Alors que les deux jeunes femmes se préparaient à entrer, une silhouette encapuchonnée sortie avec fracas, les renversant en passant. La créature avait une force surhumaine, juste avant de heurter le sol, les deux jeunes filles purent brièvement voir sous le capuchon de la créature : Des ténèbres sans pareil, parsemés de point brillant, tel des étoiles. La créature raffermis sa cape et repris sa course à travers la foule, disparaissant rapidement dans les rue.

Au voleur !!

Un vieux bonhomme arrivant en claudiquent, visiblement essoufflé.

L'homme, encapuchonnée... Il a... volé des livres.

Il semblait désespéré : Certain pourrait être dangereux...

Chioné était littéralement aux anges : visiter la plus grande bibliothèque du monde, un rêve de petite fille qu'elle allait exaucer dès à présent ! Dire qu'elle avait attendu vingt longues années pour atteindre ce moment et cet endroit magique...

Alors qu'elle s'imaginait avaler - pas littéralement tout de même - tous les livres de la bibliothèque, un par un, pour rattraper son retard, elle et Leyna furent bousculées par une silhouette sortie du bâtiment avec fracas. Chioné eut le temps d'entrevoir son visage : des ténèbres les plus sombres, illuminées de petits points brillants. La silhouette rajusta sa capuche et s'enfuit, tournant le dos au duo. Étrange...

Elle se mit à aider Leyna à se relever lorsque un homme claudiquant, marqué par l'âge, s'approcha d'elles, essoufflé :

L'homme, encapuchonnée... Il a... volé des livres. Certain pourrait être dangereux...

Dangereux. Le mot qui tilta plus dans l'esprit de Chioné que le mot "livres". Elle se tourna vers Leyna :

J'y vais, tu peux rester avec monsieur ? Je vais essayer de mettre la main sur le voleur...

Elle tourna la tête vers la direction prise par le voleur et se mit en course : il fallait faire vite, autant pour sauver les livres que pour sauver des vies innocentes. Enfin, si elle-même ne se mettait pas à paniquer et à congeler ou empaler sur des pics de glace à tout va... Enfin, là n'était pas la question.

Elle courut longtemps, dans un dédale de ruelles qui se croisaient et s'entrecroisaient, avant de s'arrêter dans un carrefour, essoufflée : il n'y avait personne, et elle avait perdu la piste de la silhouette... Et zut ! Elle s'assit sur le rebord de la fontaine qui ornait le carrefour et reprit son souffle en regardant tout autour d'elle, espérant qu'il repointe le bout de son nez...

J'étais ravie de voir Chioné aussi heureuse. J'avais bien fais de la conduire ici. Qui plus est, j'avais l'impression d'avoir trouvé une partenaire avec qui parler lecture. Et ça c'eeeeeest vraiment sans mots. Dire que nous allions pouvoir passer des heures le nez dans les livres...

Dire que nous aurions pu...

Comment rester de marbre lorsqu'un homme un peu louche sur les bords et beaucoup au milieu, vous rentrait dedans avant de fuir comme un voleur. Ce qui, à en juger par les cris qui avaient résonné un peu plus tôt, était effectivement le cas. Or, la jolie blonde et moi-même nous étions tournés en les entendant, juste à temps pour se faire percuter. Mais un mal pour un bien. S'il n'y avait pas eu ce vol, nous n'aurions peut-être pas su -même si l'on pouvait sans douter allez chercher lesquels- qu'il y avait des livres dangereux ici.

J'aurais bien coursé le voleur mais ma partenaire semblait visiblement motivée à voir son regard et après toutes ces années d'enfermement, je n'allais certainement pas lui refusé une petite course-poursuite. Hochant la tête, je lui souris.

- Sois prudente.

J'espérais juste que tout irait bien pour elle. Pour ma part, j'allais rester avec monsieur oui et essayer d'en savoir plus sur le danger que représentaient ces livres. M'approchant de l'intéressé, je pris la parole.

- Vous n'êtes pas blessé Monsieur ?

Je préférais cependant m'enquérir de sa santé avant de l'interroger. Même si les livres sont importants à mes yeux, une vie à tout autant de valeur. Je m'assurais donc qu'il y avait eu plus de peur que de mal avant de poser une seconde question.

- Vous disiez que certains livres pourraient être dangereux. Comment est-ce possible si ce n'est trop demander ? Qu'ont ces livres de si dangereux pour que cela vous inquiète à ce point ?

Le vieil homme toussa, crachant ses poumons. Une vie de libraire ne l'avait pas préparé au moindre effort, surtout pas à cet âge là.

Ce sont des livres de la réserve... des mélanges de mythe et légende corroborant avec quelques fait historiques, et des différentes théories magique. A vrai dire rien de bien dangereux en général, ce ne sont que des théorie nébuleuse... mais si certaines venaient à cacher un fond de vérité...

Le vieil homme se repris, désignant un corps à l'intérieur : Le jeune homme avait la cage thoracique broyée, et ses bras faisaient un angle bizarre.

Quoi que soit cette créature, elle n'est ni humaine, ni bien intentionnée. Je croyais avoir affaire à un excentrique quelconque, mais ses recherches m'ont mise la puce à l'oreille, c'est comme s'il y avait un fil conducteur que je n'arrivais pas à saisir... J'ai envoyer mon apprenti surveiller le visiteur, mais comme vous pouvez le voir, je vais devoir en trouver un autre...

Cette "chose" savait très clairement ce qu'elle cherchait, et si ces livres ne contiennent qu'une once de vérité, qu'un seul indice, cela risque de mené vers quelque chose d'ancien et oublié. Je vous en prie, aller aidez votre amie, elle va se faire estropiée sinon.

Pendant qu'elle reprenait son souffle, Chioné regarda tout autour d'elle : rien, pas l'ombre du voleur de livres dangereux. Elle poussa un soupir et finit par se relever avant de tourner autour de la fontaine, doucement. Peut-être que le mystérieux bonhomme finirait par se montrer, les livres sous le bras...

Elle se mit à penser instinctivement, tout en continuant à marcher autour de la fontaine : elle repensa à sa vie enfermée chez elle, soit à cause de sa frêle apparence quand elle était petite, soit à cause de son pouvoir indomptable, passant le plus clair de son temps à dévorer littéralement tous les livres qui lui tombaient sous la main. C'était si lointain, et pourtant si proche de cet instant... Elle secoua la tête et marmonna :

Du calme, ma fille, du calme. Garde ta poudre au sec et surveille tes arrières.

"Garder sa poudre au sec"... Une expression qu'un des serviteurs de la famille avait utilisée une fois, quand elle était petite fille, pour lui dire de se méfier du monde extérieur, si un jour elle venait à y aller... Une larme s'échappa de l'œil droit de Chioné, qui l'essuya d'un geste rageur : non, ce n'était pas le moment de ressasser le passé ! Elle avait un voleur de livres à retrouver avant tout ! Elle s'apprêta à prendre la ruelle sur sa droite, face à elle, quand une voix derrière elle la fit sursauter :

Tu ne devrais pas te mêler de ce qui ne te regarde pas, fillette. Tu vas en subir les conséquences.

Elle n'eut pas le temps de se retourner qu'un mouchoir fut brutalement plaqué sur sa bouche et son nez pendant qu'une main vigoureuse maintenait les siennes dans le dos ; Chioné se débattit quelques instants, avant de s'affaisser comme une poupée de chiffon dans les bras de son agresseur. Leyna...