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 Le début de la chasse

 
Le début de la chasse Sand-g10Ven 30 Mai - 19:09
La chaleur est écrasante. Dans le ciel, pas un nuage n’est présent pour cacher le soleil. Un vent léger donne aux peaux bouillantes un court instant de répit entre deux insolations. Loin dans la savane, les hommes se sont aventurés pour chasser le repas du soir et Shuynin, pour la première fois, les a accompagnés. Arc en main, le petit groupe tourne autour d’un troupeau de bêtes sauvages, broutant encore paisiblement les feuilles de petits arbustes. Face au vent, les rabatteurs s’avancent, totalement invisibles, puis, à bonne distance, commencent à faire pleuvoir leurs flèches sur les bêtes les plus fragiles. Les petits buffles, surpris, commencent à fuir vers l’opposé, où les attendent désormais un nouveau groupe d’hommes qui, une fois les animaux à portée de flèche, font tomber une nouvelle averse. Repartant de l’autre côté, les bêtes se précipitent, sans le savoir, vers le gros des hommes qui les attendent, bien décidé à emporter avec eux deux ou trois bestiaux. A mesure que le flot se rapproche, la danse des chasseurs s’organise et une nouvelle averse de flèches s’abat sur le troupeau en fuite qui change une fois encore de direction, s’extirpant cette fois du piège. Un jeune individu agonise au milieu de la plaine, dissimulé parmi les herbes hautes. Shuyin, conscient de sa position, s’approche de la bête et vient lui trancher la gorge, récitant une courte prière lorsque le sang s’échappe de la trachée sectionnée. Un premier groupe va rentrer au camp avec leur première prise tandis que les autres vont suivre les diverses pistes écarlates qui s’étalent dans la brousse afin de récupérer les bêtes mortellement blessées avant que les charognards ne les trouvent.

Les quelques hommes qui l’accompagnent félicitent le nouveau chasseur de sa première chasse. Shuyin sait que ces mots sont plus là pour l’encourager que pour réellement louer ses talents, mais ce sont des paroles qui font plaisir alors qu’il est en train de devenir un homme.
Bientôt, le petit groupe arrive en vue du camp, composé de petites tentes, de toile et de bois, aux couleurs chaudes et bariolées, disposées en cercle autour d’un immense foyer. Au centre, les femmes terminent d’allumer le feu qui servira à cuire la viande ramenée de la chasse. Une fois la cuisson des bêtes terminée, le bûcher sera réutilisé pour allumer de petits foyers disposés tout autour du camp pour éloigner les fauves. Déjà, de grandes flammes s’échappent des branches disposées dans un cercle de pierres blanches, au pied d’un grand totem symbolisant divers dieux, priés par les divers membres de la tribu, Exios trônant à son sommet comme le dieu du premier chef de clan. Mais à l’agitation de l’allumage du grand feu suit rapidement celle suscitée par le retour de Shuyin. Cependant, ce n’est pas pour le féliciter de rentrer de sa première chasse avec une prise et le jeune homme est surpris de savoir qu’il est attendu par sa mère et « des étrangers » dans sa tente. Intrigué, le garçon laisse ses camarades de chasse et prend la direction de ses quartiers, inquiet de savoir qui étaient ces étrangers qui voulaient le voir.

Shuyin est accueilli par sa mère qui l’attendait à l’entrée. Son regard est grave et froid, comme si elle craignait quelque chose, et contraste avec la robe qu’elle porte aux couleurs vives et aux nombreuses broderies. Elle ne lui dit mot et l’invite d’un signe de la main à la suivre à l’intérieur. Sous la tenture qui laisse allègrement la lumière passer, cinq hommes ont pris leurs aises et affichent un large sourire en voyant le jeune homme se présenter à eux. Ils ne sont pas d’ici. Leurs vêtements parlent à leur place. Aux fines chemises et aux amples pantalons de toile, les étrangers ont préféré un style plus citadin, aux amples collerettes et aux manches bouffantes. Ils devaient venir de terres lointaines, au sud, très au sud de Sahawi. L’un d’eux se lève et demande poliment à la femme de les laisser parler à son fils, chose qu’elle accepte, non sans émettre un grognement tandis qu’elle disparaît derrière le morceau de tissu fermant la tente au dehors. Le sourire de ce dernier s’élargi encore alors qu’il repose son regard sur leur hôte.

-« Nous sommes honorés de ta présence Shuyin. » Déclare-t-il alors. Il se retourna vers ses collègues et, dans un chuchotement, leur proposa de changer son nom lorsqu’ils le ramèneraient à son père.

-« Que voulez-vous ? » Coupa le jeune garçon, aucunement impressionné, ni par le riche habillement, ni par l’âge des hommes qu’il dominait déjà presque d’une tête, du haut de ses seize ans.

Un instant, les étrangers échangèrent quelques regards dans un silence presque religieux, avant qu’un second se lève à son tour et ne s’avance vers Shuyin. Peu rassuré par le rapprochement de ce dernier, le jeune homme passa sa main dans son dos et attrapa la garde réconfortante de son poignard. Le Sawahien était très mal à l’aise. Dans le regard des inconnus, dans leur attitude, il y avait quelque chose de dérangeant et, paradoxalement, de très familier, comme s’il les avait déjà rencontré, comme s’ils faisaient en réalité partie de la même tribu. Ils n’avaient pourtant ni la même peau, ni les mêmes vêtements, ni même les mêmes cheveux ou encore le même timbre de voix, et pourtant, il semblait au jeune homme qu’il aurait pu les connaître si le destin l’avait décidé. Après avoir échangé quelques mots, les étrangers se retournèrent vers lui et un second au visage plus dur et plus marqué se leva alors et prit la parole.

-« Te ramener chez toi, mon garçon. » Annonça-t-il comme une évidence de sa voix grave et monotone.

-« C’est ici, chez moi. » Protesta l’intéressé. Résolument, quelque chose ne tournait pas rond et à mesure que les regards le transperçaient toujours plus profondément, sa main se resserrait autour du fin poignard, dernier filin de sureté dont il disposait.

-« Allons mon garçon… » Poursuivi l’homme. « Tu n’es pas d’ici, c’est criant. Regarde ta peau, regarde tes yeux. Tu es bien différents des gens d’ici. » Il tourna un moment sa tête vers le premier homme qui lui avait parlé et planta de nouveau son regard dans celui du jeune garçon. « Tu ressembles à ton père par bien des traits, et pourtant, à première vue, on pourrait penser que tu es bien un enfant de Sahawi. »

-« Tu es un jeune homme très doué, Shuyin, tes talents ne nous sont pas étrangers et tu pourrais être bien plus valorisé qu’ici où tes compétences ne sont utilisées qu’à la chasse alors que tu vaux bien mieux que cela. » Rajouta le premier étranger qui avait pris la parole.

Les informations s’entrechoquaient dans son esprit. Il ne pouvait pas être autre chose qu’un enfant des sables, un authentique Sawahien. Et pourtant, ces étrangers qu’il ne connaissait aucunement, lui assuraient qu’il n’était pas ce qu’il prétendait. Qui étaient-ils pour prétendre cela, pour prétendre mieux le connaître alors qu’ils étaient de parfaits étrangers dans les terres du nord ? C’était totalement absurde mais malgré cela, son instinct lui intimait de rester sur ses gardes. De plus en plus, la peur prenait en ampleur jusqu’à animer ses propres paroles sans que sa raison ne puisse agir.

-« Qui que soit mon père, je suis un enfant de Sahawi, ma mère me l’a assuré et je ne crois pas les paroles de ceux qui parlent pour d’autres. Si mon père veut me voir à ses côtés, qu’ils viennent lui-même. »

Les mâchoires aussi serrées que sa main sur le manche de son poignard, Shuyin attendait la réaction des étrangers. En lui grandissait l’impression qu’il faisait fausse route et qu’il n’était peut-être pas ce que la tribu lui avait affirmé seize années durant.

-« Ton père est bien occupé à Sent’sura pour l’instant. Crois-moi, Shuyin, s’il l’avait pu, il serait venu. » Dit un troisième homme qui lui tendait à présent la main, invitant le jeune homme à s’en saisir.

Pris de panique, Shuyin révéla le poignard qu’il avait gardé dans son dos et trancha la main de l’inconnu. Cette dernière s’écrasa au sol tandis qu’une gerbe de sang s’échappait du poignet de la victime qui resta pétrifiée un instant avant d’émettre un cri de douleur qui alerta rapidement l’intégralité de la tribu. L’homme attrapa son avant-bras de sa main valide et pesta contre le jeune homme, déversant un flot d’insultes colorées alors que quatre hommes en arme pénétrèrent dans la tente. Shuyin se retourna vers eux, les yeux exorbités, terrifié par son propre geste. Il dégluti, jugulant ses craintes et ouvrit ses lèvres.

-« Vous mourrez pour ça… » Sa voix tremblait mais son regard était plein d’assurance.

Derrière lui, les chasseurs froncèrent les sourcils en dévisageant les étrangers. Shuyin se jeta en avant, la courte lame en avant prêt à trancher la chair et les muscles et alors, les autres le suivirent, armés de cimeterres et de lances affutés. Les émissaires ne purent résister longtemps et furent sortis au dehors avant d’être mis à mort. L’odeur du cochon fut rapidement masquée par celle de la mort.

Les explications viendraient sous la pleine lune tandis que la tribu dégusterait les fruits de leurs chasses. Sous la pleine lune, le foyer éclairant les cinq corps en train de cuir lentement avant qu’ils ne soient dépiautés et servis au sawahiens. Ce soir, Shuyin prendrait son premier repas constitué de chair humaine et deviendrait par la même occasion un homme, celui que l’on connaitrait à présent sous le nom de Kavan. Le guerrier.

Bientôt, d'autres étrangers reviendraient, toujours plus insistants. Plus tard encore, il reviendraient armés et le clan devrait se battre pour protéger le jeune homme. Bien après, Shuyin quitterait les siens pour échapper à ces chasseurs, évitant que son statut ne soit préjudiciable à ceux qu'il considérait plus que tout, et plus encore que ce père invisible, comme sa vraie famille.

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