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[Terminé] Quand 1+1 font 3 [Pv : Donovan] | |
| Sam 23 Mar - 23:01 | | | | QUAND 1+1 FONT 3
(PV : DONOVAN) « Mais c'est pas vrai, quelle mauviette vous faites ma Dame ! » Luz montra les crocs, étouffa un grondement dans l'oreiller lorsque la masseuse revint à la charge de son dos abîmé. Elle était allongée dans l'un des lits les plus confortables de la Confrérie, nue jusqu'à la taille et actuellement occupée à déchiqueter le pauvre oreiller de satin coincé dans ses bras... Elle avait fait une sale chute. Une vraiment sale chute. Le genre de moment où l'on ne réalise que trop tard que les ailes ne sont pas disponibles sous forme humaine. Ce qui pose pas mal de problème lorsqu'on choisit de chuter de plusieurs mètres en forêt dans un parfait petit dénivelé ! D'ordinaire Luz ne se serait jamais laissée avoir aussi facilement. Mais voilà plusieurs nuits qu'elle n'avait pas dormi, de légères cernes noires soulignant à présent ses prunelles vairons d'un éclat dur... Pour la centième fois de la journée, elle jeta machinalement un regard anxieux sur le petit écritoire trônant fièrement sur son bureau, délicatement appuyé sur une pile de lettres en vélin. Le grain du papier en avait été usé tant elle avait passé et repassé ses doigts fins sur le pigment, effaçant peu à peu l'encre de sa propre écriture restée sans réponse... Pourquoi n'avait-il toujours pas répondu... ? Pourquoi n'avait-elle aucune nouvelle ? Pourquoi était-il introuvable malgré tous les efforts qu'elle mettait à le retrouver ? Elle étouffa un nouveau gémissement dans son oreiller, manqua se décider sur l'instant à manger sa masseuse là maintenant tout de suite pour qu'elle cesse enfin de triturer ses muscles endoloris. Une longue estafilade zébrait le creux de ses reins, conséquence d'un arbre vicieux sur le trajet de sa chute. Rien qui ne puisse disparaître au bout d'un moment, les plusieurs semaines de repos ayant déjà fait le plus gros du boulot... Et c'était tout ce qu'elle attendait. Pouvoir se mettre en route. Obtenir des réponses aux questions qui lui hantaient tant l'esprit jours et nuits ! Elle ressassait inlassablement le nombre incalculable d'accidents capables de se produire en l'espace de trois mois, autant dire qu'à présent sa vision des choses s'était muée en un torrent dévastateur de sombres pensées... Un long pressentiment angoissant glissa ses écailles contre sa peau, et elle dut serrer les dents pour tenir cinq minutes de plus dans ses appartements. Rester ici à attendre la rendait folle, elle devait sortir, aller à sa rencontre par tous les moyens...« Yaren, je pars en tournée commerciale dès que tu as fini, articula-t-elle durement entre ses dents serrées. Charge-toi de prévenir les autres, et cache mon absence sans raison aux clients. Tu n'auras qu'à prendre comme prétexte ma convalescence pour déclarer un voyage à la recherche de médecins -invente ce que tu veux, débrouille-toi. » Elle ne lui laissa pas le soin de protester et se redressa sur ses avants-bras, non sans une fugace grimace de douleur. Le ton emprunté avait été anormalement rude, et Luz savait qu'elle avait peu de temps devant elle avant que Yaren ne se remette de sa surprise et ne se décide à rameuter les troupes... Hors de question qu'on la contraigne à rester ici alors que lui était peut-être quelque part là-bas, dehors, dans d'horribles difficultés ou peut-être même déjà mort !
Quoi qu'elle puisse en dire, Yaren avait fait de l'excellent travail. Ses doigts de fée avaient suffisamment délié et adoucit la blessure de son dos pour lui permettre de longs jours de voyage fastidieux... Elle avait opté pour une première direction vers Flore, le dernier endroit au monde dont ils avaient parlé ensemble. Serait-il là-bas ? Que lui était-il arrivé une fois passé les frontières de l'Océan Noir ? Avait-il seulement franchi cette frontière... ? Le doute et l'ignorance étaient affreux, et son esprit refusait en boucle d'accepter la vision d'un amour perdu dans les flots... Alors elle marcha pour oublier. Se voua toute entière aux bêtes et mécaniques démarches de la recherche, passant au peigne fin tous les endroits où il pourrait avoir été aperçu. Les gens qu'elle interrogeait à tout va n'avaient guère plus de réponses que cela, ou le peu qu'elle en entendait n'était pas suffisamment exploitable... Oui bien sûr, les lieux étaient en proie à la grande élévation de l'Aurore qui prenait de l'ampleur chaque jour davantage, mais ceci concernait Rägmor -bien qu'elle en fut très heureuse pour lui- et non Donovan. Si seulement... Si seulement elle avait reçu ne serait-ce qu'une lettre de lui ! Pourquoi, pourquoi ne lui avait-il jamais écrit alors même qu'ils se l'étaient promis... ? Ce ne fut qu'au bout de deux semaines que Luz consentit vraiment à prendre du repos. Réfléchir quelques jours, loger chez l'habitant pour penser à un nouveau plan d'attaque. Peut-être avait-elle laissé échapper un détail, un tout petit détail dans sa quête ? Elle se contraignit au calme, amena ses pas à l'une des nombreuses vastes fermes qui parsemaient la région des Plaines Mystiques. Flore, rien. Drayame, rien. Sen'tsura... Ce n'était même pas la peine d'y penser. Les forces d'AT l'auraient capturé, jugé, et...« Que puis-je faire pour toi, voyageuse ? » Luz revint à la réalité, plissa ses yeux sombres face au petit paysan qui venait de lui ouvrir sa porte. Son domaine accueillait ainsi une demeure principale sans étage, une large grange et quelques champs sur tout son pourtour... Et notamment, ce qui intéressait surtout la dragonne, des...« … Vaches. »
« Et bien quoi, qu'est-ce qu'elles ont mes vaches ? »
« J'ai de quoi payer pour t'en emprunter une. »
« Emprunter ou manger ? »
« … Les deux ? »
« Une moitié de vache, c'est pas très pratique pour le lait. » Elle pouvait apercevoir la femme brune et ronde qui s'agitait dans le dos de l'homme. Ils eurent une courte conversation à voix basse, et le paysan revint à Luz pour l'observer. Son teint pâle, ses yeux uniformes d'un doré sombre contraint par la faim pouvaient prêter à confusion sur sa véritable nature : elle en était arrivée au point de n'avoir strictement plus rien à faire de son apparence humaine. Trop de coût en énergie pour la maintenir en intégralité alors qu'elle pouvait l'utiliser à le retrouver... Ils finirent par se mettre d'accord après une rapide discussion. Elle utiliserait la grange pour son utilisation personnelle durant quelques jours, et ils acceptaient de la nourrir en échange d'un minimum de participation financière... Et pas de grabuge !« Cependant, fais attention, le bois de la grande est complètement rongé par les mites et pas mal vermoulu. La structure tient pas bien... » Il la guida de ce fait jusqu'au bâtiment en question, ouvrant les lourdes portes grinçantes sur un univers de paille et de foin...« Y a pas mal de voyageurs dans les environs ces temps-ci, j'espère que t'auras pas de problème... L'endroit est pas très sécurisé... »
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Dim 24 Mar - 23:47 | | | | - Pitié... Laissez moi en vie... Je vous en supplie... Pitié...
Donovan avait certainement changé. Les rencontres qu'il avait faites, ces derniers mois, le poussaient à faire de lui un homme meilleur. Un homme plus doux, un homme qui se souciait de son prochain, et qui n'agissait plus par simple égoïsme. Ces changements, il les devait à Eolia, Luz, Rägmor... Autant de personnes qui l'avaient touché, de personnes pour qui il éprouvait de l'affection.
Depuis quelques temps, l'archer avait arpenté Terre de long en large, s'éloignant du quartier général de l'Aurore parfois pour plusieurs jours. Il allait de par les villages, cherchant à aider les gens qu'il rencontrait- et ce dans le but de répandre les idéaux de l'Aurore. Il en parlait alors qu'il aidait un tel à réparait un toit qui fuyait, à un autre en l'aidant à labourer ses champs. Il avait mené des troupeaux, avait bu quelques bières avec des hommes, défendus des personnes faibles contre pillards et petits tyrans; il avait trait des vaches, tondu des moutons, transporté des barils de bière, aidé quelques familles à déménager leurs meubles... Il avait même, une fois, surveillé des enfants pendant qu'un couple de villageois allaient vagabonder dans les champs alentours.
Même Ysle n'avait jamais réussit à le changer comme cela. Il le faisait pour Luz, l'élue de son coeur, et surtout pour Rägmor, qui lui avait offert un nouveau but, une deuxième chance. Une chance d'être un homme bon- réellement bon, et il ne gâcherait pas cette chance. Il ne se souvenait que trop bien de l'attaque des hommes lors de sa conversation avec le colosse. Ce dernier les avait battu, mais les avait laissé en vie, quand Donovan les aurait étripés un à un. Il s'était donc totalement abandonné à cette nouvelle vie qui s'offrait à lui.
Oui, Donovan aurait bien pût devenir un homme réellement bon. Aurait pût...
Car tout n'avait pas été sans accroc. En premier lieux, Luz, qui s'était entêtée à ne pas répondre à ses lettres. La première qu'il lui avait envoyé remontait à bien deux mois. Au début, il s'était simplement dit que la dragonne devait être loin, et que la lettre mettrait du temps à arriver. Trois autres étaient parties par la suite- et aucune réponse ! Rien, le silence total, quand elle avait promit de lui en envoyer. L'excuse du temps de livraison ne tenant plus, il avait passé des semaines dans l'angoisse à craindre qu'il ne lui soit arrivé quelque chose de grave. Il s'était alors mit en route vers le quartier général de la Confrérie des Brumes, dans l'espoir de l'y trouver- sinon de l'y attendre.
Et on l'avait rembarré ! Lui, l'homme que Luz était censé aimer, on l'avait allègrement mit à la porte, prétextant que la Dame avait faite une mauvaise chute à cheval, et ne verrais donc personne. Il s'était d'abord inquiété de son état, mais devant l'air évasif de ceux à qui il s'était adressé, il en avait conclut que la dragonne avait tout simplement autre chose à faire. Il avait crié son nom- sans réponse. L'archer s'était énervé, avait empoigné l'homme en face de lui par le col et l'avait secoué. Ne savait-il donc pas qui il était ? Luz ne s'était-elle même pas donné la peine de dire à ses gens qui il était ? Il avait dût abandonner avant d'étrangler le malheureux et était parti battre la campagne en ruminant sa frustration. Et durant deux semaines, il avait continué à visiter les villages.
Et les visites avaient été des plus affreuses. L'accueil qui lui avait alors été fait était plus que glacial. On l'avait regardé de travers, on l'avait insulté, chassé, lancé des pierres, et Donovan de serrer poings et dents pour ne pas cogner sur tout le monde. Il avait cédé à la tentation dans le dernier village visité, et avait brisé quelques mâchoires et ravagé la salle commune d'une taverne avant de prendre la fuite. Cet événement, rajouté à la façon dont on l'avait empêché de voir Luz, lui avait mit les nerfs à fleur de peau. Sa colère ne s'éteignait pas, et, après avoir rôdé quelques temps autour des bâtiments de la Confrérie des Brumes, avait décidé que puisqu'il en était ainsi, il n'avait pas besoin de rester dans le coin.
Il s'était vite rendue compte qu'aller parler de l'Aurore avec un air furieux sur le visage aux paysans qu'il croisait était une mauvaise chose, aussi laissa t-il tomber ses visites pour errer sans but dans les plaines. Par malheur, il avait finit par tomber, sans le vouloir, sur son ancienne maison en ruine, sur cette ancienne vie qu'il avait bâtie avec Ysle. Cette vue, et celle de la tombe de sa femme, avait ravivé des douleurs qu'il avait crût disparues. Le pire étant de voir la tombe profanée, laissée à l'abandon total quand il avait demandé à un couple de paysans, non loin de là, d'en prendre soin. Quand il était allé voir le chef de famille pour avoir des explications, celui-ci lui avait dit qu'il n'avait pas que cela à faire. Il n'avait pu retenir sa colère, et lorsqu'il était parti, il avait laissé une femme en pleurs sur un mari inconscient et ensanglanté. Il savait cependant qu'il ne l'avait pas tué- il avait arrêté de cogner juste avant. Il avait enterré à nouveau les os de sa femme avant de quitter les lieux.
Deux jours plus tard, une bande de trois bandits lui était tombés dessus, et de l'attitude de Rägmor, il n'avait repris qu'une chose : leur laisser la possibilité de faire demi-tour. C'était, leur avait expliqué, soit ça, soit la mort. Ils avaient été stupides, et Donovan s'en était trouvé ravit. Il trouva en eux un exultoir à sa colère, et les avait combattu avec son épée. Il en avait d'abord massacré deux, et si violemment qu'il était maintenant couvert de leur sang. Et il tenait le troisième au bout de sa lame.
- Pitié... Laissez moi en vie... Je vous en supplie... Pitié...
L'homme s'était d'abord laissé tombé à genoux, mais Donovan lui avait ordonné de se relever. Et à ce simple mot - « Pitié » - il voyait rouge.
- Pitié ?, gronda t-il. Pour une raclure de ton espèce ?
Sa bouche se tordit en un affreux rictus.
- Parce que tu vois de la pitié, dans les cadavres de tes compagnons ?, cracha t-il.
L'homme ouvrit la bouche pour parler, mais à peine ses lèvres bougèrent que Donovan frappa, tranchant la tête de celui-ci. Un coup formidable, dans lequel il mit toute sa fureur. Et cela ne lui suffit pas- sa colère était toujours là.
Il écarta les mèches de cheveux qui lui collaient au visage, reprenant son souffle. Il laissa là ses victimes et continua sa route, gardant sa lame ensanglantée à la main. Il savait bien de quoi il avait l'air, ainsi, mais c'était tout aussi bien: au moins, on le laisserait tranquille.
Alors que la journée allait en s'éteignant, il finit par arriver à une grande ferme. Il se cacha près d'un buisson pour observer l'endroit. Il n'avait aucune envie de croiser qui que ce soit, mais il ne voulait non plus continuer sans prendre un quelconque repos. Des gens vivaient là, dans une maisonnette, mais une grange, un peu isolée, semblait d'ici déserte, et propre à lui offrir un refuge.
Mettant en pratique certaines leçons de chasse qu'il avait reçut, il s'approcha discrètement de la grange et en ouvrit la porte doucement. Et à peine aperçu t-il la forme humaine qui s'y trouvait, dans l'ombre du soleil déclinant, qu'il lâcha, d'un ton menaçant :
- Qui que vous soyez, un mot, et je vous passe ma lame en travers du corps.
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| | Donovan Esylandre
Partie IRLCrédit avatar : Van Hamme - ThorgalDouble compte : MasqueVitesse de réponse : Lente
| | Lun 25 Mar - 1:13 | | | | Luz ne répondit pas. Les prunelles fendues à l'extrême, soudain d'un doré éclatant, elle fit volteface à la vitesse de l'éclair. Ses lèvres s'entrouvrirent sous le coup de la surprise, son corps amorça de lui-même un élan vers l'avant, avant même que le geste n'atteigne sa conscience, qu'elle ne comprenne qui se tenait réellement devant elle. Son souffle se figea dans sa gorge, sa voix se perdit dans les limbes elles-mêmes, car la seule, la seule et unique odeur qui comptait vraiment dans le monde entier abolissait à présent tous ses autres sens à des kilomètres à la ronde !« Dono... » Le son éraillé de sa voix ne vint même pas effleurer son esprit, ni même le relâchement sec et dur que fit son cœur lorsqu'elle comprit avec la violence d'un mur de béton que l'être aimé était en vie. La réalité en était devenue tellement vive et aiguisée qu'elle lui en blessait les sens, il lui paraissait que le temps même s'était arrêté, chaque infime détail lui brûlant les yeux, le goût sur son palais et la trop vive douleur d'un bruissement de paille qui sembler crisser jusqu'au fond de ses tympans !« Tu es... Tu es en vie ! » Son esprit lâcha la bride. Elle franchit les mètres qui les séparaient d'une seule traite, se jeta contre lui avec la force d'un océan s'élevant contre monts et tempêtes, enserra son cou de ses bras chauds, ne s'occupant même plus d'être sur la pointe des pieds ou de la présence du fermier qui était bien le moindre de ses soucis. Elle vint enfouir son visage dans sa tunique, fit glisser ses mains légères sur ses épaules, sa peau, son cou, s'assurant qu'il était, vivant, vivant, si vivant ! Sa chaleur était réelle et... Elle recula d'un bond. Avec la rapidité d'un fauve. Ses yeux s'étrécirent davantage encore si cela était possible et elle passa sa langue sur ses lèvres tout comme l'aurait fait un reptile goûtant l'air... L'odeur du sang. Omniprésente. La colère succédant au soulagement. Une colère impétueuse à peine effleurée de l'idée qu'il puisse être blessé. Elle le parcourut des yeux, son corps entier presque dans une position défensive, prête au grondement. Il avait l'air d'être intact, et c'était suffisant pour libérer le flot de toute cette angoisse accumulée, toutes ces heures passées sans dormir à hurler à la recherche de cette amour disparu...« Tu... C'est quoi ce sang ? » Malgré ces derniers efforts pour maintenir en retrait sa colère, son ton se fit cassant et dur, presque méfiant. Beaucoup, beaucoup trop d'odeurs différentes. Il sentait la rage, la puissance brute, et le goût de plusieurs personnes à la fois... Elle avait beau fouiller ses traits elle ne trouvait pas non plus l'accent de cette douceur qui l'avait autrefois tant caressée du regard...« Euh... Vous euh... Quelqu'un m'explique ? » Luz ignora royalement la tentative de compréhension du petit paysan derrière elle. Elle s'interposait clairement entre lui et Donovan, fléchie sur ses appuis, à l'orée de la position d'attaque. Celui qu'elle retrouvait ici n'était pas plus dans son état normal qu'elle, et elle pouvait sentir à des kilomètres cette envie de sang qui les agitait tous deux. Alors Luz fit ce qu'elle savait le mieux faire : attaquer de plein front et mettre les deux pieds dans le plat :« Pourquoi n'as-tu jamais répondu à aucune de mes lettres ? Pourquoi m'avoir laissée dans le doute pendant trois mois, trois mois ?! Si je vaux moins le coup que tes activités, autant me le dire tout de suite ! J'ai passé tout ce temps à croire que tu étais mort ! » Son ton était mordant, embrasé comme la couleur de ses cheveux. Son teint avait quitté sa blancheur pour un halé sombre, preuve de sa colère. C'est d'ailleurs à cet instant précis que le paysan choisit de mettre son grain de sel. Il fit donc la plus grosse erreur de sa vie : alors que Luz était déjà à deux doigts de lâcher prise à toutes ses barrières, il tenta de l'attraper par l'épaule pour calmer les choses. L'effet fut immédiat. Luz décocha une gifle magistrale à l'archer. Et elle y mit tous les sentiments qu'elle avait maintes et maintes fois tenté de refouler jusqu'ici, sa peur, sa terreur, la rancoeur, l'impression de n'arriver à rien, de l'avoir perdu, l'injustice, l'oubli !
Puis, la main en suspension au-dessus d'eux deux, la bouche ouverte et les prunelles écarquillées par sa propre réaction, la dragonne resta parfaitement atterrée du geste instinctif qu'elle venait de faire...
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Lun 25 Mar - 1:57 | | | | Avant même qu'il ne comprenne à qui il avait affaire, quelqu'un se jeta sur lui et l'enlaça fortement... Luz ! Luz, c'était elle, il l'avait à peine aperçue, mais il reconnaitrait son étreinte entre milles. Cette femme était là, dans un endroit tellement incongru, alors qu'il l'avait cherchée tout ce temps... Il s'abandonna au soulagement des retrouvailles, se laissa faire, d'abord parce qu'il avait été prit de court, ensuite parce qu'elle lui avait tant manqué !
Il passa une main dans ses cheveux, embrassa son front, la serra fort contre lui. Il laissa son épée tomber à ses pieds pour mieux l'enlacer.
- Luciole.. tu...
Il avait à peine eut le temps d'apprécier sa présence à ses côté- il ne fit même pas attention au paysan qui se trouvait là- que déjà, elle reculait, bondissant presque hors de ses bras. Il jeta un bref coup d'oeil à ses habits. Ha, oui, le sang... Et il avait toujours cette fureur en lui. Elle lui avait manqué, et il l'avait cherché, avait tant souhaité son retour... Pourtant, au fond de lui, il savait qu'il aurait peut-être mieux valut qu'il ne puisse pas lui mettre la main dessus avant un bon moment. Pas dans son état actuel.
- Tu... C'est quoi ce sang ?
- Pas le mien, lâcha t-il en guise de réponse.
Le fermier baragouina quelque chose, mais Luz l'interrompit.
- Pourquoi n'as-tu jamais répondu à aucune de mes lettres ? Pourquoi m'avoir laissée dans le doute pendant trois mois, trois mois ! Si je vaux moins le coup que tes activités, autant me le dire tout de suite ! J'ai passé tout ce temps à croire que tu étais mort !
Donovan resta interdit. Alors elle se souciait de lui, maintenant ? Il eut un rire sarcastique... qui prit fin après une gifle qui lui asséna Luz. Elle le frappait ! Elle ! C'en était trop. La colère revint, plus puissante encore maintenant que celle qui en était la cause se tenait devant lui, et il laissa aller la fureur. Pourquoi se retenir, après la manière dont elle l'avait traité ? Oh, elle, elle... Il n'y avait qu'un pas de l'amour à la haine, lui avait-on dit une fois...
Son visage afficha une expression de colère non contenue tandis que sa main volait vers la gorge de la jeune femme et la serra brutalement.
- COMMENT OSES TU ? Comment tu peux me faire ces reproches ? Par tous les Dieux, Luz, je t'ai envoyé trois lettre. TROIS ! Tu sais combien j'ai du mal à écrire ? Tu sais combien de temps ça m'a prit pour te les écrire, tes foutues lettres ?
Il sentait bien qu'il allait trop loin, mais il était à présent trop tard pour reprendre le contrôle de lui-même.
- Je les ai apporté à tes petits amis, comme tu m'as dit. Tu les a pas reçues ? Je vais te dire, si tu tenais un peu mieux tes hommes, ma grande, seraient p't'être pas aussi incapables ! Je t'ai écrit, je t'ai cherchée, j'ai passé des jours et des jours à te chercher, à m'angoisser devant ton silence. Et me fait pas passer pour l'égoïste, car que dire de toi, alors, toi madame le dragon, qu'a rien de mieux à faire que courir après tes reliques, hein ? Je me suis même traîné jusqu'à ton foutu quartier général, pour te voir, et tu sais quoi ? Tes hommes m'ont jeté dehors avec de fausses excuses ! Si t'es trop occupée pour une entrevue avec l'homme à qui tu a fait croire que tu l'aimais, fallait me le dire tout de suite. Me serait épargné un bon voyage.
Il recula de quelques pas et lui jeta un regard dépité.
- Comprends mieux pourquoi t'as voulut m'enterrer à Drayame.
Donovan ne se rendait même plus compte de ce qu'il faisait, aveuglé par la libération de tous ces sentiments contre lesquels il avait lutté durant des semaines. La peur, la crainte d'avoir été abandonné une fois de plus.
- Sûr que c'est facile d'offrir son coeur, quand il est volage !
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| | Donovan Esylandre
Partie IRLCrédit avatar : Van Hamme - ThorgalDouble compte : MasqueVitesse de réponse : Lente
| | Mar 26 Mar - 0:05 | | | | Luz sursauta vivement au contact de ses doigts sur sa gorge, encore trop ébranlée par ce qui était en train de se jouer sous ses yeux pour penser à répliquer au quart de tour. Les mots qu'il lui assena alors lui firent l'effet de lames de silex, largement suffisants pour que la colère refasse surface en elle comme un retour de flamme... Sa bonne conscience se brisa comme un fétu de paille. Oh oui, elle pouvait sentir sa poigne de fer lui érafler la peau, le goût du feu qui grimpait dans sa gorge comme des langues de cendre, seulement retenus de justesse par l'incapacité de son apparence humaine à accéder au souffle des dragons... Elle étira ses lèvres en un sourire tout de dents, trait de sang sur sa peau cuivrée, et articula avec un soin profondément méprisant :« Je t'interdis, tu entends, je t'interdis de parler des miens et de ma famille de cette manière ! Contrairement à toi je ne tiens par les autres par la menace, ne prends pas ton cas pour une généralité !! Alors hein, tu m'excuseras si pour moi la notion d'ami ne comprend pas dans sa définition le fait de les « tenir un peu mieux » ! Je ne suis pas faible comme certain, et je ne massacre pas tous les gens que je croise, MOI ! » Les mots s'écoulaient avant même d'être validés par sa conscience. Peu importait leur véracité du moment qu'ils touchaient justes et durs, se précipitant dans toutes les failles que Luz pouvait saisir pour le provoquer... C'était plus fort qu'elle, bien au-dessus de son caractère habituel : en l'état des choses, elle n'était même plus capable de réfléchir aux conséquences de ses actes ! C'était vaincre ou périr... Le venin dans sa voix se fit alors brûlant, presque tangible :« Ne-touche-plus-jamais, jamais à mes artéfacts ! cracha-t-elle. Sans eux tu ne serais rien, RIEN ! Sans passé ni futur, rien d'autre qu'un stupide humain qui ferait joujou avec une épée ! Si tu renies aussi facilement ton patrimoine, je plains les filles qui t'ont aimées haha ! » Sa dernière parole, surtout, la toucha de plein fouet. Une légère étincelle électrique vint crépiter sur sa joue sous le coup de sa fureur, un court claquement sec grésillant dans l'air l'espace d'une fraction de seconde... Sans même jeter un coup d’œil sur l'épée qu'il venait de lâcher au sol pour son plus grand malheur, Luz se mit en mouvement. Si lui était maitre de la distance, il venait justement de s'aventurer sur le terrain de prédilection de la dragonne... Et elle comptait bien le lui faire payer ! Elle abattit sa main gauche sur la jointure du coude qui tenait sa gorge, s'arrachant ainsi brutalement à son emprise. D'un même mouvement huilé par l'habitude, elle glissa abruptement sa jambe derrière l'une des siennes, crochetant net son appui en aidant sa chute d'une pression féroce sur l'une de ses épaules pour briser son équilibre, et l'envoya valser durement sur le dos. Elle sauta alors sur lui et n'arrêta le tranchant de sa main qu'à cinq centimètres de sa gorge, ramassée comme un chat grondant sur celui qu'elle aimait pourtant...« VOLAGE ?! Tu sais combien de temps, combien de temps seulement ça m'a pris pour revenir dans votre monde, humain ?! Vous êtes tellement préoccupés par vos petites personnes et toutes les choses futiles que vous pouvez croiser que vous n'êtes même plus capables de reconnaître de vrais sentiments ! Un dragon n'oublie jamais, JAMAIS tous ceux qu'il a aimé ! Imagines-tu ne serait-ce qu'un peu ce qu'est la souffrance absolue et permanente de vivre pour l'éternité et de voir ses proches les plus chers mourir un à un dans ses bras ?! Et tu oses me traiter de VOLAGE ?! » Dans sa hargne elle était venue saisir le col de sa tunique, plantant ses prunelles aux reflets azurés métalliques dans le regard tempétueux de son ennemi, penchée sur lui. Elle le lâcha sèchement et bondit de nouveau en arrière, décochant un magistral coup de pied dédaigneux dans l'épée pour l'envoyer valser au loin. Oh non, elle ne lui laisserait pas l'occasion de quitter le corps à corps et reprendre ainsi l'avantage !
Elle ne prit d'ailleurs pas du tout garde au paysan qui s'enfuyait à présent à toutes jambes vers le bâtiment principal, rameutant sa femme à grand renfort de cris...
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Mar 26 Mar - 11:21 | | | | - Spoiler:
[HRP : n'hésite pas à me dire si j'en fais trop, et j'éditerais ^^']
Les mots que lui cracha Luz le firent tressaillir, atteignirent son cœur au plus profond de lui-même, blessant son âme profondément. Il venait de passer devant la tombe d’Ysle, dont les os avaient été retournés, il s’était retrouvé aux prises avec des bandits, et tout ça, tout ça dans l’unique but de la retrouver elle, et elle osait le faire passer pour un barbare ? Donovan fit tout ce qu’il restait à faire, et s’apprêta à serrer la gorge de Luz plus fort. Il n’avait même plus conscience de ce qu’il faisait, tout envahit de colère qu’il était. Il lui fallait expulser cette rage au fond de lui, et par manque de chance, c’était Luz qui prenait. Mais il ne put aller au bout de son geste- la dragonne frappa l’articulation de son coude et, dans un mouvement qu’il eut du mal à suivre, le jeta à terre. - Espèce de petite…Le choc contre le sol interrompit sa phrase, lui coupant le souffle soudainement. Luz se jeta sur lui, l’immobilisant, et il était trop sonné pour vraiment réagir. Les paroles qu’elle prononça le ramenèrent bien vite à la réalité. - Ca explique bien des choses, fit-il. Ce doit être tellement pratique de faire des promesses quand on sait que ceux à qui on les faits vont pas tarder à crever ! M’étonnes pas qu’à force, tu n’en tienne aucune ! He bien, tu veux une promesse ? En voilà une, et je la tiendrais celle-ci : le jour ou j’aurais besoin qu’un pigeon géant me fasse la morale, promis, je viendrais te voir ! Elle se releva et envoya valser son épée d’un coup de pied. Ha, elle voulait rester au corps à corps ? Il la savait douée à ce petit jeu, pour en avoir fait les frais, mais il préférait ainsi. Il tenait à lui briser les os du corps à la main. Il se releva d’un bond et se jeta sur elle. Il vit du coin de l’œil le paysan sortir en trombe de la grange en gesticulant et en hurlant. Bon sang, qu’est-ce qu’il voulait, celui-là, encore ? Rien qu’à le voir, la fureur de Donovan redoubla. Il envoya son poing gauche dans les côtes de Luz, puis enchaîna sur un uppercut sous le menton, cognant de toutes ses forces. Il se détourna d’elle d’un mouvement brusque, reprit chercher son épée… et courut jusqu’à la porte pour la balancer maladroitement en direction du paysan. - ET TOI LE PAYSAN, LA FERME ! Laisse nous nous entretuer en paix, moi et la femme que j’aime ! Il se retourna vers Luz et chercha des yeux un objet à saisir, une pioche, une pelle, n’importe quoi. - Quant à toi, me fais pas rire ! Ta famille ? Vraiment ? Tu sais ma vieille, c’est pas parce que t’es incapable de faire des marmots qu’il faut te sentir obligée de t’entourer de sous-fiffres ahuris ! Si t’es tellement en manque d’affection, adopte un chiot, et laisse nous tranquilles, nous les HUMAINS, plutôt que de nous bourrer le crâne avec ton venin ! Il venait de trouver ce qu’il cherchait- une pelle, qui serait parfaite pour l’usage qu’il comptait en faire. - Ha, elle est belle, la sagesse des dragons… Moi qui pensais avoir trouvé une noble créature, tu parles ! A se croire au dessus des autres, à se croire omniscient… Ton égoïsme est encore plus brillant que tes écailles rouges ! Et le pire, c’est que je suis certain que tu crois ce que tu dis, que tu crois que les gens te suivent par bonté et amour… Réveille toi, l’âge à dût te griller la cervelle : si tu ne les payais pas, tu n’aurais personne ! Il était dans un tel état de colère qu’il ne se souciait plus de la cohérence de ses propos. Au fond, Donovan ne savait même plus de qui il parlait, en lui disant ça. Tout ce qui l’intéressait, était de blesser la dragonne, comme elle l’avait blessé de par son silence, comme elle le blessait maintenant, cherchant n’importe quelle faille chez elle qu’il puisse utiliser à son avantage. Il parlait d’une voix rauque, qui ressemblait plus à un grondement qu’à une véritable voix humaine. Il prit une ou deux respiration et… se jeta sur Luz tête baissée, espérant la plaquer au sol en l’attrapant par la taille- comme il l’avait fait pour le chef des déserteur, dans la Toundra. Il en avait déjà oublié la pelle.
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| | Donovan Esylandre
Partie IRLCrédit avatar : Van Hamme - ThorgalDouble compte : MasqueVitesse de réponse : Lente
| | Jeu 28 Mar - 0:32 | | | | Luz recula précipitamment, titubant sous la violence du choc. A moitié pliée en deux elle porta vivement les mains à son visage, laissant échapper une flopée de jurons sonores capables de faire pâlir même le plus hardis des trolls... Elle manqua se prendre les pieds dans le fagot de foin qui se tenait paisiblement derrière elle, et parvint enfin à faire cesser le bruit de bourdonnement dans sa tête. D'un revers de main rageur elle essuya le sang dont le goût emplissait à présent tous ses sens, dessinant des arabesques d'un rouge sombre sur sa joue... Mais... Mais c'est qu'il s'en prenait vraiment à elle maintenant en plus ?! Et qu'il ressortait cette histoire de stérilité ?!« Un... Un chiot ?! Mais laisse ma fertilité en dehors de tout ça espèce de... ! Est-ce que moi je critique ta vie sexuelle peut-être ?! » Plus le ton montait, plus Luz enchaînait sur des insultes dans toutes les langues possibles et imaginables, histoire d'être bien certaine qu'il en comprendrait au moins la moitié dans l'affaire ! Elle réalisa juste à temps qu'il fonçait sur elle. Avec une pelle. Si si. Objet que la dragonne oublia d'ailleurs aussitôt. Avec sauvagerie elle remonta prestement son genou droit dans son sternum, et vola au sol lorsqu'il la percuta tout de même dans son élan... L'univers entier devint paille. Et ils se retrouvèrent pèles-mêles dans un abominable mélimélo de foin attaquant de tous côtés... Crachant et jurant, Luz fit une roulade en arrière et se remit aussitôt sur ses appuis en position accroupie, de la paille plein les cheveux. Elle se releva complètement sur ses jambes, profita de la confusion générale pour faire volte face et... Entreprit d'arracher tout à fait méthodiquement du mur une grande planche de bois mou comme si tout était parfaitement normal :« Et c'est toi qui te permet de me parler famille quand tu n'es même pas capable de protéger les tiens ?! Pigeon toi-même ! Et dire que j'étais prête à devenir végétarienne pour toi ! Il serait temps de comprendre qui est la viande sur patte dans le couple ! Et c'est sûr que quand on tue tout ce qui bouge hein, les gens ne vont pas te suivre en t'aimant, m'étonne que tu ne puisses pas comprendre que ce soit le cas pour d'autres ! » Oui, Luz était à court d'arguments chocs. A vrai dire, leurs paroles n'avaient même plus de sens depuis bien longtemps... Vacillant sur ses jambes à cause du grand nombre de coups qu'encaissait son corps, elle fit de son mieux pour soulever la planche au-dessus de sa tête, s'apprêta à la lancer sur Donovan et... Un pan de mur gauche entier de la grange s'écroula sur eux dans un vacarme assourdissant. Même de là où elle se trouvait, Luz put distinctement entendre le paysan couiner. Oui. Couiner. De nouveau elle dut faire un efforts incommensurable pour s'extirper de toute cette poussière vermoulue, et chancela jusqu'à l'archer :« Si j'avais su que tu étais aussi méprisant et manipulateur envers les sentiments des gens, je me serais bien gardée de tomber amoureuse d'un humain pareil ! Et en plus tu essayes de me mentir en me faisant croire que tu as fais le moindre effort d'écriture pour moi ?! Encore faudrait-il que tu saches qui est fort et qui est faible ici ! Alors que... » Elle tapa d'un coup sec du talon sur le bord d'une planche à ses côtés, l'attrapa au vol lorsqu'elle passa à sa portée. Elle l'abattit alors de toutes ses forces sur lui, sans plus se soucier ni du pourquoi ni du comment...« … Moi je t'aime !! »
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Ven 29 Mar - 11:40 | | | | Donovan regarda Luz arracher une planche entière d’un mur de la grange. Ha, elle voulait jouer à ça, hein ?
- Végétarienne, végétarienne… M’en vais te faire manger les pissenlits par la racine, moi, et tu vas voir que tu vas devenir végétarienne !
La dragonne leva la planche au-dessus d’elle pour la lui balancer à la figure, et Donovan se voyait déjà la prendre en pleine tête lorsque le pan de mur derrière Luz s’effondra soudainement.
Ils se retrouvèrent soudainement tous deux sous les décombres, et Donovan s’en extirpa difficilement, repoussant les planches et toussant de la poussière. Lorsqu’il se releva, Luz chancelait déjà vers lui, et se saisissait d’une planche.
- Alors que...
Elle lui cassa la planche sur la tête.
- … Moi je t'aime !!
Donovan fut complètement sonné par le coup, et il sentait du sang ruisseler sur son visage. Il tituba en tentant de s’éloigner de la dragonne, avançant vers le fond de la grange, trébuchant dans la paille qui couvrait le sol. Il prit le premier objet qui lui passait sous la main- la pelle qu’il avait vu plus tôt, en l’occurrence- et se tourna vers Luz.
- Tomber amoureuse, tu parles ! Tu m’aime comme on aime un morceau de viande. C’est tout ce que je suis pour toi, hein ? Mais rassures toi, bientôt je serais trop vieux, et je mourrais, et tu seras bien contente d’aller te trouver un petit jeunot en guise de remplaçant ! Et tu veux voir qui est le plus fort, ici ?
Il brandit la pelle au-dessus de sa tête et… il la lança maladroitement, n’ayant toujours pas récupéré son équilibre. La pelle, dont la cible initiale était Luz, finit sa course dans un pan de mur restant, passant au travers du bois affaiblit. La grange grinça, mais il n’y fit pas attention.
Une flopée de jurons suivit son lancer, adressés à la fois à Luz et à la pelle rebelle. Pourquoi tout se retournait contre lui, aujourd’hui ? Décidément, ce n’était pas sa journée.
- Et dire… dire que je t’aime ! Quel abruti je fais. Moi, qui tombe amoureux d’une vieille folle écaillée, et cracheuse de feu ! Fut un temps où j’avais encore un tant soit peu d’instinct de survie… J’ai dût le perdre quand je me suis laissé piégé par ta langue de vipère !
Il se saisit d’une faucille qui traînait par là.
- J’étais prêt à tout pour toi ! J’ai tout abandonné, toute ma vie, tout par amour pour toi, et je me suis même mit à parcourir les plaines, et tout ça pour toi encore ! T’as idée combien cet endroit m’est insupportable ? Ha, j’imagine que non. Tellement obnubilée par ta petite personne et tes bibelots… Non, pardon, par ta graaaaande, très grande personne !
Cette fois-ci, il reprit des appuis stables et se campa solidement face à elle.
- Et encore une chose, mon amour !
Il leva la faucille en direction de Luz.
- Je ne suis pas…
Il la lança en direction de la dragonne.
- … UN JAMBON !
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| | Donovan Esylandre
Partie IRLCrédit avatar : Van Hamme - ThorgalDouble compte : MasqueVitesse de réponse : Lente
| | Lun 1 Avr - 20:13 | | | | La faucille tournoya dans l'espace comme si l'attraction terrestre n'avait plus aucune emprise sur elle, fendant l'air en direction de Luz sans aucune conscience des conséquences éventuelles... La dragonne se jeta précipitamment au sol, roula sur elle-même pour amortir sa chute. Elle sentit le fer mordre son épaule sur quelques centimètres, dessinant une longue estafilade sanglante sur sa peau autrefois intacte. Elle se releva d'un même mouvement, ne prêta strictement aucune intention au métal qui teinta dangereusement contre le mur dans son dos, et mit un point d'honneur à invectiver de son mieux l'archer en face. Avec tout ce qu'il fallait en terme de « mère », de « trottoir » et autres galanteries douteuses...« Tu as... Tu as déchiré mes vêtements !! Tu sais au moins combien ça m'a coûté hein ? HEIN ?! Une estafilade pareille c'est irréparable !! IR-RE-PA-RA-BLE ! Quand je vois le respect que tu as justement pour les « vieilles » ça ne m'embête pas d'être « folle » ! Au moins je ne réalise pas l'étendue de tes bassesses à faire pâlir même ta grand-mère de jalousie ! » Elle bondit pour traverser les quelques mètres qui les séparait, et, au dernier moment, planta durement ses pieds dans le sol pour se figer à quelques centimètres à peine de lui... Elle agrippa alors le col de sa tunique et l'attira à elle avec force, l'embrassant fermement avec toute la rage dont elle était capable. Ce sur quoi elle s'empressa d'ailleurs de lui mordre brutalement la lèvre jusqu'au sang. Détail, détail...« Tu devrais être content cher morceau de viande, siffla-t-elle comme un serpent en colère, pour une fois que quelqu'un te manifeste de l'intérêt ! » Elle s'apprêtait à lui offrir l'un des sourires tout de crocs dont seule elle était capable, mais se contenta de retenir un glapissement étranglé lorsqu'une poutre entière du plafond s'effondra sur eux... Oui hein, la grange ne paraissait pas avoir apprécié que l'un de ses murs -et unique soutien par la même occasion-, ne disparaisse soudainement. Comme si un accord tacite avait été conclu entre les différentes parties de l'armature, le côté qui avait reçu successivement une pelle suivie d'une faucille se disloqua dans un soupir de bois brisé... Histoire donc d'éviter de finir écrasée Luz repoussa violemment Donovan en arrière pour s'aider à reculer précipitamment, et la poutre heurta le sol entre eux deux dans un grondement de fin du monde qui fit trembler le sol... Déstabilisant par la même occasion la dragonne qui s'étala de tout son long sur le dos. Elle grogna sous l'impact, roula sur le flanc pour éviter une nouvelle partie de mur qui voulait visiblement sa mort. Elle dut hausser la voix par-dessus les décombres pour être certaine que l'archer l'entendrait :« Espèce de morceau de viande, n'en profite pas pour fuir ! Lâche ! Si j'avais su que ce meeerveilleux et accueillant endroit t'étais insupportable ahah, je t'y aurais emmené encore plus souvent ! » Tout dans la provocation, quel tact ! S'aidant des débris de bois et de paille dans tous les sens, Luz se releva péniblement. Elle partit attraper la première poutre potable et amputée qu'elle put trouver et soulever, et la jeta de toutes ses forces dans la direction supposée de son cher et tendre. Avec un peu de chance, il irait traverser la dernière cloison en place !« Et je ne suis pas vieille, JAMBON ! »
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Mer 3 Avr - 13:09 | | | | Jambon, jambon… Encore avec ces histoires de viande ! Ne pensait-elle donc qu’à manger ? Il cracha le sang qu’il avait dans la bouche suite au baiser- ô combien passionné- de la dragonne et entreprit de s’extirper des nouveaux décombres. Il s’en était tiré sans trop de dégâts grâce à Luz, qui l’avait poussé en arrière alors qu’une poutre leur tombait dessus. Il était alors retourné s’étaler de tout son long dans le bois et la poussière qui jonchaient à présent le sol.
- Si, tu es vieille ! Même ma grand-mère était moins ridée !
Il se remit debout en chancelant.
- Et je ne suis pas LACHE ! Je…
Il s’interrompit soudainement. Luz, avec toute la délicatesse dont elle faisait preuve depuis qu’il l’avait retrouvée, brandissait un morceau de poutre, et le lançait dans sa direction. Il eut tout juste le temps de faire un pas sur sa gauche. Il ne fut pourtant pas assez rapide, et la poutre l’atteignit sur le côté droit de sa poitrine, le projetant en arrière en le faisant tournoyer sur lui-même, avant de passer à travers le pan de mur qu’il restait.
Son souffle fut coupé sur l’impact, sa tête lui tournait. Il se releva- encore- tant bien que mal. Derrière lui, le mur grinçait méchamment, puis s’inclina et…
Donovan se précipita vers Luz, lui saisit le poignet et se rua dehors, l’entraînant à sa suite. A peine eurent-ils posé le pied à l'extérieur que la grange finissait de s’effondrer bruyamment, envoyant quelques planches de bois dans les airs, soulevant un épais nuage de poussière.
Il lâcha Luz et fit deux pas pour s’éloigner d’elle, puis se baissa, essoufflé, une main sur son genou et l’autre levée en direction de la dragonne pour lui demander un instant de pause. Le coup qu’il avait reçu à la poitrine avait probablement dû lui casser une côte ou deux, et il avait du mal à respirer.
- Attends, attends… fit il doucement.
Il jeta un regard inquiet à la dragonne.
- Tu vas bien ?
Mis à part les quelques blessures qu’elle arborait par sa faute, la dragonne n’avait pas l’air d’être en mauvais état. Il se redressa alors et se rua à nouveaux sur elle. Après ce cout instant de répit, la fureur revenait. Elle lui avait lancé une poutre dessus !
- Tu aurais pût me tuer avec ton bout de bois ! Tout ça parce que j’ai eu le malheur de déchirer tes frusques vieillottes et moches ! Ha, mais tu devrais me remercier, au fond, toi qui es si peu pudique ! Je te fais retrouver ta nature de dragon, tu devrais être contente !
Il envoya deux coups de poings maladroits au visage de Luz.
- Au fond, tu n’es qu’un estomac géant sur patte, qui s’équipe d’ailes, à l’occasion ! Tu…tu…tu…
Voilà qu’il était à court de mots, maintenant ! De rage, il agrippa violemment Luz au col et lui décrocha un magistral coup de tête, qui faillit presque l’assommer lui aussi. Sa tête se remit à tourner, et des points lumineux dansaient devant ses yeux, tandis qu’il lâchait Luz et reculait en titubant en direction de la maisonnette des paysans. Pourquoi avait-elle la tête aussi dure ? Ou peut-être était-ce la sienne qui était plus fragile…
- Et dire que je me sentais privilégié, moi, stupide que je suis, quand je suis monté sur ton dos de dragon ! Dois en faire tellement des voyages, à transporter camelotes et pauvres bougres ! Comprends mieux, en fait, pourquoi les gens te suivent… Un dragon, c’est tellement mieux qu’un canasson !
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| | Donovan Esylandre
Partie IRLCrédit avatar : Van Hamme - ThorgalDouble compte : MasqueVitesse de réponse : Lente
| | Ven 5 Avr - 21:55 | | | | Le visage arborant soudain une pâleur de neige, Luz ne put qu'assister à l'effondrement du dernier mur de la grange, trop peu consciente de sa propre sécurité pour songer à s'écarter. Son seul et unique réflexe de survie consista donc en un splendide « Oh merde » absooolument inutile, qui mourut d'ailleurs sur ses lèvres lorsqu'une poigne de fer se referma brusquement sur son poignet... Elle manqua tomber de surprise, parvint à reprendre son équilibre tout en courant, et suivit pour une fois Donovan sans rechigner : quand une grange s'effondre, on se tait, et on obéit. Mais pas trop quand même !« La prochaine fois c'est moi qui te sauve ! » se rebiffa-t-elle un minimum, juste pour la forme. Elle s'arrêta donc à ses côtés alors que le bâtiment de bois rendait l'âme, le souffle haché et les muscles douloureux. Elle passa une main dans ses cheveux flamme afin d'en enlever la paille, secouant ce qu'il restait de ses vêtements déchirés et désormais maculés de poussière et de sang... Si en bonus elle pouvait tenter de ressembler à quelque chose durant ne serait-ce qu'une minute, ce serait définitivement parfait ! Peine perdue. Elle se contenta donc de regarder d'un air détaché le paysan qui courait à présent autour de sa grange comme un hystérique, s'arrêtant parfois pour leur jeter consciencieusement des poignées de cailloux par-ci par-là comme s'il se fut agis d'armes de destruction massive...« Voyous ! Bande de chacals décérébrés ! Ma grange, ma chère grange... ! » Petits cailloux qui retombaient d'ailleurs généralement dans un « flop » sonore à un mètre à peine de lui... Luz retourna son attention vers l'archer, aussi épuisé et en piteux état qu'elle. Elle lui adressa un bref sourire rassurant, se demandant encore vaguement si ses jambes n'allaient pas céder dans les minutes à venir :« Rien de grave, ça guérira. Et toi ? » Il n'avait guère l'air plus frais qu'elle, et l'espace d'un court instant une lueur de fierté vint moucheter de doré ses prunelles sombres :« Oh et bien joué pour le coup du pigeon géant ! » Avant de rectifier aussitôt :« … Mais j'ai quand même fait mieux. » Fin de la trêve. Elle évita juste à temps le premier coup de poing qui partit, bloqua le second en se protégeant le visage de ses bras croisés...« A l'occasion... ? A L'OCCASION... ?! Tu étais bien content quand je les agitais pour toi, mes ailes ! Ah c'est sûr que quand ça te concerne, tout de suite il n'y a plus rien à redire hein ! J't'en ferai voir moi, des ailes dans ta face, et on verra si tu aimes toujours !! Je vais te... Te... Te... » Le coup de tête qu'il lui décocha alors l'empêcha net d'aller plus loin dans ses menaces. Elle sentit les os de son front protester, de même que son esprit qui avait entrepris de jouer des maracasses et tout l'orchestre avec juste au cas où... Malheureusement pour la beauté de leur dialogue, l'insulte copieuse qu'elle avait spécialement préparé pour l'occasion s'étouffa dans un bourdonnement indescriptible tandis qu'elle se couvrait vivement le visage de ses mains. C'est à ce moment précis que le paysan décida qu'il était temps de fuir avec sa femme. Histoire de rester en vie.« Saleté de... Et de... Humain !! Ça fait drôlement mal ! » Elle chancela sur ses appuis, pris le temps de récupérer une vision à peu près normale. Suite à quoi, Donovan accomplit ce qui pouvait s'apparenter à un beau suicide en bonne et due forme : il en vint aux mots fatidiques. Et Luz sentit clairement sa mâchoire se décrocher...« … Ose... Répéter... Ça !! Personne, personne ne monte sur mon dos ! Jamais ! Moi qui pensais t'offrir la seule chose qui m'était la plus précieuse, si j'avais su que tu le prendrais comme ça ! On verra qui sera le canasson quand j'en aurais fini avec toi ! ...M'étonne pas que certaine personne te vire de l'armée aussi facilement espèce de nuage à problèmes ! » Elle lui sauta presque littéralement à la gorge, n'optant pour une seconde option qu'à l'ultime instant. Elle freina brutalement sa course, se retourna tout en posant ses mains au sol, et lui décocha d'une détente souple ses deux pieds dans le torse en y mettant le plus de force possible. Sans prendre en compte la magnifique et fragile fenêtre derrière lui, bien sûr.
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Lun 8 Avr - 11:30 | | | | Oser répéter ? S’imaginait-elle qu’elle lui faisait peur, tout dragon qu’elle soit ? Sa bouche se tordit en un rictus.
- Ben tiens, 'vais m' gêner ! Monter sur ton dos ! Monter sur ton dos ! Et mes problèmes, ma vieille, je te signale que c’est toi qui…
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase – Luz se jetait sur lui, et il eut tout juste le temps de penser que ça y est, elle allait le bouffer, quand elle se retourna, exécuta une figure qu’il ne comprit pas vraiment- comment pouvait-elle être aussi agile ? – et… lui décrocha un coup violent dans la poitrine avec ses deux pieds.
Donovan se sentit partir en arrière, ses deux pieds décollant du sol. Il alla s’encastrer dans la fenêtre, juste derrière lui. Cette dernière se brisa sous l’impact, et l’archer passa au travers, s’effondrant de l’autre côté, dans la maison, sous un déluge de verre. Il retomba lourdement sur le sol de la maisonnette, sentant des morceaux de verre s’incruster dans son dos.
Lorsqu’il se releva, il était en sang, son corps entaillé de nombreuses petites coupures. Il eut la mauvaise idée de s’appuyer sur ses mains pour se relever, et il s’entailla également la paume des mains. Par tous les dieux, elle lui avait vraiment fait mal ! Il sentait encore le coup sur sa poitrine, et luttait pour reprendre son souffle tout en se dépêchant d’enlever de son corps les plus gros morceaux de verre. Il jeta un regard furieux à la dragonne, de l’autre côté de la fenêtre.
- NON MAIS CA VA PAS ? Espèce de psychopathe à griffes ! Tu aurais vraiment pu me tuer, là !
Il jeta un bref coup d’œil autour de lui, vit une étagère… et des assiettes. Ha, elle voulait jouer à ça ? Utiliser ses meilleurs atouts pour le blesser ? Très bien ! Il avait des munitions, et il n’hésiterait pas à s’en servir !
Il attrapa une petite pile d’assiette dans sa main droite, tandis que la gauche, en un même mouvement, se saisissait d’une seule.
- M’en vais t’en donner, moi, des acrobaties ! Tiens, évite ça si tu peux !
La première assiette cingla vers Luz, suivit très vite par une deuxième. Posté à l’intérieur, la fenêtre lui donnait certes un champ de tir réduit, mais la dragonne était à découvert.
- Et personne ne m’a viré de l’armée ! C’est TOI, qui as voulu que je parte, tout ça pour me faire aller dans une forêt ! Tu m’as pris pour un skoll, ou quoi ?
Une troisième assiette vola à travers la fenêtre.
- Ha, que j’étais bien à Glace… Même dans la Toundra, je trouverais plus de chaleur qu’en ton cœur de pierre !
Il garda la quatrième assiette en main.
- Si j’avais sût, à ce moment là, ce qui m’attendais, j’aurais passé mon chemin, plutôt que d’entrer dans cette maudite grotte ! J’aurais préféré mourir de froid, plutôt que de te rencontrer !
Il s’arrêta, essoufflé, percutant ce qu’il venait de dire- c’était totalement faux, et malgré la colère, il le savait. Il grimaça. Peut-être que ce coup-ci, il y était allé un peu fort… Pourtant, il ne se voyait pas faire d’excuses. Pas question qu’il cède !
Il inspira un grand coup et se prépara à lancer la quatrième assiette.
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| | Donovan Esylandre
Partie IRLCrédit avatar : Van Hamme - ThorgalDouble compte : MasqueVitesse de réponse : Lente
| | Mer 10 Avr - 17:47 | | | | Luz eut un moment d'hésitation. Un petit, court moment d'hésitation. Tout juste le temps de constater qu'il était encore en vie, soupirer de soulagement et... Grimacer clairement lorsqu'il se saisit des assiettes. Elle plissa ses yeux sombres, brandit un doigt accusateur vers lui et lâcha dans un grondement rauque à mi chemin entre la menace et la crainte :« Tu... Tu n'oserais pas... ? Les assiettes c'est carrément déloyal ! On avait dit PAS les assiettes ! C'est... » Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'une première assiette fonçait déjà sur elle comme une lame de rasoir. Elle fit un bond instinctif de côté dans un réflexe légendaire de survie et... Se prit la deuxième qu'elle n'avait absolument pas vue venir. La terre cuite se brisa comme du verre contre son genou droit, entaillant le cuir de ses chausses jusqu'à la peau, épargnant heureusement le principal de son pieds. Elle trébucha donc, enchaîna sur une roulade pour amortir sa chute, et sentit le vent siffler à cinq centimètres à peine de sa tête très vite suivi du bruit caractéristique d'une assiette se brisant sur le sol... Elle serra les dents en recouvrant une position accroupie, déléguant le plus de poids possible à sa jambe encore intacte. Elle mit alors ses mains en porte-voix et le nargua allègrement de là où elle se tenait tant bien que mal :« Pfeuh même un mommath est plus dangereux que toi ! Je suis même étonnée de constater que tu es encore vivant après le coup de la forêt ! Tu as fait quoi, racketter les petits vieux pour t'en sortir peut-être ? » Sa voix se bloqua dans sa gorge lorsque la quatrième assiette apparut de nul part devant elle, trop rapide pour être correctement esquivée. Une partie de l'objet heurta sa tempe gauche, lui arrachant un bref cri de douleur qu'elle ravala aussitôt... Hors de question d'abaisser sa fierté quand lui était encore debout ! Elle porta les doigts à sa blessure, les ramena à sa vue couverts de sang.« Mais tu... » Elle sentit son cœur louper un battement lorsqu'il acheva son ultime phrase... Les couleurs disparurent de son visage et ses prunelles reflétèrent un éclat révolté, se muant lentement en un regard noir incendiaire...« Et bien vas-y qu'est-ce que t'attends pour dire que tu aurais préféré supprimer mon existence, c'est plus clair comme ça non ?! Toute façon j'ai pas besoin de toi non plus, c'est pas comme si tu n'étais pas remplaçable ! Des milliers d'humains exactement pareil que toi, à toujours rejeter la faute sur les autres ! » Elle se releva, chancela sur sa jambe blessée. Elle ignora royalement la douleur et s'avança d'un pas décidé et rageur vers Donovan, jusqu'ici au calme dans sa cuisine... Elle leva une main à hauteur de son visage, un sourire carnassier se dessinant peu à peu sur ses lèvres blessées. Un chuintement crépita dans l'air, suivit du claquement sec particulier à l'électricité qui fit son apparition le long de ses doigts en un grésillement luisant...« Ce n'est pas de ma faute si les soldats de Glace te haïssent à ce point, il suffisait de ne pas m'écouter ! Pour le peu de considération que tu portes à mon opinion de toute manière... ! J'ignorais que tu étais aussi soumis, mon grand ! » Elle prononça les deux derniers mots avec une sorte de délectation non dissimulée, les faisant rouler ouvertement sur sa langue comme l'on assène la plus délicieuse des piques verbales... Elle se mit brutalement à courir. Franchit les derniers mètres et sauta à travers ce qu'il restait de la fenêtre, protégeant son visage de ses bras au cas où des morceaux de verres auraient subsisté... Elle dérapa douloureusement sur le sol de la cuisine, se saisit à la volée du gros ragoût de substances indéterminées qui reposait tranquillement dans un gros chaudron et... Enfourna le tout sur la tête de Donovan. Elle arma alors sa main électrique, prête à frapper dans les secondes à venir, de légers éclairs courant d'ores et déjà sur sa silhouette...
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Jeu 11 Avr - 17:13 | | | | Pendant quelques secondes, il eut Luz, en face de lui, l’air meurtri par ses propres paroles- il pouvait le voir, et ça lui faisait mal au cœur, quand bien même il en était la cause. Luz qui le dardait d’un regard furieux, lui crachant au visage des paroles qui le blessèrent profondément, des paroles qui firent saigner son cœur, des paroles cruelles et pleines de venin et…
Et puis, soudainement, il fit tout noir. Donovan n’avait pas bien comprit ce qu’il venait de se passer, et il mit quelques secondes pour réaliser que Luz venait de lui enfoncer un chaudron sur la tête. Le ragoût, à l’intérieur, lui dégoulinait sur tout le corps- et il pouvait dire que ça ne sentait pas très bon, et que ça avait plutôt mauvais gout. Surpris, il laissa tomber la pile d’assiettes qu’il avait dans les mains, et il les entendit vaguement se briser à ses pieds tandis qu’il luttait pour retrouver l’air libre.
Il fit quelques pas en arrière, se pencha et parvint à enlever le chaudron, qu’il jeta par la fenêtre. Il fit un regard furieux à Luz, et jura à voix haute tout en recrachant le peu de ragout qu’il avait avalé.
- Que Nayris t’emporte ! T’as faillis me noyer dans du ragoût ! Franchement, t’as pas honte ?
Il remarqua alors les petits éclairs crépitant sur sa peau.
-Tricheuse ! Ha tu veux jouer à ça ? Tu crois que tu m’impressionne, gamine, avec tes tours de passe-passe ?
Furieux, il s’avança vers elle d’un bond, tendit sa main et lui pinça fortement la joue… avant de se retrouver éjecté en arrière. Bon sang, son électricité, après tout, n’était pas qu’un tour de passe- passe ! Elle était vraiment, he bien… électrifiée ! Il fit quelques mètres en arrière, sa main cherchant à tâtons quelque chose à lui lancer sur l’étagère où il avait trouvé les assiettes. Ses doigts rencontrèrent du fer.
- Et ton opinion… sache bien que tu es l’une des rares personnes que j’écoute ! Pour dire carrément, t’es bien la SEULE que j’écoute ! Et tout ça parce que je t’aime ! Et tu…
Il lança un des objets en fer- il en avait pris une pleine poignée- et se rendit compte, en le voyant voler vers Luz, qu’il s’agissait d’une cuillère. Il s’éloigna encore, les dites cuillères à la main, mettant la table entre lui et la dragonne.
- Et tu me vois comme un morceau de viande ! Un morceau de viande, qu’on met dans du ragout ! Et je ne suis pas soumis, CANASSON !
Il lui jetait les petits projectiles le plus rapidement possible, tout en faisant attention que la table reste entre eux.
- ‘Suis fou, moi, d’être tombé amoureux d’une veille dragonne, toute écaillée, stérile et volage ! Et vagabonde, avec ça, tant de profession que de cœur !
Il cracha encore du ragout. Par les dieux, comment une fermière pouvait aussi mal cuisiner ? C’était infect. Sans parler de l’odeur… elle lui montait au nez, et lui donnait envie de vomir.
- Dois penser qu’à ça, me remplacer. Me remplacer, ha ! Parce que tu crois que tu trouveras d’autres imbéciles pour t’aimer autant, hein, vieille chouette ? Un coup d’œil, il faut, aux gens sensés, pour se rendre compte qu’il vaut mieux t’éviter ! ‘tiens tant que ça à me voir crever, hein ? Ben te gêne pas !
Il laissa tomber les cuillères et leva les bras sur les côtés, à la manière des crucifiés.
- Allez, tues moi, mon amour !
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| | Donovan Esylandre
Partie IRLCrédit avatar : Van Hamme - ThorgalDouble compte : MasqueVitesse de réponse : Lente
| | Lun 15 Avr - 16:50 | | | | Luz suspendit son geste. Malgré toute sa volonté et sa colère, elle restait incapable d'user d'autant d'énergie contre lui... Que les meubles de la maison s'écroulent sur l'archer, certes, mais qu'elle soit directement responsable de sa mort, ça l'était un peu moins ! Inconsciemment le courant sur sa peau diminua imperceptiblement, répondant à l'appel silencieux formulé par la dragonne...« Tricheuse ? Tricheuse ?! Mais c'est toi qui a commencé avec tes assiettes ! Si je n'étais pas là pour les encaisser sagement par pitié pour toi, je te les aurais toutes renv... » Le reste de sa phrase se déforma en un son étrange lorsqu'il lui saisit la joue dans un ralentit de fin du monde. Trop stupéfaite pour amorcer le moindre mouvement de recul, elle le regarda donc stupidement s'auto-électrocuter tout seul avant qu'il ne soit brutalement repoussé en arrière, statufiée au milieu de la cuisine face au mystère insondable de son compagnon... Elle ouvrit la bouche. La referma.« En fait, fit-elle alors, tu n'as aucun instinct de survie ou c'est moi qui... ? » La cuillère qu'il lui renvoya confirma malheureusement ses doutes. Elle attrapa l'objet au vol par réflexe, sursauta vivement lorsque l'électricité statique crépita brusquement sous ses doigts... Le métal lui mordit la peau en une brulure fugace, lui arrachant un « Aïe » sonore qu'elle regretta aussitôt. Elle montra les crocs, les doigts soigneusement repliés sur sa paume fragile...« Je ne suis pas STERILE d'accord ?! C'est juste toi qui n'es pas foutu d'avoir des écailles et des ailes, on y peut rien si Terra s'est créée des sous-espèces ! Et si tu t'avises UNE seule fois encore de parler de ça, je pars faire cracher tous tes secrets à Danel, et on verra qui a la meilleure libido espèce de froussard pur et innocent ! » Elle s'effaça d'un mouvement d'épaule afin d'éviter une première cuillère, fit un pas de côté pour une seconde.« ...Et SORT DE DERRIERE CETTE STUPIDE TABLE ! Comment tu veux que je réplique dans ces conditions ?! » Elle tenta une feinte sur le côté droit, mais il bougeait bien. L'entraînement de soldat qu'il avait reçu ne comptait pas pour du beurre, d'autant plus qu'il commençait à la connaître, elle et sa façon de faire ! Chaque fois qu'elle faisait un pas, il enchainait de même dans le sens inverse... Et ce toujours sous une pluie de cuillères. Pourquoi diable tombait-elle toujours amoureuse des gens les plus impossibles à battre ? Pourquoi ne pouvait-elle pas pour une fois se lier au dernier idiot du village, sourd muet et boiteux ? De quoi arranger considérablement les futures disputes de couple, vous en conviendrez... De nouveau, il se montra imprévisible : il laissa tomber toutes ses armes au sol. Et Luz sentit gronder en elle le plaisir malsain de pouvoir lui faire mal, très mal. Il avait souhaité supprimer son existence, il regrettait cette rencontre dans la Toundra... Tout cela, tout cela grimpait en elle en langues de feu de plus en plus irrésistibles, le délice jouissif de lui faire payer au centuple son amour bafoué, réduire en cendre cette épine amère qu'il avait planté dans sa poitrine et qui la rendait à présent si folle de rage... Ses prunelles s'étrécirent, son électricité se condensa d'elle-même le long de ses bras, jusqu'à ses mains, ses doigts, crépitant dans ses cheveux flamme en un ronronnement sauvage...« Tu es tellement... Tellement... ! » Elle leva ses mains liées vers lui, bras tendus, crocs dévoilés et le regard irisé d'une fureur devenue toute animale. Une boule de lumière dangereuse naquit entre ses doigts, électricité condensée jusqu'à l'extrême limite de son point de rupture, grandissant, grandissant, grandissant... Et elle relâcha soudain toute cette puissance accumulée. Qui partit s'écraser sur le mur du fond en un pilier électrique dur comme la pierre, arrachant au passage la cloison de ses bases en une pluie de copeaux réduits en cendre... A vingt centimètres à peine de Donovan.« … Injuste ! » Elle chancela dans l'air chauffé à blanc et chargé d'électricité statique, bondit d'une détente souple sur la petite table encore intacte. Proche, si proche de lui... Elle pouvait sentir sa chaleur sur sa langue, le goût de sa peau sur ses lèvres et ses sens s'aiguiser des senteurs métalliques du sang omniprésent dans la petite pièce... Il lui suffisait de tendre les mains, de l'effleurer... Juste... Tendre les mains...« Tu m'énerves à un point... ! » Sa voix s'était faite murmure presque douloureux, quasi inaudible dans l'immensité désertique de la ferme détruite. Elle leva les mains. Frôla l'arrête de sa mâchoire du bout des doigts, comme plongée dans une contemplation rêveuse et lointaine, le regard voilé de ses longs cils sombres et des ombres fauves dansant encore sur sa peau halée en légers éclats électriques... Mais jamais, jamais plus cette énergie ne serait dorénavant capable de lui faire du mal. Elle ne doutait pas un instant que son pouvoir s'éteindrait aussitôt sous ses doigts, se ferait instantanément velours chaud s'il avait l'étrange idée d'y apposer ses mains. Sa colère avait fondue comme neige au soleil... Et à présent, elle le voulait lui. Dans tous les sens du terme. Elle posa son front contre le sien, brûlante de cette énergie sauvage qui pulsait en elle. Le doré de ses prunelles s'assombrit d'une fièvre ourlée de désir, extérieure à toute rationalité...« Stupide charmeur de serpents... C'était quoi déjà, le sujet de la dispute ? J'ai perdu le fil... »
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
| | Mar 16 Avr - 16:48 | | | | A voir la fureur dans les yeux de Luz, alors que lui était là, bras écartés, sans broncher, Donovan crût bien que cette fois-ci, il allait y passer. Peut-être la dragonne avait-elle raison- il n’avait aucun instinct de survie. Mais s’il devait la perdre, perdre encore une fois une femme qu’il aimait… alors autant crever de suite.
Ceci étant, il ne s’était pas attendu à l’explosion de rage qui s’ensuivit. Luz tendit ses mains vers lui, et l’archer pût y voir une boule lumineuse s’y former. La dragonne semblait hésiter entre le faire cramer et le dévorer tel quel.
La boule grandit, grandit... Donovan regarda faire sans bouger, trop stupéfié de voir que la dragonne compte véritablement lui faire du mal. Mais peut-être l’avait-il mérité, après tout. Les choses qu’il lui avait dîtes avaient dût être douloureuses à entendre, et il regrettait ses paroles maintenant- et pas seulement parce que Luz s’apprêtait à le réduire en poussière.
Luz relâcha sa magie. L’archer sentit la boule d’électricité- ou quoi que ce soit d’autre- passer près de lui pour aller détruire le mur derrière lui. Aveuglé, il porta une main à ses yeux et chancela. Lorsque recouvra la vue, il ne restait plus grand-chose de la maisonnette, et la dragonne venait de monter sur la table. L’air semblait encore chargé d’électricité.
Elle avait essayé de le tuer- vraiment essayé de le tuer. Pourtant, la rage ne refit pas surface. Lui-même était épuisé ; Luz s’était avérée être le plus redoutable adversaire qu’il eut jamais affronté, et il était à bout de force.
- Tu m'énerves à un point... !
Donovan s’apprêta à encaisser un nouveau coup de la dragonne. Il ne broncha toujours pas- il avait vu la colère dans ses yeux, et il était convaincu d’une chose : il ne lui ferait plus de mal. Plus jamais.
- Stupide charmeur de serpents... C'était quoi déjà, le sujet de la dispute ? J'ai perdu le fil...
Elle avait posé son front contre le sien, et Donovan frémit au contact de sa peau contre la sienne… Cette présence à ses côtés lui avait tant manqué ! Il agrippa les cheveux roux de Luz et l’embrassa soudainement.
- Vieille croqueuse d’hommes…, fit-il lorsque ses lèvres quittèrent celles de la dragonne. Je ne sais plus, et je m’en fous.
Il la serra contre lui. Sa colère, sa haine, tous ces mauvais sentiments s’étaient soudainement transformés en un désir ardent.
- Je crois que tu n’as pas reçu mes lettres, et que tu n’as pas reçu les miennes. J’ai juste eu peur de te perdre, et de te voir, là comme ça, aussi soudainement…
Il lui sourit et passa une main dans ses cheveux.
- Sur le moment, j’ai vu rouge… Surtout après que tu m’ais frappé…
Sa main écarta une mèche de cheveux roux qui lui barrait le front.
- Je t’aime Luz… je crois que c’était ça, le sujet de la dispute. Que dirais-tu de ficher le camp de cet endroit ? Ensembles ?
Il grimaça en se passant une main sur la poitrine.
- Au fait… Tu cognes vraiment dur !
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| | Donovan Esylandre
Partie IRLCrédit avatar : Van Hamme - ThorgalDouble compte : MasqueVitesse de réponse : Lente
| | Ven 19 Avr - 17:51 | | | | Elle enfouit son visage dans le tissu abîmé de sa tunique, abandonnée au creux de ses bras et le corps éreinté d'une soudaine fatigue... Il lui semblait avoir gagné le double de son âge en quelques heures seulement, vieille et courbaturée d'une multitude de coupures et de bleus qu'elle regretterait surtout le lendemain de toute cette histoire. Pourquoi fallait-il que chacune de leur rencontre vire au lendemain de soirée difficile ? Et ce, sans la moindre goutte d'alcool... ? Pour le coup, elle avait un peu le sentiment de se faire arnaquer, de quoi faire honte à n'importe quel premier nain venu !« Je crois que tu n’as pas reçu mes lettres, et que tu n’as pas reçu les miennes. J’ai juste eu peur de te perdre, et de te voir, là comme ça, aussi soudainement… » Luz ne put s'empêcher de rire, la fatigue des derniers jours cessant enfin de peser sur ses nerfs à vif. Oui, c'est vrai... Il était vivant. Le sang pulsait toujours en lui sous les paumes de ses mains, il respirait comme il l'avait toujours fait, debout sur ses jambes et bien en vie, si tellement en vie... Son rire se mua en sourire, un long sourire fin, aiguisé, tandis qu'elle se redressait face à lui. Ses yeux étincelèrent d'une lueur malsaine, reptile en face d'une souris tendre et offerte, le goût mielleux de la proie coincée étincelant sur ses crocs acérés...« J'irai rendre une petite visite aux Messagers, susurra-t-elle lentement, avec langueur. Un de ces jours... »
« Au fait… Tu cognes vraiment dur ! » Elle fit la moue, fronçant le nez. Cachant très mal son amusement elle rétorqua alors du tac-au-tac, un grand rire de dragon dans la voix :« … Et toi tu sens le porridge ! Enfin, je crois que c'était du porridge... Même les trolls ne mangeraient pas ça. Quoi que... » Son sourire s'élargit davantage encore, aimant par-dessus tout à l'embêter. Mais il avait raison, inutile de s'attarder ici... Surtout si les propriétaires revenaient avec moult forces armées, de quoi compliquer considérablement leurs retrouvailles. Et oui, plus que d'habitude ! Et... Ils avaient bien besoin d'un bon bain par ailleurs. Tous les deux ! Elle passa une main embêtée dans ses cheveux flammes, refoulant un soupir épuisé :« Quand je pense que c'est toi qui dis ça... Bon sang, ça faisait une bonne centaine d'années que je n'avais pas encaissé de telles droites ! » Elle grimaça à son tour, passant le bout de ses doigts sur la peau abîmée de sa joue.« Du coup, je sais où aller. J'ai assez fait d'allers-retours dans la zone, et je crois que... Nous avons tous les deux besoin... D'eau ? » Elle se mordit la lèvre pour ne pas rire à nouveau, le désastre du porridge planant encore dans l'air. Elle se laissa glisser au bas de la table, prenant garde à sa jambe blessée, et vint mêler ses doigts aux siens afin de le guider... Elle prit bien sûr soin de se saisir du pichet de bière qui traînait par là de son autre main libre, histoire de faire payer un tant soit peu au destin sa faculté étonnante de toujours la fourrer dans les ennuis ! Ils mirent un certain temps à rejoindre une large rivière en contre-bas, environnée d'arbres et située à l'orée d'une véritable forêt. Luz espérait qu'au moins là, les gardes -s'il y avait gardes- mettraient plusieurs heures à les retrouver ! Elle lâcha la main de l'archer et posa négligemment le pichet sur le tapis d'herbe mousseux qu'avait formé l'humidité des lieux... Ôter le haut de sa tunique ne représenta aucune réelle difficulté mis à part son épaule entaillée et son dos griffé, ce qu'elle fit illico sans une once d'hésitation. En revanche, dégager sa jambe blessée du tissu et du cuir de sa botte, fut une autre pair de manche... Toute à sa tâche elle jeta un bref coup d’œil à Donovan, énonçant dans un sourire une leçon apprise maintes fois par cœur :« Vous êtes bizarres vous, les humains. Vous revêtir de tissus inutiles, qui ne servent qu'à s'infecter s'ils se mêlent aux blessures... Des écailles c'est tellement plus pratique ! Pas besoin de se déshabiller tous les quatre matins ! » Elle mima un air désolé très théâtral, se relevant souplement dans l'air chaud du soir. Elle se débarrassa ainsi de ses derniers vêtements dans un froissement de tissu, s'étirant comme un chat sous ce soleil éclatant... Elle lui décocha alors un sourire candide à faire pâlir de jalousie même le plus chevronné des elfes, déclarant d'un ton parfaitement innocent :« Même les vieilles croqueuses d'homme ont leurs limites, tu as à peu près cinq minutes pour me rejoindre avant que je ne passe aux menaces sérieuses. » Elle lui fit un sourire tout en dents, et tourna les talons. L'eau gelée qui les attendait devait être en mesure de laver leur sang ! … Et le porridge !RP FINI ! ♫
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| | Luz Weiss
Partie IRLCrédit avatar : Cadeau de Léandre !Double compte : AucunVitesse de réponse : Variable (Quelques heures à une semaine)
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