Il y a dix ans de cela, mon père me lançait seule pour un assassinat. Mon premier en solitaire. Je m'en souviens comme si c'était hier. Parfois j'en cauchemarde encore, parfois j'en souris seule.

Faestelia... Cette partie des Terres de Feu, où vivaient beaucoup de nobles. Ces terres où la végétation est plus abondante qu'à Sahawi. Notre fierté est telle que eux, n'ont pas de flore enflammée constamment sans pour autant être détruite.

Tu iras à ce qui ressemble à un château pour eux. Contrôles tes flammes ma fille car les trois quarts vivent en souterrain. Tu te dois de tuer le Duc Smith Jierwald. Je te laisse carte blanche. Je te dis juste qu'ils auront une grande fête. Donc beaucoup de monde. Le garde Henry sera ton contact. Il doit te faire rentrer en tant que danseuse.

Bien père. avais-je dit en allant me préparer.

Je n'étais pas en colère puisque je ne connaissais pas ce sentiment. Patiemment mais tout de même un peu inquiète je préparais mon petit baluchon.
La route était tout de même longue entre ma tribu d'une soixantaine d'individus et Faestelia où je ne connaissais pas encore sa population. Je n'avais pas besoin de demander mon chemin, mon père m'ayant préparer un croquis sur du papyrus. Je voyageais la nuit et dormais le jour.
Tout se mêlait à nouveau en moi. L'excitation d'une telle tâche, la peur de décevoir me père m'aimant à sa façon, le plan que j'élaborais au fur et à mesure, les différentes possibilités de sorties en cas de pépin, et à ce fameux garde. Il dirait quoi en voyant une jeune fille de mon âge ? Il me rirait au nez et me dirait de retourner chez ma mère. Et moi je le frapperais pour manquer de respect à feu ma mère ? Hors de question.

Il fallait bien que je chasse un peu pour me sustenter. Chose que je fis à quelques pas seulement des terres de ma cible. Quelque chose m'échappait. Pourquoi mon père me demandait cela maintenant ? Pourquoi pas quelqu'un en qui il avait plus confiance pour une telle mission ? Je n'avais que le nom de la cible et aucune description physique. Il me faudra me la jouer aussi rusée qu'un renard, mes lames aussi acérées que les serres d'un aigle royal, mes sens autant en éveil qu'un félin.

Enfin Faestelia. Effectivement mon père n'avait pas tort. La végétation, pour moi pauvre native de Sahawi est plus... luxuriante que la nôtre, les habitants ont vraiment l'air d'être presque inhospitaliers, ou simplement absents, restant sous terre.

Je ne mis pas longtemps à trouver le domaine concerné. Il n'y avait plus qu'à suivre les quelques badauds s'y dirigeant portant bon nombre de caisses, de différents objets et tissus. Quelques victuailles et même quelques effluves de parfums ou d'onguents me parvenaient aux narines. A quoi cela m'aurait servi de me cacher ? Ils attendaient une danseuse après tout. Lentement et simplement je suivais le cortège jusqu'aux lourdes portes de bois, veillées par deux hallebardiers. Ce fameux Henry était reconnaissable entre tous. Pourquoi ? Parce qu'il lui manquait un bras. Lui ne m'avait pas ratée non plus.

Ma nièce ! s'exclama-t-il avec une joie feinte.

Mon... mon oncle Henry ? feignis-je sur le même ton.

Allons ! Allons ! Ne fais pas attendre monseigneur le Duc trop longtemps. Je lui ai déjà tant parlé de toi qu'il bouillonne d'impatience. m'avait-il dit en me poussant à l'intérieur.

L'entrée était trop facile, et cela ne me disait rien qui vaille.

J'entrais dans ce château, non pardon plutôt un drôle de manoir. Malgré l'ambiance festive, on pouvait facilement ressentir dans le grand hall une atmosphère pesante, lourde de conséquences comme si quelque chose d'irréalisable allait se produire.

Spoiler:

A moins que ce ne soit moi ? Cette angoisse de décevoir mon père. Je secouais vivement la tête faisant croire aux badauds qui pouvaient jeter un oeil sur moi que je chassais une éventuelle fatigue. Je n'avais qu'une dague et deux aiguilles en un matériau banal, que j'avais caché respectivement dans le bas de mon dos roulé dans une étoffe pourpre foncé et dans mes cheveux pour tenir un demi chignon qui les relevait au milieu du dos.

Mais qu'est-ce c'était que ce faste alors que les nôtres meurent de faim et de soif dans certaines parties de notre terre ? Il y avait là profusion de plats riches en épices, de multitude de fruits venant d'on ne sait où, des pichets de nectar d'ambroisie au vue de l'effluve qui s'en dégageait, nombreux alcools, et j'en passe.
Mon père ne m'avait-il pas dit qu'il y aurait une fête et non pas une... une... O R G I E ? A l'époque, j'étais bien trop jeune pour comprendre mais j'avais un but et il m'obsédait. Où se trouvait cet opulent Duc Smith Jierwald ? Où dont pouvait se trouver cet ingrat de la nature qui aux dires du garde Henry, était pressé de me voir ?

Ah enfin... le voilà, là allongé sur un sofa au bras unique. Je vais me préparer à épater la galerie pour un peu de spectacle et je me chargerai de son cas par la suite. Allait-il me parler à la fin de ma danse, ou allait-il me demander quelque chose de particulier de suite ? Alors les troubadours effleurèrent les cordes et peaux de leurs doigts experts, je pris la décision de commencer de suite en suivant leur rythme. Plus vite je débutais plus vite je terminais.

Spoiler:

Pour cela, je m'étais pliée en deux sur le sol tel un bouton de rose point éclos. Lentement je me levais pour imager cette floraison. C'est alors qu'un valet me tirait par l'épaule gauche violemment en arrière.

Eh la danseuse ! Tu ne commences pas de suite ! Tu es prévue qu'en fin de soirée selon les désirs du Duc. D'ailleurs je dois t'accompagner à ses appartements. Ksss ! Il s ont fait quoi ??? Tu as beau être grande mais tu es bien jeune pour faire cela ? s'était-il permis de dire et moi de me retenir et de faire un sourire hypocrite.

Inspirant profondément je le suivis. Par la suite des évènements, ce valet disgracieux et mal-aimable frappa trois coups, rien, puis deux coups. La porte à peine ouverte, me pressa d'entrer. Ce que je fis. Une fois fait, avant même d'avoir vu ma proie, je jouais à la jeune fille modèle d'une de ces révérences qu'il n'oublierait... jamais.

Bien, bien ! Ainsi donc que voici la nièce prodige de mon garde ! (sifflement ébahi) Il a raison de se méfier des mâles rôdant en cette demeure. Une beauté qu'on voudrait tester, garder pour soi. Et pourtant si jeune... Pas peur de gâcher cette fraîcheur ?

Plait-il à messire ? Mon oncle Henry a bien dit que c'est une surprise qu'il voulait vous réserver, et e ne suis pas à la hauteur de vos espérances... simulais-je au Duc.

Que nenni ! Que nenni ! Assez de bavardage ! Dans votre chambre sis à coté de la mienne, sur votre lit se trouve une tenue plus... alléchante encore que la vôtre. J'exige que vous la mettiez. Attachez vos cheveux plus haut et maquillez-vous !

J'hochais à peine la tête que retentit un cors sonnant une alerte.

Vite ! dans votre chambre ! Vous y serez en sécurité ! Ne sortez pas tant que je ne viens pas vous cherchez ! avait-il dit en m'y poussant de force en ayant frôler ma dague.

Il ne manquait plus que ça... un contre-temps. Le garde Henry m'aurait-il finalement trahi ?

Décidément ces nobles... Rester bien au chaud dans leur demeure ne leur réussit pas. Que savent-ils de la vie du dehors ? Que savent-ils de leurs sujets, serfs, roturiers et nobliaux ? N'ont-ils pas peur de voir des êtres humains, change-formes, démons mineurs ou autres mourir de faim alors qu'eux peuvent le faire à satiété ? Peu à peu, je sentais une colère sourde monter en moi. Si un jour je devais m'éprendre d'un noble, il devra me prouver ce dont il est capable sur le terrain et non à l'intérieur.

Je voulais me retourner pour fermer la porte afin d'enfiler la robe exigée par le Duc mais je n'eu pas le temps de le faire. En moins de temps qu'il ne faut pour dire ouf, je me retrouvais dans une impasse. Non pas que je ne pouvais pas sortir mais presque. Une main sur ma bouche ? EH ! Qui a lancé un contrat sur moi ? Qui voulait qu'une danseuse de 15 ans et mature dans un certain sens, meurt ? Tout doux.

Je devais me calmer. Mon coeur battait un peu la chamade. Bien sûr que c'était impressionnant quand ce n'était pas votre paternel qui vous jouait ce tour. Mais cette main... Cette main n'était pas aussi rigoureuse, aussi calleuse que celle d'une homme. Une femme ?! Était-ce la compagne du Duc, qui dans un excès de jalousie voulait voir ce que je voulais à son époux ? C'était confirmé en même temps que d'avoir une dague sur la gorge. Une femme ! Une soeur de métier et une adversaire par la même occasion. Contre sa main, je m'étais mise à sourire puis hocher lentement la tête pour qu'elle me lâche. Avec une infime précision et sans précipitation, je remontais ma main pour la poser sur celle qui était sur ma bouche. Geste de précaution si elle n'était pas décidée à le faire.

Lorsqu'elle m'avait lâché, je me retournais afin de l'observer. De magnifiques prunelles dorées. Je connaissais peu d'êtres avec de tels yeux. Serait-ce une... ly.. ? Je secouais la tête pour m'arracher à mes réflexions.

L'alerte est pour toi n'est-ce pas ? Un peu plus je croyais que c'était pour moi. avais-je dit avec calme.

En me fichant de ce qu'elle allait faire, je me dirigeais vers le lit pour enfin regarder cette robe plus qu'étrange. Restant méfiante, je me défis de mes aiguilles dans mes cheveux et de ma dague enveloppée et plaquée contre mes reins. Je déposais mes armes sur le lit.

Tu es là pour qui ? demandais-je perspicace en enfilant cette magnifique robe rouge à franges rappelant les flammes. Allez savoir pourquoi.

Malheureusement, la découpe de la robe ne me permettait pas d'avoir ma dague dans le dos. Je ne pouvais l'avoir que contre ma cuisse, côté intérieur. N'ayant pas d'étui, j'arrachais avec mes dents et mes mains un bout de ma tenue d'origine pour un fixement adapté. Une fois prête je m'étais de nouveau retournée contre mon interlocutrice :

Je t'offre de rester dans la chambre le temps que l'accalmie vienne.

Après tout, c'était la moindre des choses.

Pour que mon interlocutrice ne soit pas choquée par mon comportement, cela voulait donc dire que nous faisions le même métier ? Je n'avais pas eu longtemps à attendre pour en avoir le coeur net. Mais un bruit de tissus avait attiré mon attention pour que j'en vienne à venir prêt de l'unique fenêtre de ma chambrée pour en tirer le rideau. Non rien de ce côté. Nous avions eu les mêmes réflexes, néanmoins chacune de nous s'étions postées à une entrée/sortie possible.
J'aurais pu lui demander comment elle savait que nous étions soeurs de métier, cependant, l'objectif était plus important.

La voix près de la porte est celle de... celle du Duc. lui avais-je appris en murmurant ne pouvant m'empêcher de regarder sa main gantée.

Une archère ? Oh ! Nous n'en avions pas dans ma tribu car nous sommes des chasseurs au corps à corps. Le peu de fois où j'acceptais de me rendre aux enseignements du mage, c'était ceux dont on ne parlait pas de magie, mais de la vie même, de la pseudo-chaîne alimentaire. Encore fallait-il croire que ça m'intéressait mais au moins je me sentais normale comme les jeunes de mon âge.

Lorsque mon interlocutrice me regarda de nouveau, je ne pouvais qu'admirer la lueur des ses prunelles, la détermination avec un soupçon de sauvagerie. Un eu plus encore je pourrais la prendre comme une grande soeur. Mais qu'avais-je pensé là ? Pourquoi mon père ne m'avait pas prévenue que je risquais d'être doublée ? Il m'aurait prévenue de cela, j'aurais agi autrement, plus vite.

NEE'LHAN ! NEE'LHAN ! avait crié une voix qui m'était pas si inconnue.

Et mince il ne manquait plus que ça. Dans la vie, on a beau construire des plans, mais il en faut toujours en réserve en cas d'ennui comme celui-ci. Et juste au moment où je me méfiais encore de la jeune femme qui se trouvait face à moi. Juste au moment où elle me tendait la main pour sceller un pacte, un accord. Fort heureusement , j'avais vite réfléchit à une solution de secours.

On nous appelle pour donner la mort. avais-je dit ironiquement en lui tendant la main pour la serrer. Que le spectacle commence ! Je vais endormir leur vigilance tout en dansant. A l'heure qu'il est, ils doivent être abruti par leur vin.

Je n'avais pas eu besoin de verser quelques gouttes de poison dans les amphores, car dans une soirée telle que celle-ci, il était évident que les invités allaient boire de tout leur soul. J'avais ouvert la porte avec lenteur contrôlant un léger tremblement. à la fois dû à une petite peur et à la hâte que j'avais de finir cette mission.

Tonton Henry ! avais-je simulé. Inutile de crier si fort. Je suis prête. J'attendais simplement que l'on vienne me chercher. lui avais rétorqué tout en marchant dans le long couloir qui devenait de plus en plus sinistre pour moi.

Ne t'inquiète pas, je les ai envoyés dans une autre direction. Et oui, je suis véritablement ton oncle. Maintenant donne-nous le plus beau spectacle. m'avait-il appris en me poussant au bas du dos devant les invités.

Le silence s'était établi en dix secondes à peine, si on se donnait la peine de mesurer le temps. Tous les regards étaient braqués sur moi. Même les troubadours s'arrêtèrent de jouer. Le Duc dût leur signaler par un geste rapide et impatient de la main de reprendre. Pour commencer, j'entrepris quelques pas de danse souples, lents, précis, tel le vent dans les roseaux. Ensuite tel un soleil rougeoyant, se levant avec paresse, tout en espérant que mon alliée du jour ne soit pas loin.

Spoiler:

Un silence d'outre-tombe régnait, ou presque. Malgré mes divers enchaînements j'entendais des bribes de conversation.

Tue... famille... demain... Dragnor... On régnera...

C'était donc pour cela que mon père m'avait envoyé sur mon premier contrat ! Tuer un noble pour en protéger un avec discrétion ?! Non mais depuis quand alors ? Pourquoi ne laissions-nous pas les nobles en paix ? Une drôle de haine s'était emparée de moi en cet instant. Encore plus critique que lorsque j'avais foulé cette terre quelques heures plus tôt.
Le rythme de mes pas et du port de mes bras, doublèrent de vitesse comme si un feu se propageait dans les plaines se nourrissant de tout ce qu'il pouvait sur son passage.

Le Duc ne me lâchait pas du tout du regard jusqu'au moment où il fit signe à je ne savais qui, estimant que j'avais fini de danser pour faire venir des mages. Néanmoins, son regard lubrique me hantera pour toujours. Il se leva tel un coq ayant envie de conquérir sa basse-cour. Quand il m'arrêta, il vint me prendre dans ses bras dans une pose osée et sensuelle. Pour ébahir la populace, je vins me cambrer le plus possible. Mon partenaire me suivit en me tenant par un bras et me caressa la joue de l'autre. Il me fit terminer par quelques pas de danse pour me murmurer à l'oreille :

Suivez-moi dans la chambre que j'honore votre prestation. avait-il dit en me relevant de ma dernière cambrure tandis que le reste des invités avaient leur regard braqué sur les mages qui s'affairaient aux illusions.

Une fois montés dans sa chambre, il referma bien vite sa porte. Je simulais une peur d'enfermement pour qu'il rouvre la porte ou au moins la fenêtre. Ce dernier se rapprocha de moi et m'enlaça. Je ne pouvais pas me retenir de le gifler, et lui revint à la charge avec un sourire carnassier. Mais je l'avais mon excuse pour l'avoir tué !

Oh oui mon aiguille porteuse de digitale pourpre.... Ou comment calmer les ardeurs. Enfin ce cher cardiotonique qui nous laissait le temps à mon alliée et moi-même, de le tuer autrement.
Disons plutôt que je simulais accepter ses avances juste le temps de me préparer à le tuer. Me déhanchant, je me détachais les cheveux, tout en repoussant d'un coup de plante de pied droit le Duc sur le lit. Puis lentement, je montais sur le lit, l'aguichant encore un peu. Puis dans une simulation de caresse, je vins lui donner un coup d'aiguille empoisonnée dans la veine axillaire. Vous savez, cette veine en avant de l'omoplate et en arrière des muscles du groupe dorsal de l'épaule.
Je m'étais reculée subitement, trop subitement même, au point de tomber du lit tout en étant un peu sonnée, parce que j'avais entendu des pas de course dans le couloir.

En tombant du lit, avec ma dague très effilée, j'avais tranchée l'artère fémorale du Duc Smith Jierwald. Je ne sais pas si vous connaissez la sensation de saisie à l'aisselle par urgence mais je peux vous assurer que le coeur fait un bond. Je m'en souviens encore aujourd'hui.

Cette myriade de petites bulles glacées descendant le long de la colonne vertébrale, mon teint légèrement hâlé qui avait viré à ce blanc d'os, de lait sortant d'un pis de génisse. Cette soudaine envie de faire demi tour et de se faufiler derrière un lourd rideau de velours attendant que les évènements se calment. Oui, à 15 ans, nous, habitants des terres de Feu, n'avons pas forcément cette assurance de soi. Enfin si. Je veux dire par là que nous ne nous surestimons pas.

Vo....n'avais-je pas eu le temps de finir ma phrase.

Quant à tomber dans la paille... à en avoir partout, ne connaissant qu'une partie de mes capacités, cela ne serait qu'un comburant à un joli feu de camp.

AïE ! avais-je dit sous l'impulsion. Je me souviens encore du sourire carnassier que j'avais eu à cet instant.

Je m'étais vite relevée et entamer une légère course afin de rejoindre ma complice momentanée. je m'étais collée dos à elle profitant de ma capacité de vue améliorée d'élémentale :

Et quatre de plus ! l'avais-je informée tout en me mettant en garde basse comme me l'avait appris mon père, dague entre les dents.

Il fallait que l'on termine vite si nous ne voulions pas terminer en mauvaise posture entre leurs mains. Je n'étais pas encore une expert mais je pouvais me débrouiller. Même si je voulais qu'elle voit en moi une simple humaine baignant dans l'assassinat depuis la moitié de son âge.
Tant et si bien que je n'attendis pas son feu vert que d'un coup je m'étais laissé glisser au sol en venant taper d'un grand coup de pied dans les jambes du premier soldat. Mes mains à cet instant n'étaient pas encore tâchées, autant commencer. J'en avais profité pour lui sauter dessus et lui trancher la jugulaire en un geste sec. Quant au second, je lui lançais la dague dans le coeur. Il n'en restait plus que deux, qui se jetèrent déjà sur moi.

Un hoquet de soudain souvenir souleva ma cage thoracique. Le carnet de feu ma cible... Il y avait apparemment des aveux, des choses dessus. Tant pis ! La vie de mon alliée et la mienne d'abord !

Quatre, encore quatre signalaient sa consœur assassine, huit seulement ? Ça restait parfaitement jouable, jugea la jeune femme. Nee'lhan se débarrassa de deux hommes pendant que la louve attendait tranquillement que ses adversaires approches, elle eût pris son arc en main et leur lâcha un sourire carnacier. Son premier adversaire se précipita vers elle pour lancer un coup d’estoc, elle se baissa tranquillement, puis d’un coup d’estoc frappa l’homme avec l’extrémité, qui s’écroula le souffle coupé, elle pivota pour éviter un nouveau coup d’un des gardes, elle passa la corde de son arc derrière la tête de son adversaire, puis tira le bois vers elle avant de lâcher, se détournant déjà elle entendit avec une certaine satisfaction un craquement sonore à la fois du nez de l’homme et de la fibre de bois qui se brisait, suivi par un hurlement de douleur et un corps en armure qui s’effondrait. Elle se retrouva face à Nee qui semblait distraite alors que deux autres attaquaient, elle contourna la jeune femme en tournant sur elle-même, presque dansant, pour s’interposer.

-On échange, dit-elle en ayant l’air de s’amuser comme une folle.

Son premier adversaire frappa d’un coup de taille avec une hallebarde, la lycan posa ses mains sur la lame, remontant son corps pour que ses pieds ne touchent plus terre, la lame dévia vers le bas tandis qu’elle envoyait son talon vers le visage de l’homme qui s’effondra dans un craquement de mâchoire. Lorsqu’elle retoucha terre elle se tourna vers le second adversaire pour finalement feinter en esquivant son attaque, passer derrière lui et lui briser la nuque promptement. L’instinct du combat, une chose magnifique que l’on n’avait pas besoin d’apprendre puisqu’il était inné, pourtant c’est dix ans plus tard seulement qu’elle apprit vraiment cet art du corps-à-corps. Alyna l’ignorait, son loup lui par contre se laissait porter par le rythme, puisqu’un loup sait instinctivement se battre.

Elle se retourna à demi vers Nee’lhan pour voir si la voie était libre, puis pivota pour s’éloigner vers la porte, seulement huit gardes pour sortir ? La sécurité se perdait, Ha… non bien sûr il y avait les archers sur les toits qui attendaient qu’elles sortent de la cour, elle les entendait se poster et arrêta sa collègue par le poignet en lui faisant signe de se taire pour indiquer qu’elles allaient passer par le chemin de ronde, ainsi elles n’auraient pas à subir une pluie de flèches pendant qu’elles courraient.

-Pas par la porte, on va se faire massacrer sinon, prend l’escalier on va descendre ailleurs après, pour qu’ils ne nous voient pas.

Sortir là où on ne les attendrait pas était le meilleur moyen de ne pas se faire repérer, puis il suffirait qu’elles se fondent dans la foule en marchant calmement et le tour serait joué. La louve grimpa rapidement pour couper le trajet pendant que sa collègue contournait l’obstacle pour gravir les marches, ouvrant la marche la lycan s’arrêta à un moment pour vérifier que la voie jusqu’au chemin de ronde était libre, c’était le moment de la relève, parfait. Elle se glissa sur les remparts en faisant signe à la danseuse de se dépêcher et de se déplacer à demi-courbée. Faisant elle-même la même chose elles partirent vers l’extrémité droite des remparts.

-J’y vais la première et je te rattrape, en espérant que les gardes ne nous repèrent pas tout de suite et si je me fais repérer fait comme si tu avais essayé de m’arrêter.

Elle lui adressa un clin d’œil, puis bondit par-dessus les créneaux, elle ralentit sa chute en s’accrochant à une branche d’arbre pour retomber au sol en une roulade, amortissant le choc, cœur battant elle se figea quelques secondes le temps de savoir si elle était repérée ou non.

Voyant enfin mon alliée faire, je ne comprenais pas pourquoi elle usait d'un arc en combat rapproché. Elle avait pourtant l'air si... efficace sans. Alors pourquoi ne jouait-elle pas de ses capacités physiques ? Non pas à jouer avec ses formes féminines mais donner de la tête, des mains et des pieds. Mais elle comme moi nous nous amusions, et pas qu'un peu. Quand j'y repense à l'heure actuelle, je me dis que pour un premier contrat d'assassin je ne m'en étais pas si mal sortie. Heureusement tout de même qu'elle était là, et j'espère pouvoir un jour me retrouver face à face avec elle afin nous affronter amicalement. Ou pas.

Reprenons. Vu que nous avions échangé nos places, il nous restait chacune deux gardes à abattre. Mes deux nouveaux adversaires avaient... attendez que je me souvienne... ah ouiiiii ! L'un avait une magnifique Flamberge (et j'espère un jour avoir ce qu'il faut pour m'en offrir une), cette grande épée de taille à lame ondulée ; et le dernier avait une Pertuisane. Il aurait pu nous embrocher toutes deux mais avait l'air de s'en servir pour la première fois. Pas de temps à perdre.
Pour cela, une fois libre de mes mouvements. rapidement je m'étais accroupie afin de faire un balayage à l'inexpérimenté afin de m'asseoir sur lui rapidement. Mais allez danser de cette manière dans un combat à deux contre huit dans une telle robe de danse... Je m'étais positionnée sur lui afin de lui trancher la carotide sans recevoir une seule goutte de sang. Après avoir rapidement essuyé la lame de ma dague sur la robe que le Duc m'avait offerte,

Le porteur de la lame ondulée, me donnait plus de fil à retordre car il savait la manier. Lame comme manieur ne faisaient qu'un. Celui-ci avait vu ma manière d'agir et en jouait. Il voulait mener la danse tel le meilleur gladiateur dans une arène. Il en était hors de question. Je devais être plus rusée encore. Etre plus petite peut être un avantage comme un inconvénient. Ici, un inconvénient. Je ne pouvais pas atteindre le nez comme j'avais fait avec l'étranger venu dans la tribu pour se présenter à mon père et que j'avais tué. Un coup de poing dans la cage thoracique, un coup de coude violent en ayant fait un tour à 180° au même endroit pour couper momentanément sa respiration. Par chance, ma dague pu rejoindre le coeur de celui-ci en traversant son gambison vert. J'avais à peine terminé que mon alliée sans nom m'indiquait le chemin à suivre.

La première partie s'était déroulée sans accroc majeur. Mon coeur s'était accéléré et j'avais commencé à être tendue lorsque je m'étais rendue compte que les archers avaient repéré ma collègue. Je ne pouvais pas la prévenir et user de mon élément était impossible au risque de me faire traiter de sorcière, ou pire encore.

Un imprévu arrivant à temps, Yuu. Mon bébé phénix, mon familier, ressemblant actuellement à un paon blanc se mit à planer au-dessus des archers. Une véritable aubaine. Mon lié avait ressenti ma détresse et était intervenu à sa manière. Il avait choisi de son propre chef de se parer de ses belles couleurs de feu chatoyantes, Ne contrôlant pas son embrasement il en brûla un au passage au niveau de la tête et qui se mit à fuir en hurlant pour tomber une trentaine de pas après... définitivement. L'occasion était trop belle, rêvée. Profitant du détournement d'attention, voyant qu'une bassine de cuivre avec des charbons ardents se trouvait sur le passage des archers, je pris leurs avant-bras pour des mèches de bougies en tendant sèchement et discrètement mon index droit en visant la moitié de ces soldats.

Je m'étais remise en route profitant des regards qui se dirigeaient tous vers les archers. Comment s'y étaient-ils pris, eux si experts, si adroits ? C'était donc le petit phénix qui était venu réclamer justice ? Possible ! Les rumeurs se faisaient déjà entendre. Un cadeau du ciel, un dernier, me permettant d'avancer toujours à demie courbée comme demandé, Un buisson épineux cachait une faille dans le mur. Aussi épaisse que moi, Vestige d'un ancienne bataille. Me mettre à quatre pattes pour y passer et sortir de l'autre côté, robe en lambeaux.
A l'extérieur , je m'étais adossée au mur, prise d'un éclat de rire et d'un manque de souffle.

Je m'étais jointe à la foule comme si de rien était après avoir ri et voyant ma collègue me faire signe de me calmer et de le faire. Yuu avait rapidement absorbé les flammes puis reparti je ne sais où à l'abri des regards, apparaissant et disparaissant tel une divinité quelconque. C'était bien la première fois que mon familier s'amusait à ce petit jeu. J'étais la seule à connaître son identité et je peux vous assurer qu'il ne fait pas parti de ces êtres supérieurs.

Mêlée à la foule, de ce que je me souviens aujourd'hui, elle ne comprenait pas ce qui s'était produit. La vasque de charbon avait subitement pris feu mais pour les badauds de la foule, les archers avaient vite agi pour contenir et éteindre le feu. Ces couillons n'avaient pas vu qu'il manquait des archers et ils les applaudissaient en poussant des "Hourra pour les archers !". C'était ne plus rien comprendre. A part un peu de répit. Ces individus ne voyaient même pas que des gardes fouillaient les chariots ? Sont-ce vraiment les habitants de Faestelia qui agissent en tout temps ainsi ?

Profitant qu'un étalagiste de robes s'était absenté, j'avais profité d'en subtiliser une, la passer pardessus celle que j'avais déjà puis de me rattacher les cheveux afin d'être méconnaissable. Une main s'était posée sur mon épaule et je n'avais pas sursauté pour la simple et bonne raison que cela aurait pu me trahir.

Glisses sous la charrette pendant que je demande passage à bord de la charrette prétextant une visite urgence à ma grand maman malade. Vêtue ainsi ils ne me reconnaîtront pas. avais-je dit en mettant la capuche de la robe.

Je n'avais pas attendu la réaction de ma complice que je m'étais déjà avancé vers un conducteur de charrette.

Messire, messire, je vous en prie. Permettez moi de monter à votre bord vous qui quittez la ville. Ma... ma grand maman est... est fort malade et... et je suis la seule qui reste. avais-je dit en faisant trembler mes épaules feignant la venue de larmes incessantes.

Oui, celui-ci avait tant hésité que je lui avais discrètement glissé une pièce que j'avais trouvé par terre. Il avait enfin accepté et je n'avais pas pu m'empêcher de vérifier si je n'étais pas la seule à être du voyage. Je m'étais même félicitée intérieurement de cette petite mise en scène.

Bien que le voyage était assez agréable, silencieux, j'avais une once d'inquiétude pour ma compagne d'infortune. Ce ne doit pas être agréable de voyager ainsi et j'avoue encore ne jamais avoir testé. Néanmoins, j'avais entendu des bruits de sabots. Mais incertaine sur le coup. Ce bruit devenait de plus en plus une obsession, ou presque. Finalement je n'avais pas tort car peu de temps après un cavalier qui n'avait pas l'air d'un garde nous avait dépassé.

Il a l'air pressé de rentrer dans ses pénates. avais-je dit au charretier essayant de le faire parler un peu plus. Sans résultat.

Le conducteur de la maudite chariote ralentissait petit à petit et je me demandais bien pourquoi. A quelques mètres, une dizaine à vue de nez, s'étendait une petite oasis. Celle-ci je ne me souvenais pas l'avoir vu. Puis un petit contre temPs fâcheux se produisit. Mon alliée n'y était pour rien, juste l'homme assis à côté de moi qui s'était retourné trop tôt. Il la vit comme moi se remettre debout. Il allait se mettre à hurler, mais je fus assez rapide pour lui mettre la main sur la bouche et le foudroyer du regard. Pour, le geste d'après, sortir ma dague contre mes reins rapidement pour lui placer sur la jugulaire.

Allons, allons... pourquoi tant de haine ? avais-je demandé ironiquement.

Nouvel accroc... je n'avais pas vu que le cavalier avait fait demi tour. Puisqu'il venait de m'empoigner les cheveux.

ON NE TOUCHE PAS A MES.... n'eus-je pas le temps de terminé ma phrase en parlant de mes cheveux.

Non mais c'est vrai quoi ! Qu'ont-ils tous à en vouloir après mes cheveux ? Je haïssais au plus haut point à l'époque, bien qu'encore maintenant que l'on touche à ma longue cascade sombre avec des attentions malsaines. Mais je n'avais pas le temps de penser à tout cela que je fus tirée en arrière avec force et violence. Le réflexe que j'avais eu était de ramener les jambes contre moi pour me mettre comme en boule.
Au même instant, un hurlement de loup, ou plutôt de louve, je comprendrai peut-être au fil du temps, s'était fait entendre. Cela m'avait fait légèrement frissonné car je ne me souvenais pas avoir vu de lupus, voir même de versipelles dans le coin. A moins qu'il ne provenait de l'oasis. Bref.
A peine avais eu-je le temps de me mettre en boule que je me retrouvais au sol. Une chute amortie par le cavalier.

-Tu peux t’amuser avec les deux zouaves, moi je m’occupe d’eux. Approchez donc mes agneaux ! avais-je entendu en me relevant et en m'époussetant.

Merci. avais-je simplement répondu.

Mes 15 ans me firent écarquiller les yeux un court instant. Cette femme devait avoir guerre plus de 5 ou 8 ans de plus que moi seulement mais j'admirais sa force et son courage. Et je ne connaissais toujours pas son nom. Dommage.

Je souriais parce que le cheval prenait la fuite. Lui au moins, il était innocent, et il ne méritait pas la mortuus. Pardon, la mort. Tandis que le cavalier se relevait, je pris une garde propre aux terres de Feu. Une garde qui porte le même nom par ailleurs. "Garde du feu". Bien que celle-ci soit plus d'attaque que de défense, c'était mon réflexe puisque mon assaillant était plus grand que moi. Je levais les bras, armés, tendus si vous préférez, au-dessus de ma tête, prête à frapper et j'attendais que mon adversaire fasse quelques pas en commettant une erreur. Oh et puis non, lui il a une allonge d'avance, moi pas. J'effectuais trois pas rapide en gardant la position de mes bras.
Si mon alliée m'avait vue, elle aurait pu me prendre pour une arrogante, hors que ce n'était que le côté agressif de l'attaque.
Le feu coulant en moi commençait à me chauffer au point que mon tatouage entamait son changement de couleur. Je devais faire vite et me re-contrôler.
Abaissant mes bras avec vitesse et brutalité, mettant ma main gauche le long du corps puisqu'il servait d'appuis, vu de ma taille, je ne pouvais que viser le coeur du cavalier en frappant de la main droite. Dans un même geste, je lui avais fait un balayage. Oui. Le cavalier avait péri de sa blessure. On aurait pu dire en cet instant que j'étais fière de moi. Mon père serait lui, tout aussi fier de la réussite. Et aucune trace de sang sur moi malgré le coup. Encore mieux.

Quant au charretier... J'aurai préféré ne rien lui faire. Malheureusement il était là, au mauvais endroit, au mauvais moment. Et dire que mon père me disait toujours qu'un bon assassinat n'avait pas de témoins. Et qui disait pas de témoin, pas de preuves. Encore faut-il en être un maître en la matière. Mais j'apprenais.
Ce témoin gênant était paralysé par la peur. Je m'approchais de lui le plus calmement possible malgré que pendant ce temps j'essayais de ralentir les battements de mon palpitant, de recadrer mon souffle dans l'espérance d'arrêter l'avancée de ma forme d'élémentale. Il me restait vingt secondes avant cela.
Même en mettant ma main sur son épaule, il ne réagissait pas. Se pouvait-il que... Ah non pas ça ! Se pouvait-il que pendant ce temps, pendant que ma collègue et moi nous nous battions, se pouvait-il qu'il ait fouillé dans mon drôle de baluchon et que ses doigts aient frôlé une de mes aiguilles empoisonnées ? Je ne le savais pas, mais aujourd'hui, oui je le sais. Il s'était envoyé vers la mort sans le savoir. Autant terminé le travail. Faisant travailler mes muscles, je le tirais jusqu'au bord de l'oasis afin de lui donner le coup de grâce. Plus que 2 secondes.
Déjà que des petites flammes prirent la place de mes cheveux. Je n'avais pas d'autre choix que de plonger dans l'onde afin d'étouffer toute "ardeur", toute naissance de ce que je suis réellement.

Après cela, je revins vers mon "amie" du moment, ruisselante, n'ayant pas pris le temps de sécher entièrement.

Besoin d'aide ? n'avais-je pas pu m'empêcher de taquiner.

J'allais progressivement sécher car les déplacements d'air, les mouvements, la vitesse y aidait. Cependant, à peine arrivée auprès d'elle que je voyais bien que mon aide de jeunette ne servirait à rien. A si seulement je pouvais lui ressembler ! Non, non, ne vous y méprenez pas ! Je ne parle pas du physique mais de son courage, de sa vitesse, de son expérience. Oui j'aimerai arriver à sa cheville mais je n'ai pas encore fini ma formation. Enfin... presque. Je lui avais sourit quand elle me révoqua. Après tout, autant en profiter pour en apprendre plus.

Tout ce sang... Quel gâchis qui me fait secouer la tête négativement. Je n'aime pas gaspiller le sang ainsi. Mais un instant ! C'était elle qui saignait ? Je pourrais l'amener dans ma tribu pour la faire soigner. Mais... ¤ écarquillement des yeux¤ avais-je rêvé ou la plaie se refermait seule ? Alors que je l'avais suivi jusqu'à l'oasis.
J'avais presque envie d'y rester encore un peu avant de devoir repartir. Yuu vint se poser sur un majestueux palmier sous sa forme sans les flammes.

Je fais la promesse de devenir aussi forte que toi. Et lorsque le temps viendra, j'espère pouvoir t'affronter en toute amitié et en rappel aux bons souvenirs ! avais-je dit en lui tendant la main pour la saluer.

Non, je ne voyais pas quoi lui rajouter. Je pris le chemin du retour dans la tribu mais je devais me retourner une dernière fois.

Merci. terminais-je puis repartie.

Mon retour fut plus rapide et plus fatigant que je le croyais. J'avais rapporté tous les détails à mon père sans mentir. Bien sûr, il pesta contre moi en disant que je pactisais avec des lycans mais je ne le croyais pas. Ce chef de tribu, mon père, m'envoya me reposer après m'avoir forcé à me laver de la tête aux pieds afin d'avoir le droit à mon honneur dès mon réveil.