Après de longs jours de marche, Lulya arriva enfin à Sen'tsura. La pauvre demoiselle était épuisée, et son calvaire ne faisais que commencer. Elle erra dans les beaux quartiers de la ville, en quête de sa belle nymphe...En vain ! Puis, le jour commença à laisser place à la nuit, et la petite élémental se fatiguait. Elle tomba alors sur une grade et belle brasserie/auberge. Elle demanda un lit pour la nuit, sans avoir un sou en poche. Son état faisait peine à voir: une jeune demoiselle, les vêtements sales, un cache-œil sur l'œil droit qui se voyais à peine à travers quelques mèches trempées de sueur... Le tenancier, lui, était un grand homme, imposant, qui inspirait la crainte. Mais celui-ci ne put que plaindre l'état de cette pauvre jeune fille, seule et perdue dans une si grande citée. C'est alors qu'il réfléchit, et demanda à Lulya:

-Je veux bien t'offrir une chambre, mais que vas-tu me rendre en échange, hein ? As-tu quelque chose à me proposer ?

-Je...Je sais bien chanter, enfin il parait...! Bafouilla l'élémental après avoir remarqué la petite estrade avec les musiciens, vers la salle à manger.

-Hum... Chantes-moi donc un petit air, pour voir !

La jeune fille s'exécuta, et fit vibrer ses frêles cordes vocales. Une douce mélodie sortit alors de se gorge, laissant le tenancier sans voix, écoutant comme un enfant auquel on chanterait une berceuse. Puis, une fois sa chanson terminée, le tenancier proposa à la jeune fille de travailler, et lui promis une chambre, de l'argent, et même des "vêtements de fonctions".

La demoiselle était heureuse, mais n'avait pas atteint son but. Et chaque soirs, elle chanta, pour quelques pièces et un lit.
Ce soir là, Lulya monta une énième fois sur scène, et cherchait toujours en même temps la demoiselle qu'elle attendais tant, et toujours en vain... Ce soir là, elle était superbe, toute habillée de blanc, une belle robe en dentelle, une mèche cachant son œil défendu et ses cheveux bien coiffés. Elle faisait rougir le peu d'hommes croisant son regard perçant . Sa douce voix couplée à son apparence faisait vraiment d'elle un ange.

La demoiselle chanta tout ce qu'elle avait dans le cœur, avec toujours une certaine émotion, qu'elle cachait le mieux possible. Mais, soudainement, trois pochtrons se mirent à rire, et montèrent sur scène, et ce n'étais pas pour la remercier de sa voix ! Lulya n'osait pas dévoiler ses pouvoirs au grand jour ( son sabre se trouvait dans sa chambre), et s'enfuit. Les hommes ivres continuaient à la suivre. Lulya avait peur, peur de ces personnes la poursuivant, peur de ne devoir dévoiler ses pouvoirs au grand jour, et de ne devoir en endurer les conséquences, comme dans le passé.
Elle courut alors le plus vite possible, et, au détour d'un couloir, se heurta contre une belle femme toute vêtue de noir qui lui bloquais le passage. Les hommes étaient à ses talons. "Que faire ?!"

Une ville qui me connait comme je la connais. La plus part des échanges en tout genre, se font la - bas. Mon enquête avançait doucement. Je décidais d’y retourner. Pourquoi ? Pour affaire. Ca concernait mon mari, évidement. Je devais rencontrer un commerçant qui négocier beaucoup de chose avec mon défunt mari.
Il savait peut –être des choses sur son meurtre, et ce qui lui est arrivé. C’était fois – ci, je pris une calèche pour y aller avec un cochet. Et j’allais dans une auberge, un peu plus luxueuse. J’avais rendez-vous dans un bistrot d’à côté, qui louait aussi des chambres.

Ce que je portais était bien basique. Il était hors de question que pour cet entretien, je porte une robe. Je portais donc une chemise blanche avec un corset à la teinte bleu foncé avec un ruban blanc qui était comme un lacet dans mon dos, se finissant avec un ruban. Comme bas, j’avais un pantalon noire dans des. Bottes tout aussi noires. J’avais une lanière avec des lames à la cuisse et un couteau attaché à la ceinture. Je pris un calepin, et de quoi écrire, pour noter ce qui me serait utile. Et bien sur, mes cheveux étaient libres comme toujours.

Je partis une heure en avance. Je voulais vérifier les lieux. Qui sait, c’était peut-être lui le meurtrier. J’entrais dans la taverne. Je fixais les gens qui me regardaient avec envie, soit de me vomir dessus, soit de me violet… Qu’il tente donc ! Beaucoup était déjà bourré. C’est affligeant !

Donc je « fouillais » le lieu. Je montais à l’étage, et je vis des hommes autour d’une femme. Les hommes devaient être ivres. Je me rapprochais.

Voulait – elle la violer ?

- Excusez-moi, mais vous êtes sur le passage !

Ils se retournèrent telle des vautours sur une nouvelle proie. Un a même sifflé en me voyant.

- Tu pues de la bouche, ferme la donc.

Bien sûr, il ne fallait pas que je provoque… Que ça risque de l’énerver. Ce qui est d’ailleurs, le cas. Je sortis une lame fine en toute discrétion, et je lui perçai ses parties génitales, et puis je continuais mon chemin, après retirer la lame.

J’avançais alors que la douleur de l’homme résonnait dans toute l’auberge. Je m’en moquais. Et je pensais que ces copains ne me suivraient pas. Et j’avais raison ! J’ai profité qu’une chambre était ouverte pour prendre un mouchoir, et j’ai essuyé ma lame, puis je l’ai rangé. Ni vu, ni connu !

Le mouchoir passa par la fenêtre.
J’en déduisais qu’à part les hommes bourrés, il n’y avait pas vraiment de risque. Donc y a plus qu’à descendre et à attendre mon rendez – vous.

"Excusez- moi, mais vous êtes sur le passage !"

Lulya se retourna, croyant que la dame parlait à elle. Mais apparemment, elle s'était trompé, et les poivrots s'écartèrent d'elle pour aller vers l'élégante dame. La petite élémental s'avança pour vouloir l'aider, mais s'arrêta, et observa. Un conflit commençait à émerger, et, soudainement, la demoiselle vit la lame transpercer l'entre- jambe d'un des hommes. La dame noir alla alors vers la fenêtre qui se trouvait derrière Lulya, et croisa son regard. Celle-ci eût alors un léger frisson.

La femme lança un mouchoir ensanglanté par la fenêtre avant de tourner le dos à la jeune fille, muette. Lulya ,discrètement s'élança alors par celle-ci, s'accrocha par le balcon, et attrapa de justesse le petit bout de tissus, avant de se lancer vers l'homme, hurlant comme un enragé, et de l'assommer, lui et ses compères, les faisant enfin taire. La jeune fille soupira, et regarda un petit instant ce que faisait la curieuse dame. Lulya avait un pressentiment, un très grand pressentiment: cette femme n'est pas une femme comme les autres...! Sa curiosité ne pouvait l'empêcher de l'observer, malgré le fait du risque qu'elle n'en encoure.

La demoiselle se retira dans ses appartements. Elle se passa de l'eau sur le visage et se demanda pourquoi ne s'est-elle pas débattue face à ces hommes, et pourquoi a-t-elle attendue que quelqu'un ne lui vienne en aide. Elle regarda alors le mouchoir ensanglanté et comprit pourquoi. Sa peur de ne pas se contrôler, de répéter encore et encore, inlassablement les mêmes erreurs, et ne faire souffrir ceux qui l'entourent. Elle lava alors le mouchoir avec ardeur, comme si elle voulait effacer tout ce qu'elle avait fait. Aucunes larmes ne coulaient, juste de la peine, comme si la jeune fille avait déjà pleuré toutes les larmes de son corps.
Puis, elle se leva, regarda par la petite ouverture qui donnais sur la salle principale, et observa la dame avec sa belle allure. La demoiselle se rappela de son regard, d'un noir profond, comme jamais elle n'en avait vu auparavant. Elle se mit alors à réfléchir, à se dire que ce n'était vraiment pas comme les autres. Elle ne put s'empêcher de se demander:

"Qui êtes-vous donc, dites moi, qui êtes-vous pour me provoquer un tel sentiment de captivassions. Au diable la curiosité ! Qui êtes-vous, captivante dame noire ?!

Mon rendez – vous était une imbécilité. Je n’aurais pas dû accepter. Une horreur. J’étais assise à une table. Le temps d’attendre, des hommes croyant que j’étais seule pour toute la soirée, vinrent à moi. Entre les avances, entre les verres gratuits, entre les hommes bourrés qui s’affalaient… Je m’impatientais. L’envie d’en tuer plus d’un me titiller les doigts… Et de l’humain au vin, à la bière, et autres alcools ne sont pas très appétissant !

J’avais un petit creux… Je regardais mon verre. C’était du vin, ce n’était pas franchement un bon vin… Alors au lieu de le boire, je jouais avec le verre. Même si j’étais en avance, je trouvais qu’il mettait du temps à venir. Il me fait un faux plan, je le retrouve, l’écartèle et l’accroche dans la ville.

Le coup des hommes bourraient et de ma petite intervention avaient rendu mon humeur un peu massacrante. Je voulais une soirée tranquille sans souci. Bon, c’était juste raté.
Je soufflais. J’en avais marre d’envoyer boulet tous ces déchets… Le temps ne passait pas assez vite.

Mon verre, je le vidais si longtemps que quand j’eus fini, un homme style marchand s’assit devant moi en souriant.

- Veuillez m’excuser pour le retard, madame.

J’haussais les épaules. Je ne répondis même pas à ça, sinon j’allais m’énerver pour rien. Je tapotais mes doigts sur la table.

- Vous savez pourquoi je suis là.
- Oui, dit - il en baissant la tête.
- Alors ?
- Ecoutez Madame, je n’ai pas le droit de vous dire que votre Mari faisait avec moi. Cependant rassurez – vous, il vous aimait, et voulait tant vous protéger.

Cette réplique ne me plaisait pas. Il ne voulait pas me dire. Pourquoi ? Je veux savoir la vérité. Je veux savoir ce qu’il s’est passé.

- Pourquoi ?
- Je lui ai promis que quoi qu’il lui arrive, je ne dirais rien. Vous pouvez me faire ce que vous voulez, je tiendrais parole. C’était mon ami.
- Je ne comprends pas. Je veux retrouver ce qu’ils me l’ont enlevé. Et vous me refusez de l’aide. Vous ne voulez donc pas savoir ce qu’il lui arrivait ?
- Madame, c’est pour votre bien… J’en suis désolé.

Il se leva, me salua.

- Je dois vous laisser.
- Attendez !

Quoique je fasse, il partit quand même. Il savait des choses, et le tuer… N’était pas la solution. Ça n’avancerait à rien ! Et je risquais de perdre beaucoup d’information. Des informations qu’il emmènerait dans sa tombe… Je n’ai décidément pas de chance dans mes recherches. Je me redressais, quittant la table. Je m’assis sur un tabouret du comptoir, et je commandais un alcool plus fort, et j’espérais de meilleurs gouts. Je réfléchissais.

Lulya restait cloîtrée en haut dans sa chambre, cachée derrière la petite lucarne. La demoiselle se délectait des moindres faits et gestes de la dame. Elle profitait de sa fine ouïe pour écouter ses quelques réflexions pour trouver quelques indices par rapport à ce qu'elle était, et que faisait-elle ici, une créature aussi raffinée parmi les poivrots. A chaque détournements de regards, à chaque mouvements de tête vers la petite curieuse, celle-ci se baissait rapidement, toujours accompagné d'un petit soupir nerveux. Dieu sait que ce passerait-il si elle se faisait remarquer...

Puis, elle remarqua que sa cible s'était assise à une table, seule. Et pendant un petit temps, la dame noire se faisait importuner par toutes sortes d'ivrognes plus ou moins tenaces (ou tout simplement stupides). Lulya ricanait légèrement, en regardant la situation de la dame, qui commençait franchement à en avoir marre. Pour elle, ce n'était juste que la routine, rien de plus, rien de moins...! Mais, au bout d'un petit moment, la demoiselle remarqua les doigts engourdis de la demoiselle, ainsi que sa manière d'être étrange, comme si elle était... Puis, la demoiselle monta un peu plus haut, et observa l'espace d'un instant les yeux de la dame. Ce regard la glaçait, ce n'était pas la première fois qu'elle l'avait vu, ce regard n'avait qu'une seule envie, tuer. La demoiselle s'écarta alors subitement de l'ouverture, effrayée, et s'assit le temps qu'elle se reprenne.

Quand elle se releva, elle aperçut un homme avec elle. Ils parlèrent un bref instant avant que le monsieur ne parte. Ce fut la première fois que la demoiselle eut à entendre distinctement, sans tendre l'oreille, la voix de la femme. La demoiselle avait tout entendu à leur discussion, et laissa apparaître un léger sourire.

"Comme quoi... Nous avons donc un point commun...! 2 femmes, 2 informations à trouver...!"

La demoiselle garda le sourire malicieux au lèvres, et sortit par une fenêtre, fit le tour du bâtiment, pour pouvoir retrouver l'homme en question. Elle lui demanda simplement ce qui l'amenait dans ce "beau quartier". Il ne lui répondit rien de très concret... Ce qui la laissa induire que cette affaire était une affaire importante, et qu'elle ne devait surtout pas faire le moindre faux pas, la moindre indiscrétion par rapport à cette mystérieuse femme...!
La jeune femme s'assit alors au comptoir, et lança de sa voix frêle: "Du vin, s'il vous plaît."

La musique inondait de chansons paillardes cette auberge. Les poivrots étaient de ne plus en plus nombreux, et certaines prostituées venaient les aguicher. Elles n’auront jamais le savoir - faire que j’ai, et la prestance. Je fixais mon verre de vodka. Boire cul – sec ? Je supporte bien l’alcool. Je sais garder le contrôle de mes actes.

Il est vrai, j’avoue que si je laisse mon démon s’éveillait, le sang coulera sans répit. Cependant tuer ou dévorer ces déchets de la civilisation ne me plaisait guère. Je préférais quelques choses de plus tendre, de moins polluer ! La chair qui se détache délicatement, laissant ce nectar rouge coulait le long de la peau de ma victime est tout un plaisir. L’appétit risquait de pointer le bout de son petit nez…. Haha… Ce n’était pas vraiment le moment de penser à ça. Cependant la soirée venait à peine de commencer, mon rendez-vous fut un échec… Et j’étais toujours au même stade.

C’était affreusement frustrant ! Je soufflais alors que je me décidais à avaler ce liquide alcooliser cul – sec ! Le liquide était fort et me brûlait légèrement la gorge. Seulement un autre côté, ça me faisait du bien. Un petit remontant. Je pensais fortement retourner dans mon domaine demain. Après tout, j’avais fini ce que j’avais à faire ici. Un voyage inutile ! C’est là que j’entendis une voix demandant du vin. Je me retournais pour regarder. Je vis la femme d’avant celle qui était encerclée par les ivrognes. Elle était bizarre.

- Le vin n’est pas de bonne qualité… Je prendrais quelque chose de plus buvable, soufflai – je.

Le barman me regardait avec un air réprobateur. Il aurait bien aimé me dire ce qu’il en pensait de ma remarque. Cela m’amusait de le voir nettoyer son verre frénétiquement. Sa politesse était son silence. Un bon point pour lui.

J’avais pour une fois dis la vérité, et limite c’est mal. Ce monde et ses valeurs sont quand même curieux. Un coup, il ne faut pas mentir, un coup, mentir c’est bien ! Je fixais mon verre qui était vide. Et avec un sourire, je lui demandais un de ces fameux cocktails. C’était un sourire charmant, et le barman s’exécuta.

Le dernier, et je pars, je disparais tout simplement.

La demoiselle regarda la femme du coin de l'œil. Elle était contente de la voir enfin de près. Elle lui disait que le vin n'était pas de bonne qualité dans cet établissement. Elle lui offrit alors un sourire enjôleur. Mais cela lui était égal, tant qu'elle pouvait boire quelque chose. Elle posa alors délicatement ses lèvres sur son verre, goûta à cette boisson, et toussa un bon coup; c'était une vraie piquette ! Elle poussa le verre du bout du doigt, et tourna à nouveau son attention sur la dame-noire, qui sirotait son cocktail. Elle crut alors apercevoir d'un léger détail qui lui mit la puce à l'oreille.

Lulya garda sa réflexion de côté, remercia le barman et se retira une nouvelle fois dans ses appartements. Quand soudainement, elle entendit un cris. Celui-ci était masculin, mais n'appartenait pas à celui du pauvre bougre émasculé. Elle passa alors rapidement la tête à travers l'embrasure de la porte tout en bougonnant. "C'est pas mon jour..."

Elle aperçut un homme, genoux à terre, commençant à devenir de plus en plus bizarre. Sa silhouette commençait à devenir de plus en plus imposante, ses dents plus acérés , bref, une vraie bête, et peut-être pas très docile...
L'élémental se changea alors en vitesse, remis ses vêtements habituels, pris son katana, et courut dans le couloir. Elle trouva alors avec curiosité un couloir vide. "C'est décidément pas mon jour..."
Elle courut vers un petit balcon et vit la bête au rez-de-chaussée. La demoiselle dégaina alors sa lame, et sauta.

Le terreur qui se grave, l’envie de mourir le plus vite possible qui s’insinue dans notre esprit, les larmes qui marquent nos visages quand on sent son cœur s’éteindre… Tout restait finalement figé dans l’instant. Dans une fraction de seconde, un cri retentit. La foule se retourna. La serveuse laissa tomber son plateau. Les verres se fracassaient contre le sol. La musique se tue.

En une fraction de seconde, le barman se colla contre le mur. Les poivrots se levèrent en un bond commun faisant tomber les chaises, et les tables… Tous agglutinaient comme un troupeau de mouton, peureux, sachant sa fin proche. Le démon avait donc osé entrer.
Et qu’on ne dise pas qu’il a bien fait. Ce n’est qu’un massacre de plus, un massacre incontrôlable. Ou étais – je ?

Au comptoir, je sirotais mon cocktail qui avait le goût d’un jus fruit pourris… Je finis même par l’abandonner parmi les autres verres sales que le barman s’amusait à nettoyer. L’ennui s’était installé, et j’étais prête à partir.

C’est là qu’en une fraction de seconde, tous mes plans étaient à l’eau, que cette créature a fait son entrée.
Une créature ? Pas vraiment, c’était un homme. Un homme banal qui était pris d’hurlement.

Sa peau se craquelait sous ses cris, tombant en morceau, et des poils la remplaçaient. Son dos se courbait tellement la douleur transperçait cette âme. Que pouvais – je faire face à cette transformation ?

Je regardais, avec une certaine prudence. Il pourrait vouloir tous nous tuer. Et commencer par le plus appétissant, ou bien le plus facile.
D’ailleurs un monstre de ce type – Lycan - choisirait plus une proie à porter de main. Je pensais donc que les poivrots autour de lui seraient son met.

Je passais du côté du comptoir. Tout en cherchant une solution. Le barman était recroquevillé contre le mur tremblant de peur.
Lorsque l’inconnue d’avant sautant d’une balustrade, avec une arme à la main.
Va – t- elle mourir pour la « bonne » cause ?

Je regardais, je ne bougeais plus. Je souriais intérieurement. Je n’aurais peut-être pas besoin de me battre pour sauver ma vie. D’ailleurs, il n’y avait pas que moi qui l’avais repéré. Le monstre aussi ! Et il voulait la dévorer, ce se sentait !
Je décidais de faire ma spectatrice. Je pourrais toujours agir si ma vie était en danger immédiat.

La foule était paniquée face à la bête enragée, et Lulya ne pouvait pas supporter de voir un nouveau massacre. Alors qu'elle était encore en plein saut, le Lycan ouvrit grand la gueule, histoire de la gober (ce qui n'est pas difficile, vu la carrure de la jeune femme...). Mais la demoiselle eût l'idée d'ouvrir simplement ses jambes des deux côtés de sa mâchoire, tenant alors en équilibre entre la vie et la mort.
Elle regarda la pièce du haut de la créature, et constata que la pièce était encore occupée de quelques pochtrons et employés. Lulya cria alors à gorge déployée:

" Dégagez, si vous ne voulez pas que je me serve de vous comme appât !!"

Mais l'instant d'après, la demoiselle se retrouva balayée d'un coup de patte. Elle sentait ses quelques côtes craquer sous la force du monstre. Elle se releva, et observa la bête, ainsi que son environnement attentivement, l'espace de quelques secondes, avant que l'homme-loup ne s'élance vers elle. Lulya sentit alors une présence non-loin du comptoir, et fit en sorte d'attirer la bête du côté opposé, vers l'estrade. La demoiselle usa de sa souplesse et de son agilité, passant entre les quelques tables et les coup de griffes et mâchoire avec aisance, comme si elle effectuait une gracieuse danse.

Puis, les deux combattants arrivèrent sur l'estrade. L'élémental était maintenant au pied du mur, face à l'homme-loup qui continuait ses offensives toutes plus agressives les unes que les autres. Elle tenta d'esquiver la plupart de ses coups avec son katana, mais commençait maintenant à fatiguer face au mastodonte. Et à chaque goutes de sang qui giclait, à chaque gouttes de sueur perlant sur son front, sa conscience divaguait, sa colère accroissait, jusqu'à devenir une bête elle-même.
Ses pupilles se rétractaient, son souffle redevenait calme, et son envie de mettre au tapis le monstre était maintenant un objectif à atteindre obligatoirement. Ses coups de sabre devinrent violents, sa peur de blesser les autres s'estompât tel une pensée que l'on aurait oubliée innocemment.

Le lycan balança une nouvelle fois ses griffes en direction de la demoiselle, qui se contenta d'esquiver. Mais soudainement, elle sentit une douleur aigue lui traverser le torse; du sang coulait en 4 épaisses marques. Mais malgré cela, Lulya planta son sabre sur le poignet de la bête et lança dans un éclat de rire:

"Et 5 petits doigts d'un coup !!"

Elle trancha alors la main de celle-ci, tout en arborant un léger sourire satisfait. A force d'habiter à Drayame, l'élémental avait l'habitude des bêtes hostiles ou dangereuses.
Mais à peine avait-elle finit son autosatisfaction qu'elle se fit violement plaquer d'un coup de griffe contre un mur. Une goutte de sang perla sur la lèvre inferieur de Lulya, qui endurait la douleur causé par le pouce du lycan logé dans son épaule gauche. Ses grandes dents s'avançaient dangereusement de sa tête. Elle crut bien que sa fin était proche. Mais soudainement, la demoiselle mit sa main sur la bouche et le museau de la créature, et enflamma la paume de celle-ci; non pas pour lui brûler le museau, mais pour brûler l'oxygène présent dans le creux de sa main, de façon à rester totalement discrète.
Le monstre se débâta, mais la demoiselle fit en sorte de bloquer sa dernière main.
Et au bout d'une minute, il suffoqua, puis s'écroula au sol.

La demoiselle tourna alors la tête vers la dame au regard amusé de derrière le comptoir. Elle lui offrit un sourire malicieux. Puis elle marcha vers une vitre, et regarda son reflet, ainsi que les quelques curieux. Son état était pitoyable. Puis, elle se permit de penser tout haut.

"Que l'on appelle du secours pour ce pauvre diable -qui n'est pas mort d'ailleurs- , moi, je vais me prendre un bain !"

Je ballais devant cette bêtise. Elle n’avait pas battu le loup garou. Il respirait fort, mais au final, il guérissait aussi. J’avais regardé avec dégout une scène des plus pitoyables. Au point d’avoir discrètement passé à côté de ce combat et dans d’avoir disparu. Je voyais encore ce qu’il se passait par une fenêtre. Je n’avais rien à faire. Elle avait décidé de s’acharner sans réfléchir sur cette bête. Elle avait qu’à en assumer les conséquences toute seule.

Je voyais déjà le loup garou se levait, s’étirait, faisant craqué ses os, avant de repasser à l’attaque. Il tua le barman et attrapa la jeune fille par les chevilles. Il allait surement la dévorer. Cependant, quelle importance ? Aucune. Il fallait faire attention.

Je jetais un dernier regard. L’air était mouillé comme si la pluie allait se précipitais. Le ciel noir était trop nuageux à mon goût. Je savais que je n’allais pas rester plus longtemps. Je ne voulais pas voir le carnage. Cela ne me plaisait pas. Je soufflais puis un sourire se dessina quand le loup garou traina celle qu’il a terrassée… Il voulait jouer ! Quel joli jouet avait-il pris !

Je m’écartais de la fenêtre, reculant en faisant bien attention de ne pas percuter quelqu’un. J’aurais pu alerter la garde. Seulement, je ne le fis pas. Il y aurait plus de mort, et cela n’en valait pas la peine. Un peu de pitié dans ce monde de brute.

Je m’éloignais de l’auberge maudite, et marchait tranquillement dans une rue quand un attroupement de soldat me dépassa. Je me retournais les fixant. Ou pouvait – il bien aller ?
Je fis demi-tour, et je les suivais tranquillement. Je m’arrêtai quand je compris qu’il allait dans l’auberge de tout à l’heure. Quelqu’un les avait prévenus. Pauvres fous !
J’espérais pour eux qu’il était prêt à combattre un loup garou sinon ce sera une vraie tuerie.
Les humains sont faibles, et bien stupides.

La demoiselle soupira, tenta de monter les escaliers avant d'entendre le bruit désagréable de quelqu'un que l'on transperce. Une goutte de sang vint entacher sa chevelure immaculé. Ce fut celle du barman. Dommage, un si charmant monsieur... La demoiselle se retourna; mais à peine avait-elle lancé un regard derrière que la bête la prit par les pieds et la traina par ci par la au sol, la faisant voltiger à quelques reprises. Elle regretta alors le fait de ne pas l'avoir décapité alors qu'elle en avait l'occasion.

"Moi qui voulait passer inaperçu... C'est humiliant..."

Pendant que le lycanthrope faisait joujou, la petite élémental réfléchit à comment pouvait-elle se sortir de cette situation quelque peu... embarrassante... sans utiliser ses pouvoirs, tout en se régénérant ses blessures. Commençant à en avoir marre, et ayant un peu la nausée, elle n'eût d'autres choix que de penser à l'option transformation. Mais c'était avant de remarquer la présence d'une milice, solidement armée et protégée, face à la menace qui planait sur l'auberge telle une ombre rouge sang.
"Crétins! Vous allez vous faire tuer! " Se dit-elle, abandonnant toutes idées de représailles (ou du moins de sa part)... Il est vrai que la créature devait payer pour ses meurtres, mais la priorité était de limiter au maximum les dégâts et morts. Mais le lycan n'était pas de cet avis, et utilisa la demoiselle comme projectile, avant d'utiliser ensuite des tables. Certaines (réduites préalablement en plusieurs morceaux) passaient par la fenêtre, et d'autres dans la face de ces messieurs. Un soldat intercepta l'élémental, la posa au sol, et constata ses blessures, notamment le trou dans sa clavicule.

-Vous allez bien mademoiselle ?
- Disons que je pourrais aller mieux...
-Vous avez eu de la chance de survivre... Restez à l'écart, nous gérons la situation !

Lulya était exaspérée par la bêtise des hommes en belle armure, qui partirent à l'assaut. Elle se leva alors, et ferma les volets, l'air agacé.
La jeune femme faisait mine d'être paniquée, gesticulant entre les guerriers. En vérité, elle maîtrisait (pour le moment) la situation. Chacun de ses gestes étaient faits pour guider, voir sauver les soldats. Croches pattes, feu-follets au postérieur (des soldats et du lycan), tous les coups étaient permis; si cela pouvait sauver des vies.
Mais les minutes passaient, la douleur devenait à devenir insoutenable et la fatigue de la régénération se faisait venir. Lulya savait qu'elle ne pouvait pas porter la vie de tous ces soldats du bout de ses si petits bras, mais essaya de se pousser au maximum, quitte à en venir aux grands moyens, et à dévoiler ses pouvoirs au grand jour...

Combien de temps la pauvre Lulya pouvait-elle tenir ?

Une table se fracassa contre la fenêtre. Le combat avait repris avec l’aide des gardes. J’étais à l’extérieur. J’avais regardé ce qu’il se passait. Voir de la chair si bêtement gaspiller pour juste une histoire de lycan. Je soupirais. Je trouvais qu’ils étaient bêtes. Il suffit qu’un lui tranche la tête. Ils étaient assez nombreux pour le divertir, et un qui coupe.

Cependant, ils étaient comme des fourmis. Il courrait dans tous les sens pour tenter de sauver les innocents, et tuer la bête. Qu’est-ce que je dis… Les fourmis sont plus intelligentes qu’eux. Que des faibles, sans courage forçant leur petit corps au combat pour avoir leur soldat. J’avais envie de rire de cette scène burlesque.
Je reculais quand la dite fenêtre explosa. Je me pris quelques morceaux de verre dans la main, voulant me protéger le visage.

Je l’enlevais les morceaux de verre avec douceur. Ca faisait mal, mais je ne m’inquiétais pas pour cela. J’ai l’habitude de me blesser. C’est un rituel, chez moi. J’étais à une bonne distance. Que pouvais – je pour eux ? Rien. Alerter, ne servirait qu’à mettre des victimes au menu du loup. Et puis cette femme, sera surement le tuer.

J’aurais pu souffler, amusez-vous bien mais je ne fis rien. La populace commençait à s’agglutiner. Telle des vautours attendant que le gibier soit bien mort avant de le dévorer. Ils étaient tous pathétiques. Même les enfants se mettaient en danger pour voir ce qu’il se passait. Un troupeau de buffle serait plus discret.

Alors que je me retournais vers mon auberge, voulant décidément partir, je soufflais :

« Il y aura beaucoup de mort aujourd’hui. »

Je souris à cette idée, surtout que j’en étais pas la cause. Je marchais doucement comme si le monde n’existait, comme si cette scène n’avait pas eu lieu. J’entrais dans mon auberge, et prit mes affaires, ne voulant pas rester plus longtemps, et je montais dans ma calèche.
Je voulais être chez moi, dans ma demeure avec les souvenirs de mon passé. Je m’endormis dans la calèche et ne vit pas le temps passé.

D’ailleurs, je me demandais si je recevrais des nouvelles sur les conséquences de cette rencontre.
Je verrais bien. Vivement que je sois chez moi, oui vivement !

Lulya était fatiguée, au sens propre et figuré: fatiguée d'aider ces soldats, et fatiguée de leurs incompétence. Elle les voyait tomber les uns après les autres, alors que le Lycan tenait encore debout, prêt à repartir à l'attaque. Ils ne connaissaient pas les caractéristiques d'un Lycanthrope, et se contentaient de frapper la ou ils pouvaient, jusqu'a ce qu'ils trouvent un point faible. Le problème est qu'à cette allure, et avec cette "formidable" organisation, ils seront tous morts avant même qu'ils aient atteint la tête. Pourquoi avoir appelé ces personnes si ils ne sont même pas informés du danger qu'ils encourent? Et la peine de mort pour inconscience est un traitement trop dur pour de simples soldats, possédant surement une famille, une femme et des enfants qui les attendent sagement à la maison.

Elle serra les dents en voyant la foule s'attrouper pour voir le triste spectacle d'homme risquant leurs vies pour arrêter un simple homme-loup. La stupidité des moutons formant leurs troupeau à côté du grand méchant loup était encore plus aberrante que celle des petits soldats le combattant. Apparemment, ils n'avaient pas vu, ou ne se souciaient pas des bouts de tables passés par la fenêtre... Que faire...?

La demoiselle serra les dents, résistant à la souffrance encore quelques minutes avant de trébuchet au sol. Le brouhaha général empêchait la frêle voix de l'élémental de se faire entendre, pour son plus grand malheur... Elle tenta alors de s'écarter du champ de bataille pour ne pas se faire piétiner. Elle tituba vers les escaliers, se tenant avec peine à la rampe pour pouvoir monter à l'étage et se retirer.
La petite élémental arriva dans sa chambre et fouilla partout jusqu'a trouver dans ses affaires l'objet qui lui permettrait de mettre un terme à ce carnage. C'était une pierre d'un rouge éclatant, peut-être même plus qu'un rubis. C'était une pierre de feu qu'elle avait volé à un haut marchand.
Elle l'avala, et sentit alors en elle une puissance monter, jusqu'a même déborder, la transformant en sa forme finale. Alors, ayant recouvré toute ses forces, elle redescendit au rez-de-chaussée. Les visages stupéfait des soldats laissaient à croire que Lulya était méconnaissable... Et tant mieux!

La créature qu'était devenu la jeune femme s'élança alors en un éclair rouge en direction de la bête. Sa chaleur faramineuse pouvait faire fondre n'importe quoi, même une peau si mademoiselle se souhaitait. Et c'est ainsi qu'en une fraction de seconde, la tête de Lycan sauta, telle une bouteille que l'on décapsule, et disparut sans laisser de traces, si ce n'est celles de l'homme-loup décapité. Elle n'aimait réellement pas cela... tuer aussi bestialement un être non-contrôlable. Mais c'est ce qui étais le mieux à faire. Lulya aurait aussi aimé se faire tuer lors de ses dérapages, cela l'aurait au moins soulagé de ses péchés...

Elle était revenu une dernière fois dans sa chambre reprendre ses affaires. Elle voulut sortir par la fenêtre qui donnait sur la rue quand elle aperçut la femme en noir entrer dans une calèche. Elle sortit alors, et suivit le chariot en toute discrétion. Elle constata que la femme commençait à s'assoupir... Alors, en un geste élégant, la petite élémental lança le fameux mouchoir qu'elle avait trouvé à travers la fenêtre du fiacre. Elle se remémora la discussion que l'inconnue avait avec l'homme au bar, et laissa échapper de ses lèvres dessinées en un sourire:

"Dormez bien, pauvre dame noire..."

Fin ~♪