La vie que menait Trataïr à présent était une vie de nomade des plus ordinaires. Jouissant des multiples plaisirs de la Nature, il n'avait guère le loisir de goûter à ceux de la nature humaine. Le contact avec d'autres êtres similaires ne lui était pas très familier. Habitué à son petit village forestier, la densité d'hommes qui peuplaient les villes qu'il trouvait ça et là le mettait quelque peu... mal à l'aise. Il est vrai que, même si il aime le contact avec les autres, il ne fallait pas pousser. Il fallait que le chasseur s'habitue progressivement à l'idée que une ville puisse contenir plus de 30 personnes. Bref, aujourd'hui, il ne se trouve aucunement dans l'un de ces endroits horriblement peuplé. Bien au contraire. Il s'était aventurer plus loin dans les terres de l'est jusqu’à débarquer dans une vaste étendue que l'on nommait "les Terres Infectés". Le chasseur ne pu en savoir plus, et vu la réputation que ces plaines ont, il ne valait mieux pas. Le jeune homme arpentait ces terres depuis le début de la matinée. Hors, le crépuscule était déjà bien en vue. L'aspect lugubre de la végétation décharnée des environ avait réussit à convaincre Trataïr de ne pas rester à l'extérieur une fois la nuit venue. Trouver un village et même des êtres humains dans cette endroit n'était pas chose aisée. Une atmosphère putride et sinistre régnait en ces lieux. Nul doute que les seuls hommes à s'être établis ici ne devaient pas avoir toute leur raison.

Après un temps incalculable dans ces terres presque entièrement privées de lumière solaire, à cause d'un brouillard pestilentiel omniprésent, le jeune chasseur tomba miraculeusement sur un groupe de masure qui devait être un village. Ce qui frappa Trataïr quand il arriva là-bas, ce fût à quel point le village était protégé par rapport à sa taille. De nombreuses rangées de piques en bois acérés encerclaient la demi-douzaine de cabane, pointés vers l'extérieur. Impossible d'y accéder par les cotés, à moins d'être très agiles. L'unique entrée du village était bouché par un massif portail en bois, lui-même gardé par deux hommes armés d'une simple lance. Leur force physique et les traits inquiétants qu'arboraient leurs visages suffisaient sûrement à décourager certains vagabonds.

Le chasseur demanda poliment aux deux mastodontes si il pouvait passer la nuit dans cette sympathique bourgade. L'un des gardes lui répondu que l'entrée lui coûterait 4 pièces d'or, pardon ! Je m'égare... Que il pouvait entrée. Les deux hommes semblait avoir été malmenés dans le passé. Des cicatrices couvraient leur peau semblable au granit et leurs vêtements avaient été recousus à plusieurs reprises. Enfin, Trataïr était soulagé d'avoir un endroit où dormir. Le village était composé, comme il le pensait, d'une demi-douzaine de cabanes. Toutes étaient semblables sauf celle du centre. Ce bâtiment là était plus grand que ceux qu'il dominait et toute la vie du village semblait s'articuler autour de lui. Nombre de gens rentraient et sortaient alors que le fait que les autres bâtiments étaient habités semblait porter à controverse. Le chasseur passa la porte ouverte où était inscrit grossièrement: " Auberge, épicerie, hôpital..." Le reste de l'inscription étant à peine lisible.

A l'intérieur de la cabane s'animait tout un village. Le bâtiment semblait plus petit qu'à l'extérieur tellement l'espace était peuplé. D'un coté, un bar assailli par des ivrognes en manque. De l'autre, Un étal rempli de diverses vivres de mauvaise qualité. Des tables parsemaient tous l'endroit, des joueurs y gagnaient leur pitance avec patience et détermination. Au fond, un escalier montait dans le grenier du vieil édifice. Le chasseur voulait passer un peu le temps avant d'aller dormir. Il s'installa donc à une table et commanda de quoi étancher sa soif. La serveuse peu charmante lui apportait un verre remplie d'un alcool "maison". Vu le goût, il devait être fait avec les divers liquides que l'on retrouvait dans l'auberge. Corporels où non. Le breuvage l'ayant assuré de l'absence d'hygiène du lieu. Trataïr sortit de sa besace de quoi s'occuper un moment. Son couteau de chasse, somme toute humble, était soigneusement rangé dans un fourreau de peau animal. Le chasseur se mit à l'aiguiser avec application. Observant de temps à autre un joueur malchanceux se faire jeté dehors où un ivrogne vomir sur la pauvre serveuse.

- Quel endroit déprimant.

La remarque du chasseur attira l'attention d'un jeune joueur à une table voisine.


- Toi là ! T'as l'air presque normal ! Une p'tite partie !?

Il se leva ensuite pour s'installer à la table de Trataïr. Il était grand, blond et plutôt baraqué. Ses yeux bleu platine fixèrent désormais le chasseur.

- Poker ? Belote ? Tarot ? Ou bien t'es pas assez intelligent et tu préfères qu'on se fasse une bataille !?

Quel homme direct ! Le chasseur donna sa réponse avec une nonchalance qui aurait pu paraître insultante.

- J'ai autre chose à faire de mon argent, et d'abord quelle est ton nom ? Ce n'est pas l'endroit le plus approprié pour ceux qui gagnent leur vie en arnaquant, comme toi.

Le chasseur reprit rapidement son aiguisement de couteau. En réalité, il réfléchissait. Qui était cet homme ? Où était-il ? Pourquoi cet endroit était aussi morne et lugubre ?

- J'espère vraiment que je ne vais pas laisser ma peau dans ce lieu maudit.

L'homme lui répondit dans l'instant.

- Edge, le meilleur joueur que Terra n'ait jamais connu ! J'te demande pas ton nom à toi, tu dois être un clochard ou un truc du genre non !?

Le chasseur avait appris entre temps des ivrognes derrière lui que ces plaines étaient le lieu où sévissait une malédiction, qui transformait nombre de personnes en monstres. Il l'apprit en ces termes.

- *hoquet* Ben... pourquoi on reste là en fait *hoquet* C'foutu patelin est rempli d'mort'viv qui d'mande qu'a nous dévorer ! *hoquet*

- *hoquet* T'a ben raison *hoquet* L'aut' jour, v'la ma soeur qui commence à baver et à hurler *hoquet* Elle était dev'nu comme l'un d'ces trucs qui nous attaques tout l'temps ! *hoquet* Elle devait s'êt' fait mordre quel'qu' minutes avant... *hoquet* Elle était sortie cueillir des *hoquet* des plantes.*hoquet*

Le reste de la conversation échappa aux oreilles de Tratair quand le jeune homme continua sa tirade.

- Je doute qu'un gaillard comme toi puisse crever de ces abrutis d'infectés ! T'as plus de chance de mourir en buvant cette boisson de merde qu'en combattant les larbins de Nayris !

Alors comme ça, l'entité qui dirige les soi-disant monstres était Nayris. La déesse des morts.

- D'ailleurs en parlant de boisson ... sais-tu que c'est à travers la bouffe et la boisson que la maladie se transmet !?

Heureusement que le chasseur avait entendu la conversation quelques secondes avant.

- C'est faut ! La maladie se transmet en étant mordu. Sois tu ne le sais pas et donc tu es comme j'était il y a une minute. Sois tu as dit cela pour me tester et dans ce cas... j'espère que je ne t'ai pas déçu ! Hahahaha !

Tout compte fait.. la piquette immonde qui était servie ici faisait son effet. Le chasseur commençait déjà à avoir les idées embrumées.

- Bien ! De là d'où je viens, on ne joue pas aux jeux de cartes. Je n'ai donc aucune notion en ce domaine. Aurais-tu la bonté de m'en apprendre les bases ? Cela comblera sûrement l'ennui qui doit, comme moi, t'habiter. Si tu veux, on se fera quelques parties quand je serais initié. Dit-il en arborant un sourire amusé.

Edge, à la place de lui apprendre les cartes, sortit deux pairs de dés de l'intérieur de son gilet. Il vida rapidement les deux choppes de piquette frelatée au sol. Que fait-il ?

- J'vais t'apprendre la façon la plus simple et la plus drôle de te faire des thunes sur le dos des imbéciles !

L'idée plu à Trataïr, c'était un bon moyen de combler l'ennui dans ce genre d'endroit. Si, en plus, il pouvait se faire de l'argent facilement... Que demander de plus ! L'homme mit alors une paire de dés dans chacune des deux chopes. Il en donna une au chasseur et secoua l'autre, faisant s'entrechoquer les dés.


- Les règles sont simples ! Le jeu se déroule en cinq manches ! Tu jettes les dés dans la chope, tu la retournes et t'agites ! Tu regardes ensuite en faisant en sorte que toi et toi seul voit les chiffres qui sont tombés. C'est à partir de là que ça devient intéressant ! Tu dois annoncer deux chiffres afin de me faire croire qu'il s'agit de ceux qui sont tombés ! Par exemple, 43. C'est alors à moi d'annoncer "Je te crois !" ou "Tu mens !". Si je dis "Je te crois !", alors c'est à mon tour et la manche ne compte pas. En revanche, si je dis "Tu mens !", tu dois soulever la chope afin de voir si tu as dis la vérité ou non ! Si tu as dis la vérité, tu remportes cette manche, mais si effectivement, tu as menti, c'est moi qui gagne le point !

Mais une conversation détourna la concentration du jeune homme, sa vit de chasseur lui avait appris à toujours analyser l'environnement dans lequel il se trouvait. Un garde parlait au tavernier devant lui.

.... d'infectés arrive, fermé la porte ... à l'abri. Nous ne ... sûrement pas très .... Si vous nous...

- C'est bon, c'est retenu !?

- Je ne pense pas que l'on pourra jouer aujourd'hui ! Le garde derrière toi vient d'annoncer l’arrivée d'un groupe d'infectés. Enfin, c'est ce que j'ai compris du peu que j'ai entendu.

Le chasseur se leva de la chaise, rangea le couteau dans son fourreau qu'il attacha à sa ceinture. Puis il fit craquer ses doigts et regarda le jeune homme.

- Bon ! Je ne suis pas d'ici donc je ne sais pas ce qu'il faut faire quand ils arrive. Mais je suppose qu'il ne faut pas rester à jouer, je me trompe ?

Edge répondit au chasseur avec un humour... personnelle.

- Bah non sûrement pas ! Qu'est-ce qu'il faut faire ? J'sais pas moi, invites les à boire un coup, à coucher avec nos femmes, j'sais pas, improvises ! Non mais c'est quoi cette question de merde !

Il se leva alors et commença à pousser Trataïr vers l'extérieur !

- Si la mort vient te dire bonjour qu'est-ce que tu fais abruti !? Tu te bas et tu défends les faibles ! Alors fonce dans le tas et défends-moi ! J'reste en arrière pour t'encourager t'inquiètes pas !

A l'extérieur de la taverne, un bazar sans nom se déroulait. Les gens hurlaient et couraient dans tous les sens. Les cloches d'alerte se mirent à sonnées avec fracas ! Les gardes allumaient des torches et se préparaient à l'arrivée d'un groupe titubant en direction du groupe de cabane encerclé de piques. Edge, de son coté, faisait en sorte que ce soit Trataïr le premier à se faire avoir. Le chasseur ne voulait pas le décevoir mais.. mourir ? Hors de question ! Il se libéra des bras du blond et se mit, à son tour dans son dos.

- Oh oh oh ! On se calme ! Je suis pas un guerrier moi ! Mais toi, avec ton air assuré, tes muscles saillants et ton épée, t'en ais sûrement un meilleur que moi ! Aller ! Aller ! On y va ! Moi je.... je te couvre avec mes flèches !

Le chasseur fût surpris de son élan de lâcheté. Puis cette pensée s'éclipsa rapidement en voyant le groupe de décharnés se rapproché.

Les deux hommes se "bagarraient" pour savoir lequel allait mourir en premier. Les décharnés, eux, avançaient de plus en plus et atteindrai le village dans une poigné de seconde, malgré leur vitesse réduite.

- Aaaaaaaaaaaaaah !

Le cri de Edge réussit à sonner Trataïr de par son volume excessivement élevé ! Mais le chasseur eut le même genre de réaction, en un peu moins féminin, quand il vît le groupe de monstres s'approché d'eux. Avalant bruyamment sa salive et laissant quelques gouttes de sueurs perlées sur son front, il se retourna vers l'autre qui .... se barrait d'ans l'autre direction !

- Putain là aussi !? On est encerclé ..

Le chasseur aurait rit de son faux espoir dans d'autre circonstances, mais là, il fallait fuir au plus vite ! Edge eut la même idée que lui, la tour de guet ! Il s'élança en premier vers l'échelle ascendante.

- Ramènes-ton cul le boulet !

Malgré sa relative impolitesse, Trataïr ne se fit pas prier. Il suivit donc le jeune homme et grimpa l'échelle en quelques secondes. Ignorant le spectacle macabre des morts-vivants dévorants femmes et enfants. Une fois en haut, il vit Edge sortir une pair de dés transparents de sa veste. C'est vraiment le moment !!! Quand il les lança au sol, ceux-ci affichèrent respectivement 4 et 2. Edge poussa alors un juron qui inquiéta le chasseur sur le moment. Le jeune homme s'accrocha ensuite aux barrières de la tour de guet et le va les bras en l'air. L'instant d'après, le vent soufflait avec une puissance incomparable.

- Mais qu'est-ce qui s'passe !

Deux immenses tourbillons de vent s'approchaient rapidement du village. Les toits se décrochèrent, tout était balayé, même Trataïr ! Il s'éleva du sol en un éclair !

- AAAAAAAAAH !

Puis il s'écrasa dans une charrette remplie de foin qui avait été envoyée dans une ruine de cabane, quelques mètres plus loin ! Quand il sortit sa tête de la paille, il aperçu à ses cotés la crinière blonde de Edge. Les deux hommes croisèrent le regard de l'autre. Chacun était sonné et essoufflé.

- Je sais pas comment t'as fait.... mais je sais qu'c'est toi ! .... Et tu me le paieras !

Trataïr se releva ensuite péniblement de son matelas de paille. Il s'étira et s'approcha de la porte défoncé pour voir ce qui était sorti indemne d'une telle tempête. En fait... après quelques observations furtives... C'était plutôt cool comme constat ! Seul les morts-vivants étaient assez fragiles pour êtres démembrés par le vent. Les habitants, eux, semblaient tous indemnes. Le village, quand à lui, avait été complètement redessiner façon scène de ménage. On ne reconnaissait plus les anciennes maisons dans le désordre des débris et le brouillard de poussière.

Trataïr fît demi-tour vers son tas de foin. Edge le regardait en attente de réponses certainement.

- T'as tué personne ça va. Par contre tu viens de foutre le village en désordre donc, je serais toi, je resterais caché. Parce que les morts-vivants c'est rien à coté de tout un village en furie.

Il s'allongea ensuite dans le foin et fît mine de dormir. Un truc pareil, sa fatigue quand même !

Quand il vit le chasseur aller dormir, Edge sembla s'offusquer légèrement. Il se leva pour se diriger vers la sortie. Trataïr pensa alors au futur sors qu'y l'attendait dehors. Le village allait certainement le tué. Au bout de quelques minutes, toujours aucun bruit de lynchage humain. Que ce passait-il alors dehors. Pour le savoir, le chasseur se leva de son lit de paille et se dirigea à son tour vers la sortie défoncée de la cabane. A l'extérieur, le spectacle qui se déroulait était plutôt inhabituel. On voyait une masse de gens autour du jeune blond mais pas pour le tuer, ça non ! On entendrait des cris... Le chasseur s'approcha pour mieux voir c que faisait autans de gens autour d'un homme, au semblant, ordinaire. Quand Trataïr pu enfin mieux voir, il pu observé un Edge généreux et bienveillant ! Celui-ci, avec on ne sait quel pouvoir, soignait les gens qui avaient été mordus par un zombie. Une lumière blanchâtre s'échappais de ses mains pour aller sur la blessure. Celle-ci semblait alors plus ordinaire qu'avant.

Après avoir attendu une bonne demi-heure que Edge soigne tous les villageois, Trataïr s'approcha de lui. Celui-ci semblait fatigué d'une telle activité. Proposant gentiment de l'eau, le chasseur essaya de savoir d'où lui venait un tel pouvoir.

- Alors, comment tu fais ça ?! T'a vraiment pas l'air de quelqu'un qui aime soigner les gens !

Edge lui répondu avec une pointe de sarcasme dans la voix.

- Oh beh rien de bien difficile tu sais ! Un an le cul par terre à prier un type que tu connais pas, un atroce régime végétarien matin midi et soir, un an d’abstinence sexuelle, et le tour est joué ! Mais franchement, ça vaut pas l'coup ! Non, j'aime pas soigner les gens, à vrai dire j'espérer devenir Purificateur pour me blinder d'argent, mais les gens sont aussi faibles que radins !

Le purificateur regarda ensuite quelque part derrière le chasseur. Quand celui-ci se retourna, il vit une petite fille aider péniblement un vieillard à se remettre debout. Edge, lui, semblait vraiment se faire violence pour ne pas aller les aider.

- J'aime pas soigner les gens, mais la contre-partie de ce pouvoir et de constamment prendre en pitié tout ce qui bouge ... donc voilà pourquoi.

Enfin Trataïr pu mieux cerner le jeune homme en face de lui. C'était un purificateur avide d'argent, avec de grands pouvoirs qui restaient encore inconnu du chasseur.

- Et toi tu es ?

- Trataïr, simple chasseur nomade. Tu as une vie bien plus contraignante que la mienne !

Il laissa échapper un petit rire avant de reprendre.

- T'as pas faim après une telle séance de soins ? Les gens te remercieront forcément avec de la nourriture puisque tu les as soignés !

Le blondinet lança un regard chargé de " tu es stupide !" au chasseur, ce qui le mit quelque peu mal à l'aise, avant de lui répondre.

- La nuit vient de tomber ... et après une seule attaque d'infectés, le village est complètement détruit, sans plus aucune défense, et tu voudrais qu'on reste là à manger un morceau !?

Ah ouais ! Trataïr n'avait vraisemblablement pas vu les choses sous cette angle ! Il est vrai qu'un village détruit au milieu d'une lande infestée de monstres dévoreurs de chair humaine n'est pas le meilleur endroit pour pique-niquer. Edge saisit quand même la main de Trataïr qui l'aida à se relever. Tandis que son compagnon reprenait "silencieusement" son souffle, Trataïr jeta un coup d'œil aux environs. Les villageois couraient dans tous les sens pour reconstruire leurs modestes vies. Pourtant, ils devaient certainement savoir que cela était vain, mais Trataïr n'avait pas la force de leur rappeler. Une fois que Edge pu recommencer à parler, il demanda au chasseur de faire quelque chose plus que logique.

- Ne dis pas de conneries, rassemble les villageois et dit leur de se préparer, on se barre d'ici vite fait bien fait ! L'eau comme la bouffe sont contaminées, rester ici ne fera que retarder l'inévitable, alors autant reculer et demander l'hospitalité de la duchesse Coradran. Qu'ils ne prennent que le strict nécessaire, et surtout pas de vivres.

Obéir au blondinet n'enchantait pas vraiment Trataïr mais il disait la vérité, il fallait partir. Celui-ci, d'ailleurs, tapota l'épaule du chasseur avant de commencer à partir vers la vieille cabane détruite qui leur avait servie de piste d'atterrissage.

- Prépares tes affaires toi aussi, on se retrouve à la porte -ou ce qu'il en reste- Ouest dans trente minutes.

Sans attendre que Edge lui donne un nouvel ordre, Trataïr se dirigea d'un pas pressé vers le groupe de villageois attroupés autour de quelques ruines, occupés à reconstruire. Le chasseur toussa pour attirer l'attention sur lui avant de se concentrer pour choisir les bons mots à adopter. Il ne fallait pas aggraver les choses !

- Écoutez moi tout le monde... Je sais que la tragédie qui vous frappe doit être très dur à vivre... mais j'aimerais que... vous acceptiez de sauver vos vies plutôt que votre village. Voyez-vous, celui-ci n'a plus aucune défense et, en cas d'une nouvelle attaque, ne constituera aucunement un abri fiable. L'auditoire était attentif mais silencieux... et inquiétant.
Il faut donc vous résoudre à partir d'ici. Mon.... ami et moi même connaissons un endroit parfait non-loin d'ici pour vous abritez. Faites-nous confiance et rendez-vous à la porte ouest dans une demi-heure. Prenez le stricte nécessaire mais surtout pas d'eau ou de nourriture ! Ils sont peut-être contaminer !

Trataïr se dépêcha de saluer rapidement l'assemblée avant de retourner en vitesse auprès de la Sainte cabane où il allait retrouvé celui qui les avaient mis dans ce pétrin et ses affaires. Derrière lui, il entendait les villageois partir à reculons vers leurs anciennes maisons et essayer de récupérer le maximum d'affaires dans les ruines.

[...]

Une bonne demi-heure plus tard, Trataïr et Edge se dirigeait vers le lieu du rendez-vous où, avec un grand étonnement et une certaine fierté, le chasseur pu voir que beaucoup de villageois étaient prêts à partir. Il n'en revenait pas, il avait réussi à convaincre des gens d'abandonner leur vie et de le suivre ! Mais il déchanta très vite lorsqu'il vit que les villageois acclamait Edge et pas lui. Il est vrai que celui-ci les avait guéris mais quand même ! Il avait aidé lui aussi !