[Terminé] Quand est maudit... [PV ; Brynolf] | |
| Jeu 16 Fév - 9:50 | | | | L'aube se levait à peine. Quelques pâles rayons à peine parvenaient à traverser les épaisses ramures des hauts arbres de Drayame, et pourtant la forêt semblait si claire... Comme si ce soleil naissant ne faisait que mettre en relief une luminescence déjà naturellement présente en ces lieux. Aussi fallait-il préciser que ces lieux, ce n'étaient pas n'importe lesquels. Dans ce sol riche recouvert d'humus à l'odeur fraîche et douce poussaient d'immenses feuillus tous plus majestueux les uns que les autres. Parfois on pouvait percevoir le léger clapotis d'un ruisseau qui couraient sur les roches affleurantes, et le gazouillis discret d'un oiseau, mais guère plus. Tout était calme, paisible. Comme toujours dans cette partie de Drayame.
C'est là, dans les profondeurs de cet océan de verdure, que vivait Akatsuki. Cela faisait des siècles, à présent, qu'elle n'avait plus osé mettre une seule patte en dehors du territoire qui était autrefois celui de son père. Ce dernier n'étant plus de ce monde, la Louve était revenue ici pour prendre sa suite, gardienne infatigable. De toute façon, ce n'est pas comme si elle avait autre chose à faire... N'allant jamais dans ce qu'elle appelait le "monde extérieur", Aki occupait la plus grande majorité de son temps à patrouiller sur ses terres. De temps à autres un ou deux Démons un peu idiots se perdaient ici, et elle se faisait une joie de les tailler en pièces. Usant pour cela toujours de la même technique, celle qui lui avait valu le surnom de Spectre Blanc. Surgir de là où on ne l'attendait pas pour frapper vite, et avec précision. Une façon de faire qui pouvait paraître lâche, mais quand on vit seule et qu'on n'est pas franchement une montagne de muscles, on fait avec ce qu'on a.
Ce matin-là, donc -allez savoir pourquoi- Akatsuki se sentait bien. Mieux que d'ordinaire, en tout cas. Elle était tranquille, comme si la paix environnante, déteignait sur elle. La Lycan avait l'impression que rien de mal pouvait lui arriver aujourd'hui, que tout se passerait pour le mieux. Pour une fois, elle voulait à nouveau croire qu'elle aussi avait droit à un peu de chance. C'est pourquoi elle résolut de faire quelque chose de complètement insensé. Enfin, insensé pour elle. Sous son apparence de grande louve blanche -à mi chemin entre l'animal et l'hybride- elle se mit en route. Son but ? Sortir de son territoire pour gagner les parties plus clairsemées, plus fréquentées de Drayame. Son insatiable curiosité l'emportait enfin sur sa crainte permanente. Elle voulait voir à quoi ressembler le reste du monde, qu'elle avait délaissé depuis trop longtemps déjà.
Cependant, Aki n'étant pas non plus la plus insouciante des créatures, elle restait sur ses gardes, adoptant un qui-vive constant... Qui la mit dans l'embarras. Trop de prudence tue la prudence, si on peut dire. Car toute accaparée par la surveillance des fourrés qui se trouvaient devant et autour d'elle, elle en oubliait de prendre garde aux endroits où elle posait ses papattes. Et forcément, ce qui devait arriver arriva. Un claquement sonore et sec se répercuta contre les troncs sur plusieurs lieues à travers les sous-bois. La Lycan lâcha un jappement de surprise mêlé de douleur. Un solide piège venait de se refermer sur l'une de ses pattes arrières. La droite. Oh, elle aurait fort bien pu s'en débarrasser toute seule... S'il n'avait pas été en argent. En jetant un oeil au mécanisme qui lui enserrait douloureusement la patte, Akatsuki crut qu'elle allait faire une crise de panique. C'était l'un des pièges qu'utilisait cette femme, ou plutôt ce monstre, pour chasser les Loups, il y a des siècles déjà. Vu son état, celui-ci devait être vieux, très vieux... Mais c'était de la belle ouvrage, et impossible de s'en défaire.
Furieuse contre elle-même et angoissée comme jamais elle ne l'avait été depuis son retour dans sa forêt, Aki se mit à se débattre, grognant et geignant, et essaya même de se contorsionner pour mordre le piège, sans grand succès. Trop faible pour arracher la chaîne qui maintenait le chausse-trappe au sol, la Lycan ne pouvait guère que tirer, encore et encore, en espérant que ces maudites mâchoires d'argent la lâchent... Sans y laisser sa patte, de préférence.
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| | Jeu 16 Fév - 12:37 | | | | Un oiseau lança une trille depuis les hauteurs d'un arbre et un congénère lui répondit quelque part au loin. C'était une belle journée et l'air tiède réveillait tous les habitants de Drayame. Y comprit les lycans. Cela faisait maintenant trois ou quatre jours que Brynolf et Linvala avaient rejoint la Meute de la forêt. Le grand loup se sentait bien d'appartenir à une nouvelle famille plus proche de son lieu de vie et avec les deux loups qu'il avait enfin retrouvé. Rien n'interdisait à un loup de quitter sa meute pour en rejoindre une autre, surtout quand ce même loup avait vécu tant d'années loin des siens. De sang, il appartenait à la famille de la Toundra glacée mais de cœur, il appartenait désormais à une nouvelle famille qui prenait racine au Drayame. Les lycans qui y étaient n'avait souvent aucun lien entre eux et ne se réunissaient que par le désir de vivre ensemble et de s'entre-aider, d'appartenir à une communauté qui les comprendrait et de trouver un équilibre tant pour leur côté loup que pour leur côté humain. La plupart de les lycans vivaient seuls car leur parents étaient soit de races différentes soit des solitaires. Beaucoup de congénères de Bryn erraient un peu au hasard sans avoir reçu d'éducation spécifique à leur race. Ils avaient bien souvent apprit sur le tas ou au hasard de la vie de quoi leur corps était capable et il leur avait toujours manqué cet esprit de meute que tous les lycans ressentent un jour ou l'autre. Alors cette nouvelle famille était l'occasion rêvée pour beaucoup de trouver un foyer. Aucun membre n'était tenu de rester en permanence mais tous devaient jurer de rester fidèle, de protéger le Drayame et la meute et de répondre présent quand un appel était lancé en cas de réunion d'urgence. Chacun se pliait aux règles de bonne grâce, c'était peu cher payer pour tous les avantages qu'offraient la vie en meute.
Cependant, Brynolf était un loup assez solitaire. C'était dans son caractère et dans ses habitudes. Il appréciait tous les lycans de sa nouvelle famille et avaient eu le temps de faire la connaissance de chacun d'eux car pour l'instant, ils n'étaient pas très nombreux. Le seul manquant pour l'instant à l'appel était l'Alpha. Grenaak occupait sa place en attendant son retour car il était à la fois son compagnon et le plus dominant de la meute. Bryn, en arrivant, avaient sentit la légère différence de dominance entre eux et s'était tout naturellement incliné. Pas la peine de se battre. Son caractère en faisait cependant le loup le plus dominant après Grenaak et le plaçait donc en temps que bras droit de l'Alpha, ce qui était bien normal puisque le propre père du grand loup était lui aussi bras droit dans la meute de la Toundra. Bryn avait entendu parlé de l'Alpha officielle. C'était une femme au caractère à la fois doux et bien trempé, aux instincts de dominance particulièrement poussé et à l'esprit maternel bien développé pour une louve n'ayant pas encore mit au monde de petits. Tous en dressait un portrait assez élogieux ce qui piquait la curiosité du jeune homme. Mais chaque chose en son temps. La vie en communauté lui était agréable mais un brin pesante à la longue. Aussi avait-il prévenu qu'il partait pour quelques temps, histoire de se familiariser avec la forêt par la même occasion. Il était donc parti le matin même après un bref au revoir et avait marché droit vers l'est. Sa forme lupine d'habitude impressionnante par sa taille peu commune se fondait finalement assez bien dans cette forêt démesurée tant par son étendue que par la taille de ses arbres. Il s'y sentait bien, comme s'il avait toujours été fait plus pour la vie en forêt que pour la vie dans un désert de glace. Ses pattes s'enfonçaient délicieusement dans l'humus et les feuilles, son corps se mouvait avec souplesse et en silence, il sentait, voyait et entendait tout autour de lui, s'adaptant aux obstacles et aux pistes qu'il rencontrait. C'était agréable, il n'en avait pas vraiment l'habitude.
L'après-midi commençait quand il entendit quelque chose ressemblant à des couinements. Intrigué, il trottina dans la direction que lui indiquait ses oreilles. Bientôt s'ajoutèrent les bruits de griffe sur le sol, le cliquetis du métal et d'autres gémissement mêler de grondement agacés. Avec précautions et se fiant à ses sens, il approcha à pas de loup. Il la vit au détour d'un arbre. Elle avait une robe blanche immaculée, était plutôt de grande taille mais tout de même plus petite que lui et le rouge de son sang tranchait avec sa fourrure. Elle s'était faite prendre au piège par des mâchoires d'argent ternit par le temps et n'arrivait pas à s'en dépêtrer. Le loup resta un moment à la regarder entre les arbres jusqu'à ce qu'elle repère sa présence. Une fois cela fait, il approcha doucement mais sans grande crainte. A en juger par l'allure plutôt malingre de la louve, il avait toutes les chances de l'emporter si ils devaient combattre d'autant qu'elle avait une patte hors d'usage. Et si elle était assez maligne pour y faire attention, elle le saurait aussi. Il n'avait donc pas à redoutait un affrontement. Ce n'était pas un animal, de cela il était sur. De un, l'odeur était très différente, de deux sa morphologie était trop étrange et sa taille trop imposante. Lycan ou loup-garou. Peut-être métamorphe débutante. Quoi qu'il en soit il s'approcha assez pour se trouver à la limite du contact. Sous sa forme animale il ne pouvait pas parler mais était-ce bien nécessaire ? Elle avait l'air affolée alors avoir un contact oral la rassurerait peut-être ? Et il devait d'abord savoir qui elle était ou ce qu'elle était. Son corps se transforma alors, passant de quatre pattes à deux et s'étirant pour atteindre la taille impressionnante de deux mètres de haut et des poussières. Se baissant en position accroupie, Bryn encra son regard doré dans celui de la louve.- Besoin d'aide ? - dit-il de son habituelle voix vibrante et grave.
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| | Jeu 16 Fév - 13:15 | | | | Alors qu'elle se débattait furieusement pour essayer de se sortir de cette situation plus que problématique, la Louve crut percevoir quelque chose, un peu plus loin sur sa gauche. Nerveuse, elle se figea, silencieuse. Seul le son de sa respiration rendue frénétique par ses efforts et sa panique naissante venait perturber le calme de la forêt. Aki commença à se demander si elle n'avait pas rêvé... Pourtant, sa truffe lui disait l'inverse. Quelqu'un approchait. Un autre Lycan. Et de sexe masculin. Après des siècles d'existence, il n'est pas difficile de déterminer ça à partir d'une simple odeur !... D'autant plus que cette dernière était assez proche...
Lorsqu'un grand loup au pelage fauve et sable sortit des fourrés pour s'approcher d'elle, Akatsuki eut un réflexe un peu idiot. A savoir, se débattre encore plus pour essayer de s'enfuir. Evidemment, à part se fatiguer encore plus et s'entailler davantage la patte, ça ne rimait à rien. D'ailleurs, elle s'en rendit finalement compte et se laissa tomber au sol, oreilles plaquées en arrière, les poils de son échine hérissés. Non pas en signe d'agressivité, mais plutôt de nervosité. Qui était-il, et que lui voulait-il ? Cela faisait tellement longtemps qu'on ne l'avait pas aidée que la Lycan en était venue à se dire que peu de personnes agissaient par pure bonté, de façon complètement désintéressée. La dernière personne qui entrait dans cette catégorie était Tobbias... Et à présent, ce brave aubergiste était mort. N'ayant rien de mieux à faire, Aki observa aussi attentivement qu'elle le pouvait ce congénère. Grand, massif mais restant tout de même élégant et souple, il se mouvait avec l'aisance naturelle de leur race. Sa fourrure était épaisse, sûrement avait-il grandi sous des horizons plus froids que ceux de Drayame... Quant à ses yeux, ils étaient dorés, eux aussi. Mais ils n'avaient pas la même teinte que ceux de la Louve.
*Trop près... Recule, tu es trop près... !*
Bien que c'était ce qu'elle pensait, son corps ne bougea pas d'un iota. Peut-être pour éviter de raviver la plaie qui la lançait ? Sûrement. A présent, l'autre Loup était à côté d'elle. Akatsuki le vit prendre sa forme hybride, pour s'accroupir à son niveau. Si elle avait besoin d'aide ?... Non... Elle était en train de tester une nouvelle méthode pour la chasse, tiens ! Cette question...
Après avoir laissé passer un temps, Aki finit par lâcher dans un souffle :
- ... Je me suis laissée bêtement avoir. Tu veux bien... Me sortir de là ? S'il te plaît ?
Dans la tête de la Louve, tout un tas de questions se pressaient. Que faisait-il ici ? Etait-il sur son territoire ? Etait-il le seul à vivre à Drayame ? Et si ce n'était pas le cas, comment diable avait-elle pu passer à côté d'autres Lycans pendant toutes ces centaines d'années ?...
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| | Jeu 16 Fév - 19:08 | | | | Elle avait peur, ça se sentait. L'odeur assaillit le nez du jeune homme qui fronça le museau. C'était désagréable, une odeur âcre et prenante que personne ne pouvait apprécier. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi puisqu'il n'était pas arrivé avec une posture agressive et proposait même de l'aider alors qu'il ne la connaissait pas. Peut-être qu'elle avait peur qu'il l'attaque en profitant de sa situation ? Ou qu'il ne lui vole son territoire ? Quoi qu'il en soit elle était paniquée et il ne savait pas pourquoi. Alors avant d'aller ouvrir le piège, il la prévint:- Quand tu seras libre, inutile de partir en courant, tu n'iras pas loin avec ta patte en morceaux. Je ne te veux pas de mal mais si tu prends la fuite, je devrais te poursuivre et t'arrêter. Je ne peux pas laisser un loup se promener librement si proche du territoire de ma meute. Et je ne serai pas tendre si tu m'oblige à cela. - Certains pourraient dire qu'il était cruel. après tout il avait face à lui une louve sans défense dans une position douloureuse et inconfortable. Mais lui aurait plutôt dit qu'il était simplement franc. Pas la peine de donner de faux espoir à cette inconnue, mieux valait la prévenir de ce qu'elle encourait pour qu'elle puisse peser le pour et le contre dans ses actions à venir. Le lycan se redressa et passa derrière la louve. Il n'appréciait pas l'argent, comme tous les siens, sont simple contact le brûlait et il prenait toujours des gants quand il devait travailler une arme ou un bijou en argent à la forge. Cette fois ça ne lui serait pas possible. Mais le contact ne serait pas prolongé alors il pouvait faire ce sacrifice pour la jeune inconnue. Prenant doucement le bout de la patte blessée dans une de ses pattes avant, il posa le pied sur le petit cercle de métal qui servait de mécanisme pour ouvrir le piège. Quelle idée d'aller se faire prendre là-dedans...N'importe qui aurait put le voir de loin et c'était d'ailleurs sûrement pour ça qu'il était toujours ouvert malgré le temps qui avait passé. Soit elle avait un problème de vue, soit elle était plus tête en l'air qu'un lapin. Posant rapidement sa patte sur le mécanisme, il appuya de tout son poids et les mâchoires de métal s'ouvrirent dans un grincement. Il libéra la patte méchamment touchée et relâcha son poids. Le piège se referma dans un claquement sinistre.- Voila, plus personne n'en souffrira. - Bryn remonta du regard le long de la chaîne pour voir où était attaché l'objet et d'un mouvement brutal et puissant il dégagea la pointe qui s'enfonçait profondément dans le sol. Puis il jeta le piège désormais inutile pour qu'il n'encombre pas le passage. Revenant sur la louve qui était désormais libre mais tout en restant à distance, le jeune lycan l'observa un moment. Sans sa patte, finit la chasse. Elle était vulnérable à tout et en plus, elle n'avait pas l'air de connaître beaucoup de monde avec son caractère craintif. S'il n'en montrait absolument rien, le grand loup avait de la peine pour elle et se sentait tiraillé à la fois par son désir de solitude et son envie de lui venir en aide. Il ne pouvait quand même pas la laisser comme ça... Pourquoi fallait-il toujours qu'il se mette dans ce genre de situations ?- Tu es plutôt amochée, ça va mettre un peu de temps à guérir. Je connais quelques remèdes qui pourraient t'aider. - Il s'approcha de la louve. Il ne la craignait toujours pas, il dominait la situation après tout. Elle pouvait toujours essayer de lui sauter à la gorge mais ça ne serait pas très intelligent... Il allait prendre soin d'elle, seule elle ne tiendrait pas très longtemps. Au moins jusqu'à ce que sa patte aille mieux et qu'elle puisse aller se nourrir. - Reprends forme humaine, ça sera plus facile pour te porter. - Il ne lui demandait pas son avis. Si elle écoutait sa fierté, elle allait dire non, si elle écoutait sa couardise, elle allait dire non et même si elle écoutait sa raison, elle ne le connaissait pas et allait dire non. Alors plutôt que de lui laisser le choix entre ces trois options et finir par le regretter.
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| | Lun 20 Fév - 10:42 | | | | Aki plaqua les oreilles en arrière et ferma les yeux lorsque son congénère la mit en garde. S'enfuir en courant ?... Honnêtement, l'idée lui avait traversé l'esprit durant quelques infimes secondes, avant qu'elle ne la chasse presque immédiatement. Sa patte était fichue pour le moment, et aussi vive et agile qu'elle soit, aucune chance de pouvoir s'échapper avec un membre en moins... C'est fou comme elle avait envie de pleurer. De rage, surtout. Contre elle-même. Car, comme un louveteau inexpérimenté et tête en l'air, elle était tombée dans un piège grossier qui se voyait gros comme une maison. Le résultat ? Elle se retrouvait face à un Lycan totalement inconnu, qui lui semblait plutôt bourru...
Mais ce n'était pas le pire. Une meute ?... Par les Enfers, il ne manquait plus que ça ! Il n'était pas seul, d'autres Loups vivaient à Drayame. Anxieuse comme jamais et morte de peur, Akatsuki craignait pour sa vie comme elle n'avait plus eu à le faire depuis des siècles. En général, les Lycans ne sont pas tendres avec les solitaires. Ou tout du moins, c'était ainsi lorsqu'elle vivait encore avec son père. Ce dernier n'avait de cesse de lui répéter qu'il ne fallait jamais s'approcher des meutes. Jamais. Il disait même que cela reviendrait à se suicider, quelque part.
La grande Louve blanche revint à la réalité lorsqu'elle sentit qu'on lui tenait la patte. Rouvrant les yeux, elle eut à peine le temps d'essayer de jeter un oeil derrière elle que le piège s'ouvrit, libérant enfin son membre endolori. Aki laissa échapper un jappement, alors qu'elle se traînait un peu plus loin, essayant de mettre le plus de distance possible entre ce maudit tas de ferraille et elle. Puis elle s'immobilisa, portant ses pattes avant sur ses yeux, tout en se maudissant intérieurement. Fini, sa belle carrière de Spectre Blanc !... Enfin, pour le moment. Avec une patte en morceaux, dur de mener une vie d'Enfer aux Démons qui seraient assez idiots pour venir se perdre dans les parages...
Akatsuki laissa retomber ses pattes au sol lorsque le grand Loup au pelage sable se remit à lui parler. Levant vers lui ses prunelles d'or ambrées, elle gardait les oreilles couchées, pas franchement rassurée. Lorsqu'il s'approcha, elle se mit à trembler sans vraiment y pouvoir quelque chose, comme si c'était devenu un réflexe. ... Reprendre sa forme humaine ?... Il voulait la porter ?... Ses tremblements redoublèrent à cette pensée. Pour un Lycan comme Aki, prendre apparence humaine revient à poser la lame d'un ennemi sur son coeur et lui dire "Vas-y, tue-moi !". C'était complètement insensé et d'une imprudence monstrueuse.
Cependant... Avait-elle le choix ?... Non. A part si elle voulait mourir. Etrangement, elle n'y tenait pas. Aussi consentit-elle à prendre sa forme humaine, sans rien ajouter. Un profond et long soupir lui échappa. Elle détestait cette sensation, c'était comme si elle venait de se mettre nue devant lui. Sans aucune défense, rien. Car Akatsuki était complètement incapable de combattre sous cette apparence-là.
Toujours silencieuse et infoutue de faire le moindre mouvement, elle se contentait de rester étendue au sol. De toute façon, que pouvait-elle faire d'autre, hein... ?
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| | Lun 20 Fév - 13:14 | | | | Le loup resta un moment immobile, le temps qu'elle se décide. Elle tremblait comme une feuille mais il mettait ça sur le compte de sa blessure et de la perte de sang. Elle devait avoir froid. Quand elle devint enfin humaine, il se pencha et la prit avec une étonnante délicatesse. Comme si elle était faite en verre. Une patte sous les genoux, l'autre dans le dos, il la souleva de terre et la tint contre lui pour qu'elle ne soit pas trop inconfortablement installée. Puis il se mit en route. La piste qu'elle avait laissé derrière elle n'était plus très fraîche mais il pouvait la remonter sans trop de mal. - On va retourner sur ton territoire, tu y seras à l'abri. - Il ne voulait pas que les loups de la meute puissent tomber sur elle. Elle était visiblement solitaire et résidente ici depuis un moment alors ils pouvaient se montrer cruels avec elle bien qu'elle ne représente pas une grande menace. Il avait surtout peur de la réaction de l'Alpha qui, disait-on, avait son caractère. La meute accueillait tous les loups errants qui souhaitaient trouver une famille mais c'était un peu différent cette fois. Il s'agissait d'une louve qui avait décidé de vivre seule dans son coin de forêt. C'était donc une potentielle ennemie pour le territoire et le gibier.- Je m'appelle Brynolf. - C'était stupide mais ils ne s'étaient pas présenté, ni l'un ni l'autre. Le grand loup avait la ferme intention de veiller sur sa congénère jusqu'à sa guérison avant de repartir et il ne pouvait pas envisager de vivre avec elle sans connaitre son nom ni faire connaitre le sien. La marche dura un bon moment. Le lycan avançait moins rapidement avec un fardeau et sur deux pattes mais il faisait de son mieux pour aller assez vite sans trop la secouer. En plus il devait se concentrer pour remonter une piste qui se faisait plus ténue à mesure que le temps passait. Mais finalement il parvint à la frontière du territoire de la louve blanche. C'était normalement contre les règles d'entrer chez un autre loup mais parfois, nécessité fait loi. De plus, il n'entrait pas chez une meute mais chez un loup solitaire ce qui changeait la donne. Il franchit donc la ligne invisible de démarcation et continua son chemin. A partir de là, les pistes étaient plus nombreuses et surtout très bien marquées. La louve devait vivre là depuis un sacré bout de temps maintenant, il avait l'impression de les voir avec ses yeux et non avec son nez. Les chemins se faisaient de plus en plus nombreux à mesure qu'il les suivait, comme s'ils allaient tous vers un seul point. Typique des territoires depuis longtemps habités, les sentiers suivit mènent en général tous à l'abri des habitants. Bryn se surprit à penser à sa tribu natale. Ils vivaient dans un territoire bien plus vaste que celui-ci mais les générations s'y succédaient depuis si longtemps que les sentier tracés étaient gravés dans la terre. Pas visiblement mais olfactivement. Et tous finissaient pas mener à la colline gelée qu'ils habitaient. Que de souvenirs... Après une heure et quelque de marche dans les bois, Bryn arriva enfin la zone abritée du territoire. Ce fut avec une sorte de soulagement qu'il déposa son fardeau à terre en douceur avant de se redresser et de s'étirer les épaules. Rester avec les bras nouer ne faisaient pas grand bien aux articulations qui protestèrent à leur façon avec force craquements. Bon, ils étaient arrivés à destination. Bryn s'accroupit près de la blessée.- Je vais chercher quelques herbes. Tu devrais lécher la plaie, ça l'assainira. - Le grand loup allait reprendre forme animale quand une petite voix au fond de lui lui conseilla de s'expliquer un peu avant. Il n'avait pas vraiment l'habitude de parler mais là, ça semblait nécessaire. Alors avec une sorte de soupir il se laissa tomber assis et regarda la louve dans le yeux. Elle les avait doré aussi mais avec une pointe orangée alors que lui n'avait les prunelles faite que d'or pur et liquide, brillante et vive, moins douce peut-être, plus animale et féroce. Mais tout aussi envoutantes que celles de sa congénère.- Tu n'as pas à me craindre. Je ne te veux aucun mal, je n'ai aucune mauvaise intention envers toi. Je ne peux pas laisser un loup blessé livré à lui même ici. Même les natifs de cette forêt sont tous d'accord pour dire que c'est un endroit dangereux alors je ne peux pas t'abandonner avec une patte en moins. Fais moi un peu confiance. - Se laissant aller, Bryn lui céda même un de ses sourires francs et désarmants. Il ne le faisait pas vraiment exprès mais à tellement garder pour lui ses pensées, ses sentiments et ses expression, il avait conservé une sorte de pureté innocente quand il se laissait aller à extérioriser ses émotions. Puis il reprit rapidement sa forme animale et repartit au petit trot en quête des herbes qui feraient un bon cataplasme.
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| | Ven 9 Mar - 13:00 | | | | Il fallait bien l'avouer, ce Loup était doué pour remonter les pistes. Parce que, si vers la fin elles allaient toutes au même endroit, celles qui étaient les plus éloignées du coeur de son territoire étaient éclectiques, allant au nord, au sud, à l'est et à l'ouest sans aucune logique apparente. Akatsuki aiamait vagabonder dans "sa" forêt. Et puis, de cette façon, elle parvenait à perdre d'éventuels poursuivants. Lorsqu'il se présenta, Aki pencha légèrement la tête de côté, dubitative. Un nom... Qu'est-ce que cela pouvait bien faire, de l'ignorer ou non ? Aucun intérêt, il ne comptait tout de même pas rester pendant des lustres, n'est-ce pas ?... Cependant, elle consentit à lui rendre la politesse, car après tout, c'était la moindre des choses.
- Akatsuki.
Mais qu'il ne s'attende pas à en avoir plus. Du moins, pour le moment.
Finalement, il entra dans son territoire. Très honnêtement, cela ne lui plut pas des masses. Les intrus n'ont jamais été sa tasse de thé, et ne le seraient sûrement jamais. Mais encore une fois, elle n'avait pas le choix, et elle ne le savait que trop bien. La Lycan n'aurait de toute façon pas été en état de lui refuser l'accès à ses terres, alors à quoi bon s'en formaliser ? Autant essayer de passer outre, ou au moins d'ignorer la chose.
Brynolf la déposa au sol, près du tronc où elle dormait d'ordinaire. C'était un magnifique et gigantesque arbre à la ramure verdoyante, dont les branches s'étendaient vers le ciel, comme pour caresser les nuages. Un trou se trouvait à sa base, bien assez large pour accueillir deux Lycans. C'est là que son père et elle dormaient, il y longtemps déjà. Etonnamment, cette plaie béante dans son corps ne semblait pas du tout incommoder l'arbre, qui se portait comme un charme. Après lui avoir donner quelques recommandations, son congénère s'en alla sous sa forme animale, la laissant à nouveau seule. D'après ce qu'il avait dit, la jeune femme comprit que visiblement, il comptait rester jusqu'à ce qu'elle soit de nouveau capable de tenir correctement sur ses pattes. Au delà de la solidarité qui pouvait exister entre Lycans -solidarité qu'elle n'avait jamais vraiment expérimenté elle-même- Aki ne put s'empêcher de soupçonner qu'il y avait anguille sous roche... Pourtant, en se remémorant le sourire qu'il avait eu à son attention, elle chassa ses doutes en secouant vaguement la tête. Non, il ne pouvait pas être mauvais.
Passé quelques instants à réfléchir à tout et à rien, Akatsuki se métamorphosa à nouveau en louve et commença à lécher soigneusement la blessure. En attendant qu'il revienne, elle n'avait de toute façon rien de mieux à faire, n'est-ce pas... ?
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| | Mar 10 Avr - 21:00 | | | | A peine sortit du fourré, le grand mâle partit à la recherche des herbes qu’il connaissait. Il avait du adapter ses connaissances à son nouveau terrain de chasse mais le Drayame regorgeait de plantes aussi efficaces voir plus que celles qu’il connaissait déjà et il avait sut s ‘adresser aux bonnes personnes dès le début. Il ne partait donc pas désavantagé. La truffe aux aguets, il s’éloigna au petit trot. Bientôt il tomba sur la première plante : une fleur blanche dont les vertus anesthésiantes étaient utiles pour apaiser localement les douleurs. Il en cueillit avec du mal et les posa dans un coin pour aller chercher le reste. Pas question de les mettre en bouche, il perdrait l’usage de sa langue. Sa promenade fut fructueuse : il trouva les petites baies rouges dont il avait besoin de éviter que la plaie ou le membre enfle et une plante chétive dont les racines aidaient à la cicatrisation. Le tout bien mâché et mélangé à de la salive faisait un emplâtre très efficace pour éviter les désagréments d’une vilaine plaie et la voir se refermer rapidement. Content de sa cueillette il fit demi-tour et retourna vers l’endroit où il avait laissé la louve.
En chemin il remarqua combien les pistes étaient bien dessinées. Surement arpentées depuis des dizaines d’années, elles étaient imprégnées de l’odeur d’Akatsuki ainsi que de celle d’un autre loup bien que la marque soit moindre, comme vieillit. Bryn en déduisit que la jeune femme devait surement vivre avec un autre du moins à une période de sa vie. Elle semblait farouche et méfiante, n’avait pas confiance en lui malgré ses encouragements et ses paroles apaisantes. Quelque chose l’avait surement poussé à cela : une mauvaise rencontre ? Une vie trop solitaire ? Une éducation trop stricte ? En tout cas, elle n’ouvrait pas son cœur facilement et le regardait comme un danger quoi qu’il dise. Il pouvait comprendre qu’elle n’apprécie pas sa présence sur son territoire mais la nécessité faisait loi et il savait qu’un loup à plus de chances de survivre, même très blessé, s’il est sur son territoire. D’une part parce qu’il risque beaucoup moins de croiser d’autres loups susceptibles de l’attaquer. D’autre part parce qu’il connaît mieux les endroits où se cacher, les coins à embuscade ou les points d’eau. Même si elle le chassait, il serait au moins rassuré de savoir qu’elle était en sécurité. D’ailleurs il s’interrogeait : pourquoi être si soucieux d’une louve qu’il ne connaissait pas ? Il ne prenait pas vraiment de gants en temps normal et la loi de la nature était parfois cruelle avec les faibles. Alors pourquoi elle il la laissait vivre ? Pourquoi l’aidait-il ? Surement à cause de cette lueur sauvage au fond de ses yeux clairs. Elle était une superbe créature, sauvage et libre. Il ne pouvait pas la laisser bêtement mourir dans un vieux piège, d’une infection ou d’une hémorragie ou même attaquée par un ours des bois. Elle était lycan comme lui, certes une concurrente à la chasse puisqu’elle ne venait pas de sa meute mais tout de même une congénère. Il ne s’était pas sentit la force. Elle l’avait intrigué, impressionné aussi. Parce qu’elle était apeurée mais qu’elle était sortie du confort de ses terres quand même, parce qu’elle avait eu la présence d’esprit de rester calme au lieu de lui sauter à la gorge comme la frayeur pouvait le lui dicter.
Ses pattes s’enfonçant dans l’humus de la forêt, il récupéra la fleur blanche cueilli un peu plus tôt et prenant garde de ne pas trop l’écraser entre ses crocs, il rentra à la tanière. Ou à ce qui servait de tanière à sa patiente. S’improviser docteur, jamais il n’aurait put s’imaginer faisant une telle chose mais visiblement, tout est possible sur Terra. Il passa la tête sous les feuillages et annonça son entrée avec un grognement. Déposant son butin aux pieds de la louve, il reprit sa forme hybride et sans un mot, il enfourna une poignée d’herbe dans sa gueule. Ca avait un goût infect et il fronça le museau mais ne recracha pas, mastiquant avec application sans avaler la moindre bouchée. Il en retira une pâte assez épaisse d’une couleur verdâtre. Prenant le membre blessé de sa protégée avec douceur mais fermeté, il étala la préparation dessus en couvrant complètement la plaie désormais propre et saine. Il prenait soin de ne laisser aucune partie à l’air, couvrant même les poils autour pour être certain que rien n’entrerait. Il mit de côté le reste des herbes. Avec ce qu’il avait prit, il aurait de quoi renouveler au moins deux fois le cataplasme.
Regardant droit dans les yeux la louve, il relâcha sa patte en la posant doucement au sol. Elle ne pourrait pas marcher correctement pendant un jour ou deux au moins. Puis il faudrait veiller à ce que la blessure se referme bien, que rien ne soit irréparable et qu’elle ne conserve pas de boitement handicapant. Les mâchoires du piège contenaient de l’argent ce qui n’aiderait pas son corps à se soigner mais le temps avait couvert une bonne partie du métal de mousse ou d’oxydation ce qui avait réduit le contact avec l’argent. Brynolf doutait qu’elle ai été très empoissonnée et comptait sur un rétablissement complet d’ici deux à trois semaine. Il n’espérait pas rester aussi longtemps à ses côtés car à sa façon de le regarder, il comprenait qu’elle ne voulait pas de lui ici mais il serait au moins là au début. Bien se nourrir et bien s’hydrater sont des éléments importants pour une guérison.- Voilà, à présent tu devrais te sentir un peu mieux. Bientôt tu vas avoir l’impression que ta patte s’engourdit, c’est normal. C’est un des effets de l’emplâtre. Tu devrais te reposer, je vais essayer de te trouver de l’eau. Avec ta permission, je voudrais chasser sur tes terres. Tu vas avoir besoin de manger pour retrouver des forces. Indique moi les points d’eau et les lieux de chasse, ça me rendra les choses plus faciles. -
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