Hector avait débarqué sur la cote sud-ouest de Terre. La plage était somme toute accueillante, bien plus que les rochers de Glace en tout cas. Malheureusement, Hector n'avait pas le temps de s'y attarder. Le soleil était au zénith et il n'avait ni argent, ni logement, ni même de quoi manger. Alors, tandis que son estomac commençait à faire des bruits étranges, il décida de longer la cote, espérant tomber sur un village où, peut-être, il pourrait trouver à manger. Il ne savait pas combien de jours de marche l'attendait avant de trouver la demeure de sa douce Freya mais il ne comptait pas s'arrêter longtemps dans une ville. Se savoir "pas trop loin" de chez elle ne l'encourageait qu'à presser le pas et la rejoindre au plus vite. Où il dormirait ? Comment il mangerait ? Toutes ces questions se règleraient au jour le jour !

C'est ainsi qu'il rejoignit une route. Elle était assez large et longeait la cote. C'était, a priori, celle qu'il devait emprunter. Alors il s'y engagea. Il marcha longtemps. D'abord vite, puis, la fatigue "aidant", plus lentement. Il avait faim mais aucun village ne semblait vouloir venir à lui. L'après-midi passa ainsi, fatigante et ennuyeuse. Le chemin s'était éloigné de la cote et la mer n'était plus visible qu'au loin sur la droite d'Hector. Le soleil avait entamé sa descente. Il marchait encore et toujours, son estomac criait famine. Mais, rien, toujours rien. Bientôt ce fût une forêt qui remplaça les hautes herbes des collines. Hector s'y engouffra sans crainte mais sans plaisir. Il était trop affamé pour s'intéresser, comme il le faisait à Drayame, aux arbres à leurs feuilles, aux champignons, etc. Il marchait. Comme un zombie. Il marchait tout droit, avec l'espoir de tomber bientôt sur un village, un village avec un marché, un marché avec des paysans, des paysans aimables qui lui donneraient à manger... Ah la la, c'était beau de rêver... Mais ça ne nourrissait pas !

Hector fût sorti de ses songes par des glapissements. Le jeune homme n'était malheureusement pas un bon chasseur mais son état était tel qu'il se dit qu'attraper l'auteur de ces bruits était sûrement le seul moyen de manger quelque chose. Aussi, il sortit du chemin, attrapa une branche d'arbre qui trainait par terre pour s'en faire un bâton et s'enfonça dans la forêt, vers les cris de l'animal qui, par chance, continuaient de glapir. En fait, il semblait même se diriger vers la route.

Quelle aubaine, pensa Hector en se cachant derrière un grand arbre.

C'est là qu'il entendit un autre bruit. Des sabots. Regardant en direction du chemin, il vit en effet, au loin, deux cavaliers... Des gardes peut-être. Mieux valait rester prudent. Hector décida de rester discrètement par ici. D'attendre de voir qui étaient ces cavaliers. Son "repas" sur pattes pouvait attendre une minute de plus et puis, peut-être allait-il continuer son chemin vers eux et il aurait peut-être une opportunité de l'attaquer après le passage des cavaliers... ou bien eux-même se chargeraient de l’occire et, avec un peu de chance, il pourrait en récupérer la dépouille et la manger !

Quelques jours s'étaient écoulés après sa rencontre avec Trataïr Erubon, loup-garou de son état, et le fait qu'Alys avait en partie retrouvé ses cheveux bleus. Seules ses pointes restaient rousses, mais au fond, elle s'en fichait. Heylë était tout aussi heureux qu'elle de la voir retrouver ses cheveux d'autrefois, tout allait bien.

Voyl, le compagnon d'Alys, étant assez occupé, elle décida de le laisser à ses occupations et entraîna son compagnon à quatre pattes se promener pas loin de la côte sud-ouest du pays de Terre. Ils n'avaient pas encore visité cet endroit, autant en profiter.

Ils marchèrent donc tranquillement et finirent par longer la côte ; ils marchaient depuis quelques heures maintenant, et Heylë commençait à ressentir les effets de la faim. Il se mit donc à renifler l'air à la recherche de jolies perdrix à se mettre sous la dent, quand soudain, il se mit à glapir puis à gronder, attirant l'attention de son amie :

Hé bien Heylë, depuis quand glapis-tu quand tu chasses ?

Depuis que je sens le danger, pardi ! Ça sent l'humain à plein nez et je doute qu'il soit amical, celui-là...

Je serais toi, je m'en occuperai plus tard. Il y a des chevaux qui s'approchent... Deux je dirais, montés tous deux...

Quelques secondes plus tard, en effet, deux cavaliers vinrent à leur rencontre ; l'un d'eux, un rouquin, s'adressa à Alys :

Pardonnez-nous de vous déranger, dame Elfe, mais nous sommes à la recherche d'un homme... Cheveux noirs, assez costaud, typé bûcheron, l'auriez-vous vu par hasard ?

Désolée, messire cavalier, mais ni moi ni mon Familier n'avons croisé votre homme. Allez tenter votre chance au prochain village, tout droit devant vous, peut-être est-il passé par là.

Merci, dame Elfe. Soyez prudents, vous et votre Familier, le coin n'est jamais tranquille la nuit.

Il la salua et il talonna son cheval qui partit au galop, suivi de son camarade ; le duo reprit sa route, et s'arrêta dans une clairière. Heylë alla chasser pendant qu'Alys préparait le camp, restant aux aguets malgré tout. La méfiance d'Heylë l'avait atteinte, elle aussi...

Après avoir passé une après-midi sans voir personne, Hector trouva la forêt bien peuplée d'un seul coup ! Il y avait deux gardes, une elfe son ... renard... avec lequel elle semblait pouvoir communiquer. Il fallait croire qu'Hector avait su rester discret, car aucun d'entre eux ne semblait l'avoir aperçu. Bien caché derrière un grand arbre, il avait pu voir l'elfe et son renard approcher de la route et parler avec les gardes à cheval. Ce qu'ils s'étaient dit, Hector n'avait pu l'entendre. Il n'avait entendu que la fin du dialogue :

"Soyez prudents, vous et votre Familier, le coin n'est jamais tranquille la nuit."

Puis les cavaliers reprirent leur chemin, laissant l'elfe seule avec son renard. Hector fût déjà soulagé de ne pas avoir eu affaire aux hommes en armes. Mais restait le problème du repas. Le renard ne semblait plus une proie facile : l'elfe qui l'accompagnait était armée. Mais le coté positif de la chose était que l'elfe, avec un peu de chance, serait sympathique et aurait peut-être un peu de pain elfique ou d'autres choses comestibles à se mettre sous la dent ! Alors que le renard partait chasser, l'elfe semblait s'affairer à préparer un camp.

Hector en profita pour poser son bâton, s'écarter de l'arbre et s'adresser à l'elfe.

- Bonjour dame elfe, enfin bonsoir ! Je ... excuse moi de te déranger mais je ... j'ai quelques soucis...

Il était légèrement gêné de devoir quémander à manger. Il n'avait jamais été mendiant alors...

- Enfin ça va bien, juste que je suis un peu perdu, là, je sais pas si tu connais une ville pas trop loin d'ici, il faut que j'mange et que j'me repose, j'suis un peu fati...

Et là il se prit les pieds dans une racine d'arbre et trébucha. Il failli tomber mais se rattrapa de justesse. Il était à présent à quelques mètres de la jeune elfe. Il put mieux distinguer son visage fin et harmonieux et ses longs cheveux... bleus ! Légèrement charmé par la demoiselle, il lui tendit la main.

- J'm'appelle Sylvio Mariachi, au fait ! Comment ça va ?

Alys venait enfin d'allumer le feu avec l'herbe sèche qu'elle avait pu trouver par-ci par-là ; Heylë s'était sûrement enfoncé dans la forêt à la recherche de perdrix bien dodues qu'il pourrait manger tranquillement...

Quelques secondes après que le feu se soit allumé, un homme correspondant à la description du cavalier sortit de derrière un arbre et s'adressa à Alys :

Bonjour dame elfe, enfin bonsoir ! Je ... excuse moi de te déranger mais je ... j'ai quelques soucis...

Alys lui adressa un sourire pour l'encourager à continuer, ce qu'il fit après quelques instants d'hésitation :

Enfin ça va bien, juste que je suis un peu perdu, là, je sais pas si tu connais une ville pas trop loin d'ici, il faut que j'mange et que j'me repose, j'suis un peu fati...

L'Elfe grimaça lorsqu'elle le vit trébucher, le pied pris dans une racine ; heureusement, il se rattrapa de justesse et Alys put le voir de plus près ; certes, il avait l'allure d'un bûcheron, mais dans le fond, il n'avait pas l'air méchant... Il lui tendit la main et déclara :

J'm'appelle Sylvio Mariachi, au fait ! Comment ça va ?

Alys lui sourit et l'invita à s'asseoir :

Enchantée, messire Mariachi. Je m'appelle Alys, et la ville la plus proche doit bien se trouver à quelques heures de marche d'ici... Reste avec nous ce soir, mon Familier va revenir avec de quoi vous nourrir tous les deux j'espère.

En effet, Heylë revint quelques instants plus tard, deux perdrix dans la gueule. Il les laissa tomber auprès du feu avant de jauger Mariachi du regard et de marmonner :

C'est toi que j'ai senti tout à l'heure... T'es qui toi ? Un ennemi, un ami, ni l'un ni l'autre ?

Il sentit le regard que lui lançait Alys et lui répliqua :

Bah quoi ? J'ai quand même le droit de lui poser des questions quand même ! Surtout quand j'ai pas confiance !

Heylë, sois gentil avec Mariachi et laisse-lui une de tes perdrix.

Le renard grommela et poussa de la patte l'une des perdrix en lançant un regard sans équivoque. L'humain avait intérêt à faire attention...

L'elfe alluma le feu. La luminosité fut bien meilleur. Hector pu voir la jolie blancheur de sa robe. En fait c'était toute la scène qui prenait des couleurs fantastiques. L'ombre de la forêt. Le soleil couchant et sa lumière rasante. Le feu qui éclairait de sa lumière mouvante un Hector amaigri et une elfe à la peau parfaite.

-Enchantée, messire Mariachi. Je m'appelle Alys, et la ville la plus proche doit bien se trouver à quelques heures de marche d'ici... Reste avec nous ce soir, mon Familier va revenir avec de quoi vous nourrir tous les deux j'espère.

Elle parlait d'une voix douce et enchanteresse. Hector en oublia totalement sa fatigue et sa faim. Cette voix ne le guérit pas de ces maux ; "simplement" elle l'hypnotisait ! Et il n'était pas au bout de ses surprises, bientôt, le renard de la demoiselle revint. Il avait des perdrix en bouche mais, surtout, il parlait ! Il s'adressa à Hector comme tout un chacun. Il lui demanda qui il était, s'il était ami ou ennemi...

Hector s'assit alors près du feu en souriant. On était bien ici. La douce chaleur des flammes, l'elfe et son renard. Il planait comme un parfum de quiétude.

- Je suis un ami, petit renard. Il y a cinq minutes je voulais t’assommer avec un bâton, mais maintenant je suis ton ami.

Et il tendit une main vers lui pour le caresser. Ce geste non-réfléchi était tout ce qu'il avait à donner en gage de sa bonne foi. Après un petit dialogue avec l'elfe, le renard poussa de la patte une perdrix en direction d'Hector.

- Merci Heylë, merci Alys, vous êtes gentils.

Puis il s'allongea sur le dos, cherchant à distinguer quelques étoiles derrière les feuilles des arbres mais sans grand succès et aussitôt, sans le vouloir, il ferma les yeux. Etait-il endormi, évanoui ? Ses cheveux longs, sa barbe d’ermite, sa chemise blanche jaunie par la crasse, son pantalon déchiré, ses bottes trouées, son sac à moitié ouvert dont on pouvait apercevoir trois feuilles de papier qui dépassaient, tout ce qu'il possédait était là, prêt à s'envoler au vent...

Bientôt il vit des formes se dessiner devant lui, il vit Freya et la neige. Un vent tourbillonnant l'emportait au dessus de Drayame, elle et sa tunique noire déchirée au flanc. Hector tendait une main vers le ciel mais jamais elle ne redescendait. Comme une poupée elle tournoyait, toujours plus petite, toujours plus lointaine, jusqu'à disparaître totalement dans un ciel sans étoile...

Heylë ne fut pas convaincu de la réponse de Mariachi :

Je suis un ami, petit renard. Il y a cinq minutes je voulais t’assommer avec un bâton, mais maintenant je suis ton ami.

Et il tendit la main pour caresser le renard, qui se laissa faire malgré tout. Mais une caresse ne suffirait pas à se racheter une conduite, non mais oh !

Après qu'il lui ait poussé une perdrix pour qu'il la mange, Heylë haussa un sourcil lorsque Mariachi déclara :

Merci Heylë, merci Alys, vous êtes gentils.

Puis il s'allongea sur le dos et s'endormit, laissant le renard suffoqué. Il faisait l'effort de lui donner une perdrix, et ce Mariachi préférait dormir ?! C'était vraiment insultant là !!

Alys prit la perdrix et la prépara en lançant à Heylë :

Respire Heylë, t'es tout rouge.

Mais j'ai de quoi être tout rouge !! Ce gus ne mange même pas la perdrix que je lui donne, c'est un manque de respect total !!

Mais t'as fini oui ? Tu vas le réveiller !

Tant mieux s'il se réveille ! D'ailleurs je m'en vais manger MA perdrix dans mon coin, na !

Il prit la perdrix qui restait près de lui dans sa gueule et s'éloigna, donnant au passage un coup de patte sur le visage de Mariachi et en lui envoyant un peu de terre. L'Elfe secoua la tête et finit de faire cuire la perdrix avant de réveiller doucement l'homme :

C'est prêt, il est temps de manger.

Évidemment, elle était loin de se douter que quelque chose de mauvais allait se passer...

Tandis que l'on se chamaillait autour de lui, Hector dormait toujours paisiblement. Sa Freya envolée, il regarda autour de lui : un ours aux yeux couleur sang s'approchait de lui. Hector mit sa hache en travers de son corps, l'attendant de pied ferme. Mais, lorsque l'ours lui décocha un coup de patte, le jeune homme se rendit compte que ses bras étaient comme paralysés. Il ne put éviter le coup et se retrouva allongé sur le dos. L'ours avança au ralenti jusqu'à lui. Il se pencha alors au dessus de lui avec un sourire carnassier et dit :

"Il est temps de manger"

Hector cria alors :

Non, laisse moi tranquille !

...Et se réveilla par la même occasion. A la place de l'ours malfaisant se tenait la belle elfe au visage angélique. Hector se remettait à peine de la panique provoquée par son cauchemar.

- Je ... je, je croyais que... enfin ... un ours était là ! Il ... il m'a mis un coup d'patte et ... et j'me suis r'trouvé... hum... enfin... C'était qu'un rêve !

Il sourit et rougit légèrement. Il allait passer pour un poltron s'il continuait avec son air affolé ! Tentant de se calmer, il considéra la situation et vit que le renard était parti et que les perdrix étaient cuites.

- Mmmh, ça sent bon. Désolé de m'être endormi, j'devais être trop fatigué ou quoi...

Puis il prit la perdrix qu'Alys avait fait cuire pour lui et la gouta.

- Délicieux, merci... Merci Alys. J'espère que j't'embête pas trop, hein. J'débarque là, comme ça, avec rien à offrir, juste une bouche à nourrir ! - il grignota un bout de perdrix avant d'ajouter - Vous faites quoi d'beau dans la région, toi et ton renard ?

Elle recula doucement lorsque Mariachi se mit à crier dans son sommeil :

Non, laisse moi tranquille !

Et il se réveilla aussitôt ; Alys sentit qu'il venait de faire un cauchemar, et il se justifia :

Je ... je, je croyais que... enfin ... un ours était là ! Il ... il m'a mis un coup d'patte et ... et j'me suis r'trouvé... hum... enfin... C'était qu'un rêve !

Elle répondit d'un simple sourire pendant qu'il tentait de se calmer ; un cauchemar pouvait vous transformer aisément, elle-même pouvait le comprendre. Il reprit :

Mmmh, ça sent bon. Désolé de m'être endormi, j'devais être trop fatigué ou quoi...

Puis il prit la perdrix qu'Alys avait fait cuire et croqua dedans avant de reprendre :

Délicieux, merci... Merci Alys. J'espère que j't'embête pas trop, hein. J'débarque là, comme ça, avec rien à offrir, juste une bouche à nourrir ! Vous faites quoi d'beau dans la région, toi et ton renard ?

L'Elfe aux cheveux bleus à la pointe rousse le laissa manger tranquillement avant de répondre :

Rien de spécial, nous nous promenons dans la région... Avant de nous poser définitivement, je pense. Nous avons connu trop d'aventures, il est temps de faire une pause.

Et toi, qu'est-ce que tu fais là ?

Heylë revint à ce moment-là, snobant royalement Mariachi, et alla s'allonger près d'Alys, lançant un regard inquisiteur de temps en temps à l'homme avant de reprendre sa digestion tranquillement. Il n'avait décidément pas confiance en Mariachi, mais il ne pouvait pas expliquer vraiment pourquoi. Sa méfiance n'était jamais totalement endormie, depuis le fâcheux incident dans les Montagnes avec Vanitas, mais il fallait le reconnaître, Heylë commençait à devenir sérieusement paranoïaque, trop occupé à craindre pour sa vie et celle de son amie. Mais avait-il une bonne raison de se méfier de Mariachi ?

La belle elfe n'en voulait pas à Schwerbess. Elle était compréhensive... contrairement à son renard qui, lui, le regardait d'un air mauvais. Mais, Hector n'y prêta guère attention, préférant continuer l'agréable conversation avec la fille aux oreilles pointues.

- Trop d'aventures ? Aaah aaaaaaaah, intéressant ! Bon, demain, quand j'serais moins fatigué, faudra qu'tu m'en racontes une ! J'adore les histoires d'aventures ! Là j'risque de m'endormir encore ! Ah ah ah !

Mais tandis qu'il riait de bon cœur, il n'entendit pas dans les fourrés voisins, qu'un être dangereux approchait. Appâté par la doux fumet des perdrix, il s'était glissé entre les arbres de cette forêt qu'il connaissait bien et était arrivé à quelques mètres du feu, bien caché derrière un grand chêne, pour examiner la situation. Le gnoll - puisque c'était un gnoll dont il s'agissait - vit un homme maigre et visiblement fatigué, une elfe seulement armée d'un arc et un petit renard inoffensif. Les tuer serait un jeu d'enfant ! La seule question qui l'intéressait vraiment était : Lequel mangerait-il en premier ?

Il détacha rapidement l'épée légèrement rouillée de sa ceinture et décida de commencer par tuer l'elfe ! Elle était la seule personne armée, alors, s'il pouvait éviter de se prendre quelques flèches dans le dos...

- GRAAAAAAAAAAAAAOUH ! Hurla-t-il en courant en direction de l'elfe.

Hector fût complètement pris au dépourvu par cette attaque éclair ! Surpris et un peu affolé par le cri de l'homme-bête, il trébucha en se levant. Voyant que le vilain semblait vouloir s'en prendre à Alys, Hector se dirigea vers l'arbre où il avait laissé, un peu plus tôt, son bâton. S'attaquer à main nu à un gnoll armé d'une épée lui paraissait bien trop risqué !

Alys nota que Mariachi préféra ne pas prêter attention au regard noir que lui lançait Heylë, se contentant de répondre :

Trop d'aventures ? Aaah aaaaaaaah, intéressant ! Bon, demain, quand j'serais moins fatigué, faudra qu'tu m'en racontes une ! J'adore les histoires d'aventures ! Là j'risque de m'endormir encore ! Ah ah ah !

Mais trop occupé à rire, il ne se rendit pas compte du danger qui se trouvait derrière lui. Alys eut le temps de dégainer son arc et ses flèches et Heylë de se relever pour gronder avant qu'un gnoll ne sorte de derrière les fourrés en hurlant et fonçant droit sur l'Elfe :

GRAAAAAAAAAAAAAOUH !

Alys roula sur le côté et décocha quelques flèches au gnoll, qui, par miracle sûrement, s'en était douté et les avait esquivées, fonçant à nouveau vers elle. Heylë détourna quelques instants son attention en lui mordant le mollet, mais cela n'eut pas vraiment l'effet escompté ; le gnoll fit bouger sa jambe de façon à envoyer le renard valser contre un arbre, l'assommant sur le coup. Mais son amie aux oreilles pointues avait réussi à grimper jusqu'au cou du gnoll pendant l'attaque du renard, et commençait à le piquer avec ses flèches. Le piquer seulement, il avait une sorte de peau très épaisse qui empêchait la pénétration des flèches...

Le gnoll, exaspéré, attrapa Alys par la taille et l'envoya valser à son tour contre un rocher, l'assommant proprement. Et où était Mariachi ?!

Hector retrouva assez rapidement son bâton et, heureusement, Alys ne croulait pas - du moins pour l'instant - sous les coups du gnoll ! L'ex-bûcheron revint alors vers le théâtre de la bataille et, en passant devant le feu, eut l'idée d'allumer le bout de son bâton ! Sait-on jamais ? Peut-être cela infligerait plus de dégâts à l'homme-bête qui les attaquait !

Et, tout en faisant flamber le bout de son arme, il regarda où en était son équipière. Elle avait sauté dans le dos du gnoll qui avait, semble-t-il envoyé le renard valser contre un arbre. Malheureusement, Alys connu bientôt un sort équivalent : elle fût projetée contre un rocher et ne bougeait plus ! Hector hésita un instant : Était-elle morte ? Devait-il fuir ? Ou bien était-elle simplement assommée et alors, il devrait tour faire pour tenter de la sauver. Mais, ce qui décida Hector a passer à l'attaque fût la vision de sa sacoche qui trainait là, à coté du feu. Elle contenait ce qu'il avait de plus précieux (à part sa vie) : les dessins de Freya et le petit mot qu'elle lui avait laissé avec son adresse et le chemin pour se rendre chez elle. Hector ne pouvait l'abandonner là !

Aussi, prenant son courage à deux mains, il courut vers la bête et tenta de la frapper au visage avec son bâton enflammé. Malheureusement, Hector était dans un état de fatigue tel qu'il chuta lamentablement aux pieds du gnoll. Par chance il avait pu garder son bâton à la main mais, une fois encore, la vie d'Hector ne semblait tenir qu'à un fil... Restait à savoir si, une fois encore, sa bonne étoile l'écarterait du chemin du Nayris !

Hector, allongé sur le dos, leva la flamme de son bâton en direction du gnoll. Celui-ci rit d'un rire rauque. L'homme pensait-il lui faire peur avec son allumette ? Hector se mit à hurler de toutes ses forces :

Au secoooooooooouuuuuuuuuuuuuurs !!!

Si quelqu'un pouvait venir les aider, il serait le bienvenue ! Sinon, peut-être que son cri réveillerait l'elfe ou son renard, qui sait ? Ce qui était sûr c'est que le gnoll ne sembla pas apprécier ce cri ! Levant son épée au dessus de sa tête, il fronça les sourcils et abattit son arme en direction de la bouche d'Hector qui parvint de justesse à rouler sur le coté pour éviter l'épée qui ne fit que lui effleurer le visage. Se relevant d'un bond - dieu seul sait avec quelle énergie, il en profita pour tenter de frapper le gnoll à la hanche d'un grand coup de bâton latéral. Malheureusement, le gnoll évita sans problème le bâton enflammé qui, emporté dans son élan, glissa des mains du bûcheron et fût projeté à une bonne vingtaine de mètres de là. Le gnoll, abasourdi par tant de maladresse se mit à rire d'un rire gras et caverneux. Une sorte de fou rire maléfique qui permit à Hector de courir en direction d'Alys...

Réveille-toi Alys ! Allez debout ! Il faut partir ! Dit-il naïvement d'un air affolé.

Pendant ce temps le gnoll se calma et se dirigea vers l'homme et l'elfe tranquillement. Il n'aurait aucun souci pour les rattraper s'ils tentaient de fuir alors rien ne servait de courir...

Alys ne resta pas inconsciente longtemps ; elle émergea lorsqu'elle entendit la voix de Mariachi l'appeler quelques instants après son choc :

Réveille-toi Alys ! Allez debout ! Il faut partir !

Elle ouvrit les yeux, et attendit que sa vue ne soit plus troublée pour réagir ; le gnoll avançait vers eux, sûrement, et il n'aurait aucun mal à les rattraper si jamais ils s'enfuyaient. Alors tenter le coup pour le coup.

Alys encocha deux flèches et prit le temps de viser les yeux, seule partie véritablement vulnérable du gnoll, et fit mouche du premier coup cette fois. Le gnoll poussa un grand cri de douleur et de colère, mais aveuglé, il ne pouvait les retrouver qu'à l'odeur. Mais ça, c'était une autre histoire.

L'Elfe se releva et courut jusqu'au bâton enflammé qui traînait dans le coin, avant de bondir sur le gnoll, qui continuait de crier, et d'enfoncer la torche dans son gosier. Et comme prévu, le gnoll, brûlé, finit par rendre son âme à Nayris après quelques soubresauts.

Elle se précipita ensuite vers Heylë, toujours inconscient, et l'ausculta avant de s'occuper de lui :

Il a une petite commotion cérébrale, un peu de repos et il n'y paraîtra plus... Merci, Mariachi. Retournons au campement, qu'on se remette de nos émotions.

Elle souleva son Familier et le blottit contre elle avant de le poser près du feu, le couvant du regard et le caressant doucement, sans montrer qu'elle était un peu inquiète. Elle aimait son Familier, malgré son caractère, et elle ne serait rassurée que lorsqu'Heylë aurait repris conscience et l'aurait reconnue.

Hector vit la jolie elfe reprendre rapidement connaissance. Elle ne semblait pas marquée par ce qui venait de lui arriver. Elle prit rapidement deux flèches qu'elle plaça sur son arc et tira dans la foulée. Les deux flèches, par je ne sais quel incroyable sort partirent se loger directement dans les deux yeux du gnoll !

- Ok wow ! Fit Hector abasourdi.

Puis, comme cela ne suffisait pas, Alys courut prendre le bâton enflammé et sauta sur le gnoll pour le lui enfoncer dans la bouche ! L'homme-bête s'effondra et mourut brûlé, dans une odeur nauséabonde quelques instant plus tard.

- J'aurais pas cru qu'tu t'battais comme ça ! Commenta Hector, impressionné.

Mais, la jeune elfe n'en avait toujours pas fini ! Elle alla ensuite rejoindre son petit renard.

- Il a une petite commotion cérébrale, un peu de repos et il n'y paraîtra plus... Merci, Mariachi. Retournons au campement, qu'on se remette de nos émotions.
- D'accord, répondit-il en bon soldat.

De retour près du feu, et tandis qu'Alys pouponnait son animal, Hector prit la parole.

- C'est plutôt à moi de te remercier. Tu m'as sauvé la vie ! J'aurais pas pu faire c'que t'as fait avec ce putain d'gnoll ! Ça fait longtemps qu'tu tires à l'arc ?

Puis, la fatigue tomba de nouveau sur Hector qui bailla à s'en décrocher la mâchoire.

- Désolé de t'demander ça mais, par hasard, t'aurais pas une p'tite couverture ou quelque chose à m'passer ? J'ai juste ces habits ...

Et il s'allongea prêt du feu en regardant Alys caresser sa peluche. Cette vision apaisante le calma instantanément. Il ne tarda pas à s'endormir comme un bienheureux. Il ne s'inquiéta ni du feu qui pourrait s'éteindre, ni des autres prédateurs qui pourraient s'attaquer à eux. Il était bien dans ce petit bois, à coté d'un bon feu. Et puis, qu'y a t-il à craindre lorsqu'on est protégé par l'elfe Alys ? Rien, n'est-ce pas !?

Revenus près du feu, Alys s'occupa tendrement de son renard, qui bougeait instinctivement les oreilles pour montrer qu'il était toujours là, même inconscient. Mariachi déclara :

C'est plutôt à moi de te remercier. Tu m'as sauvé la vie ! J'aurais pas pu faire c'que t'as fait avec ce putain d'gnoll ! Ça fait longtemps qu'tu tires à l'arc ?

L'Elfe aux cheveux bleus répondit avec un sourire :

Les Elfes ont ça dans le sang, tu sais. Mais il est vrai que j'ai appris très jeune, comme si je savais tirer à l'arc depuis toujours.

Elle le vit bâiller et son sourire s'intensifia lorsque, un peu gêné, il lui demanda :

Désolé de t'demander ça mais, par hasard, t'aurais pas une p'tite couverture ou quelque chose à m'passer ? J'ai juste ces habits ...

L'Elfe lui tendit une couverture et le vit sombrer rapidement dans les bras de Morphée, pendant qu'elle même continuait de s'occuper d'Heylë. Celui-ci finit par émerger doucement, lécha la main d'Alys avant de marmonner :

Ouille... Fait mal les gnolls... Tu n'as rien ?

Non, ne t'inquiète pas, reste tranquille.

Et... Mariachi ?

Il a fait de son mieux pour m'aider quand tu as été mis hors course. Maintenant repose-toi, ta commotion est certes en train de passer mais tout de même.

Ouais, t'as raison... Fais gaffe à nous trois.

Puis il se rendormit tranquillement, laissant Alys veiller jusqu'à l'aube. Et rien de plus ne se produisit à ce moment-là.

Et Hector dormit d'un sommeil bien calme ! Aucun monstre pour l'effrayer, aucune sirène pour le séduire, juste une nuit sans rêve, noire et reposante. Au petit matin, lorsque le soleil se leva, il ouvrit un œil puis l'autre... Alys était là, assise à coté de lui. Son regard accusait une certaine fatigue.

- Mais ?! Mais t'as dormi quand même ?! Interrogea Hector.

Hector était gêné d'avoir dormi si tranquillement. Il aurait pu monter la garde, lui aussi...

- Désolé de pas t'avoir relayé... J'crois qu'j'étais trop crevé pour ça...

Il regarda alors l'elfe et son renard. L'animal semblait aller mieux et le "couple" qu'ils formaient avaient l'air proche, très proche. Hector se sentit de trop.

- Bon, j'vais pas vous embêter plus longtemps, j'ai de la route à faire, moi !

Il avait dit cela avec bonne humeur, même s'il savait que la route risquait de ne pas être de tout repos mais il voulait paraitre heureux. Il ne voulait pas être un boulet pour Alys qui c'était déjà bien occupée de lui ! Et donc, sur ces mots, il se leva et mit autour de son épaule la besace qui lui avait servi d'oreiller. Il avait un air décidé. Il plia la couverture d'Alys et la lui tendit.

- Merci encore pour tout, mes amis, bonne route à vous !

Mais lorsqu'il regarda en direction de la route, un épisode de la veille lui revint en mémoire.

- Oh, juste un dernier truc, ils racontaient quoi, les gardes, hier soir ?

On ne sait jamais...

La nuit se passa sans incident, Alys veillant sur le sommeil de son renard et de Mariachi. Lorsque le soleil se leva, Mariachi fut le premier à se réveiller, et voyant une Alys dont la veille avait marqué le visage, s'exclama :

Mais ?! Mais t'as dormi quand même ?! Désolé de pas t'avoir relayé... J'crois qu'j'étais trop crevé pour ça...

L'Elfe leva la main avec un sourire :

C'est bon, ne t'inquiète pas, je dormirai en rentrant chez moi.

Heylë se réveilla à ce moment-là et lécha la main d'Alys pour lui rappeler sa présence ; toute heureuse, l'Elfe aux cheveux bleus caressa tendrement son canidé, prenant soin de ne pas passer sur sa tête au cas où il aurait encore mal. Voilà un poids en moins pour l'esprit d'Alys, Heylë s'en était sorti.

Mariachi finit par déclarer qu'il allait reprendre la route, le chemin jusqu'à sa destination finale était encore long. Il replia la couverture qu'Alys lui avait prêtée et la lui rendit :

Merci encore pour tout, mes amis, bonne route à vous !

Mais, au moment où il allait commencer à partir, il demanda :

Oh, juste un dernier truc, ils racontaient quoi, les gardes, hier soir ?

Heylë et Alys levèrent un sourcil interrogateur, mais ce fut le renard qui répondit :

Bah... Ils cherchaient un type taillé comme un bûcheron, un peu comme toi. T'as fait quelque chose de répréhensible ?

La question du renard tourmenta Hector. "Un bûcheron" ! S'il n'était plus vraiment bûcheron, il l'avait été ! Et, surtout, c'était le métier qu'il exerçait lorsqu'il avait eu affaire avec le vilain démon, le suppôt d'Aile Ténébreuse qu'il avait combattu. L'expression de son visage ne put rester impassible face à cette question ... et il se doutait bien que ses interlocuteurs le remarquerait. Aussi, il hésita à répondre... Mais, après quelques secondes de réflexion, il eut une idée :

- Et bien... euh... j'ai eu le malheur de rencontrer un démon d'Aile Ténébreuse un soir de cuite et... j'avais crié un peu trop fort que Zelphos était un... n'était pas un bon Dieu. Et du coup j'ai été jeté en prison pour ça. Mais là j'en suis sorti, j'ai payé ma dette. Donc, non, j'ai plus rien à m'reprocher...

Les elfes ne pouvaient vénérer Zelphos, c'était impossible ! Alors sûrement qu'Alys serait compréhensive... et comprendrait le tourment d'Hector.

- ... mais j'évite quand même de trop rencontrer l'administration de l'archi-démon. On sait jamais...

Hector fit une petite mou interrogative en déplaçant son regard du renard à sa maîtresse, tentant de voir dans leurs yeux ce qu'ils pensaient de son explication. Il ne tarderait pas à partir, mais il voulait s'assurer que ces deux sauveurs n'allaient pas finalement le trahir !

Et bien... euh... j'ai eu le malheur de rencontrer un démon d'Aile Ténébreuse un soir de cuite et... j'avais crié un peu trop fort que Zelphos était un... n'était pas un bon Dieu. Et du coup j'ai été jeté en prison pour ça. Mais là j'en suis sorti, j'ai payé ma dette. Donc, non, j'ai plus rien à m'reprocher... ... mais j'évite quand même de trop rencontrer l'administration de l'archi-démon. On sait jamais...

Le regard que lança Heylë à Alys fut un regard amusé : tout ça pour ça... Hé bé, l'Empire était tombé bien bas, pour s'en prendre à quelqu'un qui ne partageait pas ses convictions. Alys secoua la tête et, souriant tout en câlinant Heylë, répondit à Mariachi :

Au moins, cela confirme notre point de vue sur l'Empire. Ils sont loin d'être aussi intelligents qu'ils ne le laissent voir... En tout cas, sois assuré que nous ne t'avons pas vu, ou alors si, mais tu es parti vers l'Océan... En espérant que ce ne soit pas ta direction.

Elle lui fit un clin d’œil qui voulait tout dire : non, elle n'irait pas le livrer aux autorités, et Heylë non plus. La seule autorité qu'elle reconnaissait, éventuellement, c'était celle de son compagnon, Voyl Vanguard, et celle d'Ashae Alokin, sa supérieure au sein de la guilde de la Néo-Voëlkara. Ceux-là, et personne d'autre, étaient ses supérieurs et il en serait ainsi jusqu'au bout.

Elle se releva et serra la main de Mariachi :

Va, que ta route soit bonne. Reste bien sur les chemins et si tu es perdu, la mousse sur les arbres t'indiquera le nord. Et surtout, sois prudent. Il n'est pas dit que l'Empire ne renonce pas à te mettre la main dessus.

L'elfe était effectivement de son coté... et même le renard semblait apaisé par le récit d'Hector ! Ils comprirent pourquoi Hector était sur ses gardes et lui promirent de rester discret sur son compte. Hector sourit à leur réponse et c'est ainsi qu'il quitta Alys et Heylë, content d'avoir pu croiser leur chemin. Grâce à eux il avait pu manger à sa faim, dormir paisiblement et, accessoirement, échapper aux griffes d'un vilain monstre de la forêt ! Il serra donc chaleureusement la douce main que la jeune femme lui tendit en concluant :

- Merci beaucoup Alys, et merci à toi aussi, Heylë. Vous avez été bien gentils avec moi et j'espère qu'un jour, je recroiserai votre route et que je pourrais vous aider à mon tour !

Et puis, sans plus attendre, le voyageur solitaire descendit vers la route et prit le chemin de l'est. L'air était frais ce matin et le ciel gris n'augurait de rien de bon. Mais, malgré cela, Hector était de bonne humeur. Il avait le sentiment que cette rencontre lui porterait chance et qu'il ne tarderait pas à trouver l'élue de son cœur !

Une heure plus tard, alors que quelques gouttes de pluie commençaient à tomber, il arriva dans un petit village où un tavernier l'accueilli chaleureusement. Hector lui raconta son histoire et l'homme accepta de l'héberger une nuit, moyennant qu'il travaille pour lui ce soir là. Hector accepta. Et cette journée, même s'il ne progressa guère dans son périple lui permit de se reposer un peu ... et même de gagner quelques piécettes ! Cet argent lui serait certainement bien utile pour le reste de son voyage ! En outre, l'homme lui proposa de lui couper cheveux et barbes pour continuer son voyage incognito. Trouvant que c'était une bonne idée, Hector accepta c'est ainsi, rasé de frais, qu'il reprit la route vers d'autres aventures...