[Terminé] Visite de courtoisie [Tiana de Nyrianës & Erwan d'Ablaÿ]. | |
| Ven 23 Aoû - 13:03 | | | |
Aroutiné, Erwan d’Ablaÿ vaquait à ses occupations dans son domaine, s’attelant à la gestion de ses terres et de ses gens, allait à la rencontre de certain d’entre eux lorsque qu’il n’apposait pas son sceau sur différents papiers et documents importants. Une foison d’activités qui ne s’avéraient pas très régalantes pour la plupart mais dont le jeune homme avait l‘usance, après toutes ces années passées, et il en venait souvent à se demander si cette vie de cocagne valait bien la peine d’être vécue sitôt que l’on était au fait de sa contenance. Nonobstant cela, il ne doutait pas que cette gueusaille issue du vulgum pecus n’eût aucunement tergiversé si le choix de prendre sa place lui avait été imposé. Mais un courrier apporté par un messager vint déterminer le rompement de cette routine établie depuis bien trop longtemps déjà.
Remerciant l’homme, Erwan s’empara de la lettre, lettre dont il débiffa le sceau et qui témoignait d’une minerve certaine de la part de son auteur, dans la grandisonance de sa bien-disance avérée. Un ensemble de mots congrus et une calligraphie recherchée qui ne pouvaient qu’attester de la noblesse de cette dame, laquelle le priait de l’aboucher. Tiana de Nyrianës, une comtesse des environs, voisine de son état, qu’il n’avait jamais eu l’honneur de rencontrer. Mais cet honneur, simple fantasme pour le moment, n’aller pas tarder à se muer en une réalité à venir. Si l’héritier des Ablaÿ n’avait aucune accointance la concernant, il n’était pas sans avoir eu vent de bon nombre de lantiponnages outrageants qui la fustigeaient en tant que vampire, ce dont elle semblait avoir cure.
Car oui, la comtesse était une de ces créatures de la nuit, renommées pour leur perfidie et leur soif de sang, pour leur vileté et leur vilénie, et pour toute une foultitude d’autres choses que la bienséance ne sût nommer. Mais peu lui en chalait, semblait-il, car Tiana de Nyrianës continuait de clamer haut et fort son appartenance à une telle engeance, faisant montre de ce caractère et de cette volonté hors du commun qui étaient l’apanage des vampires. Devait-il répondre à un tel appel lorsqu’il connaissait tout cela ? Si son sens du devoir lui imposait d’agréer à l’invitation, eu égard au rang de comtesse bien supérieur à celui de simple seigneur, sa raison, elle, le persuadait du contraire, lui soufflant qu’il valait mieux perdre sa probité plutôt que la vie. Une simple visite de courtoisie, lui indiquaient ces mots à la belle écriture, afin de faire connaissance et de se familiariser avec cet entourage qui définissait ses voisins.
Mais il était aussi de source sûre que, de cette raison, le jeune homme n’en était pas tant doté que cela, bien que non pas dépourvu d’intelligence, et il ne pouvait s’empêcher de parangonner cette Tiana à la sirène qu’il avait rencontrée une fois en mer. Car les vampires étaient semblables à ces créatures marines à la parfaite joliesse, envoûtantes, charmantes et belles à mourir, et s’il devait poser les yeux sur pareil spectacle juste avant de trépasser, Erwan n’en ferait pas tout un plat, acceptant son destin avec un certain pragmatisme mêlé de joie et de satisfaction. Allons donc, la fatalité le contraignait à lui faire rencontrer de charmantes créatures, plus enchanteresses et mortelles les unes que les autres, pourquoi diable irait-il nager à contre-courant de tous ces agréables mais macabres défis ?
Si fait, après s’être rencogné dans sa chambrée, Erwan lui répondit à l’improvisade, confabulant allègrement et par écrit dans ce cataglottisme et cette bavarderie qui lui seyaient si bien et qui lui procuraient un certain cachet, une certaine distinction de sa personne. Simple seigneur répondant à une comtesse, mais que ses écrits et son verbiage plaçaient à un niveau bien supérieur, et il espérait bien que Tiana le remarquerait. Mais qu’elle le fît ou non, le naturel extravagant dudit seigneur ne manquerait pas de s’imposer à l’esprit de son hôtesse, tôt ou tard, l’obligeant à le considérer comme une personne sensiblement différente dans sa manière d’être. Il reposa sa plume, satisfait de sa réponse grandiloquente, laquelle décrivait son arrivée favorable à la demeure des de Nyrianës, et sergenta le messager d’amener le plus promptement possible la missive à sa maîtresse.
Il se prépara, se toiletta et se vêtit de ses plus belles braveries, et ordonna que quelques-uns de ses soldats se tinssent prêts à former une petite troupe qui l’accompagnerait tout au long de son périple. Ses terres étaient sûres, d’une façon générale, Erwan mettant un point d’honneur en y faisant évoluer plusieurs patrouilles et en condamnant sévèrement toute personne se livrant à quelque escarmouche que ce fût, mais, en dehors de ce domaine qu’il possédait, mieux valait être prudent. Et n’avancerait-il pas sur les terres d’une famille de vampires ? Certes, il ne doutait pas que ces derniers rivalisaient hautement avec sa soldatesque, et les défaiteraient, même, mais la décence et son rang lui imposait, si ce n’était que cela, de se constituer une escorte pour chacun de ses voyages. Les provisions, bivouacs et toutes autres broutilles nécessaires à l’élaboration d’un tel trajet furent préparés et assemblés, et, après qu’Erwan fût monté sur l’un de ses destriers, l’on se mit quiètement en marche.
Traversant forêts et plaines, louvoyant entre collines et plateaux, la petite troupe entama lentement sa descente en direction du Sud-Ouest. Il était bien curieux que de mettre le pied sur une région vampirique afin d’en voir les particularités et les différences, quand bien même son esprit lui soufflait qu’il y avait peu de chance pour que, subitement, la géographie des lieux tout autant que sa topologie s’en retrouvassent changées. Mais, alors qu’il avait la tête à l’évent et qu’il ne pouvait que se reposer sur son imagination pour chasser l’ennui de la route, il se plaisait à rêvasser de tout et de rien. La luminosité du ciel semblait pourtant décliner à mesure qu’ils caracolaient tous, et la voûte céleste, après avoir brillamment étincelé, s’emboucanait progressivement de lourds nuages pommelés, lesquels rendaient chétifs et discrets les rayons de l’astre doré. Un climat naturellement différent, ou un des artifices de cette étrange famille ? Voilà qui était tout aussi curieux qu’étrange, à moins que ce ne fût, le plus simplement du monde, le temps qui changeait naturellement pour les noyer sous une pluie que personne ne voulait voir arriver.
Ainsi, sans rémora ni malencontre, après plusieurs longues heures de trajet qui n’avaient fait, il en avait l’impression, que se forlonger, Erwan d’Ablaÿ et son escorte parvinrent aux abords du domaine de Tiana de Nyrianës sur une journée penchante.
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| | Erwan d'Ablaÿ
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| | Ven 23 Aoû - 23:10 | | | | Depuis qu'elle était arrivée à la tête des terres de ses parents, Tiana de Nyrianës avait fait le tour de ses voisins, rééditant les traités de paix que sa mère, Angel, avait signés quelques années plus tôt. Tous ses voisins avaient reçu cette visite de courtoisie, sauf un : Erwan d'Ablaÿ. Un peu plus et elle allait en oublier un ! Sauf qu'elle n'avait plus le temps de parcourir les environs, aussi décida-t-elle de lui envoyer une lettre afin de le convier à venir la rencontrer. Le jeune homme lui avait répondu favorablement, précisant dans sa missive qu'il partirait dès que ladite missive partirait.
Elle attendit donc la venue de son voisin, dans son salon, sa fille adoptive sur les genoux afin de lui brosser les cheveux comme elle en avait l'habitude. Quand James, le majordome, entra dans la pièce, elle comprit que le seigneur Erwan d'Ablaÿ était en vue, aux abords du domaine. Tiana enleva donc Liana de ses genoux et dit à James :
Je vais aller à sa rencontre, faites préparer du thé et de quoi se restaurer pour lui et ses hommes. Car il n'est sûrement pas venu seul. Mon cheval est-il prêt ?
James lui répondit en s'inclinant :
Oui madame, il vous attend dans la cour du château.
Elle embrassa sa fille, sortit du salon en souriant à James et se rendit là où sa monture, un cheval aussi noir que la nuit, l'attendait. Elle l'enfourcha et partit au galop jusque là où lui avait été indiqué son voisin, en même temps que le ciel changeait. Elle espérait juste qu'il ne pleuvrait pas jusqu'à leur retour...
Elle vit une petite troupe, après quelques instants de galop, et arriva à leur hauteur. Elle s'adressa à celui qui avait une stature impressionnante, aux cheveux blonds :
Etes-vous le seigneur Erwan d'Ablaÿ ? Je suis Tiana de Nyrianës, et suis venue à votre rencontre.
Elle offrit un franc sourire, car elle était honorée de voir enfin ce voisin qu'elle avait failli oublier dans sa tournée. Mais ça, il n'était pas obligé de le savoir...
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| | Tiana de Nyrianës
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| | Mar 27 Aoû - 14:57 | | | |
La silhouette d’un cavalier se dessina pâlement sur cet horizon qui se teintait de couleurs sombres à la tombée de la nuit. Un cavalier solitaire qui se dirigeait droit sur la petite troupe que menait Erwan, avançant en ces terres étrangères appartenant au domaine des de Nyrianës. Aucune menace possible et apparente de la part d’une seule et unique personne, aussi le jeune homme laissa-t-il l’inconnu s’approcher à distance respectable, celui-ci leur déclinant alors son identité tout en lui demandant la sienne. Et plutôt que de répondre par son nom, le forfantier, frisque de sa personne, préféra lui répondre une exclamation.
«Ma chère voisine ! » Et le voilà qui, tout feu tout flamme, caracola allégrement jusqu’à hauteur de cette comtesse, laquelle s’avérait être sa supérieure hiérarchique. Faisant fi de toutes les convenances, conchiant sur la bienséance ainsi que sur l’urbanisme, le jeune homme, dans ce vertigo qui était son apanage, s’en alla planter deux gros baisers retentissant sur les joues étrangement hâlées de sa vis-à-vis, la laissant toute éplapourdie. Comme s’ils avaient toujours étaient amis de longue date, comme s’ils s’étaient connus il y a fort longtemps et qu’il ne s’agissait là que de vulgaires retrouvailles, il interpella cette noble qu’il n’avait jamais vue auparavant, avec cette privauté qui était la sienne. «Dites-moi, ma mie, il n’est pas très expédient de votre part que de partir en garouage, sans escorte aucune, afin de diligemment venir nous accueillir ! Non pas que je remette en doute la sécurité de vos terres, n’en prenez surtout pas ombrage, mais c’est qu’il est des convenances qu’il faut respecter, et, à la seule pensée de vous avoir su esseulée, j’en frisonne déjà ! » s’exclama celui qui, justement, s’adressait à elle avec une familiarité certaine.
Erwan, amusé, considéra la sang-bleu de son regard cérulé. Vampire était-elle, selon les rumeurs et les racontars, et en vampire se présentait-elle à lui effectivement. Nicette de sa personne, la jeune femme n’avait besoin d’aucun atournement pour être resplendissante de grâce et de joliesse dans sa tenue de cavalière, et il connaissait bien des femmes qui l’eussent grandement jalousée. C’était peut-être même de ces dernières que venaient justement la plupart de toutes ces fustigations qui allaient à l’encontre de sa voisine, flagellations prononcées dans le seul but de se donner une certaine importance qui n’égalerait jamais celle que possédait leur noble cible. «Votre vénusté surpasse encore l’image que l’on m’en avait conté, alliciante comtesse, pour sûr, et si vous avez voyagé jusqu’à nous sans mésavenance, comme nous l’avons fait pour parvenir jusque céans-même, alors tout cela est très bien», sémilla-t-il.
Le trajet jusqu’à la demeure des de Nyrianës se fit sans intervention notable extérieure, et ils arrivèrent au château alors qu’Erwan confabulait et dégoisait allègrement de tout et de rien dans grands gestes de la main. De simples conversations, amuse-gueules oratoires que l’on servait généralement avant les plats de résistance et autres sujets bien plus importants pour lesquels la comtesse l’avait éventuellement convié chez elle. Il céda sa monture d’un grand sourire à un palefrenier, l’appelant « mon brave » et usant d’autant de familiarités sympathiques que s’il avait été le sien, avant de donner plusieurs directives à ses hommes et de franchir l’entrée de la demeure. Suivant l’invitation de l’amène Tiana, il pénétra dans la première pièce et n’hésita pas à faire comme s’il était chez lui.
Le gaudisseur et folâtra et chambola et se gobergea dans le domaine, dans une intempérance qui était la sienne, gouaillant avec les domestiques, enganta les camérières, toupillant çà et là à travers les diverses pièces de séjour. Endémené, s’impatronisa sans aucune malaisance dans cette bâtisse qui n’était pas sa propriété, observant par-ci les tapisseries, demandant leur origine, prenant dans ses mains les statuettes, quémandant de qui en étaient-elles la représentation, s’essayait au moelleux de tout canapé, de tout divan et fauteuil qui passait à sa portée, s’assurant de leur style. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, il joua les pique-assiettes dans ce qui lui était proposé comme entremets, dévorant une friandise, saisissant délicatement une chatterie, buvant ce thé qui avait été préparé à son intention. «Et comment allez-vous, et comment est votre domaine, et quelles en sont ses limites , et que faites-vous, d’ordinaire, et êtes-vous en accointance avec Madame de la Hautepont, et savez-vous ce que l’on dit à son sujet, et oh, la vue est tout simplement magnifique d’ici-là ?! »
Les questions et le jaspinage mondain affluaient promptement des lèvres du jeune homme alors qu’il servait Tiana en thé sans même attendre que les domestiques le fissent eux-mêmes, et lui présentait des morceaux de sucre, à sa convenance. Il s’ébaudissait à se comporter de la sorte, mais attendait surtout de savoir les raisons de cette invitation. Et, patiemment, sûr de lui, avec cette assurance qui était la sienne, il ne continuait pas de déparler à renforts de civilités, de sourires chaleureux, comme s’il l’avait toujours connue.
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| | Erwan d'Ablaÿ
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| | Mar 27 Aoû - 17:46 | | | | Le jeune homme surprit Tiana quand il lui lança :
Ma chère voisine !
Puis il alla planter deux gros baisers retentissants sur les joues de la vampire à la peau hâlée, qui fut encore plus surprise par tant d'audace. De tous les humains qu'elle avait rencontrés, il était bien le seul à être aussi familier... Il l'interpella comme une amie de longue date :
Dites-moi, ma mie, il n’est pas très expédient de votre part que de partir en garouage, sans escorte aucune, afin de diligemment venir nous accueillir ! Non pas que je remette en doute la sécurité de vos terres, n’en prenez surtout pas ombrage, c’est qu’il est des convenances qu’il faut respecter, et, à la seule pensée de vous avoir su esseulée, j’en frisonne déjà !
Tiana sourit, amusée : quelle audace... Le trajet du retour fut ponctué de conversations amusantes pour la comtesse. Un moyen de mettre en bouche avant les sujets un peu douloureux. Il poussa le vice jusqu'à servir Tiana en thé, ne laissant pas les domestiques exécuter leur travail, et lança :
Et comment allez-vous, et comment est votre domaine, et quelles en sont ses limites , et que faites-vous, d’ordinaire, et êtes-vous en accointance avec Madame de la Hautepont, et savez-vous ce que l’on dit à son sujet, et oh, la vue est tout simplement magnifique d’ici-là ?!
La comtesse sourit agréablement, porta la tasse de thé à ses lèvres et se décida à lui répondre - enfin, à s'imposer pour parler, parce qu'il était parti pour monopoliser la parole - :
Si vous me le permettez, cher ami, je vais vous répondre par ordre de questions. Je vais bien ; mon domaine est suffisant pour ma famille ; il s'arrête à au moins une semaine de voyage ; d'ordinaire je voyage un peu partout, quand on fait appel à moi pour régler des questions de diplomatie ; non je ne suis pas en accointance avec Madame de la Hautepont, mais je sais ce que l'on dit à son sujet, même si je ne m'en intéresse guère.
Elle attendit quelques secondes, le temps de voir si son interlocuteur allait reprendre la parole, et ne voyant rien venir, porta à nouveau la tasse à ses lèvres, avant de reprendre :
Si je vous ai convié, cher ami, c'était pour vous rencontrer. Quand mes parents m'ont laissé le domaine, ils m'ont conseillé d'aller voir nos voisins, et j'ai commencé par vous.
Allez, un petit mensonge pour le mettre en confiance.
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| | Tiana de Nyrianës
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| | Lun 2 Sep - 22:14 | | | |
En vérité, le jeune homme n’avait aucunement posé toutes ces questions d’une unique traite, dans un soliloque qui l’eût fait passer pour un hallefessier que l’on eût volontiers rossé. Non, en dépit de sa logorrhée avérée, il avait placé une question par-ci, une autre par-là à mesure qu’il déambulait allégement dans ce castel qui n’était aucunement le sien, laissant le temps à la comtesse de répondre pour aussitôt renchérir avec une autre interrogation. Non, il n’était pas assez grossier pour monopoliser à lui tout seul la parole et empêcher, grand diable, sa si charmante hôtesse de placer le moindre mot ; qu’eût-elle pensé de lui, sans quoi ? Au contraire, c’était qu’il voulait paraître aussi sémillant qu’émerillonné là où la comtesse, elle, paraissait bien renfrognée et distante, stoïque, cachant un l’on ne savait quoi derrière ce masque de sourire avenant. Trop poliment avenant. Allons donc ; avait-elle si peur de toutes ces familiarités soudaines ? Erwan n’avait jamais vu de vampire de ses propres yeux, et devait ainsi se faire sa première opinion céans-même, avis qu’il espérait un peu plus extravagant et excentrique tout de même.
Les réponses qu’elle lui apporta lui permirent de se bâtir une idée non plus sur l’apparence de la jeune femme, mais bien sur sa mentalité de noble. Diplomate, ainsi ; diplomate qui aimait aussi bien voyager que son territoire, somme toute assez vaste, le permettait, ce qui était fort probant jusque-là. Mais diplomate qui n’était assurément pas curieuse pour ne pas chercher à savoir ce que l’on disait sur ces personnes-là que, un jour, elle aurait soit à mettre dans sa poche, soit à défier ouvertement. Et quoi de mieux, si fait, que de connaître les moindres petits détails de la vie de chacun pour pouvoir faire pression sur ces individus ? Dans la noblesse, à travers ce jeu de bien-parler, de bienpensant et de bienséance, tous les radotages et autres rumeurs dont les fondations avaient un parfum de véracité étaient bons à prendre, et qu’une diplomate ne s’en préoccupât pas, voilà qui fit quelque peu froncer les sourcils du seigneur voisin.
Mais qu’importait ; peut-être recélait-elle encore d’autres mystères, et il ne doutait pas qu’elle avait souhaité s’aboucher avec sa personne pour des questions autrement plus sérieuses et intéressantes que les dernières nouvelles du voisinage, aussi sang-bleu fût-il. Ce fut à ce moment précis, lorsqu’elle eut répondu à ses diverses interrogations et que le silence survint que Tiana reprit à nouveau la parole, lui annonçant que, suite aux conseils de ses parents, elle s’était immédiatement enquise de lui.
«C’est là une sollicitude qui me touche assurément, comtesse, et vos parents sont de bon conseils. Il est effectivement des plus indiqués, m’est avis, que de connaître son voisinage ainsi que les gens qui le composent, et cela dans le but de tisser de bonnes relations avec ces derniers. A moins que vous ne puissiez décidément pas le supporter, mais cela est une autre histoire qui demande tout de même à ce que vous en sachiez le plus à son sujet. Enfin… Je vous suis tout ouï pour la suite. »
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| | Erwan d'Ablaÿ
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| | Ven 6 Sep - 12:33 | | | | La comtesse fut contente de la réponse de son interlocuteur loquace :
C’est là une sollicitude qui me touche assurément, comtesse, et vos parents sont de bon conseils. Il est effectivement des plus indiqués, m’est avis, que de connaître son voisinage ainsi que les gens qui le composent, et cela dans le but de tisser de bonnes relations avec ces derniers. A moins que vous ne puissiez décidément pas le supporter, mais cela est une autre histoire qui demande tout de même à ce que vous en sachiez le plus à son sujet. Enfin… Je vous suis tout ouï pour la suite.
Elle sourit et croisa ses mains fines :
Dites-moi, mon cher, sauriez-vous, par hasard, si nos deux provinces ont des accords de paix entre elles ? Parce que si tel n'est pas le cas, nous pourrions y remédier aisément, selon ce que les deux parties peuvent proposer.
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| | Tiana de Nyrianës
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| | Ven 6 Sep - 15:42 | | | |
L’on en venait, petit à petit, à des considérations qui prenaient de l’ampleur et de l’importance au fil de la discussion. De simples palabres et autres jaspinages sans intérêt, voilà que la question des traités était posée. Erwan réfléchit quelques instants face au discours tenu par cette belle comtesse qui lui était en tout point supérieure dans les hautes sphères de noblesse. Elle possédait de plus grandes terres, une plus grande armée, de plus grands revenus et, très probablement, tout cela allant de pair, d’un pouvoir de décision et d’une réputation plus importante. Certes, mais, en ce qui concernait ce dernier point, le jeune homme y posait là un regard mitigé.
Conclure une alliance, quelle qu’elle fût, avec une comtesse demeurait assurément intéressant pour toutes les implications qui venaient d’être citées. Mais… Quid d’une comtesse vampire ? Il prit enfin la parole.
«J’ai beau chercher dans mes réminiscences, je ne pense pas qu’une quelconque alliance eût déjà impliqué le rapprochement de nos deux terres, pour autant que je m’en souvienne. Non, nous n’avons jamais eu, non plus, de souci concernant votre famille, laquelle jouit déjà d’une réputation… Ah, si je devais m’avancer, je dirais que vous avez bien du courage que de vous afficher de la sorte, en tant que vampire…. Car c’est bien cela que vous êtes, en vérité, non ? »
Il haussa un sourcil interrogateur, faisant fi de cette différence de rang qui les séparait, affichant un air soucieux mais assuré alors qu’il gobelotait son thé dans une quiétude avérée.
« C’est que, voyez-vous, je jouis d’une excellente réputation sur mes propres terres, mettant un point d’honneur à être à l’écoute de mes gens et m’efforçant d’être aussi juste que possible. Je ne voudrais pas que cette notoriété soit soudainement entachée en scellant une alliance avec, excusez-moi l’expression, mais je désire être franc avec vous, des créatures de la nuit, fourbes et sanguinaires. Car c’est bien ainsi que le vulgum pecus vous décrit, et la gueusaille aura tôt fait de s’alarmer en me remplissant bon nombre de cahiers de doléance sans me fournir assez de temps pour y répondre à tous. Il secoua doucement la tête, fronçant les sourcils, cette idée ne lui plaisant décidément pas.
Si fait… J’aimerais vraiment en savoir davantage à votre sujet. La question de tout à l’heure que je vous ai posée n’était pas sans fondement, assurément, et gageait à m’en faire découvrir un peu plus. N’y voyez aucune hostilité ou méfiance, loin de là ; je me suis présenté à vous, céans-même, avec une petite escorte au sein même de votre castel, me livrant ainsi à, je ne fais que donner écho à la voix du peuple, des monstres se repaissant de sang. Il fit une petite grimace en guise d’excuse à la comtesse, n’y croyant pas lui-même.
Oui, une fois de plus, je vous admire pour vous montrer au vu et su de tous sous votre vraie nature, mais, je m’avance peut-être, vos fustigateurs ne vous ont assurément jamais rencontrée pour prétendre encore clamer de telles aberrations. Où que puisse se porter mon regard, je ne vois qu’un service ancillaire de qualité, de jolies sculptures et de beaux tableaux, et, surtout, trônant royalement au milieu de ce luxe sardanapalesque, une magnifique comtesse pour qui l’on se damnerait. Et l’on ose encore vous qualifier de monstre à l’immanité sans pareille ? Tss tss, vraiment, ces traîne-misère sont aussi insolents qu’ils manquent cruellement d’urbanisme. »
Et le voilà qui était reparti dans ses forfanteries et autres blandices dont il ne se lassait jamais.
« Mais dites-moi donc, ô chère Tiana, avant que quelque alliance ne soit signée ; comment gérez-vous donc ces gens qui vous morguent ? Votre état vampirique a-t-il un impact sur vos relations diplomatiques ? Car je ne crois point m’avancer en affirmant que vous êtes justement diplomate, si l’on m’a bien renseigné. Tout simplement, comment vos gens vous considèrent-ils ? »
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| | Erwan d'Ablaÿ
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| | Dim 8 Sep - 15:16 | | | | Il resta un instant muet avec de répondre :
J’ai beau chercher dans mes réminiscences, je ne pense pas qu’une quelconque alliance eût déjà impliqué le rapprochement de nos deux terres, pour autant que je m’en souvienne. Non, nous n’avons jamais eu, non plus, de souci concernant votre famille, laquelle jouit déjà d’une réputation… Ah, si je devais m’avancer, je dirais que vous avez bien du courage que de vous afficher de la sorte, en tant que vampire…. Car c’est bien cela que vous êtes, en vérité, non ?
Tiana hocha la tête silencieusement : elle assumait pleinement sa nature de vampire, et ses voisins le savaient également. Elle haussa un sourcil quand Erwan continua :
C’est que, voyez-vous, je jouis d’une excellente réputation sur mes propres terres, mettant un point d’honneur à être à l’écoute de mes gens et m’efforçant d’être aussi juste que possible. Je ne voudrais pas que cette notoriété soit soudainement entachée en scellant une alliance avec, excusez-moi l’expression, mais je désire être franc avec vous, des créatures de la nuit, fourbes et sanguinaires. Car c’est bien ainsi que le vulgum pecus vous décrit, et la gueusaille aura tôt fait de s’alarmer en me remplissant bon nombre de cahiers de doléance sans me fournir assez de temps pour y répondre à tous.
Elle fut peinée d'entendre cela : elle, qui se vouait à ses gens, les protégeant, les aidant en cas de besoin, ne leur demandant rien en retour que ce qu'ils pouvaient lui donner, était loin d'être l'archétype du vampire dans l'esprit des gens du commun. Elle resta muette pendant qu'Erwan reprenait :
Si fait… J’aimerais vraiment en savoir davantage à votre sujet. La question de tout à l’heure que je vous ai posée n’était pas sans fondement, assurément, et gageait à m’en faire découvrir un peu plus. N’y voyez aucune hostilité ou méfiance, loin de là ; je me suis présenté à vous, céans-même, avec une petite escorte au sein même de votre castel, me livrant ainsi à, je ne fais que donner écho à la voix du peuple, des monstres se repaissant de sang.
Tiana esquissa un faible sourire : un humain de plus que sa nature de vampire ne dérangeait pas... Il renchérit :
Oui, une fois de plus, je vous admire pour vous montrer au vu et su de tous sous votre vraie nature, mais, je m’avance peut-être, vos fustigateurs ne vous ont assurément jamais rencontrée pour prétendre encore clamer de telles aberrations. Où que puisse se porter mon regard, je ne vois qu’un service ancillaire de qualité, de jolies sculptures et de beaux tableaux, et, surtout, trônant royalement au milieu de ce luxe sardanapalesque, une magnifique comtesse pour qui l’on se damnerait. Et l’on ose encore vous qualifier de monstre à l’immanité sans pareille ? Tss tss, vraiment, ces traîne-misère sont aussi insolents qu’ils manquent cruellement d’urbanisme.
Le sourire de Tiana fut plus sincère et chaleureux : elle était touchée par cet humain qui prenait sa défense réellement, ne se contentant pas de vaines paroles... La question qui suivit ne l'étonna guère :
Mais dites-moi donc, ô chère Tiana, avant que quelque alliance ne soit signée ; comment gérez-vous donc ces gens qui vous morguent ? Votre état vampirique a-t-il un impact sur vos relations diplomatiques ? Car je ne crois point m’avancer en affirmant que vous êtes justement diplomate, si l’on m’a bien renseigné. Tout simplement, comment vos gens vous considèrent-ils ?
Elle répondit franchement, comme un cri du cœur :
Mon état n'a aucun impact sur mes relations diplomatiques, comme celui de ma mère avant moi. J'aime mes gens, je les protège, je les aide quand l'année a été mauvaise, et ne les accable pas d'impôt, en nature ou non. Ils me donnent ce qu'ils peuvent, et je leur en suis reconnaissante. Mes gens sont sur nos terres depuis des générations, et ils n'ont jamais eu à se plaindre de la politique familiale à leur encontre. Ce ne sont pas des esclaves, mais des hommes et des femmes libres. Demandez-leur en repartant, ils confirmeront mes propos.
Son visage se ferma un peu pendant qu'elle regardait à la fenêtre : la pluie continuait de tomber, mais certains de ses gens s'approchaient du château, chargés de sacs emplis à craquer de vivres et d'objets. La comtesse sourit tristement, avant de reporter son attention sur son interlocuteur. Quelle serait sa réaction ?
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| | Tiana de Nyrianës
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| | Dim 8 Sep - 18:09 | | | |
Beaucoup d’émotions purent être lues dans le regard de la comtesse aussi bien que sur son pâle visage, et la tristesse fut d’abord celle qui survint en première. Tristesse d’être décrite comme le monstre qu’elle n’était pas, peine que de se prendre en pleine figure tout ce ramassis de mensonges qui la précisait comme une créature avide de sang et propre aux folies les plus inavouées, et ce n’était que pire encore lorsque vous vous rendiez compte que ces diffamations n’étaient pas déclarées par d’autres personnes que celles que vous tentiez de protéger et de considérer avec justice. Lorsque Erwan récita tout ce qu’il avait pu entendre dire à son sujet, le visage de sa vis-à-vis se ferma soudainement, conservant son mutisme que pour mieux écouter la suite de ses propos.
Petit sourire, alors, lorsqu’il lui conta à quel point il s’intéressait à elle et à ses terres, mais aucunement d’une façon belliqueuse. Si sa nature vampirique ne lui faisait pas peur ? Si, quelque peu ; en vérité, il tentait bien tant que mal de lui proposer tout ce babillage incessant pour masquer, peut-être, une certaine appréhension quant à sa nature si différente de la sienne. Le paranormal et le mystère. Quel pouvait bien être l’âge de celle qui lui apparaissait comme une jolie jeune femme aux airs teintés de mélancolie ? Certes, il se garderait bien de le lui demander, mais il ne pouvait éviter d’y songer légèrement.
Un sourire qui s’agrandit encore davantage lorsque le jeune homme lui fit part de l’admiration qu’il lui vouait, de ce courage qui animait la vampire pour oser s’exhiber de la sorte en tant qu’être sensiblement différent du commun de ces mortels si susceptibles. Cela permettait peut-être d’éviter à avoir toujours à se cacher et à trouver quelque prétexte farfelu que ce fût pour organiser un mensonge visant à pallier ses visites journalières ou, éventuellement, à justifier un régime pour le moins spécifique, il n’en savait rien, mais… L’on ne pouvait pas si facilement éradiquer toutes ces vilénies et ces mauvaises paroles portées par une populace très peu ouverte d’esprit et aux mœurs que trop encore endigués dans l’obscurantisme. Se révéler ainsi au grand jour était-elle la meilleure option possible ?
Et ce fut en ayant le véritable souhait de se délivrer de toutes ces accusations qui lui incombaient qu’elle se déboutonna enfin, répondant à ses interrogations dans une certaine hargne teintée de franchise. Oui, elle était bien diplomate, à l’image de sa mère, et non, sa nature vampirique ne l’entravait aucunement dans sa fonction. Il s’agissait là d’une comtesse qui aimait et sa terre, et les gens qui la peuplaient, et qui faisait tout ce qui était en son pouvoir pour leur offrir la meilleure vie possible, oblitérée de toutes ces charges d’impôts superfétatoires. Des hommes libres qui habitaient son domaine parce qu’ils le souhaitaient tous et qu’il y faisait bon vivre. Il sourit quelque peu en entendant son discours.
«Ma mie, je me reconnais tout à fait là dans vos propos et dans la politique que vous menez sur vos propres terres, bien que n’étant pas moi-même vampire. Je mets tout autant que vous un point d’honneur à faire en sorte que mes gens se sentent bien dans le voisinage et que mes terres ne soient pas souillées par la tyrannie et le despotisme, et je ne pense pas qu’ils fussent nombreux à s’en être plaints par le passé. Certes, il y a et aura toujours des mécontents opiniâtres qui feront tout ce qui est en leur pouvoir pour tenter de vous causer du tort, mais il ne s’agit là que d’un très faible pourcentage de la population locale. Et qu’il en demeure ainsi. Si fait, je vous crois bien volontiers. »
Il hocha doucement de la tête en signe d’assentiment, reposant sa tasse de thé que pour mieux contempler du regard cette comtesse des plus originales.
«Je ne compte aucunement vous attaquer, sourit-il, mais si cela peut vous rassurer, après avoir eu un aperçu de votre magnanimité quant à vos gens, je pense que nous pouvons effectivement procéder à un tel accord… Quelles en seraient les clauses ? »
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| | Erwan d'Ablaÿ
Partie IRLCrédit avatar : Omupied.Double compte : Non.Vitesse de réponse : Très parallélépipède.
| | Dim 8 Sep - 21:52 | | | | Erwan d'Ablaÿ sourit après le discours enflammé de Tiana :
Ma mie, je me reconnais tout à fait là dans vos propos et dans la politique que vous menez sur vos propres terres, bien que n’étant pas moi-même vampire. Je mets tout autant que vous un point d’honneur à faire en sorte que mes gens se sentent bien dans le voisinage et que mes terres ne soient pas souillées par la tyrannie et le despotisme, et je ne pense pas qu’ils fussent nombreux à s’en être plaints par le passé. Certes, il y a et aura toujours des mécontents opiniâtres qui feront tout ce qui est en leur pouvoir pour tenter de vous causer du tort, mais il ne s’agit là que d’un très faible pourcentage de la population locale. Et qu’il en demeure ainsi. Si fait, je vous crois bien volontiers.
Tiana soupira discrètement de soulagement : ainsi, il était comme elle, proche de ses gens, et la comprenait. Il hocha la tête, posa sa tasse et lui demanda :
Je ne compte aucunement vous attaquer, mais si cela peut vous rassurer, après avoir eu un aperçu de votre magnanimité quant à vos gens, je pense que nous pouvons effectivement procéder à un tel accord… Quelles en seraient les clauses ?
La comtesse soutint le regard de son interlocuteur et lui sourit avec un air de malice :
Bien entendu, je ne vous attaquerai pas non plus. Par contre, nous pourrions avoir des rapports commerciaux, peut-être. Mes terres, quand l'année est bonne, fournissent du surplus que je serai ravie de vous vendre à un prix raisonnable.
J'aimerais également avoir l'assurance que vous me porterez secours, dans le cas où je me ferai attaquer. Vous devez l'ignorer, mais l'Empire a cherché à me faire payer la non-reconduction de l'allégeance familiale à Aile Ténébreuse. Vous comprenez ainsi que, ces derniers temps, je n'ose guère m'aventurer au-delà de mes terres... M'aiderez-vous ?
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| | Tiana de Nyrianës
Partie IRLCrédit avatar : DeviantartDouble compte : Alys, Iryo, Chioné, IssendraVitesse de réponse : Aléatoire mais généralement rapide
| | Mar 10 Sep - 19:53 | | | |
Erwan continuait de hocher de la tête au fur et à mesure que la comtesse faisait l’énumération de diverses hypothèses tout au long de son discours. Des rapports commerciaux, pourquoi pas, cela pouvait effectivement s’avérer fort intéressant pour les deux partis s’ils autorisaient, par exemple, le transport de plus grandes quantités de marchandises entre leurs deux terres. Cela permettrait de faire des économies de coût sur les transports contre une plus grande somme d’argent à l’arrivée qui irait tout droit dans leur escarcelle respective. Ou oui, comme elle venait de le souligner, lorsque viendrait l’hiver, ce genre d’accord s’avérait toujours bénéfique ; Erwan produisait également certaine céréales en surplus au cours de l’année dont il n’avait pas spécifiquement l’utilité quand s’achevait l’automne. Et il en allait de même concernant les ressources de Tiana, lesquelles ne devaient pas forcément être les mêmes que celles que produisait le jeune homme. Pourquoi donc ne pas se les échanger, effectivement, moyennant une certaine somme d’argent en fonction du prix au quintal ?
Et une aide militaire. Une fois de plus, pourquoi pas ; l’un comme l’autre, il se pouvait tout à fait que quelques pirates ou rebelles un peu trop téméraires s’avancent sur leur terre là où ils devaient déjà gérer plusieurs autres soucis où étaient occupés ailleurs par d’autres forces plus importantes. Les deux propriétaires terriens seraient alors fort aise de savoir qu’ils pouvaient compter sur l’aut...
« Pardon ? », l’interrompit-il soudainement comme il le fit dans ses propres pensées. Il cligna à plusieurs fois des paupières, tentant de bien implémenter ce que la jeune femme venait de lui asséner. Vous refusez l’autorité d’Aile-Ténébreuse, mais continuez de jouir de l’usufruit ? …Vous êtes donc une dissidente, si ce n’est pas même rebelle. Il la dévisagea ouvertement, comme s’il ne parvenait pas à croire ce qu’elle lui demandait. Etait-elle véritablement diplomate ? Sachez que, comme annoncé, je respecte tout à fait votre audace quant à votre révélation sur votre état vampirique, et cela au grand jour, si vous me permettez l’expression. Et je vous admire tout autant pour respecter ces valeurs qui sont les miennes, et permettre à votre peuple de s’épanouir librement sans le harasser de taxe et de tout autre impôt qui le saignerait à sang. Mais… Ne pouvez-vous donc pas plutôt reconsidérer votre allégeance envers Aile-Ténébreuse ? D’où vient ce schisme entre lui et votre famille ? Car ce que vous venez de me dire est véritablement grave, et je ne puis que difficilement agréer au fait de devenir à mon tour un rebelle.»
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| | Erwan d'Ablaÿ
Partie IRLCrédit avatar : Omupied.Double compte : Non.Vitesse de réponse : Très parallélépipède.
| | Mar 17 Sep - 10:48 | | | | Comme elle s'y attendait, son interlocuteur semblait adhérer à ses propositions, avant de se raidir quand elle lui avoua son refus de renouveler l'allégeance familiale envers Aile Ténébreuse et de la couper :
Pardon ? Vous refusez l’autorité d’Aile-Ténébreuse, mais continuez de jouir de l’usufruit ? …Vous êtes donc une dissidente, si ce n’est pas même rebelle. Sachez que, comme annoncé, je respecte tout à fait votre audace quant à votre révélation sur votre état vampirique, et cela au grand jour, si vous me permettez l’expression. Et je vous admire tout autant pour respecter ces valeurs qui sont les miennes, et permettre à votre peuple de s’épanouir librement sans le harasser de taxe et de tout autre impôt qui le saignerait à sang. Mais… Ne pouvez-vous donc pas plutôt reconsidérer votre allégeance envers Aile-Ténébreuse ? D’où vient ce schisme entre lui et votre famille ? Car ce que vous venez de me dire est véritablement grave, et je ne puis que difficilement agréer au fait de devenir à mon tour un rebelle.
La comtesse comprenait tout à fait le désarroi d'Erwan, aussi le rassura-t-elle :
Ce n'est pas parce que j'ai refusé de renouveler l'allégeance de ma famille que j'ai rejoint le camp des Rebelles, loin de moi cette idée. Avant moi, ma famille avait prêté allégeance à Aile Ténébreuse uniquement pour avoir la paix. Quand j'ai hérité de ces terres, j'ai décidé de me mettre indépendante par rapport à la politique de l'Empire, sans pour autant lui refuser mes services s'il en avait besoin. Mais cette décision, que j'ai prise seule après y avoir mûrement réfléchi, l'Empire me le fait payer, d'abord en tentant de m'enlever, puis en massacrant des innocents sur mes terres. Et cela, je ne le pardonnerai pas.
Après, libre à vous de ne pas me suivre dans cette voie, je ne vous en tiendrai pas rigueur. Mais vous resterez aveugle sur la véritable personnalité de votre maître, et vous n'ouvrirez les yeux que trop tard. Malgré cela, j'espère que vous, vous ne me tiendrez pas rigueur de mon choix...
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| | Tiana de Nyrianës
Partie IRLCrédit avatar : DeviantartDouble compte : Alys, Iryo, Chioné, IssendraVitesse de réponse : Aléatoire mais généralement rapide
| | Ven 20 Sep - 19:50 | | | |
Il s’était attendu à ce que sa voisine fût quelque peu différente des autres femmes qu’il avait connues, eu égard à son état vampirique qu’elle ne cachait aucunement, mais certainement pas à ce qu’elle lui avouât pareille information. Tout ceci l’avait fait pourpenser longuement, dans une méditation silencieuse, en cherchant à déterminer la réponse qu’il pouvait bien lui faire. Et si elle s’était annoncée sous de bien mauvais augures, Tiana, toute sagace qu’elle était, eut la bonne idée de le rassurer là-dessus. Non, fort heureusement, sa charmante voisine n’était pas passée dans le camp ennemi mais se contentait juste de demeurer indépendante aux yeux d’Aile Ténébreuse. Erwan en soupira presque de soulagement ; il eût mal vécu le fait de devoir effectivement lui en tenir rigueur et de se voir obligé de se retourner contre celle qui lui inspirait de la sympathie et de l’admiration, et il hocha la tête en signe d’assentiment.
Assurément pas rebelle, la comtesse proposait ses services à l’Empire sitôt que ce dernier les requérait, et si elle avait véritablement été mal vue par le démon et ses autres sbires, alors n’eût-elle plus été de ce monde depuis longtemps déjà. « Vous faites bien de m’en parler ; je ne m’en retrouve que plus rassuré quant à vos véritables intentions, lesquelles se trouvent être non dénudées de bon sens et de logique. Je vous comprends également ; qui n’a jamais rêvé de pouvoir voler de ses propres ailes et se détacher quelque peu de son suzerain et de toute cette inféodation qui nous incombe, nous, en tant que nobles ? Non, rassurez-vous, je ne vous tiendrai aucunement rigueur ni ne prendrai ombrage de votre décision légitime, et vos propos me font presque revoir mon jugement si vite émis à votre encontre.
Une petite grimace put se lire sur son visage alors qu’il baissait les yeux, presque gêné d’en venir à fustiger sur celui à qui il devait sa totale allégeance. Et, détrompez-vous, je connais effectivement l’engeance que représente celui qui s’avère être notre maître à tous sur ce monde, tout autant que j’ai eu quelques aperçus de ce dont il était capable. Une raison de plus pour laquelle je vous admire lorsque je sais que vous bravez quelque peu son autorité.
Si fait, je suis presque de tout cœur avec vous et en viendrai presque à signer immédiatement ce pacte de non-agression et de défense en cas d’attaque, mais je crains d’outrepasser mes fonctions ou d’aller un peu trop vite en la matière. Même si je ne pense pas, vu votre détermination et votre naturel bienveillant, que je me verrai refuser la signature de ce traité, je me dois tout de même d’en parler et avec mon père, et avec mes conseillers afin de m’entretenir de leur avis respectif. C’est ainsi que je procède, et c’est grâce à cela que je tire une part de respect de mes propres gens.
Ce fut un nouveau sourire qui vint éclairer son visage alors qu’il considérait sa belle voisine. Ainsi, pour respecter l’usage et le protocole tout autant que pour vous faire visiter mon domaine en retour et davantage nous connaître, que diriez-vous de venir me rendre visite dans… Une semaine, dirons-nous ? Je pense que, d’ici là, la question et ses différentes réponses auront eu le temps d’être soulevées et considérée, et je devrais être en mesure de ratifier ce traité.
Il observa les environs d’un air suspicieux avant de baisser soudainement la voix. Hum… Non pas que je remette en doute la sécurité et la confiance de votre service ancillaire, mais j’espère que tout cela est bien sûr… Et ne parlez pas trop de tout cela avant que notre arrangement soit bel et bien effectué ; je ne voudrais pas avoir quelque souci que ce soit quant à une éventuelle et soudaine trahison de ma part… »
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| | Erwan d'Ablaÿ
Partie IRLCrédit avatar : Omupied.Double compte : Non.Vitesse de réponse : Très parallélépipède.
| | Dim 22 Sep - 13:25 | | | | Il soupira de soulagement en entendant la réponse de Tiana et déclara :
Vous faites bien de m’en parler ; je ne m’en retrouve que plus rassuré quant à vos véritables intentions, lesquelles se trouvent être non dénudées de bon sens et de logique. Je vous comprends également ; qui n’a jamais rêvé de pouvoir voler de ses propres ailes et se détacher quelque peu de son suzerain et de toute cette inféodation qui nous incombe, nous, en tant que nobles ? Non, rassurez-vous, je ne vous tiendrai aucunement rigueur ni ne prendrai ombrage de votre décision légitime, et vos propos me font presque revoir mon jugement si vite émis à votre encontre.
Il grimaça avant de reprendre :
Et, détrompez-vous, je connais effectivement l’engeance que représente celui qui s’avère être notre maître à tous sur ce monde, tout autant que j’ai eu quelques aperçus de ce dont il était capable. Une raison de plus pour laquelle je vous admire lorsque je sais que vous bravez quelque peu son autorité.
Si fait, je suis presque de tout cœur avec vous et en viendrai presque à signer immédiatement ce pacte de non-agression et de défense en cas d’attaque, mais je crains d’outrepasser mes fonctions ou d’aller un peu trop vite en la matière. Même si je ne pense pas, vu votre détermination et votre naturel bienveillant, que je me verrai refuser la signature de ce traité, je me dois tout de même d’en parler et avec mon père, et avec mes conseillers afin de m’entretenir de leur avis respectif. C’est ainsi que je procède, et c’est grâce à cela que je tire une part de respect de mes propres gens.
La comtesse hocha la tête en signe de compréhension, et il sourit :
Pour vous faire visiter mon domaine en retour et davantage nous connaître, que diriez-vous de venir me rendre visite dans… Une semaine, dirons-nous ? Je pense que, d’ici là, la question et ses différentes réponses auront eu le temps d’être soulevées et considérée, et je devrais être en mesure de ratifier ce traité.
Il murmura, après avoir regardé son environnement avec suspicion :
Hum… Non pas que je remette en doute la sécurité et la confiance de votre service ancillaire, mais j’espère que tout cela est bien sûr… Et ne parlez pas trop de tout cela avant que notre arrangement soit bel et bien effectué ; je ne voudrais pas avoir quelque souci que ce soit quant à une éventuelle et soudaine trahison de ma part…
Tiana sourit pour le rassurer :
Rassurez-vous, notre conversation ne quittera pas cette pièce. Et je me ferai une joie de venir vous rendre une petite visite dans une semaine pour finaliser cet accord qui, je l'espère, durera aussi longtemps que le destin le permettra.
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| | Tiana de Nyrianës
Partie IRLCrédit avatar : DeviantartDouble compte : Alys, Iryo, Chioné, IssendraVitesse de réponse : Aléatoire mais généralement rapide
| | Mar 24 Sep - 4:08 | | | |
Si le jeune homme craignait quelque peu quant au fait que des oreilles indiscrètes eussent pu s’emparer de ces précieuses informations qui venaient d’être dites céans-même, Tiana ne manqua pas de le rassurer prestement d’un petit sourire rassurant, et Erwan lui en sut gré. Mieux encore, l’accord secret qui unirait leur deux familles pour se protéger mutuellement serait très probablement signé, eu égard à l’agrément de la jeune femme pour sa proposition d’abouchement. « Voilà qui m’est très rassurant, et cela vaut probablement mieux pour nous deux », lui sourit-il. Et ils conversèrent encore sur de nombreux sujets, qu’ils fussent importants ou non, dans les heures qui suivirent cette première rencontre, laquelle annonçait déjà de grandes choses dans les jours à venir. Jaspinages mondains et dégoisements sur les rumeurs au sein des hautes sphères que composait l’ensemble dans sang-bleus de Terre, gestion de leurs propres terres respectives, discours héraldiques portant sur les familles de chacun, avis plus ou moins tranchés concernant la politique, et une importante question culinaire : « Je ne voudrais point commettre d’impair lorsque vous viendrez me rendre visite en ma demeure ; cela s’avère peut-être quelque peu indiscret, mais un vampire est-il à même de manger de la nourriture tel qu’un humain le ferait, ou se nourrit-il uniquement de sang ? » *** La semaine était passée fort rapidement pour le jeune seigneur qui avait eu beaucoup à faire durant son temps qui n’était plus si libre que cela. Beaucoup de préparatifs et d’ordres avaient été donnés afin d’accueillir la comtesse comme il se devait, selon les règles de l’étiquette et de la bienséance. Les domestiques et portefaix et autres caméristes s’étaient attelés à la tâche avec cette promptitude qui demeurait la leur, nettoyant le sol et lustrant les meubles, dressant la table et cuisinant de quoi se sustenter selon ce qu’avait répondu Tiana à la question d’Erwan, une semaine plus tôt. Le jeune homme venait de terminer de revêtir ses braveries lorsqu’une sentinelle l’averti de la venue de son invitée. Marchant à grands pas vigoureux dans les couloirs de son castel, le seigneur des lieux s’entoura d’une petite escorte de quatre gardes et, imitant la comtesse, s’empara de sa monture pour aller à sa rencontre. Les différentes portes qui condamnaient l’accès à son château tout autant que les herses et la barbacane s’ouvrirent pour laisser passer les cinq cavaliers qui filèrent dans le vent à travers la plaine. En cette début de soirée, alors que le soleil peinait encore à se coucher, récalcitrant, et que les nuages se peignaient d’un délicat mauve qui empourprait l’horizon, les montures caracolèrent puissamment sur la terre meuble où les sabots y laissaient leurs empreintes lorsqu’ils ne provoquaient pas la volée de petites mottes de terre. L’herbe était haute et ondoyait paisiblement sous une douce brise qui rafraîchissait un air déjà bien fort froidureux à l’approche de l’hiver, et la cape de fourrure d’Erwan le réchauffait agréablement. Une cape qui n’empêchait cependant pas ce même air de lui rosir les pommettes et le bout du nez tout autant que de permettre de distinguer une légère buée qui s’échappait de ses lèvres incarnadines. Arrivé à hauteur de son invitée, il tira brusquement sur les rênes de son destrier avant de s’incliner diligemment en sa direction. « La bienvenue céans-même, comtesse Tiana de Nyrianës. J’espère que vous avez fait un bon voyage, sans rémora ni bissêtre, et que la route vous fut plaisante. » Erwan se plaça à la gauche de la vampire et chevaucha à ses côtés jusqu’à sa demeure qu’il venait de quitter quelques instants plus tôt. Un palefrenier vient s’enquérir de leur monture qu’il conduisit dans les écuries du domaine, de grands et confortables box dans lesquels l’on s’occuperait bien des chevaux. Tiana, si elle était accompagnée, pu également donner la permission à ses gardes d’aller se reposer et se sustenter dans le bâtiment prévu à cet effet, une cantine mitoyenne aux dortoirs, tel que l’avait fait Erwan concernant ses propres troupes lorsqu’il était venu chez sa voisine. Le seigneur des lieux la conduisit dans cette grande salle aux deux entrées situées de chaque côté de la pièce où il avait coutume de recevoir ses invités et de s’entremettre d’affaires et de contrats divers. Une grande table avait effectivement été dressée pour l’occasion, et, sitôt qu’ils furent tout deux assis, une petite porte annexe s’ouvrir pour laisser passer plusieurs serviteurs qui posèrent de quoi ripailler allégrement et faire bonne chère pour quiconque se trouvait alouvi. Multiples fruitages et sot-l’y-laisse, maintes pâtisseries et chatteries sucrées, abondance de poiscailles et de légumes en tout genre. Si fait, l’on y trouvait céleris, choux fleurs au vinaigre, laitues et salade, tomates et haricots verts et, après avoir urbainement invité son invitée à se servir dans cet étalage de plats, Erwan joignit le geste à la parole, remplissant son auge.
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| | Erwan d'Ablaÿ
Partie IRLCrédit avatar : Omupied.Double compte : Non.Vitesse de réponse : Très parallélépipède.
| | Mer 2 Oct - 22:14 | | | | La semaine passa vite pour la Comtesse, qui se rendit à cheval, accompagnée d'une escorte, sur les terres d'Erwan d'Ablaÿ comme convenu. Elle fut accueillie par son voisin avec la formule :
La bienvenue céans-même, comtesse Tiana de Nyrianës. J’espère que vous avez fait un bon voyage, sans rémora ni bissêtre, et que la route vous fut plaisante.
La comtesse lui sourit aimablement :
Oui, le voyage fut agréable ainsi que la route, je vous en remercie.
Erwan se plaça à la gauche de la comtesse et chevaucha à ses côtés jusqu’à sa demeure qu’il venait de quitter quelques instants plus tôt. Leurs montures furent prises en charge par un palefrenier, et les hommes de Tiana furent conviés à aller se reposer et se sustenter à la cuisine. Il mena son invitée jusqu'au salon, ou une pièce identique à un salon de réception, où avait été dressée une table garnie de mets divers qui plut à la comtesse, qui s'empressa d'imiter son hôte en remplissant son assiette. Elle se régala avec les viandes : oui, son hôte savait recevoir, c'était indéniable.
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| | Tiana de Nyrianës
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