Oohhh... Douce quiétude, doux calme, douce paix ! Chacun de ses pas qui pressait ce sol improbable qui semblait fait du plus doux des cotons le guidait un peu plus loin, ainsi se perdit-il dans ce petit village réputé pour sa culture de nuage. Culture de nuage... Il en avait oublié pourquoi il était venu ! Ses stocks d’élixirs d'embrasement sensoriel et émotionnel s'amoindrissaient, et l'une de leur composante était justement l’éther de ces nuage qu'on cultivait ici-haut. Ah, vite, la boutique, ou est cette boutique qu'il connait bien... Il emprunte quelques rues au hasard et -ô chance- déboule pile devant la piètre mais accueillante échoppe "Les Milles et un Moelleux". Un sourire carnassier étira ses lèvres en un sourire presque sadique. Les Nuages étaient cher, mais la tenancière était une femme. Il la connaissait. Il savait qu'il aurait son rabais.

Il entra alors, paré d'une classe princière, sa beauté rayonnante le muant un en soleil qui éclaira l'intérieur de sa douce lumière. Son corps fin aux muscles sciemment développés pour plaire était divinement moulé sous sa cuirasse noir aux arrêtes rouges sang. Presque chaque parcelle de l'armure était garnie d'une lame ou d'un pique cruel, rendant tout son corps dangereux lors de mouvements rapides. Quelques pas de plus et il souffla avec lasciveté dans le coup de l'humaine qu'il avait mainte fois goûté, la noyant sous ses effluves sophistiquées, lui brouillant les sens avec son charme.

Helena... Lui susurra-t-il sur un ton enfiévré, amant désireux trop longtemps éloigné de sa belle. Oh, Helena... Tu sais pourquoi je suis ici ? La femme ne put que hocher frénétiquement la tête, rendu pantelante par les pouvoirs de l'Incube. Bien... Parfait... Je suis vraiment satisfait, sais-tu ? Si tu allais me chercher tout ça ? Et... Pour le paiement, que dirais-tu de procéder comme la dernière fois ? J'ai encore un tas de tours a te montrer. Tous plus affreux les uns que les autres, oh, comme tu souffriras, gémit-il d'un timbre bouillonnant, laissant ses mains se poser sur l'épaule de la pauvre jeune femme. Te souviens-tu de la dernière fois ? Hmhm, sans doute... Je réitère mes promesse, Helena. Apporte moi mes nuages, et à ma prochaine soif... Il laissa planer un silence en la libérant. Toujours sans réussir à retrouver la parole, elle fila dans sa resèrve pour satisfaire l'Incube. Elle lui tendit sa commande dans un sac spécial avant de le fixer avec des yeux implorants

Maintenant...

Non, pas maintenant. je t'ai déjà expliqué ces choses là... Il s'approcha d'elle pour poser ses lèvres fines contre son front en murmurant quelque antique formule du Kamae-Zuetra, l'art des Incubes et des Succubes des cabales de Feu enseignant comment donner et recevoir le plaisir. Ainsi, jusqu'à sa prochaine visite, la femme aurait la sensation de son baiser contre sa peau. Ses nuits risquaient d'être courtes ... Un mal nécessaire pour la garder sous son contrôle et ainsi continuer de jouir d'une gratuité sur les articles du petit magasin. Il s'était décidé à ne pas en abuser, s'estimant chanceux d'être tombé sur une faible femme si conciliante.

A la prochaine fois... Il sortit à reculons. Du nuage gratuit ! Facile, cette pauvre fille est si faible et commence à avoir un goût fade ... Bah. Il eut soudain l'envie de s'isoler, de s'imaginer ce qu'il concocterait avec tout ces nuages... Aussi repéra-t-il un grand arbre isolé, au loin, et eut l'envie de s'y adosser. Même sans le vouloir, son aura de charme consumait l'air autour de lui, sa beauté éclipsant presque celle de ce lieu de rêve.

Enfin installé, assit dos à l'arbre il ferma les yeux sans avoir remarqué le petit être plus haut perché.

Pareille a quelque précieuse porcelaine qui heurte un carrelage, le calme vola en éclat, pulvérisé par une voix importune venue d'en haut. Oh, subite montée de stress incontrôlée ! Qui était donc l'infâme parasite qui osait -oui, OSAIT- déranger un être aussi parfait qu'il l'était ? Sans doute un quelconque gueux... ce dernier aurait tout intérêt d'avoir une TRÈS BONNE raisons de venir envahir l'espace vital du bel Incube, sa peau pâle et son tatouage sur la partie gauche de son visage mis en valeur par un soleil de plomb.

-Tiens, Vaelh, qu'est ce que tu fiche ici à pioncé comme un flemmard ?

Ah, un instant... N'est-ce pas là une voix de femme, une jeune femme, même ? Le timbre n'était... Oh, pas si désagréable que ça bien qu'imparfait, mais Vaehl décida qu'il ne l'aimait pas. D'ailleurs, cette femme venait de l'appeler par son prénom. Il chercha dans sa mémoire, tâchant de se remémorer le jour où il avait pu se présenter à un être au timbre si particulier... Mais rien. Et d'un coup d'un seul, l'ombre ! Elle... Elle... Le cœur démoniaque de Vaehl s’emballa dans sa poitrine, cognant à ses côtes comme un damné condamné injustement frapperait les barreaux de sa cellule. C'était la misérable petite raclure qui s'était permis de le toucher avec sa magie sans lui demander son accord. Vaehl n'avait rien contre les nouvelles expériences, mais que cela se fasse sans son accord...
Et deux fois, qui plus est...
Au son de sa voix, il estima la distance de la femme. Son couteau -une lame courte à la forme si cruelle et pervertie que sa simple vu suffisait à faire grimacer de douleur- passé à sa poitrine pouvait être dégainé et plongé entre les yeux vides d'intelligence de sa proie ; mais si elle le bloquait avec son pouvoir ? Hm... Du coup, il leva simplement la tête, s'efforçant d'affichant un sourire aussi sincère que rayonnant en même temps qu'il dévorait la petite femme de son regard perçant.

Tu m'appelles par mon nom, tu te permets d'être familière... t'ai-je déjà consommé ? A moins que ce soit ma réputation qui te soit venue jusqu'aux oreilles ? Et puis qui es-tu ? Qu'est-ce que... tu es ? fit-il, tout de même curieux. Tu n'a pas un arôme d'humaine malgré que tu leur ressemble. Sang mêlé ?

Il s'efforça de ne pas bouger en attendant sa réponse puisqu'il ne connaissait pas tous les effets de l'ombre autour de lui. Patience...

Vaehl décida qu'il était partagé entre la curiosité et une vague frustration, les deux émotions présentes en pareille mesure. Pour le coup, il se dit que poursuivre l'échange ne pouvait pas lui faire de mal. Il pourra s'offrir le luxe de juger définitivement la Petite Chose plus tard. Pour l'heure, il fallait bien admettre que la question de sa nature taraudait le bel Incube et qu'il était bien décider à ne pas filer avant d'avoir obtenu sa réponse !

-Effectivement ta réputation de dragueur insolant est parvenu à mes pauvres oreilles. Et malheureusement pour toi, je ne suis ni humaine ni sang mêle. Mais si tu prêtais plus d'attention aux paysages et à tes alentours plutôt qu'à toi même tu l'aurais su dès le début.

Vaehl laissa planer un blanc. En ces quelques mots, il avait déjà cerné son interlocutrice. Une simple peste écervelée bourrée de prétention. Elle se jugeait supérieur à la divine race Incube, d'où son acerbité dans sa réponse lorsqu'elle compara Vaehl à un simple... Dragueur. Un dragueur... Mais il était tellement plus que ça ! Cette pauvre sotte ne pouvait-elle pas voir plus loin que le bout de son nez pour apprécier toute la beauté et la grâce que le bellâtre exsudait ? Il eut presque pitié d'elle pour le coup. Presque.

Et qu'est ce qu'elle voulait dire par "malheureusement pour toi" ? Vaelh prit e temps d'y réfléchir -tant pis si l'autre devait patienter-. Peut être sous entendait-elle par se "malheureusement" qu'elle se voyait comme une femme inaccessible qu'on ne charme pas si facilement qu'une de ces minables humaines ? Cela ne ferait que confirmer cette ridicule fierté dont devait se parer la jeune femme. Vaelh les aimait bien pour leur goût, les femelles de cette trempe, mais comme la nature même de cette fille restait inconnue, son arôme principal restait un mystère pour Vaelh.
Il la goûtera bien un jour ou l'autre.

Quant à la dernière partie de sa réplique, celle où elle suggérait qu'il valait mieux faire attention à son proche environnement... Hm, d'après Vaelh, il n'y avait que ceux qu étaient habitués à se battre qui faisaient ce genre de remarque, en frimant sur le fait que nul ne pouvait les prendre par surprise. Pauvres cons... La carrure frêle du repas potentielle et l'agilité que l'Incube lui devinait le poussa à croire qu'elle devait se battre en usant d'un style léger reposant sur la vitesse et la précision.

Ah, elle avait à peine ouvert son bec, et il savait déjà presque tout d'elle. Minable. Il ferma les yeux un instant... Oh, qu'il serait plaisant de mettre celle-ci dans son assiette en faisant voler en éclats toutes ses convictions, ses fausses manière, sa fierté et sa dégoûtante pudeur ; oh, qu'il serait exquis de la réduire à un simple sac de chair et d'os pantelant à l'esprit rendu plus primaire que celui d'un bête sous le terrible effet du Wud'avol-Kief. Il s'en passa la langue sur les lèvres en laissant filtrer un soupir et daigna reprendre la parole d'une voix si chantante, caressante, suave que de l'écouter trop longtemps aurait conduit à l'extase auditive. Il prit bien sûr le soin de se montrer le plus avenant possible.


Ah, touché... Mais tu sauras qu'un Incube de Feu doit tout autant faire attention à lui qu'au monde qui l'entoure. C'est une question de vie ou de mort, d'intégrité mentale ou de folie ! Mais inutile de m'attarder sur ça, tu ne pourrait pas comprendre, nous sommes trop différents, fit-il d'un ton si subtile que seul une oreille experte pouvait y deviner du rabais et du dédains.
Cela dit, tu n'imagine pas à quelle point je te serais reconnaissant si tu pouvais perdre la désagréable manie d'étaler ta singulière magie sur moi. Je n'ai rien contre les expériences nouvelles, au contraire, mais j'aime en connaitre les effets théoriques avant et, surtout, donner mon accord pour que ladite expérience s'engage ou non. Comprends-tu, Petite-Non-Humaine ?
Oh et, si par la même occasion tu pouvais éclairer ma lanterne sur ta nature... Je ne me rappelle pas que mon Sybarite m'ai parlé d'être comme toi.

Du caractère, de la défiance, ohh, tant de traits de personnalité insolites pour un repas sur pattes. Vaelh aimait bien ce genre de "repas" qui met un point d'honneur à faire comprendre qu'il est au dessus de tout, qu'il est fort, fier, bla, bla, bla... Parce qu'au moment de passer dans l'assiette de l'Incube, le corps recouvert d'une centaine de runes du Kamae-Zuetra peinte à l'encre d'extase, le repas perdait tout ses moyens, toute sa fierté, toute sa personnalité même, pour ne devenir qu'un simple amas de sensations folles, suppliant que s'engage sa délicieuse mise à mort. Et les dieux seuls savent le nombre de secrets que détenait Vaelh qui, correctement utilisé, pouvait pousser le repas dans un état encore plus lamentable encore !
Certains tuaient même pour de bon, disait-on... Quand on le lui demandait, Vaelh ne répondait pas, il adorait laisser planer de telles rumeurs


-Si je devais demander l'avis a chaque personne que mon ombre touche, je serais pas sortit de l'auberge mon petit incube !

Cette petite garce jouait sur les mot. Bien qu'elle eut compris que par là Vaelh parlait de son pouvoir plutôt que son ombre, elle se permettait ce petit commentaire désobligeant. Sans le vouloir, il visualisa le trajet que sa paume aurait a parcourir pour lui enfoncer le nez dans son propre crâne gonflé d’orgueil. Elle s'effondrerait en pissant le sang dans un hurlement exquis... Ah, il secoua doucement la tête et se reprit. "Mon petit Incube" ? Cette fois, il en ronronna presque. De combien de femelles avait-il été le petit Incube ? Trop pour s'en souvenir. L'utilisation d'un tel surnom ne pouvait que signifier qu'au fond, elle éprouvait un peu de désir, cette naine. Vaelh avait deviné que l'esprit de celle-ci était trop fort pour être vraiment touché par son pouvoir, mais elle devait au moins apprécier son physique parfait, non ? Il voulu éprouver sa patience en explicitant ses pensées.

La dernière à m'avoir appelée mon petit Incube avait passée toute une nuit avec moi et m'avait promis de ne jamais m'oublier. c'est étrange que tu réutilise cette formule... Tu es sûr que je ne t'ai jamais dévoré ? A moins que tu veuilles que je te dévore ! Oh, je devine que tu te refermes sur toi même alors que ma généreuse proposition viens caresser tes tympans... Mais n'est pas peur, voyons... Laisse la "Pudeur" de côté -il eut du mal à prononcer le mot, comme s'il ne le connaissait que très peu-. Viens à moi, ouvre toi, et connais le véritable sens des mots tels que plénitude, épanouissement et extase. Aurais-tu peur de revoir ton jugement sur de telles valeurs ? Mais ... Peut être es-tu une Ni'sa kun'tchuni ? Fit-il sans se rendre compte qu'il lui arrivait encore d'employer des termes Cabalistes.

En tout cas, il souffla discrètement de soulagement quand le rire insupportable de l’impertinente daigna s'éteindre. Elle se tenait maintenant accroupie devant lui et il en profita pour laisser s'égarer ses incroyables yeux noirs et or sur tout son corps sans faire montre de la moindre gêne, qu'il scrute ses bras, sa poitrine, son visage ou ses cuisses. Voilà, il l'avait maintenant enregistré dans sa mémoire pour de bon. Il se livra a un second examen cette fois pour juger son physique : il nota une paire d'yeux d'une couleur si singulière et pure qu'ils auraient -peut être- pu faire des envieux. Il aimait bien ces mèches qui s'égarait devant ce regard azur, dissimulant une partie de sa beauté comme si cette dernière était un secret digne d'être révélé à bien peu de monde. Le grand manteau qu'elle portait empêchait Vaelh d'apprécier ses formes avec précision, mais il devina une petite poitrine là dessous. Il ne s'en désola pas puisque a Feu, dans les Cabales, la beauté ne tient pas qu'à un détail mais à l'harmonie du corps. D'ailleurs, beauté et harmonie se disent tout deux de la même manière dans la culture Cabaliste.
Et Vaelh, même s'il n'avait pas encore pu apprécier tout le corps de celle-là, décida qu'elle n'était pas harmonieuse.

-Ma nature ? Ma race ? Normal que tu ne la connaisse pas, personne ne la connait à par mes confrere ou mes consoeur qui sont que tres peu dans ce vaste monde. Je suis une Shadoy, une race très rare qui n'ont prit aucun parti depuis la nuit des temps, restant toujours neutre. Personne ne nous connait et d'ailleurs personne sait que notre race existe...

Shadoy... Il fit silencieusement rouler ce mot sur sa langue et son palais, le savourant comme quelque grand cru, avant d'hocher doucement; Soudain, l'épée de la femme se planta dans le sol. Un geste rapide et rageur. Il ne sursauta pas mais laissa quand même l'un de ses sourcils se hausser de surprise.

- ... Alors que ta race, elle, elle est connu de tous et redouté par beaucoup de personne a cause de vos pouvoirs de séduction pour satisfaire leur gourmandise voire même leur avarice.

Eh oui, forcement, encore ces bons vieux clichés. Ah, misère... Vaelh se sentit moins patient d'un coup, jugeant que l'autre n'était pas digne de sa sagesse, mais il prit quand même sur lui non sans un vague soupir de pitié.

ça pour être connu, nous le sommes. Nous avons inventé autant d'art que votre langue comporte de mot, nous avons repoussé la limite même de nos sens pour mieux nous élever. Oh, nous sommes les précurseurs de tant de chose, le Kamae-Zuetra, le Wud'avol-Kief et le Sïhistyez n'étant que des exemples... souffla-t-il d'un ton passionné. Tu sais, Shadoy, je penses que tu n'as pas toutes les informations sur nous... Tiens, si tu me racontait ce que tu sais sur ma superbe race, hm? Mais peut être qu'au fond, tu ne sais pas grand chose... Je suis même sûr que tu crois que nous sommes malveillants. Vrai? Il la mettait ainsi au défis de prouver qu'elle détenait ou non des informations, et sa réponse lui permettrait d'en savoir encore plus sur elle, sur son caractère.

La bulle s'était refermé autour d'eux telle la gueule démesurée de quelque odieux prédateur immatériel. Vaela aurait dû être inquiet, au moins un peu mal à l'aise, mais sa curiosité sans borne l'empêchait -pour l'heure- de ressentir quelque peur que ce soit. Au contraire ! Un millier de questions bourdonnaient bruyamment dans son crâne. Quels pouvaient bien être les limites d'un tel pouvoir ? L'ombre qui constituait la bulle était-elle létale ? Si c'était le cas, pouvait-elle apporter une mort douloureuse au delà de l'imaginable ?
Tant d'interrogations... Tant d'énigme... Oh, comme cette ignorance était pénible...
Doucement, sans vraiment qu'il ne le remarque, sa main se soustrayait à la gravité pour venir flotter près de cette membrane sombre. Plus que quelques centimètres et...

-Pour la proposition des plaisirs en tout genre et tout venant de ta part, la réponse sera non. Je ne t'ai pas appeler comme ça par affection mais par cynisme. Pour le fait de connaitre ou non les Incube je vais te dire franchement, non je ne connais pas ta race et tout vos attributs ou autres pouvoirs. Mais quant a la mienne, tu ne connais rien non plus, nous somme donc à un pied d’égalité vis a vis de notre ignorance face a l'autre. Et peut importe ton egocentricité, tu ne peux pas le nié.

Ah, mais elle était encore là, elle ? Eh oui, logique puisque la bulle tenait en place. De quel affreux manque d'attention venait-il de faire preuve ? L'instant d'avant il avait été si vulnérable... Quelle erreur ! Et quel régal de s'en rendre compte, en même temps !

Il eu besoin d'une maigre poignée de seconde pour se concentrer sur ce que la Shadoy avait dit... un "Non", alors ? Il s'en était douté : cette fille s’agrippait à sa fierté et... Turpide pudeur comme s'ils avaient été les uniques prise sur une paroi abrupte qui l'empêchait de basculer dans le vide ; comme si sa vie en dépendait. Pourquoi ? Vaelh sut qu'il ne comprendrait jamais ce trait de caractère des autres races et eux pitiés pour elles toutes. Pas de la pitié dédaigneuse, moqueuse, juste de la désolation. Tant pis pour elles...

Et voilà qu'elle s'emballait. Invariablement, quand une personne explique qu'elle vous a dit quelque chose dans le but de vous blesser alors que vous l'avez bien pris, c'est que cette même personne s'avère frustré par votre réaction. C'était le cas, à présent. D'un point de vu objectif, il n'était pas malin de provoquer cette fille puisqu'elle avait érigé une barrière aux effets encore inconnus... mais c'est précieusement pour ça que Vaelh continuerait sa petite provocation, pas parce qu'il n'est pas malin, loin de là, mais parce que les risques encourus étaient potentiellement énormes. Le fait de ne pas savoir l'excitait en même temps qu'il l'agaçait.

Vaelh se permit de croiser les bras -ce simple geste permettant d'entrevoir une fraction de la grâce dont-il pouvait faire preuve en se mouvant- en même temps qu'il pencha subtilement la tête sur le côté en tâchant de retenir un petit gloussement.

Evidemment que tu n'y connais rien, je l'ai bien compris lorsque tu m'as exposé tes clichés. Mais... Je dois bien admettre que je ne sais rien sur toi non plus, hélas... Il s'efforça d'afficher un air peiné. Comme tu m'as enfermé dans cette cellule noir, peut être pourrais-tu me divertir un peu en me contant l'histoire de ta race sans doute éteinte ? Oui, raconte moi ce que vous étiez au commencement, ce que vous êtes devenus, d'où vient votre don... Explique moi votre apogée, narre moi votre déchéance, et fait moi goûter à la tristesse d'être l'une des dernière de ta race. Dis moi tout...

Vaelh se pencha vers la Shadoy quand il eut fini de parler pour mettre son regard insondable à hauteur de celui de sa petite interlocutrice. Il brûlait d'envie de savoir comment elle réagirait à cette nouvelle provocation, mais mourrait aussi d'envie d'en savoir plus.

Vaelh remarqua que le regard de la Shadoy avait changé. Mais qu'y voyait-il ? Une sorte ... De résignation ? D'abandon ? Un changement si soudain ! Oh, peut être en avait-elle assez d'être ainsi titillée par l'être admirable qui lui faisait face. Ou peut être... Peut être finissait-elle par succomber dans cette espace confiné à l'air corrompu par les charmes surnaturels du bellâtre. Tiens, voici d'ailleurs autre chose qu'il faudrait vérifier : un tel champ d'ombre était-il perméable à la magie ?

-Bien, cessons donc ces petites agression mutuelle, même si cela peut surement t'amener a penser que je succombe a toi ou autre chose bizarre. Enfin bref.

Il faillit en rire mais, seul les Dieux savent comment, il retint son hilarité in-extremis sans rien laisser paraître -chapeau le comédien-. Mieux même, il se se laissa aller à afficher une moue innocente et incrédule.

Agression... Voilà un terme bien extrême pour qualifier une simple discutions... A aucun moment je n'ai cherché à t'incommoder, mentit-il avec une telle perfection que le même le roi de la tromperie n'aurait su y déceler du faux.
Il n'avait pas envie que cela cesse. Non...

Malgré la résignation que l'Incube trouvait dans le regard de cette fille, elle ne semblait toujours pas vouloir admettre qu'elle n'était pas indifférente a son charme ; au contraire, elle le niait. Ce faisant, elle se trahissait elle même, mais continuait de lutter. Qu'elle devait en souffrir, cette sotte... Encore à cause de cette retenue que s'infligent les races ! Mais pourquoi dénigrent-il quelque chose de bon, qui aide à l'épanouissement et l'accroissement de la confiance en soi ? Pathétique... Des fous. Voilà, ils sont tous fous !

-Au commencement, les Shadoys ont commencé par 4 etres que nous nommons les Grands Maîtres. C'est eux qui ont acquis le pouvoir maximum des Ombres. Leurs dernières possèdent un périmètre d'action de 50 mètres de rayons avec eux même comme épicentre. Tous les Shadoys manient leur ombre a un périmètre d'action qui correspond à leur aura, à leur puissance qui est augmenté lorsqu'un de nous tue un être, il vole son ombre. Il existe 4 grandes tribu de Shadoy qui vivent reparti un peu partout dans Terra. Je sais pas où sont les autres mais la mienne à été complètement anéanti par les troupes d'aile Ténébreuse et j'ai été enlevé et élevé par ces derniers que j'ai tué une fois mon pouvoir contrôle

Satisfaction, insatisfaction. Satisfait parce que, seulement parce qu'il le lui avait demandé, la Shadoy s'était livrée sur ses origines et que maintenant Vaelh détenait de précieuses informations sur le pouvoir de cette fille -même s'il faudrait qu'il ai plus de détails-; et insatisfait parce qu'au final, elle ne lui avait pas livré les réponses qu'il attendait. Il eut un vague soupir agacé puis récapitula mentalement. Selon elle, les plus puissants Shadoys pouvait user de leur don étrange sur un rayon de cinquante mètres et leur puissance était proportionnelle à leur aura. Comme la petite teigne devant Vaelh n’exsudait aucune puissance particulière, il supposa -pour être large- qu'elle devait être capable de jouer de son ombre sur un rayon d'une dizaine de mètres. Quinze à tout casser... Autre détail intéressant : chaque meurtre fait gagner le Shadoy en puissance. Tout ça était bien beau, mais il ne connaissait toujours pas la puissance "de base" du pouvoir !

Il analysa ensuite la fin de la tirade de la Petite Shadoy. Son clan avait été massacré par un contingent du Très Grand, pourtant... Pourtant cette fille était à Ciel, territoire complètement sous l'emprise du Dieu ! Là, quelque chose ne tournait pas rond, Vaelh en était sûr. Et pour le coup, sa curiosité atteignit des sommets !

Tragique histoire que celle de ta bande, vraiment. Comme je suis peiné... Mais ma curiosité demeure. Peux tu me montrer à quel point ton don est puissant ? Peux-tu briser un combattant avec ? Et... Si tu m'expliquais ce que tu fiche ici-haut, sur les terres du Grand-Ténébreux, si celui-ci est responsable de ta solitude ? Vaelh plaça ses mains dans son dos et se mit à décrire, d'un pas lent, des cercles concentriques autour de la Shadoy. Il la frôlait, électrisant sa peau, laissant son souffle bouillant lui courir sur les épaules et le cou. Cela ne te fais pas enrager de fouler les terres du Dieu responsable de ta misère ? Dis moi ce que tu cherches ici... Pourquoi es-tu là ? Il continuait de tourner autour d'elle comme un vautour. Donne moi tes raisons, toutes, sans exceptions. Son ton était maintenant emprunt de lasciveté, de sensualité même, comme s'il était un amant consumé par un ardent désir qui ne souhaitait qu'une chose : que sa compagne se dévoile un peu plus. Le nuage de son charme se densifia. Submerge moi de tes secrets !

Vaelh fut bien forcé qu'il ne savait plus trop quoi penser de peut-être-futur-repas. L'instant d'avant elle avait semblé vouloir cesser -c'est en tout cas ce que l'Incube avait deviné-, et maintenant... Pouf, plus de renonciation, plus d'abdication. Nul doute qu'à défaut d'un caractère lunatique devait se cacher dans ce crâne de nombreuses personnalité. Comment expliquer un tel changement autrement, sinon ? A bien y réfléchir, se trouver être le seul survivant d'un massacre, ça travail l'esprit. Vaelh en savait plus ou moins quelque chose ; c'est d'ailleurs ce cheminement de pensée qui lui fit se découvrir un presque-point-commun avec la femelle. Il n'aima pas ça.

A force de s'interroger, il en avait oublié de s'imaginer le goût de celle-ci. Ce devint une curiosité secondaire après l'annonce que fit la Shadoy.

-Eh bien, tu es très drôle ! Sache juste quelque chose qui répondra a toutes tes questions, je suis quelqu'un de très haut gradé dans les troupes d'Aile Ténébreuse. Et je suis bien évidement respecté par les Généraux du Démon et par ce dernier auquel j'ai prouvé mes compétences pour exercer le poste que je possède. Et je suis a Ciel pour quelque chose qui ne te concerne absolument pas et qui ne concerne pas l'Empire non plus d'ailleurs.

Son histoire ne tenait pas debout. Comment peut avoir l'idée de s'engager dans l'armée d'un être -un Dieu pour l'occasion- responsable de la mort de sa famille et de la destruction de son chez-soi ? Par vengeance ! Oui, mais comment l'armée d'Aile-Ténébeuse avait pu recruter un ennemi potentiel ? Cette remarque fit que l'estime que portait à l'armée de l'empire s'amoindrissait.
On recrute qui... ou plutôt n'importe quoi de nos jours ! Gradée qu'elle était,en plus ! Vraiment...
Il n'y avait aucune preuve, rien qui puisse attester d'un tel statut.
Mais par prudence, Vaelh préférait partir du principe que les fantasmes de cette fille puisse être vrai. Elle disait être haut gradée et respectée par les généraux ; il en découlait forcement un niveau martial respectable.

Une autre approche, trouver une autre approche...
Ah, voilà. Toute une machination s'ourdissait dans son esprit mais le comédien hors pair qu'il était n'en laissa rien paraître.
Vaelh haussa finalement les épaules avant de revenir faire face à la Shadoy sans manquer de prendre garde à ne pas toucher la barrière d'ombre qu'elle ne daignait toujours pas abaisser. Il la fixa un instant d'un regard simplement curieux, sans plus aucune trace de sybaritisme ou de volupté avant de faire vibrer l'air de son timbre si singulier et plaisant.

Je vois. Même si je suis pas un soldat, j'ai un peu de respect envers la force. Un peu, seulement... Et j'imagine qu'il en faut, de la force, pour être... Haut gradée ? Sans doute, oui.

Après s'être tapoté les lèvres d'un air pensif, Vaelh posa son poing sous son menton avant d'écarter lentement la main de son visage en la gardant a hauteur de ses yeux. Ce faisant, il déplia ses doigts qu'il orienta vers son visage comme s'il voulait présenter une chouette oeuvre d'art -lui en l’occurrence-. Il expliqua son geste après l'avoir achevé.

Ceci est un salut Cabaliste, et je ne le réserve qu'à ceux que je n'estime... Pas si inférieurs que ça. En dehors de mes consœurs et confrères, bien peu de ressortissants des autres races s'en sont vu gratifiés. Ce salut... Je t'en fais don en signe de compassion pour ta situation, en gage de respect, parce que tu m'intéresse... Vois le comme tu veux, peu m'importe. En échange, offre moi le salut Shadoy, offre moi ton identité et explicites les raisons de ta venue en ces lieux, ce même si ça ne me regarde pas. C'est que nous sommes si curieux nous autres Incubes...

Vaelh ne laissa rien paraître du tout. Son éblouissant faciès était devenu un masque d'impassibilité. A cet instant, qui aurait pu dire ce qui pouvait se tramer dans sa tête ?

L'incube patientait, son attention toute entière focalisée sur la face de la Shadoy. En bon comédien il avait l'habitude de masquer ses ressentis et devinait sans trop de mal quand on lui mentait. Fort de cette capacité à dissocier le vrai du faux il se fit plus attentif lorsque la Shadoy se remit à piailler.

-La force ? Non, cette qualité n'est pas nécessaire a l'obtention d'un poste bien placé dans l'armée de notre chère Démon. Du moment que le but de vaincre les rebelle y est.

Le bel apollon observa qu'il arrivait à cette femme d'utiliser des tournures maladroites. Ça n'était pas la première fois depuis le début de l'échange, mais ce détail ne lui sauta au visage qu'à l'instant. Un style oral quelque peu dérangeant pour l'oreille -surtout la sienne, si parfaite!- pouvant être causés par différents facteur. Il décida cependant de ne pas trop s'attarder sur ce détail.

Dans cette annonce, Vaelh avait décelé une animosité moindre mais un soupçon de sarcasme à la mention d'Aile-Ténébreuse. Il logea l'information dans un coin de son crâne avant de statuer sur le début de la réponse de la Shadoy. Pas besoin de force pour son post. Pourtant, à voir son assurance tant dans ses paroles que dans sa manière de tenir une épée ou maintenir une sphère de pouvoir, il était impossible qu'elle ne soit pas militaire... Un temps de réflexion. A ce que Vaelh sache, il n'existait, dans l'armée du Dieu-Ténébreux, aucune section de combat basée sur l'infanterie légère, style qui aurait tout à fait convenu à celle-là.
Par contre il y avait tout un détachement chargé du renseignement...
Avait-il en face de lui le général de l'espionnage ou de quelque autre corps discret de l'armée -toujours en partant du principe que tout ceci soit vrai- ?

Le charmeur fut bien forcé de reconnaître que cette histoire l'intéressait un peu. Lentement, subtilement, un indéchiffrable sourire s’étalait sur son visage, offrant à la Shadoy une vision de l'Incube des plus plaisante. S'il avait été face à son propre reflet, Vaelh lui même n'aurait su dire ce qu'un tel sourire sous entendait.
Il n'y aurait pas même décelé ce vice sans borne, cette immonde fourberie et cette note de fausseté.

Son esprit s'activait à enregistrer les détails, les faire concorder. Il avait déjà une ébauche de stratégie et estimait disposer de l'avantage dans cette échange. Il devait continuer sur... Mais il attendait toujours de savoir comment la Shadoy aurait réagit à son salut. Y avait-elle vraiment cru ? Allait-elle plutôt se braquer, se douter de quelque chose, se montrer plus agressive ?

-Eh bien, je suis honorée par ce salut. Mais chez les Shadoys n'ont n'avons pas vraiment de salut. Et mon aptitudes qui m'ont octroyer mon poste qu'est la discretion m'empeche donc de te relever mon identité aussi facilement. Et la raison pour laquelle je suis venu ici est simple, je recherche quelqu'un.

Ne venait-il pas de sentir l'ombre de la femme rouler le long de ses jambières fuselées ? Si, pour les Shadoy, le contacte avec l'ombre à la même signification qu'un contacte tactile, il se pouvait bien que ce geste ne soit ni plus ni moins qu'une caresse. Rien n'était sûr, mais cela fit rire silencieusement l'Incube sans manquer de flatter son égo démesuré. Elle cédait. Bah, c'était compréhensible...

Il s’efforça de reprendre le cours de sa réflexion. Sa petite démonstration avait fait mouche et la femme semblait en éprouver une certaine satisfaction. D'ailleurs, cette satisfaction la mena à éprouver une confiance si soudaine qu'elle fit éclater sa bulle d'ombre -on imagine presque le "pop" sonore associé-. Torrent de lumière vive, le soleil pu se déverser à nouveau sur la scène, coulant sur les traits de l'Incube pour les sublimer. Qu'il aimait cette sensation ! ça n'était certes pas le soleil de Feu, mais la chaleur qu'il diffusait sur sa peau le ressourçait. Pour ajouter au spectacle, les reflets dorés de l’astre se perdait dans sa chevelure, y illuminant un millions d'infimes reflets aux formes d'étoiles. Un délice pour les yeux de la Shadoy pour peu qu'elle ai un minimum de goût.
Maintenant libéré, l'Incube se permit même de s'étirer, exposant ainsi fugitivement la perfection de tout son être moulé par la cuirasse.

Ah, qu'avait-elle débité déjà ? Elle avait parlé de discrétion... Une qualité fondamentale pour son post... En découlait l'impossibilité pour elle de révéler son identité.
Eh voilà comment en quelques questions détournés on pouvait savoir que son interlocutrice n'était autre que la chef du renseignement de l'Empire. Étonnant n'est-ce pas ? Mais plus étrange en même temps puisque un tel gradé n'aurait pas permis à un inconnu d'en savoir tant sur lui. Insister sur ça pouvait la faire se fermer, et Vaelh ne souhaitait pas ça. Non, non...

En posant les mains sur ses hanches il se pencha en avant pour mettre son visage à hauteur de celui de la Shadoy. ce faisant, le soleil -c'était calculé- lui inondait le visage, lui donnant des allures d'un être des songes, sa peau si blanche qu'elle en rayonnait, si yeux si éclairé que l'or de si pupille y semblait liquide. Il s'efforça de servir à la Shadoy un sourire... Enjôleur.

Je vois... Peut-être est-il imprudent de ma part de prendre du temps à une personne si... Si importante que toi, mais vois-tu, je voyage beaucoup. Je connais énormément de monde. Il avait pris un ton vaguement désinvolte. Peut être pourrais-je t'aider à trouver celui que tu cherches. Peut être...

Cela n’enchantait pas l'Incube de devoir s'afficher aux côté de cette femelle, mais c'était sa seule solution s'il voulait en savoir plus sans éveiller de soupçon. Il prit alors sur lui, laissant son visage outrageusement prêt de celui de la Shadoy, si près qu'il aurait pu l'embrasser sans qu'elle ne se dérobe. Mais telles n'était pas ses intentions.
Pour l'heure, il avait de biens meilleurs idées en tête, quelque projet de longue haleine, mais la récompense en toute fin valait le coup.

Vaelh remarqua que, l'espace d'un battement de cœur, le regard de la Shadoy avait dévié pour s'égarer derrière son épaule. Tiens donc ! Avait-elle détourné le regard parce que celui de l'Incube était trop intense ? A moins que...


-Je vais devoir refuser ton offre. Par contre je pense que tu pourra proposer une autre offres à la petite bande qui arrive derrière toi.

C'était donc ça : elle avait repéré un groupe se dirigeant vers eux. Vaelh pivota sur ses talons, se tenant droit, ses mains dans le dos. Ladite bande émergeait tout juste de derrière un décors, aussi le bellâtre fut forcé de reconnaître que la Shadoy avait une vue perçante pour les avoir discerné avant qu'il n'entrent clairement dans sa ligne de vue.

Même s'ils étaient encore loin, on distinguait d'ici qu'ils étaient tous paré de riches atours bourgeois. Au nombre de quatre, trois homme et une femme, leur démarche évoquait celle d'une personne sous l'emprise de l'alcool ou de quelque drogue mais qui demeurait gonflée d’orgueil et de suffisance. Un rire mauvais s'éleva de leur rang après que ce qui semblait être le chef eut désigné Vaelh et la Shadoy. Même d'ici, leurs intentions étaient évidentes : de riches nantis venus faire faire le mal pour échapper à l'ennuis de leur vie dorée.

Qu'est c'qu'on a là ? entonna le leader de le misérable petit groupe tandis qu'ils approchaient. Encore un couple de gueux ?

Nan, regarde bien. L'mec là bas m'a l'air d'avoir les poches pleines. Pas autant qu'les nôtres pour sûr, mais toujours plus que la p'tite avec son imper'. Fier d'exposer son point de vu à son groupe, il insista lourdement. Vous voyez, hein, vous voyez ?A n'en pas douter, c'était celui là qui avait le plus consommé de substances excitantes.

Ce fut au tour de la seule femme du groupe d'ajouter : Sans doute une catin qui s'apprêtait à écarter les cuisses pour un peu d'or. La remarque déclencha une hilarité grasse.

Il n'y avait plus qu'une dizaine de mètres qui séparaient les deux groupes. A cette distance il était aisé de remarquer toute la foule de merveilleux détails sur leur robes et cuirasses immaculées, et plus facile encore de repérer dans leurs regards la lueur malfaisante typique de l'individu qui ne réfléchit pas à ce qu'il s'apprête à faire. Cette même lueur était bien plus flagrante dans les yeux de celui qui n'avait pas encore parlé : on y remarquait un vice et une lubricité entièrement tournés vers Kayla.

Vaelh les laissa approcher sans bouger, compressant son nuage de charme autour de lui en une aura presque palpable pour ne pas qu'il effleure la femme d'en face. La Shadoy se trouvant à portée de ce pouvoir compacté pouvait sentir une douce torpeur l'envahir malgré sa résistance à la magie. Heureusement pour elle que ce don ne l'affecte que très peu, sinon elle serait sans doute déjà effondrée au sol. Il inclina légèrement la tête pour masquer en partie sa beauté avant de s'adresser à son alliée à voix basse.

A la manière dont te fixe le silencieux, s'il arrive à t'attraper, tu passeras un très mauvais moment. Je pourrais m'étaler sur les détails puisque je devine d'ici comment il compte te cuisiner, mais nous n'avons pas de temps à perdre en discutions. Si tu ouvrais la danse ? On opte pour une simple leçon ou... pour quelque chose de plus fatal ?

Il trépignait d'envie d'aller bondir avec une grâce sans pareille au milieu de ces déchets, mais réprima un sourire alors qu'une bien plus vicieuse idée lui chatouilla l'esprit.

Vaelh se mordilla la lèvre inférieure. Même si ça n'en avait pas l'air, compresser le nuage de charme Incubique demandait de la concentration, cette dernière mise à rude épreuve tandis que l'esprit du splendide mâle peaufinait son plan. Il fallait juste...

-Je te propose un truc, tu fais ce que tu veux, je fais ce que je veux. Seul but est de les anéantir, et accessoirement s'amuser un peu. Je te laisse le truc qui sert de femme dans le groupe, je pense que ça te fera plaisir. Je m'occupe du mec complètement torché et du silencieux. Donc tu prend le leader aussi.

Attendez un instant... Cette larve ne venait-elle pas de donner un ordre déguisé en conseil à Vaelh ? Inadmissible... Impardonnable... Oh, elle aurait tout intérêt a faire attention pendant l'engagement, un accident est si vite arrivé... Un coup mal placé, un jet de dague raté... Les possibilités étaient infinies.

L'incube érigea une digue de froideur pour empêcher une vague d’indignation de le submerger. Commandé par une race autre que celle des Dieux, des Incubes ou des Succubes... ça n'était même pas concevable ! C'était... Ah, c'était comme admettre que... Vaelh ne trouva même pas d'exemple pour s'illustrer un tel affront.

Alors qu'il était trop occupé à enrager, il fut surpris de voir la Shadoy se transférer derrière une cible. Encore l'un de ces pouvoirs aberrants ; il en prit mentalement note. Les poivrots d'en face, trop drogués ou trop saouls, n’avaient évidemment rien vu venir.

-Je suis peut être pauvre, moi, mais je sais me battre et connait beaucoup de façon de te tuer là maintenant, tout de suite.

Une menace qu'elle explicita en plaçant la pointe de sa lame sous le cou de l'un des hommes après les avoir immobilisés grâce à sa magie. Les deux n'étaient pas fiers mais demeuraient hargneux. Le sur-excité tentait de toutes ses forces de se libérer alors que celui à la lueur perverse dans le regard se contentait de beugler.

T'es quoi espèce de salope ? Encore une salop'rie tout droit sortie des Limbes ? Ose m'libérer que j'te flanque une raclée ! T'as peur ou quoi ?! Fais le, et t'appréciera les coup d'buttoir que j'vais t'refiler après.

Hm, celui là était définitivement le moins lucide. Vulnérable et défiant ! Un fou. Vaelh redressa son visage pour plonger les deux joyaux que son ses yeux dans le regard de la riche femme. Il s'élança vers elle en dégainant de son chignon -tenu par ce qui s’avérait être un fourreau miniature- une dague incurvée à l'extrême dont la pointe de la lame était pourvue d'un étrange système semblable à la pointe d'une plume d'écriture. Il passa cette même pointe sur sa paume pour y tracer d'ésotériques symboles... Avant de fendre l'air avec sa paume pour la plaquer en plein sur le bas ventre de la femme en ralentissant juste à la fin pour que le geste se transforme en un contacte brusque plutôt qu'un coup visant à blesser. Au même instant, il guida toute son aura de sensualité et d'érotisme autour d'elle, la noyant sous un tsunami de désir et de fantasmes inavouées. Ses pupilles se dilatèrent avec une soudaineté effrayante, le rouge lui monta aux joues et elle ploya l'échine jusqu'à finir à genoux, tremblante, les mains sur le ventre. Vaelh bondit alors en arrière, laissant le leader complètement abasourdi mais intacte.

Maintenant venait la partie amusante. Alors que la femme venait de tomber sur le côté, chaque souffle accompagné d'un râle suggestif... Vaelh prit simplement la fuite pour grimper dans l'arbre. Il s'installa sur une branche, arborant un sourire satisfait, et laissa la Shadoy se débrouiller contre les trois ennemis valides. Il laissa même filtrer un petit rire enjôler, ce chenapan !

Comme je suis persuadé que tes dons sont assez puissants pour que tu t'en sorte seule, permet moi d'être un simple spectateur. Je ne ferais que te gêner de toutes façons ! Bonne chance ! Et crève, ajouta-t-il mentalement.

Il avait tout à gagner dans cette manœuvre. Non seulement il ne prenait aucun risque, mais en plus il pourrait connaitre le niveau de la Shadoy en combat. D'ailleurs cette dernière avait tout intérêt à se dépêcher d'en finir parce le leader la chargea comme elle était devenue la cible la plus proche. La femme au sol commençait à se relever péniblement mais demeurait neutralisée... pour l'instant.

Encore une fois il avait obtenu ce qu'il voulait. Il n'avait pas perdu une miette de l'engagement. La Shadoy avait un style bien à elle, tout en rapidité et en précision, mais l'Incube avait surtout noté qu'à aucun moment elle n'avait fait de mouvement superflu. Tout son enchaînement était guidé par une froide économie de geste, si bien qu'elle devait à peine être essoufflée à la fin.

Non contente de disposer d'un certain talent à l'épée elle s'était également appuyée sur sa magie. Immobilisation, transfert de matière, leurre et pour finir... Vaelh n'était pas sûr : soit cette femme pouvait invoquer des monstres fait d'ombres pour nettoyer une scène de combat, soit cette attaque finale n'était qu'une mise en scène à but pratique. Cette deuxième hypothèse était plus probable. Si elle aurait vraiment pu invoquer des monstres d'ombre autonomes, pourquoi ne pas l'avoir fait dès le début de cette parodie de combat ?

-Voila, cela te satisfait-il ? De toute façon je m'en moque, et puis fait ce que tu veux de cette pauvre femme.

Maître Vaelh sur son arbre perché fixa Kayla un moment, puis son regard dévia, comme poussé par la brise, vers la rescapée de ce miracle. Elle était plus pâle que la mort elle même, en état de choc, de ses lèvres tremblotantes ne pouvait s'échapper aucun mot. Normal, elle venait de voir ses amis se faire taillader sous ses yeux ébahis ! Ah, pathétique créature... Sans cesser de fixer la survivante, Vaelh prit la parole.

A vrai dire je m'attendais à plus... Il se laissa tomber de l'arbre en époussetant sa tenue. A plus de spectacle. Ce fut néanmoins instructif. Hm... Mais qu'allons nous faire de celle qui reste ? Elle a vu tout ce que tu as fait... Serait-ce bien sage de laisser un témoin vivant ? Si elle part, elle ira raconter ce qu'elle t'a vu faire.

Le bellâtre laissa un temps de réflexion à la Shadoy avant qu'une lueur plus fourbe ne s'alluma dans son regard. Il voulait voir si elle était si froide qu'elle le sous-entendait.

Son sort t’indiffère-t-il vraiment ? Il se pencha pour saisir le visage de l’hypothétique victime sans manquant de lui chatouiller le menton et le tourna vers la Shadoy. Regarde moi toute cette peur dans ce regard, regarde moi tout ces frissons qui secoue sa chair. La laisserais-tu seule à son sort avec un Incube dans le coin ? l’exécuterais-tu ? Son seul crime est d'avoir trop bu, après tout.

Oh, doux scénario que celui-ci... Le pauvre potentiel repas qu'il tenait entre ses mains émit un vague gémissement effrayé. Vaelh posa ses lèvres dans son coup mais dans l'état de stress où elle se trouvait cela n'eut pour effet que de la faire se raidir d'angoisse. Qu'allait décider la Shadoy ?

Vaelh nota dans le regard de la Shadoy un soudain manque "d'humanité". Aucun doute sur ce qu'il allait advenir.

-Effectivement, son sort m'importe peu. Et avoir trop bu n'est pas son seul crime, tenter de m'attaquer en est un aussi.

La lame doucement incurvée fondit droit sur la poitrine de la femme. Avant qu'elle ne se fasse empaler, Vaelh eut le temps de retirer son beau visage -sait-on jamais-. La créature écarquilla les yeux alors que sa bouche s'ouvrait en un cri de souffrance silencieux, puis sa tête s'affaissa sur le côté. L'Incube relâcha le cadavre

-Voila, comme ça, c'est réglé.

Un sang froid et un manque de pitié à toute épreuve, alors. La Shadoy rejoua son petit manège de la bête d'ombre venue d'on ne sait quelle dimension pour dévorer le cadavre. Soupirant doucement, Vaelh contempla la flaque écarlate grossir sous la victime en altérant le blanc pur du sol de cet endroit. Il en savait assez sur la Shadoy à présent, aussi décida-t-il de s'approcher d'elle, le regard neutre.

Ma foi, je n'ai plus aucune raison de rester là. Cela dit, comme je ne connais pas encore ton goût, soit sûr que nous nous reverrons.

L'Incube se ré équipa de sa dague, trop incurvée pour être véritablement efficace en combat, d'un geste lent pour prouver à la Shadoy qu'il n'avait pas l'intention de l'attaquer. De près, cette dernière pouvait remarquer que l’extrémité de l'arme était un genre de petite pointe de plume d'écriture. Il la passa plusieurs fois contre sa paume pour y dessiner des symboles ésotériques en prenant la paroles.

D'ici notre prochaine rencontre, je te fais l'immense honneur de goûter à la magie du Kamae-Zuetra. Tu m'en diras des nouvelles, Shadoy.

Sur ces mot, il laissa sa paume noir d'encre effleurer le cou de la femme. Même si le contacte fut bref, la femme put ressentir une douce chaleur contre sa peau. Cette dernière, comme si elle était devenue une zone trop érogène à l'endroit touché, vibrait de frissons de plaisir qui n'en finissaient pas, qui allaient même parfois en s'intensifiant. Vaelh s'éloigna à reculons, satisfait. Cette idiote allait passer de bien longues journées, avec ça.

Tu ne m’oublieras pas, comme ça. Bon courage pour les jours à venir.

Puis il se détourna, traçant sa route.