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 Visite surprise [Terminé]

 
Visite surprise [Terminé] Sand-g10Jeu 5 Mar - 21:34
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Des jours, il fallait des jours pour rejoindre le Castleronce de Blancval, mais Théodore était content de quitter la capitale et sa routine qui commençait à l'ennuyer, assez pour qu'une visite surprise dans le sud des terres lui paraisse une bonne idée. Accompagné d'une dizaine de chevaliers, il avait traversé le pont de la capitale remise de ses blessures pour se soumettre au ciel d'hiver et sans filtre. Tranquillement, d'un pas assuré mais pas pressé, les hommes étaient descendus dans les terres, traversant rivières et fleuves avec autant d'impatience qu'ils savouraient la tranquillité de la nature qui les entourait. Leur voyage se déroula sans encombre - qui serait venu déranger onze chevaliers de l'Empire ? - et ils atteignirent le sud du duché par sa route principale. La visite n'était pas annoncée mais Théodore ne souhaitait pas non plus se cacher ; il voulait voir de ses yeux les forces du sud de Terre mais il n'avait pas l'intention de piéger qui que ce soit, c'était surtout sa fierté qui le convainquait qu'il n'avait pas besoin d'avertir la duchesse, elle ferait bien avec lorsque la nouvelle de sa présence lui parviendrait.

Le long du large sentier qui menait à la forteresse de Blancval, le commandant eut plusieurs fois l'occasion de porter ses yeux sur la pauvreté habituelle qui jonchait le chemin. Les tentes et campements des plus pauvres jalonnaient l'espace qui s'agrandissait sur le passage du cortège. Les chevaliers écartaient de leurs bottes ou de leurs lances quiconque avait le mauvais sens de trop s'approcher.

« - Qu'attendent-ils ces peigne-culs ? »

Le commandant n'en savait rien, peut-être n'avaient-ils rien à espérer de plus autre part qu'ici. Lorsqu'ils s'engouffrèrent dans la ville, les yeux des ces pauvres âmes s'arrêtèrent sur eux comme on fixe un horizon qu'on ne peut pas atteindre. Cinquante mètres, surement plus, mais une frontière infranchissable pour eux.

Depuis qu'ils étaient descendus plus au sud de Terre, le temps s'était rafraichi, d'autant plus que l'hiver commençait. Théodore était bien à couvert sous son armure et la légère fourrure qui couvrait son cou, mais il se promit de se pencher sur sa garde robe dès qu'il serait de retour à Sen'tsura.Théodore connaissait cet endroit par les leçons que lui en avait fait Rhon, son tuteur lorsqu'il était enfant. La puissance des anciens ducs de ces terres avait permis l’édification de cette cité, au style comparable à celui qu'on trouvait de l'autre côté des mers, comme chez les salinéens. Les sudistes aimaient les montagnes pour s'y percher et construire des murailles par-dessus, et ils semblaient les aimer encore plus lorsqu’elles ouvraient leurs bras à l'océan. Sous le gris d'un ciel de Kelrenn peu clément, ils évoluèrent le long des larges bâtiments et ateliers, longeant des allées jusqu'à passer de nouvelles murailles qui, au fur à mesure, les faisaient grimper pour bientôt surplomber la ville après qu'on les ait reçus et indiqué au commandant que la duchesse l'accueillerait dans la salle de stratégie, dans le donjon.

Théodore fut séparé de ses hommes et pénétra dans le donjon, guidé par les servantes qui l'installèrent à une table dans une salle rectangulaire assez austère. Rien de particulier si ce n'était la courtoisie de la jeune femme qui lui demanda s'il désirait quelque chose en attendant la duchesse.

« - Un verre de lait, s'il vous plaît ! »

Théodore Svalt

Théodore Svalt


Humain

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Visite surprise [Terminé] Sand-g10Jeu 5 Mar - 22:37
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La tête vidée des rêves obscurs qu'elle avait dans la nuit, le Séraphin, après son habituelle série d'exercices d'entretien terminée, rejoignit la cour d'armes où l'attendait déjà sa tutrice. En dépit de son expérience incontestable et de sa maîtrise, Elisen n'avait pas le niveau pour lutter contre celle qu'elle était sensée éduquer, et elles le savaient toute les deux.
Mais leur séance d'entraînement matinal revêtait un aspect presque rituel. L'une en face de l'autre à chaque bout de la cour, elles passaient leurs gambisons longs dont les pans leur tombaient en dessous des genoux, abandonnées par tout les serviteurs du donjon, et elles se saluaient dignement. Être dérangée pendant ces séances récurrentes était l'un des rares motifs qui pouvaient mettre la duchesse d'une humeur massacrante pour le reste de la journée, et l'accès à la cour n'était autorisé que pour les urgences.

A l'instar de chaque matin, les deux femmes se regardaient et s'étudiaient longuement, sans échanger le moindre mot, et attendaient que le soleil passe au dessus des toits pentus de la cour. Puis elles saisissaient leur bâton, s'avançaient l'une vers l'autre en marchant, saluaient une nouvelle fois et amorçait l'affrontement.
Il arrivait parfois que la duchesse choisisse d'ajouter des adversaires pour travailler sa maîtrise du combat multiple, ou de créer des situations désavantageuses qu'elle n'avait pas l'habitude de confronter; mais ce matin ci, son humeur avait été entamée par de douloureux cauchemars.
Ses exercices avaient assaini son corps et elle ne ressentait plus l'engourdissement du réveil, mais son esprit restait marqué et, dès les premiers échanges, elle dut se faire violence pour mobiliser les plus récentes de ses connaissances. Combattre au sol et sans faire usage de ses ailes avait été difficile, les premières années, et c'est là que l'expérience de son maître d'armes s'était révèlée indispensable, mais dès lors qu'elle avait assimilé les différences les plus flagrantes entre le style de combat enseigné par Camaël et celui que pratiquaient les chevaliers de Castelronce, l'écart entre elle et son adversaire de longue date s'était inversé en quelques semaines seulement.

L'une et l'autre connaissait suffisamment bien son adversaire pour se trouver en mesure d'anticiper et de contrer l'essentiel de ses tentatives, mais les adaptations que le Séraphin avait su faire de sa propre maîtrise surprenait toujours Elisen qui, en dépit d'un oeil aiguisé et d'un sens de l'adaptation redoutable, finissait toujours à la merci de sa lance.
Ce matin ci, elles n'eurent pas même le temps de mettre fin à leur jeu. Tandis qu'elles dansaient l'une devant l'autre, échangeant les enroulés, les déviations, les parades, les fentes et les pirouettes en tout genre, un chevalier poussa la porte de la cour et s'avança vers elles.

- Votre grâce, fit-il en mettant un genou à terre, presque immédiatement appelé à se relever par sa maîtresse. Le commandant d'infanterie de l'armée de l'Aile est ici, il a demandé à vous voir.

Les deux combattantes échangèrent un bref regard et la duchesse, après un long silence ponctué d'un froncement de sourcil perplexe, lui laissa son bâton avant d'amorcer le pas vers la sortie.

- Nous y reviendront plus tard, chevalier, lâcha-t'elle sur le départ et sans un regard en arrière, juste avant de quitter la cour et de rejoindre le chevalier qui attendait à la sortie. Elle fit une halte dans sa salle d'armes et se délesta du poids de son gambison, puis rejoignit ses appartements pour se constituer une mise plus présentable.
Puisqu'il s'agissait d'un représentant officiel d'un corps d'armée, elle se dévêtit totalement et se permit de le faire attendre un peu en s'offrant le luxe d'un bain. Elle avait appris de son "père" que l'attente était un luxe et une arme qu'il fallait savoir maîtriser à la perfection pour saisir l'instant précis entre l'impatience et la lassitude chez ses invités. D'après ce que lui en avait dit le chevalier qui l'avait accompagnée sur le trajet, le commandant était installé depuis à peine dix minutes, et elle considéra qu'il était nécessaire de le laisser patienter un moment avant de se présenter à lui.

Les yeux rivés sur le clocher de la chapelle du donjon, elle attendit une vingtaine de minutes avant de quitter l'eau encore chaude, et il lui en fallut quinze de plus pour qu'on la sèche, la coiffe et l'armure.
L'armure que Camaël lui avait faite forgée des années plus tôt était toujours neuve, et si elle n'avait pas tant l'allure d'une tenue de parade, il lui sembla qu'elle n'avait rien de plus approprié pour le recevoir. Elle n'avait jamais apprécie le faste et n'espérait pas dégager l'image d'une femme oisive.

Prévue pour être supportable en vol, elle était légère et composée d'un plastron en plusieurs parties qui s'articulaient au niveau de sa poitrine qu'elle contenait avec un léger renfort, s'arrêtant juste au dessus des clavicules; d'un gorgerin stylisé et permissif sur lequel elle ne prît pas la peine de greffer la bavette et auquel était reliées des épaulières en deux plaques superposées.
Sur les bras, elle n'avait qu'un assemblage de plaquettes de cuir dissimulées sous de larges manches noires, et portait avec ça d'épais gants noirs complétés par des moufles en mailles et des pièces métalliques qui s'articulaient sur ses doigts et son poignet, poursuivis par des canons d'avant-bras masqués eux aussi.
Pour le bas, le forgeron avait opté pour des jambières en acier maté fardées d'une pointe creuse qui montait par dessus le genou sans entraver ses mouvements, complété par une pantalon blanc sale et des solerets allégés qui recouvraient partiellement ses pieds.
Les pans du vêtement en tissu qu'elle portait par dessous dépassaient à l'avant et l'arrière et formaient comme une robe fendue sur les cotés, noire et marquée par le symbole de la maison de la Valériane, que l'on retrouvait également gravé sur l'une de ses épaulières.

Le commandant avait attendu un peu moins d'une heure, et il était temps pour elle de le rejoindre dans la salle où ses serviteurs l'avait conduit. Elle se saisit de son "sceptre" et laissa Elisen vérifier une dernière fois les sangles de son armure avant d'enjoindre son second gardien de lui emboiter le pas.
Fardée de son escorte, la duchesse traversa les longs couloirs et escaliers du donjon jusqu'à sa salle de stratégie, où elle avait coutume de tenir conseils de guerre et autre réflexions militaires. Un lieu adapté pour une telle rencontre.

L'un des gardes posté devant la porte l'ouvrit pour elle et l'annonça avant qu'elle n'entre, abandonnant ses deux chevaliers qui se collèrent des deux cotés de la porte, coté intérieur, et s'appuyèrent sur leurs lances, droits et raides comme des statues.
Caliel traversa la pièce et se posta à un bout de la longue table rectangle qui se trouvait en son centre, s'appuyant à son tour sur sa lance tandis qu'elle jaugeait son interlocuteur d'un regard d'une fixité dérangeante.

- Commandant Svalt. Je n'attendais pas votre visite, commença-t'elle, atone,j'ose espérer, du fait, que vous ne tiendrez pas rigueur à mes serviteurs de l'accueil qu'ils vous ont fait.

Elle marqua un temps de pause et examina l'officier plus en détail, baladant son regard sur son armure, ses armes, et finalement son visage, s'attardant davantage sur son regard et les marques de guerre qu'il portait que sur le reste. Si son examen avait quelque chose de gênant et pouvait mettre mal à l'aise, sa voix d'un calme inhumain et la mine composée qu'elle affichait témoignaient de sa maîtrise de ce genre de situations.

- Je m'attendais à une visite plus officielle, je n'avais reçu aucun émissaire de l'Empereur depuis ma nomination. Suis-je en droit d'espérer que vous m'apportez de bonnes nouvelles ?

Sur ces derniers mots, la duchesse avait adopté un teint empreint d'une très légère pointe d'ironie que ses lèvres, en se relevant à peine sur le coin, soulignèrent discrètement, mais elle ne semblait pas moqueuse pour un sou.

Caliel de la Valériane

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Séraphin

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Visite surprise [Terminé] Sand-g10Ven 6 Mar - 9:12
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La jeune et charmante blancvalienne lui avait apporté son lait qu'il sirota pendant cinq minutes avant qu'il ne commence à trouver le temps un peu long. Quand il eut fini de jeter des regards faussement intéressés à la pièce qui ne présentait rien d'intéressant si ce n'était la servante à quelques mètres de lui, il posa son verre sur la table et se pencha sur sa chaise pour la fixer d'un œil amusé.

« - Asseyez-vous donc, ma chère, l'invita-t-il en cessant de basculer et offrant, d'un léger mouvement de son pied gauche, l'un des sièges à la femme.

Elle ne se fit pas prier et vint s'asseoir aux côtés du commandant qui posa alors un coude sur la table et pivota pour s'offrir de face à son interlocutrice.

- J'ai le surprenant sentiment que la duchesse risque de prendre un peu de temps, alors ne vous faisons pas patienter debout. Tant de chaises vides, il serait bête de ne pas en profiter. »

Il avait servi son invitation d'un sourire charmeur et sans que l'ironie qu'il utilisait pour détendre l'atmosphère ne soit trop lourde. Il voulait la détendre, pas l'inverse, et lorsqu’on avait devant soi le commandant des forces d'infanterie de l'Empire, on était en droit d'être autre chose que détendue. Pourtant, elle sembla vite s’accommoder de l'humour et la gentillesse du militaire qui ne s’embarrassait pas des convenances sur lesquelles étaient souvent trop sévères les nobles.

« - Quel est votre prénom ? lui demanda-t-il en se penchant légèrement vers elle.

- Gabrielle, monseigneur, répondit la fille.

- Un très joli nom, Gabrielle... je crois que nous allons bien nous entendre. »

~ ~ ~

Elle était jeune, un peu moins qu'il ne l'avait pensé au premier coup d’œil, mais assez pour qu'il sente peser sur lui le poids de sa presque quarantaine. Gabrielle avait vingt-trois ans et était rentrée au service de la duchesse à l'aube de sa vingtaine, elle était d'une taille commune pour une humaine, avait une peau clair, des cheveux châtains et des yeux verts. Son nez retroussé et piqueté de quelques tâches de rousseur la rendait très attachante lorsqu'elle plissait ses yeux à chaque fois qu'il la faisait rire et son accent rajoutait à l'affection qu'il lui portait à mesure qu'ils finissaient leurs assiettes. Théodore lui avait demandé ce qu'elle désirait manger, ce qu'elle préférait, et de leur en apporter deux assiettes, pour lui et pour elle, bien évidemment. Pendant trente minutes, ils dégustèrent un savant mélange de chair de cabillaud et d'avoine en gruau, accompagné d'un délicieux vin des territoires du nord. Un repas, donc, qui délia les langues et invita Gabrielle à se montrer aussi bavarde que l'était Théodore. Il lui posait des questions avec autant d'intérêt pour elle qu'elle révélait en avoir pour lui et, naturellement, ils jouèrent à un jeu auquel ils savaient tous les deux ne pas pouvoir s'adonner.

« - Le temps file, et si la duchesse...

- Vous ne risquez rien ! Vous n'obéissez qu'aux ordres, voyons ! dit-il amusé, balayant l'image de Caliel de la Valérianne comme s'il avait oublié pourquoi il se trouvait en ces lieux.

- Monsei...

- Théodore, la coupa-t-il, ne perdant pas de sa bonne humeur.

- Théodore, dit-elle avec difficulté comme si la foudre allait la frapper, je... j'ai déjà trop abusé de votre gentillesse, c'est inconvenant, se persuada Gabrielle en se levant et en rassemblant les couverts et assiettes pour les ramener en cuisines.

- Ah... dans ce cas, nous remettrons cela à plus tard, lorsqu'il sera plus convenant ? avança Théodore, laissant la jeune fille débarrasser, son sourire amusé l'ayant quitté pour une mine plus sérieuse, teintée d'une légère déception.

- Avec plaisir, M... Théodore
.
- Formidable, acquiesça-t-il, je m'en réjouis d'avance, ajouta le militaire dont on sentait qu'il regrettait de devoir laisser la servante s'en aller. Allez, ne prenez donc pas plus de risques, ma chère. »

Elle sourit de cette même manière qui lui avait tant plu qu'il s'était exercé à la faire rire autant que possible, puis elle disparut, les bras chargés de leurs couverts vides, dans les entrailles du donjon, le laissant seul de nouveau.

~ ~ ~

Quand Caliel de la Valérianne entra dans la pièce suivie de ses gardes, Théodore était assis dans sa chaise, imperturbable. L'heure d'attente semblait n'avoir jamais existée et il accueillit le salut de la duchesse avec un sourire aussi discret que le sien à venir.

« - Duchesse, je n'ai rien à redire de vos serviteurs.

La rencontre commençait bien, c'était de ces entrées en matière qui promettaient des suites palpitantes pleines de tensions, des éclats dont Théodore raffolait.

- Rassurez-vous, Madame, vous ne craignez rien, se moqua-t-il à peine en portant un oeil amusé aux gardes et à l'armure de son hôte. »

Caliel de la Valérianne était une femme forte, une femme que le commandant aimait à appeler une duchesse. Elles étaient rares les nobles qui portaient l'armure et abritaient dans leur regard la flamme tranquille d'une lionne au repos. Théodore s'était levé pour saluer son arrivée et avait apprécié constater, même à cette distance, la condition physique de sa vis-à-vis. L'armure n'était pas seulement là pour le protocole militaire, et non il ne pensait pas que la duchesse ait jamais craint quelque chose ; il y avait dans la teneur de cette brune une puissance qu'il honorait d'un regard intéressé malgré toute l'ironie qu'il laissait transparaître intentionnellement.

« - Le Général Céleste m'a désigné comme son commandant d'infanterie bien trop récemment pour que je puisse me targuer d'avoir rencontré chaque Duc et ses forces afin de rendre hommage à leurs efforts et leur fidélité pour l'Empire, commença-t-il alors qu'il s'était réinstallé dans son siège, les coudes posés sur la table. Votre duché m'intéressait, pour l'importance qu'il aura dans la lutte contre les Glaces, et notamment pour son académie ; étant aussi un adepte de la lance, la perspective d'une passe ou deux avec l'un de vos prodiges me semblait une bonne raison de venir vous rendre visite. Vous-même, d'ailleurs, faites honneur à l'hast, vous comprendrez ma curiosité ? demanda-t-il, taquin sans vraiment l'être, se contentant de le dire comme s'il s'agissait d'une évidence. »

Théodore était impatient de tout ce qui pouvait suivre. Il ne savait pas grand chose de cette Caliel si ce n'était qu'elle menait correctement son duché, mais il était prêt à parier qu'elle était une femme qui méritait son intérêt, ou du moins plus qu'il ne la considère que comme celles qui possèdent le pouvoir d'ordinaire. A des lieux de l'image des nobles qu'il évitait, la duchesse avait un je-ne-sais-quoi qui le poussait à en apprendre plus.

Théodore Svalt

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Humain

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Visite surprise [Terminé] Sand-g10Ven 6 Mar - 12:02
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Malgré une certaine lassitude à l'égard des convenances, la duchesse leva à peine un sourcil en constatant que son invité ne lui rendait pas les honneurs dus à son rang mais se garda de faire mine de s'en offusquer. C'était un militaire, et un officier, et malgré son allure, elle peinait à distinguer son ascendance.

Quand il la rassura sur sa sécurité, Caliel laissa échapper un bref rire nasal en suivant son regard vers ses deux gardiens. Effectivement, dans l'immédiat, elle estimait n'avoir rien à craindre. La dernière tentative d'assassinat qu'elle avait essuyée s'était soldée par un cuisant échec et le coupable avait été empalé sur la lance de sa favorite avant même d'avoir pu tirer son poignard.
Hors de considérations techniques, elle supposait qu'elle n'avait initialement rien de personnel à craindre de la part d'un commandant de l'aile, que sa lignée servait avec une fidélité sans faille depuis sa prise de pouvoir.

- Le Général Céleste m'a désigné comme son commandant d'infanterie bien trop récemment pour que je puisse me targuer d'avoir rencontré chaque Duc et ses forces afin de rendre hommage à leurs efforts et leur fidélité pour l'Empire. Votre duché m'intéressait, pour l'importance qu'il aura dans la lutte contre les Glaces, et notamment pour son académie ; étant aussi un adepte de la lance, la perspective d'une passe ou deux avec l'un de vos prodiges me semblait une bonne raison de venir vous rendre visite. Vous-même, d'ailleurs, faites honneur à l'hast, vous comprendrez ma curiosité ?

Le séraphin resta silencieux un moment puis tira sur le dossier de la chaise sur laquelle elle n'avait toujours pas pris place pour y remédier enfin. Elle ne connaissait que trop bien la position stratégique que représentaient ses terres, et elle avait conscience que son jeu d'ombres lui vaudrait de devoir faire de nouveaux choix qui mettraient son éthique en branle.
Elle poursuivit son inspection du commandant, ou la reprit encore et encore, tentant de cerner la nature du personnage tandis qu'elle réfléchissait à une réponse appropriée. Elle ne le connaissait pas le moins du monde et avait peine à choisir l'attitude à adopter.

- Oui, je la comprend, commença-t'elle d'une voix sans teint, et je comprend également votre intérêt. Cependant, je gage que, si les échos que vous avez entendu en ville étaient glorifiants, vous n'en croirez rien avant d'en avoir éprouvé vous même la véracité.

Caliel laissa passer ses mots qui, en fin de compte, ne faisaient rien de plus que reprendre les idées de son interlocuteur. Elle se demandait ce qui pouvait valoir à l'académie de Castelronce un prestige supérieur à d'autres, et se méfiait de la tournure que pouvait prendre la conversation. Sous aucun prétexte elle n'engagerait ses chevaliers dans une guerre quelconque; leur rôle était ailleurs. Après ce bref temps mort, elle reprît la parole d'un ton conciliant.

- Je pourrais vous faire visiter l'école. Si vous savez, ce dont je ne doute pas, apprécier la valeur martiale, vous trouverez les locaux à votre goût. Et je doute que vous ne tombiez pas sous le charme de l'architecture de l'endroit, c'est un des bâtiments les plus agréables de la cité.

Il ne faisait aucun doute pour elle que les deux représentants de ladite école lui auraient témoigné de leur appréhension si ils avaient été autorisés à la parole, mais leur code le leur interdisait, et ils ne diraient rien. Les lances de Castelronce entretenaient un certain secret autour de leur maîtrise, et elles n'aimaient pas être observées. Mais ils devraient obéir, d'autant que cette perspective n'avait rien d'enchanteresse pour la duchesse non plus qui, malgré sa sympathie apparente, ne comptait pas laisser au commandant le plaisir de visiter les pièces les moins conventionnelles.

- Et pour satisfaire votre demande au mieux, je me porte moi même garante du savoir de notre école, et je vous donnerais volontiers la réplique si vous êtes disposé à y éprouver ma maîtrise de l'hast avant que nous ne passions à des sujets impliquant davantage de réflexion.

Là encore, elle était certaine de la désapprobation de ses gardiens, et si ses conseillers avaient été présents, ils se seraient eux aussi garder de donner leur avis. L'on ne contestait pas ses décisions, car elle avait su prouver pendant les missions confiées par son prédécesseur que ses décisions n'étaient jamais infondées.
Et celle-ci ne correspondait pas qu'à son désir d'achever ses passes d'armes quotidiennes, ni à défendre son orgueil et la fierté des chevaliers de Castelronce, mais répondait à un dicton qu'on lui avait répété à maintes reprises. L'on ne connait un homme que quand on l'a combattu.

Caliel de la Valériane

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Séraphin

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Visite surprise [Terminé] Sand-g10Sam 7 Mar - 15:39
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Théodore sourit poliment tout le long, levant parfois les sourcils tandis qu'il laissait son regard dériver le long de la table pour finalement revenir vers les yeux gris de la duchesse ; il arrivait à peine à distinguer leur couleur à cette distance. Elle avait une certaine prestance, c'était indéniable, et l'idée de faire la visite de son école en sa compagnie ainsi que de mettre à l'épreuve leurs talents respectifs dans un duel amical lui plaisait beaucoup. Cependant, un détail attirait son attention plus que tous ses autres traits ; son accent. Le regard de Théodore se gardait d'être trop oppressant mais il ne pouvait s'empêcher de s'interroger, lorsqu'il portait son attention sur ses lèvres et la manière dont elle tournait ses mots, d'où tenait-elle cette légère différence, à peine notable, mais qui lui permettait d'affirmer qu'elle n'était pas du pays, enfin, pas de Blancval, originellement ? Un détail, certainement, mais qui l'intriguait, comme elle l'intriguait.

« - Ma foi, c'est avec plaisir que je découvrirai votre école, et ce sera un honneur d'éprouver votre maîtrise, répondit-il pour commencer, levant sa main droite à son menton pour se gratter la barbe tandis qu'il laissait en suspens sa phrase quelques secondes. Cependant, quels sujets pensez-vous qu'il faille que nous abordions ? »

La duchesse pouvait considérer cette question comme un piège. De quoi pouvaient-ils bien parler ? Théodore n'était pas là parce qu'il craignait quelque chose, au contraire, il avait surtout l'espoir que cette visite bousculerait un peu la routine dans laquelle il s'enlisait en ville. Mais depuis son arrivée, la duchesse avait agi comme si sa présence était un danger, quelque chose qu'elle craignait. L'avoir fait attendre une heure dans cette salle était loin d'être oublié et avait pour Théodore beaucoup d'importance.

« - Si ma présence n'est pas plus officielle, duchesse, c'est parce qu'elle n'implique rien d'autre qu'un élan de ma part. Les campagnes actuelles ne nécessitent pas ma présence à Sen'tsura ni autre part, alors pourquoi ne pas établir des liens plus forts avec.. vous, par exemple ? Je n'ai pas de raisons de me méfier de vous, et vous n'en avez pas de vous méfier de moi. Mon rôle dans notre empire est d'assurer la victoire de notre infanterie. Ici, je n'ai ni la place d'un juge, ni celle d'un conseiller. Vous pouvez toujours considérer qu'en tant que dernier descendant de la lignée Svalt, j'ai eu un certain intérêt pour un duché qui a sû garder ses maîtres à sa tête. »

Théodore avait la prétention de penser que la résistance de son propre duché à l'invasion d'Aile Ténébreuse avait fait parler d'elle jusqu'au sud du pays, assez pour que Caliel de la Valérianne comprenne qu'il n'agissait qu'en tant que camarade, plus qu'autre chose. Il n'allait pas dire qu'il était admiratif de son travail, car il la connaissait aussi peu qu'elle le connaissait surement, mais il devait avouer qu'être toujours assise sur le trône de ses terres après le passage du démon était un beau tour de force, ou la marque d'une soumission qui avait valu qu'on ne s’inquiète pas de ces terres, ce dont doutait le commandant. Il se leva doucement, puis vint la rejoindre, retrouvant un peu de son allant qu'il avait perdu suite à sa dernière remarque.

« - Si tout est clair entre nous, qu'il n'y a pas de zones d'ombre que vous désiriez éclaircir davantage, j'aimerais voir cette école. Je me lasse un peu de cette salle, pour tout vous dire. »

Théodore Svalt

Théodore Svalt


Humain

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Visite surprise [Terminé] Sand-g10Sam 7 Mar - 16:58
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Quels sujets ? La duchesse ne put réprimer un léger sourire, presque déconcerté, tandis que son interlocuteur s'étendait sur les raisons de sa présence. Elle avait pensé qu'il se serait déplacé pour quelque chose d'important, pour discuter au sujet de nouvelles lois qui auraient été appliquées dans l'empire concernant des levées d'hommes plus importantes ou des taxes quelconques. Mais non. Ou tout du moins, il ne semblait pas désireux de mettre ces nouveautés en avant.

Peut-être était-il sincère, cela, elle n'était pas en mesure de le déterminer, mais le Séraphin avait apprit à considérer toute ses discussions comme des guerres; et Yéhadiel sait que l'on ne gagne aucune guerre en laissant l'initiative à son adversaire.

- Nous n'aurions aucune raison de nous méfier l'un de l'autre si nous n'avions rien à faire ici ensemble, commandant. Mais nous sommes alliés et nous servons le même maître, aussi ai-je peine à croire que l'on puisse vouloir me rencontrer sans desseins ni arrière pensée. Quant à la préservation de notre lignée à la tête de notre duché, mon père a su déceler qui remporterait cette guerre et s'est rangé du bon coté de la pente, rien de plus.

Sur ces mots, le Séraphin quitta son siège et se tourna vers la fenêtre massive qui fendait l'un des murs de la salle, s'en allant se poster devant en tournant le dos à son interlocuteur. Elle aimait tout particulièrement la vue qu'offrait cette salle sur le reste de la ville et du comté; une vue qui permettait à ses conseillers de faire évoluer les situations critiques et de mettre en oeuvre des plans appropriés en cas d'assaut sans avoir besoin d'un relais d'informations constant.

- Quant aux points que nous aurions pu aborder, reprît-elle en joignant les mains dans son dos, la tête haute, je songeais à un éventuel changement dans les lois de l'Empire, qui aurait pu concerner mes terres et vous; vous auriez pu venir exiger davantage d'hommes pour servir votre infanterie, par exemple. Ou encore tenter de relever mon vote pour le passage d'une nouvelle loi sur la conscription. Ou que sais-je encore, il y a mille raisons qui auraient pu vous amener ici, et celles là ne concernent que votre position. A titre personnel, vous auriez pu aspirer à recouvrer vos marques de noblesse dans une autre terre; la mienne, par exemple, d'une manière ou d'une autre. Et, pour des éventualités plus positives, vous auriez pu m'annoncer que l'on m'accorderait une rente plus élevée et des fonds supplémentaires pour la construction de nouveaux navires ou la remise en état des frontières de mon duché.

Naturellement, il ne s'agissait là que d'une infime partie des raisons qui auraient pu conduire le Svalt à elle, et elle ne jugeait pas nécessaire d'en dire davantage. Si il aspirait à la prendre par surprise et à alléger le poids d'une lourde décision, elle tenait toutefois à lui rappeler que rien n'aurait su l'éloigner de son éthique personnelle, et que toute tentative de cet ordre aurait peu d'impact sur son jugement final.

- L'on m'avait rapporté que ceux de votre lignée avaient tous péris pendant la guerre de résistance de Terre. Me conteriez-vous votre histoire, commandant ? Je suis curieuse de ce qui peut conduire un homme à perdre ses terres tout en préservant un statut comme le votre.

Si ses propos avaient quelque chose de dégradant, la duchesse n'avait rien, dans son ton ni dans ses manières, qui laisse à penser à une quelconque forme de condescendance. Sa question faisait écho à une sincérité qu'elle avait coutume d'étouffer, si bien que l'on aurait pu l'interpréter comme de l'hypocrisie ou de la moquerie.

- Et je comprend votre lassitude. Nous poursuivrons notre conversation en marchant, le donjon est spacieux.

Puisqu'il l'avait rejoint, la duchesse fit volte face et contourna son interlocuteur en lui lançant un regard qui se voulait ne souffrir d'aucune contestation, puis s'empara de son sceptre tandis que les deux gardiens à la porte la tirait vers l'intérieur, ouvrant le passage au duo.
Le Séraphin amorça le pas dans un long dédale de couloirs et d'escaliers, suivie de près par ses chevaliers, et quitta le donjon par la porte principale après un passage dans une longue allée tapissée de noir dont l'étalonnage et la hauteur du plafond donnait au trône disposé au sommet une impression d'immensité sublimée par la forme triangulaire de la pièce. D'en bas, tout ceux qui se trouvaient sur le plat en cercle où le trône était installé sur une escalier encore plus haut avaient l'air gigantesques, puissants et de stature quasi divine.

La duchesse partit sur la droite une fois sortie, puis, suivant une longue allée veillée par d'imposantes statues représentant des héros du duché, rejoignit l'enceinte de l'académie qui semblait, malgré l'âge de ses pierres, d'une propreté remarquable. Dans un premier lieu, l'on tombait sur d'immenses cours où les élèves se regroupaient hors de leurs heures de théorie ou de pratique pour flâner et profiter de l'herbe verte dont elles étaient tapissées en compagnie des demoiselles et damoiseaux de la haute bourgeoisie et de la noblesse.

Autour des deux cours symétriques, qui servaient également pour les cérémonies officielles, les démonstrations et les jeux, il y avait, sur les cotés, deux imposants bâtiments identiques dont la simplicité évoquait des baraquements, et, en face, une bâtisse à la façade sublimée par de nombreuses fresques épiques et usées malgré un entretien fréquent; représentant des scènes de bataille où s'illustraient les chevaliers de Castelronce contre des créatures difformes issues des limbes pour la majorité.
Ce bâtiment central, plus important que les deux autres, semblait lui même divisé en trois, et rien de ce qu'il se passait à l'intérieur ne semblait à portée de vue. Même le hall d'entrée, que l'on apercevait dans l'imposante ouverture, était plongé dans une pénombre réhaussée par une lumière tamisée rougeâtre à l'aspect inquiétant et sanglant.






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Séraphin

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Si Théodore n'avait pas désiré garder le silence sur les motivations les plus opportunistes qui l'avaient poussé à se rendre à Blancval, il aurait répondu à la duchesse qu'il aurait souhaité pouvoir lui apporter d'aussi bonnes nouvelles. Il garda le silence, du moins jusqu’à ce qu'ils sortent de cette pièce pour suivre un chemin interminable de couloirs qui donnaient au moins l'avantage d'une vue sur l'extérieur. On était loin des merveilles de Sen'tsura et du paysage enchanteur des duchés les plus riches du nord, mais c'était déjà mieux que d'avoir à faire face aux murs nus et bruts de cette salle de stratégie. Le commandant avait entamé les premiers mètres de leur balade dans le dos de la duchesse, encadré de ses gardes, et il nota avec quelle rigueur cette dernière s'évertuait à marcher, comme si chaque pas qu'elle faisait était la répétition sans bavure d'un mouvement qu'elle s'était exercée à effectuer parfaitement. La grâce de cette démarche lui rappela les elfes et leur nature trop parfaite, mais Caliel la mêlait à la puissance de ses formes humaines, ce qui rendait le tout un spectacle appréciable.

« - On ne vous a pas menti, même s'il ne restait de ma lignée que mon père, Heide Svalt, commença Théodore dont toute la désinvolture s'était envolée pour laisser place à un visage alourdi par un sérieux solennel. Nos terres s'étendaient du nord de Drayame aux frontières de Feu et longeaient l'océan. Nous avions parmi les meilleurs étalons et nos vignes donnaient le meilleur vin. Vous ne pouvez pas vous imaginer les paysages et les odeurs d'une terre telle que la mienne si vous n'êtes jamais sortie de votre duché, c'était un endroit calme qui ne souffrait que de quelques pirates que nous tenions en respect. Nous étions en bonne entente avec nos voisins, rien n'était à déplorer. »

A mesure qu'ils avançaient, Théodore se laissa aller au récit de sa vie qu'il étalait sans pudeur, peut-être parce qu'il n'avait rien à regretter. Lorsqu'il portait ses yeux sur tout ce qu'il l'entourait, il devait reconnaître le talent des artisans, mais tout avait le goût fade de pierre et les couleurs étaient celles d'un sud grisâtre. Les côtes, chez lui, étaient chaudes et chantaient sous les doux rayons du soleil. Lorsqu'on marchait ainsi sur les dalles des villas et sentiers des villes, on respirait l'odeur des collines et de leurs arbres dont l'ombre offrait à chacun sa place pour se satisfaire de l'instant présent. Ici, il respirait les embruns d'un large qui lui était étranger et l'humidité d'une terre boueuse. Il savait que les hommes aimaient leurs racines même lorsqu'elles les attachaient à des lieux de ce monde qui n'avaient pourtant rien pour plaire.

« - Lorsque notre Seigneur est arrivé en ce monde, peu si ce n'est aucun n'était pour le rejoindre. Nous avions tous confiance en la puissance de notre grande alliance, et les premières victoires en Ciel nourrirent ce sentiment.

Il approcha le parapet qu'ils longeaient le long des cours pour s'arrêter quelques instants, maintenant que la duchesse semblait à l'écoute et autorisait qu'ils s'arrêtent, naturellement, sans qu'il n'ait besoin d'en faire la demande.

- J'avais vingt ans, alors, et je me rappelle parfaitement le feu qui nous habitait tous. La guerre, et la gloire, nous appelaient après cette éternité de paix qui faisait des anciens de notre Histoire des légendes. Enfin nous avions l'opportunité de défendre ce que nous aimions et d'écrire ces pages que d'autres honoreraient, mais tout s'est étouffé dans la défaite et la trahison lorsque les anges sont tombés.

Il posa ses coudes sur la roche rugueuse, fixant l'horizon de l'océan gris avec une pointe de mépris dans la voix, légère mais notable, une haine qui n'avait toujours pas trouvé de réceptacle.

- Lorsque les démons ont attaqué Terre, des années plus tard, les premiers barons sont tombés, et alors des ducs comme les vôtres ont rejoint celui qui était alors notre ennemi. Mon père avait refusé de se soumettre et avait appelé à l'aide les forces à l'arrière du pays. Aucune aide n'est jamais arrivée et il est s'est sacrifié ainsi que la presque totalité des hommes de nos terres pour retarder l'avancée des démons.

Théodore quitta sa pose et retourna aux côtés de la duchesse pour reprendre la marche, approchant de ce qui devait être l'académie.

- Il aura fallu des années avant que les démons n'en viennent à venir à bout de notre résistance. Leur siège leur coûta plus du double des forces que nous y avions laissées et, quand ils me firent enfin tomber, ils m'épargnèrent. J'ai porté mes yeux autour de moi et j'y ai vu ce que j'avais toujours chéri être déchirer, à feu et à sang. Les corps meurtris des femmes et hommes qui m'avaient vu grandir étaient éparpillés dans des salles comme celles de votre château. Tout n'était que mort et à l'instant où j'ai compris qu'il n'y avait aucune gloire dans toute cette souffrance, ils m'ont offert de les rejoindre.

Il tourna alors son visage vers la duchesse et sourit, presque comme si l'idée qu'il venait d'évoquer l'amusait. C'était un sourire léger qu'il était difficile d'interpréter, mais il avait le don d'être inattendu et de dédramatiser l'instant.

- Vous vous demandez ce qui m'a fait les rejoindre. Je ne saurais vous dire. Peut-être la parole de Zelphos m'a frappé, comme la volonté des dieux influence leurs sujets sans qu'ils n'y consentent. Je n'en sais rien. Tout ce que je peux vous affirmer est que me battre à leurs côtés et est devenu une évidence. Je n'ai rien connu d'autre, après tout. Certains bêchent la terre toute leur vie, je me suis battu toute la mienne, et il semblerait que les limbes refusent mon âme. J'ai la témérité de croire que j'ai fait le bon choix si la déesse de la mort elle-même me trouve à ma place. »

Il s'interrompit lorsqu'ils arrivèrent devant l'entrée, juste à temps. Les couleurs de l'intérieur accompagnaient parfaitement l'histoire que le commandant venait de conter. Souriant encore en portant un regard malicieux au travers de la pénombre qui laissait libre cours à l'imagination de ses spectateurs, il se tourna vers Caliel dont il n'arrivait toujours pas à deviner l'âge que ses traits forts rendaient difficile à estimer.

« - Combien d'hommes avez-vous tués, Duchesse ? »

Théodore Svalt

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Humain

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La duchesse se fit attentive au récit de son invité, et se fit la réflexion que l'Aile avait définitivement marqué le monde au travers de ses massacres et de ses conquêtes. Elle le suivit quand il s'écarta de la route, ou modifia sa marche pour convenir à l'itinéraire qu'il choisissait, et le rejoignit près de l'apique qui bordait la base des cours avant que ne débutent les murs du baraquement.

Elle l'écouta et une douleur sourde lui martela le poitrine quand il évoqua la résistance de Ciel et ses glorieux résultats d'avant la chute. Elle savait. Elle y contribué, elle y avait été, elle avait vu, et évoquer ce souvenir manqua de lui faire perdre contenance. Mais elle tint bon, et joignit les mains sur la tige de son sceptre pour dissimuler le tremblement presque compulsif de ses doigts, dardant un regard impérieux sur les étendues d'eau qui s'étendaient jusqu'à la ligne d'horizon.

Il voyait juste. Chacun était heureux de défendre ses terres, de justifier l'existence des armées, de mettre à profit les armes qui avaient été forgées et apprêtées pour ces occasion, et une confiance aveugle étouffait les habitants de toute les contrées. Les habitants de Ciel n'aimaient pas la guerre, car leur nature même ne le leur permettait pas, et les Anges avaient donc constitués des cibles idéales pour la cruauté des démons.
Leurs défenses avaient été remarquables, mais leur chute avait, elle, fait recouvrir la vue aux plus zélés. Si les Terrians étaient venus en aide à Ciel dès les premiers assauts de l'Aile et avaient consolidé ses frontières de manière préventive, il n'aurait probablement jamais pu gagner l'influence qui lui permit de conquérir le reste du monde.


- Lorsque les démons ont attaqué Terre, des années plus tard, les premiers barons sont tombés, et alors des ducs comme les vôtres ont rejoint celui qui était alors notre ennemi. Mon père avait refusé de se soumettre et avait appelé à l'aide les forces à l'arrière du pays. Aucune aide n'est jamais arrivée et il est s'est sacrifié ainsi que la presque totalité des hommes de nos terres pour retarder l'avancée des démons.

Une haine farouche transparaissait dans les propos du commandant, et le Séraphin n'avait pas le droit de lui témoigner de la moindre forme de compassion. Son père spirituel avait été de ceux là; ce ces ducs qui firent le "bon choix" pour épargner leurs terres. Et elle avait appuyé cette décision, car l'excès de confiance avait mené à la perte de Ciel, et qu'elle savait que l'Aile remporterait cette guerre. Préserver l'intégrité des terres était indispensable à ses yeux, car elle n'aurait pu poursuivre ses objectifs avec un duché en miettes.

Elle jugeait que la mesure du duc Svalt était honorable, mais qu'il avait lui aussi été aveuglé par la confiance en ses pairs. La paix avait affaibli les rapports entre les différents domaines de Terre, et les accords commerciaux avaient probablement compté davantage que les alliances de principe.
Les Hommes, cupides, avaient très certainement privilégié les liens qui les unissaient aux terres déjà sous l'emprise de l'Aile contre la promesse de leur maintien à leur position de régent, et les défaites conséquentes conduites contre des hommes plus braves et honorables les avaient poussés vers cette extrémité.
De son point de vue, l'Aile Ténébreuse n'était pas un bon stratège, et sa conquête n'aurait eu aucun un siècle et demi plus tôt, quand les rois avaient encore la guerre dans le sang et que leur orgueil ne les poussaient pas à agir en lâches.

Quand ils reprirent la route et que le commandant lui conta sa chute et exposa les obscures raisons qui le conduisait à combattre pour celui qui l'avait privé de tout, la duchesse se demanda comment un Homme pouvait en venir à un tel raisonnement. Par quel moyen l'esprit Humain pouvait être retourné ainsi ? Par quel procédé démoniaque pouvait-on pervertir un homme fier de sa nation à ce point ?

- J'avoue avoir quelques difficultés à comprendre votre retournement. Pour ma part, je dois avouer ne pas avoir eu le choix. Mon père l'a fait à ma place, et aujourd'hui je m'en accommode car je n'ai jamais connu une situation différente. Mais pour vous qui l'avez combattu, qui avez maudit son nom pendant des années, qui avez perdu tout ce que vous aviez par sa volonté, je me demande...Comment. Comment vivez-vous avec vos fantômes, comment supportez vous le regard que votre père doit vous porter depuis les limbes, comment soutenez vous les ordres de ceux qui ont commandé ce massacre ?

Si ses propos étaient d'une violence qui ne s'accordait pas avec le calme dans sa voix, la duchesse semblait malgré tout sincère dans ses interrogations, et avisa son voisin tandis qu'elle poursuivait son chemin sur l'interminable chemin pavé. Elle s'arrêta devant les marches qui montaient jusqu'aux portes de l'académie et se retourna vers les cours, encore relativement vides à une heure aussi matinale, embrassant l'ensemble des bâtiments des yeux.

- J'entends bien que vous n'avez jamais rien connu d'autre que la guerre, mais vous auriez pu choisir d'autres causes pour lesquelles combattre. Vous auriez pu vous battre aux cotés de Galaad, vous auriez pu vouer votre vie à Yéhadiel et rejoindre les saintes lames qui combattent en son nom, vous auriez pu vous exiler en Glaces pour mettre votre savoir au service de ses rois. Vous avez toute la liberté nécessaire pour le faire, désormais. Mais vous restez. Si ma curiosité vous gène, je peux m'abstenir de poser davantage de questions, bien entendu, mais votre cas me semble digne d'intérêt, ne voyez d'ailleurs aucune offense dans mes propos.

Elle mesurait ses paroles car elle n'avait pas l'intention de vexer son interlocuteur et de tarir la conversation, mais plus encore parcequ'elle espérait des réponses sincères et justes. Son intérêt était loin d'être feint, car si le commandant subissait le poids des doutes ou des remords, elle trouverait le levier qui achèverait de saper sa confiance et saurait exploiter la moindre de ses faiblesses. Si il en avait réellement sur ce plan.

- Je n'ai jamais tué d'Homme, mentit-elle sans la moindre trace de doute dans la voix, préparée à ce genre de réponses depuis longtemps, je ne suis, comme vous l'avez évoqué, jamais sortie de ce duché. En temps de guerre, tout du moins, et mon père fut parmi les premiers à se rendre. Et quand bien même aurait-il choisi la guerre qu'il ne m'aurait pas laissé combattre pour lui. Ces deux longs bâtiments sur les cotés abritent les quartiers des élèves et des maîtres, les salles de festin, de réception et tout ce qui ne touche pas à la maîtrise du combat, en bref, poursuivit la duchesse en changeant de sujet.

Elle fit volte face et escalade les escaliers à vive allure, s'engouffrant dans l'imposant hall d'entrée dont la composition évoquait une étoile ou un soleil coupé par l'entrée plus linéaire que le reste. Chaque pointe semblait déboucher sur un chemin, et celle qui se trouvait en face de l'entrée s'étendait bien plus en avant, bien plus large que les autres. Au centre de la pièce, juste derrière un bureau massif où se tenait un homme grisonnant visiblement très préoccupé par sa paperasse, une imposante statue de Cervin Mir faisait face à l'entrée, dardant un regard inquisiteur sur tout ceux qui pénétraient dans son sanctuaire.

- Vu du ciel, la forme de l'académie est sensée rappeler l'emblème de notre lignée. A l'instar de la forme de la ville, d'ailleurs. Les académiciens de Castelronce sont soumis à un entraînement rigoureux et intense, et ils vénèrent Cervin Mir, qui leur donne la force de poursuivre dans leur voie. Je dois vous avouer qu'en dépit de mon allégeance envers l'empereur, il nous est difficile de nous séparer de nos traditions ancestrales et des dieux que nous avons appris à vénérer depuis l'enfance.

Un nouveau mensonge, qui s'approchait toutefois davantage de la vérité que le précédent. Si le culte de Zelphos avait été intronisé sans trop de difficultés, elle n'avait jamais rien fait pour en favoriser la propagation, et avait convaincu la majorité de son clergé de continuer à faire du prosélytisme en faveur des anciens dieux sous couvert de la religion de Zelphos. Une manoeuvre habile qui la tenait hors du regard de l'inquisition. Mais la capitale lui avait tout de même envoyé un prêtre voué à convertir les siens, et son influence jouait chez les plus faibles d'esprit, qui ne savaient plus où donner de la tête.
Elle l'entraina ensuite vers la pointe la plus large, contournant la statue en évitant les quelques dignitaires qui les saluèrent avec respect en claquant des talons et frappant leur poing contre leur poitrine, puis s'engouffra dans une nouvelle pièce qui offrait deux trois axes de progression. Sur les cotés, l'on pouvait poursuivre directement et s'engager dans de longues allées, et en face, une porte imposante était ouverte sur une cour où s'exerçait des jeunes gens d'une quinzaine d'années armés de bâtons et vêtus sobrement, guidés par un duo de professeurs portant les mêmes tenues d'exercice plus élaborées.

- C'est dans ce bâtiment que sont donnés la majorité enseignements. Il y a trois cours comme celle-ci, séparées par des allées comme celle dans laquelle nous nous trouvons. La première cour correspond au niveau le plus bas, la quatrième au niveau le plus élevé. A droite, l'on trouve les salles d'exercices personnalisés, où sont donnés les enseignements à chaque type d'armes et aux styles de combat adaptés, ainsi qu'au combat à mains nues. A gauche, ce sont des cours plus théorique, sur les stratégies de guerre, le langage des signes, les formations et les méthodes d'intervention. A vous de choisir notre destination, commandant.


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Visite surprise [Terminé] Sand-g10Lun 9 Mar - 21:40
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La réaction de la duchesse était compréhensible et Théodore en arrivait souvent à se poser les mêmes questions. Comment expliquer qu'il ait rejoint les démons après toute la résistance qu'il leur avait offert ? En toute franchise, il aurait pu lui répondre qu'il avait craint la mort quand, finalement, elle s'était imposée. La jeunesse et sa naïveté trouvaient bien peu d'échos quand les armes de la guerre et son horreur frappaient. Lorsqu'on se retrouvait au pied du mur avec pour seule réflexion que plus jamais on ne penserait, qu'on ne serait plus, le cœur se remplissait d'une détresse qu'on ne pouvait éprouver sans l'avoir vécue, et le moindre espoir était alors une bénédiction qu'on embrassait sans mettre en œuvre quelconque logique.

A la suite de sa trahison pour toutes ces idées qui avaient coûté la vie de milliers d'hommes, femmes et enfants, il s'était mis à développer un intérêt pour ces êtres qui avaient réduit à néant la fierté des combattants qu'il avait toujours honorés. Il s'était mis à aimer les démons, il devait l'avouer, et la religion qu'ils imposaient avait trouvé sa place dans son cœur par elle-même, comme une évidence. Il n'allait pas dire à Caliel que depuis qu'il avait rejoint les démons, il jouissait de tuer et d'écraser ses ennemis comme il n'avait jamais pu le faire ; leurs envahisseurs avaient réveillé en lui toute sa violence qu'il n'avait jamais pu mettre en œuvre en toute impunité. A la tête de l'infanterie de l'Empire, il vivait comme il n'avait jamais vécu, laissant loin derrière lui ses anciens tracas et les questions qui l'avaient ralenti.

« - Je crois que si mon père avait voulu que je meurs comme il est mort, il ne m'aurait pas interdit de l'accompagner le jour de son sacrifice. J'ai donc rejoint notre Seigneur et force est de constater que les choses sont pour le mieux sous son règne. Votre père avait raison, les démons gagneront. »

Il ne répondit qu'en partie à la question, une manière de l'esquiver sans pour autant l'ignorer. Il n'était qu'un homme avec ses faiblesses, au final, et il avait été faible à cet instant qui aurait fait de lui un martyr. Plutôt que de sombrer dans les rares mémoires de ceux qui honoreraient son geste, futile en fin de compte, il avait préféré satisfaire sa soif et sa faim pour toutes choses ; le pouvoir, la luxure, la chair, aucun ne lui faisait défaut depuis ce jour, mais il avait découvert que plus on possédait, et plus on désirait. Aujourd'hui, rejoindre une cause comme celle des fidèles de Yehadiel lui semblait impensable, il préférait encore tous les tuer pour ne plus faire face à l'évidence qu'il avait fauté, évidence qui mourrait à chaque fois que sa lance transperçait le cœur d'un rebelle, à chaque fois qu'il goûtait au fruit de ses conquêtes.

Ils firent le tour des bâtiments et Théodore retrouva sa bonne humeur, son œil expert jetant partout un regard amusé.

« - Allons au quatrième niveau, donc, dit-il quand la duchesse lui demanda où il souhaita aller. »

Arrogant, il l'était, mais peut-être avait-il raison de l'être. Qui entre ces murs pouvait se vanter d'avoir connu les mêmes batailles que lui ou au moins quelque chose de comparable ? A ses yeux, ces jeunes hommes et femmes, et leurs instructeurs, travaillaient une théorie qu'ils n'avaient pas mis en pratique, et Théodore était de ces hommes qui avaient croisé le fer. Il avait fait partie des murs hoplites de l'Empire, sa chair avait été déchiré par les armes de leurs ennemis et son cœur avait été percé par les flèches elfique. Pourtant, il était debout, au milieu d'eux.

Lorsqu'ils arrivèrent au quatrième niveau, l'entrainement était soudainement plus violent et on notait aisément l'évolution des combattants, mais Théodore eut un léger coup d’œil seulement pour ces derniers.

« - Ils ont un style original, je dois l'admettre.

Il se dirigea vers un support pour lances d'entrainement et en saisit une, la faisant danser entre ses mains pendant quelque secondes avant de la poser contre un mur pour finalement détacher son plastron.

- Mais vous m'avez promis que j'éprouverai le vôtre. »

Il eut un sourire taquin quand il posa son armure dans un coin sous les yeux curieux des présents qui devaient se demander qui il était, d'autant plus lorsqu'il se plaça au centre des cours d'entrainement. Il fit quelques pas qui mirent en évidence son agilité, se chauffant pendant qu'il prenait ses repères, jetant entre ses mouvements des regards vers son hôte. Alors, il prit un des boucliers accrochés dans sa main gauche et attendit, le bout de sa lance tapotant le rebord de ce dernier, comme un métronome moqueur.

Théodore Svalt

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Humain

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Visite surprise [Terminé] Sand-g10Mar 10 Mar - 14:22
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La duchesse regretta presque ses questions, car elles semblaient avoir mis le commandant en alerte et il se fit beaucoup moins bavard. Il lui expliqua vaguement les raisons de son retournement, et elle préféra se garder de relancer le sujet, se contentant de lui adresser un sourire calculé et compréhensif. Après tout, son prédécesseur s'était rendu sans combattre, et elle n'était pas capable d'argumenter en faveur de sa véritable cause sans se mettre en danger.

Elle sourit avec davantage de sincérité quand il lui annonça qu'il préférait rejoindre la quatrième cour immédiatement; et parce que la perspective d'un combat l'enchantait, et parcequ'elle n'avait pas l'intention de trop en dévoiler sur les pratiques de l'école.
Caliel guida son invité dans la longue allée de droite et rejoignit le dernier niveau d'exercices en saluant les instructeurs qui mirent fin presque aussitôt aux exercices de leurs élèves.
D'un geste du menton, elle leur enjoignit, alors que le commandant s'en allait s'emparer d'une lance d'exercice, de dégager la cour. Presque aussitôt et malgré leur mécontentement apparent, ils s'écartèrent et se rangèrent en ligne tout autour du rectangle de sable qui faisait office de terrain. Ils restèrent droit comme des I, leurs armes respectives au coté, et laissèrent toute la place nécessaire aux deux combattants.

- C'est vrai, commandant, je vous l'ai promis. Et je ne manque jamais à mes promesses, fit-elle tandis qu'elle s'avançait vers l'un des nombreux râteliers disposés sous les arcades qui encerclaient la cour. Elle se défit de sa propre armure puis de ses bottes et ne garda que sa tunique longue, qui, sans ses compléments pour la maintenir, laissait apparaître son ventre.

Elle aurait également laissé apparaître sa poitrine si le Séraphin n'avait pas pour habitude de la compresser dans un carcan de bandages qui en assuraient le maintien, mais elle s'imposait une rigueur permanente et ne manquait jamais à ses habitudes. Le relâchement la conduirait irrémédiablement vers la faiblesse, et elle ne pouvait l'accepter.
Une fois son bâton long en mains, la duchesse revint vers son adversaire qui se tenait déjà prêt au centre de l'arène et jeta un large coup d'oeil vers les huit apprentis qui attendaient patiemment en rang. Dans une autre situation, elle aurait probablement sourit, et elle se serait préparée à un bel affrontement, mais sa raison reprît rapidement le dessus sur ses instincts de chasseresse.

Démontrer sa supériorité lui tenait à coeur, et elle détestait la défaite, mais elle reconsidéra la question sous un autre angle et révisa la position du commandant vis à vis d'elle et de l'école. C'était un officier de l'Aile ténébreuse, et si il l'avait nié, il était peut-être venu ici en son nom. Et ce combat était peut-être une manière d'éprouver les savoirs des chevaliers de Castelronce, et de déterminer si oui ou non ils seraient utiles à son infanterie.
Sa fierté en serait mise à mal, mais elle devait perdre. Elle devait perdre pour le bien des siens. Encore une fois. Résignée sans rien en montrer, Caliel se campa devant son adversaire et ajusta sa posture, tenant la pointe imaginaire de son bâton en avant, une jambe en retrait, l'autre plus en avant, genou fléchi et corps droit.

Le commandant l'attendait, et sa posture comme sa manière de la regarder lui évoqua l'idée qu'elle se faisait d'un gladiateur. Il avait l'esprit tranquille et faisait preuve d'un certain relâchement malgré la tension naissante dans ses muscles saillants. Sans peine, le Séraphin détermina qu'en dépit de son aspect passablement décontracté, le Svalt saurait répondre à la moindre de ses initiatives si elle faisait mine de le prendre par surprise, et elle se contenta de saluer dignement avant d'amorcer le pas vers lui, lente et mesurée.

- Notre école privilégie la vitesse à la force brute, commandant; rares sont ceux qui portent le bouclier dans les situations que les chevaliers de Castelronce sont sensés affronter. Ils ne sont pas entraînés pour la guerre, mais pour la protection rapprochée. Et moi pour me défendre des embuscades, je présume.

En dépit de la manière dont elle parlait des siens, elle acheva de combler la distance qui la séparait du Svalt, ou presque, et se fendit en avant pour envoyer la pointe de son bâton s'écraser contre son bouclier pour amorcer l'affrontement et le forcer à se défendre, rétractant aussitôt sa lance en avançant sa jambe de retrait tandis qu'elle employait l'autre comme un pivot pour tourner sur elle même, gardant balayant l'air dans son dos pour contrevenir à une éventuelle attaque avec la partie basse de son bâton.
Sur la fin de son tour, elle lança sa jambe lâche en avant et tenta d'amorcer une série de passes avec la lance de son opposant et de le contraindre à reculer en multipliant les assauts, profitant de sa tenue à deux mains pour jouer de vitesse contre lui, qui maniait son arme à une seule. Pour l'heure, elle espérait éprouver ses capacités, sa réactivité et saisir son système défensif, et ne tentait rien d'audacieux. Sa plus grande peine serait de retenir sa fureur quand le combat avancerait, et elle s'efforça de garder son calme.

Caliel de la Valériane

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Séraphin

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Visite surprise [Terminé] Sand-g10Mar 10 Mar - 23:59
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Théodore sentait monter en lui l'adrénaline, très légère ceci dit mais assez pour lui procurer ces sensations qu'il savourait avant l'affrontement. S'il semblait décontracté et intentionnée, il n'en était rien. Tous ses sens étaient aux aguets, même pour un combat comme celui-ci, surtout pour un combat tel que celui-ci. Cette femme était une duchesse, elle était charmante et il était sous son toit, mais il allait la vaincre, la mettre à terre et l'écraser.

Lorsque le bâton toucha son bouclier pour lancer l'affrontement, il adopta alors la position défensive que tous les hoplites de l'Empire maîtrisaient à la perfection avant de pouvoir se nommer ainsi. Ce n'était pas sa lance ni son bouclier, mais il s'en accommoda et se protégea bien assez pour rendre inefficace l'assaut de son opposante. Sans perdre un instant, il camoufla sa réplique sous l'obstacle à la vue qu'était son bouclier, envoyant sa lance sous ce dernier, attentant le torse de la duchesse. Si le mouvement aurait pu en surprendre plus d'un, elle ne se laissa pas berner et dévia le coup et les suivants, se mettant à l'abri des tentatives du commandant.

Théodore ne se rappelait pas avoir vu un style similaire, c'était original et la vitesse d'exécution des coups était surprenante. Dans le cas d'un duel, cette technique faisait ses preuves, mais il doutait de son efficacité sur le champs de bataille.
La lance de Caliel décrivit alors un arc de cercle pour venir mettre en danger le bas du corps de l'humain. Aussitôt, il planta son bâton dans le sol et contre sa jambe pour absorber le coup et se servit de son bouclier pour asséner une attaque insoupçonnée vers le visage de la duchesse. En une seconde, il venait d'intervertir le rôle de ses armes. Surprise, elle interrompit sa tentative de fauchage pour se protéger, encaissant la réponse de son opposant à l'aide son arme, de ses deux mains, se servant de la force du chox pour rouler en arrièr et se mettre de nouveau assez loin pour le tenir en respect.

Un léger sourire ravi avait craquelé le visage concentré du commandant dont les yeux noisette avaient des reflets d'ambre incandescente. Sa vis-à-vis était agile et d'une beauté sauvage qu'il appréciait affronter, et il jouissait de la faire reculer comme on renvoie une lionne dans sa cage.

« - Que font vos hommes lorsqu'ils font face à des archers, duchesse ? Votre manière de vous battre est esthétique, je dois lui reconnaître ça, mais vous perdez en efficacité, vous vous fatiguez pour rien. »

Il avait glissé ces mots en même temps qu'ils se tournaient autour, leurs lances s'affrontant silencieusement, telles deux serpents se jaugeant. Finalement, il relança la danse en s'avançant, son bouclier protégeant toujours l’intégralité de son flanc gauche. Il feinta un coup en avant et, avant que les armes ne se croisent, il recula aussi vite pour lancer son bâton en une violente attaque latérale, visant à frapper la duchesse dans les côtes.

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La duchesse garda les yeux braqués dans ceux du commandant. Au contraire de ce qu'il pensait, son style de combat, si athlétique fut-il, ne lui en coûtait pas tant. Elle, à l'instar des académiciens, avait l'habitude de ce genre de mouvement et les répétait des dizaines de fois par jour, si bien que chacun d'entre eux s'était inscrit dans son corps plus que dans sa mémoire et s'était changé en réflexe.
Quant à l'aspect esthétique, elle lui concédait naturellement que leur style de combat était plus proche d'une danse que de ce que l'on attendait habituellement d'un guerrier qui jurait par la force brute.

Elle n'aimait pas discuter pendant qu'elle combattait, et elle ne répondit même pas aux insinuations de son adversaire. Il était évident que ses gardiens étaient inefficaces contre des archers, mais ils avaient d'autre moyens de s'en défendre, quoi qu'elle ne jugeât pas utile de les lui communiquer.
Ils se tournèrent autour un moment, yeux dans les yeux, tandis qu'une tension plus que palpable émergeait du silence accordé par les académiciens et les deux combattants. Leurs pas grattaient le sable de l'arène, et c'était le seul bruit qu'ils s'autorisaient.

Le commandant mit fin à leur échange muet et combla la distance qui le séparait d'elle, feintant un premier assaut d'estoc, que le Séraphin s'apprêta à dévier en interposant sa lance, mais se rétracta pour frapper de taille et lui fouetter le flanc à la place.
Caliel se tordit en décollant du sol et fit un tour complet au dessus de la "lance" de son adversaire, profitant de la position de son bras tendu pour lui fouetter le poignet avant même que ses pieds ne retrouvent le sol. Le coup porta et le soldat s'écarta en lâchant un vague grognement. Si la duchesse s'était attendu à une réaction rapide, elle fut surprise malgré tout par la vitesse à laquelle le Svalt relança l'échange en envoyant sa lance meurtrir sa poitrine.

Elle sentit presque le bois de la lance lui frôler la peau tandis qu'elle basculait en arrière et écrasait sa main au sol pour éviter la chute et amorcer une roue arrière, repoussant l'arme de son opposant vers le haut d'un pied tandis qu'elle reprenait place et s'écartait de nouveau, ne laissant, à son tour, qu'un bref répit au commandant avant d'amorcer un nouvel assaut.
D'une impulsion du talon, le Séraphin se mit à tourner sur elle même en décrivant de larges cercles avec sa lance, multipliant les assauts, tantôt vers le bas, tantôt vers le haut, ne trouvant que le baton de son opposant qui suivit simplement sa course en interposant son arme en fonction de l'angle d'attaque qu'elle lui opposait.

Si ce genre de tentatives était très éprouvante pour son équilibre et qu'elle sentit plusieurs fois ses tympans lui rappeler l'effort qu'il lui en coûtait, le Séraphin maintint l'allure jusqu'à rompre avec ses assauts de taille pour bondir une dernière fois et altérer l'angle de son saut afin d'écraser son arme sur l'épaule du commandant, à la verticale.
Elle comprit rapidement son erreur. A l'inverse des adversaires qu'elle avait pris l'habitude d'affronter ces dix dernières années, le commandant portait le bouclier, et il en fit usage aussi simplement que possible, se contentant de le relever pour maintenir la lance du Séraphin en l'air tandis qu'il envoyait la sienne sous sa garde ouverte par la tentative.

Un sourire fugace passa sur les lèvres de la duchesse tandis qu'elle donnait un coup de talon pour prendre son envol, et la surprise lui marqua la face alors que sa tentative ne donna aucun résultat. Naturellement. Elle avait compté sur ses ailes, mais ses ailes n'étaient pas là sous cette forme. L'avantage conséquent que lui conférait son statut n'éxistait pas quand elle fréquentait les humains, et le choc lui foudroya la poitrine tandis qu'elle s'étalait en arrière, le souffle coupé.
Elle resta un moment au sol, étouffée par le contrecoup de l'impact, et ferma les yeux quand elle se sentit manquer d'air.

Elle ne souffrait pas outre mesure, mais elle n'avait pas l'habitude de recevoir de coups du tout, et elle sentit une vague sensation de colère monter en elle. Des tâches noires dansaient devant ses paupières closes et sa raison était progressivement avalée par un désir farouche de vaincre. Elle détestait perdre et eut peine à contenir son besoin presque instinctif de prendre sa forme originelle pour recouvrer ses caractéristiques habituelles.
Le Séraphin se redressa avec lenteur et jeta un regard perdu autour d'elle. Le sable, l'arène, son adversaire, les élèves de l'académie. L'académie, oui. Elle se concentra sur sa pensée initiale : Elle devait perdre ce combat, et cette défaite lui rapporterait davantage que si elle avait prouvé à son adversaire que le style de combat de Castelronce était supérieur.

Elle força un sourire sans teint à s'installer sur ses lèvres tandis qu'elle relevait la tête vers le commandant, et l'inclina sobrement en guise de salutations.

- Je suppose que vous méritez votre position, commandant, fit-elle en mesurant l'impact psychologique causé par sa défaite. Les académiciens admettraient avec peine que l'un des leurs ait pu être vaincu par un "simple soldat", mais ils ne firent aucun commentaire. Ils respectaient la force et étaient forcés de reconnaître la victoire de l'officier. Et j'espère que l'on ne verra jamais de bandit ou d'assassin armé de bouclier attenter à ma vie, reprît-elle, cynique.

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S'ils avaient eu de vraies armes, Théodore aurait eu le plaisir de sentir au bout de sa lance le poids d'un corps, une chair qu'il aurait entaillée jusqu'à plonger en son sein son métal. Il l'avait frappé à la poitrine, l'endroit où son cœur devait être, et ses poumons. Elle serait morte. Il ne bougea pas pendant quelques secondes lorsqu'elle s'écroula, gardant sa position, puis il se redressa lentement, calmant son souffle et abaissant son bouclier et son bâton. Quand elle reconnût sa victoire, il répondit à son inclination de la même manière et quitta le carré de sable à ses côtés, son visage auparavant de marbre et marqué par la détermination ayant retrouvé ses couleurs plus chaleureuses et son sourire amusé.

« - Je n'avais jamais affronté une guerrière aussi agile, lança Théodore à la duchesse alors qu'ils rangeaient leurs armes sur leurs supports et qu'il fermait son plastron.

Il n'était pas tout à fait honnête. Certes, la duchesse dépassait de loin la rapidité générale des femmes et même hommes qu'il avait pu affronter, mais le souvenir douloureux des elfes lui rappela qu'ils étaient les meilleurs lorsqu'il s'agissait d'agilité.

- Cependant, j'aimerais que vous m'expliquiez...

Il avait fini de s'arranger et s'était rapproché d'elle, marquant plus qu'auparavant leur différence de taille. L'attention n'était plus sur eux, les élèves s'étaient remis au travail, et il ne considéra pas lui manquer de respect en se montrant plus discret.

- Vous auriez pu éviter mon dernier coup, dit-il à voix basse. Je ne prend que les victoires que je mérite, duchesse, et je n'aime pas qu'on se moque de moi. »

Il était de nouveau sévère, en colère mais sans le montrer véritablement. Il avait aimé qu'elle lui résiste et qu'elle lui offre cet échange atypique, mais il sentait qu'elle n'était pas allée au bout de leur affrontement, et il se doutait qu'elle l'avait fait pour des raisons qu'impliquait leur rang. Quand le rang ou le statut de Théodore lui valait des réactions que n'expliquaient pas ses mérites, il s'en offusquait. Il n'aimait pas que des hommes le respectent parce qu'il était simplement commandant, il préférait qu'ils honorent ses batailles. Il détestait les femmes qui l'appréciaient pour son rang, sa richesse ou sa popularité, il attendait d'elles qu'elles l'aiment pour ses véritables qualités, et ainsi allait la logique de Théodore pour toute chose.

« - Sortons, s'il vous plaît. »

Il avait susurré ces mots encore une fois de manière à ce que personne ne puisse entendre et avait ouvert la marche du retour qu'il connaissait. Quand il sortit de l'académie et fit face aux cours, jardins et sentiers, il alla s'asseoir sur l'un des bancs qui faisaient face à une fontaine. On était en hiver, il était loin de faire un temps qui suggérait qu'on traîne dehors, mais l'humain appréciait cet endroit. C'était calme, reposant.

La duchesse l'avait rejoint, ainsi que deux gardes, plus loin, qui suivaient toujours attentivement ce qui se passait mais qui restaient plus en retrait, surement parce que Théodore avait fait comprendre à son altesse qu'il était mieux pour eux qu'ils discutent sans l'agitation qui les avait accompagné jusqu'à maintenant.

« - Vous vous inquiétez, Duchesse. Vous vous demandez ce que je peux bien faire ici.

Il plissa ses yeux lorsqu'un coup de vent balaya la cour et déposa un baiser glacé sur leur peau découverte.

- Vous aviez raison. Je n'étais pas venu simplement pour passer un peu de bon temps près de l'océan, j'aurais surement choisi une terre plus chaude si ç'avait été le cas.

Il se permit un petit rire en se penchant contre le dossier du banc, croisant ses bras, sa main gauche frottant l'endroit où Caliel l'avait frappé lors de leur duel. Le coup avait laissé une marque bleutée que le vent frais soulageait.

- J'ai reçu des nouvelles du nord, il y a quelques jours à peine. Les limbes reculent, partout. Je ne peux pas vous dire ce que cela implique si ce n'est que nous allons avoir besoin de plus d'hommes. S'il avait fallu affronter une armée comme nous en avons affrontée jusqu'ici, je n'aurais jamais pensé que l'école de Castleronce présente un intérêt, mais ce qui risque d'être libéré des limbes prochainement pourrait être une une bonne occasion pour votre duché de faire ses preuves, plus qu'il ne le fait déjà dans ses domaines respectifs.

Théodore semblait s'évader dans ses songes à mesure qu'il parlait du nord, de ce grand désert d'où émergeait on ne savait quoi. A la fin de sa dernière phrase, il avait retourné sur Caliel un regard plus serein que n'aurait dû l'être celui d'un homme avec ses préoccupations.

- Cependant, je devine et je comprend quelle sera votre réponse. Je crois qu'aucun accord entre nous ne puisse vous faire changer d'avis et, je vous rassure, je suis le seul responsable de ma visite. Vous n'aurez donc pas à essuyer les reproches de notre empereur ou de notre général.

Il sourit de nouveau en évoquant Victo Féral. Il se demandait bien quelle serait la réaction du général s'il savait que son commandant discutait poliment les termes d'une aide qu'il aurait dû ordonner après un entrainement à la lance que la duchesse lui avait surement laissé gagner, plus ou moins malgré elle. Plus amusé qu'autre chose, probablement.

- En tout cas, je ne suis certainement pas venu pour rien. Ces terres ont leur charme qu'on ne saurait apprécier du premier coup d'oeil, et j'aime travailler à aimer ce que j'aurai pu haïr, il y a des années. »

Il en était resté là, satisfait de son petit air énigmatique, ses yeux noisette délaissant leur contemplation du paysage hivernal pour se jeter de nouveau dans le regard de la duchesse. Il n'attendait rien tant il était certain de la réponse de Caliel ; elle n'en serait pas là si ses choix n'avaient pas été ceux qu'il prévoyait. Un refus poli, c'est tout ce qu'il obtiendrait, surtout après qu'il lui en ait donné la possibilité, mais c'était son genre, il était ainsi, Théodore.

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Visite surprise [Terminé] Sand-g10Dim 15 Mar - 14:39
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Une fois les hommages rendus, la duchesse se redressa en rejetant d'un geste la main que lui proposait l'un des instructeurs de l'académie qui s'était porté à son coté peu après sa chute. Elle lui indiqua d'un petit coup de menton de reprendre ses activités, et il s'en alla après un salut dans les règles.
L'instructeur replaça les élèves en duo et entreprit de relancer les joutes qu'ils conduisaient avant l'arrivée de leur maîtresse tandis qu'elle levait les yeux pour retrouver le regard du commandant, les sourcils à peine froncés. Si elle avait encaissé le coup de sa défaite, sa proximité lui rappelait un écart de taille qui l'empêchait de pouvoir tenir tête dignement à son invité.
Elle resta muette quand il lui rappela qu'il n'avait pas été dupe. Si le Séraphin n'aurait pas pu contrer son assaut sous cette forme, elle savait bien entendu que ses ailes le lui aurait permis. Mais pas lui, et elle garda le silence pendant un moment en marchant à coté de lui tandis qu'ils s'en allaient remettre leurs bâtons à leur place initiale.
Elisen lui repassa les pièces de son armure en vitesse, assistée par son homonyme, et laissa la duchesse retourner auprès du commandant.

Malgré les doutes qui l'assaillaient pendant qu'ils s'éloignaient du terrain d'entraînement et quittaient l'académie pour retourner au calme, Caliel admit mentalement qu'elle appréciait le commandant, en dépit de son alignement évident. Et en poussant sa réflexion plus loin, elle considéra qu'elle apprécierait de le combattre quand l'heure serait à la guerre qu'elle souhaitait tant mener.
Du fait de l'heure avancée, les élèves qui occupaient les longues cours se faisaient de plus en plus rares, et le duo rejoignit bientôt l'une des fontaines qui faisait office de décoration à l'une des cours.

- Vous avez raison, commandant, fit-elle en écho à sa question tandis qu'elle s'asseyait à son tour, dardant ses yeux sombres et graves sur la statue qui couronnait la fontaine, je m'inquiétais. Mais je ne m'inquiétais pas de ce genre de chose, je craignais quelque chose de plus...privatif. En tant que vassale de notre Empereur, je suis bien entendu concernée et affectée par la progression des limbes au nord. Et je comprends votre désir d'ajouter de nouveaux sangs et de...Nouvelles méthodes à votre armée.

Cette réponse, qu'elle avait exigé dès les premiers instants de leur entrevue sans avoir satisfaction, la soulagea d'un poids qui pesait sur sa poitrine. Et ce sans le moindre lien avec le coup qu'elle avait encaissé, dont la douleur était déjà proche de disparaître. Elle avait craint que l'on installe la conscription dans ses terres, qu'on la force à donner davantage de têtes, qu'on la prive du peu d'hommes véritablement qualifiés qui défendaient l'intérieur du duché. Mais les objectifs du commandant étaient bien plus nobles; au moins de son point de vue, et le Séraphin était plus encline à donner de son plein gré, et pour combattre les créatures des limbes, que pour participer aux expansions de l'empereur démon.

- Et je puis vous assurer que, nonobstant toute considération esthétique et ce que vous pouvez trouver d'appréciable dans mes terres, vous n'êtes pas venu pour rien. Quoi que vous puissiez en penser, je me sens concernée, et ce malgré la distance, par tout ce qui peut porter atteinte à l'intégrité et à l'unité de l'Empire. Et ces zélotes dégénérés représentent une réelle menace qui ne doit pas être sous-estimée. Cependant, vous ne prendrez effectivement pas les académiciens de Castelronce. Si j'ai peut-être sciemment été défaite, et je dit bien "si"; les chevaliers de cette école sont entrainés pour affronter des menaces de manière individuelle, pas pour tenir une ligne ou obéir à des ordres groupés. Ce ne sont pas des soldats.

La duchesse détailla les traits lisses et harmonieux de la statue qui lui faisait toujours face, les yeux dans le vague, l'air pensif. Postée sur un piédestal taillé en rocher sur lequel s'était installé un buisson de plantes grimpantes mortifiées par l'hiver, elle représentait une jeune femme partiellement allongée, une main rejetant ses longs cheveux bouclés qui disparaissaient dans l'une des cascades en arrière, l'autre étendue avec mollesse le long de la roche. Son regard était fixé sur les cieux, et son visage, tourné vers le haut, exprimait une profonde lassitude quoi qu'un sourire éteint qui contrastait avec la douleur dans ses yeux soit installé pour l'éternité sur ses lèvres. Son corps était recouvert d'un genre de toge qui, à moitié défaite, laissait saillir un de ses seins de marbre et une partie de ses hanches et de ses cuisses, et ses courbes avantageuses semblaient se fondre partiellement dans son siège.

Elle appréciait tout particulièrement cette statue et le petit jardin dans lequel elle était installée. L'isolement forcé par le labyrinthe simplifié de haies qui l'entourait, le bruissement apaisant de l'eau et l'expression si rare du modèle lui procuraient une sensation de tranquillité qu'elle avait peine à trouver ailleurs.
Le froid qui pouvait s'installer dans le royaume de Terre la laissait parfaitement indifférente. Les vents qui balayaient le sanctuaire de Lauviaah et Ciel étaient beaucoup plus puissants et beaucoup plus froids du fait de la hauteur des lieux, et l'oxygène y était si rare que son corps s'était endurci.

- Ces terres sont plus accueillantes une fois que l'on s'est accoutumé aux vents qui nous viennent de l'ouest; des Glaces. Il arrive, même en été, que le froid s'y installe pour un temps, d'où la rareté des exploitations agricoles si près des côtes.

Elle retardait autant que faire se pouvait la réponse qu'elle devrait fatalement donner au commandant, et même si celle-ci lui plairait, et qu'elle même n'avait pas de mal à envoyer ses hommes combattre pour une cause juste, elle n'appréciait pas l'idée de livrer ses terres à de potentielles menaces. Et celles que représentaient ses voisins de par l'hostilité secrète qu'elle nourrissait à leur égard, et celle des Glaces, qui étaient, officiellement, des ennemis. Elle inspira longuement puis détourna enfin son regard de la statue tandis qu'une énième rafale de vent lui balayait le visage et rejetait ses cheveux en arrière, dégageant ses yeux qui gagnèrent en intensité en croisant le regard du commandant.

- Je dois préserver une veille permanente sur l'océan pour prévenir la moindre attaque des Glaces, et si mon peuple doit mourir au nord, j'irais le mener à la mort moi même, si vous n'y voyez pas...d'inconvénient. Quelles que soient vos qualifications en matière de commandement, je connais mieux les méthodes que préconisent les tueurs de Blancval, et je serais la plus à même de les coordonner efficacement. Cependant, ce sont initialement des marins et des raideurs, pas des soldats de ligne. Si vous et le commandement de l'Empereur êtes en mesure de leur trouver un usage maritime dans cette guerre, et j'insiste; dans cette guerre uniquement, je serais plus qu'enchantée de servir cette...Cause.

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Visite surprise [Terminé] Sand-g10Mar 14 Avr - 2:45
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Théodore se plongea davantage dans le banc lorsque la duchesse lui répondit. En lui proposant de faire intervenir ses forces armées aussi loin, il ne s'était jamais attendu à ce qu'elle puisse accepter, même sous certaines conditions. Prenant un instant, suite aux explications de son interlocutrice, pour réfléchir, il coupa le silence d'un petit claquement de langue.

« - Rien ne presse. J'aime aller au devant des choses et il est certain que vos hommes pourraient trouver une place qui leur convienne mieux autre part. Les mois à venir nous donneront matière à réfléchir. En attendant, je ne voudrais pas les empêcher de remplir le rôle qu'ils honorent admirablement, de toute évidence. Les Glaces, bien qu'amoindries, restent un de nos plus hargneux ennemis et il serait stupide de les ignorer. Le passé nous a appris, et le futur nous le confirmera, que nos plus grandes faiblesses sont celles qu'on ignore. »

Le commandant joignit ses mains qu'il posa sur ses genoux en se redressant légèrement, son regard se perdant quelques secondes sur la remarquable statue qui leur faisait face, avant de revenir sur la duchesse.

« - Oublions la guerre quelques instants, voulez-vous ?

Il s'agissait là bien moins d'une question qu'une manière de détourner la conversation, et Théodore devint soudainement moins rigide comme si changer de sujet débloquait une part de son être qu'il ne pouvait pas exposer lorsque son devoir était impliqué.

- Vous avez forcément appris la nouvelle quant à notre général, Victo Féral, et sa majesté, Elwing Rinalda ? Le mariage aura lieu d'ici quelques jours et en tant que commandant, j'ai été invité. Cela promet d'être un évènement exceptionnel, pensez-vous bien, et je me demandais s'il vous plairait que nous y allions ensemble ?

Une demande soudaine qui aurait de quoi surprendre la duchesse mais annoncée avec tout le sérieux du monde. Théodore rit un instant devant sa surprise, qu'il ressentait plus qu'il constatait et reprit sur un ton à la fois amusé et désolé.

- Je comptais rester quelque jours à Blancval, avec votre permission, bien entendu. Nous pourrions rejoindre les elfes ensemble, alors. »

Il n'était certain de rien et il se doutait que cela n'enchantait pas forcément la duchesse que le commandant séjourne chez elle plusieurs jours, même s'ils semblaient s'entendre. Il avait compris qu'elle aimait l'intimité des siens mais quelque chose lui soufflait que l'idée ne lui déplaisait pas non plus. Il représentait un intérêt qu'elle ne négligeait pas et, petit à petit, il sentit que la proposition la séduisait davantage qu'elle la rebutait.

Théodore Svalt

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Visite surprise [Terminé] Sand-g10Mar 14 Avr - 13:10
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- Puisque vous évoquez les Glaces, vous serez probablement ravi d'entendre que c'est à contrecarrer une possible invasion de leur part que la majorité des Hommes de Blancval sont affairés. Mes navires veillent sur vaste partie du détroit et font miroir au blocus installés par les Glaces de leur coté, et si je possède peu de fantassins qualifiés, je met au défi quiconque souhaiterait se mesurer à ma flotte. De cela aussi, vous pourriez avoir une démonstration.

Elle détailla la statue plantée devant elle comme elle avait coutume de le faire quand elle venait s'asseoir ici, mais ses yeux étaient ailleurs et dans son regard brillait une fierté qu'elle ne s'essayait même pas à dissimuler. Bien entendu, elle ne sous-estimait pas les Glaces; loin de là, ils avaient déjà prouvé leur témérité et l'efficacité de leurs forces en atteignant les portes de Sen'tsura, et ils possédaient des canons qui leur conférait un avantage irréfutable en mer.
Mais elle ne craignait pas ceux qu'elle était susceptible de considérer comme des alliés.

Quand le commandant évoqua l'existence d'un mariage - un évènement qu'elle avait probablement oublié -,et la possibilité de s'y rendre avec lui, Caliel leva un sourcil en lui accordant toute son attention. Davantage que ses considérations personnelles, sa présence à un évènement majeur n'aurait que des avantages, et plus encore si elle y venait au bras d'une des autorités militaires les plus puissantes de l'Empire.
Non, elle ne refuserait certainement pas de saisir cette perche généreuse qu'il lui tendait.

Elle garda toutefois le silence; au moins jusqu'à ce qu'il évoque la possibilité de rester à Blancval les jours à venir, et hocha lentement la tête tandis qu'elle faisait mine de réfléchir. Officiellement, c'était, en dépit de son rang, une jeune femme non mariée, et elle se devait de jouer son rôle sans éveiller le moindre doute. Et une jeune femme non mariée, fusse-t'elle ambitieuse et autoritaire, se devait de songer au mariage avant d'atteindre la vieillesse. Ce mariage représentait une bonne occasion de se montrer, et de rencontrer la fameuse reine des Elfes.

- Entendu. Nous iront ensemble, et, c'est tout naturellement que je vous offre mon hospitalité, l'inverse serait terriblement déplacé. Si le besoin s'en fait sentir et que vous n'avez rien prévu à cet effet, vous êtes libre d'emprunter l'une des armures de l'armurerie du château. Je suppose que vous ne comptez pas vous y rendre en tenue de guerre, ce serait probablement mal interprété. Vous connaissez les Elfes, ironisa-t'elle pour finir, faisant mine de prêter foi aux sous-entendus que l'on colportait à leur sujet en dépit de leurs performances martiales hors du commun.

Elle n'attendit même pas d'avoir terminée sa réponse pour se relever et reprendre le chemin du donjon en laissant son interlocuteur l'accompagner jusqu'aux marches qui conduisaient au grand hall. Une fois sur place, elle lui laissa soumettre sa main au conventionnel baiser qui allait avec les adieux ou les salutations, puis retourna à ses affaires une fois assurée que l'on prît le commandant en charge.

Pour ne pas faire les choses à moitié et de fait de son rang, ce dernier fut logé dans l'une des suites du donjon, un assemblage de trois pièces relativement vastes où on lui accorda les services de deux servantes pour pourvoir à ses besoin, d'un duo de gardes pour veiller sur sa porte, et à la possibilité s'il le souhaitait de consommer autant de courtisanes et d'alcool qu'il lui plairait.
Moins bien lotis, les hommes qui suivaient Théodore furent dispersés dans les auberges des quartiers modérés, et si les nuits ne leur coûtèrent rien, les autres frais devraient leur être imputés.


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