[Terminé] Promenons-nous dans les bois ... | |
| Dim 13 Avr - 14:57 | | | | Au cinquième jour de Telniss de l'année 114, la démone nommé Sybaris, chef des espions à la solde d'Aile Ténébreuse, se tenait dans la grande salle de l'auberge privilégiée des voyageurs, en la Cité des Arbres, le fleuron des elfes de Drayame. Ici on la connaissait. Elle était un des sbires du seigneur démon qui avait soumis le royaume elfique. On ne l'aimait pas ... Parfois même on la détestait. Mais on se devait de la tolérer et de la servir, car on savait qui elle était et ce qu'on risquait à mal se conduire devant elle. Et elle aimait cette position. Ici, loin de Sen'Tsura, elle avait du pouvoir ! Et Sybaris, comme la plupart des démons de Zelphos, adorait le pouvoir. Au fond, à bien y réfléchir, ce n'était pas tant leur Roi Démon que son peuple vénérait, mais bien le symbole du pouvoir suprême qu'il représentait ..
Et donc, ce jour-là, Sybaris sirotait un cocktail de baies diverses, fortement alcoolisé, à sa table préférée, celle-là même depuis laquelle on voit tout le reste de la grande pièce sans avoir à tourner la tête. Elle avait fini les tâches qu'elle devait accomplir ici, et elle n'avait plus qu'à rentrer "chez elle", au palais de Sen'Tsura. Elle repoussait donc le moment du départ en prenant son temps, en se délassant, en observant ... Si elle détestait que ceux sous ses ordres fassent preuve d'oisiveté, elle, en revanche, aimait s'accorder quelques moment de paresse. Après tout, tant qu'elle faisait bien son travail et que ses hommes faisaient bien le leur, sa tête - et sa vie - ne risquaient pas grand chose ... Alors autant en profiter tant que cela était possible !
La démone, actuellement sous sa forme humaine aux courbes rebondies et aux formes alléchantes, à peine masquées par les voilages bleus, oranges et verts qu'elle arborait avec grâce, était donc patiemment attablée devant son verre, remuant nonchalamment le cure-dent sur lequel était plantée une fraise. Avec un sourire assez étrange - malsain, de ceux des psychopathes près à commettre leur crime -, Sybaris porta ce fruit bien mûr à sa bouche et le dévora goulument. Puis, avec un coup de langue lascif, elle se lécha les lèvres, couvertes en partie par les jus sucré. Enfin, satisfaite de son frugal goûter, elle leva son verre pour se verser une bonne gorgée dans le gosier ...
... C'est ce moment que choisi une serveuse pour passer trop près d'elle et faire preuve d'une effroyable maladresse ... Bousculant la cliente, elle lui fit renverser son breuvage sur ses cuisses. Et là était le drame ! D'un geste vif et empli de colère, la démone se leva brusquement et se trouva face à la pauvre serveuse qui fondait en excuses larmoyantes. En proie à une haine aussi fugace que violente, la jeune démone prit alors sa forme naturelle, sans toutefois perdre ses actuels atours - ce qui, au final, la rendait légèrement moins effrayante ... Les ailes squelettiques firent tinter le lustre, qui descendait un peu trop bas, en le frôlant. Sans un mot, mais sa rage bien visible, la démone attrapa la pauvresse par le col et la souleva pour mettre son visage apeuré à hauteur du sien.
Espèce de crapaud puant !! Ne t'a-t-on jamais appris à marcher ?! Es-tu suicidaire ?! Crois-tu que je sois de ceux qui acceptent de telles erreurs ?!
La jeune femme - une yogaï - se confondait encore en excuses, du moins tentait de le faire malgré la force qu'on exerçait sur sa gorge ... Son patron - son maître, le gérant de l'établissement - accouru depuis l'étage, pour protéger son bien, son commerce, et sa vie ...
Dame Sybaris, je vous supplie de ne point tuer cette petite. Je l'ai acquise il y a peu, elle ... sa formation est encore lacunaire ... S'il vous plaît ... Faites preuve de clémence et je ... je vous offre toutes vos consommation et votre séjour ici ! Je ...
Encore heureux ! Il ne manquerait plus que ça, que je paye pour être mal servie !
La démone lâcha donc sa proie, la jetant comme une malpropre au sol. Puis elle se tourna vers le tavernier :
Tu devrais mieux tenir ton esclave, tu n'aimerais pas que l'Empire dise du mal de toi, n'est-ce pas ... ?
Sur quoi elle repris sa forme humaine, avant d'observer la salle, dont les occupants étaient figés devant la scène qui venait de se dérouler sous leurs yeux.
Et tu offriras un verre à chaque personne ici, pour le dérangement ... Tu mettras cette tournée dans la facture de ce séjour que tu m'octroies, n'est-ce pas ?
Oui ... Oui bien sûr Dame Sybaris, selon vos ordres.
Bien.
Enfin calmée, la démone prit sa sacoche, l'ajusta sur son épaule, enfila sa capeline de voyage, et sorti de l'établissement, non sans avoir jeté un dernier regard noir à l'impudente qui avait osé la salir.
Dehors, elle respira un grand coup, se faisant la réflexion que cette forêt était vraiment trop chargée en pollen, puis se mit en route, l'air toujours un peu renfrogné, vers la sortie de la ville, prenant soin d'éviter les voies trop fréquentée pour éviter les bains de foule ...
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| | Sybaris
Partie IRLCrédit avatar : Kerrigan infestée, image de couverture du tome 1 La reine des lamesDouble compte : Andromaque Ardhanarîshvar, Jehan Polghotyer, HelyanwëVitesse de réponse : entre 48h à +ou- une semaine
| | Ven 18 Avr - 19:48 | | | | La Citée des Arbres porte bien son nom. Ici, la nature est reine, et toute trace elfique est dissimulée au moyen d'ingénieux stratagèmes. Branches et passerelles ne sont qu'un, les habitations font corps avec le bois, les structures se fondent dans les feuillages... Une ville magnifique. Si magnifique que je me demande comment Sen'tsura peut rivaliser avec une telle perle. Mais si on le dit, c'est bien que ça doit être possible.
Pendant plusieurs heures, je me ballade et me perd dans les méandres des multiples étages de ses arbres centenaires qui montent jusqu'aux nuages. Puis je m'accorde un repos bien mérité dans l'une des nombreuses auberges du niveau le plus bas. L'un des serveurs s’enquiert de ma commande, un jus de fruits au miel, et s'éloigne. Je m'adosse à ma chaise, que j'ai judicieusement placée dos au mur. Eh oui, être assassin, plus qu'un métier, c'est une façon de voir les choses différemment du commun des mortels. Je ferme les yeux, ne prêtant qu'une attention de surface aux bruits de fond de l'auberge. Que c'est bon de...
– Espèce de crapaud puant !! Ne t'a-t-on jamais appris à marcher ?! Es-tu suicidaire ?! Crois-tu que je sois de ceux qui acceptent de telles erreurs ?!
J'entrouvre à demi les paupières. Encore une noble qui pique une crise d'hystérie. Peu importe où l'on se trouve, il y en a forcément à foison, particulièrement dans les grandes villes comme celle-ci. Pauvre petite serveuse... Heureusement que son patron est quelqu'un de bien. Il parle à toute vitesse, enchaînant excuses sur excuses pour espérer calmer cette diabolique cliente, qui n'en démord pas. Une phrase en particulier me fait dresser les oreilles.
– Tu n'aimerais pas que l'Empire dise du mal de toi, n'est-ce pas... ?
L'Empire. Cette démone, « Dame Sybaris » comme l'a appelé le gérant, est du côté des bleus. Du côté de mes ennemis. Je me redresse lentement, affichant une attitude nonchalante. A l'intérieur de mon crâne, c'est la tempête. Que faire ? Mettre fin à sa vie, c'est une évidence. Quand ? Maintenant, je ne peux pas attendre. Où ? Pas ici, elle risquerait de menacer des innocents. A quel endroit alors ? Je n'en sais rien. La haine embrouille mon esprit et sature tout mon corps, desservant mes capacités, ou au contraire me rendant plus alerte. Je veux la tuer, la tuer, la tuer...
– Bien.
Sur ce dernier mot, la jeune femme réajuste sa sacoche, se drape dans sa cape et, sur un ultime regard meurtrier, sort de l'auberge. Sans attendre l'arrivée de ma commande, je saisis quelques pièces de ma bourse et les dépose sur la table.
– Gardez la monnaie, je lance au serveur ébahi devant une telle somme avant de me faufiler entre les clients et franchir la porte, aussi sinueuse qu'un serpent.
En parlant de serpent... j'en bel et bien aperçu un, tout à l'heure, aux côtés de ma sulfureuse ennemie... Et cette forme est un moyen comme un autre de la prendre en filature sans me faire remarquer. Prenant garde à ce que personne ne m'observe, je me transforme en couleuvre, longeant les murs et passant par les flaques d'ombre afin de ne pas être vue. Coup de chance, Dame Sybaris semble ne pas aimer les bains de foules et préfère les ruelles sombres et sinueuses aux grandes avenues qu'empruntent ceux qu'elle doit sûrement considérer comme « le bas peuple ». Une aubaine pour moi, la tuer en absence de témoins n'en sera que plus facile et jouissif.
Une rue aussi zigzagante que déserte se dresse soudain devant nous. C'est le moment... Je me ramasse sous ma forme serpentine, et m'apprête, d'une formidable détente, à bondir sur ma proie. Ensuite, je me retransformerai, en tigre peut-être, pour pouvoir ainsi la déchiqueter de mes dents à loisir, avant de terminer magistralement par une lame en plein cœur. Sans oublier son animal de compagnie bien sûr. Armée de mon poignard, je le trancherai en deux dans le sens de la longueur, et Nayris sait que j'en suis capable. Tout ce sang qui coulera apaisera la rage qui m'enflamme les veines et le regard. Et fera taire les souvenirs déchirants que je sens monter en moi. Cela fait longtemps que je n'ai pas tué un partisan d'Aile Ténébreuse. Tant mieux. Le plaisir n'en sera que plus grand...
Mais voilà, le destin se jouant de nous comme un chat avec ses souris, un groupe d'enfant s'interpose entre la démone et moi, courant et riant joyeusement. La pureté et l'innocence de leur petites âmes d'oisillon m'empêche, hélas, d'aller plus loin. Parfois, il m'arrive de regretter d'avoir une conscience.
Je redeviens humaine et, sortant des ténèbres, me dirige vers eux, un sourire bienveillant sur les lèvres.
– Pourriez-vous aller jouer ailleurs ? J'ai quelque chose à faire avec cette dame, et ça ne peut pas attendre.
Leurs grands yeux écarquillés passent d'elle à moi. Sentent-ils l'atmosphère électrique qui s'établit entre nous ? Perçoivent-ils la haine qui luit dans mon regard ?
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| | Délyë
Partie IRLCrédit avatar : Trouvé par Roxo et retouché par Cendre ♥Double compte : MiroirVitesse de réponse : Moyenne
| | Sam 19 Avr - 20:45 | | | | Tandis qu'elle arpentait une ruelle déserte et pour le moins tranquille, Sybaris fut interrompue dans sa rêverie par l'inquiétude de Ssyfryss qui s'agita dans son dos. C'est à ce moment-là que choisirent des enfants pour venir jouer non loin, leurs rires emplissant alors le passage entre les maisons. ils étaient chez eux et en profitaient allègrement. C'est alors que Ssyfryss, de plus en plus inquiet, siffla dans le dos de sa maîtresse ...
Mère ... ssss ... danger !
Sybaris n'était pas encore totalement retournée qu'elle put entendre la voix de cette femme visiblement belliqueuse et qu'elle ne connaissait point encore.
Pourriez-vous aller jouer ailleurs ? J'ai quelque chose à faire avec cette dame, et ça ne peut pas attendre.
La tension émanant de cette personne était palpable, et Sybaris se questionna : une épouse jalouse ? une rivale mécontente ? une ennemie des siens ? Qu'avait-elle bien pu faire pour s'attirer les foudres de cette inconnue ? Et surtout, qui était cette femme surgit de nulle part ?
Sentant que ces enfants lui seraient fortement utiles présentement, Sybaris leur adressa un sourire des plus maternels et rassurants - chose pour laquelle elle s'entrainait depuis longtemps afin de mieux passer pour humaine lors de certaines ... missions. La balle de cuir d'un des enfants glissa jusqu'à l'espionne qui s'accroupit, sans quitter des yeux cette femme, et l'attrapa. Elle jeta alors son regard sur la fillette elfe qui, elle, dardait ses yeux sur son précieux bien. Sans sourciller et avec un amour parfaitement feint, la démone fit signe à l'enfant d'approcher :
Tu as une bien jolie balle, belle petite, viens donc que je te la rende ...
Ainsi, la petite fille était près d'elle, et avec elle les autres enfants sentirent la gentillesse de cette belle dame dont ils osèrent se rendre plus proches, s'éloignant de fait de celle qui criait méchamment et leur faisait un peu peur.
Ne faites pas attention aux querelles d'adultes, les enfants, jouez tout votre soûl ici, personne ne vous en grondera ... ajouta-t-elle en ébouriffant avec amusement la tignasse épaisse d'un garçon aux joues un peu crasseuses.
Puis elle se redressa et fit face à cette inconnue, ravie d'avoir ces petits boucliers elfiques à ses côtés. Si la femme osait quoique ce soit, non seulement elle aurait l'Empire aux trousses, mais toute la nation des elfes de Drayame ... Toujours assurer ses arrières, toujours ... Lançant un regard de défi à son interlocutrice, Sybaris s'adressa enfin à elle :
Et qui donc veut ainsi interrompre des jeux innocents pour m'interpeller de la sorte ?
Mentalement, Sybaris se prépara à se battre, mais elle userait d'abord de son verbe avant de sortir les griffes. D'autant que dès qu'elle reprendrais son aspect originel, les enfants fuiront sans aucun doute. mais la sortie de la ruelle n'était qu'à quelques pas, il lui serait tout de même aisé de foncer vers la foule, là où elle serait en relative sécurité.
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| | Sybaris
Partie IRLCrédit avatar : Kerrigan infestée, image de couverture du tome 1 La reine des lamesDouble compte : Andromaque Ardhanarîshvar, Jehan Polghotyer, HelyanwëVitesse de réponse : entre 48h à +ou- une semaine
| | Mar 22 Avr - 22:26 | | | | J'enrage. J'angoisse. Je serre les poings. Cette femme a trouvé le bouclier idéal pour m'empêcher d'agir, plus sûrement que n'aurait pu le faire n'importe quel rempart. J'ai beau prier de toutes mes forces pour que les jeunes enfants prennent peur et s'enfuient, il n'en est rien. Au moyen de paroles aimables et sourire mielleux, elle les fait lentement approcher.
– Tu as une bien jolie balle, belle petite, viens donc que je te la rende... Ne faites pas attention aux querelles d'adultes, les enfants, jouez tout votre soûl ici, personne ne vous en grondera...
Je les supplie du regard, les exhorte silencieusement de se méfier de l'apparence de quelqu'un qui n'est rien de moins qu'un démon au service du mal. Mais l'innocence va de prime avec la naïveté, alors ils la croient. Ils sont en confiance. Cette damoiselle est si jolie, comment pourrait-elle leur faire du mal ?
La partisane de l'Empire se redresse et me lance un regard de défi. Elle me tient sous sa coupe, en a conscience, et choisit volontairement d'en abuser. Car s'il y a quelque chose que je déteste, c'est bel et bien l'impuissance. Mon impuissance. Par le rire de Nayris, qu'est-ce que je la hais !
– Et qui donc, reprend-elle, veut ainsi interrompre des jeux innocents pour m'interpeller de la sorte ?
Comment ose-t-elle ? Cette fois s'en est trop ! Au diable les enfants, je vais la déchiqueter, la faire hurler de douleur, la...
Je ferme les yeux. « Calme-toi, Délyë, calme-toi. » Si je ne reprends pas mes esprits bientôt et que je continue de me laisser aveugler par la colère, cela ne fera qu'empirer les choses. La rage n'est qu'un sentiment qui fait foncer tête baissé et commettre des erreurs. Il faut que je retrouve ma sérénité habituelle. Il faut que, plutôt que de répondre à ses provocations, j'essaie de la battre à son propre jeu.
Je rouvre les yeux, lui renvoyant un regard rempli d'une assurance et d'une arrogance toutes deux feintes. Un sourire narquois étire mes lèvres. Je me redresse à mon tour, prend une pause nonchalante, joue à celle que je ne suis pas. Puisque le contact physique et le combat semblent impossible, c'est donc une joute verbale qui se déroulera entre nous. Dans ce genre de bataille, le bluff et les sous-entendus sont de mises. Et vous, chère ennemie dont je ne connais pas le nom, serez-vous à la hauteur ?
Peu à peu, la haine qui fait rage dans mes veines est remplacée par l'adrénaline. J'ai toujours aimé jouer, un trait animal sans doute. Et mon instinct me souffle que cette partie sera loin d'être facile. Tant mieux. J'ai aussi toujours aimé les défis.
– Qu'importe qui je suis, je réponds d'une voix au timbre impassible, parlons plutôt de vous. Oui, vous, une démone au service de l'Empire, avec un serpent des plus charmants comme animal de compagnie...
La naïveté marche dans les deux sens. Si les enfants ont cru les mensonges de cette diablesse sans hésiter, ils croiront également la vérité qui sort de ma bouche et de mon sourire rassurant. Leurs yeux passent tour à tour du serpent à la jeune femme, tandis que l'inquiétude se peint progressivement sur leurs traits. Puis, lentement, ils commencent à s'éloigner d'elle, s'avançant ainsi dans ma direction...
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| | Délyë
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| | Mer 23 Avr - 18:10 | | | | Hahahahaha, cette petite peste joue fort bien ! Sybaris exultait en son fort intérieur, et même si ces enfants avaient commencé à repasser dans la zone neutre, ils resteraient à ses côtés, elle s'en ferait une joie. Cette vipère utilisait son propre serpent contre elle, mais elle ne connaissait pas encore la perfidie de Ssyfryss, le fidèle et si aimant serviteur de sa maîtresse, qui savait tout d'elle et sentait tous ses désir vibrer jusque dans sa chair. Elle ne connaissait pas encore le pouvoir de la magie sur les esprits enfantins. Elle ne connaissait pas encore l'attraction qu'exerçait un animal doué de parole sur les enfants, fusse-t-il un serpent ...
Ssyfryss se glissa donc le long du corps de Sybaris et se laissa choir en une molle douceur au sol, avant de redresser la tête, tel un cobra qu'il n'était pas et ondula d'une façon fort amusante. Et là, il lança sur les gamins sa verve joyeuse et enfantine :
Ssssssssyfrysssss n'est pas méchant, Ssssssyfrysssss aime jouer avec les ssss'enfants ... Ssssyfrysss peut ... dansssser pour les sss'enfants !
Et il dansa, du moins se dandina et tourna, et les enfants trouvèrent cela beau, car cela l'était réellement.
Ssssssyfryssss aime jouer !
Et il joua avec eux, se glissant le long de leurs jambes pour les chatouiller et les faire rire, se laissant chatouiller à son tour et riant en chuintant. Et les enfants revinrent vers la dame au serpent ... émerveillés qu'elle ai un si étonnant jouet. Mais une petite demanda, encore sous le coup du discours belliqueux de l'autre dame :
Madame, c'est vrai que t'es un démon ?
Sybaris, ne quittant pas des yeux l'autre et lui adressant un sourire narquois, s'agenouilla pour se mettre à la hauteur de la gamine, se mettant bien en vue de l'autre mais suffisamment près de l'enfant, et vint poser ses yeux dans les grandes billes inquiètes encadrées de belles mèches blondes ondulées.
Je ne mens jamais aux enfants, alors oui, c'est vrai, mais tu sais pourquoi je le cache et que je me montre ainsi à vous ? dit-elle assez fort que pour la femme entende, mais avec une extrême gentillesse.
Ce à quoi tous les enfants en chœur répondirent non d'un hochement de tête.
Il y a des gens en ce monde qui croient que tous les démons sont des monstres méchants qui s'en prennent aux enfants, continua-t-elle, avec comme de la tristesse dans la voix, alors eux-mêmes sont méchants avec ceux qu'ils pensent être ainsi ... Et puis, si je me cache sous une forme humaine, c'est parce que j'aime les enfants et que je ne veux point les effrayer ... Mais si j'étais méchante, crois-tu que je prendrais le temps de jouer et de sourire avec vous ?
La petite fille secoua la tête pour dire non et jeta ses grands yeux dans ceux de la dame. Caressant les beaux cheveux de l'enfant, Sybaris tourna la tête vers l'autre ...
Mon Ssyfryss ne semble avoir entendu que le "charmant" que vous lui avez concédé ... Comment ne pas fondre devant telle innocence ? Vous ne devriez point vous offusquer de le voir sur mon épaule, alors qu'il y a bon nombre de citoyens de ce monde qui se promènent avec des créatures bien plus dangereuses et bien moins contrôlables ...
Apposant un baiser sur le front de la petite tête blonde et lui chuchotant d'aller profiter de l'attraction offerte par le serpent - qui de fait gardait les enfants proches de sa maîtresse - Sybaris se releva et refit face à son interlocutrice énervée.
Pour fulminer ainsi contre l'Empire - alors que vous êtes sur un territoire qui en est l'ami non dissimulé et que quiconque ici pouvant vous entendre pourrait vous dénoncer aux autorités - et m'invectiver de la sorte, vous devez nous tenir en bien piètre estime ... Vous afficher ainsi devant moi serait perçu par beaucoup comme un acte suicidaire ... Mais voyons donc : pour que vous perturbiez ainsi ma promenade, êtes-vous une simple ennemie des miens ou seulement une de mes ennemis ?
Sans cesser de sourire avec amabilité et tendresse, elle ramassa la balle qui venait de s'échouer près de son pied gauche et la renvoya avec douceur et amour au petit garçon qui semblait la réclamer.
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| | Sybaris
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| | Jeu 24 Avr - 22:11 | | | | Mon ennemie est douée, très douée. Si douée que j'en viens même à me demander si ce n'est pas plutôt moi qui ne suis pas à la hauteur. Rien d'étonnant à ce que les enfants ne ressentent aucune crainte à son égard. Elle les manipule avec autant de facilité qu'un chat joue avec une souris avant de l'achever. Exception faite qu'ici, au lieu de griffes comme barreau de sa subtile prison, c'est un serpent dont elle se sert pour refermer son piège sur ses proies.
– Ssssssssyfrysssss n'est pas méchant, Ssssssyfrysssss aime jouer avec les ssss'enfants ... Ssssyfrysss peut ... dansssser pour les sss'enfants ! Ssssssyfryssss aime jouer !
Pour les enfants, il n'y a rien de mieux qu'un animal de compagnie qui sait non seulement parler mais également s'amuser ! Toute méfiance oubliée, ils se précipitent vers lui, et leurs rires, semblables à de petits pépiements d'oiseau, envahissent l'espace de leur douce lumière. J'assiste, impuissante, à ma déchéance, tandis que mon esprit fume à la recherche de l'idée miracle qui pour l'instant ne vient pas.
– Madame, c'est vrai que t'es un démon ? demande néanmoins une elfette, encore un peu inquiète.
La partisane de l'Empire s'agenouille pour être à sa hauteur, sans m'oublier ni même baisser la garde. Elle se lance alors dans un long discours aux arguments qui ne peuvent qu'être irréfutables pour une innocente gamine d'à peine six ans :
– Je ne mens jamais aux enfants, alors oui, c'est vrai, mais tu sais pourquoi je le cache et que je me montre ainsi à vous ? Il y a des gens en ce monde qui croient que tous les démons sont des monstres méchants qui s'en prennent aux enfants alors eux-mêmes sont méchants avec ceux qu'ils pensent être ainsi ... Et puis, si je me cache sous une forme humaine, c'est parce que j'aime les enfants et que je ne veux point les effrayer ... Mais si j'étais méchante, crois-tu que je prendrais le temps de jouer et de sourire avec vous ?
Oh, quelle ironie, aussi mordante que peuvent l'être les dents acérés de son compagnon serpentin. Cette femme manie la langue avec une précision diabolique. Sans l'admirer ni même diminuer la haine que je porte à son égard, je reconnais néanmoins que j'ai face à moi une combattante de valeur, et qu'il me sera loin d'être aisé de la battre. Surtout que, tout en l'écoutant, je me suis lancée dans une quête désespérée de la solution qui me permettra de sauver ces enfants. Une solution, qui, pour l'instant, me fuit.
La démone tourne la tête dans ma direction et prend une nouvelle fois la parole :
– Mon Ssyfryss ne semble avoir entendu que le "charmant" que vous lui avez concédé... Comment ne pas fondre devant telle innocence ? Vous ne devriez point vous offusquer de le voir sur mon épaule, alors qu'il y a bon nombre de citoyens de ce monde qui se promènent avec des créatures bien plus dangereuses et bien moins contrôlables… Pour fulminer ainsi contre l'Empire - alors que vous êtes sur un territoire qui en est l'ami non dissimulé et que quiconque ici pouvant vous entendre pourrait vous dénoncer aux autorités - et m'invectiver de la sorte, vous devez nous tenir en bien piètre estime ... Vous afficher ainsi devant moi serait perçu par beaucoup comme un acte suicidaire ... Mais voyons donc : pour que vous perturbiez ainsi ma promenade, êtes-vous une simple ennemie des miens ou seulement une de mes ennemis ?
Elle est bien loin de la vérité. Je ne tiens pas l'Empire en piètre estime, au contraire, je le hais, tout simplement. Cependant, si je ressens toujours cette haine gronder en moi, j'ai réussi à l'assourdir et à ne plus la faire transparaître. C'est donc d'une voix parfaitement calme et d'un ton des plus détachés que je lui réponds :
– Je suis une simple ennemie des vôtres, et ma rage à votre encontre ne provient d'aucun camp ni bannière. Quant à mon nom, il n'a aucune importance.
Je fais une pause, espérant qu'un éclair de génie me permette de trouver un moyen de me libérer de ce guêpier. Mais rien ne vient.
– Et vous, je reprends, comment vous appelez-vous ? Quel est donc votre rôle au sein de la hiérarchie de l'Empire ?
Nouvelle pause. Nouvel espoir. Nouvel échec.
– A moins, bien sûr, que vous ne préfériez garder votre identité secrète, de peur que je ne sois pas celle que je prétends être ?
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| | Délyë
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| | Sam 26 Avr - 18:14 | | | | Sybaris éclata de rire. Un rire doux, cristallin, chantant, suave, délicat. Un rire feint qu'elle avait modelé durant des années, écoutant les femmes du monde de Terra dans les soirées où les rires étaient comme une parure précieuse. C'était un beau rire, qu'elle avait façonné en piochant de-ci de-là les meilleurs points de ceux qui étaient parvenus à ses oreilles. C'était un rire charmant et charmeur qui disaient aux hommes que cette femme était une exquise créature.
Mais voyons, très chère inconnue, mon identité n'a rien de secrète ici ... Dame Sybaris, Courtisane du palais de Sen'Tsura, à votre service ... s'amusa-t-elle à clamer avec une révérence des plus gracieuse et élégante. Pourquoi aurais-je peur que vous ne soyez pas ce que vous prétendez être puisque vous prétendez n'être personne ?
Sybaris, toujours amusée, tâcha de reprendre son sérieux. Cette damoiselle belliqueuse était tenace et ne la laisserait pas tranquille, elle devra donc trouver de quoi s'assurer une sortie sécurisée. A n'en pas douter, la solution la plus simple sera de gagner la foule. Les enfants seront utiles.
Et que m'importerais que vous sachiez qui je suis alors qu'ici beaucoup le savent très bien ? Je ne me cache pas perfidement dans l'ombre pour surgir et me jeter sur les gens ... Surtout pas en un lieu où ma présence n'est qu'une banalité ...
La démone jeta un regard malicieux à l'inconnue qui désirait ardemment le rester, et s'exprima avec contentement et délectation :
Mais je dois vous faire une confidence très chère : je me vois forcer d'admettre que vous êtes très téméraire et audacieuse pour ainsi alpaguer une servante de l'Empire en un territoire qui en est l'ami et l'obligé redevable. Les elfes ont une bonne mémoire et certains une langue bien pendue ...
Sybaris jeta un œil aux enfants infatigable qui s'amusaient avec une amusante concentration avec Ssyfryss. Cela en était presque attendrissant de le voir ainsi se montrer innocent et joueur, cachant sa part de vice et de sournoiserie bien en fond de son être. Croisant les bras, Sybaris revint à son interlocutrice rageuse.
Il est dommage que vous teniez à avoir le dernier mot et que vous empêchiez ainsi toute égalité ... j'aime tant savoir avec qui j'échange de bons mots ... dommage oui ... Mais la curiosité qui est mienne ira pourtant sur un autre point bien plus intéressant : qu'ont donc fait les miens, comme vous aimez à le dire, pour vous faire engendrer pareille fureur ? daignez au moins m'expliquer pourquoi vous dirigez votre rage sur moi, c'est bien là la moindre des politesse ...
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| | Sybaris
Partie IRLCrédit avatar : Kerrigan infestée, image de couverture du tome 1 La reine des lamesDouble compte : Andromaque Ardhanarîshvar, Jehan Polghotyer, HelyanwëVitesse de réponse : entre 48h à +ou- une semaine
| | Dim 27 Avr - 17:05 | | | | Oh, ce rire... des hommes vendraient leur corps sans la moindre hésitation pour ce rire-là. Un rire poli jusqu'à atteindre la perfection, comme le plus pur des diamants. Un rire léger, contenant mille promesses et désirs. Je n'en doute plus à présent. Quel que soit le métier qu'elle pratique, cette démone est une professionnelle, et y excelle véritablement.
– Mais voyons, très chère inconnue, mon identité n'a rien de secrète ici... Dame Sybaris, Courtisane du palais de Sen'Tsura, à votre service…, me lance-t-elle d'une voix moqueuse en s'inclinant avec préciosité. Pourquoi aurais-je peur que vous ne soyez pas ce que vous prétendez être puisque vous prétendez n'être personne ? Et que m'importerais que vous sachiez qui je suis alors qu'ici beaucoup le savent très bien ? Je ne me cache pas perfidement dans l'ombre pour surgir et me jeter sur les gens... Surtout pas en un lieu où ma présence n'est qu'une banalité...
Cette Dame Sybaris ne mâche pas ses mots. Mais, aussi vives et précises soient les piques qu'elle me lance, elle est, malheureusement pour elle, très loin du compte. M'avançant d'un pas, j'éclate de rire à mon tour. Un rire très différent du sien qui, au lieu d'être travaillé, respire la franchise et l'amusement. Car la situation, malgré le danger qui menace les enfants et m'oblige à rester dans une position défensive, me distrait réellement.
– Perfidement ? je relève sans cesser de sourire. Sauf votre respect, Dame, si j'avais voulu vous atteindre par un coup lâche dans le dos, je ne m'y serais pas pris de cette manière. Et nous n'aurions pu avoir cette conversation.
Je signifie ainsi implicitement que, si je l'avais voulu, elle serait déjà morte. Implicitement et non directement, car les enfants, s'ils sont attentifs à leur nouveau jeu, pourraient écouter notre conversation. Et je ne veux pas être celle qui fera disparaître leur innocence et leur pureté. Cela leur arrivera bien assez tôt...
– Mais je dois vous faire une confidence très chère, reprend la démone, je me vois forcée d'admettre que vous êtes très téméraire et audacieuse pour ainsi alpaguer une servante de l'Empire en un territoire qui en est l'ami et l'obligé redevable. Les elfes ont une bonne mémoire et certains une langue bien pendue...
J'accepte son compliment qui n'en est pas vraiment un d'un hochement de tête, et réplique sur le même ton :
– En effet. Contrairement à ce que vous avez pu sous-entendre tout à l'heure, la couardise et la perfidie ne font pas partis de mes nombreux défauts.
Dame Sybaris fait une pause dans notre dialogue pour regarder les enfants. Je l'imite, sans cesser de réfléchir, et en parviens à la conclusion que la solution que je peine à trouver depuis tout à l'heure n'est peut-être pas si pressante que cela. La courtisane a parfaitement conscience qu'à la moindre morsure de son serpent, je l'attaquerais sans hésiter. Et je sais aussi que tenter de l'affronter avec les armes risquerait de provoquer la mort de l'un des enfants. Pour l'instant, donc, c'est le statu quo qui l'emporte. Pour l'instant.
Dame Sybaris se tourne à nouveau vers moi en croisant les bras, et déclare :
– Il est dommage que vous teniez à avoir le dernier mot et que vous empêchiez ainsi toute égalité... j'aime tant savoir avec qui j'échange de bons mots... dommage oui... Mais la curiosité qui est mienne ira pourtant sur un autre point bien plus intéressant : qu'ont donc fait les miens, comme vous aimez à le dire, pour vous faire engendrer pareille fureur ? Daignez au moins m'expliquer pourquoi vous dirigez votre rage sur moi, c'est bien là la moindre des politesse...
– La politesse a-t-elle vraiment à voir quelque chose là-dedans ? je rétorque, joueuse. Mais puisque vous y tenez tant, je vais accéder à votre requête et vous répondre. Ou plutôt, vous posez une autre question : me demandez-vous vraiment ce que je reproche à des gens qui tuent sans la moindre pitié ni compassion dans le seul but de prendre le pouvoir et de régner sur le monde ?
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| | Délyë
Partie IRLCrédit avatar : Trouvé par Roxo et retouché par Cendre ♥Double compte : MiroirVitesse de réponse : Moyenne
| | Mar 29 Avr - 17:14 | | | | Me demandez-vous vraiment ce que je reproche à des gens qui tuent sans la moindre pitié ni compassion dans le seul but de prendre le pouvoir et de régner sur le monde ?
Sybaris s'anima d'un rictus narquois, qu'elle camoufla à la seconde sous son masque charmeur de dame aimante et maternelle. La persiffleuse tenait décidément à son anonymat et cela énervait passablement la démone. Mais quelle belle petite sotte ! Croit-elle réellement que les démons et l'Empire sont les seuls à tuer sans une once de pitié et de compassion ? Et ces adorateurs d'une déesse soit disant unique qui relèvent les morts sans égard pour les familles qui les pleurent ? Qui assassinent ceux qui ne vénèrent pas leur déesse en répandant un mal dans des terres qui ne sont pas les leurs ? Eux sont-ils meilleurs ? Et ces hommes des Glaces qui éliminent tous ceux qui ne sont pas des leurs dès lors qu'ils en trouvent un sur leurs territoires glacés ? Sont-ils innocents ? Et ces elfes, qui n'hésitent pas à courber l'échine, à laisser tuer leur reine, pour espérer survivre ? Sont-ils des saints ? Cette gamine ne connaît-elle vraiment rien de la guerre ? Ou fait-elle semblant d'être bête ? Voilà ce que pensait la démone en cette seconde. Et elle mourait d'envie de tester l'ignorance et la bêtise de cette enquiquineuse ...
Régner sur le monde, prendre le pouvoir ... Mais tel est le jeu de la politique belle amie ! Quant à cette sauvagerie que vous mentionnez, je crains hélas que l'Empire ne soit pas le seul acteur de cette farce ... Pensez-vous vraiment que les autres peuples incarnent l'innocence ? Si tel est le cas vous vous bercez d'illusion très chère. La vie est une chienne qui se bat pour elle-même. Oui, nous sommes arrivés en conquérant, mais il ne tenait qu'à ceux qui nous ont combattu de déposer les armes pour sauver les leurs. Les elfes ont su le faire, les autres races de ce monde sont-elles moins intelligentes ? Regardez ces enfants, qui peuvent profiter de leur douce enfance en toute quiétude sans avoir peur de ce que sera demain. L'intelligence réside aussi dans l'art de savoir quand arrêter de se débattre pour mieux vivre et s'assurer un avenir.
La démone adressa un agréable sourire aux enfants qui ne se lassaient pas de jouer avec Ssyfryss. Le serpent lui-même semblait en plein extase, bercé par les chatouilles et par les rires joyeux qui l'entouraient. Puis elle s'assombrit et prit une mine plus sérieuse, sans cesser de paraître suffisamment aimable pour les gamins.
Vous avez quoi ... La vingtaine, tout au plus ... Je doute donc que vous ayez fait la guerre contre les miens ... Mais voyez-vous, moi, j'y étais. J'ai vu, entendu, senti, subi. La sauvagerie n'est pas uniquement l’œuvre des démons, car j'ai vu des humains faire des choses dont je ne les croyais pas capables. Et les autres races ne sont pas en reste. Vous accusez les miens de la plus horrible des cruautés, mais aucune race n'est épargnée par le vice. Pas même vous, vu l'accueil que vous me réserver et les sentiments que vous dégagez ...
La démone reprit son rictus et nargua son adversaire dans cette joute verbale :
Dites-moi, vous qui clamez haïr les massacres sans pitié ni compassion, n'auriez-vous point occis mon humble personne avec cette même rage et cette indicible horreur si ces adorables amuseurs n'avaient point croisé nos routes ? Que penseriez-vous alors du spectacles qui se serait offert à leurs yeux s'ils avaient découvert votre œuvre ?
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| | Sybaris
Partie IRLCrédit avatar : Kerrigan infestée, image de couverture du tome 1 La reine des lamesDouble compte : Andromaque Ardhanarîshvar, Jehan Polghotyer, HelyanwëVitesse de réponse : entre 48h à +ou- une semaine
| | Mer 30 Avr - 15:53 | | | | Je vois passer le temps d'un éclair un rictus mauvais sur le visage de mon adversaire, rictus qui disparaît dans la seconde pour laisser place à son masque, tout de gentillesse et de compassion. Brève vision de qui elle est réellement. Brèche éphémère de son identité dévoilée. Allons, laissez-vous aller à vos désirs, démone, et découvrez donc votre véritable apparence, qui fera sans aucun doute frémir ces pauvres enfants de peur et d'effroi.
Toutefois, gardant un aspect extérieur intact, ses mots, pareil à une lame acérée, décèlent toutes les failles de ma garde et la transperce avec une facilité déconcertante. D'autant plus qu'elle est dans le vrai, et que mon argument, aussi juste soit-il, n'est pas celui qui me fait détester les partisans d'Aile Ténébreuse. Même si je n'ai pas la moindre envie de me dévoiler entièrement, sa diatribe m'y pousse néanmoins. Je n'ai pas le choix, il va me falloir passer à l'offensive.
A entendre ses paroles, le trait de caractère que j'ai souligné concernerait toutes les races et tous les camps, non uniquement les membres de l'Empire. C'est exact, mais qui dit qu'il n'y a qu'elle et les siens que je déteste ? Les Rebelles, et plus généralement les Glaces, sont également la cause de ma haine. Ces deux opposants se battent dans une guerre qui semble sans fin, en ne se souciant aucunement des innocents qu'ils traînent dans leur sillage. Peu importe les valeurs qu'ils prônent, elles sont mensonges. La réalité est qu'il y a deux camps qui se disputent le trône, comme il y en a toujours eu. Le Bien et le Mal ne sont qu'une invention des hommes pour se rassurer. En politique, il n'y a ni bien ni mal, seulement la loi du plus fort. Et ce que je hais par-dessus tout en réalité, c'est bien leur hypocrisie dévorante. Avec Nayris au moins, il n'y a pas de faux semblants. Avec Nayris, il est dit que la seule issue ne peut être que la mort et que l'espoir est vain.
Mais le plus outrecuidant chez cette Dame Sybaris, c'est qu'elle reprocherait aux autres peuples la sauvagerie dévorante des démons. Est-ce donc de leur faute s'ils n'ont voulu se rendre ? Comprend-elle ce que signifie le mot liberté ? Elle prend le problème dans le mauvais sens. Il n'y aurait pas eu de combat s'il n'y avait pas l'envie du pouvoir. L'erreur revient donc à Aile Ténébreuse et ses partisans, et à personne d'autre. Elle a en revanche raison sur le dernier point. La violence n'est pas propre à une espèce, mais bien au monde en son entier et, comme elle le déclame si bien, personne n'est épargné. Personne. Jamais.
– Dites-moi, vous qui clamez haïr les massacres sans pitié ni compassion, n'auriez-vous point occis mon humble personne avec cette même rage et cette indicible horreur si ces adorables amuseurs n'avaient point croisé nos routes ? me questionne-t-elle avec morgue. Que penseriez-vous alors du spectacles qui se serait offert à leurs yeux s'ils avaient découvert votre œuvre ?
Très bien, elle a manifestement terminé son exposé, c'est à mon tour. Cela sera certainement moins clair et tranchant qu'elle n'a pu le faire, mais, je l'espère, tout aussi efficace.
– Je ne hais pas les massacres sans pitié ni compassion, je hais ceux qui les fomentent dans le but de prendre le pouvoir. Plus généralement, je hais tous ceux qui, sous le couvert de diverses valeurs, poursuive en réalité le seul but d'être les maîtres. Quelque chose que vous ne pouvez nier, il me semble. De plus, vous dites que vos adversaires n'avaient qu'à se rendre pour être sauf. Mais comprenez-vous ce qu'est le libre arbitre ? L'indépendance ? Des idéaux qu'ils auraient perdu en vous octroyant le pouvoir.
Les enfants rient aux éclats, me permettant de m'interrompre et de reprendre mon souffle avant de continuer, moqueuse :
– Néanmoins, il y a du vrai dans vos mots. D'autres camps sont autant à blâmer que le votre. Cependant, ma rage à votre encontre est purement personnelle. Ce sont les membres de l'Empire qui ont détruit ma vie, mon bonheur et fait de moi ce que je suis. Et cela vous semblera sûrement futile, mais j'ai envie qu'ils paient, voilà tout. Oh, et une dernière chose : croyez-vous que la guerre attend le nombre des années ? Depuis mon plus jeune âge j'ai été plongée dans une bataille dont je ne comprenais pas le sens. Alors, n'allez surtout pas croire que je n'ai rien vu, rien entendu, rien senti, rien subi. Vous vous tromperiez lourdement.
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| | Délyë
Partie IRLCrédit avatar : Trouvé par Roxo et retouché par Cendre ♥Double compte : MiroirVitesse de réponse : Moyenne
| | Dim 4 Mai - 18:12 | | | | Cette petite vipère ne mâchait pas ses mots mais seule ressortait sa rage envers un ennemi qu'elle croyait connaître. Il est indéniable que l'Empire avait causé bon nombre de tourments à bon nombre de gens ... Sybaris elle-même avait déjà tué maintes fois, parce qu'elle en avait reçu l'ordre avant tout. Oh, elle ne niait pas que donner la mort lui était agréable, mais elle préférait le faire à sa façon et non point dans la fureur d'un champ de bataille. La démone n'aimait pas la guerre. L'art de la mort était subtil et beau et elle n'aimait pas la sauvagerie sale et maladroite.
Mais ce qui intriguait le plus la jeune femme était cette propension qu'avait cette furie à la juger sans la connaître ... Ainsi donc elle croyait que les démons ne connaissaient ni le libre arbitre ni la liberté, ni même l'indépendance ... Ha ! Si elle savait qui était réellement la Dame Sybaris ! Une espionne en chef qui, sous couvert de ses ordres venus d'en haut, concevait patiemment son réseau d'informateurs et d'espions, et qui tout aussi patiemment compilait tout ce qu'elle voyait ou entendait sur chaque personne qu'elle rencontrait. Ce qui l'embêtait ici était de ne pouvoir étiqueter la fiche de cette femme avec son identité ...
Bien, l'Empire a détruit sa vie ... Et alors ? Que penserait-elle de se retrouver très loin de chez elle, coincée dans un monde très différent du sien et sans aucun possibilité de retour ? Que dirait-elle d'avoir été forcée à vivre depuis quatorze années dans un monde qui n'est pas fait pour elle ? Oui, tout le monde fait des sacrifices, tout le monde subit des souffrances ...
La démone ne cessa de sourire. Cette femme la faisait rire. Elles n'étaient pas si éloignées l'une de l'autre, mise à part cette rage viscérale qui imprégnait cette donzelle. Sybaris avait appris à faire de ce qui l'ennuyait une force. Chaque obstacle et chaque trouble la renforçait et l'aidait à avancer. Mais cette femme se cloîtrait dans sa haine, elle cultivait son passé comme une mauvaise herbe qui se répand. Elle pourrait faire une recrue de choix pour l'Empire d'ailleurs ... Et si elle tentait de la mettre insidieusement de son côté pour en faire une arme contre les ennemis de l'Empire ? Une arme piégée qui irait semer la discorde ? Hum ... il faudrait pour cela la travailler au corps et la démone n'avait pas ce temps-là à perdre ... Mais l'idée était plus que tentante, il était vrai ...
Pour l'heure, il fallait justement gagner du temps et tenter d'amadouer cette furieuse guerrière qui rêvait d'en découdre. Et ne pas perdre les enfants. Oh, il serait aisé d'en prendre un dans les bras et d'inciter les autres à la suivre tandis qu'elle les raccompagnerait chez eux. Et ce faisant, elle aurait tôt fait de semer cette femme ou de lui envoyer des gardes ... ou plutôt les deux ! Oui, cela serait facile, mais la curiosité primait pour l'instant sur son envie de quitter les lieux et aller au calme.
Votre haine et votre rage vous tueront, très chère. Dans ce monde plus que dans un autre. Vous n'avez aucun plan, vous ne faites que vous laisser dominer par ce qui vous bouffe depuis longtemps. Vous servez votre colère, et non l'inverse, et vous prétendez connaître mieux que moi le libre arbitre et l'indépendance ? Laissez-moi rire ! Regardez plutôt ces enfants ... Les pensez-vous esclaves ? Ils sont bien plus libres que vous, ou même que moi d'ailleurs. Et leur avenir sera bien plus glorieux que le nôtre justement parce que ceux qui gouvernent leur peuple ont choisi de ne plus guerroyer pour avoir la paix.
La démone adressa à nouveau un sourire aimable et aimant aux enfants qui n'écoutaient plus tant ils jouaient avec un Ssyfryss qui semblait ne plus pouvoir se lasser de se faire ainsi passer de petites mains en petites mains. Une enfant était même en train de lui caresser la tête comme s'il s'agissait d'un chaton.
Votre haine vous aveugle. L'Empire n'a pas donné l'ordre de détruire votre vie. Vous êtes trop insignifiante pour cela ... Mais si vous étiez au cœur des combats, qui donc vous y a mise ? Qui vous a donné une arme et vous a forcée à combattre ? L'Empire n'emploie pas les enfants, ce ne sont donc pas les miens qui vous ont fait subir la violence d'une guerre que vous ne saisissiez point ... Alors donc, qui vous a ainsi insufflé cette haine envers cet ennemi qui aujourd'hui dirige un monde en paix ?
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| | Sybaris
Partie IRLCrédit avatar : Kerrigan infestée, image de couverture du tome 1 La reine des lamesDouble compte : Andromaque Ardhanarîshvar, Jehan Polghotyer, HelyanwëVitesse de réponse : entre 48h à +ou- une semaine
| | Ven 23 Mai - 11:14 | | | | La voix assurée. Le regard acérée. L'attitude nonchalante. Autant d'éléments factices qui nous permettent ainsi de résister l'une à l'autre, et de nous empêcher de voir la véritable profondeur de qui nous sommes vraiment. Toutes deux, nous aimerions contempler avec plaisir le cadavre de l'ennemi gisant dans une mare de sang. Mais, à la place, nous y préférons les sourires. Une montagne, que dis-je, une avalanche de sourire mielleux afin de démontrer que nous maîtrisons parfaitement la situation. Qui l'emporte ? Là est toute la question.
– Votre haine et votre rage vous tueront, très chère. Dans ce monde plus que dans un autre. Vous n'avez aucun plan, vous ne faites que vous laisser dominer par ce qui vous bouffe depuis longtemps. Vous servez votre colère, et non l'inverse, et vous prétendez connaître mieux que moi le libre arbitre et l'indépendance ? Laissez-moi rire ! Regardez plutôt ces enfants... Les pensez-vous esclaves ? Ils sont bien plus libres que vous, ou même que moi d'ailleurs. Et leur avenir sera bien plus glorieux que le nôtre justement parce que ceux qui gouvernent leur peuple ont choisi de ne plus guerroyer pour avoir la paix.
La voilà qui mélange tout, est-ce volontaire ? Peu importe, ce sont des arguments faux donc aisément réfutables. Serait-elle en train de faiblir ? Non, après réflexion, je ne le pense pas. Elle a juste réfléchi logiquement, pensant que la vie est une valeur à laquelle je tiens, comme la majorité des vivants. Elle a voulu aller trop vite, tant pis pour elle.
– Me tuer ? Mais je n'ai pas peur de la mort. Me laisser dominer ? Mais c'est avec joie. C'est un choix délibéré que d'avoir choisi une telle voie ! Vous me pensez prisonnière de mes pulsions ? D'un certain point de vue c'est peut-être le cas, en effet. Néanmoins, j'en ai parfaitement conscience, et ça ne me dérange aucunement.
Je suppose qu'elle ne s'attendait pas à cela. Je ne m'inquiète pas, elle saura répliquer. Je n'ai pas face à moi une débutante, loin de là.
– Quant à ces enfants... libre, dites-vous ? En ce cas, nous n'avons pas la même définition de ce qu'est la liberté. Penseront-ils comme ils voudront ? Feront-ils selon leurs désirs ? L'Empire ne serait donc pas une dictature, mais une ouverture vers de nouvelles possibilités ? Vraiment ? Expliquez-moi donc cela plus en détails...
Mon ton est à la fois doucereux et tranchant, et il est impossible de ne pas remarquer l'ironie mordante qui brille dans mes yeux. Un peu plus, et je ne finirais par me prendre au jeu. Un peu plus... la haine est encore là, virulente, bouillante, et me donne une force supplémentaire pour parer les attaques verbales de mon adversaire. Car, et tous les déguisements sont vains, c'est bien de cela qu'il s'agit.
– Votre haine vous aveugle, appuie-t-elle à nouveau. L'Empire n'a pas donné l'ordre de détruire votre vie. Vous êtes trop insignifiante pour cela ... Mais si vous étiez au cœur des combats, qui donc vous y a mise ? Qui vous a donné une arme et vous a forcée à combattre ? L'Empire n'emploie pas les enfants, ce ne sont donc pas les miens qui vous ont fait subir la violence d'une guerre que vous ne saisissiez point ... Alors donc, qui vous a ainsi insufflé cette haine envers cet ennemi qui aujourd'hui dirige un monde en paix ?
Cette fois, elle a frappé juste. En effet, il n'y a pas que l'Empire qui est en tort. Non, c'est bien plus subtil que cela, et cette Dame Sybaris est quelqu'un de suffisamment fin pour l'avoir remarqué. Félicitations.
– Je suis consciente également que je ne suis rien pour les Impériaux, je rétorque, mais que vous le vouliez ou non, c'est en partie par leur faute que je suis ainsi. Cependant, et vous avez raison sur ce point, les Rebelles sont également en cause. Eux ou vous, de toute façon, qu'est-ce que ça change ? Vous n'êtes que deux camps opposés se battant pour le pouvoir, voilà tout, et certainement pas pour l'idéal de paix que vous êtes censés incarner. La paix, ah...
J'éclate de rire. Un ennemi qui aujourd'hui dirige un monde paix, a-t-elle dit ? Le pense-t-elle sérieusement ?
– Rassurez-moi, c'est une plaisanterie, n'est-ce pas ?
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| | Délyë
Partie IRLCrédit avatar : Trouvé par Roxo et retouché par Cendre ♥Double compte : MiroirVitesse de réponse : Moyenne
| | Jeu 29 Mai - 13:55 | | | | Une plaisanterie ? Sybaris avait-elle vraiment une tête à plaisanter ? La démone se demanda si elle n'avait pas en face d'elle une simple folle à lier amatrice de théories du complot et habituée à hurler que la fin du monde était proche ... Si les mots qui sortaient de la bouche de cette furie n'étaient pas aussi intelligibles, elle aurait eu un gros doute quant à l'intégrité mentale de cette jeune femme. Quoiqu'elle doutait tout de même de sa stabilité d'esprit ... Ce comportement devant de tels témoins était des plus inquiétants, et Sybaris savait qu'elle devait jouer finement pour ne pas mettre en danger ces enfants. Non pas qu'elle se souciait réellement de leur sort, mais simplement parce qu'elle voulait éviter de fâcheuses conséquences qui nuiraient fortement à sa tâche ici-bas.
Ai-je l'air de vouloir plaisanter, mademoiselle ? Réveillez-vous plutôt que de vous terrer dans vos cauchemars : la guerre est finie, et ici règne la paix. Les jeux innocents de ces enfants n'en sont que la preuve évidente. Mais si vous tenez vraiment à blâmer quelqu'un de cet état de fait, je vous conseille d'aller trouver la reine de ces bambins, elle-même qui s'est alliée à mon Roi pour ne pas laisser mourir son peuple, et de lui expliquer à quel point les siens semblent malheureux ...
Sybaris caressa la tête d'un enfant qui passa près d'elle après avoir couru après la balle, puis reprit, avec toujours son éternel et inaltérable sourire aimable.
La paix n'est jamais une chose solide, mademoiselle. Elle doit être nourrie chaque jour, protégée, soignée. Et ce n'est pas en ayant une attitude pareille à la vôtre qu'une paix peut être durable. En admettant que je représente l'ancien oppresseur, vous, de fait, vous représentez à coup sûr le trublion qui tente de réduire à néant les efforts de ceux qui ont avant tout pensé à la pérennité de leur peuple. Il n'y a ni chaînes ni boulets ici, mademoiselle, hormis peut être en votre esprit ...
Dans son propre esprit, Sybaris se demandait ce qui avait bien pu arriver à cette jeune personne pour éveiller en elle pareille pugnacité et pareille haine envers les siens ... A coup sûr, son passé devait contenir bon nombre d'écueils, mais cela était des plus intrigants. Qui donc était cette femme ?
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| | Sybaris
Partie IRLCrédit avatar : Kerrigan infestée, image de couverture du tome 1 La reine des lamesDouble compte : Andromaque Ardhanarîshvar, Jehan Polghotyer, HelyanwëVitesse de réponse : entre 48h à +ou- une semaine
| | Dim 1 Juin - 18:09 | | | | L'ironie n'est visiblement pas quelque chose que comprend Dame Sybaris, puisqu'elle prend ma question très au sérieux et réplique avec un ton des plus mordants :
– Ai-je l'air de vouloir plaisanter, mademoiselle ? Réveillez-vous plutôt que de vous terrer dans vos cauchemars : la guerre est finie, et ici règne la paix. Les jeux innocents de ces enfants n'en sont que la preuve évidente. Mais si vous tenez vraiment à blâmer quelqu'un de cet état de fait, je vous conseille d'aller trouver la reine de ces bambins, elle-même qui s'est alliée à mon Roi pour ne pas laisser mourir son peuple, et de lui expliquer à quel point les siens semblent malheureux… La paix n'est jamais une chose solide, mademoiselle. Elle doit être nourrie chaque jour, protégée, soignée. Et ce n'est pas en ayant une attitude pareille à la vôtre qu'une paix peut être durable. En admettant que je représente l'ancien oppresseur, vous, de fait, vous représentez à coup sûr le trublion qui tente de réduire à néant les efforts de ceux qui ont avant tout pensé à la pérennité de leur peuple. Il n'y a ni chaînes ni boulets ici, mademoiselle, hormis peut être en votre esprit...
Je prends la liberté de quelques secondes de silence avant de répliquer. J'adopte toujours la même posture nonchalante, tandis que mon esprit, celui qu'elle trouve sans doute si puéril et futile, continue de tourner à toute vitesse. Un esprit qui est peut-être parvenu à une solution. Une solution imparfaite, mais j'en ai assez. Assez que cette démone me vole ma liberté d'agir comme je le souhaite.
– Si vous permettez..., je lance avec un sourire glacial.
Puis, sans attendre sa réponse, je me transforme en renard des neiges et, avec toute la vivacité dont je suis capable, me jette sur le serpent que j'immobilise dans ma gueule. Bien sûr, j'ai pris soin de choisir mon moment. Il m'a fallu attendre qu'il se trouve dos à moi et à quelques mètres des enfants. C'est maintenant chose faite.
Le sentant se débattre, je l'éjecte avec violence sur sa maîtresse, avant de gronder à l'intention des enfants, les oreilles en arrières. Terrifiés, ils détalent le plus vite possible sans demander leur reste. Je l'admets, leur innocence est maintenant entachée par ma faute, mais au moins n'auront-il pas vu la couleur du sang ni en contempler le sinistre présage qu'il pourrait augurer. Ni une ni deux, je me retransforme et, tournant dos à la fuite des enfants, je commence à avancer vers mon ennemi d'un pas tranquille. Je veille à ne pas m'approcher de trop près cependant. Mes poignards sont plus utiles pour les combats à distance, et ma charmante adversaire a probablement une forme de démoniaque plus imposante que celle qu'elle a pour l'instant revêtis.
– Nous serons plus tranquille pour discuter, je lui assure avec le même sourire. Et rien n'empêche d'accompagner nos conversations de quelque chose de plus... physique. Ainsi, l'Empire assurerait la paix ? Et ce, uniquement pour le bien des peuples qu'il asservit ? Vraiment ?
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| | Délyë
Partie IRLCrédit avatar : Trouvé par Roxo et retouché par Cendre ♥Double compte : MiroirVitesse de réponse : Moyenne
| | Ven 6 Juin - 15:51 | | | | A l'instant même où la furie, changée en animal, attrapa Ssyfryss, Sybaris se crispa et serra les poings. Ainsi donc cette femme voulait jouer à ce jeu-là avec la démone ? Elle ne savait pas à qui elle avait affaire, c'était indéniable, et elle venait de signer son arrêt de mort. Car Sybaris comme son familier avaient une mémoire très bien éduquée lorsqu'il s'agissait de retenir les caractéristiques de ceux qui leur portaient atteinte. Et là, la jeune femme avait montré plusieurs choses d'elle-même qui lui nuiraient au moment opportun ...
Quoiqu'il en soit, Sybaris sentait la souffrance et la peur de son serpent qui se débattait comme il pouvait, sentant sur son corps les dents de la bête qui lui voulait du mal. Et tandis que les enfants s'enfuyaient - pour aller prévenir des gardes, la démone pouvait le parier sans avoir peur de perdre - la démone se mit à psalmodier les mots vipérins qui permettait à son Ssyfryss de prendre plus d'ampleur. Ainsi, lorsque l'ennemie balança sa proie sur sa maîtresse - qui habilement le rattrapa avec délicatesse et tendresse pour le poser au sol ensuite, toujours en récitant sa formule magique, il ne resta qu'à conclure et Ssyfryss rapidement devint boa splendide dardant sa langue bifide comme en défi à celle qui avait tenter d'attenter à sa vie ... Satisfaite, Sybaris écouta les mots empoisonnés de son adversaire ...
... rien n'empêche d'accompagner nos conversations de quelque chose de plus... physique. Ainsi, l'Empire assurerait la paix ? Et ce, uniquement pour le bien des peuples qu'il asservit ? Vraiment ?
Peste soit de cette créature ! Sybaris tâchait de conserver son calme et évitait de se laisser envahir par la haine afin de garder sa forme humaine, mais elle reportait sa colère sur son familier qui avait enfin atteint sa taille maximum. S'il atteignait cette furie, il pourrait l'immobiliser en moins de deux secondes et aurait loisir à choisir entre l'étouffer ou la mordre ... Et il ne faudrait pas non plus énormément de temps à la démone pour se jeter sur elle et la griffer ... Oui, elle méritait de goûter à son poison ...
Mais Sybaris se contenta de sourire, de ce rictus mauvais qu'elle réservait à ceux qu'elle imaginait se faire écarteler avec lenteur ... Si elle s'approche davantage, par contre ... Mais auront-elles le temps de s'amuser avant que les gardes de la cité n'arrivent pour les séparer ? Sybaris l'espérait presque. Mais quoiqu'il arrive, cette jeune femme sera désormais sur la liste des personnes recherchées par l'Empire, car tel était le sort réservé à ceux qui s'attaquaient à ses membres importants. Et Sybaris avait pour elle l'arme de son réseau ... Qui savait où et quand elle la dénicherait si elle arrivait à en réchapper aujourd'hui ?
Au comble de sa colère, Sybaris éclata de rire. Un rire malsain, empli de haine, mais également d'une étrange satisfaction : la combattante enragée avait fait une grossière erreur en faisant le premier pas ... Et Sybaris n'en espérait pas tant.
Et qui donc, à cet instant, vient d'ouvrir les hostilité, jeune fille ? Qui donc se plaint des horreurs de la guerre pour ensuite engager le combat ? Et vous osez prétendre que c'est moi le monstre ... Mais aujourd'hui ce n'est pas moi qui ai fait fuir ces enfants en jetant une ombre sur leur innocence ...
Ssyfryss s'agita : il avait perçu du mouvement non loin, des vibrations dans le sol ... Sybaris le comprit et s'imaginait la troupe de gardes arriver ...
D'ailleurs, il ne fait aucun doute que ces enfants ont saisi qui de nous deux était la créature la plus dangereuse pour eux et la paix de leur cité, les gardes arrivent, mademoiselle, et il est fort à parier que ce n'est pas pour moi !
Sybaris laissa son rictus grandir, son regard mauvais l'accompagnant de concert avec sa colère grandissante. Les bruits parvinrent à la ruelle, les gardes arriveraient de son côté ... Dommage, il aurait été plaisant qu'ils prennent cette jeune femme par l'arrière et qu'elle se retrouve coincée entre eux et la démone ... Mais au moins, elle serait en sécurité, la furie n'osera rien tenter, du moins pas si elle tenait à sa propre vie.
Qui veut la paix prépare la guerre, mademoiselle, mais vous arrivez trop tard en ce lieu ...
Et déjà le premier des gardes allait s'approcher de Sybaris pour la protéger tandis que les autres se jetteraient sur la belliqueuse guerrière ...
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| | Sybaris
Partie IRLCrédit avatar : Kerrigan infestée, image de couverture du tome 1 La reine des lamesDouble compte : Andromaque Ardhanarîshvar, Jehan Polghotyer, HelyanwëVitesse de réponse : entre 48h à +ou- une semaine
| | Lun 9 Juin - 17:35 | | | | Dame Sybaris éclate de rire. Dans celui-ci, emplie d'une haine étrangement proche de la mienne, je parviens également à déceler une pointe de colère. Oh, elle aura pris plus grand soin de la cacher, mais elle est là, cependant, et je l'ai remarquée. Enfin son image de glace et de marbre se fendille ! J'ai réussi à l'énerver, tout cela n'aura donc pas été fait en pure perte.
Néanmoins, loin d'avoir perdu sa langue, la démone lance une dernière rebuffade, que j'écoute avec attention sans cesser de sourire. En effet, j'engage bel et bien le combat comme elle le dit, mais simplement pour me venger de ceux qui ont commencé. Œil pour œil, dent pour dent, belle ennemie. Quant aux enfants, j'ai été poussée à l'erreur, elle a raison. Toutefois, je préférerais me coudre les lèvres pour l'éternité plutôt que de le lui avouer.
En réalité, je ne lui dis rien. Ni cela, ni mes précédents arguments. Je n'en ai pas le temps. Car, comme elle l'annonce d'un ton plein de morgue, les gardes arrivent. Un premier, puis un deuxième, encadrent la courtisane et son serpent qui, pour une raison mystérieuse, a enflé et grossi jusqu'à atteindre la taille d'un boa, et me regarde à présent avec un air mauvais. Les autres gardes, m'apercevant face à eux, se précipitent vers moi. Ils sont une vingtaine, et avec peu d'expérience certainement. Je pourrais tuer les trois-quart d'entre eux sans m'aventurer dans l'arrogance. J'en ai les capacités, et je n'ai pas peur de mourir.
Seulement, me faire tuer de leurs mains signifierait laisser la victoire à Dame Sybaris, ce que je ne peux me permettre. J'opte ainsi au dernier moment pour une approche plus pacifique. Alors qu'un soldat arrive sur moi, je le désarme si facilement que ça en devient ridicule et le projette sur ses compagnons.
– Qui veut la paix prépare la guerre, mademoiselle, mais vous arrivez trop tard en ce lieu …, susurre mon adversaire.
Le temps que les gardes se réorganisent, je grimpe adroitement la façade de l'une des maisons et parviens jusqu'à un balcon formés par les branches d'un arbre, dont j'escalade la rambarde avec adresse. Puis je me retourne et contemple de haut mes ennemis.
– Et de cette guerre qui nous oppose, Dame, vous n'avez pour l'instant aucunement vaincu, je réplique, amusée. Match nul pour cette fois, dirons-nous. Peut-être qu'une prochaine rencontre déterminera une gagnante à notre combat ? Et peut-être que ce combat sera plus physique que verbal ? L'avenir nous le dira. En attendant, je prends congé de cette gracieuse assemblée en vous espérant morte aussi vite que possible.
Je monte encore, jusqu'à atteindre une passerelle de cordes. Les soldats sont complètement dépassés à présent, et leurs flèches sont aussi dangereuses que des plumes tant elles ne peuvent m'atteindre.
– Ne croyez pas que je m'enfuis, je reprends. Je n'ai pas pour habitude de céder fasse à des combattants de valeur. Notre prochaine rencontre aura lieu, et lorsque je le désirerais. Toute poursuite sera inutile. Car si je connais votre nom, Dame Sybaris... il se trouve que vous ignorez le mien.
Un rire, avant de courir sur la passerelle et de m'enfoncer dans les feuilles, tandis que le soleil, doucement, se couche, teintant l'horizon d'écarlate.
« La prochaine fois, Nayris. La prochaine fois... »
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| | Délyë
Partie IRLCrédit avatar : Trouvé par Roxo et retouché par Cendre ♥Double compte : MiroirVitesse de réponse : Moyenne
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