I'm everywhere! [PV Bjorn] | |
| Mar 7 Jan - 20:15 | | | | Un brouillard épais s’était faufilé dans toutes les rues de Cardrak ce matin et s’étendait même au large de la mer, de quoi transformer la ville en un véritable labyrinthe pour toute personne qui n’en connaissait pas les moindres recoins. Dana était née ici, elle pourrait rejoindre l’autre bout de la ville les yeux fermés, enfin, elle n’avait jamais essayé pour mesurer l’exploit que ça serait malgré tout. Et c’est les yeux bien ouverts qu’elle quitta ce matin la demeure parentale pour se rendre en bordure de ville à la caserne. Indépendance chérie, te voilà donc. Enfin, partiellement. Mais c’était déjà une très bonne chose. Dana était passée outre les inquiétudes de ses parents pour devenir guérisseuse pour l’armée et être ainsi au plus prés de leurs guerriers, à Cardrak même ou en les suivant lors de leurs déplacements. Elle tenait certes à son cocon familial mais elle voulait aussi les protéger eux et les autres habitants, et quoi de mieux en sauvant leurs soldats. Toute vie était précieuse et tuer ne devait être qu’un acte nécessaire pour sauver d’autres vies. C’était sa deuxième journée en tant que guérisseuse et hier, elle n’avait eu rien de particulier à faire à part panser quelques ecchymoses qui disparaitraient en 2-3 jours avec l’aide de baumes qu’elle avait confectionné elle-même. Elle ne s’était pas montrée mal à l’aise ou quoique ce soit, bien au contraire, elle abordait tout comme aujourd’hui s ajournée de façon guillerette, poussant la porte de la grande pièce où était accueilli les blessés. Quelques lits spartiates vides, quelques vieilles tables en bois chacune avec deux tabourets, l’endroit n’était qu’à moitié meublé et ainsi donnait une impression de respirer agréable. Enfin, ce n’était pas toujours le cas mais elle n’avait pas eu encore à affronter une pièce remplie de blessés où les odeurs de plantes, de divers mélanges médicaux, de sang et de souillure se mélangeaient en un cocktail nauséabond. On pourrait penser que la jeune femme était sensible à ce genre de choses et pourrait en tourner de l’œil. Ce n’était pas le cas, la vue du sang, même en quantité, ne l’avait jamais rebutée. Alors qu’elle avait peur des insectes volant bruyants qui sont heureusement rares avec le climat des Glaces…
Un ronflement résonna vers le fond de la pièce où une simple porte en bois était entrouverte. La réserve pour les guérisseurs, comportant aussi un bureau et quelques étagères accueillant livres et parchemins divers, études sur les différentes espèces, les herbes, etc… Rien d’inutile en soit. Dana s’y dirigea et elle poussa délicatement la porte juste du bout des doigts pour faire le moins de bruit possible et découvrit le guérisseur en chef affalé sur la chaise derrière le bureau, une bougie encore allumée arrivant à son agonie, à côté d’un écrit. Un sourire attendri s’esquissa sur les lèvres de Dana qui, à pas de velours, alla éteindre la bougie avant de poser sa main sur l’épaule de l’homme mûr qui ne réagit pas, elle le secoua doucement et obtenu tout d’abord un grognement étrange, comme un chiot affamé, qui lui arracha un discret rire. Elle le secoua alors une seconde fois, tout aussi doucement et enfin, les paupières du guérisseur se plissèrent pour ensuite révéler des yeux gris et hagards. La Jansson murmura d’une voix mélodieuse et avec politesse, invitant le guérisseur à rentrer chez lui dormir et qu’elle était de toute façon là pour reprendre la relève. Elle préféra l’accompagner jusqu’à la porte, apparemment il avait bien du mal à sortir de sa torpeur. Une fois seule, elle se demanda bien pourquoi il avait bien pu veiller cette nuit, des recherches personnelles peut-être ? Bien élevée, elle n’osa pas lire l’écrit qui avait été laissé sur le bureau, pliant soigneusement le parchemin qu’elle glissa ensuite dans le seul tiroir du meuble. Il fallait savoir quand être curieux et ne pas l’être songea-t-elle tandis qu’elle prit un des tabliers blancs rudimentaires et qu’elle attacha autour de sa taille par-dessus sa robe en laine d’un gris clair uni, accompagnée d’une ceinture en cuir blanche où elle pouvait glisser son sceptre, dont elle n’aurait sûrement besoin mais elle avait pris l’habitude de toujours le garder avec elle.
Dana repoussa ses longs cheveux en arrière et, vu qu’il était encore bien tôt dans la matinée, les lieux déserts, elle trouva une bonne occupation en s’attaquant à remettre un peu d’ordre dans les réserves. Elle alla récupérer un des tabourets sur lequel elle monta et elle prit un des pots contenant de petites algues marron séchées à moitié vide sur l’étagère du milieu de la réserve et le mit sur l’étagère du haut tout à gauche. Elle passa ainsi une bonne heure à dépoussiérer un peu, reconnaître visuellement ou à l’odeur les divers ingrédients utilisés pour les baumes et potions quand elle entendit la porte grincée dans un premier temps puis un pas assez lourd. Surprise, elle resta une seconde immobile avant de sauter de son tabouret, posant ensuite le bocal qu’elle tenait sur le bureau.
- J’arrive, j’arrive ! dit-elle d’une voix claire et à travers laquelle on pouvait deviner qu’elle souriait.
L’albinos se précipita alors hors de la réserve, se demandant qui pouvait être là, un curieux ou peut-être un blessé, et là, il était évidemment bien plus agréable de l’accueillir avec entrain qu’avec une voix d’outre-tombe ou paniquée.
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| | Dana Jansson
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| | Sam 18 Jan - 12:34 | | | | Il y avait des tas de raisons pour lesquelles Bjørn avait dû passer la porte de l’infirmerie de la caserne, entre autre pour des cicatrices dont il portait encore les aspérités ça et là sur sa peau salinée ou encore, dans des cas bien plus rare, pour quelques virus obstinés qui ne voulaient plus déloger de sa gorge déjà douloureuse. Rarement, néanmoins, avait-il pris le temps d’échanger plus que nécessaire avec la personne qui était en charge du lieu et le salinéen s’immobilisa une seconde devant la porte, observant le planning qui y était accroché pour s’assurer que Dana était bien présente avant de pousser le panneau, réprimant un soupir silencieux qui s’en alla mourir au fond de son diaphragme. Dix jours auparavant, à quelques heures près, la jeune femme avait vu débarquer dans cette même pièce un envoyé du château qui avait quémandé en docteur en urgence pour le Roi. Ce dernier ayant le poignet brisé, la jeune Jansson s’était portée volontaire et était venue au chevet de son monarque s’occuper de son patient particulier – ou tout du moins était-ce ce que Bjørn s’était entendu dire à la fois au château mais également par sa propre famille puisque absent au moment des faits, trop occupé à se repaître du sang des misérables en partie responsables de ces blessures. Depuis le retour de l’albinos de la toundra où elle était partie parfaire son éducation magique au milieu de la tribu de laquelle était issue sa mère, Bjergsen n’avait jamais réellement eu l’occasion de la revoir : il gardait un souvenir un peu vague d’une gamine énergique, un peu emmerdeuse, digne représentante de la gent féminine au milieu d’un groupe débordant de testostérone.
Du bout des doigts, s’avançant dans l’infirmerie en laissant vagabonder son regard à droite, à gauche, Bjørn effleura les meubles qu’il longeait, s’arrêtant pour poser sa main sur la couverture d’un livre qu’il refermait dans le même temps ou jouer avec la flamme d’une bougie que la nuit avait consumée. Elle devait être bien grande, désormais ; une jeune femme qui avait d’ores et déjà répondu à l’appel du devoir en allant soigner son Roi à peine rentrée au bercail. La voix de celle-ci résonna alors quelque part à sa gauche et Bjergsen s’éloigna du bureau, de la cire au bout des doigts qu’il gratta distraitement tout en tournant la tête pour mieux apercevoir l’albinos : oui, évidemment qu’elle avait changé. Concrètement Bjørn ne sentit aucune nostalgie ou de bonheur particulier de revoir la demoiselle : elle n’était que sa cousine après tout et leur différence d’âge ne lui avait pas permis de s’y attacher plus que cela lors de sa prime jeunesse. Bien sûr qu’il l’aiderait si elle était dans le besoin, Dana restait une membre de sa famille ; au-delà de ça, néanmoins, il n’avait jamais prétendu la connaître plus que nécessaire. Loin le temps où elle lui sautait sur le dos pour mieux s’accrocher à lui comme s’il représentait pour elle l’image du grand-frère parfait.
« - Bonjour, Dana. salua-t-il gentiment, arquant ses lèvres en un fin sourire aimable. » Il n’était pas vraiment chaleureux ; au-delà de tous ces détails, Bjørn ne l’était plus réellement depuis quelques temps. Le passage du conseiller noir dans sa vie, l’erreur d’Harald qui aurait pu lui causer la mort l’avait bouleversé, bien plus qu’il n’aurait jamais pu l’imaginer. Alors même qu’il frappait ses démons imaginaires lors de ses longues nuits agitées, Bjergsen ne pouvait s’empêcher de se rappeler qu’il aurait pu être impuissant, là, à quelques mètres à peine de son Roi. Il ne se serait jamais pardonné sa mort ; il ne se pardonnait déjà pas ses blessures. C’était encore diffus, comme un malaise perceptible mais abstractif, rapidement justifié dans la tête de ses vis-à-vis comme les restes d’un traumatisme bénin. Ça passera, se rassuraient certains. Seul encore Harald avait réalisé, observant le regard de son fidèle Bjørn qui ne s’était jamais autant perdu, y lisant des désespoirs et des promesses plus sombres encore que l’océan qui se déchaînait sous leurs fenêtres. Rien n’avait changé autant que tout était bouleversé : Bjergsen n’était plus tout à fait le même et bien malaisé étaient ceux qui venaient de briser la bulle peut-être trop candides dans laquelle il s’était toujours cru à l’abri, dans laquelle il avait toujours cru Cardrak inaltérable. Harald était en rémission et son ombre la plus fidèle était celui qui en souffrait le plus. Comme si c’était lui, ce jour-là, qui avait encaissé la déflagration ; comme s’il avait protégé son monarque comme il aurait toujours dû le faire, comme il ne manquerait plus jamais de le faire.
« - Comment vas-tu ? Je n’ai pas eu l’occasion de te croiser, il y a quelques jours. rajouta-t-il alors lentement, s’appuyant contre un tabouret sans tout à fait s’asseoir, laissant ses yeux curieux détailler sa vis-à-vis. » C’était un joli brin de fille : pas tout à fait son style, pas tout à fait le style de Cardrak, mais agréable à regarder. Il se demanda ce qu’elle avait pu vivre, égarée dans la toundra au milieu de ce qui avait dû devenir sa seconde famille. Il se demanda aussi si elle avait eu l’occasion d’y croiser Osborn, avant son décès, mais n’oserait jamais poser la question : la mort de son frère aîné était encore une plaie ouverte dont il ne voulait plus prendre le temps de s’occuper. Là où certaines tribus et autres croyants chérissaient le souvenir des mots et en parlaient régulièrement pour mieux les honorer, Bjørn préférait oublier – ou tout du moins faire mine de. Il avait fait une croix sur ses souvenirs et quiconque avait le malheur de lui en rappeler ne serait-ce que la surface avait peu de chance de s’attendre à recevoir une réponse, ne serait-ce que visuelle. Ironiquement néanmoins Bjergsen ne réalisait pas encore qu’il était là le premier à y songer de lui-même comme il le faisait bien souvent et qu’il n’avait besoin de personne pour se faire du mal tout seul ; déglutissant sa rancœur, le salinéen fronça brièvement les sourcils, riva son attention sur Dana, patienta en silence. Il perdait déjà bien assez de temps à ruminer ses cauchemars lors de ses insomnies nocturnes, inutile de se torturer davantage une fois le soleil levé.
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| | Bjergsen Jansson
Partie IRLCrédit avatar : aenaluck.Double compte : Vitesse de réponse : Lente.
| | Sam 18 Jan - 14:52 | | | | - Bjorn !!
Dana se stoppa net dans sa petite course, à quelques pas de son fameux cousin « fantomatique ». Oui, un vrai fantôme car il avait le don d’être toujours ailleurs, volatilisé, à chaque fois qu’ils auraient pu se croiser depuis son retour de la Toundra. Mais elle l’aimait tout autant que ses autres cousins, et même presque un brin petit plus alors que ce dernier ne le lui avait jamais rendu la pareille. Ce qui était idiot mais c’est qu’il ne la surprotégeait pas autant que les autres membres de leur famille, alors il gagnait sur ce point là, la jeune femme sachant avoir plus de liberté avec lui. Ça faisait des années qu’elle ne l’avait pas vu mais elle avait l’impression que c’était la veille, le temps n’enlevant rien de son affection. Passée sa bonne surprise exclamative, oui, elle n’avait pas crié son surnom avec épouvante, elle se reprit tandis que Bjorn lui demandait poliment si elle allait bien et sans lui laisser le temps de comprendre, elle effaça les pas les séparant pour se jeter à son cou, le sourire jusqu’aux oreilles.
- Je suis trop contente de te voir enfin !
L’albinos n’avait qu’à peine relevé la question, oubliant d’y répondre pour manifester sa joie comme elle le faisait si bien, n’ayant guère changé sur ce point là avec les années. Entre cousins, il n’y avait pas besoin de faire preuve de retenue à ses yeux. Et elle n’était pas une sorte d’ours elle. Elle avait été un sacré pot de colle petite, les différences d’âge ne l’empêchant absolument pas de chercher contact et affection avec tous les Jansson. Et tout le monde avait eu droit à une embrassade de Dana à son retour, à part Bjorn bien sûr et Osborn aussi… Et d’ailleurs, le sujet Osborn était également tabou de son côté à elle, mais pas pour les mêmes raisons. Elle refusait catégoriquement d’envisager que celui-ci puisse être mort. Et elle n’y croira jamais sauf si on la mettait face au corps sans vie du plus vieux de ses cousins. A force de l’entendre s’insurger avec véhémence en un « Il n’est pas mort ! » dès qu’elle assistait à une discussion en faisant mention, les membres de la famille avait appris à éviter depuis le sujet. C’était tout Dana, toujours rester dans une bonne vision des choses, le scepticisme, elle ne connaissait pas. Pour envisager des choses funestes, il lui fallait des évidences. Alors, forcément, il était bien difficile de lui faire perdre espoir par la même occasion. Et difficile de croire qu’un jour, elle « n’agresserait » plus Bjorn en s’imposant ainsi à lui comme elle venait de le faire. La bonne évolution, c’est qu’elle ne faisait pas durer autant qu’enfant, relâchant cependant assez vite son cousin, se reculant alors d’un bon pas pour le regarder sous toutes les coutures.
- Bien entier, c’est déjà une excellente chose.
La jeune femme ne releva pas les cicatrices ni ne s’en inquiéta, c’était un fait on ne peut plus commun à Cardrak et même une marque de valeur pour les guerriers. Tant qu’elles étaient bien fermées, tout était pour le mieux. Et ça aurait pu ne pas être le cas avec l’évènement tout récent. Elle aussi était tombée des nues quand, il y a quelques jours, revenue depuis peu, elle s’était retrouvée face à leur roi blessé après une explosion, et ce à cause de leurs ennemis ! A Cardrak même ! Comment avaient-ils osé s’en prendre à leur souverain et souiller d’un tel acte leur forteresse ? C’était une Jansson et si cette « attaque » réveilla sa fureur patriotique, elle ne la manifesta pas par la violence, fidèle à elle-même, mais par son dévouement total au roi pour apaiser ses souffrances et lui apporter la guérison. Et qu’elle soulagement que le prince Alrik n’ait pas été là, il aurait pu être aussi la cible de leur fourberie ! C’est là qu’elle se jura que, tant qu’elle serait en vie, jamais elle ne laisserait l’ennemi réduire en cendre la digne lignée des Wallah, jamais ! Cardrak avait besoin d’eux, les Glaces, le monde même ! L’albinos avait pu comprendre que Bjorn était particulièrement proche du roi, après tout il était son bras droit et elle se demanda à cet instant, maintenant qu’elle l’avait devant elle, comment il traversait ce chamboulement ? Il avait l’air un peu plus renfermé que dans ses souvenirs, le temps n’était pas encore venu où elle pourrait voir ce qu’il ressentait et pensait sur son visage. Et si elle n’avait pas aperçu son cousin quand elle administrait les soins au roi, elle ne doutait pas qu’une fois la sécurité revenue à Cardrak, il était venu de suite à son chevet. Elle avait entendu quelques échos sur la fureur de Bjorn mais elle avait la délicatesse de ne pas en parler et ni lui faire le moindre reproche, après tout, si elle avait été une guerrière de corps et d’âme, aurait-elle réagit autrement ? Si de l’inquiétude se dessina cependant quelque secondes sur son visage, ce ne fut qu’éphémère et elle attira à elle un des tabourets à côté d’eux pour s’y asseoir, croisant les jambes, et elle pencha la tête légèrement sur le côté tout en esquissant une petite moue déçue, ses mains tenant chaque rebord du tabouret.
- Je finissais presque par me dire que tu ne passerais même pas me faire un petit coucou. Alors, es-tu là pour parler de tes aventures de ces dernières années ? Je ne me suis pas ennuyée de mon côté, il faudrait trop que tu rencontres Kiergsen un jour ! enchaîna-t-elle avec sa légèreté naturelle, de nouveau un sourire logé aux lèvres. Oh, elle connaissait assez son cousin pour savoir qu’il y avait peu de chance que ce soit le cas mais elle espérait toujours ! Et justement, pourquoi était-il donc là ? Et sans laisser le temps au pauvre homme d’en placer une, elle se laissa envahir soudainement par l’inquiétude à nouveau, se redressant si soudainement qu’elle en fit tomber le tabouret. - Ne me dis pas qu’on est encore attaqué ? Le Roi va bien ? Et le Prince ?
Bien sûr, c’était une réaction soudaine, dictée par les faits récents, car si c’était le cas, Bjorn ne serait pas entré aussi tranquillement dans l’infirmerie et il y aurait de l’agitation dehors.
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| | Dana Jansson
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| | Sam 3 Mai - 16:06 | | | | Bjørn ne put empêcher un petit rire amusé de franchir la barrière de ses lèvres lorsque Dana lui sauta au cou et s’il assura son équilibre de sa main droite en s’appuyant sur le tabouret, ils ne devaient leurs équilibres chancelants qu’à ce réflexe de la part du salinéen. La jeune femme le relâcha rapidement pour faire un état des lieux et si le concerné roula des yeux, partagé entre l’ambiance bon enfant qu’elle lui imposait et un vague agacement de se faire ainsi inspecter par sa cadette, il n’en dit rien, haussant les épaules avec légèreté à sa conclusion hâtive. Enfin, Bjergsen ne pouvait lui en vouloir : bien loin était le temps où ils avaient été proches, assez pour qu’elle puisse décerner son mal rien qu’en plongeant ses yeux dans les siens et Dana, malgré toute sa bonne volonté, ne pouvait décemment pas deviner quelles morceaux de lui-même il avait semé au fil de sa route depuis que leurs chemins s’étaient croisés pour la dernière fois. Quoiqu’il ne regrettait rien, pas même le désastre de sa vie personnelle qui se résumait désormais à peu de choses, si ce n’était sa famille et son Roi ; ce dernier prenait tellement de places que toutes les femmes, même celles qu’il avait aimé sincèrement, l’avaient fui pour ne plus jamais revenir.
Dana s’installa à son tour en le couvrant de paroles et Bjørn se passa une main dans les cheveux, le visage plus fermé quoiqu’en conservant un fin sourire à l’embrassure de ses lèvres. Bavarde.. quoique rongée par une inquiétude sincère, elle aussi marquée par les derniers événements qui avaient secoués Cardrak ; une seconde le huscarl ne sentit traversé par une vague de culpabilité lorsqu’elle sembla supposer qu’il était là pour ses beaux yeux, mais s’échoua bien vite sur le rivage de son allégeance alors qu’il hochait légèrement la tête en signe de dénégation, un soupir d’amusement nasal trahissant l’effet positif que la jeune fille avait sur son humeur. Peut-être était-ce de cela, dont il avait besoin – ou, s’il était tout à fait honnête avec lui-même saurait-il que ce n’en était qu’une partie, mais ses œillères étaient obstinées et Bjørn posa une main sur l’épaule de l’albinos pour l’inciter à se calmer, se penchant en avant pour redresser son tabouret et lui permettre de se réinstaller.
« - Calme-toi, tout va bien ; s’il arrivait quoi que ce soit à Harald, crois bien que je ne serais pas celui qui serait venu te chercher. la rassura-t-il quoique d’une manière bien personnelle, tapotant sa tête comme s’il s’agissait d’une enfant encore jeune à qui il devait tout apprendre ; Bjergsen était d’habitude avare en signe d’affection, néanmoins, si l’on omettait les camaraderies viriles qu’il échangeait avec ses pairs barbares, et fallait-il que Dana lui ait manqué un peu, quelque part, pour qu’il se le permette ainsi ouvertement. Et en parlant d’Alrik, j’ai une bonne nouvelle pour toi.. mais commençons par le commencement. »
Cette fois-ci, Bjørn était d’humeur joueuse ; ce n’était un secret pour personne, Dana vouait pour le Prince de Cardrak une admiration excentrique, un amour adolescent que seul le concerné n’avait encore pas remarqué – avec, peut-être, l’indifférence dont se drapait le père de ce dernier, mais Agnès elle-même avait déjà relevé les œillades de la jeune Jansson pour mieux affliger le bras droit de son mari de ses sourires chargés de sous-entendu. Si cela le mettait mal à l’aise en public, il n’en restait pas moins le premier à taquiner la guérisseuse avec cela ; une histoire de qui aimait bien châtissait bien, ou alors une simple vengeance, compensant sa gêne pour son manque de retenue en la transférant sur la principale concernée, quoique sans méchanceté. Bjørn en était bien incapable lorsque cela en arrivait à son cercle privé.
« - Kiergsen ? Qui est Kiergsen ? J’ai quelques minutes, raconte-moi. Comment c’était, ta vie là-bas, ce que tu as appris. l’éclat mutin avait disparu de son regard pour une expression plus sérieuse, sincèrement intéressée, dés lors suspendu aux lèvres de sa cousine. »
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| | Bjergsen Jansson
Partie IRLCrédit avatar : aenaluck.Double compte : Vitesse de réponse : Lente.
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