[Terminé] Orage, voyage, apprendre. Sur la route du Sud [PV Ivor] | |
| Aller à la page : 1, 2 | Mer 11 Déc - 12:39 | | | | Alyna s’étira longuement, peu de temps après leur arrêt à l’auberge… elle chassa de son esprit cet épisode avant de rougir violemment ce qui aurait bien fait rigoler Lyän. Ils avaient repris la route vers le sud et, de fait, vers la côte. Elle jeta un coup d’œil à Ivor qui marchait un peu en retrait, il était toujours aussi silencieux, à part quelques échanges par moments, mais elle ne voulait pas le forcer à quoi que ce soit. Même si elle attendait d’en savoir un peu plus sur lui, quoi que lui voulait peut-être aussi en savoir plus sur elle. L’un comme l’autre n’aimaient pas se confier c’était flagrant, mais elle était prête à faire un effort et puis elle avait une totale confiance en lui, assez pour lui déballer toute son histoire s’il le voulait. Elle allait essayer, faire le premier pas, mais comment, par quoi commencer.
Elle se retourna vers lui en marchant et sourit, quelque chose de neutre, elle n’avait pas de sujet neutre en tête, à part le soleil, le vent, la pluie. Ha oui tient elle savait quoi ! Son sourire s’élargit joyeusement.
-Tu as l’habitude de chasser non ? Comment le fais-tu ? Par la traque ou des pièges ?
Elle se gratta la joue gênée, s’excusant par le geste qu’elle ne savait pas de quoi parler d’autre pour engager la conversation et de fait avait essayé un sujet à peu près neutre. Elle ralentis pour se laisser rattraper et lui prendre la main timidement et plongea ses yeux d’ambre dans ceux gris du chasseur.
-Si tu ne veux pas répondre ce n’est pas grave, mais heu… je voudrais en savoir plus sur toi et je ne voudrais pas entrer trop dans des choses personnelles, parce que je peux comprendre qu’il y ait des sujets dont on ne veuille pas parler et…
Elle se tut, se sentant un peu bête et ne voulant pas l’ennuyer à trop parler, elle avait compris qu’il n’aimait pas particulièrement ça. Du moins pas oralement.
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| | Alyna Minami
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| | Jeu 12 Déc - 17:55 | | | | Et dans un souffle, des jours étaient passés. Lentement, pas à pas, Ivor avait entreprit son pèlerinage, ce lent, long retour aux sources, dans l'espoir, ô, si vain, de faire taire ses démons et exorciser les spectres qui le hantaient depuis si longtemps. Lentement, pas à pas, revenir aux racines, à la neige, à la glace, revenir aux origines, un jour franchir la mer et à l'aube suivante fouler de nouveau la terre qu'il avait quittée. Mais que tout cela était loin encore... L'automne s'avançait dans sa mante d'or rouge et de feuilles mortes, et tout autour d'eux sombrait dans la torpeur infusée de la douceur des derniers feux de l'été flamboyant. Peu à peu, tout s'endormait au fil du vent froid qui chantonnait dans les feuillages et couchait les hautes herbes sur la crête des collines, luisantes en reflets comme une écume de les grandes vagues immobiles. De loin en loin le paysage s'estompait dans une brume légère et la route qu'ils suivait se perdait par monts et par vaux, comme une invite à l'errance sans fin dans l'ombre des collines. Depuis qu'ils avaient quitté l'auberge et le village, Ivor s'était laissé sombrer dans une sorte d'apathie tranquille, comme toujours lorsqu'il avait à voyager. Il avait toujours trouvé quelque chose d'apaisant dans le fait de marcher, même sans but; comme si cela le plongeait dans une méditation profonde qui permettait à son esprit de s'échapper, un peu comme ces prêtres qui psalmodient sans fin dans le murmure de leurs prières en égrenant les perles de leurs chapelets. Ses pas allaient d'eux-mêmes, à un rythme soutenu qu'il semblait pouvoir conserver des lieues durant sans s'essoufler; c'était comme mécanique, comme s'il n'avait plus besoin de réfléchir pour cela et il retrouvait ses marques sans peine dans la poussière du sentier. Un pas, un autre, égrener les secondes avec une régularité sans faille, et son corps allait à sa manière en laissant son esprit vaquer à d'obscures pensées recluses dans le dédale de sa mémoire. Près de lui, réglant son pas sur l'allure de son maître, Skallag allait à un train joyeux, reniflant l'air tout autour de lui, et les deux faisaient une paire qu'on aurait été bien en mal de dissocier tant ils semblaient unis par des liens qui allaient bien au-delà de ceux qui existent d'ordinaire entre une bête apprivoisée et son maître. Il y avait un peu de l'un en l'autre, un peu de l'autre en l'un. Lancés comme ils l'étaient, dans leur marche opiniâtre et leur silence, on eut dit quelque fantôme, figés dans une marche sans fin, comme l'évocation d'un souvenir sans but qui irait ainsi, à ce pas infatigable, jusqu'à la fin des temps.
Plongé dans ses pensées profondes comme un océan, il redressa soudain la tête et cligna des yeux lorsqu'il entendit la voix d'Alyna, comme s'il sortait d'un état second. Un léger sourire courut sur son visage quand elle poursuivit, s'excusant presque d'avoir osé parler. Il semblait serein, ses yeux gris s'élevant vers le ciel dans un regard songeur, et le poids des ans et des soucis avaient allégé son visage de quelques ridules inquiètes.
-Tu m'as déjà vu faire, un peu, répondit-il de sa voix profonde en passant outre ses justifications. Je traque le gros gibier à l'arc, en tâchant bien de tuer sans souffrances inutiles. C'est ce que je préfère, quitte à passer une journée entière à ramper dans la boue pour un cerf. J'utilise les collets pour le petit gibier, ça me plaît pas, mais hé; faut bien vivre.
Il lui sourit avec un petit signe de tête.
-Il faudrait qu'on chasse ensemble, quand on en aura l'occasion. Il faudra bien se nourrir, de toute manière, on a de la route à faire.
Ce disant, il porta son regard devant eux, vers l'horizon trembolant de brumes et de soleil. Loin derrière, loin, il y avait la mer, la côte, et les Glaces dans leurs draperies de roches et de neige. La route était encore bien longue jusque là, et il y aurait encore bien des jours paisibles comme celui-ci, à faire route à ses côtés sans se soucier du lendemain.
Ivor posa sa large main sur la tête de Skallag qui releva le museau vers lui.
-Et puis, lui aussi aura bien besoin de se défouler.
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| | Ivor le Silencieux
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| | Jeu 12 Déc - 20:44 | | | | Elle sourit à sa réponse, ravie d’obtenir un long discours, de plus elle lisait dans son regard une joie presque enfantine, celle de courir les bois une journée entière pour jouir du fruit de son labeur, mais cela prenait du temps et empêchait de voyager aussi vite qu’il le voulait, surtout s’il passait la journée à cela. Elle porta son regard sur Skallag et lui sourit amicalement, sans montrer les dents, gardant les lèvres serrées, comme toujours. Rares étaient les moments où elle dévoilait ses crocs, même pour un sourire humain dénué d’agressivité, c’était cela être partiellement louve.
-Je serais ravie de chasser avec toi un jour, je l’ai déjà fait avec Skallag, il a toujours un peu peur de moi parce que je suis un loup, mais il m’écoute gentiment pour la chasse. C’est un plaisir de le faire avec lui.
Alyna le vit prendre un air légèrement surpris avant de sourire, probablement de plaisir d’apprendre qu’elle s’entendait bien avec son chien. Elle fit un petit signe de tête vers le molosse qui la fixait parce qu’il avait entendu son nom, voyant qu’elle parlait juste de lui il battit de la queue joyeusement. La louve ne l’approcha pas, sachant bien qu’il était quand même méfiant à son égard. Après tout elle était et restait un prédateur naturel mortellement dangereux. De fait elle comprenait son point de vue et le respectait.
Elle en revint à sa première réflexion, qui dit chasse dit temps, dit pas de voyage, donc il ne chassait pas tous les jours ou bien laissait ce privilège à Skallag. Elle-même bonne voyageuse ne chassait pas souvent, à peine une fois par semaine sous forme de loup. Et elle mangeait rarement autre-chose de la semaine, sauf par gourmandise.
-Et tu chasses souvent en temps normal . Ou bien tu connais les plantes comestibles sûrement. J’imagine que tu échanges tes prises contre un repas ou d’autres choses. Je le faisais aussi avant d’être à la Meute. Tu parles trop tu vas l’ennuyer. Et oui je parle tro… LYÄN !
Elle maugréa vaguement avant de se taire, ruminant une vague mauvaise humeur, mais surtout une certaine gêne, elle préféra se concentrer pour regarder autour d’elle le temps de masquer son trouble, tendant l’oreille aux murmures du vent, les cris des oiseaux… s’était amusant quelque part de se dire que le silence faisait du bien, mais que la nature n’était jamais silencieuse. Un silence non silencieux. Comme Ivor, il parlait aussi à sa façon, même sans les mots il communiquait et elle qui avait l’habitude de ce langage qui était très animalier, elle comprenait. Difficilement, mais elle y arrivait à force. La lycan tourna ses yeux vers lui qui la dominait d’une bonne tête et demie, plongeant son regard dans le sien, elle sourit en détaillant les irisations grises bleutées de ses prunelles. Elle sourit.
-J’espère que je ne parle pas trop quand même.
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| | Alyna Minami
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| | Sam 14 Déc - 14:39 | | | | Ivor parut perplexe un instant quand Alyna lui expliqua que Skallag avait déjà chassé à ses côtés. Cela le réjouissait, dans un sens; il avait craint au début que le molosse ne réussisse jamais à s'habituer à la présence de quelqu'un qui, somme toute, était un de ses prédateurs, et aussi une de ses proies, de temps à autre.
-L'instinct de meute, je suppose, dit-il en souriant. Parfois je me dis qu'il tient plus du loup que du chien, je serais curieux de savoir comment on en a abouti à pareille bestiole.
Ce disant, il tapota le large dos de l'animal avec un sourire. Il se souvenait encore de la boule de fourrure détrempée qu'il avait trouvée au hasard de ses errances, et avait trouvé refuge auprès de lui pour quémander un peu de nourriture. C'était il y a bien longtemps, mais Skallag était encore aussi vif et alerte qu'en sa prime jeunesse, le meilleur compagnon de route qu'on eut pu espérer.
Il ne put s'empêcher de rire, quand Lyän interrompit les paroles d'Alyna; la contrariété qui se peignit sur le visage de la jeune femme ne fit qu'accroître son amusement. Il y avait quelque chose de touchant dans sa manière de parler, comme si elle n'osait troubler le silence, comme si elle se sentait gênée d'avoir besoin de conversation. C'était une réaction courante face au mutisme obstiné du Silencieux; comme si certains ne pouvaient s'empêcher de combler le vide, comme si cela les effrayait ou les mettait mal à l'aise. Il avait lui-même du mal à comprendre ce besoin presque instinctif de parler à tort et à travers, mais venant d'elle, ça n'était pas un problème.
Ivor lui répondit par un sourire rassurant et posa une main sur son épaule dans un geste d'apaisement.
-Il faut bien que quelqu'un parle pour deux, dit-il avec une pointe de moquerie. Ta voix est sans doute la seule que j'aie plaisir à entendre.
Il se détourna pour regarder devant eux sur un dernier sourire. Il y avait dans son regard comme une lueur changeante et apaisée qui était tout à fait inhabituelle quand on le connaissait d'ordinaire. Alyna sans doute avait dû percevoir le changement, peut-être même bien plus qu'Ivor ne pouvait en avoir conscience. Il parlait sans peine, et son sourire avait amené sur son visage une clarté nouvelle qui semblait effacer une à une les rides de souci qui creusaient ses traits rudes. Peu à peu, il sortait de sa torpeur maussade, animé de quelque chose de nouveau, quelque chose de vivant. Il y avait de la chaleur dans sa voix, dans son rire, surtout, qui avait résonné comme un écho profond et mélodieux.
-Je ne sais pas voyager vite, reprit-il. Je vais à mon rythme, d'ordinaire j'ai tout mon temps devant moi alors je prends le temps de chasser. J'essaie autant que possible de ne pas dépendre du bon vouloir des autres, et quand les terres s'y prêtent, je subsiste avec ce que je trouve. C'est pour cela que j'aime les montagnes, je peux y passer des mois sans croiser âme qui vive. Mais parfois je n'ai pas vraiment le choix, il faut bien réparer des choses, aiguiser les lames, alors j'échange le produit de mes chasses contre ces services.
Un fin sourire se peignit sur son visage et il eut un petit regard en biais vers elle.
-Après tout, il n'y a pas que des désavantages, sans cela, je ne t'aurais probablement jamais rencontrée.
Une pause, et puis il leva le nez vers le ciel automnal.
-Je ne suis jamais très pressé d'arriver à bon port. Le voyage en lui-même est souvent plus intéressant que son but.
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| | Ivor le Silencieux
Partie IRLCrédit avatar : Tiana Double compte : Phalène - Messaline - Sigrid Nilfdottir - Saskia BlancerfVitesse de réponse : Lente
| | Sam 14 Déc - 15:17 | | | | Elle l’entendit rire, mais ce qu’elle perçut était très différé de ce que pouvait entendre n’importe qui d’autre. Non elle entendait bien plus, elle saisissait les nuances. Il était joyeux, calme et paisible, sortant de la morosité. Avait-elle donc se pouvoir étrange que d’apaiser les personnes ? Elle fit cependant la moue et tira la langue avec la plus grande maturité lorsqu’Ivor se moqua gentiment d’elle, rougissant légèrement au compliment, mais elle l’observa tandis qu’il se détournait, gardant les yeux rivés sur lui. Oui, il était moins triste, plus joyeux, ses rides se détendaient peu à peu, elle percevait ses changements lents. Elle sourit largement en le voyant tranquille et heureux. Elle l’écouta patiemment lorsqu’il reprit, légèrement surprise qu’il parle autant. Elle avait donc trouvé un sujet qui l’intéressait et lui déliait la langue, ou bien était-ce sa seule présence qui le faisait parler ?
-C’est vrai que parfois il y a des avantages à entrer en ville et le destin nous tombe souvent sur le coin de la figure, littéralement même, lâcha-t-elle en tirant la langue. Je connais aussi ce sentiment pour ce qui est de préférer le voyage à l’arrivée… même si je voyage souvent plutôt vite pour arriver à bon port, mais c’est surtout parce que j’ai quelques responsabilités à la Meute et je peux difficilement y faire entorse. Non pas qu’on m’en empêche, mais j’ai un honneur qui me l’ordonne. Je n'ai jamais cherché ce genre de poste d’ailleurs. Comme toi je suis plutôt solitaire et souhaite assez peu vivre entourée. Mais tu l’as dit parfois l’instinct de la meute est plus fort et ça me fait chercher la compagnie. Donc, comme maintenant, je m’éloigne de mes semblables.
Elle marqua une pause pour observer Skallag attentivement et sourit, le molosse devait probablement sentir l’autorité qu’elle avait sur ses cousins loups, en dehors du fait qu’elle soit un prédateur, c’était peut-être en partie pour cela qu’il restait à bonne distance quand elle ne l’approchait pas, une distance de sécurité, mais aussi de respect.
-Je suis première chasseuse à la Meute, il doit le sentir parce que quand je me joins à lui il montre ses signes de soumission. Enfin, dans le sens respect. Et même sous ma forme humaine il ne vient pas vers moi si je ne fais pas le premier pas.
Pour un simple chien c’était même plutôt étrange comme comportement. Il aurait dû gronder, montrer des signes d’agressivité, pas de soumission comme dans une meute de loups. C’était vrai qu’il avait quelque chose de lupin dans ses traits. Alyna se passa une main dans les cheveux en réfléchissant.
-Tu as raison il ne fait pas très chien en fait quand on le regarde attentivement. Chien-loup sauvage peut-être, tu l’as rencontré où ?
Rencontré, elle n’avait pas dit trouvé, comme les humains l’auraient fait, mais rencontré, car pour elle un animal était tout autant un être vivant respectable qu’une personne, il avait ses sentiments, ses réflexions. Certes différent des êtres humanoïdes, mais cela revenait aussi à une personnalité particulière. Skallag était différent d’un autre comme lui, de fait il était une « personne » et en cela elle avait utilisé rencontré et non trouvé.
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| | Alyna Minami
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| | Sam 14 Déc - 15:51 | | | | Ivor rit à la réponse d'Alyna. Tomber sur le coin de la figure, c'était vraiment au sens littéral, dans leur cas. Il ne put s'empêcher de sourire encore, doucement, à l'évocation du moment de leur rencontre. Cela semblait bien loin, soudain; tant de choses avaient changées entre temps, c'était comme si des années séparaient ces évènements du présent. Il écouta attentivement ses explications et poussa un léger sifflement d'admiration entre ses dents.
-Première chasseuse? Et ben, Je ne te pensais pas si... Gradée?
Il se tut un instant, et puis reprit précipitamment.
-Non pas que tu n'en aies pas l'air, ça n'est pas ce que je voulais dire, corrigea-il en hâte. Je ne m'y attendais pas, voilà tout.
Ivor sembla soudain un peu gêné, comme si cette annonce l'avait prit au dépourvu. Il ignorait tout, ou presque, de la Meute et de ceux qui en faisaient partie, si ce n'étaient des rumeurs dont il n'avait aucune idée de la véracité. Mais rien que de savoir qu'elle était aussi haut placée au sein du groupe le perturbait, sans qu'il sache pourquoi: peut-être commençait-il à comprendre qu'elle ne pourrait pas rester en permanence à ses côtés du fait de ses responsabilités... Ceci dit, elle semblait plutôt libre de ses faits et gestes, et pour l'heure, sa fonction ne les avait en rien entravés. Cela lui rappelait aussi qu'elle avait une vie, de son côté; des proches, sans doute, et qu'il ne pourrait éternellement demeurer dans sa solitude, s'il voulait rester avec elle. Pour tout dire, il ne savait plus quoi penser de tout cela, mais fort heureusement, ça n'était pas encore le moment d'y songer.
Lorsqu'il fut question de Skallag, il posa sur le molosse un regard perplexe.
-ça expliquerait bien des choses. S'il a du sang de loup, c'est normal dans ce cas qu'il n'ait pas trop peur de toi. J'en ai souvent chassé avec lui, mais ne semble guère les craindre.
Il sourit et posa une main sur la tête du chien qui avait relevé le museau vers lui en trottinant gaiement sur ses pas.
-C'est lui qui m'a trouvé, répondit-il d'une voix douce. A Drayama, je crois. C'était il y a pas mal d'années maintenant, et ça n'était qu'un petit chiot perdu dans les bois, haut comme trois pommes. Peut-être un bâtard, je ne sais pas, et il s'est réfugié dans mon campement pour voler à manger. Je n'ai pas eu le coeur de le chasser, alors je l'ai gardé avec moi.
Les vagabonds de sa sorte ne s'y trompaient pas; la chaleur de la fourrure d'un chien peut être salvatrice pendant les nuits d'hiver et le flair est bon atout quand la subsistance dépend du bon vouloir des proies que l'on peut débusquer.
-C'est un bon chasseur, et un ami fidèle. Sans lui, je ne serais déjà probablement plus de ce monde. On s'est mutuellement sauvés la vie, et je crois qu'à bien y réfléchir, je suis tout ce qu'il a, et il est tout ce que j'ai.
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| | Ivor le Silencieux
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| | Sam 14 Déc - 19:39 | | | | Elle nota le trouble qui avait suivi sa déclaration sur la Meute, c’est vrai qu’elle ne lui en avait pas beaucoup parlé, mais elle était certaine qu’il apprécierait mieux leur compagnie que celle des humains. Après tout ils étaient des loups et lui semblait très proche du mode de pensée des prédateurs. Elle sourit légèrement à la déclaration d’Ivor selon laquelle sans Skallag, il ne serait pas là. Elle s’approcha donc de lui et posa une main sur le sommet de sa tête, assez lentement pour qu’il ne se sente pas menacé, elle lui gratta derrière les oreilles.
-Merci de l’avoir protégé mon grand. Sans toi je ne l’aurais peut-être jamais rencontré.
Elle rit joyeusement en le voyant dresser les oreilles, elle savait qu’il n’avait pas compris ce qu’elle avait dit, mais son corps et le timbre de sa voix exprimait la reconnaissance, c’est uniquement ainsi qu’il savait qu’elle le remerciait. Elle sourit et le laissa en paix, s’éloignant de nouveau un peu pour qu’il ne se sente pas en danger.
-Tu n’as pas à t’excuser pour la Meute, ni à être gêné de… m’accaparer ? Dirons-nous. Il y a quelques mois l’Alpha m’a également demandé de la seconder, j’ai accepté… et Lyän a négocié avec sa gentillesse habituelle que je continue tout de même à aller où je voulais. Donc si je viens avec toi c’est que je le souhaite, rien ne m’oblige à rester à la Meute, ils peuvent se débrouiller seuls.
Elle prit involontairement sa forme hybride et remua la queue joyeusement, elle se retourna en percevant le mouvement et tourna en rond une ou deux fois avant de se trouver très bête et se gratta la tête.
-Mince… Heu… bref ! Skallag… aurait donc du sang de loup dans les veines. C’est possible s’il vient du Drayame, il y a des quelques meutes en dehors de celle des lycans et loup-garous, elle battit de la queue comme si elle réfléchissait. C’est un endroit que tu aimerais-bien, il n’y a pas d’humains.
Elle lui jeta un coup d’œil et coucha une oreille vers l’avant en signe de curiosité, avant même d’avoir posé la question il pouvait deviner qu’elle en aurait une. Soudain beaucoup plus expressive que sous forme humaine. Elle n’aimait pas cette apparence pour cette raison particulière, mais avec Ivor cela prenait une proportion différente, cela ne la gênait plus parce qu’il aimait bien.
-Excuse-moi de poser la question, mais si tu veux t’approcher des Glaces, j’imagine que c’est de là que tu viens ?
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| | Alyna Minami
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| | Sam 14 Déc - 21:30 | | | | Ivor parut troublé quand elle répondit à ses hésitations implicites. C'était une chose à laquelle il avait encore du mal à s'accoutumer, qu'elle parvienne aussi aisément à présent à déchiffrer ses silences et ses regards et tout ce qu'il ne disait pas mais transparaissait sur son visage. Comme si elle lisait en lui comme dan un livre ouvert. Parfois c'était d'un réconfort certain, quand il ne savait que dire, ou comment l'exprimer; elle savait toujours touver la réponse au fond de lui, et comprendre le langage de ses yeux. Elle disait parfois qu'il parlait plus par le corps que par la parole, et c'était vrai, tout comme un animal l'aurait fait. Cela le faisait sourire, chaque fois, et lui rappelait non sans un brin de mélancolie qu'il avait depuis si longtemps largué les amarres de son humanité, tant souhaité ne plus être homme mais se fondre dans le sein de la nature sauvage qu'il avait presque cessé d'agir comme tel.
Ivor sourit à ses paroles. Il avait aimé les jours qu'il avait passés là-bas; la forêt était ancienne et sauvage et lui qui n'avait autrefois connu que l'aridité des steppes avait apprécié la vie foisonnante des bois. Il y avait là toujours de quoi subsister en toute saison, mais les dangers étaient aussi nombreux que les bienfaits que l'on pouvait trouver sous les vénérables arbres. D'un oeil, il la regarda prendre sa forme hybride, et les oreilles pointer sous ses cheveux roux. C'était toujours amusant de la voir changer ainsi, ce qu'elle ne faisait guère qu'en privé, comme si c'était seulement avec lui qu'elle se permettait d'être vraiment elle-même. Difficile de croire que cette jouvencelle avait égorgé un homme sans la moindre pitié, à Feu. Mais elle était ainsi, double à plus d'un titre, l'ombre et la lumière, jusqu'au fond de ses yeux.
-J'ai vécu à Drayame, un temps. Il me plairait d'y revenir un jour, mais je doute que ta Meute daignerait accepter la proximité d'un humain.
Après tout, il n'était qu'un étranger, où qu'il aille; une esquisse d'éphémère dans un temple d'éternité. Que serait-il, sinon un enfant, comparé à ces hommes-loups, les enfants de Yehadiel qui couraient sous la lune? Rien d'autre qu'une brindille, trop frêle, trop fragile, presque rien, somme toute. Mais au fond de son coeur gisait une envie, comme un rêve éveillé. Il les enviait, ô, combien! Chaque fois qu'il voyait Alyna redevenir louve, quand il la voyait chasser, il se sentait parfois si sot, si maladroit comparé à elle... Elle était libre, bien plus que lui-même ne le serait jamais.
Sa question, hésitante et timide, le sortit de ses profondes réflexions et il cligna des yeux brièvement. Quelque chose en lui eut envie de fuir, se refermer soudain comme une huître maussade. Protéger le secret, se protéger lui-même. Jamais rien dire, rien, le silence, son meilleur allié. Il soupira, doucement. Que savait-elle de lui, au final? Sur quels maigres aveux pouvait-elle appuyer sa confiance? Il était presque un étranger pour elle, et pourtant, pourtant Alyna lui faisait confiance, alors se taire n'aurait été qu'une trahison. Il ferma brièvement les yeux, car il sentait bien qu'elle ne s'en tiendrait pas là.
-Oui, dit-il doucement.
Une pause, puis il reprit, avec toujours la même douceur au fond de la voix, comme s'il avait fini par se résigner. Il se sentait étrangement serein, comme si le moment était enfin venu d'en dire un peu plus.
-Tu n'as pas à t'excuser de poser des questions sur moi, reprit-il. Ce n'est que justice, tu ne sais rien de moi, ou si peu...
Il eut un de ses étranges sourires, si calmes, si emplis d'une mélancolie profonde et ancienne, comme ces visages de pierre que l'on voit veiller dans les cimetières.
-Je viens des Glaces, oui. De Saline. Ma famille était de ces tribus qui vont loin à l'ouest, dans les steppes. Des nomades sans feu ni lieu, des éleveurs de chevaux, des bergers.
Un instant, il baissa les yeux sur ses larges mains burinées.
-C'est peut-être de mon sang que vient le talent que j'ai avec les animaux. Certains disent que c'est un don, une magie quelconque qui nous vient de nos aïeux. Je n'en sais rien. Mon peuple a toujours été doué avec les bêtes.
Finalement, ça n'était pas si compliqué que cela, de parler. Juste aligner les mots, un à un. Les choisir, les poser. ça ne pouvait le blesser, ça ne faisait aucun mal, juste raconter un peu de lui-même, ça semblait venir tout seul. Évoquer le passé le rendait toujours mélancolique, cela ravivait toujours d'anciennes douleurs, mais il aimait parfois se remémorer les terres de son enfance, les jours heureux de son passé. La joie se mêlait toujours à la tristesse, comme un chant vibrant et doux-amer, du miel mêlé à du sang. Pour l'heure, cela allait encore. Il ne se sentait pas encore capable de parler de certaines choses, le but de leur voyage, notamment, et ne savait encore comment le lui dire. Cela viendrait un jour, peut-être... Pour l'heure, il souhaitait demeurer dans le secret et craignait de se montrer trop brusque avec elle.
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| | Ivor le Silencieux
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| | Sam 14 Déc - 22:02 | | | | Ses oreilles se baissèrent légèrement quand elle le sentit se refermer un peu, comme si une porte s’était fermée dans son esprit, protégeant une partie de ses pensées, mais il resta assez ouvert pour lui répondre et évoquer un peu son passé. La lycan voyait dans ses yeux la tristesse et la sérénité, la joie et la peine. Des sentiments paradoxaux qu’elle connaissait bien, qui se mariaient si aisément qu’ils vous donnaient soudain l’impression de bouillir, du moins chez elle qui était à la fois animale et humaine. Elle comprenait le chasseur et, par courtoisie, elle préféra revenir à la première préoccupation d’Ivor.
-Je vois, elle remua la queue. C’est probablement pour ça que tu comprends aussi bien ma forme lupine. Pour la Meute s’ils ne sont pas contents ils devront d’abord m’affronter, le premier jour mes chasseurs me trouvaient trop jeune et nouvellement arrivée…
Elle laissa sa phrase en suspens une ou deux secondes et l’ambre de son regard se teinta de jaune à se souvenir et un sourire ironique éclaira son visage avant qu’elle ne poursuive.
-Je leur ai montré que j’étais meilleur qu’eux, en les défiants d’arriver à me suivre dans les bois. Ils n’ont pas réussi et sont revenu à la Meute, je les attendais là-bas. Vexés et impressionnés j’ai gagné leur respect, j’ai brisé encore quelques égaux mal placés, alors une bonne partie de mes frères loups savent à quoi s’en tenir avec moi. Au besoin j’en parlerais à l’Alpha qui saura les calmer si réellement tu veux venir avec moi là-bas.
Ses yeux étaient redevenus à leur couleur humaine et elle remuait les oreilles au moindre son. Elle gardait cependant ses prunelles posées sur le chemin devant eux. Un sourire éclaira son visage et elle battit l’air de sa queue, signe qu’elle venait d’avoir une idée qui lui plaisait plutôt.
-Je sais que tu tires bien à l’arc et j’aimerais bien me mesurer à toi, par exemple ce soir, pas niveau distance parce que… hé bien sans vouloir te vexer j’ai probablement une meilleure vue que toi, mais sur la précision. Tu sais tirer en aveugle d’ailleurs ?
Elle ne précisa pas ce qu’elle entendait par tirer en aveugle, pour elle cela revenait à plusieurs choses, viser une cible qui se trouvait derrière un muret et dont on ne connaissait pas la position, ou bien on ne l’avait vu qu’une fois. Viser un endroit d’où provenait une flèche sans être sûr et certains de la cible ou bien décocher alors que l’on avait un bandeau sur les yeux et que l’on avait mémorisé les cibles soigneusement. En résumé… viser en une fraction de seconde à partir d’un raisonnement, de sa mémoire ou d’un son.
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| | Alyna Minami
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| | Dim 15 Déc - 1:23 | | | | Ivor sourit en retour. C'était son affinité naturelle avec les animaux qui l'avait aidé à apprivoiser Alyna, ça ne faisait aucun doute, il n'y avait qu'à se rappeler de la manière dont lui seul avait réussi à l'approcher quand elle avait laissé son instinct de louve reprendre le dessus. Il eut un petit sourire amusé quand elle lui raconta la manière dont elle s'était fait une place à la Meute; ça ne l'étonnait pas, vu son caractère. Il se sentait bien aise de l'avoir à ses côtés pour veiller sur lui. Il avait tellement l'habitude de ne compter que sur lui-même que de savoir qu'il pouvait remettre sa sécurité entre les mains de quelqu'un d'autre avait quelque chose de nouveau, à la fois inquiétant et rassurant en même temps tant il détestait perdre le contrôle sur ses faits et gestes.
-Je ne doutais pas un instant que tu aurais su t'imposer, dit-il en souriant avec amusement. ça ne m'étonne pas vraiment de toi, en fait.
Il se tut un instant et puis regarda en l'air, pensif.
-Je ne sais pas, reprit-il. Je ne sais pas si ça serait vraiment une bonne chose. Si j'évite autant la compagnie des autres c'est que...
Un silence, de nouveau, et il chercha ses mots un moment. C'était toujours compliqué d'exprimer les choses et d'enfermer la multitude des sentiments et toutes leurs significations dans une poignée de syllabes. Le langage était tellement limité parfois...
-Et bien... Je suis un vagabond, et je suis un étranger partout où je vais. Et bien souvent, un étranger est un intru. Non pas que je recherche particulièrement l'approbation des autres, mais c'est usant, à la longue. Tu dois pouvoir comprendre, tu as peut-être vécu la même chose.
Ivor avait fini par se faire à ce sentiment de rejet, ouvert ou non, qu'il y avait toujours chez les autres. Pour les marchands de passage, pour les commerçants des montagnes, les villageois et tous ceux qu'il croisait, pour la faune bigarrée des tavernes, il n'était jamais autre chose qu'un "étranger". Venu de loin, avec son accent d'ailleurs et ses manières inhabituelles, c'était toujours la même rengaine: il n'est pas d'ici. A force de voyager, il n'était plus de nulle part; en perdant ses racines il avait perdu une partie de lui-même. La Meute devait fonctionner comme toute autre communauté, plus ou moins soudée, et forcément réticente à plus ou moins grande échelle à accueillir en son sein un étranger, qui n'était en plus pas de la même race qu'eux. On pouvait taper du poing sur la table autant et aussi fort qu'on le voulait, pas un ordre, pas une décision venue d'en haut ne pouvait forcer les gens à accepter quelqu'un qui ne leur ressemble pas, un élément extérieur qui s'immisce au sein d'une communauté. Le respect et la reconnaissance ne venaient jamais aussi facilement et il y avait toujours, toujours cette petite voix qui lui chuchotait: tu n'es pas à ta place. Il n'était à sa place nulle part, à vrai dire, si ce n'était dans la solitude, là où il n'y avait rien pour lui signifier qu'il n'avait rien à faire là.
A l'écoute de la proposition d'Alyna, il haussa un sourcil avec un sourire intéressé, chassant l'ombre qui avait gagné son regard un peu plus tôt.
-ça, pour ce qui est de la vue et des sens, je te cède volontiers la primauté, je ne peux pas me mesurer à toi là-dessus. Mais pour le reste, je suis bien curieux de savoir qui de nous deux est le plus habile à l'arc. Pose tes conditions et je suis ton homme.
Il regarda autour de lui, les collines embrumées qui se déployaient en vastes ondulations dans la lumière jaune du soleil déclinant. Les jours raccourcissaient à vue d’œil, ça n'était pas le temps idéal pour voyager, mais qu'importe.
-Nous devrions d'ailleurs commencer à chercher où nous abriter pour la nuit, sans quoi nous serons prit de court.
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| | Ivor le Silencieux
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| | Dim 15 Déc - 14:35 | | | | Elle hocha la tête à la proposition de commencer à chercher un abri pour la nuit et promena ses yeux autour d’elle sans pour autant ralentir ou s’arrêter pour observer. Avancer, toujours, lorsque l’on chassait il fallait avancer vers sa cible en notant les indices, sans jamais s’arrêter pour ne pas se laisser distancer, un réflexe acquis de longue date. Elle remarqua deux cachettes au loin sur la droite, mais passa outre, trop exposée et vraisemblablement sans autre sorties possibles que l’entrée. Sûrement des tombeaux ou des caves abandonnées. Elle remarqua une tache verte sur sa gauche et tourna la tête dans cette direction. Un bosquet de grands arbres aux feuillages rapprochés qui offriraient un abri convenable.
-Par-là, proposa-t-elle en montrant les bois.
Elle attendit de lire dans les yeux d’Ivor son accord avant de quitter le sentier pour se diriger vers les bois. La louve sautillait presque joyeusement, sa queue battant l’air. Ho elle était bien loin de la tueuse sanguinaire et froide de Feu. Loin aussi de la méfiance habituelle qu’elle avait avec tout le monde. On aurait pu difficilement croire qu’elle avait trente et un ans en la voyant se comporter ainsi, mais elle s’en fichait, personne ne regardait hormis le chasseur, donc qu’importe.
-Ho et pour la Meute, j’imagine que tu crains qu’ils ne t’acceptent pas parce que tu es un humain, mais ils ont bien fini par accepter un vampire hébergé par l’Alpha, pourtant c’est de notoriété publique que nos deux peuples se détestent cordialement. Et…
Elle se tourna vers lui, marchant à reculons sans prêter attention à ce qui se trouvait derrière elle, comme si un sixième sens lui permettait de se repérer dans l’espace sans qu’elle ait besoin d’observer là où elle allait. Ses oreilles s’abaissèrent légèrement et ses yeux se plissèrent en une attitude moins enfantine, plus sauvage et rude avant qu’elle ne poursuive.
-N’oublie pas que nous sommes des loups, l’acceptation de quelqu’un passe par l’affirmation de son autorité et non par une quelconque conformation à un groupe. Il vient des loups de tous les horizons, lycans, garou, de Feu, de Glace, de Terre, de Montagne. Ils se font accepter en se rendant utile ou simplement en affirmant leur caractère s’ils sont solitaires. Chacun respecte l’autre parce qu’ils savent que s’ils ne le font pas ils finissent par terre blessés. Ça peut sembler barbare, mais c’est notre côté loup qui l’emporte sur les relations sociales. De fait tous respectent l’Alpha… sauf moi qui n’accepte aucun supérieur, mais ils ont l’habitude.
Elle sourit amusée et évita un buisson, puis se baissa pour éviter un oiseau qui s’envolait rapidement et volant trop bas, elle n’avait pourtant pas tourné la tête pour voir d’où venait le danger, mais ses oreilles avaient remués en provenance des sons. La vue n’était pas son sens principal, il ne l’avait jamais été.
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| | Alyna Minami
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| | Sam 21 Déc - 22:20 | | | | Ivor eut un simple hochement de tête quand Alyna désigna un endroit, un peu éloigné de la route, qui lui semblait approprié pour dresser le campement. Le jour déclinait déjà sous le ciel d'aquarelle infusé de teintes grises et bleutées qu'enflammait le soleil à son couchant. Le vent tourna sur les monts, portant des odeurs de terre humide et de pluie légère qui rafraichissaient l'atmosphère. Au loin, une averse solitaire délavait l'horizon sur la crête des collines et les nuées s'amoncelaient comme de sombres élévations vaporeuses.
Il la suivit de son pas tranquille et infatigale, et Skallag bondit joyeusement dans l'herbe haute du talus, avant de s'élancer aux trousses d'une volée de petits oiseaux que l'agitation avait dérangés. Un sourire vague courut sur le visage du Silencieux tandis qu'il écoutait discourir sa compagne à propos de la Meute, cherchant sans doute à dissiper ses doutes et ses craintes.
-Je n'ai aucunement l'intention d'imposer une quelconque autorité, répondit-il de sa voix profonde et paisible. S'ils me trouvent une quelconque utilité, fort bien, mais je doute que, aussi bon chasseur que je fusse, je sois à la hauteur face à ceux de ton clan. Je connais ma place et mon rang, et ils sont bien en-dessous de ceux des autres races. Je ne me permettrais pas d'en remontrer en matière de pistage et de traque à un lycan, c'est certain.
Une pause, puis il esquissa de nouveau l'un de ses sourires à peine perceptibles qui reflétaient dans ses yeux gris des lueurs muettes.
-J'ose seulement espérer que, si d'aventure nos pas nous mènent auprès des tiens, je pourrais y trouver une place, quelle qu'elle soit. Le cas contraire ne me chaginerait pas plus, j'ai bien l'habitude de tout ça.
L'expression de son visage s'affirma un peu plus et il lui lança un regard amusé.
-Votre fonctionnement n'est pas si différent de celui des humains, après tout; on ne trouve nulle part sa place si on ne sait imposer son autorité ou faire montrer d'une utilité quelconque. C'est ainsi que vont les choses, partout où je suis allé. Cela ne me dépaysera guère.
Quelque chose était très clair dans les paroles d'Ivor: il ne choisirait pas de se battre pour s'imposer, c'était même hors de question. Il n'en avait ni la force, ni l'envie, car pour cela, et bien, il fallait une bonne raison, il fallait avoir la certitude de sa propre valeur, chose qu'il n'avait plus depuis longtemps. Ivor se savait petit, faible, si peu de choses au regard des autres races, ce n'aurait été qu'une arrogance dérisoire que de s'établir de la sorte au milieu des lycans. Il ferait à sa manière, dans le silence, à son rythme. Et si son humilité devait passer à leurs yeux pour de la soumission, et bien qu'importe, lui seul savait de quoi il en retournait réellement et c'était la seule chose qui lui importait.
Skallag revint vers lui en piaffant, trottinant dans les hautes herbes et haletant après la longue course qui l'avait éloigné de son maître. Il sautilla un instant près d'Alyna, qui tout en parlant n'avait aucunement prêté attention à ce qui se passait autour d'eux, évoluant dans son environnement comme si la vue ne lui était qu'un sens accessoire. Elle percevait ce qui les entourait avec bien plus d'acuité que lui-même n'en aurait jamais, et cela forçait chez lui une admiration discrète. Bientôt, le bosquet d'arbres où ils comptaient s'abriter pour la nuit leur apparut, se balançant en murmurant dans la brise. Entre les ombres interminables jetées par le soleil couchant se faufilaient des rayons poudreux de lumière automnale, ornant les feuilles mortes de festons d'or flamboyant.
-Nous serons à l'abri ici, dit-il en levant les yeux vers les cimes mouvantes des grands arbres.
D'un mouvement d'épaule, Ivor se défit de son paquetage et le déposa entre les racines d'un chêne, et s'accroupit un instant, levant vers Alyna un regard où se faufilait l'ombre d'un sourire.
-Tu me parlais tantôt d'un concours, je crois? Dit-il alors que son visage s'éclairait d'une de ces expressions à peine esquissées qui lui étaient si familières.
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| | Ivor le Silencieux
Partie IRLCrédit avatar : Tiana Double compte : Phalène - Messaline - Sigrid Nilfdottir - Saskia BlancerfVitesse de réponse : Lente
| | Dim 22 Déc - 18:54 | | | | Elle l’écouta, restant tournée vers lui lorsqu’ils entrèrent sous les arbres, là, ils levèrent le camp. Ivor se débarrassa de son sac de voyage et son fatras, tandis qu’Alyna fit glisser au sol son carquois et sa sacoche de voyage, elle récupéra ensuite son arc lorsqu’il parla de concours et elle le regarda amusée en le voyant sourire à sa manière à lui. Pour n’importe qui il aurait eu l’air grincheux, mais pour elle, il ressemblait à un enfant impatient de s’amuser. Elle plaça la corde sur son arc et observa autour d’elle pour repérer les futures cibles. Elle désigna une souche, le centre d’un nœud dans un tronc, une touffe d’herbe à la base d’un rocher, une racine et une branche morte sur un arbre visiblement malade.
-Je te propose ses cinq cibles, dix essais, cinq minutes pour mémoriser les emplacements exacts des cibles et ensuite l’on se bande les yeux et tu tires, puis ce sera mon tour. Ça te va ?
Les cibles en question étaient plus ou moins loin, celle du tronc étant la plus loin, environ cent mètres, les autres moins loin étaient en hauteur en bas. Ce défi demandait de la mémoire, mais surtout une certaine logique. Celle de la préparation, vérifier les orientations et les pivots, pendant la phase de mémorisation, puis ne plus bouger d’un centimètre de l’emplacement choisit. Elle s’était déjà amusée quelquefois à ce jeu stupide, mais ce n’était pas toujours très concluant. La lycan tira de son carquois dix flèches qu’elle planta au sol devant elle, puis deux morceaux de tissu. Elle en tendit un à Ivor et sourit en donnant le signal de la phase de mémorisation une fois que le chasseur était prêt. Elle se positionna de profil par rapport à la première cible et visa, sans aucune flèche, la pointe de son pied droit butant contre les flèches, elle pivota pour la seconde cible, son bras s’axant vers la cible, elle fit de même pour chacune d’elles plusieurs fois, puis, le temps étant écoulé, elle mit son bandeau improvisé sur ses yeux.
-Après toi Ivor, comme ça tu pourras regarder ensuite mon tour. Et prend ton temps, ce n'est pas un concours de vitesse.
Après quoi, sans changer sa position, elle se plaça face à ses flèches, de profil par rapport à la première cible, son pied droit restant contre les flèches. Elle tendit l’oreille pour entendre et deviner ce que faisait le chasseur. Habituée à ces sons elle pouvait presque, juste par l’ouïe, imaginer ses gestes.
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| | Alyna Minami
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| | Lun 23 Déc - 0:03 | | | | Restant accroupi, Ivor eut un fin et long sourire lorsque Alyna expliqua en quoi consisterait leur concours. Oh, il était certain de manquer quelques cibles, mais le défi était intéressant à relever. ça n'était pas le genre d'exercices auxquels il s'adonnait d'ordinaire. Elle avait l'air d'apprécier l'entraînement, ce qui expliquait sans doute ses talents à la chasse qui ne devaient pas seulement leur finesse à ses sens de lycan. Le Silencieux était en la matière bien plus instinctif, il avait cette manière de ressentir les choses sans trop s'encombrer de réflexions et de logique qui l'amenait bien souvent à tenter à la chasse des choses qui auraient mérité d'y repenser à deux fois. Il était de ceux qui avaient besoin d'essayer encore et encore, de se tromper et d'échouer pour apprendre, quitte à y perdre des plumes.
S'étirant le cou et les épaules, il saisit son arc et ses flèches, observant avec attention les cibles qu'Alyna lui avait désignées. Il se plaça près d'elle, avec une distance suffisante pour ne pas gêner ses mouvements, et prit le morceau de tissu qu'elle lui tendait. Il avait déjà sans doute fait quelque chose du genre plusieurs fois, sans peut-être sans s'en rendre vraiment compte; dans la concentration et l'excitation de la chasse, il n'était plus vraiment capable de réfléchir de la même manière que d'ordinaire, et la manière dont les choses étaient présentées cette fois était très différente de ce qu'il connaissait. Il aurait sans doute plus de mal à toucher la cible ainsi, alors qu'il l'aurait fait peut-être sans peine s'il avait couru une bête quelconque.
Ivor s'avançant et planta méthodiquement les flèches nécessaires à ses pieds. Il resta un long moment immobile, observant ce qu'il y avait autour d'eux et les cibles qu'il devait toucher. Il aurait été bien en mal d'expliquer de quelle manière il s'y prenait; c'était quelque chose qu'il avait apprit si jeune, assimilé si vite, que ç'aurait été comment expliquer de quelle manière il respirait ou faisait battre son coeur. Il le faisait, c'était tout. Il ferma les yeux, lentement, et fit le vide dans son esprit. Autour de lui, il entendit alors le vent souffler dans les herbes, les feuillages des arbres, siffler sur la crête de la colline en modulant son murmure comme une complainte. Le bruissement immense de la plaine l'enveloppait d'une agitation constante, sillonnée de chants d'oiseaux et des sons grouillants de la vie qui fouissait sous les feuilles mortes et dans les fourrés. Près de lui, il entendait la respiration sourde de Skallag qui s'était couché près de son paquetage, et le halètement de son souffle pressé. La brise charriait des odeurs lourdes de terre humide et une fraîcheur qui portait l'humidité de l'averse loitaine, et le froid du crépuscule tombait déjà avec le soleil déclinant dont il sentait la lumière piquante derrière ses paupières. Lentement, lentement, tout laisser sombrer au-dedans, dans le calme et le vide, ce silence qui était son univers. C'était un peu comme se laisser tomber au fond d'une eau sombre, descendre peu à peu une échelle et deviner les barreaux au-dessous de lui, peu à peu s'enfoncer et tout laisser s'éteindre jusqu'à atteindre l'état adéquat.
Il rouvrit lentement les yeux, considéra un instant la distance qui le séparait des différentes cibles, et sans jamais formuler la moindre pensée claire, il laissa faire ce qui, en lui, savait comment s'y prendre. Il prit son temps, immobile, et sur son visage plus rien ne transparaissait, sinon l'éclat vif de ses yeux gris au regard attentif. Cela paraissait si simple, vu de l'extérieur, comme si c'était quelque chose de naturel qui lui venait sans aucun effort visible.
Ivor plaça le bandeau sur ses yeux, et de nouveau il resta immobile un instant, gardant la même position, avant de saisir son arc. De nouveau le vent, les bruissements, son propre souffle à ses oreilles. Ne plus réfléchir, c'était inutile et ça n'aurait fait qu'entraver le processus. Laisser aller les choses, laisser aller la flèche vers là où elle devait être.
Il se redressa, tirant lentement sur la corde de l'arc qui rendit un son crissant et familier. Un, deux, trois, quatre, cinq. Méthodiquement, il se remémorait la position des cibles et laissait ce qui connaissait encore leur position guider ses mouvements, sans se forcer à se souvenir, juste laisser les choses aller comme si c'était un acte parfaitement normal et naturel qui ne réclamait pas le moindre effort. Un bruit sourd lui indiqua qu'au moins une flèche avait atteint son but. En enlevant son bandeau, il constata que les exploits n'étaient pas encore au rendez-vous; un tir s'était égaré au loin dans une motte de terre et seules deux cibles, les plus proches, avaient été touchées correctement. Les autres tirs avaient été assez approximatifs, mais pas mauvais pour un premier essai.
-J'imagine que tu te débrouillera bien mieux que moi, dit-il en souriant.
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| | Ivor le Silencieux
Partie IRLCrédit avatar : Tiana Double compte : Phalène - Messaline - Sigrid Nilfdottir - Saskia BlancerfVitesse de réponse : Lente
| | Lun 23 Déc - 18:45 | | | | Elle écoutait sans écouter, restant concentrée sur ce qu’elle avait mémorisé en repassant les mouvements dans sa tête. Elle savait que lorsque le moment serait venu elle tirerait d’elle-même, sans y penser. Devenu une telle habitude qu’elle le faisait d'instinct, elle visualisait ses proies à l’ouïe en forêt et ici les cibles ne produisaient pas de sons, mais elle se faisait confiance. Avoir peur de l’échec était admettre qu’il existait et lui donner une existence, répété souvent son père, alors elle chassait cette idée de son esprit.
-J’imagine que tu te débrouilles bien mieux que moi.
Elle percevait le sourire dans sa voix et y répondit amusée.
-Rien n’est moins sûr Ivor, je suis bien moins douée que ce qu’on me prête ou que ce que l’on croit.
Elle l’entendit se déplacer et se redressa bien droite. Elle prit son temps pour retrouver ses repères et bougea légèrement son pied gauche au sol pour s’assurer de ses appuis. La louve prit entre ses doigts la première flèche, la plus à gauche pour ne pas perdre le repère de son pied droit, elle encocha lentement devant elle et libéra la corde qu’elle entendit siffler et se ficher dans la souche en plein centre, puis elle encocha une seconde en pivotant et lâcha dans un souffle, détendue, elle entendit un frôlement contre le bois et rectifia en relevant un peu son arc qui, cette fois, se ficha dans sa cible, excentré et cela elle n’avait aucun moyen de le savoir, mais dedans. Elle tourna légèrement encore et tira, le trait s’enfonça beaucoup trop loin dans le sol par rapport à sa cible initiale, le quatrième toucha la racine, mais un peu trop excentrée ici aussi, enfin le dernier rata complètement la branche, elle réajusta pour entendre le frôlement de l’impact, elle réajusta encore un peu plus pour planter son huitième essai au centre de sa cible, puis retira son bandeau pour voir le résultat. Elle se passa une main dans les cheveux en faisant la moue.
-Je suis meilleure pour viser un gibier que je repère à l’oreille ou qui se cache derrière un mur… Fylia m’aide, je sais c’est de la triche, plaisanta-t-elle avec un sourire amusé. Pas mauvais tes tires ! admit-elle avec sincérité.
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| | Alyna Minami
Partie IRLCrédit avatar : http://wall.alphacoders.com/big.php?i=419589Double compte : Ilidwën/Yahiro/AlreaVitesse de réponse : En week-end ou le mercredi
| | Jeu 26 Déc - 17:05 | | | | Ivor se permit de pousser un petit sifflement d'admiration entre ses dents quand il vit Alyna tirer avec une efficacité redoutable. Ses tirs étaient d'une précision bien plus grande, même si ça n'était pas encore tout à fait juste. Il lui sourit en faisant une petite courbette quand elle le complimenta à son tour.
-C'était loin d'être facile, tu t'en es très bien tirée, toi aussi.
Il ne put s'empêcher de rire doucement quand elle parla de sa "tricherie".
-Tu es avantagée sur bien des aspects, c'est certain, dit-il avec une pointe de moquerie dans la voix. Tes sens n'ont rien à voir avec ceux d'un humain, j'aurais dû te boucher les oreilles en sus, ne crois-tu pas?
Ce disant, son sourire s'accentua, jetant dans le fond de ses yeux gris une lueur rieuse. Il aimait bien la taquiner un peu, d'autant qu'elle partait souvent au quart de tour. Elle n'était d'ailleurs pas en reste et semblait adorer rire de sa maladresse en public, ça n'était que de bonne guerre, après tout.
Sans se presser, il s'en fut à la recherche de ses flèches perdues et enleva celles qui s'étaient plantées dans les cibles, pataugeant un moment dans les buissons pour retrouver l'un de ses traits qui avaient largement loupé leur objectif. Le vent avait forci durant leur petit exercice et les nuées obscurcissaient l'horizon, illuminées par les derniers feux du couchant qui jetaient des lueurs fauves, or et rouge sombre sur les lourds nuages aux ventres noirs chargés de pluie drue. Sortant des bois, Ivor s'arrêta un instant sur la crête de la colline pour observer le paysage et l'immense barrière de l'orage qui s'avançait comme un flot gris et bleu obscur en délavant le paysage de sombres lavis sillonnés de lueurs fracassantes. Dans le murmure de la brise froide roula le long grondement d'un tonnerre lointain qui se répercuta de loin en loin au creux des combes et des vallées. La nuit allait être agitée, et il ne faudrait guère compter sur l'abri des bois pour échapper à l'averse. Fort heureusement, il repéra sur l'autre versant de la colline un amoncellement de rochers qui formaient une petite caverne assez profonde pour entretenir un feu et être épargnés par la pluie.
Revenant à leur campement provisoire, il ramassa son paquetage et siffla Skallag qui baguenaudait dans les hautes herbes.
-L'orage arrive, dit-il en observant les nuages se répandre sur le fil du vent qui soufflait à présent en tempête. J'ai trouvé un abri sûr, de l'autre côté, on sera au sec pour cette nuit.
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| | Ivor le Silencieux
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| | Jeu 26 Déc - 22:36 | | | | Elle le suivit des yeux lorsqu’il partit chercher leurs flèches et l’observa avec un léger sourire en coin, elle le trouvait beau à sa façon. Non pas selon les codes de bien des femmes humaines. Non elle voyait bien au-delà, il était doux et gentil. Cela la faisait sourire attendrie. De plus il se déplaçait harmonieusement entre les arbres, comme s’il faisait corps avec son environnement, il était à sa place ici. Elle ne sentit pas l’air se charger d’électricité et le regarda revenir vers elle et Skallag, toujours souriante. Et là il prononça le mot interdit. Elle pâlit presque à vue d’œil et se mit à regarder autour d’elle.
-Un... orage... ?
Elle se retint de justesse de laisser échapper un jappement et ramassa son carquois qu'elle passa à son épaule. La seule chose peut-être qui lui faisait peur, c’était ça, l’orage. C’était idiot, la mort, le danger, le vide, mais non c’était l’orage qui la terrifiait. Elle avait grandi dans la savane où ils étaient redoutables, atrocement sonores. Elle ne put plus se retenir et prit sa forme lupine, couchant les oreilles en arrière, apeurée en sentant l’air se charger d’électricité. Elle émit un grondement en gonflant son pelage et ramassa son sac entre ses crocs avant de déguerpir et planter Ivor sur place. Non pas qu’elle l’ait oublié, mais plutôt… hé bien la peur était plus forte et elle voulait se mettre à l’abri très vite. Fort heureusement elle trouva très vite la caverne et se colla au mur du fond, tremblant légèrement, le pelage hérissé et grondant vers le ciel pour protester contre les éléments.
Pourquoi maintenant ? Pourquoi avec lui… c’était un aspect qu’elle ne voulait pas montrer. Elle l’entendit entrer et, deux secondes à peine plus tard, il pleuvait, une pluie diluvienne qui obscurcit brutalement le dehors, faisant tomber la nuit bien plus vite que prévu. Et puis il explosa, assourdissant pour elle, zébrant le ciel au loin, comme un coup déchirant l’espace, il illumina brièvement la petite cavité où le chasseur allumait un feu, la luminosité imprégna les rétines de la lycan aux perceptions si fortes et le roulement du tonner lui vrilla ses fines oreilles. La louve jappa plaintivement et se colla contre la paroi, comme si elle voulait s’y enfoncer pour ne pas entendre les éléments se déchainer. Pour Ivor le son avait été lointain, mais elle avait parfaitement entendu, d’où le couinement plaintif et de peur qu’elle laissa échapper.
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| | Alyna Minami
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| | Ven 27 Déc - 16:00 | | | | Ivor fut stupéfait de la réaction qu'eut Alyna lorsqu'il parla; cet effroi soudain et instinctif, qui semblait la figer jusqu'aux entrailles ne lui ressemblait pas. Il n'eut guère le temps de chercher à comprendre plus avant car elle détala aussitôt, et il espéra qu'elle put se réfugier dans l'abri qu'il venait de découvrir. Il ne put la rejoindre immédiatement, mais enjoignit à Skallag de la suivre tandis qu'il se hâtait de rassembler leurs effets et de faire provision de bois avant que l'averse n'arrive. Autour de lui le vent soufflait de plus en plus fort, glacé soudain et portant déjà sur son fil des gouttes acérées qui s'écrasaient ça et là en taches sombres. Le ciel noircissait à vue d'oeil et même Ivor qui avait l'habitude des orages de montagne qui faisaient basculer en un instant une belle journée en apocalypse pluvieuse, se sentait inquiété par les grondements sourds du tonnerre qui s'abattait déjà en fourches aveuglantes sur le sommet des collines.
Sans tarder, il courut rejoindre Alyna dans la grotte, déposant en tas tout ce qu'il avait trouvé de bois mort en espérant que cela suffirait à les réchauffer pendant la nuit. Les premières gouttes du déluge d'orage l'avaient talonné tout au long du chemin et dès qu'il franchit le seuil de leur abri, des rideaux drus et serrés de pluie glacée s'abattirent autour d'eux dans un crépuscule précoce. La priorité était d'abord de se réchauffer, car le froid était tombé avec l'orage et la nuit serait bien inconfortable dans cet abri de fortune... Aussi, avec sa patience et son obstination naturelles, Ivor prit soin en premier lieu d'allumer une flambée qui illumina chaleureusement l'intérieur de la cavitée et fit scintiller les gouttes qui tombaient en flot gris et serré à l'entrée de la grotte. Skallag s'était couché près de la louve, sans toutefois oser trop l'approcher. Ivor, pour sa part, ne craignait guère les réactions qu'elle pourrait avoir, et se contenta de venir vers elle tout doucement, très lentement, les mains tendues vers elle.
-Tout va bien, dit-il d'un ton rassurant. Je suis là.
Il s'assit face à elle, souriant avec une tendresse soudaine. Il commençait à avoir l'habitude. ça n'était pas plus difficile de l'approcher que d'apaiser un cheval furieux, même si c'était peut-être plus dangeureux. Il savait toutefois qu'elle ne lui ferait jamais de mal volontairement, jamais consciemment, même si elle était terrifiée et qu'il n'y a rien de plus féroce qu'un animal effrayé.
-On est en sécurité, ici; reprit-il de sa voix profonde qui couvrait le crépitement de la pluie au-dehors. Tu n'as rien à craindre, d'accord?
Avec la même lenteur dans ses gestes, patient et tranquille, il prit place à côté d'elle et Skallag vint se blottir tout près d'eux de manière à garder la chaleur du feu et de son pelage. En souriant, Ivor invita à Alyna à venir près d'eux, dans le fond de la caverne où rien ne semblait plus pouvoir les atteindre. Les roulements du tonnerre se propageaient au-dessus d'eux et faisaient vibrer le sol mais rien ne semblait émouvoir le chasseur qui se contentait de sourire à la louve en la priant de venir dans ses bras. Et tandis que la nuit fissurée d'éclairs et de tonnerre tombait au-dehors, il fredonna quelque chose, cette vieille berceuse immémoriale que l'on apprenait encore aux enfants de l'autre côté de la mer. La langue en était probablement inconnue dans les Plaines, ce vieux dialecte des tribus nomades de l'ouest de Saline que peu encore parlaient en ce monde, et la voix profonde du chasseur murmurait ces rimes sans suite comme on se rappelle d'une vieille incantation que l'on récite pour tenir à distance l'effroi de la nuit.
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| | Ivor le Silencieux
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| | Dim 29 Déc - 18:12 | | | | Sa voix chaude et apaisante couvrit l’orage, elle recula cependant légèrement, les poils hérissés lorsqu’il avança, mais elle se sentit bête. C’était lui, elle n’avait rien à craindre de lui. C’était son aimé, pas n’importe qui, celui en qui elle avait complètement confiance, celui qu’elle suivrait jusque chez Nayris s’il le lui demandait. Il disait qu’il n’y avait rien à craindre, alors pourquoi restait-elle terrée dans son coin ? Le tonner lui donna la réponse, la faisant gronder et montrer des crocs, mais pas vers Ivor puisqu’elle regardait le ciel. Il s’assit tranquillement et elle redressa légèrement les oreilles, puis il l’invita à venir près d’eux, mais il y avait le tonner qui faisait vibrer le sol, se répercutant dans ses pattes et la tétanisait de peur. D’un autre côté il y avait ses grands bras chauds et rassurants, mais…
Elle redressa les oreilles en entendant la chanson qu’il se mit à fredonner, même si elle ne comprenait pas ses paroles, elle se calma un peu, détendant légèrement ses muscles et se redressant en tendant les oreilles vers l’avant. Pas d’éclairs pour déchirer le ciel pour le moment, elle se laissa envouter par sa voix chaude et grave qui était parvenue à calmer sa fureur il y a quelques jours à Sahawi. Elle s’avança vers lui et reprit sa forme humaine en arrivant à son niveau pour s’asseoir devant lui et cacher son visage contre son torse. C’était difficile de ne pas garder son apparence lupine, mais au moins sous cette forme elle pouvait se boucher les oreilles pour ne pas entendre le vacarme à l’extérieur. Surtout que le bouquant s’approchait d’eux et cela risquait de devenir vite insupportable pour son ouïe fine, mais pour l'heure l'odeur d'Ivor parvenait à la calmer plutôt bien.
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| | Alyna Minami
Partie IRLCrédit avatar : http://wall.alphacoders.com/big.php?i=419589Double compte : Ilidwën/Yahiro/AlreaVitesse de réponse : En week-end ou le mercredi
| | Dim 29 Déc - 19:01 | | | | Ivor savait que cela finirait par marcher, tôt ou tard. L'important, quand on tente d'apaiser une bête apeurée, était aussi d'être sur de soi et de ne pas douter de ce que l'on disait, car ils le sentaient immédiatement. Tranquille et patient, il se contenta d'attendre qu'elle vienne vers lui, et la prit doucement dans ses bras quand elle reprit forme humaine pour se blottir contre lui. Caressant ses cheveux, il continua de fredonner pour elle, à voix basse, très doucement; elle devait pouvoir entendre la vibration sourde dans sa poitrine et dans sa gorge, ce son rassurant qui chantait dans le noir, à la lueur rouge du feu auprès d'eux. Il la berçait d'un geste lent, un vague sourire aux lèvres, les yeux à demi clos. Le feu sifflait entre les pierres et Skallag respirait lourdement près d'eux, rendu inquiet par l'orage mais rassuré par la présence de son maître et d'Alyna, près de qui il vint se blottir, comme pour la réconforter à son tour. Le vent faisait ruisseler la pluie à l'entrée de la caverne et emportait la fumée du foyer vers l'extérieur.
-ça va mieux? S'enquit le chasseur au bout d'un moment en baissant la tête pour la regarder.
Il déposa un baiser sur son front et les enveloppa tous les deux de son manteau, cherchant une position plus confortable.
-L'orage ne durera pas toute la nuit, rassure-toi, reprit-il doucement.
Il s'étonnait encore de l'effroi qu'elle ressentait mais n'osait guère poser de questions, car il savait que parfois, on craint des choses sans pouvoir les expliquer. Il ne voulait pas se montrer indiscret, qui plus était; le moment était mal choisi pour la mettre mal à l'aise maintenant qu'il avait réussi à la rassurer et à la calmer un peu. Gardant le silence un moment, il continua à la serrer contre lui, écoutant le tonnerre rouler au-dessus d'eux. Ni le vent ni la pluie ne les atteignaient, dans leur petit terrier éclairé par les flammes. Il glissa délicatement ses doigts dans les cheveux d'Alyna, appuyant sa tête contre la sienne, et prit bien garde que le bracelet d'argent qu'il porté, solidement entouré d'épais bandages, ne la touche pas. Plus les jours passaient et plus il était pressé de l'ôter, craignant chaque fois que l'argent ne lui fasse du mal. Mais il avait fait un promesse et il ne pourrait l'enlever de son poignet sans le briser. Il fallait que ce soit fait en temps et en lieu approprié, cela viendrait bien assez tôt... Isabelle n'était plus qu'un souvenir depuis longtemps, mais un souvenir qui pouvait encore lui faire du mal, littéralement.
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| | Ivor le Silencieux
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| | Mar 31 Déc - 19:30 | | | | Elle hocha la tête à la question du chasseur, puis sourit légèrement à son baiser et ses gestes tendres. Elle resta contre lui et enfouis ses mains dans le pelage de Skallag pour le remercier de, lui aussi, la rassurer. Elle se laissait bercer par la voix d’Ivor, les battements de son cœur et sa respiration. Elle le sentit bouger, sa main venant se dissimuler dans sa chevelure, elle tressaillit légèrement en sentant la présence de l’argent si proche de sa peau, mais elle lui faisait confiance. Il ne lui ferait pas de mal volontairement, elle se doutait que ce bracelet avait de l’importance pour lui, donc elle se laissait faire, sachant qu’il ferait attention quand même. Elle esquissa un sourire un peu plus large, mais sursautait à moitié à chaque coup de tonner.
Au cours d’un de ces frémissements elle toucha la chaîne en argent et se recroquevilla immédiatement, comme si elle avait touché quelque chose de chaud et c’est effectivement l’effet qu’elle venait de ressentir. Même effleurée elle avait senti la morsure du métal, mais, ne voulant pas inquiéter Ivor, elle se remit en place en faisant attention au bracelet.
-Pardon, c’est ma faute.
Elle tressaillit en entendant gronder l’orage une fois encore et le coup suivant la fit gémir de douleur et se boucher les oreilles, il était tombé non loin et cela n’avait rien d’agréable pour son ouïe fine. Elle enfouit son visage dans l’épaule du chasseur, les mains sur les oreilles, pour ne plus ni voir, ni entendre les éléments se déchaîner dehors. Elle se calma de nouveau lentement en sentant l'odeur d'Ivor et se détendit légèrement, écoutant toujours sa voix malgré ses mains plaquées sur ses oreilles.
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| | Alyna Minami
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| | Dim 12 Jan - 23:42 | | | | Ivor sourit, très doucement, et écarta son poignet d'Alyna.
-Tout va bien?
Une pause, puis il la serra un peu plus fort contre lui, déposant un baiser sur le sommet de sa tête. Il resta un instant ainsi, respirant l'odeur de ses cheveux, les yeux clos.
-Bientôt, chuchota-il. Bientôt je m'en débarrasserai.
Bientôt, oui, mais il semblait que des années le séparaient encore de leur destination. Il ne savait toujours pas comment lui dire, ni comment il procéderait une fois là-bas, mais il savait au fond de lui que le moment était venu d'y revenir et de s'en défaire de ce fardeau qu'il portait depuis bien trop longtemps. Tout cela aurait dû se finir des années plus tôt mais jusque là, il n'avait jamais eu le courage de reconnaître que tout était fini.
Un silence, et il continua à la bercer doucement, avec cette maladresse tendre qui était la sienne, comme s'il craignait sans cesse de la blesser.
Il ne lui avait rien dit, ou presque, juste qu'il voulait descendre vers la côte, vers les glaces. Vers son pays. Tellement de non-dits... Il s'ouvrait peu à peu mais c'était encore très lent, et si douloureux car en parlant, il ne pouvait que repenser à tout ce qu'il gardait enfermé au fond de lui depuis si longtemps. Et puis, il se sentait mal à l'aise d'aborder le sujet d'Isabelle, parce qu'envers et contre tout il lui était encore attaché, même après tout ce temps, même après sa mort, comme partagé entre deux êtres. Cela lui causait un certain malaise, mais viendrait un temps où il ne pourrait plus garder le silence.
-C'est juste un vieux souvenir, reprit-il à voix basse. J'aurais dû le jeter il y a longtemps.
C'était ironique, quand on y pensait; l'objet auquel il était le plus attaché était celui qui pouvait faire le plus de mal à Alyna. Un simple bijou d'argent, pourtant, mais il avait fallu qu'il rencontre une lycan. Le destin faisait de drôles de choses parfois...
-C'est une tradition dans les Glaces, reprit-il étrangement lointain, absent, comme s'il se parlait à lui-même. A Saline, on donne des bracelets d'argent aux époux pour symboliser leur union et on ne peut les enlever qu'en les brisant.
Une pause, puis il reprit, très doucement.
-Celle qui me l'a passé au poignet est morte depuis longtemps. Mais je n'ai jamais voulu m'en séparer, jusqu'à ce que je te rencontre. Je ne peux pas être attaché à deux personnes à la fois, après tout. Et puis, je sais combien tu crains l'argent.
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| | Ivor le Silencieux
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| | Jeu 16 Jan - 22:20 | | | | Elle laissa échapper un doux grondement tandis qu’il lui embrassait les cheveux, à peine audible à cause de l’orage et du vent à l’extérieur, mais elle n’avait plus vraiment peur, parce qu’il était là et la protégerait. Alyna écoutait la douce voix d’Ivor dans le silence, elle aurait voulu lui dire qu’elle ne lui demandait pas de s’en débarrasser, qu’il faisait ce qu’il souhaitait. Cependant elle ne répondit rien, sentant qu’il n’avait pas fini et que ce n’était pas son tour à elle de parler. Elle attendit, patiemment qu’il ait fini, l’écoutant d’une oreille attentive. Fort heureusement l’orage s’éloignait lentement et elle avait moins mal aux oreilles.
-Une tradition tout à fait honorable. Je n’ai jamais assisté à celles de Feu ou à la Meute. Et je ne te demande pas, ni ne le ferais jamais, de retirer ce bracelet. C’est ta décision et je conçois que tu ais un passé avec une autre.
Alyna se blottit un peu plus contre lui et tira une manche dans sa main, puis attrapa le poignet d’Ivor à pleine main, protégée par le tissu. Elle observa l’ouvrage avec attention, ignorant royalement la « chaleur » qu’elle sentait émaner du métal, qu’elle seule pouvait sentir, chaleur annonciatrice d’une brûlure mordante si jamais elle le touchait à même la peau, chaleur qui filtrait à travers le vêtement. En argent, rayé par le temps, fermé par des runes, elle admirait le travail de l’orfèvre qui avait créé cela. Puis lâcha le bracelet et se roula en boule contre le chasseur, perdue quelques instants dans ses pensées. Elle ne savait trop quoi penser de cette affaire, sinon peut-être qu’elle trouvait dommage d’être sensible à l’argent, auquel cas Ivor lui aurait peut-être offert un bracelet similaire à celui-ci. Elle rosit et remercia mentalement l’obscurité ambiante et la lueur dansante du feu qui empêchait probablement l’humain de voir son visage réagir.
-Très joli bracelet soit-dit en passant. Si tu ne veux pas que ça me brûle, même si ce n’est absolument pas ce que je te demande, c’est si tu le veux, tu peux envelopper le bracelet avec un tissu à l’occasion. Ça brûle à même la peau, pas à travers un vêtement.
Se disant elle se massa l’épaule droite où subsistait une mince cicatrice d’un combat récent contre un vampire mal luné, presque la seule marque qui stigmatisait son corps. Une autre blessure à l’argent avait été convenablement soignée et n’avait laissé aucune trace, et puis la seconde marque sur son corps était cette balafre qui courait le long de son dos, qu’elle aurait presque pu oublier, qui ne la dérangeait jamais lorsqu’elle était dans les bras d’Ivor, comme si l’humain avait un don magique pour apaiser les élancements. Cela devait venir de sa mentalité dans ces moments-là, non de lui. Mais n’empêchait pas cet étrange phénomène. Elle lui dirait peut-être. Il n’avait pas encore vu la douleur passer dans les yeux ambrés d’Alyna et elle n’avait pas encore eu mal en sa présence, mais à la chasse si, avec Skallag parfois. Elle ne voulait pas l’inquiéter, pas tout de suite.
-Tu me sers de peluche ? demanda-t-elle avec les intonations d’une enfant de six ans en levant les yeux sur lui.
Elle ne put retenir un bâillement et enfoui, sans attendre la réponse, son visage contre lui, humant son odeur en souriant comme une imbécile heureuse dans les bras de son amour. Surtout que, hormis le fait de profiter de son odeur, agir ainsi signifiait dans son langage, quasiment lupin, le plus doux des je t’aime.
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| | Alyna Minami
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| | Mer 22 Jan - 21:34 | | | | Ivor sourit, et glissa doucement ses doigts dans les cheveux de la jeune femme. Ses paroles rassurantes ne parvenaient pas tout à fait à apaiser ses craintes et ses doutes. Il avait toujours été un homme de parole, et même si Alyna acceptait ce fait sans rien avoir à redire sur la question, cela bouleversait ses principes. Tout se devait d'être clair, ordonné, sans faux-semblants ni mensonges. Un jour, il n'aurait plus rien à lui cacher, et pour lui c'était ainsi que les choses devaient être. Il voyait son irruption dans sa vie comme l'occasion d'un nouveau départ, et de faire table rase sur son passé; en abandonnant ce qui le rattachait à son ancienne vie, il se libérait un peu des entraves qui l'avaient empêché de vivre, jusque là. Il ne fallait pas faire les choses à moitié.
-C'est plutôt moi qui aie du mal à le concevoir, répondit-il à voix basse, détournant le regard. ça ne me semble pas... juste, envers toi.
Il eut un mouvement de recul quand elle voulut toucher le bijou, mais la laissa faire. Il n'avait jamais laissé personne y toucher, et le cachait la plupart du temps aux regards, ne serait-ce que pour ne pas attirer les convoitises. C'était une partie de lui-même, depuis tout ce temps.
-Je ne veux pas te faire de mal, reprit-il. C'est juste... Un vieux souvenir. Je ne veux pas que mon passé t'atteigne ni te fasse du mal, de quelque manière que ce soit.
Ivor aurait sans doute voulu exprimer davantage ses pensées, mais les mots ne venaient pas; le langage était définitivement quelque chose qu'il ne maîtrisait pas. C'était sans doute pour cela qu'il appréciait autant la compagnie de la louve, car ils parvenaient à se comprendre sans avoir besoin de parler. Ce mode de communication lui convenait bien plus, pus subtil et plus instinctif, plus incertain, aussi. Il était difficile d'expliquer clairement ce qu'il appréciait, en cela. Peut-être le silence, tout simplement, la connivence plus profonde que supposait ces moments d'entente, par un regard, ou juste l'expression du visage. Une ombre inquiète passa dans son regard quand il la vit porter la main à son dos, et il eut une légère grimace en se rappelant quels effets délétères pouvait avoir l'argent sur elle. Il ne pouvait décidément pas lui infliger cela, il n'en avait pas le droit. Nul besoin d'imposer une souffrance supplémentaire.
Un léger rire lui échappa quand elle se blottit contre lui, et il referma ses bras sur elle en les enveloppant de son manteau, cherchant une position plus confortable contre la paroi de la grotte. Elle semblait s'être calmée, depuis que l'orage s'était éloigné. On entendait encore de loin en loin gronder le tonnerre et la pluie n'avait pas cessé. Leur refuge était toutefois assez abrité pour que le froid humide de la nuit ne les atteigne pas et ne franchisse pas la barrière de chaleur et de fumée dressée par les flammes près d'eux. Il la laissa s'installer comme elle le désirait, sentant son souffle lui chatouiller le cou et soulever ses cheveux. Il ferma les yeux dans un sourire et posa sa tête contre la sienne pour s'assoupir à demi. Ses rêves se faisaient plus paisibles, ces derniers temps, signe du changement. Depuis la nuit au bord du lac dans les montagnes, pas une fois il avait revu le cerf blanc qui hantait ses cauchemars, et le spectre d'Isabelle avait cessé de fissurer son sommeil de ses pleurs obsédants. Il n'y avait plus rien d'autre qu'Alyna, et c'était tout ce qui lui importait.
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| | Ivor le Silencieux
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| | Mer 26 Fév - 21:26 | | | | Blottie contre lui, elle sentit qu’il refermait ses bras sur elle, elle sentait son odeur, entendait son cœur. Ce son l’apaisait, énormément. Elle se sentit glisser assez rapidement, attirée par le sommeil et s’endormit ainsi, contre lui. Rien ne vint troubler son sommeil pendant toute la nuit durant. Pas même les serpents qui vinrent espionner les deux voyageurs avec curiosité, pas même non plus les bruits nocturnes de la chasse. Elle ne rêva pas non plus, bien calée contre le chasseur.
L’aube vint lui chatouiller le nez et elle fronça légèrement les sourcils en se roulant légèrement en boule avant d’ouvrir les yeux. L’astre du jour lui faisait mal à cause de la luminosité. Elle dut se frotter les yeux un moment pour les habituer à la luminosité. Là et seulement là, elle se redressa pour observer au-dehors. Les lapins bondissaient de leur terrier, les renards chassaient leur petit-déjeuner, elle observa Ivor encore endormi en réfléchissant. L’odeur de l’humain. Il était mortel. Elle croisa le regard de Skallag, bien réveillé lui et sourit légèrement en tendant la main vers le chien. Le molosse sembla accepter sa demande muette et abaissa la tête pour lui donner l’autorisation d’approcher. Elle tendit le bras pour poser la paume entre les oreilles de l’animal et lui gratta le sommet du crâne pour redescendre vers son museau, puis et passer sous la mâchoire imposante qu’elle gratta en souriant. Il remuait la queue. Dans un combat singulier, loup contre molosse, elle ne pariait pas sur sa propre victoire. Il pouvait lui briser les os facilement s’il le voulait. Mais elle ne lui dirait pas, elle voulait juste faire ami-ami, pas devenir rival du mâtin.
Elle se posait des questions, principalement sur Ivor. Elle aurait voulu qu’il reste avec elle jusqu’à la fin, mais ne pouvait se résoudre à le lui demander. La lycan ne voulait pas lui demander aussi égoïstement s’il voulait faire parti de son peuple. Elle ne voulait cependant pas qu’il meure. Alors s’il était en danger ? Peut-être que cet acte lui paraîtrait moins étrange. Mais elle se doutait qu’elle souffrirait toute sa vie si elle le faisait sans son accord. Vivre avec le remords qu’il n’ait pas voulu ça. Jamais. Elle devait lui demander, mais n’osait pas. Elle gratta le cou de Skallag. Alyna ne doutait pas que le chien puisse la comprendre, mais elle doutait qu’il ait une réponse pour elle. Ce n’était pas ses affaires, il n’en savait rien et ne comprendrait peut-être même pas la question. Elle eut cependant envie de la poser et caressa le haut du museau du molosse avec le dos de la main.
-Dit moi mon grand, si ton maître était en danger de mort, voir à l’agonie et qu’il était en mon pouvoir de le sauver, crois-tu qu’il accepterait ? Devenir comme moi pour vivre ? Devenir un loup.
Elle n’avait pas remarqué le changement de rythme cardiaque et respiratoire d’Ivor qui témoignait de son réveil. La louve ignorait qu’il avait, probablement, tout entendu et continuait de flatter Skallag en espérant, peut-être naïvement, une réponse de ce dernier.
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| | Alyna Minami
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