Lun 2 Jan - 3:53 | | | | - Citation :
- "Raconte tes premières semaines après ta résurrection, ce que tu as ressentit en découvrant pleinement ce que la déesse des morts t'avait enlevé ou donné"
-Chacun son tour...Soufflais-je doucement, alors que le démon s'écroulait en faisant s'envoler la poussière. Je restais là, pensif. Le sang noir s'écoulait de ma lame, goutte à goutte. Peu important qu'il y ai eu des témoins, que quelqu'un puisse appeler d'autres créatures, qu'on ai reconnu mon armure après un an passé dans un fosse parmi tant d'autres. Un garde humain, avec sa belle armure réglementaire, mais jeune et effrayé, eu juste assez de courage pour tenter de m'embrocher, mais son épée glissa sur l'armure, à cause de sa faible force, tout juste suffisante pour qu'elle s'enfonce dans le creux de mon épaule, à travers l'acier. -Pourquoi tu as... ?Enhardi par sa touche, le jeune homme dégaina sa main gauche et me l'enfonça dans le ventre. Je ne sentais rien, pas de douleur ; je n'éprouvais aucun besoin de hurler. Je me sentais tout bonnement invincible, peut-être la mort m'avait-elle fortifié ? -Pourquoi... tu as fait ça ? Je... je vais te faire payer ton geste !Cette colère remontait une fois encore. Quelle sensation de facilité... Il m'avait blessé ! Ce cafard immonde avait osé me blesser ! Je devais... je devais appliquer la numéro 2. Il fallait le tuer. D’un geste sec, je retirais l'épée de mon corps, et la jetais au sol. Assenant un coup de coude dans le visage de mon nouvel adversaire, je le fis reculer et enlever sa dague de moi en même temps ; Déséquilibré, il trébucha et tomba sur le dos. Appuyé sur ses coudes, il se releva un peu et me regarda fixement. je me fichais de ses petites prunelles bleues, mes yeux étaient vide de tout sentiment. Je m'apprêtais à l'embrocher quand soudain...-Non.Fis une voix grave et si reconnaissable. Ma prise sur mon sabre était retournée, j'étais à demi-penché vers lui, mais je m'arrêtais net dans mon mouvement, et tournais machinalement la tête vers l'origine de l'ordre. C'était un vieux barbu, qui ne devait pourtant pas avoir plus de 50 ans. Bien loin de l'image que je me faisais de Galaad. Je croyais que c'était lui. Cet homme portait un tablier, il avait des bras forts.-Laisses le partir, John. Comment connaissait-il mon nom ?-Je dois le laisser partir ? Je dois.... nyaaaaaaaaaaaaaah !!!Le hurlement fut long et puissant, prit des convulsions, comme électrocuté, je tombais à genoux. Le soldat s'enfuit sans se faire prier. -Je dois... règle numéro deux... nyaaaaaaaaaah !!!Un autre hurlement, la douleur était tout à fait présente. Je ne me sentais plus invincible du tout, je me sentais... vulnérable, les convulsions reprirent, si violentes. Je m'écrasais au sol, tenant ma tête de mes deux mains. -Hi hi hi. Je t'avais pourtant bien prévenu, John Dmitryi Dan. Pourquoi tu ne m'écoutes pas ? Hi hi. Tu dois respecter cette petite ; toute petite règle, la numéro deux !Me souffla une voix espiègle dans ma tête. C'est la dernière fois que j'entendis Nayris, comme un ultime avertissement. La douleur maléfique, s'atténua, laissant place à la douleur naturelle, C'est vrai, après tout, mon sang commençait à s'échapper par deux plaies importantes. Mes yeux se fermèrent, alors qu'on me trainait comme un sac de farine. Je ne devais pas mourir, pas encore ! ...
Quand que je reprenais connaissance, j'étais encore dans mon armure, allongé sur une couverture, au sol. La pièce où je me trouvais était plutôt sombre. Elle fut soudainement éclairée quand la porte s'ouvrit, à ma gauche, puis se referma brutalement, sans que je puisse avoir le temps de voir quelque chose. J'entendais seulement une voix de femme :-Buck ! Il s'est réveillé. Ne comptes pas sur moi pour rentrer dans cette pièce tant que ce fou serait éveillé, vieux sagouin. Ça fait 30 ans que je dois être aux petits soins de tes invités.Ce nom évoqua un vague souvenir, mais toujours impossible de l'identifier clairement. Touchant mon épaule et mon ventre, je constatais que des bandages avaient été posés, et apparemment régulièrement changés ; à travers l'armure. Mais pourquoi diable ne l'avait on pas enlevée ? Tentant d'enlever mon casque, j'observais alors avec effroi que l'acier semblait ressoudé, il n'y avait plus les lanières de cuir, et pourtant, je gardais une liberté de mouvement impressionnante. Mettant la main à mon fourreau, dans mon dos, je remarquais aussi que mon katana avait disparu. Je pris forme animale, où je pourrais être armé plus efficacement, en cas de danger, et me permettant de m'acclimater beaucoup plus vite à l'obscurité. Mais mon odorat fut submergé d'odeurs étrangères. Ça sentait le métal chauffé à blanc, la sueur, ça sentait le petit village de province, et pourtant j'étais persuadé d'être encore à Sen'tsura. Quand la porte s'ouvrit de nouveau, c'est ce vieux barbu qui entra, pas du tout effrayé, avec un plateau de nourriture. Me voyant sous cette forme, il posa le plateau au pied de la couverture qui m'avait servit de lit, et se recula de quelques pas, s'asseyant et se calant contre le mur, fermant la porte, nous replongeant dans le noir. Je vis alors ses pupilles s'agrandirent et s'éclaircirent, pour presque briller dans l'obscurité. Il était lui aussi un lycan, et je ne l'avais même pas senti. Nous nous regardâmes longuement, avant que je ne reprenne forme humaine et m'approche du pain et de l'eau. Le premier est rance, mais tout à fait comestible, la seconde n'était pas fraîche, mais assez claire.-Ça fait combien de jours que je suis ici ?Demandais-je entre une bouchée et une gorgée. -Je t'ai sorti de la rue il y a 4 jours. Au début, tu grelotais et murmurais quelques borborygmes incompréhensibles, puis tu as sombré dans l'inconscience, à nouveau. Là bas, tu étais comme... possédé.J'arrêtais tout mouvement à l'entente du dernier mot. La règle numéro deux, mon armure... -Tu te souviens de moi ?-Non m'sieur. Je devrais ?-Ah ça oui, gamin. C'est à moi que Galaad t'as confié alors que t'étais juste un môme incapable de tenir debout par toi-même. J'étais armurier de la caserne, alors cette armure je la reconnaitrais entre mille.Ça y est, je me souvenais. Je devais toute ma vie actuelle à cet homme, et je l'avais oublié. Il était pourtant si différent. -J'ai essayé de l'enlever pour te soigner. Pas moyen. Je sais pas comment t'as fais, mais c'est fort. Je haussais les épaules, continuant d'avaler le pain tel un glouton moyen. Je n'avais aucune envie de raconter ma mort.-Toujours aussi peu causant, hein ? Ca n'fait rien. Je commence à te connaître. C'est alors qu'une voix commença à résonner dans mon crâne "Règle numéro deux, Johnny... hi hi hi. Tu n'as pas suivi la consigne. Tu n'es pas un gentil toutou." Les convulsions reprirent, et je contenais le hurlement de douleur, bien qu'inévitable. Je me cognai la tête, à répétition, sur le sol de l'habitation, produisant un bruit sourd lors du contact de l'acier contre la pierre.-Sors de ma tête, raaaaaaah.... cette.... douleur....Changeant de forme sans arrêt, je me contorsionnais et hurlais de toutes mes tripes. "Je n'oublies rien, Dmitryi. Et pour racheter ta faute, je vais devoir prendre une autre vie..." Le vieillard s'approcha de moi en courant, tentant de me calmer, alors que je continuais à changer de forme, toutes les secondes. Sa femme, alertée, arriva en trombe dans la pièce, mon katana a la main. Pauvre folle.-Ne les touches pas ! Ça ne faisais pas parti... du contrat... arrêtes Nayris ! Nyaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !!! Nyaaaaaah....-Nayris ? Il est possédé par l'esprit de la Déesse de la Mort Buck, il faut le tuer !Les convulsions continuèrent, puis s'arrêtèrent d'un coup. Je me levais, dans mon armure, et allai brutalement saisir mon sabre des mains de la vieille. Je le sortis de son fourreau, appréciant chaque grincement qu'il produisait en sortant.-John... que comptes tu faire avec ça ?"Mais enfin Johnny, j'essaye seulement de te montrer ce qu'il faut faire pour être à l'aise dans ta seconde vie." Lentement, perdant tout contrôle de moi et de mon esprit, je m'approchais de Buck. Pourtant, intérieurement, je luttais contre ce nouveau moi qui prenait du terrain, et arrivé à quelques centimètres du vieil homme, je décidais de surprendre mon autre moi par une technique bien plus sophistiquée. Je n'allais pas tenter de lui résister de tout mon corps, je redirigerais seulement ma main, et ainsi je retournais la prise sur mon katana et l'empoignais à deux mains, avant de le pointer vers mon estomac. -C'est... la seule... solution... Contrairement à ce que j'aurais pensé, je ne rencontrais pas de résistance mentale. Il semblait que l'autre jugeait aussi cette solution comme préférable. Mais Buck saisit alors mes poignets, sans tenter de m'arrêter dans mon geste.-John. J'ai lu ton nom sur le registre des morts, celui que les démons brandissaient haut et fort. Tu es revenu d'entre eux, pour une mission bien précise j'en suis persuadé... ne gâches pas tout.Les paroles inspiratrices me redonnèrent courage et moral, mais voyant ce regain d'énergie, le moi maléfique décida qu'il était temps d’accélérer le mouvement et la pointe de la lame commença à perforer l'acier de mon armure.-Buck ! Frappes moi ! Frappes moi au visage, de toutes tes forces ! Prouves moi... prouves moi que je suis vivant !Le vieux n'attendit pas davantage, et je constatais avec plaisir qu'après toutes ces années, il avait toujours de la force, et que j'étais toujours vivant. Il arma son bras et m'envoya un coup de poing magistral dans le nez. A travers l'armure, je tombais, assommé pour au moins quelques heures. En me réveillant, j’eus l'impression d'être retourné au point de départ, j'ouvrais les yeux à quelques mètres de la fosse commune, sous le couvert de quelques arbres solitaires, avec un plateau de pain et d'eau à mes pieds. J'étais l’extérieur de l'enceinte de la ville, le katana dans son fourreau.
Dans les semaines qui auront suivi ces évènements, et plus particulièrement ma résurrection, j'arpente les Terres, peut-être dans l'espoir de retrouver des anciens frères d'armes, ou des lycans. La voix dans ma tête que j'avais pris au début pour Nayris n'était en fait que le second moi, et au fil du temps qui passait, j'appris à le dompter ; du moins, c'est ce que je pensais, mais en fait, nous nous étions fusionnés, j'étais toujours moi même, mais des sautes d'humeur apparaissaient fréquemment. Je ne me suis pas posé quelque part, je n'ai aucun ami, aucun couvert, aucune famille. Je suis un pauvre ninja solitaire ; et j'ai toute une vie à reconstruire.
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| | John Dan
Partie IRLCrédit avatar : Z-Pico Double compte : J'aime pas les doubles comptes.Vitesse de réponse : Variable
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