuplée pour vous nourrir était folie. Que piller des caravanes pour vous sustenter ne pouvait que mener à votre perte. Nous vous avons même proposé de vous employer, en vous offrant nombre de richesse en échange de vos services pour traquer les plus grands prédateurs des Montagnes. Mais non. Votre peuple était trop borné.

Inutile de ressasser les guerres d’antan. La Conchas avait déclaré que le passé était le passé. C’était fort mal connaître la rancune légendaire des Nains, mais pour le coup, les affronts avaient effectivement été nettoyés dans le sang. Le Duc-Directeur ne prit en revanche même pas la peine de rebondir sur ses paroles concernant son corps. Les insinuations d’Alaric n’avait été que la réponse du berger à la bergère, et il ne jugea pas utile de continuer sur ce chemin-là.

En revanche, elle demandait à visiter la mine de Stratium, qu’elle nommait non sans dédain « mine de Sola ». Voilà qui risquait d’être problématique. Non pas que les Nains ait grand-chose à cacher, là-bas. Toutefois, accepter sans détour la demande de Bordeau lui donnerait l’air d’aboyer beaucoup pour pas grand-chose. Il ne pouvait se permettre de perdre la face en cet instant. C’est alors qu’il eut une idée. Pas géniale, certes, mais qui pouvait débloquer la situation.

- Vous pensez m’insulter, moi et mon peuple, jusqu’à ce que j’accepte de vous faire visiter la mine la mieux protégée de Terra Mystica ? Bordeau, vous vous enfoncez la queue dans l’œil.

Le Nain pointa son bâton de commandement vers la seconde personne, qui s’était tenue muette jusqu’à présent. Tandis qu’il levait son arme, il réalisa que c’était peut-être ce que l’Empire avait en tête depuis le départ. Que Bordeau jouait l’égocentrique insupportable justement pour que sa coéquipière puisse pénétrer dans la mine. Qui pouvait-elle bien être ? Qu’importe. Il était trop tard pour reculer. Le Nain ne pouvait guère plus que faire confiance à ses préparations.

- Vous, la jolie dame blonde. Si vous souhaitez faire une inspection officielle de la mine de Stratium au nom de l’Empire, je me ferai une joie de vous accompagner. Quant à vous, Bordeau, je vous laisse régler vos démêlés avec Rägmor ici, SANS effusion de sang. Si cela convient à tout le monde, autant ne pas perdre de temps.

HRP:

Le fessier posé sur un rocher, Chioné assistait de loin à l'échange virulent qui se faisait entre Bordeau, Archevêque de Zelphos, et les deux représentants officiels des nains, maîtres Alaric et Rägmor, le second ne ressemblant en aucun cas au premier. La tension était palpable entre le Nain et la... Conchas, terme que la jeune femme découvrait pour la première fois, ces deux peuples se haïssant depuis des lustres. Et Rägmor qui en rajoutait une couche...

En parlant de Râgmor... Ce nom disait quelque chose à Chioné, mais quoi donc ? Une histoire d'arène... Ah, oui ! Elle en avait entendu parler, il avait combattu son frère aîné Victo, sans davantage de détails. La jeune femme était déjà impressionnée par la force physique de Victo, et voir Rägmor laissait présager de ce qui avait pu se passer. En tout cas, il avait du mérite d'avoir fait face à son frère... Bon, c'était pas tout ça, mais il faudrait peut-être songer un jour à mettre fin à cette dispute qui pourrait déclencher un incident diplomatique grave...

Elle sursauta quand le Nain, pointant son bâton de commandement vers elle, lui lança avec autorité :

Vous, la jolie dame blonde. Si vous souhaitez faire une inspection officielle de la mine de Stratium au nom de l’Empire, je me ferai une joie de vous accompagner. Quant à vous, Bordeau, je vous laisse régler vos démêlés avec Rägmor ici, SANS effusion de sang. Si cela convient à tout le monde, autant ne pas perdre de temps.

Chioné déglutit et resta immobile un bref instant avant de reprendre contenance. Elle s'approcha et s'inclina avec respect devant le Nain avant de répondre doucement :

Maître Alaric, je suis honorée de visiter votre mine au nom de l'Empire avec votre permission et votre présence. Je suis persuadée que les liens commerciaux et amicaux qui unissent nos deux Nations peuvent perdurer à travers les âges.

Elle lança un regard en coin à Bordeau, comme pour lui dire "t'inquiète, je gère" et attendit qu'Alaric lui fasse signe de le suivre. Inspiration, expiration... Il n'y aurait pas de catastrophe, pas cette fois.

Vous, la jolie dame blonde. Si vous souhaitez faire une inspection officielle de la mine de Stratium au nom de l’Empire, je me ferai une joie de vous accompagner. Quant à vous, Bordeau, je vous laisse régler vos démêlés avec Rägmor ici, SANS effusion de sang. Si cela convient à tout le monde, autant ne pas perdre de temps.

Maître Alaric, je suis honorée de visiter votre mine au nom de l'Empire avec votre permission et votre présence. Je suis persuadée que les liens commerciaux et amicaux qui unissent nos deux Nations peuvent perdurer à travers les âges.

-Humpf... Je n'aime vraiment pas votre façon de voir les choses maître nain, comme si votre peuple ignorait que la nourriture avait foutu le camp en grand partie à cause de la protection de vos marchandises...
Bordeau s'attela à enlever l'armure de son bras gauche à l'aide de ses griffes arrachant les morceau en déployant une certaine force.

La peau qui apparue en dessous, était recouverte de cicatrice, et loin d'être aussi agréable à regarder que les partie qu'elle exposait d'ordinaire. De nombreuse trace de lame y était restée grave, et d'autre blessures étaient clairement d'origine magique. Mais parmi ces traces laissée par de nombreux combats, trois se distinguaient. Ancienne, certes mais terriblement ancrée dans la peau mat, laissant de vilaine trace rosée.
-Si vous ne croyez que ce que vous voyez, alors je suis sûre que vous savez reconnaître les traces d'une hache, nain. Je n'avais que 12 ans à l'époque. Cet ordure à tuer la porteuse de vie qui nous gardé et à tuer plusieurs jeunes avant de s'enfuir lorsque nos guerriers sont revenu de la chasse. Les concernés sont parti se venger, aucun n'est revenu, mais je suis sûr qu'aucun d'entre vous n'a essayez de comprendre le pourquoi de cet attaque... A tout les coups, lui, il devait se planquer à ce moment là, face à de vrais combattants.
Je me rappelle des cri de cette pauvre femme désarmée, le son de ses os qui craque été encore pire. Vous nous traité de bête, mais certain dans vos rang ne valent pas mieux. Cet enfoiré, quand il a contempler sa victime ensanglanté, il a rit à gorge déployée.

Elle raconta comment il avait bondit sur elle, et qu'elle lui avait bouffé l'oreille pour s'en sortir. D'autres de ses frères et sœurs n'avaient pas eu autant de chances, à l'époque elle n'aurait pu le battre en duel, et elle ne pouvait qu'attendre le retour des adultes, en entendant ce qui avait été trouvé hurlé avant de mourir.

-Si je revois ce salopard, avec sa stupide balafre sur l’œil, dit-elle en mimant l'endroit de sa plaie, je lui ferais passé l'envie d'être aussi lâche... Cela ne doit pas courir les rue, un nain avec une oreille en moins... Dis-moi encore que ce lieu n'est qu'honneur, guerrier qui est revenu des limbes, histoire que je rigole.
Nul doute qu'il s'agissait d'un cas isolé, et qu'il était très facile de sa part de faire un amalgame entre ce tueurs de femmes et d'enfants et l'ensemble des nains, mais Bordeau avait la rancune tenace. Même si, au final, son peuple se servait où il lui plaisait, même dans des villages humains. Mais jamais un Conchas ne se battait contre un faible, s'était un déshonneur. Si un Concha était surpris à tué lâchement, il était banni ou même exécuté selon la tribu. C'était jeter le déshonneur sur la tribu. D'ailleurs à ce propos...

-Il y a des Conchas qui vivent désormais à Sen'tsura, si les orphelins ne souhaitent que la vengeance, ce que je leur déconseille, les anciens ont mentionné que ceux de Sola qui ont disparu, ils ne faisait pas que piller les caravanes, ils tuait les faibles aussi, malgré notre code de chasse. Est-ce la vérité?
Demanda-t-elle en regardant les deux nains l'un après l'autre.
-Parce que si c'est le cas, ils ne méritaient plus de s'appeler Concha de toute façon, mais je ne dis pas que ça excuse les massacres à Foam.

La compagnonne de Bordeau vint rejoindre le Nain, semblant bien plus raisonnable que sa « patronne ». Elle accepta sans faire d’histoire de venir visiter la mine, et semblait bien plus conciliante. Peut-être même un peu trop. Avait-elle conscience d’être passé à deux doigts d’une crise, ou bien comptaient-elles dès le départ jouer au bon garde, mauvais garde ? Cela n’importait que peu, après tout. Alaric embrassa la main de son invité, en signe de bonne volonté, puis commença à marcher lentement vers l’entrée de la mine tandis que Bordeau se mettait à parler. Il la laissa en compagnie de Rägmor, mais se retourna un instant lorsqu’elle dévoila ses blessures d’enfance.

Il avait envie de faire une remarque quant à quel point elle se ridiculisait à exhiber de si vieilles blessures à ceux qui n’en étaient nullement responsable, mais son histoire ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd. Les Nains étaient un peuple honorable, mais il existait comme partout des traitres, des lâches, et des sociopathes. Les coupables étaient en général soit condamnés à des travaux forcés, soit forcés à rejoindre un ordre monastique de Nains protégeant un mont isolé où sommeillerait un dragon protégeant un artefact ancien. Effectivement, les nains ne disposant qu’une oreille et avec une balafre ne courraient pas les rues, mais Alaric ne connaissait aucun criminel correspondant à cette description.

Le Représentant Tilus, l’un des trois membres du Conseil de la Montagne, avait effectivement perdu son œil droit. En plus, Alaric ne l’ayant jamais vu sans son épais casque-couronne, il ne pouvait garantir que ses oreilles étaient en parfait état. De toute façon, si Tilus était notoirement vicieux et sadique, il n’était pas un combattant. Impossible pour le Duc-Directeur d’imaginer son collègue partir seul avec sa hache à la recherche de jeunes démons à torturer et massacrer. Et quand il eut bien été responsable des horreurs vécues par Bordeau, cette dernière se serait attaquée à un poisson bien plus gros qu’elle. Toute archevêque qu’elle était, jamais n’aurait-elle eut l’influence nécessaire pour demander son transfert à Sent’Sura. Tout juste cela aurait-il pu créer une nouvelle crise.

En revanche, Alaric connaissait bien un Nain qui aurait lui aussi pu correspondre parfaitement. Il s’agissait de Thragh, l’un des douze Maîtres du Conglomérat. Il était responsable de toutes les opérations minières du CMKM, et par extension, était l’un des pions essentiels dans le projet Brise-Montagne du Duc-Directeur. Lui aussi était borgne, suite à un coup de coutelet, et son oreille avait été mâchouillée par un gobelin –selon ses dires-. Cela était plausible, les attaques des peaux-vertes étaient monnaie courante dans les souterrains. Cependant, Alaric se promit d’avoir un entretien en profondeur avec Thragh une fois ses invités partis. Le Nain se mit à prier pour que son invitée blonde n’ait pas retenu la description que venait faire de Bordeau. En tant que Maître des Mineurs, c’était tout naturellement que Thragh supervisait la mine de Stratium…

Ce n’est guère que lorsque la Conchas se mit à parler de son sens de l’honneur, et de ses confrères massacrant les marchands sans défense, qu’Alaric se permit de faire une ultime remarque. Avant de s’enfoncer à l’intérieur de la porte à flanc de montagne en compagnie de son invitée, il se tourna vers Bordeau qui demandait si les rumeurs qu’elle avait entendues étaient vraies. Qu’est-ce que cela pouvait bien changer pour elle ? Sa rage envers les Nains serait-elle atténuée s’il lui avait dit que oui, ses confrères avaient été traqués et décimés à cause de leurs actes barbares ?

- Que ferez-vous de la vérité, Bordeau ? Seriez-vous seulement prête à l’entendre ?

Il entra finalement avec l’impériale à l’apparence humaine. Une étrange aura semblait émaner de la femme, lui indiquant qu’elle n’était pas qu’une simple diplomate. Mage ? Démone ? Autre chose ? En tout cas, il lui fallait rester sur ses gardes. Il avait laissé ses gardes avec Rägmor, confiant en la puissante garnison de la mine de Stratium, mais pendant cinquante mètre, il se retrouvait seul avec son invitée.

- C’est un plaisir de pouvoir enfin discuter avec un impérial n’ayant pas l’insulte facile. Vous savez certainement bien qui je suis, mais je n’ai pas eu le plaisir d’être présenté à vous. Comment vous appelez-vous, diplomate de l’Empire ? A moins que vous ne soyez une apprentie de l’Archevêque ?

Continuant à marcher dans le couloir s’enfonçant dans la grotte, ils finirent par atteindre un premier poste de garde à l’aspect surprenant. Vu de loin, personne n’aurait pu croire qu’une installation naine se trouvait sous ce mont, en dehors du Fauche-Dragon dépassant discrètement de son emplacement fortifié. Même en rentrant dans le couloir, on aurait pu croire à une cavité naturelle, jusqu’à tomber sur ce barrage en granite renforcé. Prêts à soutenir un siège, une baliste était cachée derrière un mur, prête à tirer via une petite encoche. D’autres meurtrières laissaient apercevoir des carreaux d’arbalètes, prêts à recevoir n’importe quel intrus.

La petite porte s’ouvrit, tout juste assez grande pour laisser passer un Nain. Chioné dût s’accroupir pour traverser, encore un stratagème pour donner l’avantage à des Nains en cas d’affrontement. Un humain marchand en canard était bien moins efficace en combat rapproché, surtout s’il se trouvait être en armure de plaque. Passé ce poste de garde, le plafond ne dépassait plus le mètre quarante, forçant la Féral à marcher à quatre pattes pour avancer, là où les Nains pouvaient rester debout. Mieux valait pour être ne pas être claustrophobe. Connaissant de réputation le talent de mineurs des Nains, elle n’avait en revanche pas à s’en faire quant à d’éventuels risques d’éboulements.

- Excusez-moi de vous mettre en pareille posture, Mademoiselle, mais nous ne nous attendions pas à devoir un jour recevoir des invités de taille humaine par ici.

Continuant dans l’étroit tunnel, ils finirent par remarquer que celui-ci s’agrandit, mais uniquement en largeur, tandis que des tunnels secondaires partaient régulièrement, s’élevant ou au contraire s’enfonçant dans les profondeurs. Çà et là, ils croisaient divers mineurs Nains travaillant la pierre, laissant souvent apercevoir une lueur bleu-argentée émerger des murs minés. Ce n’était certainement pas à cela que s’attendait Chioné. D’ordinaire, les mines Naines sont gigantesques. La plus grande d’entre elle, une mine de cuivre au sud de Tilamus, est si profonde et vaste qu’elle a ses propres nuages, provoquant d’occasionnelles pluies souterraines. Mais ici… La femme avait l’impression d’être pris dans le vaste réseau d’une fourmilière gigantesque.

Cette exiguïté était à la fois le produit de la jeunesse de la mine, mais aussi d’un véritable raisonnement stratégique des Nains : En cas d’attaque, il serait bien plus difficile pour des êtres de grande taille de se mouvoir, donnant un avantage considérable aux fils de la Montagne. En plus de cela, mais Chioné l’ignorait, la mine avait dès le départ été pensée pour pouvoir être aisément défendue. Plusieurs tunnels menaient à des pièges, ou étaient prêts à s’effondrer au moindre passage de troupes en armures. Des lignes logistiques menaient directement de la garnison jusqu’aux lignes défensives et postes de garde, mais pour connaître ces chemins, il fallait un plan détaillé de la mine de Stratium. Ces derniers, précieux, étaient conservés uniquement par une poignée d’individus triés sur le volet. Dont celui qui venait se présenter aux deux visiteurs.

- Eh beh, Forge-Montagne ? Qu’est-qui t’prend d’ramener d’s’espions jusqu’d’ma mine ?

Le Nain était particulièrement trapu, et ses bras musculeux comme son teint blafard trahissaient son métier de mineur. Sa barbe était taillée de façon courte, pour ne pas le gêner dans ses travaux d’excavation, mais une calvitie avancée dont les rares rescapés étaient de couleur blanc était là pour témoigner de son âge vénérable. Chioné ne put s’empêcher de remarquer son œil vitreux, victime d’une vieille entaille depuis probablement un bon moment. L’une de ses oreilles pendouillait mollement également.

- Notre amie accroupie est ici en visite diplomatique, Forge-Terre. Je vais l’amener voir la réserve de minerai, ainsi que l’entrée de la Voie Royale, puis je la ramènerai à l’Archevêque de Zelphos qui attend à l’entrée avec Rägmor.

Thrargh eût un hoquet de surprise. L’Archevêque de Zelphos, ici ? Quelle insulte ! Lui ne croyait qu’en Modan, déesse de la Montagne créatrice des Nains, et en Stratia, déesse des mineurs et de la résilience. Si beaucoup de Nains toléraient les différentes religions, dont celle de Zelphos, le Forge-Terre considérait le fait de vénérer des démons comme une hérésie sans nom. C’était une bonne chose qu’il n’était pas à la surface pour recevoir Bordeau, sans quoi l’affrontement aurait été inévitable. Le mineur se permit cependant une remarque peu subtile concernant la relation intime qu’entretenait l’Archevêque de Zelphos et les membres virils de tous les démons que ce dernier pouvait croiser.

Alaric ne put que hausser les épaules devant un tel manque de diplomatie, bien que l’inimité qu’il avait développé pour Bordeau lui décrocha un sourire. Lui non plus ne comprenait pas comment on pouvait vénérer des êtres qui n’étaient pas objectivement supérieurs à soi, voire même sur bien des points carrément en retard. Thrargh le Forge-Terre tourna son regard vers Chioné, tout en resserrant sa poigne sur sa pioche.

- Et vous, p’tite m’dame, s’êtes pas une d’mone, pas vrai ? Ou pire, une h’maine qu’passe son temps dans les temples d’Zelphos à taill…

- Thrargh, un peu de tenue devant notre amie de l’Empire. Elle ne t’a pas manqué de respect, et je ne tolèrerai pas que commences des insultes.

Le Duc-Directeur posa une main sur l’épaule de la Féral, en signe d’apaisement. Mieux valait ne pas envenimer d’ors et déjà envenimer une situation qui était particulièrement tendue. Cette visite surprise ne plaisait à personne, et Alaric comptait bien éviter que Bordeau réussisse à semer la discorde entre la Montagne et l’Empire. Pas comme ça. Pas maintenant.

- Excusez-le, notre Maître des Mineurs est aussi malpoli que borné. Peut-être pourrais-je vous offrir un présent en Stratium, pour témoigner de l’amitié Nano-impériale, et en souvenir de votre visite inattendue dans notre mine ? Y a-t-il une quelconque pièce d’équipement que je pourrais vous faire forger ?

Chioné se fit trèèèèèèèèèèèèès discrète pendant les cinquante mètres qu'elle passa avec le maître des lieux. Se tenant dans une posture peu pratique du fait de l'étroitesse du couloir, elle inspira pour tenter de calmer sa panique naissante pendant qu'Alaric lui demandait :

C’est un plaisir de pouvoir enfin discuter avec un impérial n’ayant pas l’insulte facile. Vous savez certainement bien qui je suis, mais je n’ai pas eu le plaisir d’être présenté à vous. Comment vous appelez-vous, diplomate de l’Empire ? A moins que vous ne soyez une apprentie de l’Archevêque ?

Chioné répondit en souriant et s'inclinant respectueusement :

Je m'appelle Chioné Féral, et j'ai été choisie par l'Archevêque pour l'accompagner en tant qu'escorte.

Ils arrivèrent jusqu'à un poste de garde, où Chioné dut cette fois s'accroupir pour pouvoir avancer dans un tunnel ; le garde lança à Alaric :

Eh beh, Forge-Montagne ? Qu’est-qui t’prend d’ramener d’s’espions jusqu’d’ma mine ?

Elle, une espionne ? Certainement pas ! Alaric répondit à sa place :

Notre amie accroupie est ici en visite diplomatique, Forge-Terre. Je vais l’amener voir la réserve de minerai, ainsi que l’entrée de la Voie Royale, puis je la ramènerai à l’Archevêque de Zelphos qui attend à l’entrée avec Rägmor.

Tiens, ledit Forge-Terre sembla ne pas tellement apprécier le fait que l'Archevêque de Zelphos soit à la porte de la mine... il s'adressa à Chioné d'un ton bourru :

Et vous, p’tite m’dame, s’êtes pas une d’mone, pas vrai ? Ou pire, une h’maine qu’passe son temps dans les temples d’Zelphos à taill…

Thrargh, un peu de tenue devant notre amie de l’Empire. Elle ne t’a pas manqué de respect, et je ne tolèrerai pas que commences des insultes.

Alaric posa une main apaisante sur l'épaule de Chioné avant de s'adresser à elle en reprenant la marche :

Excusez-le, notre Maître des Mineurs est aussi malpoli que borné. Peut-être pourrais-je vous offrir un présent en Stratium, pour témoigner de l’amitié Nano-impériale, et en souvenir de votre visite inattendue dans notre mine ? Y a-t-il une quelconque pièce d’équipement que je pourrais vous faire forger ?

Chioné se sentit un peu gênée et hasarda :

Je m'en voudrais de vous demander une si grande chose... Mais puisque vous m'y invitez, maître Alaric, je voudrais vous demander... Pourriez-vous me forger une espèce de cote de mailles à mettre sous les vêtements ? S'il vous plaît ?

Ainsi, l’ambassadrice se dénommait Chioné Féral ? Ce n’était pas le prénom inhabituel qui fit lever un sourcil à Alaric, mais le nom de famille. Il avait déjà rencontré une Féral, il y a de nombreux mois. Elle aussi semblait avoir un poste à responsabilité dans l’Empire. Cette famille était de toute évidence très influente en Terre, et mieux valait l’avoir en allié. Après tout, Rägmor ne voulait-il pas que le Duc-Directeur rencontre Victo Féral, le général-gladiateur ?

En tout cas, elle ne semblait pas se formaliser de l’accueil pour le moins tiède du Forge-Terre. Tant mieux. L’heure n’était pas à une crise diplomatique, et les deux nations se portaient mieux en étant alliés l’un à l’autre. Il ne fallait pas, d’un autre côté, réprimander trop violemment le Maître des Mineurs. Il était une pièce aussi centrale que susceptible dans l’organisation de la mine de Stratium. Respecté par tous les mineurs du Conglomérat, et par la plupart de ceux de la Montagne, Thragh était le genre de Nain qu’on préfère ne pas offenser… Surtout quand il travaille pour vous.

Enfin, la jeune demoiselle accepta le cadeau, et demanda une cotte de maille en Stratium. Un produit classique, la légèreté du métal se mariant parfaitement avec la possibilité d’enfiler la cotte sous les vêtements. En sus, la quantité de minerai nécessaire était inférieure à, par exemple, un harnois intégral. Parfait. Alaric gardait en tête les marges de son entreprise à tout instant, y compris au moment d’offrir un cadeau à son allié impérial.

D’un claquement de doigt, il fit comprendre à un page qui observait la scène de loin qu’il lui fallait aller chercher ce que la Féral avait demandé. Le servant partit au pas de course dans les étroits tunnels qu’il connaissait comme sa poche. Pendant quelques minutes, Alaric fit la conversation à Chioné, s’informant de l’état de l’Empire. A sa surprise, les forces impériales semblaient s’être remises plus vite que prévu de la seconde bataille de Sent’Sura, étant sur le point de retrouver leur puissance d’antan. Certes, l’armée de la Montagne gagnait de plus en plus en puissance, mais le Duc-Directeur comptait en parallèle sur un affaiblissement généralisé des troupes impériales. Finalement, ce dernier point semblait n’être qu’un doux rêve.

- L’Archevêque v’s’a choisi p’r’être s’n’escorte, mais v’m’avez l’air bien frêle, ma p’tite dame. Alors qu’e’qu’c’est qu’vot’truc ? V’s’êtes mage, c’ça ?

Effectivement, le Forge-Terre posait une bonne question. Quels pouvoirs pouvaient bien cacher Chioné pour que Bordeau, qui semblait pourtant relativement puissante, en vienne à lui demander son aide pour la protéger ? Une mage ? Probable. Mais la possibilité qu’il s’agisse d’une assassine émérite avait aussi germé dans l’esprit d’Alaric. Quelques gouttes de sueurs perlèrent sur son front, qu’il chassa d’un revers de bras tout en se rappelant que l’Empire n’avait AUCUN intérêt à l’éliminer. Bien au contraire.

Le page Nain revint, toujours en courant, portant une petite boîte de bois qui semblait légère comme l’air. Bien que contenant une cotte de maille, la nature du Stratium empêchait le jeune Nain de crouler sous le poids. Nul doute que Chioné serait ravie de son présent. Continuant la conversation, Alaric se permit une seconde question personnelle. L’impériale lui était sympathique, et il était toujours bon d’avoir un contact au sein des Férals. Qui savait ce que l’avenir pouvait bien réserver à Terra ? Mieux valait avoir autant d’alliés que possible.

- Et donc, charmante Chioné, quelle est votre fonction au sein de l’Empire, en dehors de votre hobby d’escorte d’Archevêque revancharde ? Connaissant la méritocratie qui a enfin été mise en place sur Terre, une dame de votre compétence ne peut qu’avoir un poste haut placé.

Le chef nain avait l'air d'avoir tiqué, Bordeau était sûre d'avoir touché un point sensible avec sa dernière histoire n'en déplaise aux railleurs. Il l'avait laissé avec une question sans lui laisser le temps de répondre.
-Hah, c'est ça barre-toi sans me laisser répondre. Stupide bouffe-or culotté...
Songea-t-elle à vois haute, les bras croisés. Que ferez-t-elle de la vérité? La diffuser bien sûre. Et ainsi trouver un moyen pour que les descendants des traitres à leur loi sacrée puisse laver leur honneur.

Elle remarqua que l'autre homme continuait de la dénigrer sur son statut. C'était visiblement une manie chez les gens du coins. Zelphos ne devait pas être très populaire pour les adorateur de la pioche et leurs gros-bras.
-C'est vrai, je n'aime pas les nains, ils sont cupides, arrogant, et ont l'intime conviction que l'intégralité des montagnes leurs appartiennent... Ils ont conduit à une guerre, et ont parfois outrepasser toutes forme d'honneur... Néanmoins je tolère leur présence. Contre leur armée nous n'avions pas vraiment de chances... Mais contre les hommes nous n'avions jamais eu de problème pour gagner. Je les exècre bien davantage, eux, qui ont profiter de notre affaiblissement pour tenter de nous rayer définitivement de la carte...
La Conchas se tourna vers son insolent interlocuteur.
-Mais toi... Tu n'es ni un homme, ni un nain, ton odeur est différente... Tu te moques de moi mais tu ne fais que croire que tes malheurs sont plus grand que ceux des autres. Que sais-tu de moi, de ma guerre, de ma souffrance? De quel droit te permet-tu des remarque sur mon rôle d'archevêque? De manière générale, qui es-tu pour me juger? Pour juger qui que se soi?

C'est vrai, elle ne s'intéressait même pas à lui, cette créature n'était là que parce qu'Alaric le lui avait demander, parce que le nain avait peur d'une Conchas... Une brute qui se permettait de la ramener pour d'obscures raisons.
-Si je ne suis qu'un laquais au service d'un Dieu démoniaque, tu n'en ai qu'un autre la botte d'un chef nain. Je ne vois pas pourquoi j'accorderais le moindre crédit à tes paroles. Si tu penses que tu t'en sors mieux que moi tant mieux pour toi. Cela ne me fait ni chaud ni froid. Ce n'est pas parce que je hais les hommes, que je n'accepte pas ceux qui ont décidé de rejoindre mon culte. Mais je trancherais les têtes de tout ceux qui pensent que les démons doivent périr, avec un plaisir non dissimulé.

La Conchas s'accorda même un sourire satisfait, qu'importe qu'elle ne soit pas elle-même dans la mine, elle attendait un rapport détailler de sa suivante, cela lui suffisait amplement. Personne ne pouvait la comprendre, et certainement pas quelqu'un dont le feu de la haine s'était tarie. Sa folie, dont elle était consciente, lui avait accordé le pouvoir sur sa formidable lame. Crimsus était sienne! Et qui d'autre pouvait se vanter d'avoir parasité un parasite. Quel ironie...

L'attente était ennuyeuse, mais après tout elle avait un jouet juste à côté d'elle. Un brave petit guerrier à tourmenté, dont la fierté ne demandait qu'à être piqué.
-Ainsi tu t'es fais tuer dans l'arène. Aaaaah quelle nostalgie. J'y ai fait maint et maint combat à mort sans faillir. Les gens criait mon nom, on m'appelait la danseuse macabre... Cela m'allait si bien. Archevêque Bordeau c'est si formel...
Quel dommage que tu ne te sois pas soumis à l'épreuve de Nayris... Une vulgaire babiole magique peut permettre de ramener des limbes... Pffff c'est incroyablement décevant!
Et elle ne mentait pas le moins du monde, quel manque de panache... Un peu d'audace par Zelphos. Comment pouvait-on passer à côté d'un tel défi que celui de la déesse de la mort!
Les mains sur les hanches elle secoua la tête avec un tsss tsss agaçant, comme elle seule en avait le secret. Elle croisa ensuite les bras et détourna la tête mais pas complètement le regard. Peut-être que le tas de muscle des nains saurait se montrer un brin divertissant...

Alaric accepta la demande de Chioné et fit signe au page qui suivait la conversation de loin d'aller chercher ce qu'elle demandait. En attendant, ils discutèrent et Chioné confia au maître que l'Empire se relevait après la défaite de Sen'tsura. C'était d'ailleurs bien la seule chose qu'elle pouvait dire, n'était pas vraiment au fait des questions militaires. Moins elle en savait, mieux elle se portait ; sait-on jamais, si ceux qui la traquaient depuis quelques mois maintenant faisaient partie des ennemis de l'Empire, elle n'aurait pas d'informations capitales en sa possession qui risqueraient de finir entre de mauvaises mains...

Le nain bourru finit par poser la question à laquelle Chioné s'attendait avec appréhension :

L’Archevêque v’s’a choisi p’r’être s’n’escorte, mais v’m’avez l’air bien frêle, ma p’tite dame. Alors qu’e’qu’c’est qu’vot’truc ? V’s’êtes mage, c’ça ?

Chioné resta muette le temps pour son cerveau de traduire l'accent du nain bourru, puis se mordit la lèvre avant de répondre :

Je... suis à moitié une élémentale de Glace. Et Dame Bordeau m'a certes demandé de l'accompagner en tant qu'escorte, mais au final je n'ai pas eu besoin d'intervenir...

Le page nain revint alors avec une petite boîte en bois qui devait contenir la cotte de maille de Chioné, mais la demoiselle, polie, ne le souleva pas, écoutant la question du maître des lieux :

Et donc, charmante Chioné, quelle est votre fonction au sein de l’Empire, en dehors de votre hobby d’escorte d’Archevêque revancharde ? Connaissant la méritocratie qui a enfin été mise en place sur Terre, une dame de votre compétence ne peut qu’avoir un poste haut placé.

La jeune femme en rosit sous le compliment, et adressa un sourire charmant et courtois à Alaric avant de répondre :

Malheureusement, pour l'instant je ne suis que la demi-sœur du Général Céleste Victo Féral. Mais bientôt, je l'espère, je saurais me trouver une place qui me corresponde.

Elle en était presque désolée de ne pas être d'un grand poids ne serait-ce que pour l'Empire, mais un jour, promis, elle se taillerait une place à sa mesure.

Les deux Nains froncèrent les sourcils en entendant la semi-élémentale décliner sa nature. Instinctivement, Alaric commença à rapprocher sa main droite de la hachette, tout en se demandant ce que pouvait bien être la différence entre un élémental et un élémentaire. La perspective d’un assassinat se faisait de plus en plus présente dans son esprit.

Le Duc-Directeur était érudit dans bien des domaines, mais il ne connaissait presque rien quant à la magie et aux créatures associées. Il avait dût entendre quelques fois le terme d’ « élémental », mais cela ne l’avait jamais marqué. Ce qu’il savait très bien, en revanche, était qu’à la fin du Chagrin de Modan (le nom qu’avaient donné les Nains à l’Hiver Eternel), les Elémentaire de Glace des Montagnes étaient entrés en guerre contre les Elémentaires de Terre. Ils s’étaient multipliés grâce à l’Hiver, mais avec la fin de ce dernier, ils étaient venus à manquer de nourriture. Ainsi, ils avaient voulu prendre davantage de territoires aux Elémentaires de Terre.

Un affrontement de cette ampleur n’avait pas tardé à impliquer les Nains et le Conseil de la Montagne. La guerre n’avait duré que quelques semaines, mais au final, les Elémentaires de Glace avaient été en grande partie exterminés. Seuls une poignée s’étaient dispersés, soit rodant dans les Sommets de l’Ungrid, soit tentant de fuir vers leurs cousins de Selian. Les Nains n’étaient pas fiers de cette guerre, et n’en parlaient guère. Pour eux, il s’agissait du dernier malheur apporté par le Chagrin de Modan.

Si jamais Chioné étaient la fille d’un Elémentaire, cela ne pouvait être une coïncidence. S’était-elle rapprochée de lui, isolé dans cette mine, pour pouvoir se venger de la Montagne en toute impunité ? Après quelques secondes de réflexion et de stress, il vint à se souvenir qu’en aucun cas un Elémentaire ne pouvait s’accoupler avec une créature organique. Leur moyen de se reproduire était asexué, de nature magique. Alors au fond, qu’était vraiment Chioné ? Voilà qui avait le mérite de piquer sa curiosité.

- Elémentale, c’est cela ? Je ne connais pas cette race, s’il s’agit bien d’une race. Est-ce un dérivé des Elémentaires ?

Puis elle lui avoua être la demi-sœur de Victo Féral. Le fameux général qui souhaitait tant rencontrer Alaric, à en croire Rägmor. Un nouvel allié du Conglomérat ne serait jamais de trop, alors autant ménager sa famille proche. Il se fit d’ailleurs la remarque que les membres de cette famille semblaient, à ce qu’il se disait, tous être soit demi-frères ou demi-sœurs, mais ne partageaient jamais deux parents communs. Il devait certainement y avoir une histoire intéressante derrière cela. Une tradition ? Quoi que, à en connaître les Démons…

Chassant d’horribles images de son esprit, Alaric offrit son plus beau sourire à travers son épaisse barbe blanche. D’un geste de la main, il l’invita à le suivre à travers un nouveau couloir, qui les emmènerait à terme vers la sortie. Il n’y avait nul besoin de lui montrer en détails cette installation stratégique. Elle avait eu son cadeau. Les relations Montagne-Empire étaient sauvées, et celles entre la famille Alaric et la famille Féral venaient de débuter de bien belle manière.

- Je suis certain qu’une femme de votre qualité ne tardera pas à se tailler une place de choix au sein de la hiérarchie de l’Empire. Et quand bien même, dans le pire des cas, vous serez toujours la bienvenue pour mettre votre magie au service du Conglomérat. La paie est bonne, et les avantages sont nombreux.

Elémentale, c’est cela ? Je ne connais pas cette race, s’il s’agit bien d’une race. Est-ce un dérivé des Elémentaires ?

Tiens, le maître des lieux ignorait ce qu'était un Élémental ? Il fallait bien reconnaître que, d'après les souvenirs de Chioné, sa mère lui avait dit qu'il n'y avait que peu de représentants de cette "race", vu qu'ils étaient le fruit de l'alliance charnelle entre les Élémentaires et les Démons... La jeune femme hocha doucement la tête avant de répondre :

Les Élémentaux comme moi sont rares, seigneur Alaric. Ils sont le fruit de l'union entre un Élémentaire et un Démon. Étant à moitié l'un et à moitié l'autre, vous comprenez mieux ce que je suis.

Plus la discussion avançait, plus Chioné se rendait compte que les clichés sur les Nains étaient faux. Leur seigneur était sûrement têtu, mais la jeune femme voyait très bien qu'il était très intelligent, ce que certains s'amusaient à dénigrer. S'ils savaient...

Il finit par lui lancer, en l'emmenant dans un couloir qui devait, possiblement, amener vers la sortie de la mine :

Je suis certain qu’une femme de votre qualité ne tardera pas à se tailler une place de choix au sein de la hiérarchie de l’Empire. Et quand bien même, dans le pire des cas, vous serez toujours la bienvenue pour mettre votre magie au service du Conglomérat. La paie est bonne, et les avantages sont nombreux.

Chioné resta interdite quelques instants, avant de sourire et de s'incliner ; le maître des lieux essayait de l'acheter pour l'avoir à son service, et ça, elle ne pouvait l'accepter. Par contre, elle pouvait toujours faire la promesse de venir l'aider si un jour il rencontrait un problème de taille. Toujours inclinée, elle releva la tête et répondit :

C'est un honneur que vous me faites, Seigneur Alaric, mais je me vois dans l'obligation de refuser. Je me sentirais assez vite mal à l'aise, et les dieux seuls savent ce que ma magie pourrait provoquer comme catastrophe. Laissez-moi cependant vous faire la promesse suivante, une promesse personnelle : si, par malheur, un jour, vous avez besoin d'une aide extérieure, la mienne vous est toute acquise. Sur mon honneur, je tiendrai cette promesse.

Et elle mit un genou à terre, le visage tourné vers le sol, pour montrer sa loyauté. Elle était une femme de parole, elle tiendrait sa promesse quoi qu'il arrive.

-Ha! S'exclama la démone sur un ton de défi qui lui était si caractéristique. Un protecteur vraiment? De toutes espèces confondues en plus! A la bon heure, les peuples de la Montagne n'ont plus rien à craindre! Dommage que je n'ai jamais vu ta trogne avant hein, ça m'aurait peut-être évité de devenir complètement "folle"…

Bordeau croisa les bras de dépit. Quelle blague! S'autoproclamer protecteur! Et on peu savoir ce qu'il protège et de qui il le protège ce gros bêta? Elle ne reconnaissait même pas son odeur, ni n'avait jamais entendu parler de lui, les Conchas ne devaient pas être une "espèces" digne d'intérêt. Ou alors il les avait toujours considérer comme nuisible qui sait.

-Si un jour en effet "j'ose" de me retourner contre cette foutu Montagne plein de peuple égoïste, nombriliste et plein de grands titres sortis de nulle part, ce sera un plaisir de croiser le fer avec toi, et qui sait, de te renvoyer récolter tes petits cailloux magiques de résurrection dans le royaume de Nayris...

Le sourire moqueur qui s'étirait sur son visage montrait bien qu'elle ne le craignait nullement. Oh, elle considérait sa puissance, elle aurait même était ravie qu'il fusse puissant, Bordeau raffolait des combats spectaculaires. Elle passa la langue sur ses lèvres à l'idée de trancher la chair de son opposant, et de laisser Crimsus se repaître du sang chaud qui devait couler dans ses veines. Quel était le goût du sang d'un Giguêtre? Elle se devait de le découvrir un jour...

-Néanmoins... Reprit-elle en regardant ses griffes d'un air volontairement pinbèche. Ce n'est pas dans mes plans pour le moment, le monde est plein d'endroit bien plus intéressant à conquérir de ce morceau de cailloux. De plus pour moi, les plaines de Foam pleine de créatures plus dangereuses les unes que les autres seront toujours le territoire de chasses des Conchas. Qui d'autres aurait envie d'y vivre hors de fortifications de toutes façon?

C'est vrai ce n'était pas comme si il allait venir protéger les jeunes Conchas d'une attaque de prédateurs gigantesques si typique des régions reculée de montagnes. Plus d'un d'entre eux aurait gobé Bordeau tout rond si son envie de survivre et son instinct n'était pas si développés.

L'homme en face d'elle avait l'air de la considérer comme une malade, comme si la profondeur de sa colère était une tare, Bordeau pouvait comprendre son point de vue, mais ne voyait pas en quoi elle aurait du changer pour lui faire plaisir. La colère est un excellent moteur, il fait se contracter les muscles et rend l'esprit aussi acéré que la lame. Certains diront que la haine peut détruire jusqu'à votre âme. Mais sans elle, la jeune démone n'aurait pas survécu.

« Il n'y a aucune fierté à sortir victorieux de cette arène. Lors de mon combat, j'étais affaibli, affamé, à moitié assommé, et très mal équipé, et j'ai tout de même résisté face à deux d'entre vous. Les guerriers de cette arène sont mauvais et mal entrainés, il n'est pas difficile de savoir les briser. Si tu as soif de vrais défis, il te faudra chercher dans tout Terra les véritables combattants qui sauront te faire face et qui ne perdent pas leur temps dans des arènes malhonnêtes. »

-Bel exemple d'égoïsme que cela... Parce que TON combat était injuste, cela te permet de juger tout les autres qui s'y sont déroulé? Si les combattants dont tu bafoue l'honneur sont aussi mal entraîné que tu le prétend, même à demi-mort tu aurais du pouvoir les tuer, puisque tu es tellement plus fort...

Bordeau savait que les niveaux des combattants étaient très disparates, mais de quel droit mettait-il tout le monde dans le même panier. Elle-même était une ex gladiatrice. Osait-il mettre en doute ses capacités? Voilà qui était presqu'intéressant...
-Dans cette arène si tu sous-estime ton adversaire une seule seconde tu es mort. Nombre de mes adversaires, ont connu le trépas pour cette simple raison.

Féline, elle s'approcha de lui en ondulant les hanches, accentuant la cambrures de son dos et le galbe charmant de sa poitrine, d'une voix séductrice, elle se permit d'ajouter.
-Si nous étions amené à nous battre, je peux te promettre que si tu fais la même erreur qu'eux, ta tête roulera sur le sol avant que tu ais eu le temps de réaliser ce qui as bien pu t'arriver...
Elle se retourna d'un geste vif et gracieux, et s'écarta de nouveau de lui armée d'un déhanché provoquant.
-Et faire couler le sang sans le moindre défi est si ennuyeux... D'ailleurs ton combat aussi devait être ennuyeux, je te l'accorde. Cela ressemble plus à une exécution si tu veux mon avis... La question est donc, comment as-tu pu te laisser attraper par les "chasseurs"… Aurais-tu baisser ta garde "grand Giguêtre".

Bordeau songea que seul les hérétique reconnu était traité ainsi... Si telle est la raison, il ne devait pas s'étonner de s'être fait ouvrir la gorge sans ménagement. Afficher publiquement son refus de croire en Zelphos sans s'attendre à des représailles, c'était aussi stupide que d'insulter Nayris en arrivant dans les limbes et espérer une agonie rapide. Si Bordeau tolérait ses blasphèmes, c'est qu'elle se ferait sans doute un peu enguirlander si elle tuait les types avec qui elle était simplement sensé bavasser... Pire! On aurait pu lui faire remplir de la paperasse, voire lui faire écrire une lettre d'excuse! Elle préférais encore entendre son "accolyte" lui donner des leçons de morale...
*Allié mon cul oui!* Songea-t-elle.
Pourquoi devrait-on tolérer des non croyant déjà? La Conchas s'en souvint vaguement. Il semblerait qu'avoir des alliés soit "pratique"… Mouais... Ben celui-là en tout cas à part déplacer des meubles elle ne voyait pas en quoi il pouvait servir l'empire...

-Bref, Monsieur "je connais mieux que toi l'endroit où tu as vécu pendant des années", tu vas aussi aller apprendre au nain comment manier une pioche? Malhonnète, mon arène! On croirait entendre un cul-béni du culte de Yehadiel!
Quelque chose me dit que tu l'avais bien cherché ton exécution publique, avec ta langue bien pendue...

Laisse-moi t'apprendre que les vrais combats étaient grandioses, les miens l'était tant qu'un poète à écrit sur moi. Et par Ailes Ténébreuses, je ne suis pas très littéraire, mais je sais que ce n'était pas n'importe qui! C'est de ce poème que découle mon nom de scène. Et je suis fière d'y avoir combattue, peut importe si tu trouve ses règles "injustes".
La justice en elle-même de toute façon n'est qu'un bien joli mot inventé par des gens qui ont leurs fesses bien calé dans un fauteuil de velours, leur bedaine bien en avant. Et même entre eux il sont foutu de débattre des heures sur le sujet. Personne n'a la même vision de ce stupide concept à 2 ailes de bronze!

Les nains, les nobles, et même certains dans les rangs de l'empire d'ailleurs... C'était si facile de faire quoi que ce soit au nom de la justice... Ou de dénigrer quelque chose sous prétexte qu'il ne correspondait pas à sa vision personnel de ce principe si illusoire au yeux de Bordeau.

-Va donc dire à un type qui est né sans le sous et sans talent particulier que voler, brigander, ou même tuer pour survivre c'est malhonnête, quand sa famille crève de faim et qu'il voit passer tout les jours les mêmes salopards condescendant qui pète dans la soie et crache sur le peuple qui lui permet de vivre ainsi. Crois-moi que tes beaux principes il s'en tamponne le coquillard !

*Réveille-toi le Giguêtre, le monde est injuste, ça ne date pas d'hier et ne s'arrêtera pas demain... Demande moi aussi si je trouve ça "juste" ma religion, à moi qui suis Archevêque. Comme si toi tu pouvais décider de ce qui était divin ou non... Gardien de la Montagne... Du mont sans fin qui te sert d'égo oui...*

Songea-t-elle en le défiant du regard. Lui, il allait lui donner un cours sur la justice et sur son ancien gagne-pain. Pouah, quelles horreurs fallait-il endurer quand on avait des responsabilités... Foutu concept de gens pas normaux ça aussi...


-Je dois me focaliser sur ma tâche, aussi longtemps que je reviens sans tuer personne, j'aurais fait un grand pas en avant contre... La franchise... Je suppose... Vive l'hypocrisie.

Ainsi donc, les Elementaux étaient "le fruit de l'union d'un Elementaire et d'un Démon" ? Quelle drôle de perspective. Alaric préféra ne pas tenter d'imaginer comment cela était possible, de sortes de ne pas se priver de quelques précieuses futures nuits de repos à cause de cauchemars perturbants.

Il se contenta d'incliner poliment la tête à la suite de ses explications, sans en demander davantage. La connaissance était toujours intéressante. L'envie était forte de demander si les Elémentaux étaient tous loyaux à l'Empire, ou si certains avaient gardé la neutralité si caractéristique des Élémentaires. Mais plutôt que de le faire directement, il se contenta d'une petite question :

- Et avez-vous des ... frères et soeurs Elémentales qui travaillent à vos côté pour Azraël ? Pas en tant qu'esclave, mais bien en tant que sujet, s'entend.

En revanche, la jeune Chioné refusa son invitation de venir rejoindre le Conglomérat - Ou tout du moins de travailler pour lui. Son excuse était la puissance et l'instabilité de sa magie. Le Nain aurait pu lui expliquer qu'il faisait déjà affaire avec des forces bien plus dévastatrices, et bien plus instables, mais l'Elémentale semblait déjà avoir prit sa décision. Et puis...

Chioné lui fit une promesse d'assistance, en cas de besoin. Comme ça, sans contrepartie. Voilà quelque chose qui était rare, y comprit entre Nains, et particulièrement entre les Nains et une autre race. Était-ce de la générosité pure ? Un piège ? Un remerciement pour la cadeau ? Peut-être espérait-elle une autre faveur ?

Quoi qu'il en soit, le Duc-Directeur ne pût contenir un large sourire qui se dessinait sur son visage. Avoir une puissante mage comme alliée était toujours précieux, et il ne savait pas vraiment comment répondre à cette promesse aussi rapide qu'inattendue. Il se contenta de lui serrer la main cérémonieusement, avant de lâcher un :

- Merci, Chioné Féral. Vous avez un allié en ma personne, désormais.

Suite à cela, il la raccompagna tranquillement jusqu'à la surface. Au grand plaisir d'Alaric, le Guiguêtre revanchard et Concha provocatrice ne s'était pas encore entretué. Tant mieux, il aurait été difficile d'expliquer à l'Empire pourquoi son Archevêque avait été mis en pièce par le Maréchal d'une nation amie.

- Madame Bordeau, la visite de la mine est désormais terminé. J'espère que vous n'aurez pas été trop indisposée par notre manque de préparation, et nos premiers échanges rugueux. Bien entendu, en tant qu'Archevêque de Zelphos, vous êtes toujours la bienvenue en invitée diplomatique à Coeur-de-Granite. Maintenant, je vous souhaite un bon voyage de retour jusqu'à Sent'Sura.

Et à vos habitudes de vous faire culbuter à chaque recoin du palais de l'Aile-Ténébreuse. Mais ça, il préféra le garder à sa pensée. Il le répéterait sûrement à Rägmor, autour d'une bonne bière, et ils en riraient grassement tous les deux. Il était bon que le Guiguêtre se détende après cet épisode qui avait bien fallu basculer en incident diplomatique. Se retournant vers Chioné, il poursuivit :

- Quant à vous, vous êtes toujours la bienvenue partout où se trouve le Conglomérat. Si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas à venir me quérir. Je ferai de même s'il me faut les service d'une mage élémentale. C'était un plaisir, Dame Féral.

Le Nain prit la main de la jeune mage pour l'embrasser. Simple politesse, qu'il se faisait un plaisir ces derniers temps d'appliquer aux belles rencontres. Etait-ce l'âge, qui lui faisait maintenant apprécier les bonnes choses ? Ou l'ouverture du Sourire d'Automne qui lui avait ouvert les yeux ?

Alaric finit par lui demander si plusieurs de ses semblables à elle étaient loyaux à l'Empire, ou s'ils étaient généralement neutres. Là, Chioné ne put que répondre d'un haussement d'épaules. Sans compter sa famille, elle n'était absolument pas sûre qu'ils soient les seuls Elémentaux loyaux à l'Empire...

Lorsque la jeune femme lui assura de son soutien si besoin était, elle était sincère. Rien ne l'intéressait, le pouvoir, la richesse et tout ce qui allait avec. Tout ce qu'elle voulait, c'était se rendre utile quand cela lui était possible, elle n'allait pas s'en priver. Il lui prit la main et lui répondit doucement :

Merci, Chioné Féral. Vous avez un allié en ma personne, désormais.

Difficile de savoir si Alaric était assuré de la sincérité de Chioné, mais peu importait à la jeune femme. Elle avait donné sa parole, et elle la tenait toujours. Le maître des lieux finit par la raccompagner à la surface, où, à son grand soulagement, Chioné put constater que Bordeau et Rägmor ne s'étaient pas écharpés pendant leur absence. Pendant que la jeune femme reprenait place auprès de l'Archevêque, Alaric déclara :

Madame Bordeau, la visite de la mine est désormais terminé. J'espère que vous n'aurez pas été trop indisposée par notre manque de préparation, et nos premiers échanges rugueux. Bien entendu, en tant qu'Archevêque de Zelphos, vous êtes toujours la bienvenue en invitée diplomatique à Coeur-de-Granite. Maintenant, je vous souhaite un bon voyage de retour jusqu'à Sent'Sura.

De la politesse de façade, mais de la politesse quand même. Par contre, il fut beaucoup plus "cordial" avec Chioné lorsqu'il se tourna vers elle pour lui dire :

Quant à vous, vous êtes toujours la bienvenue partout où se trouve le Conglomérat. Si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas à venir me quérir. Je ferai de même s'il me faut les service d'une mage élémentale. C'était un plaisir, Dame Féral.

Puis il fit un baisemain à la jeune femme, qui sourit avant de se redresser - elle avait fait une courbette pour le saluer - et prendre le présent qu'il lui avait permis de demander, à savoir la cote en mithril à mettre sous les vêtements histoire que ça soit plus pratique. Elle salua une dernière fois Alaric et Rägmor avant de se concentrer sur la route du retour, se préparant à répondre aux multiples questions - légitimes - de Bordeau sur la mine. Même si elle soupçonnait Alaric de ne pas lui avoir montré la partie la plus importante de la mine, elle ne chercherait pas à creuser davantage, sans vouloir faire de mauvais jeu de mot.

« Retourne donc dans ton arène malhonnête, dit-il en insistant sur ce mot, pour mener des combats au nom de ta justice. De mon côté, je m'occuperai de libérer les peuples de l'emprise de quelque dirigeant qui s'impose par la terreur et la violence. »

-Oooooh tu veux dire combattre la violence par la violence? C'est trèèèès ingénieux! Je suis sûre que personne n'y a penser avant toi... Et change de parchemin, tu relis la même ligne en boucle. On a compris que tu n'aimais pas l'arène de Sen'Tsura! Tu juges l'arène sur un petit moment que tu y as passé, alors qu'il y a deux minutes tu me blâmais pour raisonner de la même façon avec les nains... Et tu te prétend un guerrier sauveur! Au moins je ne me suis pas proclamée archevêque moi! Tu es un hypocrite à l'égo surdimensionné voilà ce que tu es. Pour marquer sa colère, elle répéta ce qu'il était pour elle en Concha, et jirunpoza ò k'áqu mepholatzouttá!

Une langue aux sonorité à la fois complexe et très animale en même temps. Certain des sons de cette langue, notamment les "r" particuliers venant de la capacité qu'on les Conchas à pousser des sons félins tel que les rugissements, étaient difficilement reproductibles par le commun des humanoïdes.

Bordeau ne supportait pas les messieurs "faites ce que je dit pas ce que je fais" et lui il arrivait en tête de liste. Même Alaric lui paraissait moins pénible, et c'était peu dire.
-Va donc héros de pacotille, avec tout le respect que je te dois, c'est-à-dire aucun, moi et l'arène de Sen'tsura, on t'emmerde! Moi-même j'ai considéré les propos d'Alaric quand aux raisons de sa croisade contre les Conchas, si tu n'es même pas foutu de faire preuve de plus d'ouverture d'esprit que la personne que tu es sensée remettre à sa place, pose-toi des questions sur la véracité de tes propos. Maintenant si cela ne t'embête pas je préfère encore perdre mon temps à regarder le paysage que d'écouter un ramassis de conneries qui tourne en rond.

La jeune archevêque prenait facilement la mouche, et se surpris elle-même à ne pas lui avoir envoyer son poing dans sa figure d'ours mal léché... Heureusement, elle aperçut du mouvement à l'entrée de la mine, par politesse, elle se retourna vers lui pour entendre ce qu'il avait à dire pour sa défense, sinon elle n'aurait pas valu mieux qu'Alaric un peu plus tôt...

Mais voilà que le nain et son amie revenait effectivement comme elle l'avait deviné.


Madame Bordeau, la visite de la mine est désormais terminé. J'espère que vous n'aurez pas été trop indisposée par notre manque de préparation, et nos premiers échanges rugueux. Bien entendu, en tant qu'Archevêque de Zelphos, vous êtes toujours la bienvenue en invitée diplomatique à Coeur-de-Granite. Maintenant, je vous souhaite un bon voyage de retour jusqu'à Sent'Sura.

La politesse d'Alaric, soudaine lui paraissait étrange, mais elle décida de donner le change.

-Je n'ai aucune raison de me plaindre de notre échange, vous m'avez apporter les réponses que j'étais venu chercher. C'est à moi à présent de prendre les disposition qui s'impose pour régler le problème des Conchas ayant trahis notre code de conduite. Soyez assuré que si je me représente ce sera pour régler l'affront qu'ils ont fait subir à leur propre peuple. Je comprends un peu mieux comment cela à dégénéré, et si mon peuple à manqué à son propre code d'honneur, je ne puis que m'incliner face au jugement, certes très expéditif des nains. Je choisi de croire que le meurtrier qui a tué les vpyqokam, les êtres fragiles, de mon clan ce jour là n'est qu'un cas à part. Je vous demanderais néanmoins de me tenir informée si par chance vous retrouveriez le coupable de faire justice au mien qui ont péri par sa hache. Sur ce, recevez mes respects, maître nain, que la Montagne vous offre une longue vie.

Lorsqu'elle se détourna du Duc, elle se permit de faire une moue appuyée envers Ragmör, et se dirigea d'un pas gracieux vers sa compagne de voyage.
-Bien, j'ai peut-être un peu sévère avec ce nain, en comparaison son bras droit est un insupportable vantard! Qui diable s'auto-proclame "défenseur de la Montagne toutes races confondus"! N'importe quoi!! Néanmoins je suis persuadé qu'il ne voit en moi qu'une catin... Pourtant je suis une prêtresse, avec toute la pureté que cela implique, en voyant mon apparence de rêve les gens ont tendance à l'oublier, les nains en particulier on dirait... Je mettrais ça sur le fait que leur femmes sont laide à pleurer... Mais je m'égare, votre discussion à du avoir bien davantage d'intérêt mon amie... Alors, qu'avez-vous fait d'intéressant?