Hector, il y a un peu plus d'un mois de cela, avait envoyé cette lettre à sa tendre Freya :

Mon amour,

J'ai connu un gros problème : on m'a tendu une embuscade et j'ai dû quitter ma petite maison, là où on a tant de souvenirs, la neige, les dessins ... Je suis parti loin et loin de toi parce que je sais pas si ils connaissent notre relation, tu es peut-être en danger. J'essayerais de te retrouver chez toi bientôt.

Je t'aime

C'était une lettre discrète, qu'il n'avait même pas signé. Il se croyait suivi par les hommes d'Aile Ténébreuse. Et puis il avait fuis. Et sa vie avait connu énormément de rebondissements : Il était parti sur la côte nord, s'était trouvé un travail dans un port, avait été jeté en prison pour une bagarre avec des marins, avait été libéré par des pirates qui attaquaient la ville, était parti pour les glaces avec eux. Là bas, il avait rencontré des autochtones assez peu amicaux et ça - plus le climat détestable - l'avait encouragé à rejoindre Terre et à retrouver plus tôt que prévu la femme qui lui manquait tant. Et c'est ce qu'il avait fait.

Il avait réussi à reprendre un bateau pour son continent d'origine. Là, il s'était coupé cheveux et barbe et avait repris le nom qu'il avait laissé sur la côte nord : Sylvio Mariachi. Sous ce nom, il avait beaucoup marché au sud de Terre, le long de l'Océan Noir, jusqu'au duché de la Toile Noire, là où vivait sa dulcinée. La route avait été longue et difficile. Il n'avait pas d'argent alors il devait sans cesse réclamer un peu de pain pour manger, une place dans l'écurie pour dormir... Il était donc arrivé dans la région de Freya dans un état de fatigue avancé, sale et légèrement affamé ! Seul l'espoir de revoir son amante perdue lui donnait la force de garder le sourire.

Bien sur, il s'était perdu quelques fois dans ce duché car toutes ses collines se ressemblaient : il y avait des vignes à pertes de vues, et peu de différences entre chacune ! Les petits villages de ce duché se ressemblaient aussi pas mal et Hector hésitait à demander de l'aide aux gardes... Mais, finalement, en fin d’après-midi, il s'arrêta devant ce qui devait être la demeure de Freya. Hector ouvrit grand ses yeux et n'y crut pas. C'était un château ! Un grand et beau château, un peu comme dans les contes de de fées. En tout cas il était bien trop grand et bien trop beau pour que ce soit la demeure de sa petite Freya... Et pourtant, toutes les indications du plan qu'elle lui avait donné confirmait que c'était bien ici. Alors Hector se dit qu'elle était peut-être une employée du maître des lieux. Et comme il n'était pas très rassuré à l'idée de devoir rendre des comptes à des personnes potentiellement proches d'Aile Ténébreuse, il dit à l'un des gardes posté devant la majestueuse entrée du château :

Bonjour, je suis Sylvio Mariachi et je viens voir Freya Lerosa. Je suis un vieil ami à elle...

Il était habillé de vêtements sales et très usés (pour ne pas dire de guenilles). Alors le garde avait fait une drôle de tête. Hector avait dû insister plusieurs fois pour que le garde daigne s'occuper de sa requête. Et lorsqu'il quitta son poste pour aller chercher Freya, le deuxième garde dévisagea Hector d'un air suspicieux. Que pouvait-il bien vouloir à la duchesse ? Se demandait-il. Était-ce un vagabond qui venait mendier quelques piécettes ? Ça ne pouvait être un ami de la duchesse, un pareil va-nu-pied ! Quoi qu'il en soit, il ne lui posa aucune question et Hector non plus. L'ex-bûcheron était légèrement nerveux. Il regardait ses bottes usées jusqu'à la corde en se demandant qui viendrait à sa rencontre. Un noble qui le chasserait manu-militari ou sa douce amante ?

Comme l'attente se prolongeait, il s'intéressa un peu à l'architecture du bâtiment. C'était un château haut de trois étages. Il était lumineux car fait de pierres blanches et présentait de nombreuses et grandes fenêtres sur toute sa façade. Il y avait même un grand balcon avec une rambarde en argent !

Quel luxe ! Se dit Hector, par contre ça doit pas être très résistant en cas d'attaque...

C’était dans l’apogée de l’automne que le soleil vint se montrer, s’étirant doucement. Les feuilles avaient déjà revêtu de leur plus beau vêtement, et bientôt toutes allaient se coucher dans sur le chemin de la vie.
J’aime ces saisons de tranquillité, ou la nature commence son long chemin vers le sommeil réparateur. Il faisait doux, et léger. J’avais décidé de m’installer dans le jardin. Une table ronde, et quelques chaises en métal noir me permettaient de me prélasser. Cependant avant d’y songer… Je devais me lever.

La nuit fut comme à son habitude depuis quelques mois alimenter de mes cauchemars. Je ne les supportais plus. Je voulais rêver de beauté non de mes angoisses… Il est arrivé tellement de chose.
L’escapade de début de l’automne m’avait un peu détruite. Les champignons c’est mauvais. Depuis cette aventure, je refuse dans manger. Je me souviens même plus de ce qu’il s’est passé… Enfin si mais c’est morceau flou dans un trou noir gigantesque… Je me redressais dans mon lit, les cheveux en bataille. Les draps ont été encore humides. Je transpire beaucoup trop quand je cauchemarde. Et comme tous les matins, quelqu’un fera mon lit sagement, en changeant les draps.

Je pris un bain, comme toujours. J’aime me prélasser dans cette eau chaude, avec le savon qui se perd dans la mousse. Je mis bien une bonne heure à me laver. C’était comme si le temps avait pris sa pause. Ce qui fait rire, c’est quand je prends trop de temps, Ezéchiel toque à la porte en demandant : « Madame la duchesse fait encore copine avec la bulle de savon ? »


Et quand je rigolai à sa phrase, il gloussait en me demandant de me dépêcher. Ezéchiel est comme un frère que je n’ai pas jamais eu. On connait chacun les secrets de l’autre, et nous sommes éternelle. La vieillesse n’arborera jamais notre visage. Je l’aime bien. Toujours là malgré le temps qui passe.

Une fois sortie, je m’habillais avec une robe choisi par monsieur. Une fois par semaine, je mettais une des robes qu’il a confection pendant son temps perdu. Il est un bon couturier ! Ezéchiel est un bel homme, ses cheveux bruns, légèrement long, qui encadre parfaitement, ainsi que ses yeux verts émeraude… Il était un peu plus grand que moi, de quelques centimètres, dans les 1m78- 79.

Cette robe, ma robe était de couleur bleu ciel, brodait dans les dentelles, et la douceur de la couleur. Mon décolleté était échancré, laissant apparaitre la naissance de mes seins, dans « v » parfait. Sur les bordures, il y a une fine dentelle. Les manches étaient longue, faisant qu’un avec mon bras et se finissant en pointe sur la paume de ma main. En dessus de ma poitrine, un corset noir brodé avec du fils blanc dessinant des fleurs de lys ornait mon ventre, et mon dos. Dont la lanière dans mon dos qui permette de la fermer était aussi blanche. Sous le corset, un ruban blanc parcourait le tour de ma taille, se fermant dans dos par un nœud papillon. Le bas de la robe était long, surmonter de volume par le nombre de couche, et les vagues que le tissu formait. Mes jambes étaient recouvertes de bas blanc en dentelle. Je chaussais des escarpins noires, au talon plutôt épais, avec une bride à la cheville, ornait d’une fleur blanche sur le côté extérieur de chaque chaussure.

Et pour finir, mes cheveux étaient libres de nager dans ce léger vent, alors dans les mèches quelques roses blanches se perdaient. A mon oreille, des créoles en argent se baladaient. Autour de mon cou, j’avais un collier en dentelle blanche, accompagné d’un médaillon en argent, formant un trèfle. Une fois prête, et joliment habiller, je m’installai sur la terrasse, avec Ezéchiel.

Souvent on prenait le petit déjeuner ensemble, voir toujours. Ca dépendait de mes envies, et de mon appétit. Ce matin s’était café, et biscuit, avec un verre de jus d’orange. Et challenge du jour, c’était de ne pas tacher cette robe au teint clair. C’est aussi pendant le petit déjeuner que je reçois mon courrier. Les affaires du duché, et d’autre correspondance. Il y a un mois environ voir même plus tôt, j’avais reçu une lettre d’Hector. Je n’avais rien dit à Ezéchiel de mon histoire avec cet homme, mais il se doutait de quelques choses, surtout vu l’état de ma cheville à l’époque. Cette lettre n’avait pas de signature, mais je savais que c’était lui. Je me demandais bien quel est son souci.

Aujourd’hui, c’était les nouvelles d’Erébus. En automne, il y a les vendanges. Les vignes grouillent de vie. Bientôt la fête du vin se propagera dans ma contrée. J’aime bien cette fête.

C’était plutôt calme comme journée. Je discutais avec Ezéchiel de tout et de rien. On rigolait assez même. Quand une visite se présenta à moi.

Un garde s’inclina devant moi. Je ne suis pas fan du protocole, mais je m’y suis soumise pour le plaisir des traditions. Il m’informa qu’un Sylvio Mariachi voulait me voir, en précisant que c’était un vieil ami à moi. Je me mis à réfléchir… Rien ne me vit à l’esprit. Je demandais même à Ezéchiel s’il connaissait, sans succès.

Je demandais au garde de me le décrire. Tout ce que j’ai retenu de ce qu’il m’a dit, c’était : Vagabond, pauvre, en sale état, surement affamé, cheveux court, et avec une barbe de quelques jours… Décidément, ça décrivait tous les pauvres, tellement c’était général. Je soupirais.

- Faite le venir.

Même si je ne le connaissais pas de nom, je ne pouvais pas le laisser comme ça sans rien faire. Je ne suis pas si cruelle. Et puis mon défunt mari m’a toujours appris que le pauvre, il faut l’aider si il n’est pas un danger pour ta vie. Seulement, le chef de la garde se pointa après avoir appris la présence de l’inconnu.

Il fait du bon boulot, c’est peut-être pour cela que je le garde. Cependant qu’est – ce qu’il est agaçant ! Je sais qu’il a promis à mon mari de me protéger quoiqu’il arrive mais y a des limites.

- Madame, vous ne pouvez pas accepter. Laissez-moi le mettre dehors. Je lui donnerais une pomme pour la route.
- Il est hors de question que vous vous en mêlez. Dis – je me levant.
- C’est pour votre sécurité.
- Il suffit. Je décide donc vous n’avez rien à dire.


Je m’énervais. Je ne suis pas faible. Ezéchiel a dû voir que je m’énervais contre le chef de ma garde parce qu’il se leva, me prit la main, la serrant doucement, il me chuchota : « Il ne mérite pas qu’une belle femme comme toi s’énerve. »

Il avait toujours le mot pour me calmer. Il avait aussi raison. Je soufflais.

- Ezéchiel, tu vas chercher notre visiteur, et l’inviter à ma table ici même. Quant à vous, le garde vous retenez avec votre poste, et vous, Commandant Ritcher reprenez vos activités.
- Bien. Dit le commandant Ritcher en s’inclinant puis partit.
- Freya, j’y vais de ce pas. Rajouta Ezéchiel en lâchant de ma main, et en embarquant le soldat.


Pendant qu’il va chercher ce Sylvio Mariachi, je me rassis, lisant mes lettres, et en terminant aussi mon petit déjeuner. Certes le temps était tellement passé vite que finalement il était presque midi. Je secouais la tête, me demandant quand même qui c’est.

Le garde finit par revenir. Et il était accompagné... mais pas par celle qu'espérait Hector. C'était un homme qui l'accompagnait. Un homme si bien habillé qu'Hector pensa qu'il s'agissait du Duc en personne ! Mais... un duc ne vous dit pas :

- Bonjour Monsieur Mariachi, suivez-moi, je vous emmène voir Madame Lerosa...
- Ah ?! Euh merci !

Hector n'en crut pas ses oreilles ! Était-ce vrai ? Était-ce possible ? N'était-ce pas un piège ? Hector se posa toutes ces questions. Il trouvait ça un peu étrange que tout fonctionne si bien, si simplement, que Freya habitait là, qu'on lui ouvre les portes du grand château à lui le marcheur, le vagabond, le mendiant ! Il porta même un instant la main à sa hache, pensant que l'homme l'emmenait peut-être dans un cachot ... mais, non, on ne prit aucun escalier vers les sous-sols du château. Au contraire, l'homme guida Hector vers ce qui semblait être un beau et lumineux jardin verdoyant. S'il devait mourir la, ce serait assurément une bien jolie fin.

Mais, de fin il ne s'agissait pas. Bien vite, à la clarté du soleil de midi, il aperçut la silhouette de sa bien-aimée. Elle était là, assise à une table ronde en fer noir, elle était magnifique - évidemment - mais tellement plus lumineuse et apprêtée que lors de leur première rencontre ! Elle portait une grande robe bleu ciel, elle, la sombre amante rencontrée par une nuit sanglante en forêt de Drayame. Seuls ses longs cheveux et un corset noir rappelait à Hector qu'il s'agissait bien de celle qu'il avait connu alors.

Hector se sentit à la fois heureux de la revoir mais assez mal à l'aise quant à son apparence... Son état était tellement pitoyable... et il s'était coupé cheveux et barbe. Le reconnaitrait-elle seulement ? Enfin, s'il savait qu'elle était d'une classe sociale supérieur à la sienne, il ne se doutait pas qu'elle pouvait être une si grande princesse - ou encore moins une duchesse !

Néanmoins, après avoir prit une grande inspiration, il parvint à offrir un sourire à sa bien-aimée et à lui dire :

Freya... Désolé de ... de ce p'tit retard mais j'ai... eu quelques contre-temps...

Il avait encore un peu d'humour, semblait-il !

Toujours à cette même table, je lisais ces lettres. Une ville non loin avait encore le même souci, je pensais que cela était réglé. Je soufflais en lisant les lignes. Il me demandait que la milice leur soit envoyer pour venir à leur aide. Alors que je me perdais dans ces mots, ces doléances, et ces nouvelles, je ne fis pas attention à leur venue.
Je gribouillais un truc sur la lettre de cette ville. Ezéchiel a du s’impatienter de mon manque de réaction car au bout d’un moment, il se rapprocha de moi.

- Freya, monsieur Mariachi est là.

Je jetais un regard à Ezéchiel puis je lui souris. Ezéchiel soupira comme si j’avais fait une énorme bêtise. C’était amusant. Cependant il savait très bien que je suis en train de lire les nouvelles, je ne fais pas attention à ce qui se passe autour. Je finis par lever la tête de mes lettres, et j’observai ce vagabond. J’avais l’impression de le connaitre. Quelle sensation étrange ! D’un sourire amical, je m’adressai à lui :

- Oh, navrée ! Monsieur Mariachi, vous pouvez vous assoir.

C’est là que je l’entendais me parler…Cette voix… Je l’ai déjà entendu ! J’en suis certaine ! Ezéchiel était surpris d’entendre la façon dont le visiteur me parla. Je n’avais rien dit. Aurais- je peux être du ? Je m’en moquais. C’était un vagabond, un vagabond a déjà assez de souci. Et donc, je n’allais pas lui en causer plus pour une histoire de protocole.

- Freya ?
- Ne t’inquiète pas. Peux-tu t’occuper de ça, s’il te plait ? Dis – je ne lui tendant une lettre, qu’il prit en main.
- Oui, je peux.
- Merci.

Ezéchiel partit en me jetant un regard inquiet. Il avait surement vu la hache du visiteur, et il espérait qu’il ne me tuera pas. Il ne peut pas s’empêcher de s’inquiéter, malgré qu’il sache que je suis capable de me défendre. Je lui adressai un sourire réconfortant tout en replaçant mon regard sur le visiteur. Et bizarrement, je savais que je ne risquais rien. Instinct féminin ou instinct d’araignée ?

Je le connais, j’en suis sûre. Cependant comment expliquer cela ? Plus, je le regardais plus je me disais qu’il lui manquait quelques choses… Mais quoi ? Ses yeux, son visage, ses traits, et puis cette voix, ils étaient familiers. Le retard, quel retard ?
Cependant le nom ne me disait absolument rien.

- Si vous avez faim, servez-vous. Lui dis – je en montrant le plateau de biscuit.

Dans mon esprit, je cherchais toujours… C’est fou. Et c’est là que ça tilt ! Ca ne peut pas être lui. Ce n’est pas possible. Malgré la lettre, je pensais qu’il m’avait oublié, ou qu’il avait perdu la feuille indiquant le chemin. Cependant il était là devant moi. Il n’y avait plus aucun doute.

- Hector ? Elle est passé où ta barbe ?

J’étais curieuse. Ca faisait des mois que je ne l’avais pas vu. Il a eu des soucis, certes. Je me demandais bien ce qu’il a pu lui arriver. Cependant chaque chose en son temps. Je gardais un petit sourire plutôt doux.

- Finalement, est ce que tout va bien ?

Freya ne reconnut pas tout de suite Hector. Heureusement, elle lui proposa de s'asseoir et congédia rapidement le dénommé Ezéchiel. Et, tandis qu'elle semblait l'observer avec curiosité, notre cher vagabond faisait naviguer ses entre sa douce Freya (toujours aussi belle et aujourd'hui dans une tenue tellement agréable) et les victuailles posées sur la table. Il avait si faim... Apparemment, Freya vit son petit manège et lui proposa de se servir, ce qu'il fit sans rechigner !

- Mmmh, c'est bon ces p'tits gâteaux !

Et puis, alors qu'il relevait la tête vers sa douce, celle-ci le reconnut :

- Hector ? Elle est passé où ta barbe ?

Hector sourit alors. Il lui sembla retrouver en cet instant la Freya qu'il aimait tant. Elle avait un léger sourire et parlait de la douce voix qu'il aimait tant.

- Oui, c'est moi... Je me suis rasé et coupé les cheveux pour... me faire discret. J'suis tellement content de t'avoir retrouvé...

Il regarda autour d'eux et vit que quelques gardes au loin.

- Ah la la, c'est une longue histoire, je te raconterai tout ça, si tu veux... quand... si on a un peu de temps...
- Finalement, est ce que tout va bien ?
- Oui oui, ça va maintenant, j'ai eu un peu chaud ... et froid d'ailleurs... ces derniers temps mais là, tout va p't'etre se calmer un peu... Enfin j'espère.

Après le nord, le port, la prison, les pirates, les glaces, Hector espérait se "poser" un petit peu. En partant à la recherche de sa bien-aimée, il espérait pouvoir vivre avec elle. Seulement, là, à la vue de celle-ci, de son environnement, il douta que ce serait possible. N'osant pas lui parler directement de son souhait, il jeta un œil au château et dit :

- Mais dis-moi, t'as une sacrée baraque ! C'est... à toi ?

Il fallait qu'il sache si elle était réellement la duchesse de ce pays ou si elle était de la famille du duc ou autre...

Je le regardais avec une certaine curiosité. Il parlait avec une certaine… Je n’arrivais pas à le qualifier. Il se faisait mystérieux. Je n’aimais vraiment pas cela, et je voulais savoir ce qu’il voulait dire par froid et chaud… Je ne lui montrais pas ma perplexité. Je lui souris.

- Discret ? Pour ? Te cacher ? Pourquoi ?

Je rangeais doucement mes lettres. Je bus mon verre de jus d’orange tout en l’écoutant.

- Si tu veux te reposer quelques jours ici, tu es le bienvenu.

Il y avait tellement de chambres, de place qu’il pouvait rester un temps. Je pouvais même lui donner des vêtements pour qu’il sente bien.
A sa question, je lui répondis avec sincérité.

- Cette demeure est à moi, ainsi que le territoire qui va avec. Je suis la duchesse.

Je m’en doutais bien qu’un moment donné, il saurait alors pourquoi ne pas lui dire maintenant. Je fis un signe envers un serviteur qui approcha.

- Madame ?
- Débarrasse la table, mais laisse les biscuits. Quant à mes lettres mets-les dans mon bureau.
- Bien.

Il s’exécuta en s’inclinant légèrement. Je me posais des questions. Je me demandais ce qu’il lui a bien pu arriver. Je remettais légèrement mes cheveux en arrière.

- Pourquoi avoir changé de nom ? Dois – je maintenant te nommer par cette nouvelle identité ?

Je me redressais et me levais doucement.


- J’aimerais que tu déjeunes avec moi, comme cela on pourra discuter paisiblement. Mais avant tout, il faudrait que tu prennes un bain.

J’écartais de la table, et m’approchais de lui doucement. Alors qu’il était assis, je me penchais, et lui soufflais :

- Tu m’as manquée.

Et je finissais par un bisou sur sa joue. Je me redressais et m’écartais à nouveau.

- Tu ne peux pas rester dans ces vêtements, et puis ces chaussures doivent te faire mal.


Je réfléchissais, puis je jaugeais sa taille en silence.

- Ah, j’ai très peu de vêtement d’homme. J’en ferais venir de la ville pour toi. En attends, tu dois avoir la même taille qu’Ezechiel à quelques centimètres près. Je te ferais donc parvenir une tenue ainsi que des chaussures.

Je lui souris en le regardant avec tendresse.

- Josué t’emmènera dans la salle de bain. Tu peux avoir confiance.

Josué est un autre de mes serviteurs.

- Discret ? Pour ? Te cacher ? Pourquoi ?

Que devait-il répondre à ça ? La vérité ? Un mensonge ? En fait, Hector ne réfléchit pas longtemps avant de répondre.

- Oui, j'ai eu des soucis avec le... l'autorité... et c'est pour ça... J'ai quitté ma maison de Sombrebois et j'ai pas mal bougé. Je voulais venir ici plus tôt, te retrouver, mais... mais j'ai cru que ce serait pas prudent alors j'ai fait quelques détours...

Hector regardait Freya avec un sourire presque triste. Il était désolé d'avoir manqué à sa promesse de venir la voir la semaine suivant leur rencontre. Il baissa un peu les yeux tandis qu'elle lui disait qu'il pouvait se reposer ici quelques jours.

- Merci Freya, c'est gentil ...

Là, un soupçon de déception se fit entendre dans sa voix. Il pensait qu'elle lui proposerait de rester avec lui longtemps, il pensait qu'elle lui aurait sauté au cou, il pensait qu'ils auraient pu reprendre leur histoire là où elle s'était arrêtée. Mais tout cela n'était que rêve. La réalité était que :

- Cette demeure est à moi, ainsi que le territoire qui va avec. Je suis la duchesse.

...Et certainement qu'une duchesse avait d'autres choses à faire, d'autres prétendant à aimer que notre pauvre vagabond !

Feignant une certaine bonne humeur, il lui répondit :

- Et ben ! Si j'avais su, j'aurais mis mes habits du dimanche !

Interrompant un instant leur conversation pour ordonner à un serviteur de débarrasser la table, elle eut, durant quelque instant un air pensif. Sa beauté était toujours aussi fulgurante. Hector la regardait avec amour, hypnotisé par la blancheur éclatante de sa peau, par la finesse de ses traits, ses cils, ses cheveux d'un noir profond qu'elle remit en arrière...

- Pourquoi avoir changé de nom ? Dois–je maintenant te nommer par cette nouvelle identité ? Dit-elle alors en le sortant de sa rêverie.
- euh... j'y ai pas encore pensé... mais quand on est que tous les deux tu peux m'appeler Hector, ça c'est sûr.

Puis elle se leva :

- J’aimerais que tu déjeunes avec moi, comme cela on pourra discuter paisiblement. Mais avant tout, il faudrait que tu prennes un bain.
- bonne idée ! Répondit Hector, enthousiaste à l'idée de goûter à un bon bain chaud comme ceux qu'il avait connu dans son enfance bourgeoise...

Et puis, pour finir de lui redonner le sourire, Freya s'approcha de lui, se pencha au dessus de lui, et lui souffla :

- Tu m’as manquée.

Elle déposa alors un de ces doux baisers dont elle avait le secret sur la joue d'Hector. Le cœur de ce dernier faillit défaillir. Il réussit à peine à lever sa main pour caresser furtivement le bras de Freya. Il n'avait pas les mots pour lui dire son amour alors ce geste fût tout ce qu'il put lui donner à cet instant.

- Tu ne peux pas rester dans ces vêtements, et puis ces chaussures doivent te faire mal. Ah, j’ai très peu de vêtement d’homme. J’en ferais venir de la ville pour toi. En attends, tu dois avoir la même taille qu’Ezechiel à quelques centimètres près. Je te ferais donc parvenir une tenue ainsi que des chaussures.

- Mmm... merci Freya, parvint-il à articuler avant de suivre Josué vers la salle de bain.

Dans le palais tout n'était que luxe et dorures. Hector regardait les pièces qu'ils traversèrent avec des yeux émerveillés. Comment pouvait-on se payer un tel château ? Se demandait-il. Bien sûr elle était duchesse mais même avec ça, autant de luxe paraissait inconcevable à notre brave bûcheron... Dans la salle de bain également les objets de valeurs ne manquaient pas. L'eau du bain était chaude et Hector savoura cet instant de confort et de bien-être comme aucun autre. Il ne s'était pas lavé depuis au moins une semaine et il n'avait pas trempé ses orteils dans de l'eau chaude depuis bien... bien 15 ans !

En sortant du bain, il s'enveloppa dans une serviette moelleuse et douce. Puis il se vêtit d'habits propres et quasiment neufs. C'était également une sensation exceptionnelle pour Hector. Ezechiel lui avait prêté une chemise blanche et un pantalon de velours bleu nuit qu'il trouva fort original ! Il n'allait cependant pas faire la fine bouche ! Il sortit de la salle de bain propre comme un sou neuf, revigoré par ce bain réparateur et heureux de rejoindre celle qu'il aimait tant, et qui finalement, lui avait avoué un certain amour...

Elle l'attendait là, dans un grand salon aux lustres brillants, comme une princesse dans une salle de bal. Un table avait été dressée près d'une grande fenêtre donnant sur le jardin. Hector n'en croyait pas ses yeux. Que faisait-il là au beau milieu de ce décor de roi ? Il s'arrêta un instant à quelques mètres de Freya, puis s'approchant d'un pas hésitant sur un tapis de maître, lui dit :

- Merci Freya, ce bain... c'était ... c'était vraiment bon !

Il réfléchit un instant avant d'ajouter un peu gêné :

- Je ... Et si on allait dehors se promener ? Je suis... je suis pas très à l'aise ici.

Bien sûr il n'était pas très à l'aise au milieu de toutes ces richesses, de ces servants... mais ce qu'il voulait surtout, c'était retrouver un peu de ce qui avait fait le charme de leur première rencontre : la forêt, le grand air, la nuit, le danger. Alors, certes, il était encore tôt et le danger ne rôderait certainement pas derrière chaque arbre par ici, mais déjà être en extérieur, à l'écart de la civilisation, lui serait appréciable. En plus, ils auraient certainement un peu plus d'intimité qu'ici, dans cette bâtisse où allaient et venaient les servants de la duchesse. C'est d'ailleurs la présence de l'un d'entre eux qui arrêta à mi-distance la main qu'Hector avait commencer à tendre à sa bien-aimée...

Des soucis ? Je préfère le prénom Hector à Sylvio, cependant il doit avoir une bonne raison pour changer ainsi de nom. Je me demande bien laquelle. Je saurais surement plus tard. Je pense que je le saurais. Lassons le temps faire son office.

Pendant qu’Hector suivait Josué, j’en profitais mon me gratter un peu. Cette robe grattait. C’était dérangeant. Assis, cela allait mais une fois debout qu’est-ce que cela pouvait me gratter. Je vois mal le dire à Ezéchiel que je n’aime pas sa robe à cause de la démangeaison qu’elle me procurait.

En fait, elle est très belle, cependant elle n’est pas pratique. Je lui dirais surement plus tard. Il serait absent pour deux trois jours.
D’ailleurs, le voilà, près pour sa virer dans la campagne. J’avançais vers lui. Il n’était pas très heureux de me quitter. Il se méfiait surement d’Hector. Si il savait… Peut – être qu’il changerait d’opinion.

- Merci de me rendre service.
- Oh de rien Freya, mais fait attention à toi quand même.
- Ne t’inquiète pas. Cela ne te dérange pas de donner des vêtements à mon invité ?
- Non vraiment pas. Tu aides souvent les pauvres alors, je ne vais pas t’en vouloir. Est-ce que c’est un ami au final ?
- Oui un vieil ami ! Il va surement rester avec nous quelques temps.

Ezechiel s’approcha de moi, et me fit un tendre bisou sur la joue.

- Je vais y aller. Sois sage !
- Comme toujours… Dis-je avec un grand sourire.


Il éclata de rire et me salua.

- Tu ne changeras jamais, et c’est mieux ainsi. Allez au revoir.
- Fais attention à et au revoir.

J’accompagnais Ezéchiel jusqu’ à l’écurie, et je le regardais partir. A son retour, je me disais que je devais lui dire que sa robe gratte. Profitant du temps qu’il me reste avant qu’Hector ne sorte de son bain, j’allais dans ma chambre. J’avais ordonné à un serviteur, un de plus à déposer une tenue propre dans la salle de bain.

Une fois dans ma chambre, je tentais de remettre ma robe pour qu’elle ne me gratte plus. Je n’avais pas le courage, ni la motivation pour tout enlever, et remettre une autre robe. Après dix minutes de mouvements sur moi-même, je réussissais enfin à trouver pourquoi cela me grattait. Une fois enlevé, je pouvais me mouvoir sans que cela gratte. J’étais contente.

Je sortais de ma chambre et allais dans le grand salon. Hector devait m’y attendre. Et je le vis s’avancer dans le salon. Je lui souris

- Je suis contente que cela t’es plu.

Il se rapprocha de moi, voulant se balader un peu dehors. Je ne voyais aucune objection à cela. Après nous avons encore une heure voir un peu plus qu’une heure avant le repas.

- Bien sûr. On peut se balader dans le jardin.

C’est à ce moment-là qu’un serviteur s’interposa en moi et Hector alors qu’il voulait me tendre la main. Je n’ai pas compris pourquoi d’ailleurs. Je soupirais légèrement agacée par ce geste.

- Explique - moi pourquoi tu interviens !
- Euh… Madame, je pensais que…. Dit – il gêné, et se rendant surement compte de sa stupidité.
- Tu pensais que ?
- Qu’il vous voulait… Du mal.


Il baissa la tête à ses mots. J’aurais pu le gifler, le plaquer au mur, et surement le tuer. Cependant, je devais paraitre le moins possible monstrueuse. Je soufflais un bon coup.

- Disparait de ma vue, et je ne veux plus te voir de la journée. Je ne te permets pas de savoir à ma place ce qui est bon ou pas ! Va – t – en !

Il garda tête baissée. J’avais parlé sur un ton agressif. Cela montrait surement une autre facette à Hector, cependant je n’y prêtais pas attention. Il s’en alla sans me regarder.

Je l’ignorais. Je portais un regard plus calme sur Hector, comme si tout mon humeur d’il y a quelques secondes avait disparu. Je lui pris la main avec douceur, croisant mes doigts entre les siens.

- Allons- y.


Un sourire était sur mes lèvres.

- Ne fait pas attention à ce qui vient de ce passer.

Ensemble donc, nous partions doucement dans le jardin en passant par les grandes portes vitrées. Je ne lui lâchais pas la main.

- Si tu as des questions, n’hésite pas.

La belle Freya savait se montrer sévère. Son attitude auprès du serviteur qui s'interposa entre elle et Hector en témoignait. Hector fût un peu surpris par ce comportement mais ne dit rien. Sans doute était-ce ainsi que l'on devait traiter ses subalternes quand on était un duc ou une duchesse. La main d'Hector resta un moment en l'air, interdite. Et puis, Freya le regarda, toute trace d’agressivité disparut de son visage pour laisser place à un joli sourire. Elle prit alors la main d'Hector et entrelaça ses doigts avec les siens.

- Allons-y, lui dit-elle, ne fait pas attention à ce qui vient de se passer.
- D'accord, Freya... Lui répondit-il en caressant de son pouce le revers de main de la duchesse.

Et c'est ainsi que les deux être réunis partirent dans la jardin du château. Hector inspira à pleins poumons l'air pur de l'extérieur. Les rosiers dégageaient de délicieux parfums. C'était un jardin fort bien entretenu et Hector n'en avait jamais vu d'aussi beau et grand. Il apprécia cette beauté, mais comme pour l'intérieur du château, un je-ne-sais-quoi le dérangeait. Peut-être que c'était trop beau, simplement. Peut-être que pour le bûcheron qu'il était (ou qu'il avait été), la nature était toute aussi jolie lorsqu'elle était sauvage et livrée à elle-même ? Il complimenta tout de même Freya pour la beauté de cet immense espace vert.

- Allons par là ! Proposa-t-il à Freya en voyant un peu plus loin quelques arbres qui formait un petit bosquet...

Ce n'était pas Drayame bien sûr, mais c'était ce qui y ressemblait le plus ! Il souhaitait se mettre un peu à l'écart du château et des servants. L'endroit semblait un peu plus intime, plus propice aux confidences et aux rapprochements... Il tenait toujours la main de Freya dans la sienne et il aimait ça. En fait, ce doux contact bien plus que la vue de sa chère amante, lui donnait l'impression de réalité. Le château, le jardin, la robe de princesse, tout ça était si étrange aux yeux d'Hector... Au moins cette main, son touché n'avait pas changé.

Arrivé sous les arbres, Hector sourit et s'exclama :

- Ca m'fait bizarre de porter des vêtements... comme ça, tout beaux, tout propres ! Ça fait au moins, pfiou, au moins 3 semaines que j'ai pas porté des trucs propres ! Ah la la, faut qu'j'te raconte...

Il avait hésité à tout lui raconter à cause de son statut de Duchesse. Elle pouvait être proche d'Aile Ténébreuse... Aussi il décida de la jouer fine pour raconter son histoire tout en essayant d'en apprendre plus sur l'élue de son cœur.

- En fait, quand t'es parti, j'suis allé au boulot, tout s'est bien passé... Et puis, le soir, je vais au bar pour voir mes amis tout ça... Et puis en rentrant chez moi, je me fais attaquer par... hum... un homme d'Aile Ténébreuse... Le mec me demandait des trucs, j'comprenais rien, j'avais un peu bu, et tout et à la fin il sort son épée et essaye de me tuer. J'crois qu'il a dû croire que j'étais un rebelle ou un truc comme ça... Heureusement j'avais ma hache et j'ai pu me défendre... Enfin, j'l'ai tué même... et du coup, c'est pour ça que j'suis parti, j'ai eu peur. Ils auraient pu me retrouver, me buter... j'sais pas quoi. J'imagine qu'ils ont dû me confondre avec quelqu'un... Mais bon, l'gars voulait rien comprendre et tout. Une histoire de fou. Un rebelle ! T'imagines, un rebelle à Sombrebois, dans notre p'tit village ! Ça parait dingue ?

Hector était prêt à continuer son histoire, bien sûr, mais elle dépendrait sûrement de ce que répondrait sa chère et tendre, de sa position vis-à-vis des rebelles et de l'autorité d'Aile Ténébreuse...

Pour un mois d’automne, le soleil était agréable. Certaines fleurs persistaient, offrant un beau spectacle à notre regard. Ce jardin n’a pas changé depuis plus d’un siècle, toujours la même découpe, les mêmes fleurs. Les arbres étaient majestueux et étaient marqués par l’Histoire.
Même si je préfère la nature sauvage, libre, et sombre comme la forêt de Drayame, j’aime pourtant me balader dans ce jardin, me prélasser sur ces bancs. Ce jardin est reposant et calme. Je tenais toujours la main d’Hector, la serrant doucement alors qu’il nous emmenait dans les profondeurs de ce jardin dans un endroit plus privé.

Il devait être gêné par toute cette richesse dont mon domaine fait preuve. Quand mon cœur s’est enflammé pour mon mari défunt, je ne connaissais pas son titre, ni sa charge naissante. Son père était mort quelques mois avant notre rencontre. Il avait voulu voyager librement une dernière fois.

En cette journée, cela n’est que passé. Mon défunt mari avait rejoint les limbes, sa famille disparue et j’avais hérité de ce domaine, de ce duché. Ce n’était pas ce qui m’intéressait cependant en épousant le duc, j’ai épousé son duché. Mes pensées en ce jour allaient vers Hector. Il m’avait intrigué avec ses mystères, et je voulais comprendre.

Il parla de sa tenue, de cette sensation étrange. Je le trouvais beau ainsi vêtu. Il avait toujours ce charme malgré la barbe qui n’existait plus, et les cheveux qui étaient plus courts que dans le passé. Je me rapprochais de lui, me mettant en face de lui, sans pour autant lâcher sa main. De mon autre main, je lui caressais cette joue doucement. Un sourire était dessiné sur mes lèvres.

- Je te trouve beau vêtue de ces habits. Tu t’y feras assez vite.


C’est là qu’il proposa de me raconter. J’enlevais ma main de sa joue doucement en écoutant ce qu’il lui ait arrivé. Certains mots résonnaient plus que d’autre dans mon esprit. Aile ténébreuse, un rebelle selon l’homme de l’empire, fuite … Devais – je m’inquiéter de ce qu’il représente aux yeux de l’empire ? En quelques mois, il était devenu un hors la loi. Je ne savais pas comment le prendre, et quoi faire. Le duché depuis l’arrivée d’Aile ténébreuse sur Terra a offert son allégeance. Je viens moi-même de Zelphos. Devais – je l’offrir à l’empire ?

Je devais paraitre perplexe aux yeux d’Hector. Je suis de l’empire mais je ne suis pas la plus respectueuse des lois, et des règles. Les ambitions de l’empire ne m’atteignent pas. Je souhaite juste que les terres infectées ne s’agrandissent pas sur mes terres. Je n’aime vraiment pas ces zombies. Rien que d’y penser un frisson me parcourra la peau.

- Je pense que tu n’as pas vraiment à t’inquiéter des hommes d’ailes ténébreuses. Si tu as tué celui qui t’as vu, alors il n’y a aucun témoin du mal entendu.

Je pensais vraiment que c’était un malentendu. Et puis, je savais très bien que les sbires de l’empire tuent pour rien sans que même les responsables le sachent. Tuer, c’est tellement récurant chez eux. Je ne le quittais pas des yeux.

- Et puis tu sais, ils tuent assez facilement sans que tu sois une personne rechercher par l’empire.

Il le saura tôt ou tard. Surtout que beaucoup de soldat de l’empire passent par mes terres. Et s’il posait les questions, je lui répondrais. Cependant ma réaction fut plutôt calme, et sereine. Je ne m’inquiétais pas. Aurais – je dû ?

- Dis-moi, tu as fui vers ou ?


Je me collais vers lui, lui attrapant son autre main avec la mienne. Ma poitrine touchait son torse, un sourire se posa sur mon visage.

- Raconte-moi la suite, tu as titillé ma curiosité mon doux Hector.

Pas un mot sur les rebelles. Il était impossible à Hector de savoir si elle les combattait ou si elle s'en fichait... Alors, pour l'heure, il se contenterait de cette explication. En plus, petit à petit, les sensations qu'ils avaient vécu lors de leur première rencontre refaisaient surface, renaissaient doucement... Elle lui indiqua qu'elle le trouvait beau ainsi vêtu, elle lui tenait la main comme avant, elle se serrait un peu plus contre son cœur qui se serrait lui-même, comme incrédule devant cette incroyable résurgence d'amour... Elle l'avait mis en confiance. Hector déposa un baiser sur les lèvres de sa tendre Freya avant de continuer, confiant et amoureux :

- Et ben j'ai fuis vers le nord... J'étais paniqué, je pensais que c'était le meilleur moyen de rejoindre Glace, si j'étais pourchassé. J'ai rejoins la cote, un petit village qui s'appelle... zut comment il s'appelait déjà ? Euh... ah oui ! Port-Aux-Mouettes. Là j'ai bossé dans le port, comme manard, à porter des caisses toute la journée, charger et décharger des bateaux... Et puis je me suis fait des amis, on trainait dans les bars, on jouait aux cartes. Et puis un soir, une partie a mal tournée. Un type a voulu m'la faire à l'envers alors j'le lui ai dis et ça a fini en baston. Là dessus des gardes sont arrivés et tout ceux que j'croyais être des amis c'sont retourné contre moi... Et j'ai été foutu en taule. J'y suis resté 13 jours et 13 nuits et puis là, un soir, des pirates ont attaqué la ville. Ils ont défoncé la prison et j'ai pu en sortir. Comme j'étais en fuite, j'suis monté à bord d'un de leurs navires et j'ai rejoins Glace.

Hector s'interrompit un instant...

- Et si on s'asseyait, là, ça a l'air confortable ?

... Puis il reprit le cours de son histoire en caressant doucement les cheveux de Freya.

- En Glace j'ai failli mourir. J'ai marché dans une direction que m'avaient indiqué les pirates. C'était sensé être la direction d'une ville... Mais la ville était à plus d'une journée de marche et avec la pluie et le froid ; et la nuit, je suis tombé, j'étais épuisé, et j'me suis même endormi là, comme une merde, trempé, gelé, au milieu de nulle part, en pleine forêt... Et puis par chance, c'est pas les loups qui m'ont trouvé mais des chasseurs... En fait c'était la jarl et ses hommes qui chassaient. Et ils m'ont emmené dans leur château. Là j'ai pu me reposer, reprendre des forces... mais ils m'ont vite fait comprendre que j'étais pas le bienvenue par chez eux. Bon t'façon j'comptais bien revenir en Terre mais ça a précipité mon départ. Heureusement, un vieux, un gars sympa m'a indiqué un moyen de retourner en Terre. Il connaissait un type à Cardrak qui connaissaient quelques marins, des contrebandiers... Et en échange d'un peu d'argent (enfin de tout mon argent) j'ai pu faire la route avec eux jusqu'à Terre, au sud des Plaines Mystiques. Et là j'ai beaucoup marché, beaucoup vivoté, beaucoup galéré surtout, mais j'ai réussi à rejoindre ... ben ton duché.

Après ce résumé des derniers évènements de sa vie, Hector soupira un instant, comme fatigué de revivre, ne serait-ce qu'en pensées, sa tumultueuse histoire. Il posa son regard sur le joli visage de Freya. Ses traits était amicaux, détendus, calmes, sereins. La verdure, les doux rayons du soleil d'automne - et peut-être le récit d'Hector - semblaient l'avoir apaisée...

- Tu m'as manqué, Freya, conclut-il à voix basse.

Son baiser fut agréable sur mes lèvres, comme une nuance oubliée qui renait. Il me raconta son épopée. J’avais l’impression qu’il ne me disait pas tout. Avait – il peur ? Quoiqu’il en soit, je l’écoutais attentivement, enregistrement tout ce qu’il disait.
Il parlait des terres des glaces. Ce pays qui est une traitrise à l’empire, le poison d’un avenir prospère. J’en ai entendu des discours enflammés sur ce pays, sur cette envie que l’empire à de l’assouvir. Combien de fois, je baillais face à ces mots d’haine, et de cruauté. Cela m’ennuyait surtout qu’aujourd’hui ce territoire est toujours notre ennemi.

Que des mots, et pas d’action. Normal qu’au bout d’un moment, les troupes se moquent des discours. Depuis la mort de mon mari, je ne suis plus obligée de participer ces pertes de temps, ni à écouter la folie d’un gouvernement. Dire qu’à Zelphos, je me moquais du monde.

Hector proposa qu’on s’asseye. Heureusement qu’un banc blanc ornait le lieu. Je me décollais de lui, lui lâchant les mains, et je m’assis sur ce banc, attendant qu’il fasse de même. Une fois qu’il s’assit, je le regardais. Ses lèvres se mouvaient pour raconter la fin de son périple, des évènements au milieu des glaces.
Que devais – je faire ? Ne devais – je rien dire ? Acquiescer ? Ou faire autre chose pour lui, pour son bien ?

Je ne savais pas. Si l’empire apprenait que j’ai aidé un être qui peut être accusé de traitrise, je me ferais réprimander. Je ne pense pas que je risque beaucoup, après tout ils ont besoin de mon duché, non ?
Sa dernière phrase me décocha un petit sourire tendre mais la situation l’effaça aussi vite.

Mon visage dessina dans ses traits un air des plus sérieux, avec une certaine inquiétude. Je pris la main, la serrant entre les miennes, et je regardais autour de nous, sondant les vibrations pour voir si quelqu’un arrive. L’araignée dans leur toile me rassurèrent qu’on était seul, qu’on pouvait parler sans crainte.

- Hector. Dis – je d’une voix plutôt sérieuse, sans douceur comme brut mais sans agressivité. Fais-moi confiance et écoute.


Je réfléchissais bien à ce que je pouvais dire, surtout comment je pouvais le dire. Je ne voulais pas l’agresser, lui faire peur ou autre chose de ce type. Je voulais juste l’aider à ne pas mourir stupidement.

- Concernant ton épopée dans le territoire des Glaces… Garde le pour toi. N’en parle à personne. Si on te demande, ment, invente une histoire banale et sans intérêt.


J’étais sérieuse. Aucun sourire ne marquait mon visage. Mon ton aurait paraitre un peu dur mais il devait comprendre.

- Personne ne doit savoir que tu y étais. Tu pourrais te condamner à une mort des plus horribles. Tant que tu es sur Terre, n’en parle plus jamais. Tu n’as jamais été dans les Glaces.


Je savais de quoi je parlais. Je connaissais les tortures qu’on peut infliger à un homme qu’on suspecte de trahison. Je connais les cris de condamné, et de ce sang qui coulait sans cesse dans les rivières. Je me rapprochais de lui, le prit entre mes bras, dans une étreinte des plus douces.


- Je ne veux pas que tu meurs, j’en serais très triste. Susurrai – je d’une voix plus tendre, et plus sereine.

Je lui fis un baiser dans le cou alors que je ne bougeais plus.

Freya mit en garde Hector. Elle lui dit de garder le silence sur son escapade en Glace. Personne ne devait savoir qu'il avait été chez l'ennemi. Ceci pourrait lui être fatal. Hector acquiesçait de la tête. Il le savait bien tout cela... Seulement il faisait confiance à Freya, il l'aimait. Alors elle pouvait tout savoir de lui... ou presque. Son appartenance à un groupe de rebelles serait son seul secret. Son histoire de malentendu paraissait plausible et il en resterait là. De toutes façons, ses contacts chez les rebelles ne lui avaient pas donné de nouvelles depuis bien longtemps et sa fuite risquait de compliquer encore leur tâche (s'ils souhaitaient le retrouver) ! Le considéraient-ils seulement encore comme l'un des leurs ? Peut-être même le croyaient-ils mort ?

Freya se lova contre lui.

- Je ne veux pas que tu meurs, j’en serais très triste, lui susurra-t-elle.
- Moi aussi, tu sais ! Lui répondit-il d'un air malicieux.

Elle lui fit alors un bisou dans le cou et Hector sourit. Il lui caressa l'épaule et pencha sa tête contre celle de la duchesse. Puis il y eut un long moment de silence. Les deux êtres se tenaient simplement là, l'un contre l'autre, goûtant avec plaisir - au moins pour Hector - ces sensations trop longtemps oubliées, cette douce chaleur qui s'insinuait de nouveau dans leurs corps. On pouvait entendre le discret chant des oiseaux et le bruissement des feuilles au vent. Hector ferma même un instant les yeux, puis, après un long soupir de bien-être, il les rouvrit et regarda autour d'eux. Derrière quelques arbres fruitiers, au loin, hors de la propriété de Freya, semblait se trouver une forêt un peu plus sauvage.

- C'est une forêt là-bas ? Demanda-t-il.

Il marqua une petite pause avant de reprendre :

- Ça t'dirait d'aller y faire un tour ? Les forêts me manquent et... et tu pourrais m'raconter ce que tu as fait, de ton coté, pendant qu'je m'baladais à travers le monde...

Il regarda un instant les pieds de Freya. Elle portait des escarpins noirs à talons... Ceux-ci, bien qu'épais, risquaient de rendre la balade légèrement périlleuse. Alors Hector ajouta :

- Enfin, si tu veux on peut y aller plus tard... avec tes souliers, ça risque d'être difficile...

Ce moment tendre était magnifique, agréable. Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas posée comme ça dans les bras de quelqu’un. Les minutes passèrent, et j’aurais aimé rester plus longtemps comme cela. La nature s’élevait dans le silence qu’on s’offrait. Même les araignées restèrent plutôt calmes, et filèrent leur toile avec patiente.

Il m’interpella en me demandant s’il y avait une forêt. Oui, il y a une forêt. Je la connais par cœur presque tellement, j’ai passé de jours au milieu de ses arbres. Une nature qui a vu ma véritable apparence dans toute sa splendeur, ma crainte, mon envie de viande fraiche.
Il s’est passé beaucoup de choses dans cette forêt. Elle n’est pas aussi grande que Drayame mais elle est de bonne taille, et on peut se perdre facilement.

- Oui, il y en a une. Cependant il faut une demi-heure pour y aller.

Il voulait y aller. Un besoin de se perdre dans la nature sauvage, surement ? Il confirma ce que je pensais. Devais – je vraiment lui raconter ce qui m’est arrivé ? Parler de la vérité qui se cache sous ma peau d’humaine ? Je savais très bien que ce n’était pas le bon moment. Surement plus tard, après quelques jours ensembles, quand je suis sûre qu’il ne me fuira pas.


- Bien sûr nous pouvons y aller. Cependant si on y va, on aurait raté le déjeuner. Cela te convient quand même ?

Je m’écartais un peu plus. Il fixait mes chaussures. Je peux marcher avec sans souci. Cependant, je n’ai pas essayé dans la forêt. Après, je peux aussi marcher pieds nus.

- Mes souliers ? N’ai aucune crainte.

Je remontais ma robe jusqu’à mi-cuisse devant lui. J’enlevais mes escarpins doucement un à un. Il ne restait que mes bas de dentelles. Je posais mes jambes sur ses genoux tout en le regardant.

- Je peux marcher pieds nus. Il suffit juste d’enlever mes bas.

Je me rapprochais de lui, me collant un peu. Je lui déposais un léger baiser sur ses lèvres, amoureusement.

- Tu veux bien m’aider à les enlever, s’il te plait.


J’en avais envie. Soit il sera tenté, et il le fera, soit je le fais moi-même. J’avais un sourire sur mes lèvres, alors que je tenais la robe vers mon bassin pour qu’il puisse enlever mes bas sans contrainte.

- Et je te raconterais ce qui m’est arrivé pendant ton absence pendant notre balade.

Je bougeais mes pieds en faisant des petits ronds, attendant qu’il se décide.

C'était bien une forêt qu'on apercevait au loin, une forêt à une demi-heure de marche apparemment. La balade ferait sauter le déjeuner, prévenait Freya.

- C'est pas grave, enfin pour moi... Le petit déjeuner était déjà plus copieux que mes 2 derniers repas réunis ! S'amusa Hector.

Les escarpins de Freya ne semblaient pas lui poser problème... Puisqu'elle décida purement et simplement de les enlever. Mais, vous savez, elle ne le fit pas n'importe comment ; oh non ! Elle prit de ses mains fluettes le soyeux tissus de sa robe pour le remonter sensuellement jusqu'à ses cuisses. Ces jambes ainsi découvertes, se révélèrent habillées de fantastiques bas de dentelle blanche ! Hector regarda ce spectacle avec délectation, tandis que son cœur commençait à s'affoler. La belle jeune femme posa, provocante, ses longues jambes sur les genoux d'Hector.

- Je peux marcher pieds nus. Il suffit juste d’enlever mes bas, disait-elle.

Sur ce, elle se fit câline. S'approchant d'Hector, se collant à lui, elle l'embrassa amoureusement. Lui se sentait comme dans un rêve. Il savait que ce moment allait être agréable. Il se rendait compte que tout ce qu'il avait aimé avec Freya revenait petit à petit : les sentiments, les sensations, les frissons, les envies... Hector passa ses bras autour de de Freya et la serra contre lui. Il était si heureux que tout ça soit toujours là, que l'absence n'ait rien changé à leur relation. Il ferma alors les yeux et laissa le baiser se prolonger un doux instant.

- Tu veux bien m’aider à les enlever, s’il te plait ? Demanda Freya en écartant ses douces lèvres de celles d'Hector.

Le coeur du jeune homme se mit à battre plus vite, plus fort... Il ouvrit les yeux et sourit.

- D'accord, mon amour...

Et, tandis qu'elle faisait des petits ronds avec ses pieds, Hector approcha ses mains tremblantes des cuisses blanches de la duchesse. Jamais il n'avait vu de bas aussi beaux... Et jamais femme ne lui avait demandé d'en enlever. Alors, il prit beaucoup de précautions, ne connaissant pas leur fragilité pour les faire glisser le long des jambes de son amante retrouvée. Une fois le dernier bas défait, il remonta ses mains le long des jambes de Freya, toujours plus haut, jusqu'à ce qu'il rencontre un autre tissus...

- Freya, je... Commença-t-il avant de regarder en direction du château.

Il pouvait voir encore, à travers les feuillages des arbres, quelques gardes, au loin, qui patrouillaient le long des murs de pierres blanches. Hector hésita un instant et finit par ranger, à regrets, ses mains, dans un endroit bien plus sage...

- Allons-y, donc ! Dit-il tout sourire.

Mes jambes reposaient sur les sienne. Je bougeais un peu, attendant qu’il me les enlève. Je sentais sa respiration sur ma peau. Il m’avait pris dans ses bras, serrer contre son cœur comme voulant se souvenir. Un souvenir qui était resté vivace dans mon esprit. Je me souviens encore de notre rencontre, de notre plaisir, de ses sourires, et bien d’autre chose… Penser à ce magnifique moment alors que mon corps souffrait de son évolution m’aida à me relever…
Si cela pouvait aussi atténuer mes cauchemars. Les nuits se ressemblent. Je gigote de peur, de peur de me retrouver comme une araignée, et ne plus jamais revoir mon visage d’humain. Ces draps qui finissaient mouillé comme un seau d’eau s’était renversé, chaque matin. Ils marquaient la fin d’une nuit éprouvante, la fin de cauchemar.

J’aimerais tant contrôler ce don, cette évolution, de ne plus en être terroriser… Je regrettais au plus profond de moi, d’avoir perdu le contrôle. J’avais tué ce chasseur, pris sa vie car mon instinct de prédatrice le voulait, avait simplement faim.
Dans les bras d’Hector, je me sentais bien, comme revivre, comme si toute cette épopée de ma vie n’avait pas lui, qu’on était toujours dans sa mansarde. J’aime me souvenir, rêver du passé, me rappeler des odeurs d’y hier, des sensations qui m’ont tant réconfortés. Et savoir que je peux compter sur Ezéchiel à tout instant, était comme une ode à la renaissance.

J’espérais dans tous ces changements que ce bucheron qui a su m’attirer dans ses bras est toujours là. Il posa doucement ses doigts sur le tissu de mes bas, glissant comme si il avait peur de le déchirer. N’avait – il donc jamais enlever des bas à une femme ? Je lui souriais, restant contre lui, et tenant toujours ma robe.
C’est délicatement qu’il me les enleva un après l’autre, libérant mes jambes. Une fois qu’il ait fini, je pris les bas, et les plia alors que ses mains caressèrent ma peau, montant jusqu’à ma culotte de dentelles blanches. Un frisson me parcourra l’échine du dos, et ce n’était pas un frisson désagréable.

Il s’arrêta alors que j’allais réagir. Surement à cause des gardes qui trainent, enfin qui font leur ronde. Peur d’être découvert dans une position compromettante ? Après tout, il est pudique n’est ce qu’un peu. Je souris. Cependant, je me demande bien ce qu’il voulait dire.

Une fois le garde partit, je me mis à califourchon sur les genoux d’Hector. J’avais posé mes bas sur le banc avant bien sûr.

Mon regard se perdait dans le sienne, alors que mes mains étaient sur ses joues. Ma robe est recroquevillée au niveau du bassin, dévoilant un peu ma culotte.

- Que voulais – tu me dire, mon tendre Hector ?

On avait le temps donc j’en profitais quelques minutes. Je rapprochais mon visage du sien, effleurant mes lèvres avec les siens.

- N’aie aucune crainte, les gardes ne nous regardent pas. Alors je t’écoute.

Mes doigts glissaient contre son cou alors que j’attendais sa réponse. Et même si je trouvais que sa réponse mettait du temps à me parvenir, je l’embrassais langoureusement, gouttant à ses lèvres qui m’ont tant manquées.

Et dès qu’il m’aura répondu, on ira dans la forêt.

Hector s'apprêtait à se lever et à prendre la route de la forêt quand Freya, avec toute la sensualité dont elle savait faire preuve, se glissa sur ses genoux. Elle était si belle avec ses grands yeux, noirs et mystérieux. Hector en était profondément troublé. Il baissa les yeux un instant et vit la robe de Freya, toujours plus haute, dévoilant à présent l'étoffe qu'il avait touché un peu plus tôt. Hector sentit le désir monter à nouveau en lui. Elle posa ses mains sur ses joues.

- Que voulais–tu me dire, mon tendre Hector ?

Hector leva ses yeux vers ceux de Freya tandis que ses mains lui prenait la taille mais aucun mot ne vint. La jeune femme reprit :

- N’aie aucune crainte, les gardes ne nous regardent pas. Alors je t’écoute.
- Et ben... je, commença-t-il.

Mais de nouveau, Freya le troubla. Elle caressa son cou et ... l'embrassa langoureusement. Voulait-elle seulement entendre sa réponse ? Hector ferma les yeux et accompagna avec délice ce chaud baiser. Ces lèvres, cette langue, elles lui faisaient toujours autant de bien. Les retrouver, les caresser de nouveau était pour lui un signe de l'existence de Leinachte ! Cette déesse était bien la seule qui le touchait vraiment. Les mains d'Hector passèrent dans le dos de Freya, sur son corset... "Les gardes ne nous regardent pas" avait-elle dit...

Alors soit, allons-y...

Hector tira les petits lacets qui faisaient un nœud, au milieu du dos de Freya et, tandis que sa langue jouait toujours avec celle de sa belle, il fit glisser ces lacets à travers chacun des trous du corset jusqu'à le défaire complètement. Bizarrement, une fois que le corset tomba au pied du banc, Hector eut un moment d'hésitation. Surement parce que c'était la dernière étoffe qu'il pouvait enlever sans que cela ne mène trop loin. Il mit alors fin baiser en s'écartant légèrement du visage de Freya. Les deux amants respiraient fort. Hector ouvrit les yeux et vit la poitrine de la jeune femme monter et descendre au rythme de sa respiration rapide. Son décolleté ne l'incitait guère à la retenue.

- Je voulais te dire que j'avais envie d'toi..

Les gardes ont un chemin prédéfini. C’est une ronde qu’ils font à un temps régulier. Ils disparaissent pour réapparaitre, surveiller, observer, et empêcher que le mal soit fait.
Ainsi dans ce moment tendre, des plus exquis, ils peuvent apparaitre, nous voir, surement se rincer l’œil puis ils continueront leur tâche.
Je ne suis pas pudique, mais je sais qu’Hector l’est. Dois – je lui dire que son envie remplis de plaisir risque de le gêner quand le garde nous regardera ?


Toujours à califourchon, contre son torse brulant, ce baiser prit des proportions que j’aime, savoir que nos langues dansent dans une mélodie sensuelle me plaisait. J’en profitais, alors que mes mains étaient toujours sur ses joues.
Je sentis ses doigts parcourir mon dos, cherchant doucement à me délivrer de ce corset.
Dire que je m’étais fait chier à le mettre. Ce n’est pas facile quand les lanières son dans le dos. J’ai toujours besoin de quelqu’un pour me les fermer. Cependant, j’aime mettre des corsets. Mon corset glissa le long de mon corps pour tomber à ses pieds. Il n’y avait plus que ma robe, qui le séparait de ma peau.

Il mit fin doucement au baiser. Je lui souriais quand il m’avoua son envie, une envie que j’adore. Je l’embrassais une fois encore, puis une autre fois au niveau de son cou, sensuellement.
C’est là que le garde passa, paisiblement. Il observait la scène avec une envie qui se sentait, que je sentais. Il suffisait que je lui demande de nous rejoindre, il lâcherait son poste, et une orgie débutait. Je lui jetais un regard amusé.

- Et si on l’invitait à nos envies, mon cher ? murmurai – je à Hector, après lui avoir fait un bisou sur le lob.

Mon côté espiègle qui ressortait. J’aime jouer. J’aime m’amuser de différente façon. A ce moment précis, je taquinais plus Hector qu’autre chose. J’aurais pu être totalement sérieuse. Cela m’est déjà arrivé de jouer avec plusieurs hommes en même temps… C’est si plaisant !

Le garde avait rougir quand il remarqua que je l’avais surpris à nous regarder. Il baissa la tête et reprit sa marche comme un bon garde, obéissant. Mon regard se posa sur Hector. Je n’avais pas bouger, mon cœur battait un peu fort.
J’ai eu une idée. Une qui pourrait lui plaire.

- Tu as envie de connaitre à nouveau le gout de ma peau contre la tienne. Alors je te propose qu’on va dans la forêt, et que là, on pourrait faire ce que tu souhaites. Il y a même un court d’eau qui la traverse. Tu verras, elle est belle.


Ma forêt était grande, fait d’innombrables espèces de plantes, de végétales, et de nombreux animaux la parcoure. Elle n’est pas aussi majestueuse que Drayame, mais elle recèle une beauté que j’aime. Je me suis d’ailleurs déjà baladée nue… Et on m’a déjà retrouvé nue aussi. Les joies de sa transformation en araignée géante… Je le regardais avec de la tendresse, attendant sa réponse.

Une chose était sure, je ne remettrais pas mon corset. Mes mains glissaient contre son torse, jouant avec les boutons. Je ne le quittais pas des yeux.


- Une journée rien qu’avec moi dans la nature ?

Freya fit une drôle de proposition à Hector : proposer à un garde de les rejoindre ! L'ex-bûcheron fit une drôle de tête en entendant ça. Il était tellement amoureux de sa Freya, ce qui existait entre eux était tellement fort, comment pouvait-elle lui proposer d'inviter quelqu'un à partager cet amour ?

- Mais... Commença-t-il avant de s'apercevoir qu'elle le taquinait.

Il se retourna et vit un garde qui s'en allait en baissant la tête, visiblement gêné. Les avait-il vu ?

- Hé hé hé, tu n'as pas une jolie p'tite servante plutôt ? Conclut Hector d'un air tout aussi taquin que Freya.

Il n'envisageait pas réellement cette possibilité mais, si quelqu'un devait être invité à "leur table", Hector préfèrerait sans nul doute que ce soit une tendre biche plutôt qu'un rude sanglier ! Quoi qu'il en soit, Freya proposa ensuite à Hector de continuer leurs ébats dans la forêt. Cette idée plaisait bien à Hector. Même si cela les coupait dans leur élan, il savait que ce ne serait que partie remise et que la forêt, moins peuplée que les abords du château, leur offrirait l'intimité dont il avait besoin pour s'oublier complètement.

- La forêt...
- Une journée rien qu’avec moi dans la nature ?
- Avec plaisir, oui ! Et puis ce cours d'eau... Ça a l'air beau, aussi !

Et c'est ainsi que les deux amants se séparèrent le temps d'une petite marche en direction de la forêt de Freya. En fait, ils n'étaient même pas réellement séparés puisque c'est les mains jointes qu'ils marchèrent dans cette direction, laissant le château et ses gardes indiscrets derrière eux. Hector souriait. La vie, sa vie prenait un tournant bien agréable d'un coup. La faim, le froid, la précarité, tout cela lui semblait très loin désormais et, même si rien n'avait été dit en ce sens, Freya ne le laisserait certainement pas repartir dans ces conditions...

Le jeune homme observa une mésange qui voltigeait joyeusement d'un arbre à l'autre. Ses petits sifflements accompagnaient à merveille l'humeur joyeuse de l'ex-bûcheron. Il en oublia presque ce qu'il avait demandé un peu plus tôt :

- Ah oui, au fait ! Tu devais m'dire ce que tu avais fait ces derniers temps !

Hector tourna son visage souriant vers Freya. Il s'écarta un peu pour la voir, la regarder dans sa longue robe qui dévoilait à peine le bout de ses petits pieds blancs qui marchaient, légers, dans l'herbe claire de sa douce région. Elle semblait si libre comme ça. Difficile de croire qu'elle était duchesse et qu'elle avait à sa charge la responsabilité de toute la région.

La tendresse s’échappait de mon corps, accompagné d’un plaisir brulant contre sa peau. C’était un moment que j’aurais aimé faire durer un peu plus. Il était contre un deuxième mais une femme non. On peut inviter une femme mais sera – t- il seulement regarder sans toucher ? On se sépara, je descendis de ses genoux. Cependant nos mains sont restées ensembles, nos doigts se croisant.
Le vent soufflait légèrement. Je me sentais plus libre sans le corset. C’était comme si une pression avait disparu contre mon ventre.
Marcher pieds nus dans cette herbe fraiche chatouillait un peu la peau, ainsi que la rafraichissait. Je serais tendrement la main. La promenade vers la forêt donnait l’impression d’avoir duré 5 minutes pourtant, il y a bien une demi-heure d’écouler. Il me demanda de lui raconter ce qu’il m’est arrivé. Je ne savais pas quoi lui dire, ou ce que je pouvais lui dire. Je réfléchissais.


- Je n’ai pas eu des mois aussi palpitant que toi, avec des rebondissements à tout va, et des soucis. Ces mois ont été mouvementé en partie mais aussi très calme.

Je me disais que je pouvais lui parler de ma recherche sur le meurtrier de mon mari, qui malgré tout ne cessait pas de prendre mon temps. Heureusement qu’Ezéchiel est là pour m’encourager à ne pas abandonner, ou à me réconforter quand une piste s’éteint, me laissant sans rien pour avancer. Je réussirais.

- J’ai continuais ma quête. Je suis à la recherche du meurtrier de mon Mari défunt. Je ne te l’ai jamais dit. Cependant, je suis devenue duchesse par mariage et un soir, on a retrouvé mon mari, le duc mort.

Je baissais les yeux alors qu’on arrivait à la lisière de la forêt. Je repensais à tous mes efforts, à son corps en charpie, à ce deuil qui dura 3 mois. Je n’abandonnerais pas.

- Si tu as des questions à ce sujet, je veux bien y répondre. Autrement, j’ai rencontré des gens. Et les préparatifs pour la fête du vin ont commencé.

J’esquissais un sourire.

- On est arrivé !

Je l’entrainais en trottinant dans la forêt, sans lâcher sa main. Les arbres étiraient leurs bras vers les cieux, alors que leurs prirent la couleur de l’automne tombant sur le sol. La nature se préparait à s’endormir pour l’hiver. Je m’arrêtais près d’un arbre, me retournant vers lui. Je le regardais dans les yeux, admirant les traits de son visage.

- Je suis contente que tu sois là avec moi !

Je lui caressai la joue doucement, effleurant cette barbe naissante.

Alors que les bruissements des jupons de Freya accompagnaient mélodieusement les chants des oiseaux, la jeune femme apprit à Hector qu'elle avait été mariée, que son mari avait été assassiné et qu'elle cherchait son meurtrier. Toutes ces informations chamboulèrent un peu l'ex-bûcheron. Non pas à cause de la mort du duc mais plus par le fait que Freya avait été mariée. Il ne le savait pas et ne l'aurait jamais soupçonné ! Trop surpris par cette déclaration, il ne trouva rien à dire sur ce sujet, qui d'ailleurs, le mettait un peu dans l'embarras. Heureusement, à l'approche de la forêt, la jeune femme évoqua des rencontres et les préparatifs de la fête du vin qui approchait. Elle avait apparemment eu des choses à faire sur ce sujet. Hector, encouragé par le beau sourire de Freya, commenta cette nouvelle !

- Une fête du vin ? Voilà quelque chose d'intéressant ! J'espère que j'y serai invité ! C'est vrai que j'ai vu beaucoup de vignes dans la région... Il doit y avoir du bon vin par ici, surtout avec le climat qui a l'air plutôt doux comparé à ... à d'autres !

Hector avait retrouvé son enthousiasme et c'est avec plaisir qu'il suivit une Freya sautillante, qui l'entrainait plus profondément dans la forêt. L'air doux et les couleurs de l'automne sur les feuilles d'arbres donnaient à l'endroit une chaleur bien appréciable. Freya s'arrêta près d'un grand arbre - sans doute centenaire - et regarda Hector. Elle l'admirait, en fait et lui en faisait tout autant ! On sentait quelque chose de fort entre eux. Il n'y avaient pas besoin de mots... Leurs regards, leurs sourires clamaient, sans conteste, l'amour qu'ils partageaient.

Freya s'approcha un peu plus d'Hector et lui caressa la joue.

- Je suis contente que tu sois là avec moi ! Dit-elle.
- C'est plutôt agréable, ouais ! répondit Hector d'un air faussement désinvolte.

Il posa ses mains sur les hanches de Freya. Elles étaient si fines. C'était drôle de voir cette robe en forme de "A", toute fine en haut, et toute large aux pieds... Hector rêvait d'en défaire toutes les couches une à une. Malheureusement, il n'avait aucune idée de comment on défaisait ce genre de robes ! Faisant un petit pas en avant, son pantalon alla s’enfoncer dans celle-ci et il pu tenir Freya, tout contre lui. Il inspira à fond l'air pur de la forêt, et ferma les yeux.

- On est bien ici !

Il se pencha alors doucement pour déposer un baiser dans le cou de son amante, et, subitement, sans trop savoir pourquoi - la situation, sûrement - une chanson lui revint en mémoire ! Il recula alors en prenant la main de Freya et se mit à danser avec elle en chantant cette jolie chanson qu'il avait entendu maintes fois, dans un bar de Port-aux-Mouettes :

La nuit
Quand revient la nuit
Tout seul je m'ennuie
Je pense à toi
Quand revient la nuit

La lune qui brille
Tu la vois aussi
Mais trop loin de moi
Je suis un soldat
Comme d'autres là-bas

J'attends le jour
Qui verra mon retour
Quand revient la nuit
Tout seul je m'ennuie
Ici le temps n'en finit pas

Il faisait - maladroitement mais avec amour - tourner Freya sur elle-même comme l'on faisait dans les fêtes de village. Était-ce ainsi que les duchesses dansaient ? Il ne le savait pas. Tout ce qu'il savait c'est que sa duchesse ne lui en voudrait pas ! Et c'est ainsi qu'ils dansèrent en tournant autour du grand arbre ... jusqu'au moment où un drôle d’évènement vint perturber ce beau moment : Hector mit le pied dans un trou et tomba sur le dos. Freya, qui tenait toujours la main du bûcheron, tomba contre lui.

- Houmpf ! Fit Hector le souffle légèrement coupé. Ça va ?

Comme elle allait bien, Hector en profita pour regarder le vilain trou qui avait provoqué leur chute et il vit qu'il était long et étroit : environ 2m de long pour seulement une quarantaine de centimètres de large... Le jeune homme pencha sa tête au dessus de ce trou et vit, qu'il était profond d'environ 30 centimètres et qu'il semblait abriter une épée, une longue épée salie par de la terre, des feuilles et des brindilles !

- T'as vu c't'épée ? Elle a l'air immense ! S'exclama-t-il.

Tendant la main vers le manche de celle-ci, il tenta de la sortir du trou mais c'était impossible. Elle semblait peser une tonne ! Peut-être était-elle coincée dans le trou ? Enfin, Hector n'essaya pas longtemps. En regardant Freya de nouveau, ses yeux se perdirent dans les profondeurs de son décolleté et son esprit oublia presque instantanément la grande épée qui gisait à coté de lui !

- Bien sûr que tu seras invité. Cela dure 3 jours.

Tout le monde était le bienvenu dans cette fête, ou le vin coule comme une douce cascade. Dès que la forêt nous entourait, il se colla à moi m’offrant un baiser dans le cou. Un petit frisson me parcourra de part en part.

Quelques secondes après ce baiser, il chanta. Cette chanson, je ne l’avais jamais entendu. Et j’avoue que je n’aurais jamais imaginé un jour l’entendre chanter. J’en fus agréablement surprise. Un sourire se dessina sur mes lèvres alors que je l’écoutais quand il prit ma main, et entama une danse. Je trouvais qu’il chantait bien pour un bucheron. Je me laissais faire avec plaisir. J’aime la danse. J’aime me sentir emporter par ces mélodies, virevoltant comme si je m’envolais.

J’ai appris à danser avec mon mari. Je n’étais pas douée. Combien de fois, j’ai dû lui marcher sur les pieds, mais il ne râlait pas. Il voulait que sa famille m’accepte, et ne puisse rien n’en redire de mes manières, et ou de mes capacités à être une bonne duchesse. Alors, il mettait du cœur à son ouvrage. C’était un bon professeur.

Je tournoyais entre les mains d’Hector. Ma robe se soulevait un peu sous les mouvements, comme si elle était emportée vers un lieu mystérieux. Je gardais mon sourire, le laissant guider, prendre les commandes de cette danse improvisée.

Alors que tout se passait bien, il trébucha m’embarquant dans la chute. Je tombais sur lui, comme un sac à patate version allégé. Heureusement que je suis légère. Donc j’ai atterri avec plus ou moins de douceur sur lui.

- Oui ça va, mais est-ce que ça va ?

D’un coup, il parla d’une épée. Depuis quand, il y a des épées qui poussent dans ma forêt ? Il a du mal voir. Il m’intriguait. Je fronçais les sourcils en le regardant, puis je me penchais un peu au-dessus du trou en question. Et je vis la garde d’une épée. Il y a une épée dans ma forêt ! Mais qu’est- ce qu’elle fout là ?

Hector tenta de la prendre mais il ne réussit pas. Cette épée était intrigante cependant avant d’essayer de l’enlever, je préférais comprendre, et m’assurer qu’il n’y a pas de piège. On ne sait jamais.

- Une épée, dans ma forêt… Je me demande bien d’où elle vient …


Mon regard se perdit dans celui d’Hector qui m’observa. Et pris d’une envie, je l’embrassais langoureusement, jouant avec sa langue comme si elles aussi dansaient. Je restais bien sur au-dessus de lui, profitant de sa présence. Mes mains passèrent sur son cou. Je me délectais de ses lèvres. Je voulais savoir d’où venait cette épée certes mais je préférais à ce moment – là, passer du temps avec lui avant qu’il parte à nouveau.

Alors que mon baiser prit fin doucement, et surtout avant que je recommence.

- J’aimerais que tu restes plus que quelques jours avec moi. Avouai- je. Je suis sûr que cela te plairait passer du temps avec moi, dans mon domaine.


Après cette pseudo- révélation, je me mis à califourchon au-dessus de son bassin, passant mes mains sur son torse, délicatement. Je sais qu’il ne sait pas de tout de moi, qu’il aura surement peur, même me fuira quand il saura la vérité… Et qui sait, et surtout selon sa réaction, je serais obligée le tuer. Je sais tout ça, cependant en cette journée, je ne voulais pas y penser. Alors simplement, je lui posait une question plus frivole.

- De quoi as-tu envie ?