Citation:
Raconte la première fois où Viviane a réussit à se transformer par sa propre volonté et ce qu'elle a pu faire sous sa forme animal (et ses impressions).
Epreuve:
Déjà deux pleine lune étaient passées depuis que j’étais arrivée au village. A ce moment, mon entraînement n’avait pas beaucoup porté ses fruits. Je me transformais les nuits de pleine lune et c’était tout. Pourtant, ce n’était pas la motivation ou l’envie qui me manquaient ! Un soir, je pris donc le temps de me poser dans un petit coin calme histoire de réfléchir à comment déclencher une transformation, sans l’aide de la lune … La peur ? La colère ? C’étaient de bonnes de idées, mais comment déclencher ces émotions chez moi ? Je me donnai toute la nuit pour y réfléchir et me fixai l’objectif de me consacrer à cette tache la journée qui suivait.
Cette nuit-là je dormis très peu et me levai à l’aube. Je m’étais creusé la tête toute la nuit et je croyais bien avoir trouvé un moyen. Je me préparai à sortir : je m’attachai les cheveux et mis une fine et courte robe pour le côté pratique. Le lieu était parfait, les villageois étaient, soit partis travailler dans les champs soit chez eux et ne s’éloignaient jamais trop du village à cause des créatures qui pouvaient rôder dans les environs. Quant à moi, je décidai de m’éloigner du village et des champs pour ne pas être vue ou dérangée. Je m’installai donc dans une petite clairière cachée par une forêt de sapin. J’avais jugé bon de choisir un lieu qui me rappelait la nuit où je m’étais faite mordre. Je commençai par m’asseoir au centre de la clairière et fermai les yeux. Je me sentais légère, comme si je pouvais voler. Je restai ainsi, figée comme une statue au milieu de l’herbe, avec comme seule pensée de me transformer en louve à nouveau … Pendant une heure je ne fis que cela. Une longue heure qui m’avait parue en faire trois … Mais j’étais motivée et prête à tous les sacrifices. Je commençai à m’endormir, et, par pur réflexe, j’ouvris les yeux. Je me rendis compte alors que je ne me tenais plus droite comme au début, que je ne voyais plus mes jambes et surtout que je pouvais voir mon nez. Enfin, ma truffe plutôt …
Je me relevai subitement, d’abord totalement affolée comme la première où je m’étais transformée, puis je réussis à reprendre mon calme, me rappelant que j’étais venue ici dans ce but. Je regardai mes pattes pour voir si j’avais bel bien réussis. Je commençai à marcher, mes pattes tremblaient, j’avais l’impression d’être comme un petit louveteau qui marcherait pour la première fois. L’émotion sans doute … Plus j’avançais et plus j’accélérais. Je finis par courir à travers la forêt, la fourrure dans le vent. Je sentais monter en moi quelque chose que je n’avais jamais ressenti. J’étais emportée par mes émotions, mon cœur battait de plus en plus fort, l’adrénaline montait. J’étais beaucoup trop excitée pour m’arrêter dans ma course. Je ne pensais à rien, courais droit de moi en slalomant entre les sapins. J’arrivais à l’orée de la forêt et je pouvais voir le village. Je m’arrêtai net et admirai longuement ces petites chaumières … Tout me semblait magnifique, mon moral était remonté à bloc. Je me sentais tellement supérieure que je me croyais capable de tout faire sans courir aucuns risques.
Je n’avais aucunes attaches sentimentales envers le petit village où je m’étais installée. Il fallait que je fasse quelque chose qui bouge, j’avais une énergie incroyable qui parcourait mon corps et je sentais le besoin de l’user. C’était la fin d’après-midi et les villageois revenaient des champs. Je me mis à courir vers le village, à passer devant toutes les maisons et je m’arrêtai au centre du village. Les hommes revenus du travail avaient tous en main fourches et autres outils et les braquèrent vers moi. Je grognai mais ils ne reculaient pas. D’autres arrivèrent avec des branches enflammées et les remuaient frénétiquement en s’avançant. Je regardai un des hommes dans les yeux durant un court instant et partis en courant dans la direction opposée.
Je quittai le village et ne m’arrêtai pas de courir pendant 30 minutes. Je ralentissais de plus en plus et finis par m’écrouler. Je n’avais plus de force, il fallait que je m’arrête. De toute façon, je n’avais pas le choix, mon corps ne pouvait pas aller plus loin. Je perdis connaissance.
A mon réveil, j’étais redevenue humaine. Je me sentais faible et perdue. Je me relevai. Il fallait que je continue, que je trouve un autre objectif à poursuivre maintenant que je pouvais me transformer en louve quand bon me semble. Je me repris en main et marchai jusqu’à trouver une ville où me reposer quelques jours. Ce jour où j’ai pu me transformer de mon plein grès, je ne l’oublierai jamais. Si je vis comme je le fais aujourd’hui, c’est en parti grâce à lui. Certains me diront peut être que ça a été une erreur, mais je ne le regretterai pas et ne referai cette journée pour rien au monde.