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 La douloureuse épreuve de l'empathie

 
La douloureuse épreuve de l'empathie Sand-g10Mer 25 Juin - 20:39
http://www.terramysticarpg.com/t5632-lirissa-janac
Citation :
Le don d'empathie n'est pas toujours facile à vivre. Raconte comment tu as vécu le moment où tu es devenu un purificateur.

Elle était encore dans l'empire de Selian, Lirissa, lorsque Yehadiel, Dieu de la Vie, s'occupa enfin d'elle. Plutôt que de vous conter froidement ce qui lui arriva, je la laisserais le faire. Voici ce qu'elle nota dans son journal:


Voilà un an que j'ai reçu ce don de Yehadiel. Je venais d'avoir dix-sept ans et je partais de chez Mme. *** qui était une vieille matrone donnant toujours des ordres sans jamais dire "merci" ou "s'il vous plait". Pour faire court, nous ne nous sommes pas entendues et j'ai préféré plier bagage. Quoiqu'elle préfèrera affirmer m'avoir renvoyé. Peu importe, au fond, le geste était fait.

J'étais partie dans une autre partie de la ville de Luütra. J'allais vers un quartier plus riche, là où je n'étais pas connue. Je ressentais alors vivement que j'étais dans un royaume fait de froid. Les gens ici ont un cœur, ou pas, comme tout le monde, je suppose, mais il faut aller voir derrière des masques et des protections infinis pour espérer voir ce qu'il en est vraiment ! C'est injuste de dire cela mais avant que Yehadiel ne me donne ce don, je ne pouvais voir la vérité sur ce sujet.

Dans ce quartier, je vis une simple femme, habillé de violet, la robe indiquait qu'elle était de basses conditions, du moins pour ce quartier. Ses yeux rencontrèrent les miens et je sus qu'elle allait m'aider. Je m'approchais d'elle, sans oser encore parler...une douleur me traversa la poitrine, une douleur si grande, si immense. Je n'ai de mots, il n'existe aucun mot pour dire ce que je ressentais pendant ce qui me parut un siècle quand il ne s'agissait que d'une minute au plus. Néanmoins, je vais essayer.

C'était comme si mon cœur et mon corps se retrouvaient traverser par une lame. Une lame immense qui me coupait en deux. Je me sentais mourir aussi curieux que cela puisse paraître. Une lumière alors me brûla d'une telle force...Je fus certaine de ma fin, et pourtant! Peu à peu, je sentis comme si on ajoutait quelque chose en moi. Cette chose ... J'avais peur de ce que c'était. Elle était là, je la croyais extérieur alors qu'elle était déjà dans mon cœur. Je perdis alors toute notion, temps, lieu....jusqu'à ma personne que je ne reconnaissais plus. J'allais pleurer, ou du moins je le crus. Je ressentais des sentiments qui m'étaient alors inconnus, qui, je le sentais, n'étaient pas miens. Je sentis alors que je redevenais "une". Une à l'extérieur mais il y avait moi et une chose. Alors une voix, pas la mienne et pourtant ! Elle vint me parlait comme si elle était celle de ma pensée:

A présent, ton cœur sentiras tout ce qui l'entoure. Utilise ce don pour le mieux.

Je sentis alors de la détresse, de la sollicitude, du mépris, de l'indifférence. Était-ce moi ? J'entendis des :

Mademoiselle ! Mademoiselle réveillez-vous ! Mademoiselle...Emmenons-là à l'intérieur. Faites doucement. Voilà sur le lit. Merci madame ***. Je ne pouvais faire moins. Pauvre petite. Qu'est-ce qui lui est arrivé? Si je savais! Laissons-là. Appelez le docteur.

Puis le calme, avant qu'un rêve, m'emmena à revoir ma mère et à revoir les lieux du passé. Ces lieux de mon enfance. Ma mère, un peu dure avec moi, mais c'était maman. Ma maman ! Maman ! Elle paraissait un ange dans mon rêve, un ange qui souriait et qui semblait fière de moi, fière de voir comment j'avais grandi. J'étais si heureuse de la revoir. Alors je sentis de la pitié m'envahir. Pourquoi devais-je en ressentir ? C'est alors que je compris que c'était cette chose de plus en moi. Elle n'était pas encore en moi. C'était autre chose, quelque chose d'étranger à moi. Et fascinant pour le moins. Je sentais que cette chose était un pouvoir, un pouvoir immense. Je ne pouvais encore, alors, l'appréhender pleinement. Cela était trop grand, trop lourd, trop loin.

Lorsque je m'éveillai, une femme, la même que j'avais vu, était là, à mes côtés. Un homme était au bout du lit. Je sentais ma tête lourde et mon cœur...comment décrire la moitié de ce que je ressentais. C'était de la surprise, de l'inquiétude, de l'amour, de la pitié, l'indifférence, de la fierté ou plutôt de l'orgueil. Je ne savais pas laquelle de toutes ces émotions étaient la mienne. Le docteur parla alors de sa voix âpre et grave sur un ton qui se voulait gentil:

Voici la jeune demoiselle qui se réveille ! Alors mademoiselle comment vous sentez-vous ?

Je m'entendis répondre:

Yehadiel m'a parlé

Les regards incrédules de mes interlocuteurs, je le sentis. Ils étaient en moi. Je savais que je n'avais pas convaincu. C'était frustrant ! J'essayais alors, je m'entendis le faire, donner une réponse à ces regards. Les termes exacts, je ne me rappelle plus, c'était un discours dans lequel j'essayais de convaincre mes interlocuteurs que Yehadiel m'avait parlé. Je ne savais même pas pourquoi cette idée était là, pourquoi elle me paraissait une évidence. Mais c'était ainsi. Yehadiel m'avait parlé et béni. Je sentis alors que je convainquais la femme mais pas le médecin. je continuais alors à parler. J'utilisais des arguments de plus en plus fin. Je commençais à comprendre que je ressentais, littéralement, cet homme. C'était étrange. Terrifiant. Je compris que ce pouvoir pouvait être utilisé de manière perverse. Je pouvais mettre le monde à terre en utilisant leurs émotions et sentiments. J'en tremblais et finis par pleurer. Pourquoi Yehadiel me donnait cette malédiction? C'était la question que je me posais. Comment pouvais-je alors considérer cela comme une bénédiction ? Si ma nature avait été plus noire, plus mauvaise... mais pas de "si". Yehadiel m'avait donné ce pouvoir et je ne parvenais pas à l'en remercier. Le docteur partit et pria la femme de faire de même. Je devais me reposer selon ses propres indications.
Je ne pus dormir et passai le temps en prières:

Yehadiel, ôtes-moi ce que tu m'as donné. Je ne peux porter un tel poids. Il est trop lourd. Yehadiel, j'ai peur de ce que tu m'as donné. Je t'en pris, ô Yehadiel, ôtes-moi le. C'est un pouvoir trop grand ! Yehadiel, je ne mérite pas cette malédiction. Si c'est une épreuve de plus dans ma vie, alors soutiens-moi comme tu m'as toujours soutenu. Je ne pourrais pas...S'il te plaît. Soutiens-moi ou ôtes-moi cela. Je ne peux pas...Que dois-je encore expier pour mériter de vivre avec bonheur !

Mon esprit était confus à ce moment-là, je n'en doute pas. Je finis, je pense, par m'endormir au milieu de mes larmes car lorsque je m'éveillais, le soleil commençait depuis seulement quelques heures sa course. Je sentis une inquiétude extérieur mais j'étais personnellement très calme. La nuit m'avait aidé, apparemment, à accepté mon don. C'était ainsi que je le pris ce matin-là. Je souris à la femme qui me fit cette remarque:

Vous n'aviez pas les yeux de couleurs multicolores ?
Mes yeux changent de couleur en fonction de mes émotions et sentiments. Ou de ceux que je ressens. Je tiens cela de ma mère qui était une magicienne, pas très puissante.

Je restais encore deux journées au lit. La femme se nommait Ralël et elle avait vingt-cinq ans. J'apprenais à la connaître très rapidement et avant de finir par me lever, je lui racontais toute ma vie. Je suis encore chez elle à l'heure où j'écris ses lignes et elle n'a pas changé. C'est une femme adorable, gentille comme on en voit peut. Elle porte secours à quiconque lui demande et ne demande rien en retour.

Dès que je sortis de mon état de malade, je l'aidais aux tâches ménagères, ne sortant quasiment jamais. Cela dura près d'un mois. Nous accueillions de temps à autre quelques personnes. Jamais plus de cinq. Cela me permit d'apprendre à maîtriser un peu mes émotions. Ce n'était pas évident mais au moins je pouvais apprendre à ne pas me perdre de vue.

En Telniss eut lieu une fête en l'honore de l'anniversaire de Ralël. Elle avait l'habitude d'inviter une vingtaine de personnes, celles qui lui étaient chères et de leur offrir quelque chose. J'eus l'honneur d'en faire parti et reçus un petit chiot. Je lui donnais le nom de Anaël. Il était tout gris avec deux cercle noirs vers les yeux. L'un était marron, l'autre bleu. J'étais vraiment très heureuse et d'après Ralël mes yeux passèrent d'un jaune beurre frais à l'un qui devint un jaune presque or et l'autre en vert amande. Cette fête fut aussi une épreuve pour mes nerfs et pour mon cœur. C'était la première fois depuis un mois, que j'étais avec tant de gens. Je faillis partir en courant. Ce qui me retint ? L'affection pour mon amie.

Puis, la fête finit, je repris mon petit train-train. Un jour, je dus l'accompagner dans la rue pour l'aider à choisir une nouvelle robe. Je sortis de la rue et...je désirais une jeune bourgeoise. Je méprisais un jeune bourgeois. J'étais impatient, j'étais ennuyée. Ralël me regarda, pitié. J'avais peur, j'étais en colère, j'étais humilié, j'étais orgueilleux... je me réveillais sur le lit de ma chambre. De nouveau, le docteur vint et me demanda en souriant si Yehadiel m'avait parlé. Toujours incrédule et en deuil. me dis-je. Je lui transmis mes condoléances pour sa perte. Surpris. Il recommanda du repos et de nouveau, je priais Yehadiel:

Yehadiel, ôtes-moi ce don, je ne le mérite pas. C'est un poids trop lourd. Je ne le mérite pas. Yehadiel, ôtes-le ou soutiens-moi.

Il me fallut néanmoins une semaine pour être apaiser et plus de trois mois pour apprendre à gérer et à supporter ce pouvoir. A présent, je peux sortir et me promenais dans la ville sans avoir de malaise. Je peine encore un peu à ne pas oublier qui je suis ou ce que je ressens mais cela arrive de moins en moins. Une question subsiste pour le moins: pourquoi ?

Lirissa Janac

Lirissa Janac


Sang-mêlé

Partie IRL
Crédit avatar :
Double compte : Aricie
Vitesse de réponse : Moins d'une semaine


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