Deux mois avant la date actuelle

Atlas voyageait depuis maintenant 3 jours. Il devait traverser une partie du pays pour une affaire qui requerrait la présence de ses "talents" particulier. Les assassins ont toujours fort a faire en temps de guerre. Son voyage était confortable. Il n'avait pas a soutenir un rythme infernal et disposait de plusieurs jours de relâche avant le début de son contrat.

Les plaines étaient rayonnante, le soleil de l'après-midi projetait une douce chaleur sur les champs de blés moissonnés, les vignes faisait la démonstration de leurs grains a qui jetait le moindre coup d'oeil dessus. L'automne arrivait bien et le pays semblait sain. Mais si la nature paraissait radieuse, la population semblait inquiète. La main de fer d'AT se faisait palpable dans les bourg. Nul enfants ne courait dans les champs, nulle fête n'était donné. La vie semblait comme voilé d'une chape de peur.

Le loup-garou ce faisait discret. Les étrangers n'étaient pas bien vus et il ne tenait pas à ce faire découvrir. S'il devait massacrer un village entier pour sa couverture il n'aurait aucun remord mais cela ferait souffrir sa qualité de voyage. Les partisans pouvaient devenir dangereux s'ils étaient motivés.

Il voyageait habillé pour l'occasion. Un bâton de voyage ouvragé long comme un homme, un sac a dos, une cape légère d'un vert émeraude couvrait ses épaules mais était largement ouvert sur l'avant pour éviter la chaleur, des habits de couleur discrètes, sans faste ni prétention mais sans non plus une apparence de clochard. Il avait l'apparence qu'il voulait, celle d'un homme normal dans la fleur de l'âge qui avait l'argent pour vivre mais qui ne montrait aucune prétention. Par contre si on l'avait arrêté, une fouille rapide aurait mis a jour un attirail moins normal.

On aurait découvert que le bâton n'était que le manche de sa faux de guerre "Faucheuse" dont la lame reposait, enroulé dans un tissus, dans son sac. On aurait aussi trouvé un couteau long a lame courbe, une collection de plantes digne d'un guérisseur mais toute aux effets plus ou moins handicapant, allant de l'éternuement bénin à la mort foudroyante, ainsi que trois couteaux de lancé dans un étuis de cuir serré directement sur son bras. Il fallait un minimum de matériel pour tuer les gens sur commande. Et un maximum de discrétion pour continuer a le faire.

Sur ce dernier point, Atlas avait du composer le matin même. Une petite patrouille l'avait arrêté et il avait dus... faire une petite incartade pour éviter les ennuis. Certes les 4 cadavres étaient bien cachés mais ils manqueraient quand même à l'appel. Aussi le rythme était un peu plus soutenu pour les 2 prochains jours.

Il marchait d'un pas rapide, laissant la beauté de la nature a ses sens de loup et ne s'occupant que de mettre le plus de distance entre lui et les ennuis. Son ouïe fut attiré par le bruit d'une chevauché. Il y avait plusieurs chevaux sans aucun doute. Atlas s'arrêta de marcher et se retourna pour regarder derrière lui. Une troupe de cavalier suivait le même chemin que lui et arrivaient par derrière lui. Ils se trouvaient encore loin mais les sens de loup augmentaient ses capacités naturel. Le martèlement des sabots ferré se mélangeait aux autres sons de la nature mais ne laissait pas de place au doute. Ils étaient lourds.

Atlas entreprit de trouver un couvert et son regard accrocha une petite forêt a quelque distance. Il ne serait pas aisé de la rejoindre mais il fallait ce cacher. Si la troupe était composé de partisans, il aurait plus de mal qu'avec 4 gardes trop curieux.

Tenant son sac par une bretelle pour le stabiliser un peu, Atlas se mit a courir en direction des arbres salvateur. Quelle idée d'avoir si peu d'arbre dans une région. Il sentait son pouls régulier pulser le sang vers tous ses membres. Il devait avoir 15 kilos de matériel sur lui. Une broutille. Ses jambes gardait leur rythme soutenu. Courir trop vite ne servait a rien et les cavalier étaient trop loin pour l'apercevoir avec les cahots de leurs montures. On devait reconnaitre une chose aux plaines, on pouvait courir en ligne droite.

Atlas rejoignit l'entrée du bois en quelques minutes et put se poser. Il déposa son sac derrière une souche et se plaqua à un arbre en regardant vers les cavaliers. Ils apparaissaient plus nettement maintenant. La troupe était composée d'une dizaine de cavaliers lourdement équipés. Des épées dans leur fourreaux cinglaient les flancs des bêtes et des sacoche gonflées reposaient sur leurs croupes. Atlas observa la scène attentivement pendant plusieurs minutes avant de de déclarer :

-Vous êtes pas là pour moi vous... Vous transportez surement quelque chose de précieux pour être aussi nombreux et armé. Dommage j'aurais bien aimé jouer avec vous si je devais pas faire profil bas.

Il sentis son amulette de bonté pulser un peu plus fort a son cou. Elle était un cadeaux de son ancien maître assassiné et était un artefact extrêmement puissant qui retenait les accès de folie trop fréquent du loup-garou. S'il avait été élevé pour être un assassin, la nature l'avait naturellement équipé. Il avait beau être fou et psychopathe, il pouvait paraitre normal quand la Larme de Yehadiel était passé a son cou. Il la toucha distraitement de la main gauche en regardant la troupe arriver sur le chemin.

Ils resta à son poste le temps de les voir passer puis continua jusqu'a ce que leur silhouettes se fassent indistinctes. Atlas lâcha un léger soupir. Il se retourna et regarda enfin la forêt où ils s'était caché. C'était un bois d'une bonne taille composé essentiellement composé de hêtre, de chêne et quelques jolis charmes. Le pépiement des oiseaux remplissait l'endroit d'une tranquillité trompeuse. Il régnait dans l'endroit une odeur étrange qu'Atlas ne connaissait pas. Par réflexe il montra les crocs et se baissa légèrement. Ses narines se dilatèrent un peu plus. L'odeur lui était inconnus. Il se passa mentalement les odeurs connus mais rien ne vint.

Après un moment immobile, il se persuada que ce qui sentait comme ça n'était pas là et se mis en mouvement. Il passa entre les arbres, les frollants et les touchants. L'odeur était là, discrète et fine. Elle ne sentait pas mauvais mais était trop particulière pour être normal.

Le loup-garou continua sa recherche jusqu'à être sur que le propriétaire de l'odeur n'était pas présent dans le bois. Il en avait fait le tour, avait regardé partout mais n'avait rien trouvé. La nuit allais bientôt tomber et il étais fatigué. Il sortit de son sac un petit matelas d'osier tressé et l'étendit sur une roche plane pour se protéger de l'humidité du sol. Il dégrafa sa cape et s'en fit une petite couverture. Il n'avait pas faim ce soir et rationner ses provisions pouvait lui être utile. Il traiterait ces problèmes demain.

Depuis quelques temps, Tiana de Nyrianës était pensive. Elle sentait bien que l'Empire ne restait pas inactif, et que tôt ou tard il se souviendrait d'elle. Et alors, adieu la tranquillité si chèrement acquise...

Elle décida d'aller marcher sur ses terres, histoire de s'aérer et l'esprit et le corps. Le soleil était bas, le soir allait bientôt tomber, il était donc inutile qu'elle se couvre trop. Une veste à capuche suffirait. Elle alla prévenir James, le majordome, de sa décision, et le rassura en lui déclarant qu'elle ne s'aventurerait pas trop longtemps, surtout dans la forêt où elle n'y serait pas spécialement en sécurité. Mais c'était aussi dans cette forêt qu'elle avait retrouvé son cousin Roxo, après de longues années, et cela lui avait passé du baume au cœur au point qu'elle espérait souvent le recroiser dans cette forêt. Comme c'était le cas ce jour-là.

Elle partit aussitôt après avoir mis un manteau à capuche pour la protéger des derniers rayons de soleil, en prenant soin d'embarquer avec elle l'épée que son père lui avait offerte. Il lui faudrait d'ailleurs une petite remise en forme, la comtesse n'avait pas eu tellement l'occasion et surtout la motivation de s'entraîner. Mais des automatismes reviendraient sûrement en cas d'attaque, alors elle ne s'en formalisa pas pour le moment.

Quand elle finit par arriver dans la forêt, elle se mit aussitôt sur ses gardes : elle venait de capter une présence, et certainement pas celle de Roxo. Tiana porta la main à son épée et marcha, doucement, sans bruit. Son odeur la ferait sûrement repérer, mais elle pouvait compter sur son épée et, le cas échéant, à ses pouvoirs, alors tout irait bien. La nuit allait bientôt tomber, mais elle tenait à rester un peu, au moins le temps d'espérer croiser son cousin... Elle marcha, longtemps, jusqu'à arriver dans une partie de la forêt où une étrange odeur se faisait sentir. Toujours la main à son épée, elle s'avança, jusqu'à se mette derrière un arbre pour observer. L'odeur était forte, mais Tiana n'osa pas s'approcher davantage pour savoir à qui appartenait cette odeur. Elle resta donc tapie dans l'ombre de l'arbre, sortant légèrement son épée, et attendit.

La nuit était finalement tombée. Atlas se reposait sous sa cape dans son campement nocturne. Il percevait toujours l'odeur. Légère comme une brise elle restait néanmoins présente a l'odorat fin de l'hybride lycan-garou. Il essayait de dormir mais n'arrivait définitivement pas a trouver le sommeil alors il sommeillait avec un œil ouvert au cas où.

Il sentait les doux éclats d'argent de la lune sur la peau de son visage. La lune était dans sa phase montante et Atlas estimais a 6 jours la date de la pleine lune. Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas immédiatement un changement dans l'odeur. Elle devenais plus net. Atlas se redressa sur son séant et tourna vivement la tête de tous les côtés pour identifier l'origine de l'odeur. Si l'odeur devenait plus net, c'est que son propriétaire se trouvait dans les parages.

L'hybride se leva rapidement et balança son campement de fortune derrière un rocher. S'il voulait prendre son adversaire par surprise, inutile de l'alerter avec un ça. Il ne prit pas le temps de sortir sa faux ni même son couteau. Il enleva rapidement ses habits et se transforma. Il prit sa forme garou, haut de 3 mètres, velu, garni de crocs et de griffes, il ne craignait pas grand chose à par l'argent.

Ses sens furent d'un coup beaucoup plus aiguisés. Il inspira par le museau en fermant les yeux. L'odeur se rapprochait. Maintenant qu'il pouvait sentir avec son odorat de garou, il décrypta l'odeur. Une femme. Une très légère odeur de parfum de cerise flottait dans l'air mais Atlas fut surpris d'une chose. Il ne sentie pas d'odeur réellement personnelle. D'habitude, tous le monde avait une odeur caractéristique, de l'odeur musqué forte a la note sucré de la peau de bébé. Mais cette odeur n'avait pas de signature. Elle avait une note de... vieillesse... sans être vieille ainsi qu'une odeur plus discrète qu'Atlas ne put identifier.

Se ramassant sur lui même, Atlas fit un bond en hauteur vers un chêne massif. Il planta ses griffes dans l'écorce et continua son ascension. Il se percha sur une banche maitresse a 8 mètres de haut et guetta. Il n'eut pas à attendre longtemps. Même dans le noir quasi total de la forêt grâce à sa nyctalopie il put distinguer une forme s'approcher. Une femme se découpait parmi les branches des arbres. Elle était très belle, aux cheveux bruns foncés cachés en partis par une capuche. Elle marchait d'un pas alerte, la main sur la garde de son épée, comme sur ses gardes. Atlas se ramassa un peu plus sur sa branche. Cette femme savait qu'il était là alors qu'il n'avait fait ni bruit ni feu.

Il inspira une nouvelle fois. Ce n'était pas l'odeur d'un lycan ni d'un garou, elle ne ressemblait pas a une elfe. C'était définitivement une humaine en apparence alors comment faisait-elle ?

Atlas se pétrifia. Si elle n'avait pas d'odeur, qu'elle était humaine et avait des capacités hors du commun, il n'y avais qu'une explication. Comme pour appuyer sa déduction, la femme le regarda sans le voir. Atlas vit la lueur rouge caractéristique des vampires affamés dans ses yeux. Il avait un problème.

Les vampires était des adversaires redoutable. Ils peuvent avoir une expérience de plusieurs siècle voir millénaires pour les plus vieux, sont extrêmement résistant, fort et peuvent se régénérer si besoin est grâce au sang d'une victime.

Atlas continua à observer a femme s'approcher. Elle s'arrêta a l’orée de la petite clairière où se trouvait le campement d'Atlas et se cacha derrière un arbre en sortant légèrement son épée. Elle ne paraissait pas agressive mais s'attendait probablement à une attaque.

Atlas essaya de formuler un raisonnement correct malgré sa forme garou. Ses capacités intellectuelles se retrouvaient toujours amoindris. PAS ATTAQUER, PAS AGRESSIF SINON MÉCHANTE. Atlas sourit. Son raisonnement était très poussée, en effet, il ne tuait personne dans son plan. Il se déplaça sans bruit le long de sa branche en la fixant toujours du regard. Elle paraissait calme et déterminé, très légèrement angoissé.

Il grogna légèrement pour se faire remarquer et sauta sur une autre branche situé un peu plus loin. Il se réceptionna tranquillement et refixa la vampire. Elle avait tiré l'épée au clair et présentait un masque de concentration. Le loup-garou détourna la tête et sauta sur d'autre branche plus basse jusqu'a toucher le sol. Il atterri sur le sol a quatre pattes et s'assit comme un chien, la queue sur les pattes avant. Il regarda la vampire d'un œil droit. Si elle était agressive, elle attaquerait maintenant. Il hésita a se retransformer mais préféra la sécurité. Après tous, il n'avait rien fait de mal... a cette personne du moins.

-QUE ME VEUX-TU FEMME DE LA NUIT ?

Tiana resta calme. Après tout, elle n'avait peut-être pas rassasié la faim qui commençait à la tenailler, mais elle pourrait attendre un peu. Pas indéfiniment non plus. Là, actuellement, elle n'était pas en chasse, alors tout allait bien.

Elle entendit grogner, puis des bruits de branche. Elle sortit totalement son épée, tout en gardant un masque de concentration et de calme sur son visage. Mais au fond de son cœur, Tiana savait qu'elle avait peur. Elle était seule, dans une forêt de ses terres, à la merci d'un autre commando impérial, qui sait ? Certes, elle avait pris son épée, mais est-ce que cela serait suffisant ?

Elle sursauta quand elle entendit un bruit sourd devant elle, genre un corps massif qui tombe sur ses pieds d'une branche. Sauf qu'une personne de trois mètres de haut, aussi imposante que la silhouette qui faisait face à elle, ça n'existait pas. Ou alors, ce n'était pas un humain. L'odeur se fit plus forte, faisant se raidir la comtesse, avant qu'elle entende une voix forte :

QUE ME VEUX-TU FEMME DE LA NUIT ?

Tiana garda son calme, baissa son épée et déclara d'une voix neutre :

Je ne te veux rien, toi qui marche sur mes terres. Du moins pour l'instant. Attaque-moi et tu feras la connaissance de mon épée. Mais ce n'est pas ce que je veux, sauf si tu es un impérial... Dis-moi la vérité : en es-tu un ?

Le dos bien droit, Atlas se campa fermement sur ses appuis pour réagir rapidement en cas de besoin. Il regarda la vampire d'un air de défis. La vampire parus ce détendre à sa remarque. Elle arrêta de froncer le nez et baissa légèrement son épée.

-Je ne te veux rien, toi qui marche sur mes terres. Du moins pour l'instant. Attaque-moi et tu feras la connaissance de mon épée. Mais ce n'est pas ce que je veux, sauf si tu es un impérial... Dis-moi la vérité : en es-tu un ?

Le loup-garou marqua un temps d'arrêt. Il regarda la femme et se détendit. Puis il partit sur un rire si on peut appeler ainsi le tressautement gutturaux qu'émis Atlas. Il se redressa sur ses pattes arrière pour déployer toute sa taille puis s'avança doucement vers la vampire d'une démarche chaloupé. Il n'était pas habitué a marcher a 2 pattes ainsi. Il avait le corps vers l'avant et sa tête menaçante affichait un rictus mauvais. Il faisait peur et il aimait ça.

Il marcha quelque pas vers celle qui lui faisait face. Il la voyait se baisser sur ses appuis. Il entama sa transformation. Son museau redevins nez, son dos reprit une forme droite, sa démarche se fit fluide, ses poils disparurent. Son rictus devint sourire.

Il s'arrêta a quelque mètre de la demoiselle. Il était totalement nu et cela lui rappelais étrangement sa rencontre avec Alyna. Atlas posa la main gauche sur son cœur et se pencha en avant dans un salut polie.

-Je vous prie de m'excuser pour cette interruption inopinée sur vos terres. Je ne faisais que passez pour la nuit. Et non je ne suis pas un impérial. Je n'ai pas à me justifier mais je ne pense pas qu'ils aimeraient que vous dissiez ça.

Atlas sourit pour lui même. Il était étrange que cette femme bien habillée le prenne pour un impérial et qu'elle le défis. Elle devait avoir bien des torts a reprocher aux partisans pour risquer de les défier ainsi.

-Maintenant si vous le voulez bien, je vais mettre quelque chose. Vos terres sont accueillante mais il y fait frais.

Atlas reprit sa forme garou et tourna autour de la vampire.

-DIS M'EN PLUS SUR TOI FEMME DE LA NUIT. QUI EST-TU POUR RISQUER LA PEINE CAPITAL A AGRESSER DES PARTISANS. DIS MOI ET JE PARTIRAIS DE TES TERRES SUR L'INSTANT. PARLE MOI, TU QUI NE ME CRAINS PAS.

Atlas avait essayé de calmer le jeu mais il n'avait pas confiance en la vampire. Il prit de l'élan et sauta sur une basse branche d'un arbre proche. Il se couche, la tête sur les pattes avant et laissa sa queue pendre négligemment dans le vide. Il redressa ses oreilles et écouta attentivement la vampire.

La silhouette s'approcha en riant. Enfin, en émettant un tressautement guttural plus qu'un rire. Tiana la la vit approcher sans bouger, jusqu'à voir un homme, nu, devant elle. Il posa sa main gauche sur son cœur et s'inclina en déclarant :

Je vous prie de m'excuser pour cette interruption inopinée sur vos terres. Je ne faisais que passez pour la nuit. Et non je ne suis pas un impérial. Je n'ai pas à me justifier mais je ne pense pas qu'ils aimeraient que vous dissiez ça.

La comtesse esquissa un sourire de soulagement et baissa son épée avant de la ranger. L'homme sourit puis déclara :

Maintenant si vous le voulez bien, je vais mettre quelque chose. Vos terres sont accueillante mais il y fait frais.

Puis il se transforma sous ses yeux en loup-garou, et tourna autour d'elle :

DIS M'EN PLUS SUR TOI FEMME DE LA NUIT. QUI EST-TU POUR RISQUER LA PEINE CAPITAL A AGRESSER DES PARTISANS. DIS MOI ET JE PARTIRAIS DE TES TERRES SUR L'INSTANT. PARLE MOI, TU QUI NE ME CRAINS PAS.

Tiana resta de marbre et répondit, en toute honnêteté :

Je suis celle qui n'a pas renouvelé l'allégeance de ma famille envers Aile Ténébreuse. Je suis celle que l'Empire veut éliminer. Je suis celle qui me battrai s'il le faut jusqu'à la mort pour garder ma liberté. Je suis Tiana de Nyrianës, et toi-même, qui n'est pas un impérial ? Puis-je connaître ton identité ?

Le lycan-garou releva les oreilles en entendant le discour de la vampire. Il laissait trainer ses oreilles là où il s'arrêtait et le nom de Nyrianës ne lui était pas inconnu. Il fouilla sa mémoire et se souvint d'une conversion entendu il y a de ça deux jours.

Un garde des partisans discutait avec ses camarades dans une auberge dans laquelle Atlas avait passé la nuit. Il faisait mention d'une comtesse isolée qui refusait de "renouveler son allégeance", un dérivé pompeux d’impôt pour les riches. Il avait écouté la conversation d'une oreille mais avait néanmoins retenu le principal. Ainsi cette vampire était comtesse et rebelle d'une certaine manière et le fait qu'elle affiche clairement ses positions disaient clairement ce qu'elle pensait de l'archi-démon.

Atlas se leva lentement de sa branche. Il avait devant lui un personnage puissant, tous autant par ses capacités personnelle que par son rang. Etablir le contact lui permettrait peut-être d'avoir accès a des ressources intéressantes. Mais comment lui dire qu'il était de la rébellion et assassin qui plus est ?

Il sauta d'arbre en arbre pour atteindre le rocher où il avait caché ses affaires et disparus derrière. Il en ressortit habillé de pied en cape. Il avait sa tenue de voyage mais c'était déjà mieux que nu. Il s'avança vers Tiana et répéta son salut.

-Voila une tenue plus adéquate pour une conversation. Je me cache actuellement de la milice des partisans. Ils n'aiment pas qu'on élimine leurs hommes je pense.

Atlas laissa planer le sous-entendus quelques seconde puis enchaina sur un ton naturel.

Atlas Anerko, assassin au service de la rébellion.

Il releva la tête, affichant un sourire en coin angoissant. Si la mort est son commerce, il faut bien ce vendre.

Tiana avait parlé avec douceur et fermeté mêlées en déclinant son identité, mais elle n'avait absolument pas tremblé. Elle ne tremblerait jamais en avouant sa haine de l'Empereur, elle se l'était juré en commençant à combattre Aile Ténébreuse. Le loup devant elle l'avait écoutée sans la couper, ce que la vampire apprécia. Il était bien élevé, tant mieux.

Elle l'entendit qui sautait de branche en branche, avant d'atterrir derrière un rocher, puis devant elle, habillé. Il s'avança vers elle et s'inclina à nouveau :

Voila une tenue plus adéquate pour une conversation. Je me cache actuellement de la milice des partisans. Ils n'aiment pas qu'on élimine leurs hommes je pense.

Noté, pensa la comtesse en esquissant un sourire. Message reçu cinq sur cinq, lui aussi était vraiment opposé à Aile Ténébreuse au point de se débarrasser de quelques-uns de ses sbires. Après un petit silence, il reprit d'un ton naturel :

Atlas Anerko, assassin au service de la rébellion.

La comtesse s'inclina respectueusement :

Enchantée de vous rencontrer, sieur Atlas. Que me vaut l'honneur de votre visite ?

-Enchantée de vous rencontrer, sieur Atlas. Que me vaut l'honneur de votre visite ?

-Comme je vous l'ais dit précédemment, je ne suis pas en visite... disons officielle. Les partisans sont à ma poursuite mais je vous rassure, ils savent juste que 4 gardes ont disparue. Je suis venu ici car une troupe de cavalier est passé par le chemin et qu'avec le matériel que j'ai sur moi, je serait immédiatement soupçonné.

Atlas eu un petit rire. S'ils voyaient son matériel, ils feraient plus que le soupçonner, il serait immédiatement exécuté.

Il toucha distraitement son amulette. Elle n'émettait qu'une faible pulsation. Atlas laissa courir ses doigts dessus mais les écarta vivement en voyant Tiana le regarder avec un air interrogateur. Il rangea l'amulette sous sa chemise et reprit d'un air neutre :

-Je ne m'attarderais pas plus longtemps sur vos terre. Encore merci.

Le garou réajusta son sac. Si la comtesse le laissait partir, il pourrait continuer son chemin mais Atlas savait qu'il avait éveillé sa curiosité et qu'elle n'en resterait pas là.

Le loup-garou, qui se prénommait donc Atlas Anerko, lui répondit :

Comme je vous l'ais dit précédemment, je ne suis pas en visite... disons officielle. Les partisans sont à ma poursuite mais je vous rassure, ils savent juste que 4 gardes ont disparue. Je suis venu ici car une troupe de cavalier est passé par le chemin et qu'avec le matériel que j'ai sur moi, je serait immédiatement soupçonné.

Il eut un petit rire, puis il porta ses doigts à une amulette autour de son cou que Tiana n'avait jamais remarquée. Mais Atlas le remarqua, et se hâta de ranger l'amulette sous sa chemise avant de lancer avec neutralité :

Je ne m'attarderais pas plus longtemps sur vos terre. Encore merci.

Alors qu'il commençait à esquisser un départ, la comtesse le coupa dans son élan :

Attendez ! Avant, s'il vous plaît, dites-moi ce qu'est que l'amulette que vous avez à votre cou. Vous y avez l'air attaché...

Oui, la curiosité de la comtesse avait été titillée par cette étrange amulette. Pourquoi était-elle là ? Avait-elle quelque chose de très important pour qu'Atlas la garde à son cou ? C'était étrange...

-Attendez ! Avant, s'il vous plaît, dites-moi ce qu'est que l'amulette que vous avez à votre cou. Vous y avez l'air attaché...

Atlas se renfrogna en entendant la question. Il ne parlait jamais de son amulette aux inconnus et encore moins à une possible cliente. Il se retourna et plaqua une moue étonné sur son visage.

-Le collier ? Oh, une simple babiole sans importance. Elle ne vaut pas son pesant en or. Je la garde pour l'esthétisme. Même un loup-garou peut être coquet par moment vous savez.

Il sourit légèrement pour appuyer son dernier mensonge. La coquetterie ne l’intéressait pas le moins du monde. S'il portait quelque chose, c'est qu'il avait une utilités ou qu'il représentait quelque chose qui avait une signification particulière a ses yeux, quelque chose de sentimental. Il n'avait que des choses utiles sur lui.

Son amulette magique le protégeait de lui même. Non, elle protégeait les autres de lui même en faite. L'enfant qu'il n'avait jamais été n'avait jamais été normal, peut sensible, toujours fermé et pas souriant. Elevé sans ses parents, il n'avait jamais eu droit a l'amour d'une mère qui était de toute façon une garou psychopathe. Et comme si cette maladie avait été héréditaire, Atlas était lui aussi un dangereux psychopathe. Mais l'amulette qu'il portait en permanence lui donnait un semblant de sentiment. Cristal taillé en larme enchâssé dans de la pierre noire, on disait que c'était l'unique larme que Yehadiel avait versé en emprisonnant Nayris. La bonté d'un dieu était dedans et parvenait a canaliser la folie du loup-garou. Il tenait à ce bijou plus qu'a Faucheuse.

-Je ne peut malheureusement pas vous la montrer de plus prêt, le noeud est particulièrement ardue a faire et défaire.

Il préférait la jouet fine avec la vampire, elle était rusée.

Tiana ne broncha pas lorsqu'Atlas fit apparaître une moue étonnée sur son visage :

Le collier ? Oh, une simple babiole sans importance. Elle ne vaut pas son pesant en or. Je la garde pour l'esthétisme. Même un loup-garou peut être coquet par moment vous savez.

La comtesse n'était pas très convaincue par le ton employé, mais elle ne laissa rien voir. Après tout, elle avait presque l'habitude, ayant passé une majeure partie de son temps à mentir pour se protéger. Il ajouta :

Je ne peut malheureusement pas vous la montrer de plus prêt, le noeud est particulièrement ardue a faire et défaire.

Elle s'approcha doucement de lui, sans geste brusque, qui pourrait lui faire croire à une agression, et toucha l'amulette du bout des doigts : la puissance de bonté qu'elle dégageait la fit reculer, murmurant :

Comment... Quelle est cette magie ? Qui donc est votre protecteur ? Dites-le moi, je vous en prie...

Cette puissance la troublait ; titubante, elle chercha un appui sur le tronc d'arbre le plus proche et reprit doucement ses esprits. Par Nayris... Quelle puissance... Au moins aussi forte que celle de la déesse des Morts... Comment était-ce possible ?

La comtesse s'avança doucement vers Atlas. Il sentait sa force rayonner dans toute la forêt. S'il n'avait pas eu son amulette, il l'aurait massacré sans piper mot car elle pouvait représenter un danger. Mais il la laissa s'approcher sans rien dire. Elle était d'une beauté fascinante, Atlas avait une seul envie, la serrer dans ses bras et pleurer sur son épaules. Il sentie la contradiction le paralyser et son esprit être bloqué par le pouvoir de l'amulette.

-Comment... Quelle est cette magie ? Qui donc est votre protecteur ? Dites-le moi, je vous en prie...

Atlas se retrouva soudainement dans la réalité. La voix de la vampire l'extirpant brutalement de son monde intérieur. Il se recula, le souffle coupé. Il porta la main a son cou de façon instinctive et montra les crocs. Il fit deux pas en arrière puis s'arrêta, fermant les yeux et secouant la tête en serrant les dents. Il cligna des yeux plusieurs fois, tentant de retrouver ses esprits. C'était la première fois que l'amulette avait un pouvoir actif. D'habitude elle l'influençait de manière discrète mais là... Atlas avait clairement sentie cette bouffée de sentiment et il savait que ce n'était pas normal. Il se calma et se redressa, remettant son col de chemise en place d'un air calme.

-Veuillez ne pas recommencer je vous pris. Je veux bien vous expliquer mais je vous préviens, si vous en parler qui que ce soit, je serrais dans l'obligation de vous faire disparaitre ainsi que les personnes a qui vous aurez parlé.

Atlas marqua une petite pause se concentrant sur ses prochaine parole.

-Cette amulette est dit-on une larme de Yehadiel. Elle serait celle qu'il a versé pour Nayris en l'enfermant. Cette amulette est un garde fou dirons nous. Je suis contraint de la porter pour... améliorer mon caractère. Et par son effet à votre contact, je ne peut tirer qu'une seule conclusion.

Il était certes fou mais il n'en restait pas moins intelligent. Ses neurones tournaient à plein régime pour trouver une explication réaliste.

-Votre espèce descend de Nayris si je ne me trompe pas. Mon amulette étant inspirée des sentiments de Yehadiel pour Nayris, votre contact a déclenché ce pourquoi cette larme a été versée... intéressant.

Terrible plutôt pensa Atlas S'il devait être prit de tel élan de bonté pour chaque créature de Nayris qu'il rencontrerait, il aurait du mal a les éliminer si besoin. Il rangea cette information dans un coin de sa tête, se promettant d'y réfléchir plus tard. Il regarda la vampire dans les yeux et dans un sourire rare et sincère.

-Je dois vous avouer que cette aspect de mon amulette m'avais échappé. Votre curiosité est-elle satisfaite ou dois-je continuer a répondre a vos question au froid dans une forêt.

Il sentait le contre coup de la décharge magique. Il tremblait imperceptiblement et se sentait vidé de ses forces. Il avait envie de se caler prêt d'un feu au chaud. Il ferma les yeux et se réprimanda sévèrement, il était tous sauf normal à ce moment la et il n'aimait pas ça.

Tiana recula encore en voyant l'étrange comportement d'Atlas après qu'elle ait touché l'amulette du lycan. Il se recula, le souffle coupé. Il porta la main a son cou de façon instinctive et montra les crocs. Il fit deux pas en arrière puis s'arrêta, fermant les yeux et secouant la tête en serrant les dents. Il se calma et se redressa, remettant son col de chemise en place d'un air calme, avant de déclarer :

Veuillez ne pas recommencer je vous pris. Je veux bien vous expliquer mais je vous préviens, si vous en parler qui que ce soit, je serrais dans l'obligation de vous faire disparaitre ainsi que les personnes a qui vous aurez parlé.

La comtesse ne dit rien, mais son silence pouvait laisser sous-entendre qu'elle garderait ce secret pour elle. Après tout, Atlas pouvant être un potentiel allié dans sa lutte contre l'Empire, voire un ami, elle ne révélerait jamais un tel secret... Il s'expliqua enfin :

Cette amulette est dit-on une larme de Yehadiel. Elle serait celle qu'il a versé pour Nayris en l'enfermant. Cette amulette est un garde fou dirons nous. Je suis contraint de la porter pour... améliorer mon caractère. Et par son effet à votre contact, je ne peut tirer qu'une seule conclusion. Votre espèce descend de Nayris si je ne me trompe pas. Mon amulette étant inspirée des sentiments de Yehadiel pour Nayris, votre contact a déclenché ce pourquoi cette larme a été versée... intéressant.

Tiana haussa un sourcil : elle ne comprenait pas bien... Quels étaient les sentiments de Yehadiel pour celle qui avait fondé son espèce ? Elle s'apprêtait à poser la question quand Atlas la regarda dans les yeux et, avec un sourire, lui demanda :

Je dois vous avouer que cette aspect de mon amulette m'avais échappé. Votre curiosité est-elle satisfaite ou dois-je continuer a répondre a vos question au froid dans une forêt ?

Elle vit en effet son état de fatigue extrême ; l'activation de l'amulette avait dû puiser dans ses forces... Elle lui sourit et lui tendit la main :

Je ne courrai pas le risque de vous convier dans ma demeure, menacée qu'elle est par les forces impériales, mais je peux allumer un feu ici, afin que vous puissiez vous réchauffer... J'ai encore une dernière question à vous poser, pardonnez ma curiosité enfantine...

Elle l'entraîna dans une direction qui mena à une petite clairière, alluma un feu et le convia à la rejoindre pour qu'il puisse se réchauffer. Elle lui tendit une gourde pleine d'hydromel en s'excusant :

Je n'ai par contre pas de quoi vous offrir à grignoter... Veuillez m'en excuser. Maintenant, ma dernière question : quelle est cette histoire de sentiments de Yehadiel pour Nayris ?

Ses mains continuaient de trembler. Le contre-coup était intense. Il se sentait comme sous le choc, après une libération d’adrénaline. Il n'arrivait pas bien à se concentrer, il se sentait fébrile et hagard. Il entendit la phrase de la vampire mais ne l'écouta pas.

Il la suivit docilement quand elle parla d'un feu et se retrouva assis sur une pierre avec une gourde d'hydromel dans les mains, chauffé par un feu. Il noya son regard dans les flammes et inspira lentement. La comtesse lui demanda quelque chose mais encore, il n'y fit pas attention. Fermant les yeux pour se concentrer, il approcha sa main du feu et piocha un morceau de bois incandescent. La vive brulure lui fit serrer les dents et crisper le bras mais le ramena dans des eaux moins trouble.

Il lâcha la braise qui s'écrasa au sol dans une petite gerbe d'étincelles et reporta son regard vers Tiana.

-Plait-il ?

-Je disais : quelle est cette histoire de sentiments de Yehadiel pour Nayris ?

-Et bien, d'après certain cultiste, Yehadiel et Nayris aurait entretenus des ...relations avant de se déclarer la guerre et d'aucun pensent qu'ils auraient eut des enfants. D'autres disent le contraire mais je suis assassin pas cultiste alors inutile de me cuisiner là dessus. En tous cas, Yehadiel étant bienfaisant, même enfermer Nayris lui as fait verser une larme apparemment. Vous n'étiez pas au courant de ça ? En tant que comtesse je pensais que vous auriez reçut une éducation théologique.

Atlas regarda les réactions de la comtesse discrètement. Il se sentait mieux et les bonnes habitudes reprenait le pas. Il enchaina du ton le plus détaché.

-J'imagine qu'en tant que servante du culte de Nayris ça doit vous toucher.

Sans regarder le visage de la vampire il continua de regarder le feu qui brillait dans son regard.

-Voyons, inutile de me regarder ainsi, je serais un piètre assassin de ne pas voir ça. Mais ne vous inquiétez pas, votre secret est aussi bien gardé que le miens. Je ne suis pas intéressé par les religions et je ne suis pas payé pour vous causer des ennuis alors je n'ai pas d’intérêt à ce que cela ce sache.

Il but une petite gorgée d'hydromel et secoua la tête en sentant l'alcool dégager sa palette de goût.

-Je n'ai jamais été fan d'alcool.

Il claqua la langue en appréciant tous de même le petit bouquet parfumé de l'hydromel.

-C'est l'avantage avec nous les assassins, vous ne risquez rien tant qu'une bourse n'as pas été lâchée.

Il s'étira longuement en se frottant les yeux. Son estomac gargouilla.

-Mangez-vous, comtesse ?

Après un long moment de silence, durant lequel Atlas avait suivi la comtesse sans broncher avant de s'asseoir devant le feu, l'assassin reprit ses esprits ; entendant la question de Tiana, il lui répondit :

Et bien, d'après certain cultiste, Yehadiel et Nayris aurait entretenus des ...relations avant de se déclarer la guerre et d'aucun pensent qu'ils auraient eut des enfants. D'autres disent le contraire mais je suis assassin pas cultiste alors inutile de me cuisiner là dessus. En tous cas, Yehadiel étant bienfaisant, même enfermer Nayris lui as fait verser une larme apparemment. Vous n'étiez pas au courant de ça ? En tant que comtesse je pensais que vous auriez reçut une éducation théologique.

La jeune comtesse chercha dans ses souvenirs si, dans son éducation, elle avait été mise au courant de cette histoire, en vain. Un détail qui a pu échapper à ses parents... Elle entendit vaguement Atlas déclarer :

J'imagine qu'en tant que servante du culte de Nayris ça doit vous toucher.

Tiana le regarda avec un léger sourire mêlé d'intrigue ; Atlas renchérit en fixant le feu :

Voyons, inutile de me regarder ainsi, je serais un piètre assassin de ne pas voir ça. Mais ne vous inquiétez pas, votre secret est aussi bien gardé que le miens. Je ne suis pas intéressé par les religions et je ne suis pas payé pour vous causer des ennuis alors je n'ai pas d’intérêt à ce que cela ce sache.

La vampire se reprit et afficha un air neutre ; après qu'Atlas ait déclaré son peu d'amour pour l'alcool (Tiana non plus n'en était pas fan, mais quelques fois, ça réchauffait bien), il lui demanda si elle mangeait. La comtesse, penaude, grimaça :

Je n'ai pas pris de quoi grignoter... Et ce serait - comment dire - mal vu, de mon côté, que de vous laisser aller chasser pour deux...

Atlas s'enferma dans son mutisme habituel après la réponse de la vampire. Fixant une buche dans le feu, il la regarda rougir faiblement là où le feu léchait le bois. Il ne se sentait pas lui même depuis le début de la conversation. Trop de parole, de douceur, il n'était pas dans son état d'esprit habituel. Il avait parlé normalement a quelqu'un, il s'était ouvert et avait eu des réactions... normales. Il frissonna mais pas à cause de la fraicheur ambiante. Il perdait le contrôle. Il ferma les yeux et se concentra, essayant de percevoir sa partie garou.

La nuit était belle, étoilé et la lune brillait haut dans le ciel, sa clarté argenté diffusant une aura de puissance que seul les loup-garous pouvaient ressentir. L'astre lunaire n'était pas encore gêné par le moindre rayon de soleil et de fait sa puissance était total. Atlas ne la sentait pas et c'est ce qui l'inquiétait. Il s'enfonça plus loin dans son propre esprit jusqu'a atteindre la zone de son inconscience où son pouvoir résidait.

Il se voyait sous sa forme actuelle, marchant dans un univers blanc sans mur ni sol mais où il se déplaçait librement. Son cerveau créait un aspect a ce qu'il sentait uniquement comme des pensées fugaces. Il s'approcha d'une zone qui respirait l'animalité. Le siège de sa conscience garou. La pièce était noire, les murs lacéré par des griffes et l'air embaumait le fauve. Atlas entra sans crainte dans la zone, passant la protection imaginaire que son esprit dressait pour empêcher l'esprit Lupin de s'échapper.

Il n'avait jamais craint son pouvoir. Non, pire, il l'adorait, il jubilait, il atteignait une plénitude morbide quand il était sous forme garou, sentant un monde de sensation que son corps humain ne pouvait pas imaginer, capable de la force la plus sauvage et de la brutalité la plus ignoble. Il aimait tuer. C'était une certitude.

Sa pensées, plus rapide qu'un clignement d'oeil ne lui fit que découvrir avec plus de colère la scène mental se déroulant dans les profondeurs de son esprit. Une forme constitué de brume sombre dont seul les yeux, d'un rouge luisant et ses dents longues de plusieurs centimètres était visible, semblait agressé par une force invisible. La brume se tenait contre un mur, grognant et montrant les crocs a un adversaire qu'Atlas ne pouvait voir mais qu'il identifia immédiatement.

La buche rougis un peu plus, entouré par les flammes dévorante. La sève l'avait depuis longtemps abandonné et elle gisait inerte, vide sur le sol sec de la forêt. Le feu la chauffa d'un de ses dards brulant et elle protesta violemment. Son écorce produisit un craquement sec.

Atlas perdit légèrement contenance en lui même. Il voyait une partie de lui même le trahir, le tromper et tronquer sa personnalité. Il sentit le pouvoir de l'amulette écraser son coté Garou. Les ondes magique le traversait, écharpant le brume noire un peu plus a chaque fois. Atlas se reprit et fit une chose qu'il regrettait.

Le bois se fissura sur toute sa longueur dans un craquement brusque. L'amulette d'Atlas traversa les flammes dans une parabole parfaite, tranchant les flammes, le lacet de cuir déchiré flottant tel la robe d'une comète, libérant Atlas du pouvoir écrasant. Laissant son esprit a nue, naturel. Fou.

Comme un bagnard à qui l'on retire ses chaines pour la première fois depuis des années, l'esprit d'Atlas reprit la place qui était la sienne. Immense, puissante, totale. Destructrice. Il planta son regard dans celui de la vampire. Sans sourire, sans qu'aucun de ses muscles ne bouge. Ses sourcils se froncèrent imperceptiblement, sa tête s'inclinant légèrement vers le bas. Il sent cette pulsion dévorante, cette envie grandissante, ce désir irrépressible lui envahir le cerveau. Et il aime ça.

Il se lèva de sa pierre, bombant le torse en humant l'air, fermant les yeux de délectation et fit un pas en avant. Vers Tiana. Vers sa proie. Il imagine déjà ses crocs se planter dans cette chair morte, ses griffes déchirant la beauté, le sang couler, le corps tomber. Il se délecte du regard de la comtesse. Son esprit est libre, sauvage et sans laisse.

Il contourna le feu, doucement, lentement. La proie n'arrive pas a mesurer la dangerosité, elle est immobile. Il s'approche encore, sans bruit, la moitié de son visage éclairé par les hautes flammes du feu. Il fait un dernier pas. Et met un genou en terre au pied de la vampire. Il tend la main vers le sol. Il sent sous ses doigts la terre, l'herbe, le cuir, le métal. Fermant la main, il sent le contact froid de son amulette. Il sent le pouvoir regagner sa place. Calmement. Silencieusement. Salvateur.

Atlas se relève lentement, refaisant le nœud de son pendentif. Il ne prend pas garde au regard de la vampire. Il constate juste qu'il a faillis franchir la limite impardonnable.

-Au revoir comtesse.

Il contourne le feu et ramasse son sac.

-Si jamais vous avez un contrat, prévenez la rébellion, il me passerons le message.

Il s'éloigna doucement du campement improvisé. A la limite du cercle de lumière, il s'arrêta et tourna la tête vers la comtesse Tiana de Nyrianës.

-Merci. Laissa t'il s'échapper dans un murmure.

Et il sortit du cercle de lumière. Dommage que la vampire soit nyctalope...