La forêt était monstrueuse par ses branches qui gravitaient le ciel pour avoir le moindre sourire du soleil. Les feuilles grognaient au son du vent. L’herbe qui courait le sol fuyait la mort qui la poursuivait. Les fleurs avaient simplement disparut à l’approche de l’hiver… La nuit était en train de naitre alors que l’astre solaire se mourrait dans un crépuscule rosé. Quelques nuages cassaient l’uniformité du ciel. Un elfe marchait dans cette forêt, il cherchait des herbes pour un élixir dont lui seul avait le secret. Il était lourdement armé… Pourquoi ? Il n’y avait pourtant aucune raison. Nous sommes bien à Drayame. Le territoire paisible des elfes… Il se retournait sans cesse, comme si il se méfiait de l’arbre qui se brandissait dans une ombre grandissante. La brume envahissait les lieux comme une main griffue qui cherchait sa proie…

Tu as entendus parler de cette femme elfe, demanda un paysan à un autre… Elle a disparu… Un silence s’installa tellement l’autre était surpris. Disparue ? Comment ? Une mère de plusieurs enfants raconta à sa boulangère, l’histoire d’un enfant elfe qui avait disparu aussi… La boulangère frissonna de peur. Un chasseur entra paniqué dans le village, non loin de la forêt de Drayame. Il s’écroula au sol. La peur le rongeait. Il était terrifié. Les villageois l’encerclèrent, s’inquiétant. Il marmonna… J’ai un vu un elfe… Un elfe dépeçait !

Il se mit à vomir de dégout sur la place centrale. Les rumeurs grandissaient alors que les elfes étaient silencieux. Ils étaient devant cet elfe sans vie. La pourriture l’envahissait déjà. Ses organes coulaient le long de son corps… Le sang était devenu noir comme l’encre qui grave le temps. Il était comme crucifier. Les mains clouaient à la branche de ce chêne. Le haut de son crâne trainait au sol, avec ses cheveux recouverts de son propre liquide céphalique. Ses yeux d’un bleu furent simplement dévorés par les corbeaux qui rodaient encore… Un des hauts elfes s’approcha du corps… La chair se décomposait laissant les vers se régaler. La tête penchait de la victime montrait le vide qu’elle regorgeait. Il eut un haut le cœur, une peine qui ne montra pas. Les autres se regroupèrent derrière lui. Ils se figèrent en remarquant que le cœur, le précieux organe de la vie n’était plus à sa place, ou parmi les morceaux du corps… La peau manqua aussi laissant les muscles respiraient la mort à l’air libre… Un monstre, une horreur de la nature vivait parmi eux… Il rôdait ! Ils en étaient maintenant certains. Les disparus sont morts ! Pourquoi ? Pourquoi ?

Les elfes furent les seuls touchés par ce drame, par ces disparitions… Pourquoi ? Le village était-il hors de danger ? Pourquoi ce monstre en voulait – il aux elfes ?

La dernière victime fut cet elfe herboriste. Il cherchait ses herbes, ceux qui la nuit dévoile. Il voulait faire. Il s’était préparé… Il était armé… Alors que les autres le cherchent, que les autres enquêtent sur ce monstre, il continuait son chemin… Il avait peur, mais il devait ! C’était son but. C’était une erreur…Ce cri…

Un cri résonna dans un hurlement sinistre. Je me réveillais en sursaut, rien qu’en l’entendant. Ma tête me faisait si mal… Mon corps tremblait de douleur… J’étais allongée dans l’herbe, une herbe recouverte de sang… et à côté de moi, un corps… Je me mis à crier… Un enfant elfe gisait à quelques centimètres de moi… Le haut de son crâne avait disparu, et il était ouvert le long de son torse… Puis il était nu, puis il puait… Les vers grouillaient dans son estomac… Ses organes et sa peau manquait….J’ai eu soudain des nausées… J’étais couchée dans son lit mort… J’étais blessée à la tête et au niveau des poignets…et des chevilles…

Je cherchais à comprendre ce qu’il m’arriva… Ma tête me faisait défaut. Combien de temps, ai – je dormi ? Combien ? Que faisais- je ici ? Je ne me souvenais pas… Impossible de mettre la main sur mes souvenirs… Je ne me souvenais pas des derniers jours… A supposer que c’était que quelques jours … Ou bien… Dernier souvenir fut le soir ou on me demanda d’aller voir ce qu’il se passait parmi les elfes, et pourquoi on n’avait plus aucun signe… J’avais un mauvais pressentiment. Je me redressais sur les genoux. J’ai failli m’écrouler sur l’enfant elfe… Je me sentais horriblement mal… Je me levais puis je reculais de cette horreur. Il était comme une poupée désarticulée… Une bête sauvage avait commis l’horreur !

J’étais pieds nus, alors que je portais une tunique verte sombre, avec des dorures en or, arrivant à mis cuisse… Et un panta -court noir, arrivant aux genoux, et était un peu boursoufflé à ce niveau, fermer par des lanières d’or. Je cherchais mon arc des yeux, mais il était introuvable. J’étais sale, et recouverte de sang… Ma peau fut marquée par des liens… Pourquoi ? Je n’aimais pas le fait d’être seule dans la forêt en pleine nuit, avec aucun souvenir, et prêt d’un corps d’enfant… dépecé ! Je reculais encore quand j’entendis un grognement violent, et je me mis à courir… A travers les bois ! Je voulais quitter cette forêt !

Drayame baignait dans une tranquillité sordide, à la lueur d'une lune pâle dont les rayons blanchâtres peinaient à passer à travers la cime des arbres. Un silence angoissant envahissait la forêt- il n'y avait, cette nuit, aucun des bruits qui étaient devenus familiers à l'archer. Et l'air empestait le sang.

Donovan marqua une courte pause dans sa marche, s'accroupissant aux côtés de Thjodvitnir, la main posée sur la nuque du loup. Lequel émettait un grognement étouffé depuis plusieurs minutes déjà.

- Du calme, Todd, du calme, murmura-t-il.

Mais il comprenait son compagnon- lui même avait les nerfs à vif. Son arc était rangé dans son étui de cuir. En cette obscurité, il était aveugle, et l'arme ne lui serait d'aucune utilité. Thjodvitnir l'aidait à avancer, et même si l'exercice était délicat, il arrivait à s'en sortir, la main droite emmêlée au pelage gris du loup. Qui lui, voyait probablement très bien.

Partir en chasse en pleine nuit était risqué, surtout quand on courrait après un monstre- ce qui était son cas. Il avait entendu des rumeurs, guère plus que des murmures, qui s'échappaient de lèvres tremblantes de peur. Lorsqu'il avait questionné certains habitants du Drayame, on ne sût lui en dire plus; sinon qu'il y avait quelque chose, dans la forêt, et que ça avait la mauvaise habitude de laisser des cadavres.

Afin de faire honneur à la broche représentant le symbole de l'Aurore qui ornait désormais ses vêtements, Donovan s'était mit à la recherche de cette bête, ce monstre, ou quoi que cela puisse être. Il avait donc patiemment attendu la nuit dans une auberge, puis avait finit par s'enfoncer dans la forêt en compagnie de Thjodvitnir. Jusque là, il n'avait rien vu.

Un cri retentit alors dans la nuit, et l'archer se figea. Sa main droite raffermit sa prise sur le loup, qui s'agitait. Pas question de le laisser s'élancer seul dans la nuit. L'acier crissa lorsqu'il dégaina l'épée norse dans son dos- il se releva, jeta un regard à Thjovitnir qui montrait les crocs... et le lâcha.

Le loup bondit dans la nuit, suivit de loin par un Donovan aveugle et trébuchant. Quand ce dernier rejoignit enfin l'animal, ses yeux se posèrent sur une scène d'horreur. L'endroit était juste assez dégager pour que puisse filtrer les rayons de la lune, comme si la forêt eut voulut s'assurer qu'il ne loupe aucun détail.

C'était un carnage, qui s'offrait à lui, la mort sauvage d'un enfant. Le sang répandu lui donna presque la nausée- le spectacle n'était pas loin des charniers que pouvait offrir une bataille. Par tous les dieux, qu'est-ce qui pouvait bien être capable de ça ? Ou qui ?

Thjodvitnir fouinait du bout du museau le cadavre, et Donovan vit le sang scintiller sur le gris de l'animal. Alors qu'il esquissait un geste en direction de l'enfant mort, le loup se redressa soudainement; il y eut un bruit de feuillage, et l'archer crût apercevoir une ombre parmi les arbres. Ombre qui fut immédiatement prit en chasse par son compagnon, avant qu'il n'ait pût faire le moindre geste pour l'arrêter.

Il jeta un dernier regard au cadavre à ses pieds avant de pousser un juron et de courir lui aussi. Il y avait autre chose. Il y avait autre chose en plus que cette ombre, il y avait autre chose en plus au grognement du loup. Un autre grondement, plus menaçant, plus noir. Quelque chose qui lui glaça les sangs. Thjodvitnir l'avait-il sentit lui-aussi ? Comme... comme une présence, aux alentours, qui les traquait. Qui les observait, attendant son moment pour fondre sur eux et mettre fin à leurs petites existences.

Son regard devint noir, sa mâchoire se crispa. Plus loin, devant lui, il entrevit le loup bondir sur l'ombre- et les deux s'arrachèrent à sa vue. Thjodvinir l'avait-il attrapée ? Il ne pouvait le dire. Il hâta le pas, trébucha sur une racine avant de se relever promptement. Bon sang, ce n'était pas le moment de se laisser intimider !

Il finit par rejoindre le loup, la mine menaçante, et sa main enserrant si fort la garde de son épée que ses doigts en blanchirent.