La fuite... C'était la seule option qu'il y avait autre que la mort et il fut contraint à ce choix. La bataille était perdue avant même que l'armée n'est pu se réunir. Aile Ténébreuse avait été plus rapide que nous, confirmant qu'aucune rébellion ne pouvait s'opposer à sa progression en royaume de Terre. La famille Lancell avait ouvertement défié ses envahisseurs, avec l'aide de nombreux seigneurs, mais pourtant, ils furent défaits d'un simple revers de la main. Ce fut son propre père qui ordonna au plus jeune de ses fils de fuir vers une ville précise, qui se trouvait à des lieux de là. Les soldats de sa maison se sacrifièrent pour lui permettre de fuir, devenant alors le seul héritier de la lignée de Kelborn Lancell, fidèle lieutenant de Galaad et père de Maan...
La route fut longue, le chevalier ne pouvant laisser son destrier au galop trop longtemps. En effet ce dernier était équipé pour la bataille et la personne qui le montait également, le poids sur le dos de l'animal était donc conséquent. Maan avait eu des consignes claires, dont celle de ne parler à personne jusqu'à cette fameuse ville où un homme l'attendrait. Pour ça, il n'y avait pas de problème. Il connaissait bien cette route l'ayant emprunté à plusieurs reprises. Avec son accoutrement, le jeune noble ne passerait pas inaperçus et il n'était pas sans le savoir. Il était voyant et on pouvait l'entendre avec les cliquetis de son armure ainsi que de celle de son destrier en plus des sabots de ce dernier. Maan prit la décision de modifier le plan qui avait été prévu par son père, qui consistait à se rendre le plus vite possible à l'endroit convenu et il fit un détour pour être moins visible. Certes, le chemin serait plus long, loin des routes, moins sécurisant avec un peu de malchance, mais au moins il ne serait pas visible par n'importe qui.
De nombreuses heures plus tard, il finit par arriver de nuit dans cette fameuse ville nommée d'Alanlandïr...
C'est ici que commence mon histoire. Cela fait trois jours que j'ai accomplis la première partie de ma mission. Pour autant que je sache, je n'ai pas encore été repéré et tout semble fonctionner à merveilles. Seul le seigneur de cette ville et ami de mon père est au courant de ma présence ici et de ce que je représente. Cet endroit est sien et avec l'invasion d'Aile Ténébreuse, la garde du savoir, qui défend et maintient l'ordre dans la ville, ne peut se passer d'une aide aussi précieuse que la mienne et je le sais. Une très probable mort de ma proche famille au complet ne fait aucun doute, j'y pense et j'en pleure toutes les nuits. Physiquement je n'en peux plus, mais pourtant une flamme scintille encore au fond de moi, une lumière en étrange relation avec Galaad et son apogée. Ce dernier n'est pas extrêmement dangereux pour le moment, mais il est le plus grand espoir pour la rébellion. Mon père était un de ses lieutenant et faisait partie de son petit entourage, mais pour moi ce jour résonnait comme celui de l'illusion de lutter pour un monde libre. La motivation n'était plus là et pourtant, je refusais d'abandonner. Tant qu'il y avait des hommes pour s'opposer à Aile Ténébreuse, la résistance sera toujours présente.
Pour le moment cependant, les rebelles ne pouvaient compter sur moi. Je devais me fondre dans la masse et il n'y avait aucune meilleure cachette que la garde de cette ville. J'entrais donc dans ce monde mystérieux, celui du savoir sans avoir eu les mêmes entraînements que la grande majorité des gens qui la composent. Ils étaient connus pour être des soldats d'élite, totalement dévoués et au-dessus de tout soupçon. Bien entendu, je me doutais que tout n'était pas rose dans cette ville, j'étais un noble et par conséquent j'avais vu comment se gouvernait une ville. Si on contentait le peuple d'un côté, il fallait savoir lui prendre d'un autre. Aucune arme autre que les nôtres ont le droit de circuler dans cette ville. Archers, lanciers, épéistes et cavaliers sont un bon mélange à Alandïr et peu de villes peuvent se vanter d'avoir une armée de défense aussi « cosmopolite » et ce, depuis toujours. A croire qu'une simple ville possède une véritable armée.
Les démons, comment oublier ces créatures qui sont venues détruire ce que nous avons mis des siècles à bâtir en ce monde ? Et pour couronner le tout, ils peuvent compter sur de nombreux adeptes et des humains loyaux. La logique des événements veut que la lutte soit vaine, car nous serons vécu un jour ou l'autre, mais nombreux sont ceux croyant en leurs idéaux et déterminer à retrouver la paix. Même si pour cela il faut passer par la guerre. Il y aura toujours des fous pour penser ainsi et dont la persévérance est le maitre mot. Je suis fière d'être dans ces gens-là, bien que je ne puisse même pas agir dans l'ombre, pour le moment...
Je n'ai jamais fait le boulot d'un garde avant, mais je vois à quel point c'est difficile. Mes pieds me font un mal de chien dans ce nouvel équipement, mais je n'ai pas le choix de m'adapter. Ici, je réponds uniquement par mon prénom qui fait office de nom de famille, cachant ma véritable identité. Ce qui semble étrange pour de nombreux gardes, mais je fais passer cela comme étant mon caractère. Les rondes se multiplient tout comme les mois. J'ai l'impression que quelque chose se prépare...
Désormais, je suis le chef de ma propre patrouille. Les ordres viennent directement du capitaine, qui depuis quelques temps ne nous lésine pas. Du jour au lendemain, la durée de travail fut presque doublée. Malgré la fatigue, les relèves n'existent pratiquement plus et le nombre d'hommes de la garde est supérieur à celui de citoyens dans la rue à certains endroits de la ville. Quelque chose ce passe en coulisse, j'en ai la certitude. Quelque chose dont nous ne sommes pas au courant.
Mes doutes furent bel et bien fondés, quelques jours plus tard nous attrapâmes un espion mercenaire qui tentait de fuir d'Alandïr. Il fut débusqué par mes propres hommes et il tentât de prendre la fuite en courant sur le toit des maisons. Après un peu plus de dix minutes de poursuite en hauteur et dans les rues, nous finîmes par le conduire dans une impasse. Selon toute vraisemblance, il ne désirait pas être capturé et cet être encapuchonné dégainât son épée courte. J'étais étonné par sa taille, mais n'y prêta pas plus d'attention, jusqu'au moment où je pus voir son visage. M'approchant de lui avec les mains désarmées, gardant une distance de sécurité d'un peu plus d'un mètre, je tentais la négociation.
- Écoute, mon garçon. Tu es en vie uniquement, car nous le voulons, autrement ton corps serait déjà parsemé de flèches. Je vais te le dire qu'une fois : Pose cette arme. Nous ne te ferons aucun mal si tu coopères, je t'en donne ma parole. Nous voulons simplement des réponses à nos questions.Notre patrouille fut alors rejoins par d'autres membre de garde du savoir. Je fis alors signe aux hommes de baisser leurs armes.- Ne tentez rien. Je m'en occupe.
Mes paroles se voulaient rassurante envers ce qui n'était qu'un enfant, en apparence, mais contre toute attente il se jetât sur moi en jurant. J'étais calme, serein, la manière dont-il tenait son arme montrait qu'il était novice. Peut-être même était-ce un enfant de la ville à qui on a promis un peu d'argent pour espionner et remettre son rapport à ses commanditaires, sans avoir d'expérience. Après tout, quoi de mieux qu'un petit garçon pour ne pas attirer l'attention ? Mais ceux qui lui ordonnèrent d'opérer dans les murs de la ville n'auraient rien à se mettre sous la dent. Attrapant la lame de son épée émoussée avec mon gant en maille de la main gauche, je lui arrachais l'épée sans problème, après lui avoir agrippé le col avec la main droite et immobiliser ses deux bras.
- Fouillez-le, puis, emmener-le dans la salle afin de l'interroger. Et prenez son arme.Les hommes de la garde suivirent alors mes ordres et s'emparèrent de l'enfant, commençant à le brusquer alors que je l'épée du jeune homme changeait de main.- J'ai donné ma parole, aucun mal ne lui sera fait s'il nous dit tout ce qu'il sait.
Je suis chevalier. Mon code d'honneur m'oblige à aider les faibles, les hommes de la même religion que moi, les femmes et les enfants avant tout. Bien que cette partie de moi est inconnue de mes collègues, car je n'en parle jamais, j'agis tel que l'on me l'a appris toute ma vie, sur ce point. Quand la garde l'emmenât, j'eu quelques secondes de réflexion, avant de regarder ceux qui restaient à mes côtés.
- Le capitaine, où est-il ? Les hommes de me regardèrent alors, sans qu’un seul puisse répondre convenablement à mes questions.- On remonte à la tour, ce garçon est un leurre ! Désignant trois garde autre que de ma patrouille, je leur criait tout en m’éloignant.- Allez prévenir immédiatement les autres !
Désormais, le temps nous était compté. Nous nous fîmes avoir comme des bleues et je ne pouvais accepter cela. Courant dans les dédales de la cité, nous n'étions heureusement pas loin de la dite tour en granite où le capitaine avait ses quartiers et ses habitudes. J'étais exténuer et pourtant, je montais désormais les marches deux par deux afin d'accéder à la salle où se trouvait mon mentor. Ce qui me poussait à me surpasser autant ? La peur. Celle de voir celui qui m'a accueillît et tout appris dans la garde du savoir, assassiné. Je fus le premier arrivé, mes hommes étant à plusieurs mètres derrière moi. Au moment où je franchissais la porte qui menait au bureau du capitaine, je vis ce dernier au sol dans une marre de sang, mais il se battait encore malgré que le fait qu'un homme qui se tenait au-dessus de lui, semblait en bonne voie pour finir sa tâche. Je dégainais alors immédiatement mon épée et me dirigeait vers lui, mais un bruit sourd derrière mon dos me força à me retourner.
La porte venait de claquer et de suite verrouillée. Un deuxième assassin, qui était caché dans l'ombre, se jetât sur moi. La seule chose que j'eu le temps de faire, c'est de lever mon épée afin de contré la lame avec la mienne, mais je ne pusse pas l'empêcher de nous mettre au sol, où débutât alors un véritable pugilat. J'étais exténuer et en armure lourde, alors que lui semblait frais et à l'aise en bure de prêtre. Je tenais fermement le manche de mon épée dans la main droite, essayant de m'en servir pour le faire reculer, mais en vain. Le stress s'emparait de moi, la seule chose que je voulais était de me débarrasser de cette personne. J'eu alors une impression étrange, comme-ci le temps était soudainement ralentit. Je m'entendais respirer et lui, soupirer d'efforts. La sueur perlait sur mon visage en dessous mon casque, tandis que je voyais un sourire carnassier sur celui de mon agresseur.
Sa dentition n'était pas humaine, donnant l'impression d'avoir de nombreuses canines noircis. Son haleine putréfiante me poussa dans un sursaut d'orgueil, je coupais ma respiration après avoir pris une grande inspiration et je lâchais mon arme, agrippant ses deux mains avec les miennes pour l'empêcher le plus possible d'atteindre mon torse. D'un coup, je me calmais, je sentais comme une aura divine autour de moi. Etait-ce réel ou était-ce uniquement dans ma tête ? En tout cas, il ne me fallût rien de plus pour reprendre confiance en moi. Son visage était à portée du mien et je me demandais sur le coup, pourquoi je n'avais pas pensé à cela avant. Je levai brusquement ma tête, dont le casque venait se fracasser sur ses dents et je recommençais l'opération plusieurs fois de suite, tapant aléatoirement sur son visage. Il essayait tant bien que mal d'éviter, mais finit pas se prendre le coup de trop, dans le nez. Ma jambe était au milieu des siennes et je profitais de l'occasion pour lever mon genou le plus rapidement possible vers ses parties. Au moins, ces dernières étaient à la même position que celle d'un humain, apparement. Je n'eu aucun mal à le faire basculer sur le côté et je parvenais encore à immobiliser sa main armé, enchaînant désormais les coups de poing au visage avec mon gantelet droit. Après plusieurs coups, le côté gauche du visage de cette créature était en mauvais point. Son arcade était explosée, son nez en milles morceaux et on ne distinguait même plus son oeil. Me tournant soudainement, je vis le premier assassin mettre le coup fatal au capitaine, plantant une dague dans son plexus. Il ne portait pas son armure en plus d'être âgé et rien ne pût contrer cette attaque. Lâchant l'ennemi que je venais de mettre hors d'état de nuire temporairement, je reprenais mon épée au sol et déverrouillait la porte derrière moi de la main gauche afin que les gardes puissent pénétrer dans la pièce. Je n'attendais cependant par leur venue pour m'attaquer à ce second personnage en bure, qui laissât sa dague dans le corps de notre chef avant de sortir une hache de sous ses vêtements. Je ne pouvais paré éfficassement des coups avec une arme de ce type, je le savais et je ne jouais pas au héros. Je me tenais donc à distance, n'allait clairement pas au combat. Jusqu'au moment où je pris mon courage, voyant une belle occasion et ma lame entaillât sa cuisse. Le but de cette attaque était de le pousser à mettre un genou au sol afin que je sois en position dominante par rapport à lui, mais rien ne se passât comme prévu. Ma lame pénétrât légèrement en biais, mais s'arrêtât quasi nettement. S'en suivit un coup de hache que je me pris en pleine poitrine.
Je reculais alors sous le choc, mais dieu sait que cette armure était solide. L'arme s'enfonçât profondément dans le plastron et je sentais ce bout aiguisé qui frottait ma peau. Le moindre faux pas et au final, je me suicidais. Mon adversaire le savait et il prit un air supérieur en sachant cela, commençant à reculer au fur et à mesure que les gardes pénétraient dans la pièce. Cependant, ces derniers ne l'attaquèrent pas, probablement intimidé par l'apparence de cette chose. En effet, cet adversaire non plus n'était pas humain. Il laissât tomber son seul vêtement et sa capuche, dévoilant sa véritable apparence qui était celle d'un reptile couvert d'écailles qui semblaient bien compactes et solides. Je pris alors un air suspicieux, relâchant mon épée afin de retire cette arme de mon armure. Tandis qu'il se reculait vers l'unique fenêtre de la pièce, qui donnait sur le vide.
- Qu'est-ce que vous êtes, au juste ? ? La première réponse fut un rire aigu du reptilien, puis toujours en reculant il me répondit.- Vous avez beaucoup de choses à apprendre, les humains. Surtout toi, Maan. Je sais qui tu es et d'où tu viens. Je crains fort que nous nous recroiserons et une armure ne suffira pas pour te garder en vie, la prochaine fois.Il se laissât alors tombé dans le vide en écartant les bras et je me précipitais vers la fenêtre en espèrent voir son corps au pied de la tour, qui donnait sur une des cours. Rien.- Aucune trace de lui, il a disparu !Je me tournais alors immédiatement vers les hommes de la garde, qui avait relevé la deuxième créature entre-temps.- Retenez-le !
Tous se ruèrent alors sur lui afin de l'immobiliser, mais au bout de quelques pites secondes, ce fut à son tour de disparaitre dans un nuage blanc. Je jetais alors mon épée au sol dans un fracas et sauta à genoux aux côtés du capitaine, qui mit immédiatement sa main derrière mon casque et me tira d'un coup à lui, afin que j'entende ce qu'il avait à me dire, dans la plus grande discrétion... Désormais j'en serais changé, Alandïr était une ville plus complexe qu'en apparence et les règlements de compte à l'abri des regards indiscrets étaient en réalité, monnaie courante. Ce fut dans mes bras que le capitaine de la garde du savoir eut son dernier soupire, serrant ma main une dernière fois avant que petit à petit, ses forces ne l'abandonnent. J'en avais les larmes aux yeux, maintenant que je savais tout ce que l'on nous cachait dans cette ville et ailleurs. L'empire faisant presque office de simple appât, face au mal qu'Aile Ténébreuse lui-même ne peut défaire.
Son corps fut envoyé dans la crypte, endroit où il pourrait reposer en paix comme tous les grands noms de cette cité où il rejoindrait ses prédécesseurs, sans marche dans les rues de la ville. Il fallait désormais récolter les voix des gardes de la cité pour mettre en place un successeur, qui serait désigné d'ici une heure. Je l'emportais haut la main. Devant moi, il n'y avait qu'un seul autre concurrent qui n'eut que très peu de votes en sa faveur et qui ne m'en portait pas préjudice. Désormais, j'étais au rang le plus haut d'Alandïr, si on met le seigneur à part. Je craignais désormais ce poste, tout en étant honoré. Le plus gênant étant que je ne pouvais en aucun cas promettre d'améliorer les choses ni les faire stagné, mais j'étais certain que ce serait de pire en pire…