[Abandonné] À la chasse à la licorne ! [PV Er 'tan + Iskios] | |
| Aller à la page : 1, 2 | Ven 12 Juil - 23:37 | | | | Le ciel nocturne de Flore était fabuleux, un régal pour les yeux et assurément une des merveilles de ce monde. A profusion, les lucioles parfois gigantesques volaient sous le regard de milliers d'étoiles, qui contemplaient le monde de leur paisible place. De nombreux bruits troublaient l'apparente tranquillité des environs, les cris de volatiles nocturnes et d'autres espèces inconnues du monde extérieur. Le vent dans les feuilles et dans les pétales de fleurs géantes, un hululement lointain, le pas léger d'un petit animal, le langage de ce petit monde, incompréhensible des humains. Le ronflement serein d'un brouteur sauvage et paisible. La nuit était le moment préféré de Sylvia, au même titre que l'était le jour, car à sa rencontre elle changeait d'avis et lui accordait sa préférence. Joviale sans cesse, loin du feu et du fer elle n'avait point de sujet de plainte. Son lié, un bel aubépine, la rassurait de son doux balancement, et elle se contentait de ce beau monde, dont elle était la maîtresse au même titre que toutes ses sœurs fées. Elle en était la gardienne, et connaissait ses sentiers, foulés par bien des pattes et survolés par bien des ailes.
Demoiselle des feuillages, elle partit en s'envolant à basse hauteur, dansant sur sa route, riant doucement de la beauté de tout ce qu'elle voyait, de la magnificence des arômes qui venaient chatouiller ses narines, de ce que son ouïe percevait. La douce fraîcheur était agréable, et elle ressentait un besoin pressant d'extérioriser son trop-plein d'énergie. Sur ses épaules, le pendentif de Flore et la chevelure au vent, elle parcourait ce monde végétal et animal, éveillant par sa présence quantité de petits êtres, qui se rendormaient somnolents, ne constatant rien d'autre que la dryade, qui avait à maintes reprises fait ce petit jeu.
Quittant le couvert des feuilles, elle s'élança dans les airs, sans oser aller jusqu'aux nuages. Elle se contentait de regarder les siens, et de rire, heureuse. Pourtant, au loin, demeurait un monde inaccessible et incompréhensible. Un monde qui demandait des habits, alors qu'elle n'en avait guère, et qui serait près à lui dérober son unique moyen de survie hors de Flore ; alors, elle serait enchaînée à celui qui l'aurait privé de son bijou, où disparaîtrait, entrainant alors la vie de son liée avec elle.
Lentement, elle redescendit, plus sombre. Elle n'aurait pas du tenter d'aller voir les cieux, car ils lui rappelaient qu'ils allaient au-delà de son monde. Ils allaient jusqu'aux bêtes humains, si nombreux et si inventifs, bien que souvent dépourvus de bon sens. Son havre ne pouvait malheureusement lui suffire, et cette révélation la peinait.
Les cris d'oiseaux recommencèrent, et certains prirent leur envol, narguant celle qui était revenue au sol. Eux pouvaient explorer le monde à leur envie, sans crainte. Elle, elle serait une bête curieuse, comme l'attestaient les réactions de tous les voyageurs qu'elle avaient vus. L'incident de Flore, avec l'invasion des démons, l'avait marquée, et elle craignait pour sa vie en dehors de la forêt, bien qu'elle ne puisse y demeurer longtemps, prisonnière de sa curiosité. Alors, elle épanchait sa soif d'au-delà par la recherche frénétique d'informations, en interrogeant et se jouant des passants, qui étaient bien rares.
La forêt s'agita soudainement, marquée de la surprise propre à l'arrivée d'un nouvel être, qui n'en faisait pas partie. Un intrus, qui pourrait calmer la tristesse de la dryade. Pas de feu, visiblement, sinon les murmures auraient été plus forts, plus agités. Elle pouvait donc y aller sans crainte. La fille des bois s'élança, reprenant avec le mouvement et l'annonce de la nouvelle de la vigueur. Sur son sillage, tout lui semblait plus vif et la vie reprenait ses couleurs.
Puis elle le vit, car les astres suffisaient à ses sens. Un grand homme, sur un cheval. Masqué, dans une robe rouge qui ne devait pas être fort pratique. Qui était-il, et quels étaient ses motivations ? Pourrait-il avoir subi une blessure ? Était-il très laid ? A moins qu'il ne s'agisse d'un vœu. Une volonté de ne pas le retirer avant d'avoir accompli une mission sacrée ! Tout ceci était inhabituel et très excitant. Qu'y avait il de mieux qu'un inconnu masqué sur un cheval, arrivant dans votre demeure la nuit pour vous intriguer ? Il fallait l'observer, mais seul il ne parlerait pas. Et puis, elle se sentait d'humeur joueuse. Autant faire le coup de la voix dans les arbres ; elle savait la moduler pour lui donner un timbre surnaturel, qui pourrait provenir des feuilles. Un murmure du vent, suffisamment fort pour qu'il soit entendu.
Elle allait s'amuser, cette nuit !
- Ô, voyageur égaré, écoute mes paroles. Écoute les paroles de l'esprit de Flore. Entends mes mots, et réponds-moi ; Qui es-tu pour troubler ce lieu, et qu'y cherches-tu ? Entends mes mots, et renseigne-moi ; Quelles sont les nouvelles de l'ailleurs ? Que se passe-t-il en dehors de mes frontières ? Entends mes mots, et n'ose pas me tromper.
Elle avait failli mentionner une malédiction ou deux pour faire bonne mesure, mais elle devrait bien se révéler. Et puis, ce n'était pas son genre ; faire peur aux gens n'était pas drôle.
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| | Sam 13 Juil - 1:07 | | | | Cela faisait trois semaines que l'ombre avait quitté le domaine désolé des Mortes-Terres en quête de nouvelles aventures. Chevauchant son destrier nuit et jour, Er 'tan semblait avoir oublié ce qu'était la fatigue, le Dévot n'avait effectivement pas dormit depuis plus de vingt-quatre heures et pourtant cela ne semblait pas le déranger plus que cela ; sans doute le garçon était-il trop obstiné et buté sur la tâche qu'il se devait d'accomplir. Er 'tan avait quitté la Baronnie dans l'espoir de trouver une merveilleuse créature immaculée et au sang pur, appelée communément « Licorne ». La volonté de Nayris l'avait poussé à accomplir la sainte tâche qu'était la traque et la capture de l'animal légendaire. Avant son départ, Er 'tan avait longtemps étudié les archives de sa bibliothèque, au fort de Turusfal. Il avait ainsi prit connaissance d'une région appelée Flore et où il est dit que la nature et les vivants ne font qu'un. Le Dévot savait que la région abritait une forte concentration de la faune de Terra et avait opté pour s'y rendre. Avant de monter en selle, Er 'tan avait fait venir Lizzi, son majordome et lui avait confié quelques instructions qu'elle se devrait de respecter à la lettre. Après quoi, Er 'tan se mit en route, suivit d'une dizaine de sbires et de Lizzi elle-même, qui l'accompagneraient jusqu'au Lac Patriarcal. Pour ce qui était de la suite, c'était au Dévot de se débrouiller. - Flore la Légendaire:
https://www.youtube.com/watch?v=VoMlwVumS2Q
Avec une appréhension certaine, le jeune-homme masqué pénétra dans la mystérieuse province de Flore, source de magie et regorgeant de secrets. Le Baron des Mortes-Terres fut frappé par la beauté de ce territoire reculé. En effet, malgré la corruption qui avait rongée son âme au plus profond, le garçon conservait totalement son libre-arbitre et était encore capable de faire la distinction entre le beau et le laid. Er 'tan fit halte un moment et fit pivoter son destrier, de façon à regarder l'horizon qui s'étendait derrière lui. Le soleil avait disparu. Er 'tan prit une profonde respiration puis fit claquer ses rennes et s’enfonça dans la végétation dense. Si l'enseignement de Tulcier, son ancien maître, l'avait rendu Nyctalope, le garçon n'était pas pour autant sans appréhensions sur ce qui s'offrait à lui. Er 'tan était un individu très méfiant et n'aimait particulièrement pas être observé ou faire face à l'invisible. Il avait effectivement l'impression que des milliers d'yeux étaient rivés vers lui et son humble destrier. A l'habitude, le jeune-homme montait Vaillecendre, un cheval squelettique animé par l'énergie du Culte. Mais dans le cadre d'éventuelles négociations avec les autochtones de Flore il avait opté pour Perfide, l'étalon de Lizzi qui lui en revanche était bien vivant. Er 'tan progressait à travers la végétation incessante qui lui faisait face. Il y en avait une telle concentration qu'il se demanda un moment si celle-ci n'était pas consciente et ne faisait pas exprès de l’embêter. Er 'tan se vexa, il se sentait seul. Lorsqu'une branche qu'il avait maladroitement écartée ne revint le fouetter en pleine figure, manquant de le faire tomber, le Dévot hésita à sortir ses lames et progresser à sa manière à travers les remarquables obstacles naturels. « Rivaliser par l'intelligence, combattre par la noblesse. S'efforcer par un travail acharné de s'élever vers les plus hautes richesse et de se rendre maître des choses. » Les paroles de son défunt maître résonnèrent dans sa tête et il ravala sa colère, préférant oublier l'incident. »En cours de route Er 'tan commença réellement à s'interroger sur la façon dont il s'y prendrait quant à la capture du fameux animal. Il se demanda surtout où il se rendait exactement, à présent complètement égaré et hésita un moment à faire demi-tour. Le jeune-homme rêvassa longtemps jusqu'à ce qu'une voie qui semblait sortir des arbres ne vint le faire sursauter : - Ô, voyageur égaré, écoute mes paroles. Écoute les paroles de l'esprit de Flore. Entends mes mots, et réponds-moi ; Qui es-tu pour troubler ce lieu, et qu'y cherches-tu ? Entends mes mots, et renseigne-moi ; Quelles sont les nouvelles de l'ailleurs ? Que se passe-t-il en dehors de mes frontières ? Entends mes mots, et n'ose pas me tromper.Le rythme cardiaque du Dévot s’accéléra, il sentit sa peau suer sous son lourd manteau écarlate. Il eût envie de passer une main sur sa nuque mais son instinct le força la placer sur l'une de ses lames. Finalement sa bonne conscience l'en empêcha au dernier moment. Dans une situation pareille, il savait qu'il fallait se montrer franc. Aussi, le jeune-homme sans chercher à comprendre d'avantage déclara haut et fort : « Ô esprit de la forêt, je proviens du pays des Hommes, là où la cupidité et l'avidité règnent en maître. Mon nom ne te dira rien, je ne suis qu'un être parmi des milliers de semblables. Ne crains pas ton ermitage, car en dehors de tes frontière, il n'y a que la guerre. Je suis venu ici dans l'espoir de rencontrer le légendaire cheval à corne. Il est dit que seul les bois sacrés abritent les êtres les purs. »Er 'tan hésita un moment avant de reprendre : « J'aimerai te rencontrer ! Je suis égaré en ce monde qui ne m'est pas familier. J'implore ton aide, je promet de t'aider en retour. »Puis le garçon, patienta sur Perfide, les yeux pétillants de malices.
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| | Lun 15 Juil - 20:28 | | | | [Je préfère https://www.youtube.com/watch?v=2_kKFjwpwqc&list=TLIBmgNGwkgyY que le thème de la Comté, personnellement]
Sylvia pouvait de son refuge observer cet homme si frustrant à cause de son masque. Seule sa posture et ses gestes pouvaient indiquer la peur, la nervosité, la joie. Pas son visage, la partie la plus expressive du corps, et celle à laquelle elle s'était toujours fiée. Quelle était donc la signification de cet accessoire, et que représentaient les signes dessus ?
Le cheval était assez joli, mais n'égalait pas les beautés de Flore, et ses créatures si magnifiques. Sa connexion avec le cavalier ne semblait pas parfaite, pour une obscure raison ; soit les précédents rencontrés étaient excessivement bons, soit celui là était un débutant. A moins qu'il ne s'agisse d'autre chose ; il pouvait avoir trouvé la bête seule et l'avoir apprivoisée très récemment, qui sait ? La notion de vol ne venant pas à l'esprit de la dryade, elle ne l'envisagea même pas.
Il semblait cependant armé. Et le coup de l'arbre l'avait rendu anxieux, ce qui se sentait clairement malgré le masque ; ce n'est que grâce à son agitation près de fourreau que la dryade prit conscience de la présence de lames. De fer, qui coupe et qui tue. Une abomination créée par les étrangers. Celui-ci semblait pourtant respectueux, et il se pouvait qu'il ne le porte que pour se protéger de fils des plaines plus féroces, qui n'hésitaient pas à recourir à la vilénie pour triompher. La morsure du fer pour se protéger de la mort. Dans son cas, la mort semblait plus attrayante que l'idée de toucher un morceau de métal nu. La douleur, la pensée du nombre de bois ravagé, tranché par cet outil de malheur la transpercerait et la hanterait toute sa vie.
Mais les hommes étaient bizarres.
Ils mettaient des robes et des peaux d'animaux morts. Ils exploitaient la terre, et n'avaient rien de recommandable. Pourtant, elle se sentait attirée par eux comme un papillon par la lumière. Et comme le papillon, et brûlerait certainement, engloutie dans des conventions sociales qu'elle ignorait, et poursuivie pour des motifs qui pour elle n'auraient pas le moindre sens. Leurs deux mondes étaient opposés, mais le leur était, par sa bizarrerie, trop attirant pour qu'elle songe à s'en détourner.
Celui-ci était courtois, et suffisamment maître de lui pour ne pas laisser sa peur prendre le dessus. A moins qu'il se soit attendu à être abordé par un esprit, et s'y était préparé ; Flore était un pays de magie, et qui sait ce que les hommes en disaient. Il confirmait ses pensées sur le monde des hommes ; un lieu peu recommandable, que seule une fée folle pourrait préférer au havre qu'elle avait pour foyer. Mais pour son malheur, Sylvia était trop curieuse pour en tenir compte, et loin d'être refroidie, elle voulait voir à quel point l'homme avait raison ; il se pouvait qu'il cherche à flatter l'hôte des lieux, en lui assurant la grandeur de sa demeure. Il était humble, et lui plut pour cela ; il ne s'enorgueillissait pas d'avoir été remarqué par une entité toute-puissante, mais reconnaissait son insignifiance ; peu rompue aux usages du monde de faux-semblants, elle ne vit pas la part de calcul qu'il pouvait y avoir dans ces paroles.
Mais il ne comprenait rien. Elle ne voulait pas savoir si être recluse était bien ou non, elle voulait des nouvelles. Des informations pour la tirer de la monotonie relative de son existence. La guerre lui faisait peur, soit. Mais c'est aujourd'hui, à cause de la guerre, qu'elle est seule. Car les fées ont fui, et c'est à cause de cela qu'elle veut de nouveaux compagnons, en dehors de ce monde si nécessaire.
La dryade demeura confuse un long moment après que l'homme au masque ait formulé sa requête. Elle respectait les licornes, et savait qu'aucune n'accepterait de voir une telle personne, qui se dérobait au regard du soleil. Un homme, un intrus humain, n'était pas assez digne pour l'approcher ; les plus valeureux pouvaient l'apercevoir, et la poursuivre jusqu'à un présage. Peut-être cherchait il un conseil ? Il était ami des équidés, puisqu'un acceptait de le porter, non ? Même si le lien était faible, il pouvait aisément se fortifier.
Elle pouvait essayer, cela ne lui coûterait rien. Et puis elle aussi aurait bien aimé voir une licorne. Ce ne serait pas la première fois, et le souvenir était encore présent. Mais contempler à nouveau la grandeur de l'animal, ses yeux sages et profonds, sa corne irradiant de pureté, sa crinière soyeuse et splendide serait un bonheur digne de l'extase.
- Humain. Il y a fort peu de chance pour que ta requête aboutisse, mais je peux comprendre ton désir de voir le pur une fois dans ton existence ; il est rare que des êtres comme toi y aspirent, car cette notion leur est inaccessible. Par ton humilité et cette caractéristique qui te détache du commun des tiens, je t'accorde une émissaire. Dévoile-toi à la lueur de la lune, et elle apparaîtra ; son nom est Sylvia, et elle t'aidera pour peu que tu ne la froisses en rien. Trahis-moi, et les plantes et les êtres qui habitent en ce lieu t'auront, et plus jamais licorne ne daignera t'approcher.
Sylvia quitta le couvert des arbres en utilisant de son don d'intangibilité. Elle y laissa son pendentif, n'osant pas prendre le risque qu'il tombe là où elle ne pourrait le retrouver ; en fait, elle n'avait jamais usé de son pouvoir en le portant.
Là, elle entra dans le sol et passa sous l'herbe, pour émerger devant l'homme. Vêtue de cheveux de feuilles, grande comme une enfant, mais irradiant de l'énergie de Flore. Alors, elle ouvrit les yeux, et sourit.[/i]
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| | Mer 17 Juil - 13:02 | | | | La fréquence cardiaque du Baron n'avait cessé de s'accélérer, il avait enfin l'impression de s'être jeté dans le feu ou encore dans la « gueule du loup ». Tourmenté par ses visions divines, il s'était efforcé d'entreprendre sa quête sans en mesurer les conséquences. Er 'tan était téméraire, c'était là un de ses défauts les plus conséquent et ce n'était pas la première fois que le jeune homme se lançait dans un si dangereux périple en fermant les yeux. Il était seul, perdu au milieu d'une forêt gigantesque et dont les sens semblaient aussi animés que les siens. Il regretta un moment d'avoir négligé une fois de plus sa bonne conscience qui l'incitait à remettre l'odyssée à plus tard, lorsqu'il serait plus expérimenté et préparé davantage. C'est en ces moments sombres et angoissants qu'il mesurait à quel point il manquait de maturité et qu'il aurait mieux fait d'écouter les conseils de son défunt maître :
« Évitez tout ce qui plaît à la foule ! Ce que le hasard vous attribue ! Arrêtez-vous avec peur et méfiance, devant toutes les bonnes choses de la fortune. Ce sont la bête et le poison qui sont trompés par un appât charmeur. Quiconque parmi vous, voudra mener une vie de gloires et de conquêtes. Autant qu'ils le peuvent, qu'ils évitent ces bien-faits englués, qui ajoute à notre grand malheur en nous trompant. Nous croyons posséder, nous sommes tenus. N'oubliez jamais, il n'est même pas permis de s'arrêter lorsque la prospérité commence à nous détourner du droit chemin. »
Tulcier l'avait quitté trop tôt. Il n'avait jamais pu achever son enseignement auprès d'Er 'tan, laissant au vaste monde de Terra, un jeune garçon peu expérimenté, errer çà et là, recherchant le chemin de sa vie. Mais Er 'tan était déterminé à s'affirmer, prouver sa valeur à son Culte, persuadé de la légitimité de sa cause, il irait jusqu'au bout. Ainsi, lorsque la mystérieuse voix qui l'avait interloqué fit à nouveau apparition, Er 'tan prit une longue et profonde inspiration de manière à garder son sang froid.
-Humain. Il y a fort peu de chance pour que ta requête aboutisse, mais je peux comprendre ton désir de voir le pur une fois dans ton existence ; il est rare que des êtres comme toi y aspirent, car cette notion leur est inaccessible. Par ton humilité et cette caractéristique qui te détache du commun des tiens, je t'accorde une émissaire. Dévoile-toi à la lueur de la lune, et elle apparaîtra ; son nom est Sylvia, et elle t'aidera pour peu que tu ne la froisses en rien. Trahis-moi, et les plantes et les êtres qui habitent en ce lieu t'auront, et plus jamais licorne ne daignera t'approcher.
Le jeune-homme fut à la fois surpris, vexé et angoissé de la réponse de l'entité inconnue. À en reprendre les terme, ses chances de succès étaient minimes, mais il semblait cependant faire preuve d'originalité par rapport aux autres humanoïdes et cela plaisait à l'interlocuteur anonyme. En revanche, ce dernier n'avait pas hésité à le mettre en garde quant à ses agissements futurs. Er 'tan savait pertinemment qu'il n'était pas en terrain conquit et qu'il pouvait disparaître d'un moment à l'autre s'il blessait l'entité.
Sur l'ordre de l'entité dont la voix semblait sortir directement des arbres, il se dirigea vers le lieu désigné, à savoir une unique source de lumière provenant des rayons de la Lune qui passaient par un trou béant entre la végétation qui le dominait. Tout en marchant Er 'tan réfléchit à cette « émissaire » dont la voix lui avait parlé. Le garçon était à la fois curieux et anxieux quant à l'apparence de ce messager qu'il allait rencontrer et qui se nommait Sylvia.
Le Baron se plaça dans la lumière, puis hésita un moment à faire quelque chose qu'il n'avait jamais effectué. Il songea qu'il était en mission diplomatique et c'était bien la première fois. Il connaissait son apparence dût au masque d'os et les ragots qui tournaient autour et se demanda un moment si celle-ci n'avait pas influencée la réponse de l'entité des bois ? Son âme bien que corrompue, il restait à Er 'tan encore suffisamment de bons sens pour se remettre en question, mais cela toucherait bientôt à sa fin. La main tremblante, il agrippa son masque. Mais au même moment un bruit de feuillage alerta le Dévot qui à nouveau plaça une main sur ses lames par instinct. Quelque chose approchait.
À nouveau le rythme cardiaque d'Er 'tan s'accéléra, il entendait un son se déplacer tout autour de lui, comme provenant du sol et émerger vers sa position. Une goutte de sueur lui parcouru le nez et vint percuter le sol. Er 'tan ne bougeait plus. Soudain, le bruit se dissipa, la « chose » était proche, très proche et Er 'tan surveillait tellement l'arrière-fond obscur du bois qui l'angoissait qu'il ne remarqua même pas le petit être qui s'était relevé devant lui. Lorsqu'il l'eut aperçu enfin, il fut stupéfait. Face à lui se tenait un individu à l'apparence d'une petite fille qui souriait. Le Dévot remarqua cependant qu'elle se distinguait des jeunes enfants qu'il avait l'habitude de voir dans l'autre monde. Sa chevelure était constituée de feuilles, ce qui étonna Er 'tan et l'incita à se demander si la petite fille n'était pas une fée des bois. Cette dernière était entièrement dénudée et semblait rayonner d'une aura locale. Si celle-ci ressemblait à une petite fleure, Er 'tan restait sur ses gardes, les écrits qu'il avait lu à Turusfal lui avait appris que les êtres de Flore étaient généralement pourvus de capacités exceptionnelles, et leurs esprits fusionnaient généralement avec la nature elle-même.
Er 'tan se rendit finalement compte du ridicule de la situation et regretta l'idée qu'un jour il ne serait plus capable de faire la distinction du beau et du laid. Le jeune-homme s'agenouilla de façon à être à la même hauteur que la petite créature, puis porta la main à son masque qu'il ôta, dévoilant son visage aux yeux verts et au teint très légèrement grisâtre, marque de la corruption qui commençait à ronger son corps. Er 'tan rangea son masque à l'intérieur de son manteau, puis abaissa son capuchon avant de déclarer :
« C'est un grand plaisir pour moi de te rencontrer, Sylvia. Je m'appelle Er 'tan et je viens du pays des hommes. Je suis venu jusqu'ici dans l'espoir comme je l'ai indiqué à ton « maître », de mettre la main sur une créature au sang pur et que nous appelons chez nous Licorne. Mais avant tout, je tiens à te raconter les épopées des héros et les éloges de nos pères, qui au loin s'affrontent sans relâche. »
Er 'tan était un homme franc, malgré son âme corrompu, et si Sylvia voulait en savoir davantage sur lui, il serait forcé de lui dire. Er 'tan tenait à raconter à ce petit être ce qui se passait réellement en dehors de Flore. À en croire les paroles de la « Voix », les autochtones de Flore ne semblaient pas tous au courant de l'actualité sur Terra et c'est précisément ce qui semblait les rendre très curieux :
« Depuis l'arrivée du Démon sur Terra et l'embrigadement de votre population, l'Empire n'a cessé de gagner en puissance et s'est accaparé l'ensemble de la partie nord de notre monde, des rives de l'Océan Noir aux sables brûlants du Grand désert. Les Impériaux sont partout et tentent d'imposer leur joug dans chaque province, à tel point qu'Aile Ténébreuse s'apprête à lancer un assaut décisif sur les derniers bastions du continent polaire, fief insoupçonné de la rébellion. Partout, des héros persuadés de leurs idéaux, rejoignent le combat à travers le camp qu'ils jugent le plus noble. Si l'Empire affiche clairement sa supériorité numérique, il ne pourra jamais gouverner en maître sur Terra, car selon moi il y aura toujours des individus pour combattre au nom de la liberté. Ces Rebelles justement, continueront vaillamment de s'affirmer, même si leur victoire ne semble qu'une illusion. La guerre semble éternelle, Sylvia. »
Er 'tan marqua une pause, il remarqua Sylvia qui restait muette et qui l'écoutait attentivement, ce qui encouragea le garçon à reprendre :
« Depuis l'apparition sur le monde d'une Prophétesse du nom de Lilith, un nouvel espoir à refait surface, une occasion pour ceux qui ont choisi d'embrasser cette cause, de mettre définitivement un terme à la guerre qui ravage ce monde. Mon maître me racontait souvent l'avènement de l'Âge d'or, cet Âge d'or qui représenterait le retour de la paix sur ce monde. Laisse-moi te le raconter :
« Cependant, pour toi enfant, non sans avoir été cultivée, la terre répandra comme premiers présents, des lierres s'égarant de tout côtés, avec le Bacchar et la Colocasie, mêlés au riant Acanthe. Les chevrettes d'elles-mêmes rentreront dans leurs maisons, les mamelles distendues par le lait, et les troupeaux ne craindront pas les grands lions. Et le serpent, périra. Et l'herbe au poison trompeur périra. Partout naîtra, l'amome du désert. Peu à peu la campagne blondira d'un épi souple. La grappe rouge pendra et les vieux chênes distilleront une rosée de miel. L'accomplissement des treize volontés rendront possible cette époque légendaire. Dans le cas contraire, il y aura d'autre guerre, et d'autre Atlantide. Et à nouveau, l'armée sera envoyée, à Sent' Suyra.
L’Âge d'Or n'est pas la peine en moins, mais le bonheur en plus, je suis ici dans l'unique but de l'accomplir. »
Er 'tan fixa Sylvia qui l'écoutait toujours, il se rendit compte qu'il avait parlé longtemps, sans avoir laissé le soin à la petite créature de se décrire. Il s'en voulu un moment et hésita à lui demander, mais préféra la laisser répondre.
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| | Mer 17 Juil - 20:53 | | | | [Oh, les Bucoliques. Dommage, il n'y a pas le passage avec les moutons teints.]
L'homme au masque était poli, même devant une créature plus humble que la "voix de la Nature" ; il se mettait à la hauteur de ses interlocuteurs. Sylvia n'avait pas eu le temps de remarquer son geste instinctif, et n'en tirait donc pas la moindre rancoeur. De quel matière pouvait être ce masque, qu'il venait d'ôter ? Jamais elle n'en avait vu de semblable. Elle devait provenir des hommes, de leur monde, ou être importée d'ailleurs. Car les hommes avaient pour eux une vaste contrée, et si leurs vices semblaient infinis, leur nombre devait produire des individus vertueux et des lieux magnifiques qu'elle devait visiter et connaître.
Sa peau, sous la lueur de la Lune, avait une drôle de teinte, mais la dryade n'en tint pas compte, n'étant pas suffisament savante pour comprendre ce que signifiait ce gris léger. Elle, de toute manière, avec ses cheveux verts devait sembler bien plus étrange que lui. Cependant, ses traits n'étaient pas elfiques, comme elle l'avait deviné, et soudainement elle ne put s'empêcher de se demander comment il voyait. Bien qu'elle fut ravie qu'il n'amenât point de torche avec lui, cela épaississait le mystère que distillait cet étrange personnage.
Il avait mis du temps à la remarquer, mais semblait malgré tout bien vif ; son nom était Er 'tan, et il avait lu en elle son désir d'en savoir plus, avant même qu'elle ne lui en fasse la demande ; pour cela, elle l'apprécia et se montra ravie de s'être présentée à lui. De plus, son discours n'avait pas changé ; il demeurait fidèle à lui-même, et cherchait toujours la Licorne.
Le monde qu'il présentait était sombre. Entre la supériorité des perfides brûleurs d'arbres et la ténacité des autres, nommés rebelles, le conflit ne semblait pas avoir de fin. Le monde était promis aux ténèbres, et la victoire ne serait jamais qu'éphémère. Il ne faisait visiblement pas bon de voyager par ce temps là, et la dryade ferait bien de rester chez elle, visiblement.
Après ce discours pessimiste, Sylvia n'osait interrompre le prochain flux de paroles qu'elle devinait ; un regard curieux, qui involontairement était implorant de nouvelles, fonctionnait bien mieux qu'une demande excitée. Elle restait attentive, et ne souhaitait rien si ce n'est que le récit se poursuive, telle une enfant qui attend impatiemment que le conteur assis dans un coin continue de narrer ses aventures.
Et la suite vint, belle ; il ne s'agissait pas d'une prophétie improvisée, et le ton mis dedans lui donnait vie. Le paysage semblait magnifique, bien que pour une habitante de Flore il ne soit pas nouveau ; la perspective de partager son bonheur journalier sur toute la Terre était cependant plus que séduisante. Cependant, qu'était cette époque ? Et les treize volontés ? Et la licorne ?
La voix se tut, malheureusement. Alors, seul le cri d'un oiseau retentit, tandis que la dryade attendait ; elle ne put cependant longtemps faire barrage à la multitude de question qui se pressait en elle ; elle prit cependant soin de prendre sa voix normale ; fluette aux accents de printemps, douce et enfantine. Si elle avait gardé l'autre, Er 'tan ne l'aurait pas bien pris.
- Que veux-tu de la Licorne ? Un présage, ou un conseil ? Est-ce que Lilith est digne de confiance ? Qu'attends tu de moi ? Comment vois-tu dans le noir, au fait ? Tu n'es visiblement pas un elfe. D'ailleurs, que signifiait le masque ? Quelles sont ces volontés ? Et qu'est-ce qu'Atlantide ?
Elle devrait songer à reprendre son pendentif, si il voulait que la Licorne le guide quelque part ; si elle acceptait, d'ailleurs. Car elle voulait l'accompagner. Elles étaient si sages et si gentilles que leur compagnie était un bonheur, et puis, "l'émissaire de la Nature" ne pouvait pas laisser partir seule cette créature, non ?
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| | Jeu 18 Juil - 4:08 | | | | Er 'tan regardait attentivement celle qu'il prenait pour une petite fée et fut plutôt stupéfait de voir les herbes lui traverser les pieds. Sylvia semblait virtuelle et cela incita Er 'tan à faire un pat en arrière, surpris par ce prodige. La petite créature devait probablement renfermer quelques secrets. Il lut dans le regard de Sylvia de l'intérêt pour l'histoire qu'il venait de conter et cela lui plu. Il remarqua aussi qu'elle avait patienté quelques temps après qu'il eut fini son discoure, comme si elle attendait de lui d'autres récits. Cela amusa Er 'tan qui avait l'impression de raconter des histoires à une petite humaine banale pour la bercer. Mais un frisson glacé parcourut bientôt le dos du garçon, ce qui le plongea dans d'autres pensées. Il s'éloignait. Il s'éloignait de l'obscurité et se rapprochait de la lumière ; il ressentait le bonheur et le beau, le plaisir de la vie et cela le tracassait, il savait l'ampleur du pêché qu'il était en train de commettre. Il savait que ce n'était pas compatible avec la cause qu'il servait. Perdu dans ses jugements, il en fut tiré par Sylvia qui avait prise la parole. Pour la première fois, Er 'tan entendit la voix de la mystérieuse fillette. Une voix douce et délicate, qui relevait d'une personnalité visiblement intéressée :
-Que veux-tu de la Licorne ? Un présage, ou un conseil ? Est-ce que Lilith est digne de confiance ? Qu'attends tu de moi ? Comment vois-tu dans le noir, au fait ? Tu n'es visiblement pas un elfe. D'ailleurs, que signifiait le masque ? Quelles sont ces volontés ? Et qu'est-ce qu'Atlantide ?
Les lèvres d'Er 'tan se frisèrent et ses yeux virèrent vers le sol, comme si l'on venait de lui lancer un défi dont il ne se sentait pas à la hauteur. Le garçon était déstabilisé face à tant de questions en même temps. Il avait longtemps redouté de devoir y répondre, surtout à un être aussi pur, mais le sort en étant jeté, il se résonna à aller jusqu'au bout. L'heure des révélations était arrivée. Er 'tan passa une main sur sa nuque et remonta jusqu'à l'arrière de son crâne rasé de façon à rafraîchir ses pensées qui semblaient en ébullitions. Il eût envie de s'asseoir, d'en connaître plus sur la mystérieuse Sylvia, mais eût peur de manquer de respect au petit être. Il se résolut finalement à lui déclarer d'une voix sûre :
« Sylvia, aujourd'hui je vais être franc avec toi, tu vas entendre des choses que tu n'aurais peut-être pas dû savoir, mais je connais la sagesse et la neutralité des êtres de cette forêt et quel qu'en soit le prix de mes paroles je veux aller jusqu'au bout. Laisse-moi te raconter l'histoire de Nayris, la Déesse des Limbes. »
Er 'tan hésita une seconde fois à s'asseoir, mais se résolut finalement à le faire, il était dans une position forte maladroite pour conter une histoire et voulu être concentré sur son récit. Le jeune-homme posa une main à terre puis se laissa tomber sur le sol, avant de croiser ses jambes et de les faire reposer dans ses bras :
« Il y a des siècles de notre ère, un homme à l'âme mauvaise et dépravée et nommé Azazel, décida de vénérer une nouvelle religion qui n'était autre que celle d'éprouver Nayris, la Déesse de la Mort et Maîtresse incontestée des Limbes. Cette dernière dans un contexte que je ne peux moi-même expliquer, avait promis l'immortalité à l'homme si celui-ci parvenait à la faire sortir du Royaume des Morts, annonçant alors son retour sur Terra. Une secte fut fondée en l'honneur de la Déesse et la vénérait une fois par mois, mais Azazel qui en était le principal représentant ne donna bientôt plus de signe de vie. Ceci amena le groupe à stagner au fil des siècles, ne rassemblant que très peu de fidèles et minimisant la probabilité de réincarnation de la Déesse dont les volontés demandaient des moyens considérables. Depuis l'an 110 et la prise du pouvoir de Terra par le Démon, les prêtres de Nayris dispersés à travers le monde ont entendu l'appel d'une Prophétesse, envoyée des Limbes et nommée Lilith. Elle leur annonça qu'ils devraient détruire treize Sceaux dispersés dans Terra, après les avoir localisés, afin que Nayris puisse regagner le monde des vivants. La première chose que fit Lilith fut de débloquer un premier Sceau qui consistait à faire émerger l'Atlantide des profondeurs. L’Atlantide est une très ancienne cité qui autrefois fut condamnée par les dieux et engloutit sous des flots dévastateurs. Suite à la réapparition de la cité, l'Empire jugeant Lilith comme une menace émergente la fit capturer et l'enferma dans l'une de ses prisons les mieux gardée : la forteresse d'Aile Ténébreuse.
Si les récompenses que Nayris promettaient à ses fidèles en motivèrent une partie, d'autre le furent par la simple envie de voir un jour le monde brûler sous leurs yeux. D'autre comme moi, pensent que c'est là l'ultime chance de punir les vivants de leur duplicité et de leurs ambitions, et de mettre à jamais un terme à la guerre, en donnant au monde une leçon qu'il n'est pas prêt d'oublier.
Je suis un Prêtre-Prophète du Culte de la Déesse et j'ai décidé de me mettre au service de celle-ci et de l'aider à ressortir des Limbes. Longtemps persécutés par l'Empire, moi et mes semblables originaires de Dahalia dûmes migrer vers le Sud, afin de continuer le combat à l'abri des regards indiscrets. Nous avons usé de la magie la plus noire qu'il soit pour nous affirmer et montrer à nos ennemis que leur règne touche à sa fin. Nous avons commis des horreurs que nous devrons un jour assumer lors du jugement dernier, si toutefois nous échouons à notre tâche. En récompense de mes actes, la Déesse m'a fait présent de ce masque magique et m'a rendu Nyctalope pour m'aider dans mes périples. Je suis venu à Flore, dans l'unique but d'accomplir l'un de ces Sceaux annoncés par Lilith envers qui je me dois d'avoir confiance. Ce Sceau est la Licorne dont je t'ai parlé.
Sylvia, je ne veux pas te cacher que je dois ramener cette Licorne chez moi. Je ne veux pas te cacher non plus que mon âme se corrompt chaque jour davantage et bientôt je serais incapable de me contrôler complètement. Je ne te demande pas de nous rejoindre, je ne le souhaite pas, ce serait un sacrifice de ta part. Je te demande de m'aider comme tu le peux et de faire partie de ceux qui reconstruiront ce monde après la colère divine. Lorsque les treize Sceaux seront détruits, la fureur de Nayris s'abattra sur le monde et confrontera les vivants, Impériaux comme Rebelles, à s'unir pour sauver leur existence. En souvenir de cette époque des plus sombres, plus jamais horreurs et guerres ne naîtront. Quelle qu'en sera ta réponse Sylvia, n'oublies jamais qu'une victoire ne peut avoir lieu sans sacrifices. »
La mine sombre, Er 'tan baissa les yeux et se demanda s'il avait eût raison de dévoiler autant de choses à une inconnue. Sa témérité venait de s'affirmer une fois de plus, mais il se justifiait en faisant confiance à la petite envoyée des esprits de Flore, et dont l’apparence le rassurait jusqu'à là.
Er 'tan releva les yeux vers Sylvia, prêt à recevoir sa réponse.
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| | Jeu 18 Juil - 17:11 | | | | - Intervention:
HRP : Je me permets d'intervenir dans ce rp, car un archevêque m'a chargé de l'élimination des Adorateurs De Nayris http://www.terramysticarpg.com/t3457-l-invitation-pv-aashadon, et aussi parce que je fais beaucoup de rp dans la contrée de la terre en ce moment.
Iskios n'en pouvait plus, il avait passé plusieurs journées à enquêter sur les Adorateurs De Nayris et avait appris plein de chose sur eux, mais malheureusement la plupart de leurs membres importants étaient soit introuvables, soit étaient dans des territoires bien protégées, par exemples Er'tan se trouvait dans une baronnie infestée de morts-vivants. Iskios au début avait appris que le jeune baron voulait libérer des sceaux permettant la libération de la déesse de la mort, il avait bien voulut les faire garder mais il avait tellement d'endroit qui pouvait être des sceaux qu'il ne pouvait pas tous les surveiller. Il avait dû utiliser la bonne vielle méthode, promettre une prime à toutes les personnes qui reconnaîtraient un des membres importants de ce culte, étant engagé par un membre important de l'empire il avait pu aussi employer les moyens de l'empire pour aider à la traque de ses adversaires, maintenant il ne restait plus qu'à attendre une réponse. Bien entendu pour cette mission, il s'était déguisé en l'Ombre Argentée, car c'était le seul qui avait vraiment à faire avec l'empire, les autres restants souvent loin de la guerre. Comme d'habitude au fur et à mesure de son déguisement, sa personnalité s'était altérée et lorsqu'il mit finalement son masque pour compléter le costume, il était devenu L'Ombre Argentée, une personne mystérieuse remplis de folie, massacrant les rebelles sans relâche et maintenant les Adorateurs De Nayris. En effet Iskios avait laissé place à L'Ombre Argentée, cette dernière n'avait plus rien à voir avec Iskios, elle ne se considérait pas comme un humain, mais comme une entité inconnue servant fidèlement l'empire. On ne pouvait plus voir que ses yeux qu’elle avait recouvert d’un étrange produit, pour qu’ils deviennent métalliques à léger reflet rougeâtre, laissant transparaitre la folie de ce personnage. *** Alors qu'elle se baladait près du château pour récolter de nouvelles informations sur le groupuscule au service de la déesse de la mort, un jeune messager âgé d'une vingtaine d'années vint vers elle en lui tendant le cylindre, dès que cette dernière l'ouvrit, le messager partit en courant terrifié. Cette dernière ne put s'empêcher de rire en voyant la scène avant d'ouvrir le cylindre. Elle apprit ainsi que divers témoignage aurait vu une personne correspondante à la description d'Er'tan se diriger vers Flore. Elle avait une petite idée, de la raison de son voyage, ce dernier voulait sûrement rendre visite à une licorne, cette espèce se trouvait dans le territoire de Flore, et était sûrement concernée par un sceau, en effet pour libérer un sceau il fallait que le sang si pur d'animaux immaculés, soit bu. Beaucoup de monde pensait que cet animal était la licorne. Elle devait mener son enquête et essayer de faire surveiller ces animaux, mais avant ça elle devait les dénicher, malheureusement, elle ne savait pas où ils se trouvaient, et les fées refuseraient surement de l'aider après ce que les impériaux avaient fait à leurs territoires. Mais il y avait encore un espoir, des voyageurs avaient rencontré une dryade dans la contrée de Flore, qui discutait souvent à l'époque avec les fées, c'était le seul espoir pour l'Ombre Argentée de retrouve les licornes. Tranquillement, elle envoya une missive à l'empire pour indiquer qu'elle avait une piste, au cas où, comme ça si jamais elle ne revenait pas, l'empire saurait quoi faire, après tout, elle ne savait pas ce qui l'attendait et elle devait prendre des précautions. Il faisait nuit quand elle arriva, elle n'aurait vraiment pas dû y aller à pied, elle avait mis un temps fou pour arriver à destination. Mais maintenant, il ne restait plus que quelque mètre à faire et elle pourrait discuter avec la dryade, des bruits de discussion la tirèrent de sa rêverie. - Il y a des siècles de notre ère, un homme à l'âme mauvaise et dépravée ...
Elle avait été précédée, Er'tan avait eu la même idée que lui et avait demandé l'aide à la dryade, il devait absolument intervenir sinon, elle guiderait Er'tan vers les licornes et ce dernier pourrait libérer un des sceaux de Nayris, c'est pourquoi elle décida de s'avancer vers le jeune nécromancien et de l'interrompre, heureusement la lumière émettait une faible lueur, permettant de se repérer, ce qui lui permit d'arriver à destination sans difficulté, tout en marchant elle parlait pour contrer les paroles d'Er'tan - Joli discours, Er'tan, malheureusement il manque plusieurs informations, je vois que tu ne lui as pas parlé de ce que tu allais faire à la licorne, pour libérer le sceau tu dois la blesser et boire son sang, tu veux mettre un terme à la guerre, mais comment en libérant la déesse de la mort pour qu'elle sème le chaos et qu'elle tue ceux qui ne veulent pas la rejoindre, c'est ça ton but, moi je ne vois pas la paix dans son futur mais juste une autre guerre, tu proposes une fausse paix, dès que Nayris viendra sur ce monde ça sera une guerre comme personne en a jamais connu et le monde de Terra en souffrira et beaucoup d'innocents périront, et même si elle arrive au pouvoir qui ne me dit pas qu'elle ne deviendra pas un tyran. Connais-tu bien Nayris l'as tu déjà vu en face, as tu déjà discuté avec elle ? Moi tout ce que je sais c'est qu'elle est colérique et qu'elle a engendré des démons des créatures repoussantes remplis de Ténèbres qui ont causés beaucoup de tort à ce monde.
Elle resta à une distance raisonnable, pour évitez d'effrayer ses interlocuteurs, soit trois mètres.
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| | Jeu 18 Juil - 20:14 | | | | Er 'tan était très gentil ; Il était respectueux et savant. Sylvia le respectait pour ces traits là. L'idée d'avoir quelqu'un qui puisse enfin la renseigner sur le monde lui faisait chaud au coeur ; Trop souvent les voyageurs ne supportaient pas réellement ses questions, ou la fuyaient. Très peu parlaient d'eux même et contaient si bien. Assagie par la voix du voyageur, elle était tranquille. Son excitation due à la découverte était apaisée par la certitude qu'elle aurait ses réponses. Comme lorsque les fées étaient encore toutes là ; avant le massacre de l'Empire, avant la fuite de nombre de ses soeurs.
Cependant, sa voix prit un ton plus sombre, plus sérieux et assuré ; il ne récitait pas une prophétie toute faite mais parlait avec son coeur d'un sujet grave.
Nay'ris ; elle n'en savait que peu sur elle. Mais les fées l'avaient instruite, elle la connaissait comme l'impitoyable et folle déesse des morts. Celle dont les siennes n'avaient pas à se soucier, et qui n'était que l'élément de récits racontés pour s'amuser, bien que certaines de ses soeurs soient moins joviales à ce sujet, qu'elles traitaient sans rire. Cette déesse était parfois crainte dans le royaume de la joie. Et l'aborder ici n'était pas de bon augure. Il s'agissait d'une histoire terrible, celle d'un homme fou qui adorait la maîtresse du royaume des morts. L'exemple parfait pour faire craindre aux habitants de Flore le monde extérieur.
La secte perdit en puissance, mais la guerre la réveilla ; ou l'annonce de cette Lilith. Lilith ? La gentille prophétesse qui annonçait pour tous les bonheur pouvait-elle venir de ce lieu terrible ? L'âge d'or consistait dans le retour de Nayris, donc ? Ca n'avait pas le moindre sens. Elle savait que la Nature, la Vie étaient opposées à Nayris et aux Limbes. Aussi, Lilith était une charlatante ou une personne double. Mais si elle avait pu faire ressurgir une cité engloutie par la volonté des dieux, elle était capable de faire de grandes choses. La première option était à exclure, tandis que la seconde ne se tenait pas à cause du ton du conteur, de la volonté qu'il mettait dans ses paroles. Il était indéniable qu'il parlait toujours de la même femme.
L'Empire, le camp démoniaque, avait enfermé cette envoyée de la reine des morts. Ce qui faisait qu'il n'était pas si méchant, tout compte fait ; il avait juste détruit une bonne partie de la patrie et de la famille de Sylvia, après tout. Elle ne préférait pas y penser, car elle était impuissante et que Flore était à présent plutôt sûre.
Ce qui signifiait qu'Er 'tan était dans le camp des méchants, à l'écouter ; un camp de personnes rejointes par peur, par envie ou par désespoir. Pour anéantir toute vie. La dryade aurait normalement haï l'émissaire des morts, mais elle ne le pouvait pas ; il s'était montré si bon, et désespérait des actes de son propre camp. Il se vouait à la damnation pour la survie du monde. Il était volontairement dans ce camp pour raisonner les vivants, et pour ça il était la victime. Il avait conscience de sa déchéance. Et il devait être sauvé ; cet humain si gentil, si pur en soit finirait le plus corrompu pour accomplir l'acte le plus noble qui fut.
Elle devait le sauver ; l'accompagner pour le purifier tant qu'il en était encore temps. Devant la Nature, il avait retiré le masque confié par sa déesse. Il était profondément injuste qu'il doive mourir. Son pendentif était gorgé de l'énergie de Flore. Elle pouvait le lui prêter ; cela retarderait sûrement sa chute. Elle serait forcée de le suivre, mais en profiterait pour le raisonner, car elle aurait alors le pouvoir de demeurer intangible. Il voulait sauver le monde ?
Soit.
Elle voulait le sauver.
Elle allait le lui annoncer, le convaincre de renoncer à son projet insensé, quand arriva une menace masquée. Ses yeux étaient dépourvus d'âme, et émettaient une lueur malsaine. Là où Er 'tan était doux et respectueux, l'individu exsudait la folie.
Sa voix représentait cela ; il ne prenait pas de pause. Il connaissait le prêtre, et sans se présenter il l'avait accusé. Cependant, il avait raison en un sens. Nayris ne pouvait apporter la paix. Er 'tan se trompait dans son désespoir. Il fallait le sauver tant qu'il en était encore temps. Face à ce chaos ambulant, jamais il ne pourrait survivre ; elle devait bluffer, et utiliser le statut que lui conféraient ces deux humains ignorants.
Quittant sa voix fluette et naturelle, elle endossa la voix qu'elle conférait à la Nature, mais en lui attribuant des accents de furie, de tempête. Elle expulsa de toutes ses forces ses mots, en volant au devant de l'intrus en tentant de paraître menaçante. Elle demeura intangible tout au long de l'opération.
- Qui êtes vous pour troubler le repos de Flore, étranger ? Laissez moi régler les affaires qui se déroulent dans mon domaine. J'entends vos paroles, mais en connaissait déjà la teneur, et c'est me prendre sotte que les prononcer ici. Partez dès à présent, ou montrez preuve de plus de respect en ce lieu !
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| | Ven 19 Juil - 3:55 | | | | Qu'ils soient conquérants ou riches commerçants, les êtres ambitieux ne cherchent qu'à faire de leurs corps le maître du repos et de rechercher une sécurité très semblable à celle des gens endormis. Dans la cachette de leurs jardins, à force de nourritures et de boissons, ils ne cessent d'engraisser leurs corps rendus pâles par la mollesse. Nous, frères du Culte, nous décidons d'accomplir de bonnes actions en bâtissant les fondations d'un nouvel ordre. Que celles-ci soient pénibles, dangereuses ou susceptible d'alourdir nos comptes, elles sont nécessaires tant qu'elles allègent les peines des autres et les arrachent au danger. N'oubliez jamais, frères, nous ne cherchons pas à tirer profit d'une bonne action. Ni du plaisir, ni de la gloire.
Les paroles de Tulcier résonnaient dans le crâne d'Er 'tan qui venait de s'exprimer, comme si celui-ci les avait récités par devoir. Mais même s'il sentait l'influence de son maître à travers lui, il savait qu'au plus profond de lui-même, là où son bon sens pouvait encore s'exprimer, qu'il luttait pour la bonne cause.
Souvent, pour comprendre le monde qui l'entourait, Er 'tan se mettait à la place des autres. Il ne s'accordait cependant pas le droit de juger un Freylien ou encore un Giguêtre, lui-même n'en étant pas un. Il se contentait alors de penser en tant qu'être Humain et cela lui suffisait largement pour se rendre compte à quel point l'avenir était sombre. Si les Hommes étaient capables de prouesses, ils restaient facilement influençables et pouvait basculer du mauvais côté à tout moment. Il leurs arrivaient souvent de se transformer en véritables monstres et machines à tuer, persuadés de la légitimité de la cause qu'ils avaient choisie d'embrasser.
Le jeune-homme se demandait parfois si certaines races pouvaient être plus mauvaises que l'Homme ou si celui-ci était unique en son genre ? Si leurs âmes pouvaient être corrompues dès lors qu'ils viendraient au monde et empirer au cours de leurs existences ? Tant de questions permettaient ainsi à Er 'tan de justifier ses actes et ses convictions.
Si je laisse ce petit garçon avaler cette bille, alors il renouvellera l'expérience plusieurs fois avant de prendre une part de maturité. Mais si je le gronde suffisamment fort, alors même qu'il est jeune, il retiendra cette leçon de morale. En mémoire d'un mauvais souvenir, plus jamais je ne souhaiterai qu'il se renouvelle, où du moins pas directement.
Er 'tan le savait, il n'y avait qu'un seul moyen de faire taire le chaos dans lequel était plongé le monde. Il n'y avait qu'une façon de faire comprendre aux vivants qu'ils avaient été crée pour coopérer et évoluer, et non faire la guerre éternellement.
« Nous déchaînerons les enfers et commettront les pires horreurs qu'ils soient sur la surface de Terra. Le châtiment divin s'abattra sur ce monde enfantin, remplis d'âmes aux fausses convictions. Les vivants se sont trompés et se sont détournés de leur voie. Nous allons les remettre dans l'axe, quel que soit le prix à payer. »
La phrase qu' Er 'tan avait prononcé avant l'infection majeure d'Afredal résonna dans sa tête. Le garçon parut sonné un moment. Il eût l'impression qu'une éternité s'était écoulée entre la fin de son discours et le moment venu de la réponse de Sylvia. Le jeune-homme sentit que cette dernière allait prendre la parole et la vit effleurer le mystérieux médaillon qu'elle portait autour de son cou ; mais Er 'tan avait déjà revêtu son masque, Er 'tan était debout et avait quitté la source lumineuse, les bras sur les extrémités de ses sabres. Le garçon eut envie de les retirer, mais parvint à se résonner. Il n'était pas chez lui et connaissait la pureté de cet endroit. Tel un monastère, les armes y étaient certainement mal vues. L'instinct du garçon n'avait finalement pas complètement prit le dessus sur sa conscience. Il le vit finalement. Cet être qui avait surgi du néant et qui en toute confiance s'avançait vers lui. Il portait une tunique à manches longues aux reflets argentés, en plus d'un pantalon noir et d'une cape de la même couleur. L'apparence de cet hurluberlu masqué et capuchonné qui semblait débarquer de nulle part étonna Er 'tan, mais les paroles du jeune-homme le surprirent encore plus :
-Joli discours, Er'tan, malheureusement il manque plusieurs informations, je vois que tu ne lui as pas parlé de ce que tu allais faire à la licorne, pour libérer le sceau tu dois la blesser et boire son sang, tu veux mettre un terme à la guerre, mais comment en libérant la déesse de la mort pour qu'elle sème le chaos et qu'elle tue ceux qui ne veulent pas la rejoindre, c'est ça ton but, moi je ne vois pas la paix dans son futur mais juste une autre guerre, tu proposes une fausse paix, dès que Nayris viendra sur ce monde ça sera une guerre comme personne en a jamais connu et le monde de Terra en souffrira et beaucoup d'innocents périront, et même si elle arrive au pouvoir qui ne me dit pas qu'elle ne deviendra pas un tyran. Connais-tu bien Nayris l'as tu déjà vu en face, as tu déjà discuté avec elle ? Moi tout ce que je sais c'est qu'elle est colérique et qu'elle a engendré des démons des créatures repoussantes remplis de Ténèbres qui ont causés beaucoup de tort à ce monde.
Le récit de ce nouvel arrivant laissa Er 'tan bouche-bée dans un premier temps. Qui était-donc cet individu qui l'avait identifié si facilement ? Mais surtout, comment était-il au courant de ses plans ? Il songea un moment au fait que cet homme soit un impérial. Car en effet, par le passé il s'était rendu coupable de plusieurs délits envers l'Empire. À Dahalia, il avait éliminé de sang froid deux importantes personnalités d'Ailes Ténébreuses. Traqué, il avait dû fuir la ville avec ses fidèles et s'imposer sur un autre territoire. Il n'avait pas hésité à s'en prendre à une province impériale et à y transformer l'intégralité de la population en morts-vivants, persuadé d'agir en bonne cause.
Un moment il eût envie de céder et de faire taire ce gêneur mystique. Lorsqu'il regarda de plus prêt ce dernier qui s'était arrêté à trois mètres de lui, il conclut que l'individu n'était pas de l'hégémonie du Démon. Er 'tan avait souvent eu affaire aux soldats d'Aile Ténébreuse et connaissait leurs agissements. Ces derniers selon lui, opéraient en nombre et toujours identifiables. L'étrange personnage qui lui faisait face n'avait rien de cela et les seuls éventuels insignes qu'il portait n'étaient autres qu'une bague ornée d'un diamant sur sa main droite, ainsi qu'une représentation de loup argenté sur son ceinturon. La lueur qui s'échappait des fentes de son masque n'inspirait cependant aucune confiance au garçon. Il eût envie de répondre à l'homme et de se défendre devant tant d'accusations injustes. Le bougre ne comprenait visiblement rien au Culte et se contentait de répéter tout ce que les ennemis de Nayris inventaient pour se justifier. Ce n'était pas la première fois que le Baron entendait ce discours. Mais alors qu'il s'apprêtait à répondre, il fut devancé par Sylvia qui sans appréhensions s'était envolée vers l'individu qu'elle réprimanda d'une voix inquisitrice :
- Qui êtes vous pour troubler le repos de Flore, étranger ? Laissez moi régler les affaires qui se déroulent dans mon domaine. J'entends vos paroles, mais en connaissait déjà la teneur, et c'est me prendre sotte que les prononcer ici. Partez dès à présent, ou montrez preuve de plus de respect en ce lieu !
Celle qui s'avérait être une fée des bois venait d'user d'une voix qui frappa Er 'tan. Il eût un moment l'impression que la forêt entière s'abattait sur lui. Sylvia regorgeait décidément de nombreux secrets. Er 'tan comprenait qu'elle ne puisse tolérer l'intrusion d'un visiteur aux airs menaçants et qui ne s'était pas identifié. Le garçon était persuadé qu'elle était une puissante gardienne de ces lieux, il savait qu'elle pouvait l'aider et il voulait avant tout en savoir plus sur elle. Mais ce nouvel arrivant l'en empêchait.
Er 'tan voulut intervenir, il voulait savoir qui était cet individu et pourquoi il l'avait suivi jusque là. Il hésita à prendre la parole, Sylvia semblait effectivement la monopoliser. Il voulut cracher des horreurs au visage de celui qui l'avait interrompu, il voulut se ruer sur cet obstacle qui le dérangeait. Mais il ne pouvait pas commettre un tel acte, il ne pouvait contrarier les entités qui siégeaient en ce lieu. Il se résolut finalement à attendre et laisser l'individu s'expliquer.
La situation commençait à amuser Er 'tan qui à travers la nuit noire regardait la scène, un sourire colossal se formait sur son visage.
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| | Ven 19 Juil - 14:43 | | | | Elle s'était trompée, elle avait pris Er'tan pour un beau parleur, un jeune rêveur rempli de douceur, incapable de faire du mal à une mouche, même si elle savait la vérité sur lui, quand elle avait entendu les paroles de ce dernier, elle n'avait pu se résoudre à imaginer qu'un meurtrier prononce ces paroles. Cependant elle avait vu son regard, malgré la nuit elle avait senti la haine, l'envie de combattre de son adversaire. Cet homme cachait une face sombre remplis de ténèbres, prêt à frapper à tout moment, lui aussi voulait se battre contre son adversaire mais la gardienne de ces lieux l'empêchait.
L’Ombre Argentée, elle, n'avait pas peur de cette gardienne car son ancien maître lui avait toujours dit ces mots.
" Je n'ai pas peur des ennemis qui peuvent terrifier une armée d'un seul regard, ils sont souvent inoffensifs, si on sait comment s’y prendre, alors écoutes-moi, la peur est inutile, regarde le droit dans les yeux et montres que tu n'as pas peur, mais restes toujours sur tes gardes et évites de les énerver ou de les duper, tu dois leur faire preuve de respect sinon, tu ne survireras pas longtemps dans ce monde."
Tranquillement, suivant les paroles de son ancien maitre, elle regarda droit dans les yeux, la dryade ne montrant qu'un profond respect et essaya de se justifier, elle envisagea sérieusement de mentir d'utiliser de beau subterfuge de se montrer une belle oratrice pour la convaincre, mais elle se ravisa, elle ne se pensait pas assez forte pour mentir à cette fille, elle était puissante, elle semblait pouvoir contrôler la nature, non c'était une mauvaise idée, elle ne devait pas se la mettre à dos, puis elle prit la peine de réfléchir quelques secondes, pourquoi elle combattait les adorateurs de Nayris, déjà ? Au moment où elle se posa la question la réponse lui vient naturellement.
- Je ne voulais pas vous paraître impolie, gardienne de la forêt, si je vous ai manqué de respect, je vous prie de me pardonner, je me suis permis d'intervenir pour protéger cette licorne, je ne suis pas un beau parleur et je ne sais pas si ce que je fais est juste, mais une chose est sur, j'aime ce monde. Oui il est rempli de destruction, de mort et de plein d'autre chose, mais il est aussi rempli d'amour et de bonté et je ne veux pas que la déesse de la mort détruit ça, là ou Er'tan ne voit que les ténèbres moi je vois aussi la lumière, l'amour, la bonté j'ai croisé beaucoup de monde et je me suis fait beaucoup d'amis et je n'ai pas envie qu'ils meurent à cause de la déesse, vous me trouverez sûrement égoïste, vous pouvez me dire de long en large que j'ai tort, mais je ne changerais pas d'avis, je protégerais ce monde qui m'as si souvent déçu, mais qui m'as encore plus souvent surpris et aidé.
Je ne veux pas qu’on fasse du mal aux licornes, ces animaux n'ont jamais fait de mal aux gens, ils sont vénérés par beaucoup à cause de la pureté, je n'ai pas envie qu'un seul de ses êtres souffrent.
Ces paroles venaient du fond de son âme, elle ne pensait pas pouvoir mentir à la gardienne alors si elle voulait la convaincre, elle devait mettre son âme à nue, dire ses convictions secrètes, elle n'avait proféré aucun mensonge lors de ces paroles, malgré la haine et la folie de son âme elle se souvenait encore des paroles de sa grand-mère, qui avait une fois rencontré dans sa vie, une licorne, il avait tellement de respect et d'admiration dans sa voix, qu'elle n'avait pu s'empêcher d'admirer ces animaux à son tour, certes elles ne pourraient surement jamais rencontrer un seul de ces animaux, mais elle se fit une promesse, elle les protégerait au péril de sa vie.
- Selon votre religion Yéhadiel veille sur ce monde, s'il existe réellement, ne vous êtes pas demandé pourquoi, il continue de protéger les humains, mal gré toutes les bêtises qu'on fait, il a aussi emprisonné Nayris pour les sauver, moi je pense qu'il a fait ça car lui aussi croit en la rédemption des humains et sait que tout le bien que font les êtres vivant compensent largement le mal qui fond. Rajouta-t-elle en regardant cette fois Er'tan droit dans les yeux. Si je devais choisir entre suivre le dieu de la vie qui à toujours veiller su nous ou suivre la déesse de la mort qui hait les humains, mon choix serait vite fait, ajouta-t-elle sa folie naturelle reprenant le dessus.
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| | Ven 19 Juil - 20:56 | | | | Sylvia n'aimait pas ce regard. Il n'était pas naturel, n'avait rien de sain ; et maintenant qu'elle avait pris les devants, il la fixait. Malgré cette apparence de respect qui s'en dégageait, il ne causait qu'effroi à la dryade qui était obligée de rester stoïque. Er 'tan ne faisait rien ; il la laissait gérer ce cas. En même temps, il était difficile de le lui reprocher ; cet individu faisait peur à voir, et elle doutait qu'il fût en mesure de l'affronter. De plus, il l'aurait perturbée s'il était intervenu. Grave erreur qui lui aurait fait perdre de la crédibilité.
Instinctivement elle détestait cet intrus. Mais elle ne trembla pas, satisfaite de son invincibilité ; il ne pouvait la toucher. Elle jouerait de ce statut et en rirait. Cependant, ses paroles semblaient naturelles, instinctives. Il n'avait pas eu le temps de préparer un discours. Soit il était un orateur doué, soit il pensait ses dires.
Et là, elle ne pouvait rien lui reprocher, car ses pensées se retrouvaient là ; si ce n'est que ce monde ne la decevait pas. Elle le savait beau, pur et magnifique, en grande partie car il se limitait à Flore. Le monde des hommes qu'elle recherchait n'avait jamais été atteint ; aussi, il n'avait pas pu la dégoûter du reste. Les licornes étaient belles, et faire du mal à l'une d'elle n'était jamais venu à l'esprit de la gardienne. Si tel était le projet d'Er 'tan - ce qui était peu probable : détruire une bonne partie du monde pour empêcher les futures guerres, soit, mais tuer une licorne ? - elle ne pourrait surement pas l'aider. Mais il ne souhaitait que la ramener chez lui. Et elle suivrait la licorne tout du long, pour empêcher que le moindre mal ne lui soit fait.
Après, il y avait une évidente ignorance de la part de cette personne masquée ; les fées ne priaient pas Yehadiel. Il s'agissait d'une histoire d'humains. Pour elle, il ne s'agissait que d'un autre personnage de conte, plus beau et coloré, mais un personnage de conte. Elle ne lui vouait pas de culte, et considérait cela comme idiot, même si pour les humains sa façon de croire pouvait l'être. Elle croyait en une identité omniprésente, la Nature, et l'admirait, la respectait. Cependant, si Yehadiel la représentait pour les humains, et en était une version personnifiée, ses paroles pouvaient la toucher.
Elle était prisonnière de son rôle ; si elle ne faisait rien et flanchait, son autorité en pâtirait. Et sans pouvoirs autre que celui d'être immatérielle selon son gré, elle ne pourrait rien faire.
- Vous dites des choses qu'un enfant comprendrait sans peine. Comment pouvez vous penser que la gardienne de ces lieux puisse penser autrement ? Laissez moi cependant écouter cet envoyé de la déesse. Je sais la perfidie des hommes, et ne puis ajouter foi aux racontars de quelqu'un qui se montre aussi menaçant. Pas sans preuve. L'humain s'est lui même découvert, et de ce fait est plus digne de confiance que vous, qui pouvez agir pour les démons ou un culte rival. Aussi, laissez moi cette affaire et partez en paix. Je ne souffrirai le moindre mal qui sera causé à la licorne, et l'accompagnerai jusqu'au domaine pour voir ce qui lui sera fait ; grâce à nos pouvoirs conjugués, elle sera libre de fuir à tout moment. Si vous n'avez rien à ajouter, partez à présent.
[Pas beaucoup de temps...]
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| | Sam 20 Juil - 1:09 | | | | Lorsque l'individu en noir prit à nouveau la parole, Er 'tan conclut qu'il s'agissait d'un adversaire radicalement opposé à ses idéaux. Les paroles de l'être masqué agaçait le Dévot qui avait déjà entendu d'innombrable fois ce discours. Un discours qui selon lui, était prononcé par les couards et les lâches. Un discours prononcé par tous ceux qui tremblaient sous l'évocation de la Déesse des Limbe. Mais surtout un discours plein de naïveté et d'hypocrisie.
Dans les paroles de l'individu anonyme, Er 'tan remarqua à la fois de la détermination et de la duplicité. La silhouette sombre manifestait son appréhension quant à Nayris et voulait prouver que cette dernière n'était pas la meilleure solution pour améliorer la situation actuelle de Terra. Il insinuait même qu'elle n'était pas une solution. En fait, il était plutôt satisfait du contexte mondial et même si ce dernier était emplit de destruction et de mort comme il le confirmait, « l'amour, la bonté et la lumière » compensaient largement cela. Ces affirmations suffirent à Er 'tan pour comprendre à quel point cet inconnu était à côté de la plaque et qu'il y avait finalement de fortes chances qu'il soit un impérial. Ces derniers, à la solde du Démon, vivaient pour la plupart dans une tour d'ivoire, protégés par le plus grand des tyrans et ne se souciaient pas du commun de ceux qui ne partageaient pas leurs idéaux. Cet individu qui émettait une leçon de morale s'était-il déjà demandé le sort réservé aux ennemis de l'Empire ? Cet Empire qui dictait aux habitants de Terra l'ultime mode de vie à suivre. Er 'tan fut d'autant plus étonné par les propos que tenait l'étranger sur les Licornes :
Je ne veux pas qu’on fasse du mal aux licornes, ces animaux n'ont jamais fait de mal aux gens, ils sont vénérés par beaucoup à cause de la pureté, je n'ai pas envie qu'un seul de ses êtres souffrent.
Le garçon voulut rigoler, mais aussi en terminer rapidement avec ce gêneur insupportable. Voir un individu armé et qui était visiblement un assassin envoyé à sa solde se justifier d'être le « protecteur des Licornes » était aberrant. Faire preuve d'autant d'hypocrisie pour arriver à ses fins était chose courante chez les Hommes, mais dans ce cas précis c'était flagrant. Mais le bougre ne s'arrêta pas là et présenta une thèse qu'il avait visiblement construite de toute pièce au sujet de Yéhadiel. Er 'tan n'était pas en position de rivaliser avec lui sur cette entité qu'il ne connaissait pas beaucoup, mais les propos que l'individu tenait sur Nayris montrait clairement qu'il usait de démagogie plus qu'autre chose. Il racontait absolument n'importe quoi.
La tension monta d'un cran, cet individu était en train d'insulter Nayris. Il manquait de respect à la Déesse et devait être puni sur-le-champ. Le Dévot voulu dégainer ses sabres et le tailler en pièce, il ressentit comme une bosse se former à l'intérieur de son front, comme si une abomination voulait en sortir et déchaîner les enfers, ravager le monde. Il sentit que sa raison l'abandonnait peut à peut, il sentit la Déesse s'emparer de son âme. Mais il se résonna à patienter, il ne pouvait pas commettre un crime de sang en ces lieux. L'heure n'était pas encore venue pour lui de rejoindre le Chemin des Oubliés. Dans les dernières phrase de l'inconnu, Er 'tan remarqua qu'il s'était orienté vers lui, malgré l'obscurité:
Si je devais choisir entre suivre le dieu de la vie qui à toujours veiller su nous ou suivre la déesse de la mort qui hait les humains, mon choix serait vite fait
Ainsi donc le « Dieu de la vie » avait toujours veillé sur les vivants. Er 'tan se demanda comment l'inconnu expliquaient alors les massacres quotidiens perpétrés par l'Empire contre ses opposants dans ce cas ? Comment expliquer l'instauration d'une tyrannie sur Terra depuis maintenant plus de trois ans ? Er 'tan allait répondre une fois pour toute à l'étranger, mais Sylvia fut plus rapide que lui et prit le dessus.
Les premiers mots que prononcèrent Sylvia ne rassurèrent pas Er 'tan. Apparemment cette dernière semblait partager plusieurs points avec le nouvel arrivant, mais le garçon ne sut pas précisément lesquels. Peut être Sylvia parlait-elle des Licornes ? Peut être était-ce à propos de Yéhadièl ? De Nayris ? Mais peut-être aussi qu'il s'agissait de l'ensemble ? Er 'tan était perturbé, il commençait à se sentir seul. Mais il vit cependant que Sylvia n'accordait pas tant de confiance à l'inconnu et qu'elle continuait de le réprimander. Elle voulait également entendre le Dévot, ce qui le rassura.
Une ombre d'espoir traversa Er 'tan lorsque Sylvia s'exprima à nouveau sur la Licorne ; si celle-ci ne permettrait qu'il soit fait le moindre mal à la créature, elle accepterait cependant de l'accompagner jusqu'en Mortes-Terres et donc d'aider le jeune-homme à localiser le mammifère. En outre, elle rappela que la Licorne pourrait fuir à tout moment, ce qui troubla à nouveau Er 'tan. Ce dernier préféra se concentrer sur la situation actuelle. Il devait trouver le Sceau et aviserait pour le reste de la quête. Lorsque Sylvia eût terminée, Er 'tan prit de la parole :
« Ton discours est teinté d'amertume, de naïveté et d'hypocrisie, voyageur. Tu sembles te contredire toi-même en insinuant aimer ce monde emplit de destructions et de malheurs. Tu refuses également d'éprouver Nayris au point d'insulter cette dernière ? Nayris est-elle aussi terrible que le Démon qui a fait de notre terre un lieu de despotisme et d'autocratie ? Ce Démon qui massacre sans cesse tous ceux qui s'opposent à ses idéaux. Ce Démon qui dicte au monde le mode de vie à suivre. Comment expliques-tu cela ? Pourquoi craindre la mort ? Pourquoi craindre le désespoir ? Pourquoi craindre l'impureté ? Pourquoi ne pas t'orienter vers les véritables responsables du chaos ? À en croire tes paroles, dans les sombres ténèbres de notre ère, il n'y a que la guerre. Et cela ne semble pas te gêner. »
Après s'être adressé à l'inconnu, Er 'tan se retourna vers Sylvia :
« Nous ne pourrons jamais changer le cours des événements avec pour seules armes le commun des mortels, Sylvia. Nous ne pouvons rivaliser avec les dieux qui eux-mêmes semblent approuver notre sort. Mais nous pouvons donner aux vivants, à nos semblables, à nos frères, une leçon de morale. Un châtiment si colossal qu'il les dissuaderait de recommencer. De toutes les époques nous avons tirés un enseignement. Aujourd'hui nous devons rappeler au monde, qu'une victoire ne peut avoir lieu sans sacrifices. »
Une boule se forma dans la gorge du garçon, il savait qu'il usait de son dernier libre-arbitre pour s'affirmer. Mais il sentait également l'éloignement de sa cause et le danger approcher. La tension monta à nouveau, son cœur était plein de haine. Il hurla en direction de l'individu en noir:
« Qui es-tu pour me suivre jusqu'ici, toi qui ne veux pas te dévoiler ? Qui es-tu pour insulter en toute conscience la Déesse des Limbes ? Qui es-tu pour me provoquer autant misérable ? Es-tu un activiste de la Rébellion ? Pourquoi ? Sers-tu le Démon qui occupe de force ces terres boisés ? Ou es-tu un indépendantiste à la solde d'un homme puissant ? »
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| | Sam 20 Juil - 23:21 | | | | - Vous me critiquez, étant donné que je n'ai pas enlevé mon masque, mais je le fais car j'ai une très bonne raison, ce masque me protège du monde extérieur, sans lui je serais mort depuis longtemps, c'est pourquoi je ne révèle mon visage qu'aux personnes dignes de confiance, le jour où vous ferez quelque chose qui me touchera beaucoup alors là j'envisagerais de vous le montrer mais pas avant, répliqua-t-elle énervée.
Il voyait qu'il ne pouvait pas convaincre la gardienne de ces lieux, elle voulait des preuves, très bien elle allait en avoir, une idée germa dans son esprit torturé et elle décida de se montrer manipulatrice, elle avait essayé d'être sympa, elle avait mis son âme à nue, mais cela n'avait pas marché, elle devait donc passer à l'étape supérieure. Il était temps de pousser Er'tan à bout pour qu'il révèle sa vraie nature.
– Tu devrais grandir, tu n'es qu'un enfant gâté, tu n'es pas le seul à avoir eu un passé triste, moi aussi, j'ai souffert durant mon enfance, beaucoup de monde on eut un passé encore plus horrible que le tien pourtant ils se battent encore pour un avenir meilleur, mais toi tu as abandonné, c'est tellement plus simple de confier son destin à une entité supérieure et de se dire qu'on fait une chose juste. Mais ce n'est pas pour autant une bonne solution. Fait le bon choix, il n'est pas encore trop tard pour toi, tu peux revenir dans le droit chemin. La dernière phrase fut murmurée
- Pour toi je suis naïf, mais saches que je sais que beaucoup de choses dans ce monde sont horribles, ne devraient pas arriver, c'est pourquoi je me bats, je veux faire changer les choses, je suis venue ici, seul mettant ma vie en danger, pour t'empêcher de détruire ce monde, moi je n'abandonnerais jamais, je lutterais tant que j'aurais un souffle de vie, pour améliorer mon monde.
- Tu veux savoir pourquoi, j'insulte ta précieuse déesse, je le fait, pour la simple et bonne raison qu’une personne qui par jalousie a failli mener à la destruction de ce monde, ne mérite pas mon respect.
- tu veux savoir pour qui je lutte, saches que c'est un secret, tout ce que je peux te dire c'est que des gens importants, ne veulent pas vous voir tenter de libérer Nayris, car eux ne veulent pas abandonner ce monde. Il espérait avec ces paroles, avoir déstabilisé le nécromancien, pour le pousser à la faute.
- Gardienne de la forêt, tu te méfies de moi, mais nous avons le même but, pourquoi ne pas s'allier pour protéger la déesse, je vous suivrais et dès qu'Er'tan tentera de faire du mal à la licorne j'interviendrais. Annonça-t-elle sérieuse, son visage n'affichant plus aucune émotion. il était temps, elle ne savait pas ce qui allait se passer, mais il fallait avancer, leurs discutions n’aboutiraient jamais, sinon après tout la gardienne et elle avait le même but protéger la déesse, alors ce n’était pas la peine de se battre, elles devaient travailler ensemble.
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| | Dim 21 Juil - 12:01 | | | | La situaton devenait pour le moins déplaisante. Entre les cris et les tensions, Sylvia se sentait mal, et ce sentiment était renforcé par son rôle ; elle ne pouvait pas faillir, ou tous se battraient. Et elle ne supporterait pas ce spectacle. Pourquoi Er 'tan criait-il ? Pourquoi parlait-il ? Elle se débrouillait bien seul, et il ne faisait que jeter de l'huile sur le feu.
Cependant, elle ne pouvait s'empêcher de trouver un fort fond de vérité dans ses paroles, en dépit de sa résidence dans un lieu paisible. Nayris n'était peut-être pas aussi terrible que le démon qui avait détruit sa contrée, assassiné la reine du peuple de ses soeurs. Et puis, si elle détruisait une partie du monde mais était vite arrêtée comme dans les contes, on pourrait le reconstruire de manière plus jolie et plus saine. Et les humains alors n'auraient plus leurs vices mais continueraient à être intéressants, ce qui serait pour le mieux. Cependant, l'idée de détruire le monde pour faire cela lui était intolérable, car cela impliquerait trop de souffrances, et car les notions de gangrène et d'amputation lui était inconnues.
Elle ne voulait pas prendre partie, elle voulait sauver le fidèle de Nayris de la corruption. Elle ne voulait pas qu'on se batte sur ses terres, mais les deux voyageurs semblaient ne vouloir que ça. Pourquoi donc les hommes sont ils si belliqueux ? Elle n'entendait rien aux paroles de l'un et de l'autre, ne comprennant pas la nécessité de vouer un culte à quelqu'un ou celle de se protéger en portant un masque. Elle ne comprenait pas pourquoi ils se disputaient alors qu'ils pourraient se quitter à défaut d'être amis.
Elle avait profité des paroles qu'Er 'tan avait adressées à son égard pour le regarder, et avait vu sa colère. Il ne supportait pas que l'on insulte sa déesse, ou encore détestait cet individu pour ce qu'il était. A moins qu'il ne s'agisse d'autre chose. Et lorsque le danger masqué remit du sel sur ses plaies, elle sut qu'il allait finir par craquer, et ne voulait pas voir ça. Et parce qu'il embêtait quelqu'un qui avait accepté de lui conter des histoires et de lui parler du monde extérieur, elle ne conçut que plus de dégoût à son égard.
Elle faillit lui crier de se taire de nombreuses fois, mais cela irait à l'encontre de son rôle ; aussi, elle encaissait difficilement des paroles qui allaient pourtant avec ses idées, mais qui prononcées par cet être devenaient douloureuses ; elle devait demeurer placide, mais ne pouvait s'empêcher de montrer quelque signe d'agitation. Elle allait craquer. Aussi, lorsqu'il s'adresse à elle, la dryade faillit lui intimer le silence et le départ. Elle ne se retint que de très peu, en entendant ses paroles, et hésita.
Si elle avait été la seule en jeu, elle aurait refusé qu'il l'accompagne d'emblée. Entre ses yeux, son masque, ses armes et son comportement, tout était bon pour le haïr. Mais ce n'était pas le cas ; il fallait aider la licorne, au cas où il aurait dit vrai. Bien qu'elle puisse sûrement fuir.
Une pensée lui traversa l'esprit ; il se pouvait qu'Er 'tan vienne vraiment de loin. D'une contrée si lointaine que le pendentif lui-même faiblirait et ne pourrait plus efficacement capter l'énergie de Flore. Alors, elle ne pourrait plus protéger l'animal pur, qui s'affolerait de la voir si mal. La mission était peut être d'emblée vouée à l'échec. Mais elle ne devait pas le dire tout de suite.
- Assez ! Cessez de vous disputer dans ce lieu ! Je ne tolérerai pas la moindre violence sur ces terres. Je ne tiens pas à prendre partie, mais le fidèle de Nayris s'est montré respectueux envers la Nature et envers moi, et je tenterai pour cela de lui venir en aide. Si vous continuez à l'insulter, je ne répondrai plus de mes actes. Afin de vous rassurer, et à condition que vous gardiez le silence, je vous autorise à nous suivre ; mais cependant, sachez que vous vous avancez bien trop. Il se peut que la licorne ne daigne vous approcher l'un et l'autre, à cause de la marque de Nayris pour l'un et du comportement de l'autre. Er 'tan, je vais cependant te confier un objet qui m'est cher, et que je tiens à récupérer. Il me permet de me déplacer hors de mes terres, et grâce à lui je te suivrai. Peut-être permettra-t-il, si tu n'éprouves pas le moindre sentiment négatif, que la licorne te tolère. Mais je doute que nous la trouvions un jour si vous continuez ainsi !
Ils étaient épuisants. Et elle ne pouvait pas les quitter des yeux pour chercher son pendentif. La solitude a du bon, quand les personnes qui nous accompagnent ne cherchent que la violence.
Jaugeant les deux adversaires, elle retomba sur le sol, mais ne se défit pas de son immatérialité. Trop de choses en dépendaient.
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| | Ven 2 Aoû - 23:01 | | | | La moquerie avait quitté le Baron, son visage était à présent dépourvu du moindre sourire. Er 'tan fixait l'étranger d'un air prédateur, ses yeux ne clignaient plus, il était prêt à bondir à tout moment. Si les premières paroles de l'inconnu qui se justifiait de ne pouvoir enlever son masque avaient amusé Er 'tan, le récit qui suivait l'avait radicalement fait changer d'humeur. La silhouette masquée l'insultait, le narguait, le traitait « d'enfant gâté » et continuait à rabaisser la très vénérée. Il se justifiait également de connaître l'histoire du monde et de ses grands malheurs et incitait Sylvia à l'écouter et à se retourner contre lui. A ses yeux, Er 'tan était un homme aux pouvoirs considérables, capable à lui seul de ravager le monde et d'instaurer un nouvel ordre chargé de détruire les fondations de la Terre. C'est après un pareil discours que le garçon comprit à quel point cet étranger ne comprenait rien à la vérité, à quel point la naïveté corrompait son âme. Ce n'était pas Nayris qui était responsable des malheurs des vivants. Ce n'était pas la Déesse de la Mort qui avait prit en otage les Souverains de la Terre et imposée son joug. Er 'tan voulut se justifier, mais comprit que cela ne mènerait à rien. L'individu était borné et ne changerait visiblement pas d'avis, entre fanatiques il n'y avait que la guerre.
Le garçon allait se rapprocher encore plus de l'homme au masque, mais Sylvia intervint avant que la colère ne laisse place à la violence. La petite Fée gronda sévèrement les rivaux, ses paroles semblaient transporter par une tempête.
_Assez ! Cessez de vous disputer dans ce lieu ! Je ne tolérerai pas la moindre violence sur ces terres.
Les paroles de l’entité étaient directes et franches. Elle voulait défendre sa terre de la folie et de l'avidité des vivants de l'autre monde. Er 'tan n'avait pas voulu provoquer la colère de la petite Fée, mais comprenait sa réaction. Il était venu jusqu'ici pour trouver une Licorne, il avait besoin du sang de cet animal pour réaliser sa quête, mais il savait aussi que des être habitaient en ces lieux et que ceux-ci ne toléraient pas un acte aussi odieux. Les autochtones de Flore étaient aussi mystérieux qu'ils étaient pures, ils prônaient la paix et la sérénité et ne sortaient jamais de leur territoire. Er 'tan ne voulait pas être celui qui apporterait d'autres malheurs à cette province déjà ravagée par le Démon. Le garçon songea un moment. Flore était différente de tous les autres lieux de Terra. Elle ne méritait pas le même châtiment que le monde extérieur. Pourquoi punir des êtres qui depuis les fondations de la Terre n'avaient cherché que la paix et s'étaient détournés du commun des mortels ? Pourquoi faire disparaître tant d'innocents ? Ce monde était un modèle et cela inspirait le garçon. Sylvia avait appréciée l'attitude d'Er 'tan, ce qui le rassura un moment. Le garçon avait eût peur d'avoir mal joué son rôle et quelque chose vibra en lui lorsque la petite Fée affirma qu'elle l'aiderait. Mais cela avait un prix, d'une part son rival était autorisé à le suivre et à l'empêcher d'accomplir son objectif, d'autre part l'âme du Dévot était peut être trop corrompue par la Déesse pour approcher un animal aussi pur. Par la suite, Sylvia déclara au garçon qu'elle allait lui confier un objet auquel elle tenait beaucoup et qui lui permettait de se déplacer dans le monde des hommes. La confiance que lui accordait la petite Fée le touchait.
Er 'tan sentit l'épuisement gagner Sylvia, elle faisait beaucoup d'effort pour les deux individus. Il voulut lui dire réellement ce qu'il attendait de la Licorne, il voulait lui aussi être franc avec elle. Mais il avait peur de sa réaction, peur de la blesser et de tout perdre. Il préféra attendre et prendre le temps de se révéler complètement. Une chose était certaine, il ne trahirait pas Sylvia.
Cette dernière expliqua que l'objet en question aiderait peut-être le garçon à approcher la Licorne, mais la clé de son succès était entre ses propre mains. Si son âme était trop corrompue, il n'approcherait jamais l'être immaculé. Peut être était-il déjà trop tard.
Lorsque Sylvia eût terminée son discours, elle tomba au sol, les plantes traversant toujours son corps nu. Er 'tan sentit l'épuisement en elle, il s'en voulu un moment d'en être l'un des facteurs. Sylvia faisaient beaucoup d'efforts pour eux, le garçon en était conscient :
« Ta confiance et tes efforts me touchent beaucoup Sylvia, je ne voulais pas troubler la sérénité de ces lieux, je m'en excuse. »
Er 'tan marqua un temps de pause, son regard se porta vers les cieux. Il décida de prendre une décision difficile et se remémora les paroles de son maître avant de s'exprimer « Il ne peut y avoir de victoire, sans sacrifice mon garçon. ». Les yeux brillants à travers son masque, il finit par reprendre la parole :
« Je ne peux pas t'avouer ce qu'il sera fait à la Licorne, je ne veux pas te blesser. Mais je veux te faire une promesse. Si tu m'aide à trouver ce que je cherche, je te jure de faire tous ce qui sera en mon pouvoir pour protéger Flore, lorsque le chaos ravagera cette Terre, pour punir les vivants."
La décision du jeune-homme était prise. Er 'tan voulait reconstruire le monde et non le condamner plus qui ne l'était déjà. Il servait la Déesse de la mort et l'aiderait à purifier ce monde. Mais il protégerait Flore, au péril de sa vie.
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| | Mer 7 Aoû - 15:05 | | | | L'Ombre Argentée soupira elle voyait bien que ce qu'elle faisait menait à rien, de plus elle devait évité d'énerver la gardienne de ces lieux plus que nécessaire. Cette gardienne qui avait déjà fait son choix, elle allait aider Er'tan à blesser la licorne, mais cela ne l'étonnait pas le serviteur de Nayris semblait être un beau baratineur, alors qu'elle ne connaissait rien à la diplomatie, donc c'était normal qu'elle fasse plus confiance au nécromancien qu'à l'assassin, mais tout n'était pas encore perdu, loin de là. Elle était persuadée que son opposant allait faire une erreur et finir par révéler sa vraie nature et quand il le fera, elle serait là pour le punir.
Tranquillement elle écouta le dialogue de ses deux interlocuteurs, ainsi la gardienne de la forêt faisait suffisamment confiance au serviteur de la déesse de la mort pour lui confier un objet important, l'Ombre Argentée se demandait comment faisait-elle pour lui faire autant confiance, ne voyait-elle pas la haine, l'envie de se battre qui se cachait au fond de l'âme du nécromancien.
Enfin, elle ne pouvait rien faire pour lutter contre ça, ce combat était perdu d'avance Er'tan avait gagné l'amitié de la gardienne de ces lieux.
- Je pense que nous sommes prêts, je crois que nous pouvons aller vers la licorne ? Demanda-t-elle
Elle essaya de se montrer moins agressive pour éviter de contrarier la gardienne de la nature, c'est pourquoi elle ne répliqua pas aux paroles de son opposant pour éviter d'alimenter un débat qui ne pouvait pas avoir de fin, en effet jamais le serviteur d'Aile Ténébreuse et le serviteur de Nayris pourrait s'entendre, ils étaient trop bornés pour reconnaitre avoir tort.
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| | Mer 7 Aoû - 16:33 | | | | La fatigue la gagnait peu à peu. Il ne s'agissait pas d'une fatigue physique, car elle était abstraite, se situant dans le cœur et l'esprit de la dryade. L'agacement provoqué par les disputes y était pour une part, car son âme pure ne supportait pas la violence, y préférant les rires et les jeux, mais la haine l'environnant y était pour une autre part. Er 'tan était gentil, et elle le croyait. S'il pensait que Nayris était nécessaire pour remettre le monde en place, elle voulait bien y accorder une réflexion qui s'achèverait sur un refus peiné. Elle ne pouvait le croire méchant. L'inconnue, car en y regardant de plus près il s'agissait d'une femme, détail dont les yeux rouges emplis de folie l'avaient privée, elle était méchante. En elle, à part un amour peut-être sincère des licornes et un discours qui semblait pur, tout résonnait dans le corps de Sylvia comme maléfique. Sa voix était insupportable, et ses paroles qui avaient pour seul but de blesser un homme bon la mettaient dans tous ses états.
La demoiselle des feuillages n'était presque jamais venue à une telle colère et une telle fatigue. L'interruption de la promesse de nouveaux contes y était pour une part, cependant, et il se pouvait que si Er 'tan s'était révélé moins sympathique et cette étrangère moins effrayante, elle se fut ralliée à elle. Mais les circonstances faisaient qu'elle était énervée.
Er 'tan s'excusa. Il n'avait pas besoin de s'absoudre de ses fautes, car elle l'aurait fait volontiers elle même pour lui. Après tout, l'autre était en majorité responsable de cette situation. Le geste cependant la calma. Elle ne devait pas s'énerver. Son rôle n'entrait pas en ligne de compte ; la colère ne devait pas entrer en elle. Sylvia se tourna vers lui. Il avait remis son masque, visiblement, ce qui était dommage. Elle n'appréciait pas ce symbole, et n'avait pas vu ce geste dans la fureur qu'elle avait accordé à son déchainement. La plupart des animaux devaient s'être réveillés, et elle en était désolée.
Ses paroles la touchèrent, et l'énervèrent quelque peu. Elle ne voulait pas de contrepartie à son aide ! Ce n'était pas un marché, c'était en remerciement de ses actes. De sa douceur. Cependant, à la surface de ce masque impénétrable, et en souvenir des différences qui existaient entre le monde des hommes et celui des fées, elle ne dit rien et ne s'énerva pas. Ceci devait être pour lui normal. Ainsi, elle en fut presque heureuse. Cette belle promesse, pour ce pays qui était digne de résister à la purification de la déesse, signifiait beaucoup pour lui après tout. Un sourire et un regard reconnaissant furent ses réponses ; tandis que la meurtrière eut pour elle, en réponse de sa remarque qu'elle jugea idiote une remontrance.
- M'avez vous sortir l'objet, et avez vous déjà oublié les termes de notre accord ? Respectez-le si vous ne souhaitez pas partir.
Regardant Er'tan, elle s'envola jusqu'à un arbre, pour y prendre son pendentif, si cher à ses yeux, et qu'elle confiait à un bon conteur pour trouver une licorne. Qu'il refuse de s'expliquer devant cette femme n'avait rien de surprenant, car le débat pouvait reprendre. Ce "je ne veux pas te blesser" était plus étrange cependant. Mais elle fuirait de toute façon. Comment reprendre un objet confié, cependant ? Elle demanderait gentiment. En espérant que cela fonctionne. Mais il ne la trahirait pas.
Le pendentif d'émeraude était bien là. Sans ouvrage extravagant, il demeurait beau de par sa pureté. La pierre avait bien sûr quelque défaut, mais elle resplendissait surtout de la force de Flore, qui ne servait qu'en temps normal qu'à la supporter hors de son pays natal. Comment pourrait-il rivaliser avec le présent de Nayris face à la licorne ? L'énigme était palpable. Il devrait le lui laisser, et elle le lui rendrait. L'aubépine le garderait le temps de son trajet, et il n'aurait pas à s'en faire. S'il ne le faisait pas, elle devrait s'y résoudre, et le plaindre plus tard, lorsque tous reviendraient bredouilles.
Finalement, elle revint, tenant en main l'espoir d'Er 'tan.
- Tiens donc cela. Je doute qu'il puisse rivaliser avec le masque que tu revêts, et je te conseille de me le confier. Sur notre trajet, je le laisserai près d'un arbre que je reconnaîtrai entre tous, et j'attendrai ton retour une fois la tâche accomplie pour te le rendre. Je ne suis pas sûre que la licorne te laissera t'approcher d'elle avec la marque de Nayris sur toi, car elle pensera que j'ai été trompée ou que j'agis sous la menace. A moins qu'elle ne lise dans mon cœur, mais juge les sentiments d'une dryade insuffisants par rapport à ce qu'elle considérera comme souillure.
Non sans appréhension, elle le lui tendit donc. Mais elle était heureuse de pouvoir l'aider, car il devait le mériter.
- Au fait, je ne pourrais te quitter jusqu'au lieu où tu veux nous mener. Une fois arrivés, tu devras me le remettre.
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| | Ven 9 Aoû - 1:10 | | | | Le regard d'Er 'tan s'était orienté vers Sylvia. Il attendait le jugement de cette dernière. Cependant, ce fut à nouveau l'autre individu qui prit la parole en premier. La silhouette masquée avait subitement mise fin à son argumentation pour annoncer que « le groupe pouvait à présent partir à la recherche de la Licorne. » Er 'tan resta sans voix un moment. Mais qui était-il donc donner des directives ? Ainsi il s'était résolu à camper sur ses positions et parasiter la situation plus qu'il ne le faisait encore.
A travers son masque d'os, le Dévot soupira. L'heure de ce gêneur viendrait, mais pour le moment, il devait attendre. Er 'tan analysait la situation, perplexe. L'étranger avait mis la petite fée en colère. Il n'avait pas cherché à apaiser l'affaire, mais à envenimer la situation en s’auto-proclamant justicier d'une cause qu'il refusait de dévoiler.
Sylvia le rappela à l'ordre et lui demanda à nouveau de se montrer plus respectueux. En cette nuit noire d'hiver, il était dangereux de troubler la sérénité de ces lieux sacrés. Elle cherchait surement à le protéger, mais l'inconnu ne semblait pas le comprendre ou cela lui était égal.
Le Dévot scruta la scène, il ne voulait pas troubler la situation plus qu'elle ne l'était déjà et attendait le bon moment pour parler.
Lorsqu'il s'était exprimé sur la Licorne, Er 'tan avait vu le visage de la petite fée se figer, comme à la fois attentive et inquiète des paroles du Dévot. Mais ce même visage s'était émerveillé d'un sourire radieux lorsque le garçon avait parlé de Flore et de ses opinions quant au sort de cette forêt légendaire. Après avoir répondu à l'émissaire des « hommes puissants », la petite fée s'envola vers un arbre, laissant à nouveau Er 'tan médusé par ce prodige. Les autochtones de Flore étaient des êtres pour le moins stupéfiants. Sylvia y resta un moment, laissant les deux individus face à face. Le garçon eût en envie d'ajouter quelque chose, prévenir son rival qu'il allait regretter amèrement l'affront qu'il lui faisait, mais il préféra ne rien dire, afin de ne pas relancer la dispute.
Le garçon s'inquiéta un moment : Peut-être la petite fée en avait-elle eu assez ? Peut-être ne reviendrait-elle pas ? Si cela devait en être le cas, le garçon comprendrait. Il s'agissait déjà d'une chance formidable de disposer d'une audience avec l'un des habitants de ces lieux mystérieux.
Finalement, Sylvia réapparu, ce qui rassura Er 'tan et le fit sourire.
Elle s'avança vers le garçon, tenant entre ses mains un étrange objet. Le Dévot se souvint alors des dernières paroles de l'entité :
Er 'tan, je vais cependant te confier un objet qui m'est cher, et que je tiens à récupérer. Il me permet de me déplacer hors de mes terres, et grâce à lui je te suivrai. Peut-être permettra-t-il, si tu n'éprouves pas le moindre sentiment négatif, que la licorne te tolère.
Er 'tan qui l'objet avec émerveillement. C'était un médaillon dont l'extrémité était occupée par une pierre qui semblait s'illuminer d'une énergie inconnue.
Sylvia expliqua qu'elle doutait que le masque du garçon soit compatible avec le pendentif qu'elle lui cédait et lui proposa de le lui donner momentanément. La petite fée lui affirma qu'elle déposerait son masque au pied d'un arbre et qu'elle le lui rendrait une fois la quête accomplie. Er 'tan resta perplexe un moment. Le masque n'était autre qu'un présent de la Nayris et celle-ci risquait de considérer cet acte comme un affront, ce qui inquiétait le Dévot.
Er 'tan songea un moment et se remémora les paroles de son maître : « De tous les temps mon garçon, il n'a pu y avoir de victoires sans sacrifices. »
La décision du garçon était prise, il allait céder son masque à Sylvia. C'était là un acte rare pour un membre du Culte, mais le Dévot faisait entièrement confiance à l'entité de la forêt. Flore n'était pas une terre comme les autres, Er 'tan l'avait pressenti. Son histoire et son commun différaient des vivants de l'autre monde.
Sylvia expliqua à Er 'tan que cela ne suffirait peut-être pas et que l'éventuelle Licorne n'accepterait pas forcément de suivre le garçon, à cause de l'énergie sombre qu'il dégageait. Tout très probablement déjà écrit.
La petite fée tendit le précieux médaillon à Er 'tan, avant d'ajouter un dernier mot. Elle précisa qu'elle devrait l'accompagner jusqu'à son ultime destination, après quoi il devrait lui rendre le médaillon.
Le garçon se sentit honoré. Sylvia faisait beaucoup d'efforts pour lui, il regrettait presque d'être venu jusqu'ici dans l'unique but d'accomplir la sombre volonté de la très vénérée. La petite fée était innocente. Elle semblait vivre ici depuis des lustres et acceptait de confier un objet vital à sa survie à un étranger. Er 'tan eût presque pitié d'elle et mit un genou à terre. Il plongea son regard dans celui de la petite fille aux cheveux de feuilles et déclara :
« Tu fais beaucoup pour moi Sylvia, je t'en suis particulièrement reconnaissant. Tu m'as remis un objet qui t'étais cher, à présent c'est à mon tour de prouver ma confiance envers toi. »
Er 'tan retira son masque d'os, dévoilant à nouveau le tint grisâtre et mauve de sa peau et le lui tendit, se demandant réellement si elle allait réceptionner l'objet, malgré sa transparence.
« J'espère qu'un jour, les efforts que nous faisons, parfois malgré nous, payeront et contribueront à rendre à ce monde la joie et le triomphe qu'il mérite. »
Er 'tan sourit à Sylvia et plaça le médaillon dans la poche intérieure de son manteau, puis se releva, attendant les directives de la petite fée.
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| | Ven 9 Aoû - 13:39 | | | | L'Ombre Argentée bouillonnait de rage pour qui se prenait-elle cette misérable personne, elle avait de la chance qu'elle soit la gardienne de la forêt sinon elle l'aurait certainement tué depuis longtemps, elle se comportait comme une gamine gâtée et alors qu'elle l'assassin faisait des effortsconsidérables pour être poli, son interlocutrice se permettrait de se montrer dédaigneuse, pendant un court instant l'envie de la tuer lui traversa l'esprit, personne n'avait osé faire preuve d'aussi peu de respect envers-elle depuis qu'elle arpentait le monde, en tout cas personne qui avait vécu bien longtemps.
En écoutant le dialogue de ses deux autres interlocuteurs elle apprit que cette gardienne était une dryade, ainsi la gardienne de la forêt était une dryade, elle venait d'apprndrendre une chose intéressante, très intéressante, elle devait se renseigner sur cette race pour connaitre leur pouvoirs, mais pour l'instant elle devait se concentrer sur sa quête et ne pas perdre le serviteur de Nayris de vue.
Ne pouvant se fier entièrement à son acuité visuelle, vu la pénombre qui régnait, il essaya de se concentrer sur son ouïe pour entendre précisément ce que ses deux autres interlocuteurs faisaient.
Elle dut faire de gros efforts pour rester calme et ne pas crier au mensonge quand elle entendit Er'tan parler de toutes les belles choses qui arriveraient s'ils gagnaient, mais elle avait choisi de se bien se comporter c'est pour ça qu'elle ne dit rien durant tout l'échange, laissant Er'tan persuader la gardienne de la forêt de la suivre, elle savait qu'il mentait et elle n'avait qu'à attendre qu'il dévoile sa vraie nature pour s'occuper de son cas et sauver la licorne.
Tranquillement elle attendit que la dryade les conduisent à la licorne.
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| | Mar 13 Aoû - 12:03 | | | | Sylvia se rendit compte un peu tard qu'elle avait fait une erreur au niveau de l'enchaînement de ses actes ; si elle avait eu le pendentif en main, elle aurait pu sans souci aucun rejoindre l'aubépine qui lui était chère, et y poser en toute discrétion le masque. A présent, elle devait se débrouiller avec l'étrangère qui risquait de la saccager pour dérober l'artefact de Nayris.
D'ailleurs, était-il dangereux pour elle de porter un objet béni par la gardienne des morts ? Pouvait-il l'affecter et la corrompre ? Lui faire oublier petit à petit ses souvenirs et gommer ses sensations ? Elle pouvait risquer gros en le déposant près de celle qui était pour elle plus que tout. Son arbre n'avait pas à subir cela. Cependant, Er 'tan semblait sincère et digne de confiance à bien des égards, et elle ressentirait immédiatement le moindre problème. A ce moment là, elle demanderait le médaillon et disparaîtrait dans un arbre pour envoyer au loin le masque ou le rendre à son propriétaire.
Il ne portait pas ouvertement le médaillon. Soit. Elle se demandait pourquoi ; la raison pouvait être liée en partie au fait qu'il était peut-être trop petit pour lui. A moins qu'il ne s'agisse d'autre chose, d'une conviction personnelle. Enfin, sous le manteau, il ne pourrait être volé ou perdu, ce qui était bon.
Répondant par un sourire à Er 'tan, elle partit finalement. Vers l'aubépine, pour y poser le masque, et diminuer les chances de faire partir la licorne. Sous les pas de celle qui connaissait cette contrée, il n'y avait pas la moindre imperfection inconnue, et elle ne tomba jamais, ni ne trébucha, s'attendant à tous les pièges, à toutes les racines. Elle savait qu'ici dormait un animal qui pouvait s'énerver si on le réveillait, et le signifia. Elle le signifia d'un geste qui intimait le silence, et avança doucement, sans se départir du sourire qu'elle arborait depuis le début de cette expédition.
Les yeux fermées, elle naviguait sans peine dans cet océan féérique, constitué de fleurs et d'arbres à la semblance du cristal et la beauté des plus jolis végétaux qui existassent. Sous ses pieds, elle sentait une terre fraîche, mais qui lui était familière. Une terre qui n'avait pas été battue, et qui pliait sous son très faible poids, n'ayant presque jamais à endurer une telle épreuve. Réprimant l'envie de tourner sur elle même, la dryade prit la route qui la conduisait chez elle, et sous le couvert de pétales, de feuilles et d'étoiles, elle traça une route simple à suivre pour ceux qui prenaient le temps de l'observer. Évanescente par instants, elle finit par se départir de son immatérialité pour embrasser la beauté de ce paysage.
Un vent doux, chargé de senteurs diverses, soufflait inexplicablement dans cette région. Elle y distinguait les effluves d'un écureuil endormi des parfums de cent fleurs qu'elle pouvait nommer. S'y ajoutait l'arôme du sol et de l'herbe, qui emplissait le lieu et pénétrait les êtres qui traversaient le pays. Mais il parvenait également les odeurs agressives des humains, des tissus qu'ils portaient. Et pire que tout, leurs armes exhalaient une pestilence qui n'était contrée que par l'euphorie de la fée et l'harmonie des bois.
Le cheval ne devrait pas avoir de mal à passer, dans un tel endroit ; des plus larges et plus lourds que lui s'y étaient déplacés par moment. Et s'il y avait des branches basses, on pouvait toujours les contourner. La pénombre ne signifiait pas grand chose ici, où les arbres avaient la capacité de briller par instant et où certains insectes irradiaient d'une lumière mystique, et tous purent profiter du spectacle ; y compris la dryade qui ouvrait de temps à autres ses yeux, non pour vérifier son chemin, mais pour se gorger de l'atmosphère.
Un oiseau nocturne chantait.
Bientôt, ils arrivèrent à l'aubépine. Cet arbuste avait la forme des siens, leur couleur. Cependant, il avait quelque chose qui n'appartenait qu'à Flore, dans la relative transparence de ses feuilles, la beauté de ses fleurs qui subsistaient à toute époque. Rien n'indiquait cependant qu'il fut lié à un esprit. Son emplacement n'évoquait rien de particulier, sinon un espace plus conséquent qu'ailleurs entre les arbres. S'envolant, elle posa le masque qu'elle avait porté tout du long, sans jamais osé le mettre sur son visage ; il était d'une part trop grand pour elle, et d'autre part, dégageait une aura, due à la superstition ou à une entité réelle, qui, renforcée par sa transparence, suspendait tout désir de le mettre.
Elle le plaça entre deux branches qui le supporteraient sans peine. Elles n'étaient pas trop hautes. Caché par fleurs et feuilles, il y serait en paix. S'il était assez bas pour qu'un humain puisse le saisir, elle doutait que l'étrangère en fasse autant. Après tout, comment faire pour identifier cette aubépine ? Il y avait tant et tant d'arbres.
Sylvia s'arrêta un moment, contemplant sa liée. Maintenant revenue, elle ne désirait plus partir. Pourquoi partir dans une chasse vaine pour un animal mythique pour le remettre aux mains d'un fidèle de Nayris ? Ils comprendraient. Elle pouvait regarder les étoiles, et laisser en paix les animaux de la forêt. Pourquoi quitter l'aubépine ? Elle y était mieux que partout ailleurs. Entourée de sa jumelle, qu'elle aimait plus que tout, qu'elle avait mise au monde et dont elle était fille, elle était sereine. Le masque risquait de la corrompre. Mais elle le sentirait, avant qu'il ne soit trop tard. Alors, elle panserait leurs plaies.
Se retournant, elle regarda Er 'tan et l'étrangère. Le premier était un conteur respectueux de la Nature, gentil. Il lui avait promis son aide dans les temps à venir, et s'il attendait beaucoup d'elle, elle sentait qu'il la respectait. Confusément, elle sentait qu'il valait la peine qu'elle l'abandonne pour quelques heures. A moins qu'il ne s'agisse de quelques jours ? La seconde, elle, n'était vraiment pas appréciable. Elle la redoutait, et regrettait sa promesse, qui avait été faite sur des bases logiques. Mais depuis quand fonctionnait-elle à la logique ? Ces idées, ces postulats étaient mensongers, et ne valaient pas l'instinct. L'instinct sait, et tenter de trouver la réponse à un problème avec sa tête ne peut surpasser la voie du cœur. Elle aurait du lui intimer de partir, car elle savait cette personne dangereuse.
- Il serait préférable que vous abandonniez vos armes ici. Les licornes ne les apprécient pas particulièrement.
Elle les regarda, attendit un moment. Et puis, elle se remit en route; Rien ne servait d'argumenter plus que cela ; s'ils voulaient voir la licorne, ils devaient abandonner ce qui pouvait lui faire du mal. C'était une règle simple.
- Je vais aller à différents endroits, avec vous. Pour le premier, allons y ensemble. Si nous n'y trouvons pas la licorne, je vous laisserai en chemin pour aller à sa rencontre à un autre où elle pourrait être, et je reviendrais. Si cela n'a pas fonctionné, nous aviserons.
Et la route se rouvrit. Dansant légèrement, et marchant d'une manière peu naturelle, et prit la tête de ce groupe. Un pied devant l'autre jambe, pas croisés, pirouette au bout d'un moment, sourire aux lèvres. La dryade s'abandonnait à l'euphorie causée par les retrouvailles avec son arbre et se gorgeait de la promesse de rencontrer une licorne. Et tant pis s'ils la trouvaient bizarre. Elle n'en avait que faire, car elle était dans son domaine. De plus, sa pirouette l'aidait à les regarder.
Elle dépassa finalement les arbres scintillants, qui changeaient de couleur à la lumière du soleil. La nuit, cela ne se voyait pas vraiment, car les quelques lucioles qui passaient n'avaient que peu d'emprise sur la nuit. Les racines parcourues de veines miroitantes les abandonnèrent peu à peu.
Un animal poussa un cri, afin d'attirer sur lui l'attention de partenaires potentiels.
Là, un ruisseau qui d'habitude charriait de belles eaux d'améthyste s'offrait à eux. Elle continua son chemin en le longeant. Elle voulait s'y baigner, mais ne pouvait le faire. Il y avait toujours des arbres autour d'eux, mais ils étaient différents. Leur écorce semblait faite de cristal, et reflétait la lumière de la lune. Ils ne portaient pas de fleurs, mais leurs feuilles semblaient faites de plumes. Cette partie de la forêt était aussi belle, et elle l'aimait bien.
Un bon érigé par les habitants de Flore, fait à partir de pierres transparentes parcourues par des veines colorées, leur permit finalement de passer de l'autre côté. Le ruisseau s'était élargi, et le mince filet d'eau s'achevait en cascade non loin. Un lac magnifique les attendait, aux eaux pourpres. Claires par endroits, parfois vaseuses. Il ne fallait pas déranger ceux qui y habitaient.
La gardienne de ces lieux descendit en lévitant, sans prendre la peine d'assurer ses appuis. Et puis, elle se souvint que deux humains la suivaient, et elle leur montra la droite, où une pente douce leur permettrait de la rejoindre dans peu de temps ; une minute ou deux.
La soeur des racines ferma les yeux, avança à la surface de l'eau sans l'effleurer, et prononça ces quelques mots.
- Bonsoir. Serait-il possible que je te vois, si tu es ici ? On m'a raconté que tu aimais bien boire ces eaux. J'espère que je ne te dérange pas. Si tu es là, sache que j'aimerai que tu acceptes la présence de ceux qui vont arriver. L'un semble adorer les tiennes, l'autre est sous ma protection. Il a accepté de se dévêtir de ses fardeaux pour te rencontrer, et a été très respectueux envers la Nature. Sois prudente.
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| | Sam 17 Aoû - 4:26 | | | | Le garçon était honoré. Il ne réalisait pas complètement que la Gardienne de la Forêt lui avait confié son précieux médaillon. C'était pour lui la preuve que Sylvia le respectait et ne s'arrêtait pas aux apparences. L'estime et la considération l'animaient sur le moment.
La petite Fée lui sourit, puis amorça finalement le départ de l’expédition. D'un pat rapide et déterminé, Sylvia ouvrait la voie aux deux étrangers qui la précédaient. Aux yeux d'Er 'tan qui peinait à la suivre aussi facilement qu'elle progressait à travers la végétation, l'entité semblait baigner son élément. La route était effectivement pourvue d'une végétation dense où se mêlaient racines, arbustes et plantes autrement plus stupéfiantes, ce qui ne manqua pas de faire trébuchet Er 'tan plus d'une fois, étant occupé à la fois à suivre Sylvia et à assurer ses arrières. La partie ne semblait cependant pas plus aisée pour son rival.
Alors que le groupe continuait son avancée, Er 'tan remarqua un bref geste de main qu'adressait Sylvia à un destinataire inconnu. Le garçon se demanda un moment si l'entité saluait là une de ses connaissances, comme les humains avaient l'habitude de saluer leurs compagnons et leurs proches, où si il s'agissait plutôt d'une sentinelle embusquée, chargée de défendre un lieu sacré. Il ne le saurait probablement jamais.
Au fur et à mesure de sa progression, Er 'tan se rendit compte de la beauté et de l'étrangeté de ce lieu excentrique. Les tronc des arbres semblaient être faits de cristal et certaines fleurs affichaient la taille d'un châtaignier. Le garçon n'avait jamais rien vu de tel, Flore était certainement la forêt la plus étonnante qu'il ai parcouru.
Er 'tan laissa de côté le paysage pour se concentrer sur Sylvia un moment. Il remarqua la facilité et l'harmonie qui semblaient animer leur guide alors qu'ils s'enfonçaient de plus en plus dans la végétation. Sylvia ressemblait à une petite fille en proie à des divertissements enfantins et autres amusements fantaisistes. Elle semblait heureuse d'être en ce lieu et savourait visiblement chaque instant, sans pour autant se détourner de la tâche qu'elle s’efforçait d'accomplir. Bien que l'observant de dos, le garçon, crût apercevoir les paupières de la Dryade qui restaient fermés, alors qu'elle s'engageait dans un tournant.
Captivé par la beauté des lieux, le Baron songea un moment : il existait bel et bien sur Terra, des endroits épargnés par la guerre, la duplicité et l'hypocrisie. Flore était un exemple que le monde se devait de suivre en délaissant le commun actuel de ses occupants. Un commun chargé de haine et de corruption et qui devrait être bouleversé par l'avènement d'un nouveau monde, calqué sur l'univers que découvrait le garçon.
Alors qu'il progressait toujours à travers la forêt illuminée par ses propres prodiges, il fut interrompu dans son élan par une première halte, marquée par la petite fée. Celle-ci s'était arrêtée devant ce qui semblait être un arbuste. Er 'tan ne le remarqua pas au premier coup d’œil, ce dernier ne se distinguant pas particulièrement de ses semblables environnants. Pourtant, lorsque Sylvia quitta la surface pour s'envoler vers la partie supérieure de l'arbre, le précieux artefact du Dévot en mains, le garçon comprit qu'ils venaient d'atteindre la première étape mentionnée par l'entité : l'arbre dans lequel elle déposerait le présent de la très vénérée, de façon à favoriser la réussite du garçon dans sa quête. Un sentiment d'affection traversa Er 'tan. Il était un individu cruel à l'âme dépravée, mais Sylvia faisait beaucoup pour lui et il ne pouvait s'empêcher d'avoir de l'estime pour la petite Fée. Il regarda l'entité placer la relique à laquelle il tenait tant entre deux branches, à une hauteur facilement atteignable par lui-même, mais aussi par l'individu masqué. Cette dernière déduction ne rassura pas le garçon qui gardait un œil prudent vers l'étranger qui le précédait.
Tout en descendant de l’arbuste, Sylvia déclara qu'il serait préférable de ne pas emmener d'armes sur le trajet qui les mèneraient vers l'éventuelle Licorne et qu'ils étaient libres de déposer leurs instruments au pied du même arbre. Er 'tan songea un moment : se retrouver défense dans un lieu anonyme et inexploré n'était pas dans ses habitudes. Son défunt maître lui avait toujours appris à prendre des précautions. Prévoir l'imprévu et ne jamais baisser sa garde. Cependant, ces valeurs contrastaient fortement avec la devise que Tuclier lui avait répété sans cesse : « Aucunes victoires, sans sacrifices. » Er 'tan dégaina ses deux cimeterres et les déposa donc au pied de l’arbuste, puis hésita un moment avant de sortir sa dague de son fourreau et de la poser au côté des deux sabres, sous le regard attentif de Sylvia.
Peu après, le groupe se remit en route, mené par la petite fée qui ouvrait à nouveau la voie. La Dryade imposa plusieurs options de recherche au Dévot et à son rival, expliquant à ces derniers qu'ils se rendraient tout d'abord un en premier lieu dans l'espoir d'y trouver l'animal immaculé. Si cela venait à ne pas fonctionner, elle s'en irait seule en un autre endroit pour y rechercher à nouveau la Licorne. Er 'tan espérait que les efforts de Sylvia ne pas vains et qu'il pourrait accomplir la volonté de la très vénérée.
Sur le chemin, Sylvia se mise soudain à danser et à vaciller de chaque côté, ce qui étonna et amusa Er 'tan. Ce dernier se demanda la raison de la hâte qui animait la petite Fée lorsque celle-ci exerça une pirouette devant eux, sans s'arrêter dans sa marche. Un sourire se forma sur le visage du garçon. Peut-être était-elle ravie de rendre un service à des étrangers ? Peut-être était-elle charmée d'avoir de la compagnie ? Ou peut-être était-elle tout simplement comblée par la sérénité et la magnificence de ces lieux. Ainsi elle ne connaîtrait pas la lassitude et vibrerait chaque jour d'un enthousiasme infini. Cela semblait merveilleux.
Alors qu'ils arrivaient devant un ruisseau, un bruit animalier vint faire sursauter le garçon qui porta instinctivement ses bras vers ses fourreaux. Mais ceux-ci demeuraient vides. Dépourvu de son masque et de ses armes, Er 'tan se rendit compte à quel point il était vulnérable. Il décida cependant de fermer les yeux et d'avancer, ignorant ses faiblesses. Le destin se montrerait clément, ou pas.
Après avoir traversé un pont aussi stupéfiant que les arbres environnants pourvus de plumes à la place des feuilles, le groupe arriva à ce qui semblait être un cul de sac, le chemin donnant droit sur une cascade. En contre-bas, un lac où semblait régner une forte sérénité réceptionnait l'eau de la chute. Stupéfait, le Dévot vit Sylvia se laissez tomber vers le Lac. Pour un humain lambda, une telle action aurait conduit à une mort certaine. Il accourut vers le rebord de la cascade et vit finalement la petite Fée remonter en flottant dans les airs. Elle leur désigna un certain chemin qui leur permettrait de la rejoindre plus bas, avant de disparaître à nouveau. Tout en gardant des yeux dans le dos, Er 'tan s'engouffra dans la fine pente qui menait au lac. Son rythme cardiaque s’accéléra, il n'était pas habitué à se retrouver avec pour seules armes ses mains et ses pieds. Il tenta de regagner rapidement la position de Sylvia, en jetant régulièrement des regards vers l'étrangère qui le suivait toujours. Au terme de quelques minutes de marches qui lui parurent une éternité, il atteignit au lac mais ne remarqua pas Sylvia dans l'immédiat. Il l'aperçu finalement au bord de l'eau et s'approcha d'elle et avec stupeur et étonnement, découvrit qu'elle parlait à quelqu'un.
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| | Ven 23 Aoû - 16:38 | | | | Il était difficile, extrêmement difficile de suivre la gardienne de la forêt, celle-ci n'avait aucun mal à se repérer et à se déplacer avec une aisance remarquable, alors qu'elle, l'Ombre Argentée avait du mal à voir à cause de la pénombre, c'est à peine si elle voyait la dryade et le nécromancien, alors évité tous les obstacles que contenait la forêt, tout en suivant la dryade qui avançait à vive allure, c'était mission impossible. Elle faillit trébucher plusieurs fois, heureusement ses interlocuteurs étaient tellement concentrés sur la mission qu'ils ne la voyaient pas se déplacer avec une telle maladresse, qu'elle aurait perdu toute crédibilité, s'ils s'étaient retournés.
Au bout d'un moment elle entendit la voix de leur guilde, leur intimant d'enlever leurs armes, s'ils voulaient voir la licorne.
Elle faillit s'offusquer de cette demande, mais elle se retint, la dryade avait raison d'après ce qu'elle savait des licornes, ces animaux sacrés refuseraient de se laisser approcher, si le groupe venait armer, alors qu'elle allait poser ses armes à côté de celle du serviteur de Nayris une idée lui vint à l'esprit, si le nécromancien était désarmé, elle pourrait en profiter pour l'attaquer dans le dos, sans armes, elle était quasiment sûre de gagner.
Elle se laissa tenter quelques secondes par cette idée, avant de reprendre ses esprits, il ne connaissait pas les pouvoirs de la dryade et celle-ci semblait être extrêmement puissante, elle devait éviter de l'énerver, au pire, elle pourrait toujours tenter une attaque dans le dos plus tard.
Tranquillement elle posa donc ses armes, sachant qu'elle ne pourrait pas les retrouver sans l'aide de la gardienne de la forêt, mais, au pire, si jamais il venait à l'esprit de la dryade de ne pas avoir envie de redonner les armes, pour diverse raison, l'assassin pourrait toujours en acheter d'autre, pour elle, ces deux armes, n'avaient aucune valeur sentimentale, elles étaient juste des outils de travail.
- Je vais aller à différents endroits, avec vous. Pour le premier, allons y ensemble. Si nous n'y trouvons pas la licorne, je vous laisserai en chemin pour aller à sa rencontre à un autre où elle pourrait être, et je reviendrais. Si cela n'a pas fonctionné, nous aviserons.
Les paroles de la dryade, la sortie de ses pensées, elle se dépêcha de la suivre pour ne pas la perdre de vue, sans sa guilde, elle n'aurait que très peu de chance de trouver le chemin. Elle rencontra diverse obstacle et se fit plusieurs fois fouetter par des branches, mais parviens, vers une sorte de lac.
Bizarrement, la gardienne sembla disparaître du champ de vision de l'assassin, le nécromancien se jeta sur le rebord pour voir ce qui était arrivé à la gardienne, inquiète, contrairement à l'assassin qui savait pertinemment que la dryade ne se serait pas suicidée, elle avait surement un plan. D'ailleurs, le nécromancien finit par se relever rassuré par ce qu'il avait vu. Il prit un autre chemin moins dangereux pour se diriger vers la dryade, l'Ombre Argentée, le suivit de près.
Elle aperçut finalement la gardienne de la forêt au bord de l'eau et s'approcha d'elle et l'entendit parler.
- Bonsoir. Serait-il possible que je te vois, si tu es ici ? On m'a raconté que tu aimais bien boire ces eaux. J'espère que je ne te dérange pas. Si tu es là, sache que j'aimerais que tu acceptes la présence de ceux qui vont arriver. L'un semble adorer les tiennes, l'autre est sous ma protection. Il a accepté de se dévêtir de ses fardeaux pour te rencontrer, et a été très respectueux envers la Nature. Sois prudente.
Elle était en train de tenter d'appeler la licorne.
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| | Mar 1 Oct - 12:46 | | | | Une brise nocturne se leva ; imperceptible dans un premier temps, le vent sembla s'agiter pour mieux brider l'eau d'aspérités absconses, dessins modelés par les vaguelettes et l'ombre des feuilles surplombant le lac. Une danse aux pas maladroits, un chant timide que les arbres se permettaient de reprendre en cœur : tel un murmure prenant en puissance, une réponse semblait s'approcher, lentement, précautionneusement. Le souffle du zéphyr prit une ampleur exponentielle et, au loin, de l'autre côté du lac, semblèrent se dessiner des contours, des ombres aux mouvements gracieux - à moins que cela ne fut-ce une illusion.. ? Er'tan et Iskios s'immobilisèrent au bord de l'eau, écrasés par la présence de Sylvia dont les paroles et la bonne volonté avaient à elles seules réussi à animer cet endroit paisible ; la réaction du lieu à la soudaine proximité des deux intrus ne se fit cependant pas attendre : aussi tranquillement que cela avait commencé, la brise se tut, laissant dans l'air les bribes mi-figue mi-raisin d'une présence passée.
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| | Mar 8 Oct - 21:09 | | | | Merci, puissances de la forêt d'avoir daigné répondre à l'appel de votre fille ! Savoir que vous veillez sur moi me remplit de joie.
Sylvia exultait. Oui ! On l'avait écoutée. Quelque part, la licorne était au courant de ce qu'elle cherchait. Ce n'était pas un simple jeu d'ombres comme elle en avait décelé de nombreux au fil des ans. Quelle joie dans les fibres de son corps. Cela n'en finissait pas : la rencontre d'Er 'tan, la joie simple de déambuler dans la forêt de Flore et la rencontre évanescente d'une licorne devinée. Il était difficile de retenir les cris de joie qui lui venaient spontanément aux lèvres et plus encore de contenir les chants qu'elle avait appris durant l'hiver. Elle voulait virevolter dans les airs et partir à la recherche de la licorne.
Ce qu'elle fit.
- N'oubliez pas ce qu'on a dit !
Elle était déjà fort haut dans le ciel avant de pousser cet avertissement, qui n'arriva que faible aux oreilles de ceux restés à terre. Alors, elle descendit en s'avançant, consciente de devoir continuer sa route au ras du sol. L'esprit laissa l'herbe lui effleurer le corps et ria sans s'en rendre compte, ouvrant et fermant les yeux au rythme des battements de son cœur. Son allégresse ne discontinuait pas, elle était libre et heureuse. Et elle allait rencontrer une licorne, l'animal le plus pur au monde. Le plus noble, le plus sage, le plus gracieux, le plus joli. Il était difficile de croire qu'il puisse être modeste avec toutes ces qualités, et Sylvia n'en savait rien.
De toute manière, la licorne la trouverait si elle le souhaitait. Un lieu reconnaissable pourrait être préférable, cependant. Pourquoi ne pas aller dans ce lieu, où les feuilles font des rayons de la lune de blancs traits fins, visibles de loin et presque tangibles ? L'atmosphère paisible de ce lieu pourrait convenir à un animal mythique. Tourner à droite, se dépêcher non par hâte mais par joie. Elle y serait bientôt.
Es-tu ici, Licorne ?
- Je suis vraiment contente que tu aies voulu m'écouter, si tu es là. Ou si tu m'entends et si tu vas venir, ce que j'apprécierai. Maintenant que j'y pense, il se pourrait aussi que tu aies décidé d'isoler les humains pour les juger sans que je puisse les calmer. Dis-moi alors d'attendre, s'il te plait !
Souriante, la fée déplaça un trait de lumière qui retrouva peu à peu sa place initiale. Ce pourrait être une idée fine, mais qui ne comportait alors qu'un inconvénient : celui de la faire patienter.
[Pas génial-génial, désolé.]
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| | Mer 30 Oct - 2:06 | | | | La requête de la petite fée avait laissé place à un certain silence, rapidement perturbé par l'apparition d'un léger coup de vent, qui venait onduler la surface de la mare, que contemplaient les trois aventuriers. Le calme paisible de la nuit sembla alors s'animer d'une mélodie naturelle, produite par les multiples sons stridents du vents qui soulevait les feuilles et faisait grincer les branches des grands arbres. Le brise sembla évoluer progressivement, quelque chose se dessinait vaguement de l'autre côté du lac, ce qui ne manqua pas d'étonner le garçon. C'était l'une de ses visions particulières qui rendait alors floue la frontière entre le réel et le fantastique et Er 'tan n'arrivait pas à comprendre ni à déterminer l'évènement en question. Cela avait-il un rapport avec la quête qu'il entreprenait jusqu'à là ? Ou était-ce un simple détail féerique, parmi les nombreux prodiges que renfermait ce lieu mystérieux ? Quoi qu'il en était, le phénomène s’atténua peu à peu et le garçon ne vit pas le moindre être se manifester, ce qui ne manqua pas de le vexer un moment. Une boule se forma à nouveau dans sa gorge.
Il se figea complètement lorsque Sylvia s’exprima, d'une voie qui semblait le dominer, l'accabler. Son regard se porta finalement vers la petite fée qui remerciait une quelconque entité d'avoir répondu à son appel. Elle semblait à première vue, satisfaite de son œuvre, ce qui fit discrètement sourire Er 'tan, pensant que tout n'était peut-être pas perdu. Elle s'envola tout en déclarant aux deux individus, quelque chose que le Dévot ne pu saisir, du fait de la distance qui le séparait de la Dryade, à présent dans les cieux. Tout sembla alors se précipiter, ce qui ne manqua pas de provoquer une montée d’adrénaline chez le garçon, dont tout les sens étaient à présent en éveils. Sylvia réapparue finalement devant lui, pour disparaître à nouveau. Il ne comprit pas tout de suite la réaction de celle-ci et s'inquiéta sur le coup, de peur de l'avoir vexée d'une quelconque manière. Il se rappela finalement des paroles de la petite fée, qui avait décidé de partir seul à la rencontre de l'animal immaculé, si toutefois la première tentative d'entrée en contact échouait. Er 'tan garda un œil dans le dos, conscient de la menace qui le suivait et le surveillait depuis un moment. L’intrigante silhouette masquée semblait effectivement déterminée à l'arrêter dans son œuvre, le bougre attendait certainement le moment idéal pour frapper. Le Dévot ne cessa de songer à la Déesse Morte qu'il aimait tant, de façon à garder le moral en cette période de troubles et d'appréhensions. L'Amour qu'il portait à Nayris, l'avait doté de certaines prouesses, grâce à sa seule force morale. Selon son défunt maître, les sentiments que l'on pouvait porter envers une personne, permettaient parfois de soulever des montagnes.
Patiemment, il décida d'ignorer le prétendu mercenaire, afin de ne pas provoquer les possibles entités de ce lieux sacré. Il croisa les bras, et tenta de se distraire en observant les petits êtres nocturnes qui se manifestaient ça et là, en se dispersant. De petites lumières s'animaient au-dessus de la mare d'où parvenaient les sons de divers animaux aquatiques. Il reconnut alors ce que l'on nommait « les lucioles », dans le monde d'où il provenait. Er 'tan avait toujours été captivé par les insectes, ces êtres particuliers dont l'aspect physique montrait à quel point les Dieux pouvaient se montrer cruel. Il observa longtemps les volatiles lumineux, captivé, avant de s'éloigner un moment du bord de l'eau, pour faire quelques pas plus loin. Les mains passés dans le dos, il marcha lentement, perdu dans ses pensées. Que faisait-il ? La cause qu'il servait implorait de faire du monde, un immense brasier et c'est précisément ce qui selon lui, ramènerait la raison aux mortels, coupables de leur propre châtiment. Pourtant, Flore lui avait fait découvrir une autre vision du monde et il se demandait régulièrement si la forêt sacrée ne serait pas un modèle idéal, pour une Terra en proie à la guerre et la haine. Mais comment parvenir à s'affirmer, avec un modèle prônant la paix et négligeant la force des armes ? Il se laissa captiver par les nombreux projets qui fleurissaient dans son crâne : il y aurait une autre Flore, plus vaste et plus belle. À nouveau la tempête laisserait place au calme, après le renouveau, après l'Apocalypse ..
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