Jeune humaine, folle, ombre, sang, meurtre, enfant.
Lorsqu’une âme tourmenté habite un corps il ne faut pas être étonnée de voir ce corps s’autodétruire.
Solena tournait sur elle-même de plus en plus vite, élançant ses bras pour ne jamais s'arrêter. Elle avait l'impression de voler, ses pieds touchaient à peine le sol pour garder le plus possible d'énergie cinétique. Ses cheveux flottaient autour d'elle comme dans un merveilleux rêve. C'était un moment de pur bonheur jusqu'au moment où la petite s'arrêta nette, sa tête tournait encore. Elle avait l'impression que son cerveau continuait à tourner tout seul. En essayant de ne pas tomber sur le sol comme un simple chiffon, la jeune femme se fixa solidement sur ses jambes et fixa l'horizon. Plus un seul bruit ne percutait ses tympans fragiles, à part le bruit de sa respiration. Puis un rire arracha le silence, comme un nourrisson pourrait arracher le ventre de sa mère. Solena courrait sous la pluie qui commençait à peine à tomber et riait encore et encore.
- De l'eau! Pluie, pluie pluie!!! Pas du sang, de l'eau, juste la mère eau!
Solena mettait ses mains au-dessus de sa tête pour récupérer le plus d'eau possible tout en dansant comme une folle. Sa course effrénée fut stoppée lorsqu'un vieux monsieur mit sa main sur son épaule et lui montra le temps.
-Rentre petite tu vas attraper la mort en rester ainsi au froid. Il est temps pour toi de me raconter ton histoire...
La jeune femme baissa la tête et rentra sans poser la moindre question, elle savait que pour rester dormir dans ce temple cette nuit elle devait lui raconter son histoire et pourquoi une femme aussi jeune était déjà une prêtresse reconnue.
Chapitre 1 : Une Enfance Paradisiaque ou presque...
Tout le monde est habitué à des débuts de vies du genre. La petite était née une nuit d'orage alors que des bandits tuaient ses parents, ou il était une fois une fille qui était née dans une maison remplie de fleurs et d'oiseaux avec 7 sages-femmes qui étaient en réalité des nains ! Solena elle, est née dans un endroit normal ou plus exactement dans la maison du guérisseur du village, avec des personnes normales, une maman qui la voulait de tout son cœur. Le seul petit problème, et oui si il n'y avait pas de problème l'histoire ne serait pas drôle, elle n'avait pas de père! Lorsqu'elle commença à parler et donc à poser des questions à sa mère, cette dernière lui répondait toujours la même chose.
-Tu sais mon ange les petites filles naissent lorsqu'une femme comme moi prie énormément et plonge dans un champ de fleurs. Et ça donne un petit bourgeon dans le ventre de la maman jusqu'à ce que par magie une magnifique fleur comme toi née! Solena accepta toujours cette simple phrase sans jamais continuer son interrogatoire. Elle était heureuse avec sa mère qui lui offrait plus que d'amour nécessaire pour vivre alors lorsque les petites filles de son village se moquaient d'elle parce que leurs mères disaient qu'une femme seule ne pouvait pas vivre correctement avec son enfant, la jeune Solena leur crachait à la figure et allait voir ailleurs.
Tout se déroula parfaitement une vie remplit de rire, de larmes lorsqu'elle faisait des bêtises. La jeune femme avait une bonne éducation, elle apprenait à faire à manger, à s'occuper d'une maison, mais aussi à chanter, cultiver quelques plantes médicinales et à monter à cheval lorsque l'agriculteur qui vivait à côté d'elles acceptait de lui prêter son cheval, soit presque tous les jours. Tout était parfaitement parfait pour la petite, malgré son goût prononcé pour la bagarre et le cassage de nez lorsqu'on se moquait d'elle et de sa famille étrange. C'est pourquoi sa mère décida pour le bien du village et de sa fille de déménager un peu plus loin dans la forêt où elles pourraient être seules et tranquille.
Quelques mois après le déménagement sa mère commença à avoir une toux violente. Quelques jours plus tard elle s'évanouit en cracha du sang comme jamais. Solena affolée et effrayée, sortit de chez elle est se mit à courir comme une folle vers le village, poussant quelques personnes elle arriva chez le guérisseur. Agée de 13 ans, la petite s'accrochât à la robe de la sage-femme qui avait aidé sa mère à accoucher et se mit à pleurer comme jamais. Lorsque le couple de guérisseur réussit à calmer la jeune fille, cette dernière leur expliqua que sa mère était très malade. La femme garda Solena prêt d'elle et regarda son mari ainsi qu'un apprenti courir vers la maison de la malade.
Lorsque Solena réussit à sécher ses larmes, les deux femmes se dirigèrent vers la maison de la petite où les attendait le diagnostic du guérisseur. La petite se jeta sur sa mère et la serra fort en lui faisant plein de bisous.
- C'est un empoisonnement du sang, je pense qu'elle a du se couper et toucher à une des nombreuses plantes toxiques que j'ai repéré autour de la maison. Il n'y a pas vraiment de remède, il lui faudrait du sang frais, mais c'est bien impossible. Solena écoute moi bien lorsqu'elle se sent mal tu mets deux gouttes de se produit dans de l'eau ça la calmera. Le guérisseur posa une petite fiole violette sur la table et partit avec sa femme en laissant cette petite famille dans le chagrin. Il promit à la mère de repasser la voir toutes les semaines pour lui apporter des remèdes qui calmeraient ses douleurs. Le lendemain matin sa mère était de nouveau rayonnante et active, si bien que Solena espéra au fond de son cœur que l'homme d'hier s'était simplement trompé. Mais lorsque la nuit tomba, sa mère reperdit ses couleurs et se mit à cracher à nouveau du sang. Sans réfléchir, la petite attrapa la potion mit quelques gouttes dans un verre d'eau. Lorsque sa mère eut finit de le boire, elle s'endormit profondément, loin des problèmes et de la douleur.
En voyant ainsi sa mère souffrir, Solena sut qu'elle devait tout faire pour sauver sa mère. Elle se rappela alors que pour la soigner il lui fallait absolument du sang. Mais ou en trouver? Sur un cadavre? Non le sang devait être frais. Sur une victime...
Chapitre 2 : Une Adolescence quelques peu perturbatrice
La nuit tombait à peine, une jeune femme marchait dans la forêt, se cachant sous un châle plus noir que les abysses eux-mêmes. Lorsqu'un bruit de pas chatouilla l'oreille de la femme, un sourire se dessina sur le visage de cette ombre qui marchait dans le noir sans aucun problème sans jamais hésiter. Il était juste à l'heure, ils étaient toujours à l'heure, à croire qu'ils marchaient tous à la même vitesse. La jeune femme fit un pas de plus et se laissa tomber dans les plantes en enlevant son capuchon et se mit à pleurer comme une enfant. L'homme qui marchait non loin de à et intrigué par les pleurs alla à sa rencontre. En voyant cette enfant au mieux des ronces il s'agenouilla et l'attrapa doucement par le bras.
-Et bien jeune fille que fais-tu ici alors qu'il commence à faire nuit? -Ma maman est très malade j'ai dû aller chercher des plantes. L'inconnu aida la petite à se relever. Elle fit mine de retomber en s'accrochant à lui et se remit à pleurer.
-Je me suis blessée à la cheville je ne peux plus marcher. -Je vais t'aider, je vais te porter jusque chez toi, tiens-toi à mon coup. La petite s'exécuta sans dire un mot de plus et se sentit soulevée dans les airs. Accrochée au cou de l'homme, elle cacha sa petite tête dans ses vêtements.
- Dis-moi petite où se trouve ta maison?- Vers le nord, là-bas. dit-elle en montra la clairière au loin.
-Nous allons vite retrouver sa maman ne t'en fais pas. Je m'appelle Jahon et toi? -Solena... Un fois arrivé à la petite maison, l'homme posa la jeune fille qui s'appuya aux murs pour marcher. Avec un large sourire, la petite proposa à l'homme de rentrer pour boire un grand verre d'eau pour le remercier de l'avoir aidé. Jahon accepta volontiers, après une journée de marche. Un verre d'eau ne pouvait que lui faire du bien. Solena fit s'installer l'homme sur une chaise et alla lui servir un grand verre d'eau fraîche et alors qu'il était occupé à contempler la maison remplie de plantes en tous genres, la jeune femme rajouta deux goûtes d'une potion étrange.
La jeune femme déposa le verre d'eau devant l'homme et le laissa tout seul pour aller auprès de sa mère. Alors qu'elle passa dans la deuxième pièce de la maison, la petite poussa un long soupir de soulagement. Elle alla se mettre dans les bras de sa mère et ferma les yeux, sachant qu'il fallait laisser quelques minutes à l'homme. Sa mère dormait tranquillement. Le matin même, elle avait eu un nouveau pic de toux et avait craché tellement de sang que Solena en avait été recouverte. Cette image fit frissonner la petite et cacha son visage dans les couvertures.
Lorsqu'un bruit de chute sortit Solena de ses pensées, cette dernière se leva et alla voir l'homme qui était allongé au milieu de la pièce. Sa potion était toujours aussi efficace. La jeune femme traîna l'homme jusqu'au chevet de sa mère avec beaucoup de difficulté. Elle prit un genre de petit tuyaux étrange qu'elle avait volé aux guérisseurs du village, et qu'elle enfonça dans le bras de l'homme jusqu'au bras de sa mère et un autre qu'elle mit dans l'autre bras de sa mère vers un seau vide.
Grâce à la pression le sang de l'homme rentra dans le tuyau et s’écoulait dans le corps de sa mère. Le liquide vital de sa mère empoissonnée se déversa dans le seau. Lorsque l'homme se mit à remuer, Solena attrapa une bûche et frappa l'homme sur le front pour l'assommer définitivement. Lorsqu'elle sentit son estomac se retourner, la petite quitta la pièce et alla s'occuper de ses plantes comme à son habitude.
Elle se rappela la première fois où elle avait dû faire ce crime. Elle avait tant pleuré qu'elle avait trop enfoncé le tube et le sang s'était répandu sur le sol et elle avait vomit tout le contenu de son estomac. Mais cet homme était ça vingtième victime. Elle en avait presque pris l'habitude. Au début c'était une fois tous les deux mois, mais depuis quelques temps sa mère avait de plus en plus besoin de sang "propre". Mais c'était le seul remède. Solena savait que demain sa mère pourrait remarcher et rire, elle pourrait de nouveau vivre avec ce nouveau sang.
La jeune femme se mit à pleurer lorsqu'elle vit la potion avec laquelle elle endormait ses victimes. Avait-elle le choix? Elle avait horreur de faire du mal aux autres, mais elle était obligée, elle devait sauver sa mère et prendre soin d'elle, comme elle l'avait fait pendant son enfance. La petite rangea la potion derrière les plantes pour éviter que le guérisseur ne la voie lorsqu'il viendrait donner les calmants pour sa mère. Le vieil homme ne comprenait pas que sa mère puisse vivre aussi longtemps. Cela faisait trois ans que cela durait. Mais heureusement pour Solena il avait toujours mis ça sur la volonté de vivre de la malade.
Le lendemain lorsqu'elle se réveilla, Solena attrapa l'homme et le tira vers l'extérieur de la maison. Il était beaucoup moins lourd qu'hier. Après quelques mètres, la petite jeta le cadavre dans un trou qu'elle avait creusé quelques jours auparavant. La jeune fille reboucha le trou et rentra chez elle, fatiguée et sale. Lorsqu'elle vit sa mère préparer le repas, Solena lui sauta au cou et lui fit un énorme câlin. Sa mère savait que Solena injectait du sang dans son corps, mais elle ne savait pas d'où il venait. Lorsqu'elle demandait à sa petite fille comment elle faisait, elle lui répondait toujours que le liquide rouge venait ses animaux. Elle refusait lui dire la vérité, cette femme aimait bien trop la vie et aurait refusé de se faire soigner. Mais il n'y avait aucun autre remède, du sang d'animal l'aurait tuée. Elle le savait. Elle l'avait lu dans ses ouvrages sur la médecine.
La vie reprit son cours normal. Enfin, presque normal. Avec son nouveau sang, la mère de Solena reprit ses activités, cultiver le jardin, préparer des plats, jouer avec sa fille. La seule chose qu'elle ne pouvait pas faire, c'était se rendre au village. Solena le lui avait toujours interdit, prétextant un ordre du guérisseur, pour qu’elle ne se fatigue pas. En réalité elle voulait surtout éviter que les gens du village ne voient la malade en aussi bonne forme et commencent à se poser des questions gênante. C'était donc elle qui allait faire les courses et vendre leurs plantes médicinales contre quelques pièces d’or.
Un jour où son état était en train de se dégrader une fois de plus, la malade fit s'asseoir sa petite et lui dit tout en souriant :
- Ma puce, quand je ne serais plus, tu seras encore trop jeune pour vivre seule. Alors, promet moi que tu iras te réfugier dans la maison de notre dieu. - Maman! Jamais tu ne partiras! - Promet le moi c'est tout ce que je te demande. C'était, le coeur gros et des larmes pleins les yeux qu'elle accepta. Tout en se promettant au fond d'elle-même, de ne jamais laisser sa mère mourir. Elle savait que le lendemain elle allait devoir trouver une autre victime...
Chapitre 3 : Les animaux se nourrissent de l'herbe, les Hommes mangent les animaux et l'herbe se nourrit des hommes.
Solena était une nouvelle fois dans les bras d'un homme. Elle commençait à avoir l'habitude de cette position, soit les hommes la portaient dans leurs bras, soit ils l'aidaient à marcher en lui donnant le bras pour s'appuyer. Là elle était simplement portée comme un bébé. Elle pouvait ainsi admirer la peau de l'homme qui était étrangement blanche et plus douce que la soie. Quel dommage, mais elle devait lui prendre son sang... C'était une question de vie ou de mort.
Alors qu'il marchait, l'homme scrutait de temps en temps cette fille qui commençait à ressembler de plus en plus à une femme. Âgée de 16 ans, Solena avait commencé à gagner en maturité même si au regard des hommes elle ressemblait à une petite gamine perdue, pour mieux les attendrir. Elle avait aussi connu les premiers tourments des femmes, avec la croissance de sa poitrine, ou l’apparition d'autres petits problèmes hormonaux. Mais elle n'avait jamais prêté une grande attention à tout ceci trop occupée à garder la seule personne en vie qu'elle aimait réellement.
Comme à son habitude, Solena fit rentrer l'homme et lui offrit à boire. Ce dernier lui demanda alors une infusion pour relaxer ses muscles, puisqu'il avait aperçu une des plantes médicinales qui poussaient près de la maison. Solena fut surprise de constater que cet homme connaissait les plantes que sa mère cultivait, mais elle ne posa aucune question et se contenta de lui servir ce qu'il voulait, sans oublier de mettre quelques goûtes de sédatif. Elle le déposa devant l'homme et alla se servir un verre d'eau fraîche.
-Pensez-vous m'endormir aussi facilement? Que voulez-vous faire de moi une fois endormis? -Pardon? Solena se retourna vers l'homme, médusée, et le fixa. Pourquoi avait-il dit cela?
- Je vous ai vu verser quelques goûtes de votre fiole dans ma tasse. Et puis ça empeste ! Les plantes que vous avez utilisées ne sont pas les meilleures je trouve. Elles laissent trop d'indices sur le contenu exact du breuvage. La jeune fille fut si surprise, qu'elle laissa tomber son verre d'eau qui alla se fracasser sur le sol et se briser en mille morceaux. L'homme se mit à sourire et passa ses cheveux derrière son oreille comme pour dévoiler ses longues oreilles pointues. Un Elfe... que venait faire cette créature chez les hommes? Il était si loin de chez lui. Solena n'en avait jamais rencontré de sa vie. Elle n'avait appris leur existence que dans les livres qui les décrivaient comme étant des êtres nobles, prétentieux et imbus de leur personne.
Solena savait que s’il partait de cette maison il risquerait de tout répéter au village. Cela causerait de gros problème pour sa famille et elle ne pourrait certainement plus soigner sa mère. Prise de panique, elle attrapa un couteau et le pointa vers l'Elfe qui se leva doucement. Il tendit la main vers le couteau et un rayon de feu s’abattit sur la lame qui se mit à fondre. La chaleur était insupportable pour la main de Solena qui lâcha rapidement le couteau. Effrayée, elle recula en fixant ce magicien.
-Que voulais-tu de moi ? Mon or ? Une jeune femme comme toi devrait pouvoir vivre sans voler. -Je ne voulais pas de votre or. -Tu voulais juste t'amuser alors? Aimes-tu tuer? -Non! Je ne souhaitais que sauver ma mère.L'Elfe se mit à genou devant cette adolescente perdue et lui demanda en quoi sa mort pourrait sauver sa mère. Lorsqu'elle expliqua qu'elle avait besoin du sang d'un être humain l'Elfe recula et fixa cette jeune criminelle. Ce qui suivit, Solena ne le comprit jamais. Sans qu'elle demande quoi que ce soit, l'Elfe lui dit qu'il essaierait de soigner sa mère grâce à sa science. Lorsqu'ils allèrent voir la malade, cette dernière arborait un visage cadavérique.
L'Elfe resta plusieurs jours dans la maison des deux femmes. Solena n'avait plus besoin de chasser les humains puisqu'elle n'avait plus le droit de transfuser du sang dans le corps de sa mère. Elle se concentrait alors uniquement sur la culture de plante médicinale pour l'Elfe. Un jour, alors que l'homme était partit au village acheter quelques remèdes qu'il ne pouvait fabriquer lui-même, la malade fut prise d'une violente quinte de toux et se mit à cracher de nouveau du sang. Sa fille alla le plus rapidement possible à son chevet et l'aida à sa calmer en repoussant ses cheveux, en lui essuyant le sang qui coulait sur son visage.
Le cœur brisé à la vue sa mère crachant de plus en plus de sang, Solena alla chercher une bassine d'eau fraîche. Elle ouvrit les fenêtres pour donner de l'air à sa mère. Elle s’essuya sur le lit et épongea le front couvert de sueur de sa mère. Alors qu'elle s'apprêtait à parler, sa mère se mit à cracher de nouveau du sang sur sa fille. Le visage couvert de sang, Solena n'avait aucune idée de la façon de soigner sa mère. En laissant échapper quelques larmes, la petite murmura.
-Je suis là maman. Ne t'en fais pas ça va passer comme à chaque fois. -Promet moi... d'aller ... chez le prêtre d’Almo ... Solena se rappela alors de la promesse qu'elle avait faite à sa mère quelques jours plutôt. Elle refusa de croire que sa mère pourrait partir. Pas ainsi, pas maintenant ! Alors qu'elle allait lui dire qu'elles resteraient toujours ensemble, elle sentit que sa mère ne serait plus sa main.
-Maman?... Maman? MAMAN! Répond moi MAMAN!!!Le cri de Solena déchira son cœur et le silence de la forêt. Par réflexe, elle attrapa les tuyaux qui lui servaient à transférer son sang. Elle en enfonça un dans le bras de sa mère et laissa le sang se déverser sur le sol en bois. En prenant une grande inspiration, elle prit le deuxième et se l'enfonça le plus rapidement possible dans le bras. En sentant le métal froid déchirer sa peau, la jeune fille devenue une femme, poussa un hurlement de douleur et laissa ses larmes couler sur ses joues couvertes de sang. Elle laissa alors son sang partir dans le corps de sa mère. Au bout de quelques secondes, Solena se sentit mal en voyant tout ce sang. Plongée dans un état de transe, elle posa les mains sur le torse de sa mère et recommença à l'appeler.
- Maman maman maman, réveille-toi j'ai besoin de toi! Je ne peux pas vivre seule! Maman viens avec moi! Maman ouvre les yeux, tes plantes t'attendent! Maman réveille-toi je te promets je serais sage maintenant! MAMAN! En hurlant de chagrin, Solena essaya de faire bouger sa mère en la tapant doucement sur le torse. Lorsqu'elle mit ses mains sur le cœur de sa mère, ces dernières se mirent à briller comme si elle tenait un morceau de soleil entre ses doigts. Sans comprendre, en pleurant, elle laissa ses mains au-dessus de sa mère en espérant redonner vie. Les murs se mirent alors à bouger autour d'elle. Elle se sentait fatiguée, ses yeux se fermaient tous seuls. Sans pouvoir se retenir, la jeune femme tomba en arrière. La dernière chose qu'elle entendit c'était un grognement de mécontentement et quelques mots étranges.
-Qu'as-tu fais... Solena se réveilla quelques jours plus tard. Elle fixa le plafond quelques secondes avant de se rappeler ce qui c'était passé. Elle se redressa rapidement et se remit à hurler.
- Maman? Ou es-tu?!La jeune femme s'était redressée trop rapidement et sa tête se remit à tourner lorsqu'elle regarda autour d'elle. Une main ferme l'obligea à se rallonger. Lorsqu'elle vit l'Elfe, Solena se mit à pleurer en cachant sa tête dans les couvertures. Ou était sa mère? Elle ne pouvait pas être morte. Elle lui avait promis de ne jamais la laisser seule. L'Elfe caressa doucement les cheveux de la jeune femme. Lorsqu'elle arrêta de pleurer, l'homme se leva et la fixa.
- Petite idiote! Tu as cru qu'en donnant ta vie, tu sauverais ta mère! Heureusement que je suis arrivé à temps! -J'aurais pu la sauver, je... je ne pouvais pas la laisser mourir! -Non tu n'aurais pas pu! Ta mère est restée vivante assez longtemps avec sa maladie. Tu sais personnes ne te l'avait dit, mais sa maladie s'était attaquée à ses organes vitaux. .La garder en vie plus longtemps n'aurait que contribué à la faire souffrir encore un peu plus. -Je lui aurais donné mes organes! -Vu tous les livres de médecines qui tu as lu, tu sais très bien que c'est impossible. Même ta magie n'aurait pas pu la sauver. Solena regarda l'Elfe avec stupeur et ce dernier comprit qu'elle ne savait pas qu'elle était l'héritière d'un don de guérison assez rare. L'Elfe resta encore deux jours avec la jeune femme, lui expliquant comment utiliser son don sans jamais le lui faire essayer, puisqu'elle était encore trop faible pour faire quoi que ce soit.
Lorsqu'elle fut rétablie, Solena et l'Elfe enterrèrent sa mère à côté de la maison et plantèrent des fleurs sur la tombe. Alors qu'elle se remit à pleurer l'Elfe la fixa et lui dit doucement.
- Tout finit par mourir, c'est le cours normal des choses. Au revoir petite il est temps pour moi de finir ma quête solitaire.Solena fixa l'Elfe partir en se disant qu'il était bien aisé de dire une telle chose, les Elfes eux, ne mourraient jamais ou très très vieux. Il avait certainement encore sa mère pour l'aider, lui. Le soir venu, elle eut enfin le courage de quitter la tombe de sa mère. Elle lui avait fait une promesse, elle devait maintenant quitter sa maison et trouver de l'aide dans le temps d'Azuria.
Chapitre 4 : Quand la folie prend le dessus sur la réalité.
Solena avait pris le maximum d'affaires pour entreprendre son long et dangereux voyage, elle qui n'était jamais allée plus loin que son village, devait à présent marcher plusieurs jours, pour rejoindre Rockford où se trouvait le temple dédié à Azuria, le plus important sur la terre humaine. Elle avait peur, même très peur. Elle ne savait pas que faire de sa vie, maintenant que la seule personne qu'elle eut réellement aimée était morte. Mais elle avait promis à sa mère de rejoindre ce temple et de vivre avec le prêtre, jusqu'au jour où elle serait assez adulte pour se prendre en charge elle-même.
La première journée, Solena traîna un peu sur la route, regardant les oiseaux et de nouvelles plantes qu'elle n'avait jamais rencontrées non loin de chez elle, en cherchant leur nom dans sa mémoire. Si elle ne trouvait pas les noms, elle prenait délicatement une feuille, pour pouvoir la comparer aux dessins de son livre lorsqu'elle serait arrivée au temple. Mais lorsque le froid et surtout la nuit tombèrent sur la terre, la jeune fille commença à avoir peur. Elle était seule, complètement seule. Elle avait bien sûr déjà dormis dehors, à la belle étoile lorsqu'elle et sa mère allaient un peu plus loin dans la montagne pour chercher des plantes, mais jamais elle n'avait été aussi seule et perdue. Lorsqu'elle trébucha dans d'une racine, Solena décida qu'elle avait assez marché pour la journée et que dans la nuit, il valait mieux ne pas continuer sa route, au risque de tomber encore et encore.
La jeune fille regarda les étoiles, puis sombra lentement dans un sommeil réparateur. Puis elle se mit à s'agiter. Des bras sombres et inquiétant la tenaient prisonnière dans ses plus grandes craintes. Solena était attachée à un lit et des personnes marchaient autour d'elle en silence. Quelques rires par ci par là, mais personnes ne l'a regardait vraiment. Jusqu'au moment où sa mère en poussa deux pour venir au chevet de sa fille. Rassurée, Solena se mit à sourire jusqu'au moment où sa mère enfonça un couteau dans le ventre de la petite en riant comme jamais. Elle hurlait en riant: " Donne-moi ton sang ma petite j'en ai besoin tu le sais! " Une douleur cuisante fit pleurer Solena qui baissa les yeux pour voir son ventre. Au lieu du sang rouge qu'elle s’attendait à voir, c'étaient des millions d’insectes noirs qui sortaient de sa chair. Les personnes qui lui tournaient autour se transformèrent en ombres et poussèrent un hurlement si aigu, que la petite eu l'impression que ses oreilles saignaient. Puis comme s’il s’agissait d’une seule personne, ils lui dirent: " Tu es pourrie! Ton âme est morte! Tu vas airer sans but, pour tout le reste de ta vie! Sale garce! "
Solena arriva enfin à se défaire de ce lit de malheur et se mit à courir vers la forêt le plus rapidement possible. Lorsqu'elle arriva à côté de la petite rivière qui suit son cours à côté de son ancienne maison, elle se rendit compte que l'eau s'était transformée en sang. Les arbres mourraient petit à petit. Les ombres se mirent à la poursuivre. Elle était paniquée, désespérée, sans lieu où aller, seule dans ce cauchemar. Puis tout s’effaça comme par magie. Il n'y avait plus qu'une seule ombre présente. Cette créature du mal la fixait dans les yeux puis la poussa dans un trou noir en hurlant.
-Espèce de Folle! Solena ouvrit les yeux et se rendit compte que cette scène affreuse n'était qu'un cauchemar. Elle était trempée de sueur. Mais ce qui l'a fit émerger complètement, c'était une douleur affreuse au ventre. Lorsqu'elle regarda ses mains elle remarqua qu'elles étaient tâchées de sang frais. En regardant un peu plus vers le bas, la petite s'aperçut que la peau de son ventre avait été arrachée et que son sang se répandait doucement comme un serpent vicieux sur le sol. D'un bond la petite se leva et essaya de marcher mais la douleur était insupportable. Pendant son sommeil elle s'était arraché plus que la peau superficielle. Ne voyant pas où elle mettait les pieds, Solena tomba quelques mètres après dans un fossé. Une branche s'enfonçât dans son ventre déjà blessé. La jeune fille resta couchée dans ce tas de branches et de feuille en pleurant, puis elle hurla.
- Au secours, aidez-moi... Solena ferma ensuite les yeux persuadée que les dieux voulaient la punir de ce qu'elle avait fait. Elle se laissa glisser dans un sommeil remplit à nouveau de sang, d'ombres et d'horreurs.
Lorsqu'elle se réveilla après un nouveau cauchemar, la petite se trouvait dans les bras d'un homme assez étrange. Elle le fixa et ce dernier se mit à grogner. Il s'adressait à une autre personne. Mais Solena n'arrivait pas à comprendre ce qu'ils disaient. Lorsqu'ils entrèrent dans une maison faite de bois, la petite se mit à marmonner. Mais une voix douce et apaisante lui demanda de se calmer et lui répéta que tout allait bien, qu'ils allaient prendre soin d'elle. Mais qui étaient-ils? Etait-ce encore un nouveau cauchemar? Une ruse des ombres pour la faire souffrir un peu plus? Pourtant Solena se laissa faire. Après tout elle n'avait pas vraiment d'autre choix. Après plusieurs jours à sommeiller dans un lit aussi doux qu’une étoffe de soie, la petite se décida enfin à se lever. Elle resta encore plusieurs jours dans cette maison qui appartenait à un jeune couple de chasseur qui avaient entendu la petite hurler au secours. Puis elle décida de reprendre sa route malgré les contestations de la jeune femme qui aurait aimé garder Solena et la protéger comme sa propre fille, elle qui ne pouvait pas avoir d’enfant après avoir été poignardée lors de l’une des guerres de ce monde. Mais Solena avait promis une dernière chose à sa mère : aller voir le prêtre d’Azuria. Elle tenait à respecter cette promesse même si ses ombres continuaient à la hanter.
Chapitre 5 : L’ordination de l’eau.
Après quelques jours de marche, la jeune fille perturbée arriva enfin au temple le plus près de la déesse de l’eau. Lorsqu’elle rentra dans le sanctuaire, le prêtre s’approcha d’elle et comprit au premier coup d’œil, que sa mère était morte. Il respecta la promesse qu’il avait fait à cette femme quelques années plus tôt de veiller sur sa fille. Il lui apprit tout ce qu’il savait sur la religion d’Azuria et sur les dieux majeurs qui, d’après les textes, étaient proche d’Azuria. Le prêtre remarqua très rapidement, que la petite était perturbée et qu’elle se voyait pourchassée par des ombres. Dans un premier temps, il crut qu’un démon lui jouait un mauvais tour. Il décida donc de placer la petite dans la pièce centrale du temple. Celle-ci était bénie et protégée par la déesse, empêchant toute magie d’agir. Pendant quelques jours, la petite fut apaisée, mais par une nuit d’orage, les ombres se remirent à l’attaquer dans ses rêves et en essayant de se défendre, la petite recommençât à s’arracher la peau du ventre et du visage. Lorsque le prêtre la retrouva baignant dans son sang le lendemain, il comprit que Solena n’était pas pourchassée par des ombres, mais que son âme elle-même était tourmentée. Elle devait choisir entre s’envoler vers les limbes, ou rester dans son corps et continuer à vivre en sachant que toutes les ombres tourmentées ne cherchent qu’une seule chose, la destruction et le sang. Le prêtre obligea depuis deux jour, à se retrouver le plus possible en symbiose avec leur déesse, en se plongeant dans l’eau bénite du temple, en espérant que la bienveillance de la déesse réussirait à calmer son âme.
Les mois passèrent, puis les années. La jeune femme était heureuse dans ce temple. Ses crises de folie étaient toujours présentes, mais elles n’étaient pas continues. Elle en avait tout au plus une à deux fois par semaine, mais lorsqu’elle les avait, le prêtre veillait sur elle pour éviter qu’elle ne se blesse de nouveau. La jeune fille devenue petit à petit une jeune femme, apprit à aimer la nature, l’eau et surtout sa déesse qui lui permettrait de calmer son âme. Pour la première fois depuis sa naissance, tout allait bien. Elle était entourée de personnes qui prenaient soin d’elle et elle n’avait aucun secret à porter sur ses épaules. Mais tout basculât une nuit d’été lorsque les hommes se mirent à frapper sur la porte en bois du temple. Le prêtre alla chercher Solena dans sa chambre et la cachât dans la pièce centrale sous l’autel de la déesse. Il regarda Solena âgée de 19 ans à présent. Elle ressemblait toujours autant à une petite fille effrayée. Il lui fit comprendre qu’il ne fallait faire aucun bruit. Lorsque les hommes réussirent à entrer dans le temple, ils tuèrent un jeune homme qui s’occupait de le restaurer, puis ils se dirigèrent vers le prêtre qui resta droit comme une statue.
-Partez ! Vous n’avez rien à faire ici ! Nous sommes un simple temple ! -Vous êtes des hérétiques ! Tu pensais que parce que ton temps est caché dans la forêt tu serais épargné vieillard ! Sous les yeux de Solena l’un des hommes enfonça son poignard dans le ventre du prêtre puis ils récupérèrent toutes les richesses du temple avant de mettre le feu au temple et de prendre la fuite. Lorsqu’ils furent partit, la jeune femme couru vers le prêtre qui était en train d’agoniser sur le sol. Lorsqu’elle posa ses mains sur son ventre pour essayer de le soigner mais le prêtre la repoussa.
-Non tu perdrais trop d’énergie tu risquerais de mourir. Part ! Avant que les flammes ne te prennent aux pièges ! La jeune femme regarda le prêtre et refusa de l’abandonner. Elle essaya de le soulever pour le mettre à l’abri mais elle ne réussit qu’à le faire traîner vers la sortit. Lorsqu’elle entendit un craquement, Solena leva les yeux et aperçu une poutre en feu lui tomber dessus. Elle eut à peine le temps de s’allonger sur le prêtre pour le protéger. Elle entendait sa respiration dur et de plus en plus sourde. Lorsqu'elle rouvrit les yeux en se demandant pourquoi la poutre n’était pas encore tombé, elle s’aperçu qu’un dôme d’eau les recouvrait. Elle crut d’abord que la déesse essayait de les sauver mais lorsqu’elle s’aperçu que l’eau prenait appuie sur ses mains, Solena regarda le prêtre affolé. Ce dernier souriait. Il enleva son collier et le tendit vers sa protégée.
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-Tu es une véritable enfant d’Azuria, comme elle tu peux contrôler l’eau. Entraine-toi et tu pourrais créer l’eau comme notre déesse. Il est temps pour moi de la rejoindre et toi de devenir l’une de ses prêtresses. Promet moi d’aller répandre sa voix et de reconstruire un temps comme celui-ci dans un endroit calme et paisible. -Ne me laissez pas, vous êtes comme mon père ! Je vous en supplie laissez-moi vous soigner ! -Solena j’ai fait mon temps, je veillerais sur toi, mais je dois te dire quelques choses… ta mère m’avait demandé de te le dire … quand tu .. serais plus vieille… ton père est un D… Le prêtre poussa son dernier soupir, et Solena resta suspendu à ses lèvres. Lorsqu’elle comprit qu’il était partit, la jeune femme se mit à le frapper doucement sur le torse pour le réveiller ! Non il ne pouvait pas partir ainsi ! Elle devait savoir ! Prise de sanglots, l’enchantement qui la protégé du feu disparu. Solena reçu une braise sur son bras qui brûla sa chair et lui fit aussi mal que son cœur qui venait de se briser en milles et un morceaux. Elle se releva et s’enfuit rapidement du temps puis s’écroula dans l’herbe en regardant son temple, sa maison, son abri partir en fumé. Elle finit rapidement par s’endormir sur l’herbe trop fatigué par l’enchantement qu’elle venait de réaliser. Elle se réveilla lorsque la pluie se mit à tomber. Devant elle se trouver plus qu’un tas de cendre. La nouvelle prêtresse sécha ses larmes et se releva. Elle avait promis d’être une digne représentante de sa déesse, c’est ce qu’elle ferait ! Elle ferait passer la voix de la toute puissante, et elle trouverait un nouvel emplacement pour son temple. Elle devait rechercher son père pour savoir pourquoi il les avait abandonnés. Mais ce qui lui tenait le plus à cœur c’était d’apprendre à contrôler sa magie, la magie de l’eau et de se venger de ses hommes qui avaient brisé sa vie. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle n’avait qu’une idée en tête, la mort de ses barbares. Peut-être que cette sensation nouvelle de destruction n’était qu’une phase, ou peut-être pas...