Vous êtes surs de vouloir savoir comment je me suis retrouvée coincée sous le lit Dorian ?
Très bien...alors commençons.
Pour mieux comprendre comment j'en suis arrivée là, il faut savoir qu'avant la date fatidique de mes 21ans Dorian et moi avions un lien très fraternel, même si sincèrement de mon côté il y avait déjà un peu plus que ça. Notre petit jeu, à cet instant, tenait plus a de stupides blagues d'enfant qu'autre chose : une chaussette perdue dans la marmite du repas d'oncle Alfred, une poignée d'insectes cachées sous la couverture de Dorian ou des intrusions dans nos chambres afin de provoquer chez l'autre des terreurs nocturnes.
Suite à "notre" première nuit, notre relation et notre passe-temps chargèrent radicalement. Il n'était plus un grand frère que l'on aime en secret mais un amant doux et passionné. Et nos petites taquineries avaient prises un tournant plus pervers, plus sadique mais bien plus excitant...
Plusieurs fois notre relation a manquée d'être découverte par Alfred, mais la fois qui nous amène ici est sans doute celle où il en fut le plus proche.
Comme souvent, alors que je préparais les assiettes pour le soupé de mon oncle, Dorian était venu me surprendre dans le garde-manger.
Il posa doucement ses mains sur mes hanches et déposa quelques baisers dans mon cou.
- Ma douce Aly...seule et sans défense dans la réserve...il pourrait t'arriver des choses qui retarderaient sans doute le repas de notre maître... ça serait dommage..., me murmura-t-il en faisant lentement remonter le jupon de ma robe.
- Je ne crois pas non ! lui dis-je en lui bloquant les mains. Après...peut être, si tu es sage..., lui susurrais-je en rapprochant mes lèvres des siennes, que je mordues tendrement.
- Grrr...toi... me lança-t-il en partant.
Je finis donc de remplir la soupière pour servir le dîner d'Alfred à l'heure.
À 19h55, je me présente devant la porte de sa chambre, le temps qu'il décroche de son occupation et il est presque 19h57. Je pose mon plateau à la place où il a l'habitude de se restaurer et enfin sa soupe chaude est versée dans son bol à 19h59 pour que tout soit prêt pour 20h. Comme tout les soirs, mon oncle mettra exactement 20 minutes pour finir ses deux bols de potages.
Dans de retour dans la cuisine, je commençais ma vaisselle alors que je sentis des mains obstruer ma vision avec douceur.
- Salut toi...m'interpella une voix enivrante que je ne connaissais que trop bien.
- Je n'ai pas fini mon...
- Chut..ça m'est égal, me coupa-t-il en mettant sa main sur ma bouche.
- Laisse moi finir..s'il te plaît..
- J'aime quand tu me supplie...
- Sadique !
Ma vaisselle fut propre en un rien de temps puis je partis à la suite de Dorian en direction de sa chambre.
Une fois la porte close, il m'enlaça et délaça mon serre-taille alors que je sentais son souffle chaud sur mon cou.
- Aly...je...tiens vraiment à toi..., me dit-il alors que depuis toujours j'espérais bien plus qu'un "je tiens à toi".
Il fit glisser le haut de ma robe sur mes épaules pendant je lui retirais sa chemise.
- Je...je...
- Tais-toi...je t'en pris ! lui dis-je avant de l'embrasser langoureusement.
Alors qu'il m'entraînait vers son lit, on frappa à la porte.
- Dorian ? Tu es là ?
C'était Oncle Alfred !! Nous étions coincés !!
- Cache-toi sous mon lit !
- Ça va pas non ! Autant me métamorphoser en souris et filer d'ici !
À peine ces mots furent prononcés que j'étais devenue une petite souris noire. Galopant vers la porte, je ne vis pas venir la boite qui s'abattit sur moi.
- Tu ne t'échapperas pas aussi facilement ! me dit Dorian, une pointe de vice dans la voix en refermant la boite qu'il cacha sous son lit.
- Salaud ! couinais-je
- Je vous pris de bien vouloir m'excuser pour le désordre et l'attente mais je ne vous attendais pas ici Monsieur.
- Ce n'est rien...mais, as-tu perdu ta chemise ?...ce torse est si...
- Je ne crois pas que ce lieu vous soit très approprié... dit Dorian en tentant de dissuader Alfred.
- Ça prendrait bien trop de temps pour aller jusqu'à ma chambre et mes pulsions risquent de prendre le dessus sur ma volonté dans les couloirs ce qui serait très dérangeant. Pour cette fois ton lit sera parfait... !
Tout ce que j'eus de concret par la suite fut les grincements réguliers du lit, les gémissements de douleur de Dorian ainsi que ceux de plaisir de mon oncle, ce qui laissait à mon imagination fertile l'horrible liberté de se représenter ce qui se déroulait au dessus de moi.
Une fois Alfred parti, Dorian me libéra et je repris mon apparence humaine. Après m'être habillée et avoir changé les draps, je m'allongeais enfin dans les bras de l'homme que j'aimais afin de méditer sur ce qu'il venait de se produire...Dorian avait pris la décision de dorénavant repousser les avances de mon oncle, parce qu'il était son valet et non sa chose mais surtout parce qu'il savait que cette situation me souffrir.
Et nous nous sommes promis malgré tout de continuer notre petit jeu et de maintenir notre relation mais d'être beaucoup plus prudents.