[ABANDONNE] En quête de vérités [PV Donovan] | |
| Mar 11 Juin - 21:48 | | | | Druss s'était longtemps préparé à ce voyage dans la toundra. Habituellement, les gens assez courageux pour s'y aventurer le faisait pour la chasse, ou pour voyager d'un point à un autre en essayant de contourner au maximum le cœur de ce lieu hostile. Mais le guerrier en armure noire s'y aventurait pour tout autre chose : il allait partir à la recherche de la citée oubliée. D'après ce que lui avait dit un vieil érudit rencontré au hasard de ses pérégrinations, c'était une grande citée à l'architecture incroyable fabriquée dans les matériaux les plus nobles. Une très ancienne divinité mineure était sensé être le maitre de ces lieux et, plus intéressant encore, elle avait connue Nayris lorsqu'elle foulait encore le sol de ce monde. Et c'est bel et bien ce derniers détail qui acheva de piquer l'intérêt du jeune homme. Cette déesse des limbes dont il possédait une poupée de chiffons surgit de nul-part était sans aucun doute la source de la malédiction qui le frappait. Et si une personne encore vivante et accessible au commun des mortels pouvait lui en apprendre davantage, alors Druss braverait tous les blizzards et tous les animaux féroce de la toundra.
Il avait donc bien prit soin de rembourrer son armure avec toute la fourrure qu'il put y mettre, de préparer et prendre avec lui un maximum de remèdes contre ses crises de démence, ainsi qu'une trousse de secours contenant un maximum de baumes désinfectants et cicatrisant, accompagné de nombreux bandages et autres ustensiles. Il avait bien pris soin de son épée également, la frictionnant avec de la laine de fer pour en retirer les impuretés et les taches de rouilles, et l'aiguisant de son mieux avec les meilleurs pierres qu'il pouvait s'offrir. Et autant dire qu'après une telle préparation, le mercenaire n'avait plus un sous en poche. Mais une chance d'en découvrir plus sur la malédiction qui l'affligeait valait bien tout l'or du monde, alors il ne s'en trouva pas frustré une seul seconde.
Et c'est donc ainsi équipé qu'il s'aventura au cœur de la toundra, dés que la météo fut la plus propice, c'est à dire la moins hostile possible : car le calme plat était totalement inconnu dans ce vaste territoire glacé et torturé par les vents et les blizzards. Avançant toujours dans la même direction, se repérant comme il pouvait en se basant sur les empreintes qu'il laissait derrière lui, la position du soleil lorsqu'il pouvait la deviner à travers les nuages grisâtres, ou lorsque le phare des déserts s'allumait au loin, mystérieuse lueur dont personne ne semblait connaitre l'origine. Et Druss parvint à garder le cap, ne se laissant pas déstabiliser par les vents, prenant toujours soin de mettre un pieds devant l'autre sans jamais faire un pas de travers de peur de dévier ne serait-ce que de quelques pouces de sa trajectoire.
Cela faisait trois jour qu'il marchait ainsi, ne prenant de rares pause que pour se nourrir et boire à l'eau de sa gourde qu'il devait garder dans les replis de sa fourrure afin qu'elle ne gèle pas. Grignotant des morceaux de viande séchée coriaces mais nourrissant. Cherchant des abris, se payant même parfois le luxe de faire du feu lorsqu'il le pouvait. Puis la fatigue lui vint, comme d'habitude à force de marcher, et chercha des yeux un nouvel abri, essayant de faire percer son regard à travers les rafales de vent charriant des grosses quantités de neige. Puis, un sourire se dessina sur ses lèvres gelées : une grotte se dessinait non loin de la, une bonne vieille caverne à même la roche, dont l'entrée était quelque peu prise dans la glace. Il s'en approcha en tentant d'accélérer le pas, pénétrant le plus vite possible à l’intérieure. Et il soupira de soulagement : rien que le fait de ne plus sentir le vent lui donnait l'impression de s'être réchauffé. Mais il sortit soudain son épée, ayant détecté une masse ronflante au fond de la grotte : un ours polaire. Druss était trop fatigué, trop épuisé pour défier un tel monstre et s'en sortir indemne, et c'est pour cela qu'il s'approcha discrètement de la créature endormie afin de la décapiter dans son sommeil. Même lorsqu'il s'agissait d'animaux, il détestait jouer les assassins silencieux. En fait, il aurait bien moins de scrupule à assassiner certains humains qu'à poignarder une quelconque bête féroce, mais cela été une autre histoire.
Ne perdant pas de temps, il s'agenouilla et sortit sa dague, entamant le dépeçage de la bête : sa fourrure lui serait utile pour passer la nuit au chaud, sa viande le nourrirait, et il trouverait bien quoi faire de ses os. Puis il s'assied, épuisé, contre la paroi glacée de la caverne, infiniment moins froide cela dit, que la toundra qui l'attendait au-dehors. Bientôt, en captant la chaleur émise par le corps du guerrier et en la retenant entre ses murs épais, la caverne se réchaufferait un peu. L'ours polaire endormit, hibernant donc, ne dégageait que très peu de chaleur dû à son métabolisme ralentit. Et tandis que Druss reprenait peu à peu son souffle, que ses muscles se décrispaient douloureusement et qu'il laissait enfin aller ses pensées, une voix familière se fit entendre. La voix de la folie.
Mon beau chevalier noir... Que cherches tu donc... Que cherches tu ?
Il ferma alors les yeux et prit sa tête entre ses mains : chassant la voix de son esprit, en vain, commençant à devenir nerveux, une nervosité qui se mua en angoisse, sans qu'il ne puisse rien contrôler.
-Non... Pas maintenant...!
Il porta alors sa main à une des sacoches accrochée à sa ceinture, cherchant désespérément son remède, précieuse médication qui apaisait ses crises de démence. Mais il ne les trouva pas ; il ne trouva la que sa poupée de chiffon à l’effigie de Nayris... L'angoisse montant de plus en plus vite, il se mit à quatre pattes et tâtonna le sol à la recherche du seul secours qui lui était possible.
-Merde... Merde... Merde...!
Il abandonna finalement, se reculant contre le mur, saisissant son épée en la pointant devant lui. Les ombres autour de lui devenaient menaçante, se transformant en d'horrible apparitions sans visage, tournant autour de lui, rôdant dans la caverne comme autour de vautour à la vue d'un cadavre. Des griffes, des crocs, des yeux brillants et floues, des ricanements rythmés comme des battements de cœur assaillaient le guerrier. Il avait sombrer dans la folie, royaume d'angoisse, de peur et de démence. Il se releva alors et fit de grands moulinets avec son arme, rugissant et hurlant comme un fou qu'il était devenu. Une ombre se détacha des autres et vint le harceler et le menaçant de ses griffes, de ses ailes décharnées et membraneuses. Et prit d'un accès de panique plus puissant encore que les autres, Druss fonça en avant afin d'empaler la créature qui se dissipa comme un nuage de vapeur dans un ricanement moqueur. La lame du pauvre dément s'enfonça alors dans la roche sous la puissance du coup. Toujours pris de panique, il se démenait pour essayer de tirer son épée de la paroi. Mais la fatigue le gagnait petit à petit, et il s'était démené dans le vide, annihilant ses dernières forces dans le coup qui avait coincé son arme. Et les spectres qui tournaient autour de lui se firent floue, disparurent presque, mais leur présence était toujours perceptible, et Druss s'acharnait toujours sur le manche de son arme.
Dehors, dans le froid, juste à l'entrée de la petite caverne, un gros flacon en terre cuite remplit d'étranges petites billes bleus faites d'herbes et autres ingrédients séchés, compactés et durcis, gisait dans la neige.
|
| |
| | Mer 12 Juin - 17:01 | | | | Un vent chargé de neige soufflait, comme d’habitude, dans la Toundra. Ce désert de glace ne faisait aucun cadeaux à ceux qui s’y aventuraient : le froid, qui congelait jusqu’aux os, le vent qui cisaillait les peaux, et qui rendait fou par son souffle, et la nourriture si difficile à trouver dans cet enfer blanc... Pour ceux qui n’y étaient pas habitués, qui ne la connaissaient pas, la Toundra était un tombeau géant fait de glace. Aussi fallait-il avoir une bonne raison pour s’y aventurer.
Celle qui avait entraîné Donovan dans cette région désolée n’était peut-être pas bonne, mais sur le coup, il n’avait vu que cette solution. Il avait voulu s’éloigner. S’éloigner de tout et de tout le monde, et laisser ceux qu’il connaissait à leur vie. Il était venu ici parce qu’il haïssait ce qu’il était devenu. Et parce que cette… chose, en lui, devait mourir. Et quel meilleur endroit que la Toundra pour en finir avec la vie, loin de tout, pour disparaitre en silence ? Pour s’effacer…
Sa transformation l’avait brisé peut-être plus encore que la mort de Ysle. Il se souvenait de tout ; et surtout il se souvenait de la haine et de la soif inextinguible de sang. De ces émotions violentes qu’il avait alors ressenties, et de la douleur, du feu qui avait rongé sa peau alors qu’il massacrait des gens innocents incapables de se défendre. Ca l’avait rendu fou ; et il n’avait même pas essayé de lutter pour conserver sa raison. Après avoir enterré ses cadavres, il s’était machinalement dirigé vers la Toundra, avec la sensation qu’elle seule arriverait à faire disparaître le monstre.
Il avait passé des jours et des jours à marcher au hasard, à manger de la neige, à s’abaisser au rang de l’animal, survivant à peine à ce milieu hostile. Et il avait réellement faillit se retrouver à l’état de cadavre glacé. Perdu au milieu de nulle part, avec seulement ses armes et une fourrure élimée…
Mais il avait fini par reprendre ses esprits. Un matin, alors qu’il mourrait de faim et de froid, sa raison avait repris sa place ; il n’avait pas le droit d’abandonner. Il devrait se battre contre la créature en lui ; pour Luz, qui devait l’attendre quelque part, pour Rägmor et l’Aurore, et pour tous les gens avec qui il s’était lié d’amitié depuis qu’il avait quitté l’armée. Oui, il arriverait à mater le mal qui le rongeait désormais.
Le retour à la réalité avait été rude ; dans sa folie, il n’avait pas eu conscience de la dégradation de son corps. Le manque de nourriture et les conditions climatiques avaient fortement marqués sa chaire. Il s’était réfugié dans une grotte, et avait pris le temps de se remettre dans son petit refuge. Une peau de nébuleux blanc avait remplacé sa vieille fourrure, et des peaux de renards des Glaces avaient complété l’ensemble. Mettant en pratique les leçons d’Alyna, il avait réussi à chasser les quelques animaux qu’il avait croisé.
Deux semaines plus tard, il retrouvait suffisamment de forces pour débuter le voyage du retour. Son sens de l’orientation étant pratiquement inexistant en situation normale, la Toundra était pour lui un piège dont il était impossible de se défaire. Il ne savait pas où aller, et avait marché au hasard, espérant rencontrer quelqu’un qui pourrait l’aider à sortir de là. Depuis une semaine, il n’avait croisé personne ; et cela commençait à l’inquiéter sérieusement.
Il arriva un vue d’une caverne, les yeux plissé à la recherche de quelque chose qui ne soit pas fait de glace à travers le blizzard. En distinguant l’entrée, il éprouva un léger soulagement ; même s’il ne pourrait pas faire de feu, au moins il serait à l’abri du vent.
Il avança péniblement dans la neige, resserrant sa fourrure contre son corps. Ses jambes étaient engourdies, et il ne sentait plus ses pieds depuis un moment déjà. Il essaya de penser à la douce chaleur de Drayame et des Plaines Mystiques, ces endroits où respirer et marcher n’était pas une épreuve en soit. Que ne donnerait-il pas pour un peu de chaleur !
Alors qu’il faisait les derniers mètres pour atteindre son refuge de fortune, il distingua une silhouette humaine à l’intérieur. Il avança à l’intérieur et resta un instant perplexe devant la scène qui s’offrait à lui. Un homme se tenait là, un colosse en armure noire, une épée d’une taille aberrante à la main. Le premier réflexe de Donovan fut de porter la main à sa propre lame, mais il se ravisa, observant l’homme sans dire un mot.
Celui-ci semblait littéralement possédé- jamais il n’avait vu tel comportement. Il criait, une expression empreinte de peur et de fureur sur le visage, se démenait, frappait de son épée démesurée des ennemis invisibles. Possédé ou fou- Donovan ne voyait que cette explication. Sa main quitta la garde de l’épée norse ; l’homme ne lui prêtait aucune attention. De toutes façons, vu la force apparente de l’inconnu, il préférait ne pas le menacer.
L’homme frappa soudainement la paroi rocheuse de la grotte ; le coup fut si violent que l’épée s’y enfonça. Donovan le vit alors tirer sur le manche de son arme pour la dégager ; mais il faiblissait. Il tirait avec de moins en moins d’ardeurs, et l’archer supposa que l’homme devait avoir épuisé ses forces à frapper dans le vide. Surtout avec une épée aussi grande.
Il s’approcha doucement de lui, saisit son arc et y encocha une flèche. Il ne visait pas l’inconnu – simple mesure de précaution, au cas où sa folie le regagnait.
- He ! Vous ! Vous m’entendez ?
Il aurait bien voulut fermer les yeux et repartir, mais il ne se voyait pas retourner dans la Toundra avant d’avoir pris un peu de repos.
- Je me nomme Donovan. Je ne sais pas ce qui vous arrive, mais j’ai un besoin urgent de trouver un abri. Alors, si vous commenciez par vous calmer ?
Il n’avait jamais été très doué, question diplomatie.
- Quelques soient vos démons, ils peuvent être combattus. Reprenez vos esprits, et vite. La Toundra n’est pas un endroit où l’on peut se permettre de perdre la raison.
Pour autant qu’il le sache, l’homme ne pouvait même pas l’entendre. Au mieux. L’idée lui traversa alors l’esprit que le fou pouvait tout aussi bien le prendre pour un de ces ennemis invisibles et le raccourcir de revers de lame. Il grimaça. Alors qu’il venait tout juste de se reprendre, il risquait de finir en pièces.
|
| | Donovan Esylandre
Partie IRLCrédit avatar : Van Hamme - ThorgalDouble compte : MasqueVitesse de réponse : Lente
| | Mer 12 Juin - 20:57 | | | | Druss était à bout de souffle ; sa santé mentale s'effritant au fur et à mesure qu'il tentait de retirer son épée de la roche, et ses forces l'abandonnaient petit à petit. Les ombres difformes et vaguement humanoïdes qui le hantaient sans cesse semblait rire de lui et de son impuissance : impuissant à lutter, impuissant à récupérer sa propre arme, impuissant à se calmer, impuissant à exorciser les cauchemars démoniaques qui s'infiltraient encore et encore dans son esprit. Il n'était plus que rage, angoisse et douleur. Chacun de ses muscles subissant une tentions bien trop forte comparé à leur taux d'épuisement.
Puis soudain, le guerrier s'immobilisa, campé sur ses jambes, accroché au pommeau de son épée, il tendait l'oreille, puis il leva les yeux vers l'entrée de la grotte. Dans le pâle et morne halo de la lumière extérieure provenant de l'entrée, se détachait une silhouette, indistincte dans ce maigre contre-jour. Puis il s'avança, et le jeune homme le vit : abomination parmi les abominations, cette chose n'avait à ses yeux plus rien de vaguement humain. Atroce créature indescriptible dont la substance semblait faite d'une nuée de petits insectes répugnants, son corps, si l'on pouvait le nommer ainsi, n'était qu'un sombre nuage laiteux composé de la nuée impie et bourdonnante.
Des dards sortait de son corps et ses deux ersatz de bras semblaient tenir une arme indistincte. Son visage n'était pas visible, engloutie sous d'innombrables locuste répugnantes. Seuls ses yeux se distinguaient : sombres et infiniment meurtriers.
Druss hurla, dément au dernier degrés, et tira sur le manche de sa lame de toute ses forces, ne relâchant pas son efforts. Et ce, jusqu'à ce que l'épée se déchausse de son carcan rocailleux.
Puis, ne perdant pas une seconde, il se mit en garde face à l'horreur indicible qui se tenait face à lui. Elle émettait une série de son inaudible, odieux bourdonnements et cliquettement menaçants et gutturaux.
-LA FERME !!
Le guerrier noir tremblait sur ses jambes, une abondante sueur dégoulinait sur son visage, sur son torse et dans son dos, une sueur froide portant l'odeur de l'effroi.
-MEURS !!! Meurs meurs meurs meurs !!
Il souleva son épée et vint la fracasser à l'endroit ou se tenait l'abominable créature, accrochant le plafond de la caverne tant son mouvement était ample, produisant une fraction de seconde une gerbe d'étincelles. La glace sur le seuil de la grotte vola en éclats, la neige se souleva en un épais nuage et de la poussière de roche pulvérisée se mélangea au tout.
Aveuglant Druss à la vu de l'immonde bête, pensant qu'elle n'avait pas pu survire à cela, il se détendit alors, les ombres s'en allèrent comme si elles n'avaient jamais existé et son esprit retrouva un semblant de clarté, comme le ciel retrouve un semblant de luminosité lorsque les premières lueurs de l'aube se montrent.
Derniers fragment de démence, la fois familière de la folie résonna une dernière fois aux oreilles du jeune homme.
Ne me trahis pas... Mon chevalier noir...
Et Druss sentait à présent ses muscles lui infliger une sévère douleur, ses jambes tremblantes et sa tête lourde.
Et son œil fut attiré par quelque chose dans la neige, un signe qu'il avait apprit à reconnaitre et à vénérer comme le symbole de son salut : son précieux flacon contenant le remède à sa folie.
|
| |
| | Jeu 13 Juin - 11:43 | | | | Le fou s’arrêta un instant, lui jeta un regard perdu- et Donovan frémit. Il avait vu des hommes, sur le champ de bataille, avec un regard dénué de toute vie, avec des expressions d’horreur gravées sur leur visage, il avait vu les ravages que le sang pouvait faire à un homme… Mais jamais il n’avait vu ce que lui montrait l’homme en armure noire. Cette folie furieuse qui brulait dans ses yeux, et toujours ce mélange de peur et de fureur.
L’archer recula, fit deux pas en arrière. Il était maintenant certain que le colosse s’en prendrait à lui, et que ce ne serait ni beau à voir, ni agréable à vivre. Le fou s’énerva à nouveau contre sa lame enfoncée dans la paroi rocheuse ; il hurla, tira, tira encore, jusqu’à ce que la roche cède et libère enfin son épée. Il se tourna alors vers l’archer et se mit en garde.
Et Donovan ne savait comment réagir à tout ceci. Il releva son arc instinctivement, tenant l’homme en joue. Devrait-il l’abattre ? Devait-il tuer cet homme, pour la seule raison d’être rongé par la folie ? Certes, une flèche ne passerait jamais à travers son épaisse armure, mais le cou offrait toujours une ouverture. Mais s’il décochait sa flèche, comment pourrait-il assumer son geste ? Alors que lui-même s’était transformé en quelque chose d’abominable, il avait décidé de vivre. De quel droit pouvait-il penser qu’il valait mieux assassiner le fou ?
Il abaissa son arc.
- Ecoutes moi ! Je ne te veux aucun mal ! Je…
-LA FERME !!
Il recula encore d’un pas.
-MEURS !!! Meurs meurs meurs meurs !!
Au moins, ça avait le mérite d’être clair. L’homme se précipita sur lui, brandissant son épée, pour la fracasser à l’endroit où se tenait Donovan, accrochant le plafond de la caverne dans son mouvement ample. L’archer eut tout juste le temps de se jeter en arrière avant que l’entrée de la grotte ne semble exploser dans un fracas de pierre et de glace.
Il tomba à la renverse dans la neige et roula sur quelques mètres. Un élan de colère le submergea alors ; et il se releva vivement, crachant de la neige. Par tous les dieux, ce fou avait vraiment bien faillit le tuer ! Sa main vola instinctivement vers la poignée de son épée… et s’immobilisa, crispée, à quelques centimètres de la garde.
Sa main brûlait… et il ne se souvenait que trop bien de cette sensation. Elle était encore très tenue, très loin de ce qu’il avait ressentie lorsqu’il s’était transformé ; comme les prémices d’un carnage à venir, l’étincelle du brasier, la brise de la tempête. Il releva une de ses manches et examina son poignet. Une ligne noire, légère, faisait une arabesque étrange à la base de sa main.
Il remit sa manche en place et prit une profonde inspiration. Il ne savait pas vraiment ce qui devait réveiller le monstre en lui, mais il savait que c’était quelque chose de négatif. Des sentiments mauvais. Et il ne laisserait pas aussi facilement l’occasion à son mauvais côté de refaire surface.
Il reporta son attention sur l’homme dans la grotte, préparé à encaisser un autre assaut le plus calmement possible. Mais celui-ci semblait s’être calmé ; et, à présent, il semblait fixer quelque chose dans la neige.
Donovan avança doucement vers l’homme, guettant le moindre nouveau sursaut de folie.
- He… vous êtes calmés ?
Il suivit son regard et vit un petit flacon enfouit dans la neige. Il se pencha, le ramassa et le tendit vers l’homme, le buste légèrement penché en arrière.
- Bon… je vous rends votre flacon. Et en retour, vous arrêtez de cogner. Ca vous va ?
Il avait essayé de prendre un ton décontracté, mais il ne pût s’empêcher de craindre un nouvel éclat de colère de la part du fou en armure.
|
| | Donovan Esylandre
Partie IRLCrédit avatar : Van Hamme - ThorgalDouble compte : MasqueVitesse de réponse : Lente
| | Jeu 13 Juin - 13:00 | | | | Le nuage de poussière et de débris retombait doucement, se dissipant petit à petit, loin de la violence du coup qui l'avait fait naitre, à l'instar de la folie de Druss. Il avait de la neige et des fragments de rocher coincés dans ses cheveux et dans sa cape, il respirait avec difficulté, son cœur battant encore trop vite pour qu'il puisse retrouver un souffle régulier.
Il observait le flacon de ses médicaments avec un grand soulagement, attendant d'avoir reprit son souffle pour ne serait-ce que tendre le bras pour le ramasser, avaler une dose ou deux et retourner sur sa peau d'ours pour faire un bon feu et manger l'animal.
Sa respiration devenue un peu plus calme, il lâcha le manche de son épée qui tomba en faisant grand bruit, et se mis à genoux dans la neige lorsqu'il entendit une voix, précédée de bruits de pas dans la neige. Il redressa la tête d'un air surpris et jaugea celui qui avait prononcé ces mots. Un homme à l'air robuste, une simple armure de cuir, une épée courte, un arc. C'était quasiment l'équipement règlementaire d'un archer à pied dans n'importe quelle armée. Cependant, le bonhomme avait une toute autre allure ; un regard différent des autres qui n'était pas étranger au guerrier en armure noire. Ce dernier gomma la curiosité et l'inquiétude sur son visage et tenta de réponse de sa voix grave, un peu cassée par sa crise de démence.
-Ouais...
Il tendit alors la main vers le précieux flacon, mais celui-ci se déroba sous ses yeux au dernier moment. Puis il releva les yeux vers l'étranger afin de voir ses intentions et fut soulager. L'archer avait, semble-t-il, traversé la toundra à pieds, et il avait encore la force de faire de l'humour face à un parfait inconnu qui avait essayé de le tuer.
Le visage toujours aussi neutre, Druss lui arracha presque le flacon des mains, en retira le bouchon de liège et croqua une des billes bleutée avant de le refermer. Il devrait les économiser si il voulait pouvoir faire le voyage sans trop d'encombre. Puis, une fois passé l'étrange gout doux-amère du médicament, après l'avoir avalé, le jeune homme sentit un frisson dans tout son corps, une douce fatigue qui invitait au repos. Son esprit se clarifia et son souffle s'apaisa. Et à travers tout cela, il retrouva la force de se lever, ramenant son épée avec lui avant de retourner s'asseoir sur la peau de l'ours. Il soupira d'aise, allant même jusqu'à sourire un peu. Puis son regard se porta de nouveau sur le bonhomme.
-Druss... dit il en se frappant brièvement la poitrine du poing. Désolé pour ça, mais maintenant que j'ai retrouvé mon remède ça va aller.
Sans même attendre une réponse ou une réaction de la part de l'archer, il sortit du sac qu'il portait dans son dos, caché sous sa cape, quelques ustensiles enveloppé dans du cuir souple ainsi qu'un fagot de bois. Il jeta nonchalamment l'un et l'autre aux pieds de l'étranger et lui fit un bref signe de tête.
-Je m'occupe de l'ours, occupe toi du feu.
L’emballage de cuir souple contenait un silex, un grattoir en cuivre, de l'amorce pour transformer l'étincelle en flamme, et un flacon d'huile pour que le feu prenne plus vite. Le guerrier n'avait pas du tout l'habitude des politesses et autres savoir vivre. Pour lui, il était évident qu'il n'allait pas jeter dehors, dans la toundra, un homme qu'il avait faillit tué dans sa folie. Tout comme il lui paraissait normal qu'il s'occupe du feu pendant que lui découpait la viande de l'animal. Chacun son rôle et les choses iraient plus vite. Emporté par le bien être éphémère que lui procurait son remède, Druss ne s'inquiéta pas de la suite de son voyage, cessant d'anticiper l'avenir comme étant perpétuellement dangereux. L'espace de quelques minutes, il se sentait parfaitement bien dans sa tête.
|
| |
| | Ven 14 Juin - 15:15 | | | | Le guerrier en armure noire semblait revenir à lui peu à peu ; son regard s’éclaircissait, sa démence disparaissait peu à peu. L’homme lui arracha le flacon des mains, s’empressa de prendre quelque chose qui était à l’intérieur- Donovan ne pût voir de ce dont il s’agissait exactement- et, une fois ceci fait, son visage prit une réelle expression de soulagement. Il se releva, retourna dans la grotte pour s’asseoir sur la peau de l’ours avant de lâcher un léger sourire d’aise. Puis il en revint à Donovan et se présenta à lui, frappant son poing contre sa poitrine. Un salut de guerrier- l’archer était ravi, au fond, que cet homme le considère comme tel.
Il hocha la tête avec un sourire et répondit à son salut de la même manière.
- Donovan. Content que tu aille mieux.
Il était plus content pour lui que pour le dénommé Druss, mais ceci, il le garda pour lui. Et puis, il le comprenait parfaitement.
Druss s’affaira sur son sac, et en sortit le nécessaire pour faire un feu. Une bonne chose, en ce monde glacé- Donovan n’en avait pas espéré autant en entrant dans la grotte. Un feu… c’était quelque chose de si rare, dans la Toundra ! On n’y trouvait jamais de bois sec, et, même s’il avait pût en faire sécher, il n’avait rien du tout pour faire partir un feu.
Le guerrier en armure jeta le tout aux pieds de l’archer, lui intimant de s’occuper du feu pendant qu’il prenait soin la carcasse de l’ours. Il n’y avait pas prêté attention plus tôt, mais, effectivement, un ours des neiges reposait ici. Druss l’avait probablement dérangé dans sa tanière, et lui avait définitivement réglé son compte.
Il ne dit mot et se contenta de s’assoir afin de préparer le feu. Avec ses doigts engourdis par le froid, la tâche ne fut pas aisée ; mais, au bout de quelques instants, une flamme naquit, et Donovan souffla dessus afin de l’attiser. Bientôt, un faible feu tremblotant dispenser quelque chaleur dans la grotte froide.
Il ne pût empêcher un léger rire de s’échapper de ses lèvres. La dernière fois qu’il s’était retrouvé dans une grotte avec quelqu’un, c’était avec Luz. Le personnage avec qui il était maintenant lui semblait aussi éloigné de la jeune femme que le feu l’était de l’eau. Il songea qu’il lui faudrait peut-être arrêter de faire ses rencontres aux creux des cavernes ; à force, il ne saurait bientôt plus où donner de la tête.
Une fois certain que le feu avait bien pris, il enleva sa fourrure, afin que la chaleur atteigne mieux son corps et se défit de ses armes. Il éprouva un certain soulagement lorsqu’il sentit le poids du bois et du fer s’enlever de son dos, et il se massa instinctivement les épaules.
- Il est rare de trouver des voyageurs solitaires au fin fond de la Toundra, lança-t-il à l’adresse de Druss. Les rares téméraires qui se décident à traverser cet endroit longent généralement la côte pour ne pas se perdre. Ce qui me laisse penser que tu cherches quelque chose.
Il passa une main dans ses cheveux pour écarter quelques mèches de son visage.
- Mais ce ne sont pas mes affaires. En revanche, si tu souhaites t’enfoncer dans la Toundra, moi, je veux en sortir. J’ai beau être natif de Selian, je me perds toujours dès que je pose un pied sur le sol de cet enfer blanc.
Le feu faiblit un instant, et il souffla dessus afin qu’il ne perde pas trop de sa force, et rajouta un peu de bois.
- Ne saurais-tu pas par où il me faudrait aller pour regagner la côte ?
|
| | Donovan Esylandre
Partie IRLCrédit avatar : Van Hamme - ThorgalDouble compte : MasqueVitesse de réponse : Lente
| | Ven 14 Juin - 20:03 | | | | Druss ne commença pas tout de suite à s’affairer sur la chair de l'ours à coups de couteau ; il préféra attendre que ses muscles aient fini de lui infliger cette lancinante douleur. Comme une punition pour les avoir trop sollicité, comme un cuisante douleur en échange de la force inhumaine qu'ils avaient du déployer pendant la crise du guerrier. Ce dernier bascula alors doucement sur la gauche afin de se retrouver face à l'ours, prenant une grande inspiration pour calmer la douleur, il entreprit alors de détacher les tendons de l'animal afin de libérer la viande ; mettant la graisse de côté.
La créature était vraiment imposante, et le jeune homme ne comptait pas la dépecer entièrement, car il n'en aurait pas besoin dans l'immédiat : mieux valait prendre ce qu'il fallait pour faire un bon repas, et ensuite décider de ce qu'il restait à faire, après avoir reprit des forces.
-Donovan...
Répéta-t-il pas tout à fait à voix haute, comme pour bien s’imprégner de la phonétique du mot, pour mieux s'en souvenir. Cela faisait quand même trois syllabes, comparé à la seule et unique qui composait son propre prénom.
Puis il se mit à découper en fines tranches la viande de l'ours polaire : plutôt tendre et riche malgré l'hibernation, elle n'était pas trop dure à découper ni trop nerveuse. La chance lui souriait de ce point de vue la.
Du coin de l’œil il observait l'archer se débattre pour faire du feu, on aurait dit qu'il était peu habile de ses doigts, ce qui aurait été vraiment trop étonnant de la part de quelqu'un possédant un arc. En vérité, Druss le compris tout de suite, ses doigts étaient encore engourdis par le froid. Et en prenant en compte ce paramètre, force était de constater qu'il se débrouillait plutôt bien.
Puis, prenant son couteau à l'envers, il s'approcha de la tête de l'ours et lui arracha les deux yeux avant d'en croquer un : juteux et plein d'énergie pour affronter le froid.
Puis il lança l'autre à son invité en l'apostrophant.
-Hey, attrape !
Puis il se redressa péniblement avec ses morceau de viande et son épée. laissant échapper un petit rire forcé aux dire de Donovan.
-Ouais. Je cherche la citée oubliée.
Puis il s'assit péniblement près du feu et bougea deux grosse pierres du bout du pied, posant sa lame en équilibre sur celles-ci, juste au-dessus du feu. Puis il graissa l'acier de son arme avec la graisse de l'ours avant d'y déposer les morceaux de viande, non sans un sourire gourmand sur les lèvres.
Puis il haussa les sourcils et leva un regard empreint de curiosité.
-Il faut être fou pour s'aventurer dans la Toundra. Ou suicidaire. Et maintenant tu veux repartir ?
Passant une main sur son menton en plissant le front, il réfléchit quelques secondes.
-Normalement, si tu longe la paroi rocheuse en allant vers la gauche en sortant de la caverne, tu devrais arriver aux frontière de Siléna... Je parierais sur trois jours de marche.
Puis son attention se reporta sur sa cuisine improvisé, attiré par le bruit de la viande qui commençait à crépiter. Il la fit bouger du bout de son couteau, estimant devoir retourner les morceau dans moins d'une petite minute.
-Dis m'en plus sur toi.
Dit il naturellement sans quitter la viande des yeux. Il n'en avait pas l'air comme ça, mais Druss aimait prendre soin de bien préparer sa nourriture.
|
| |
| | Lun 17 Juin - 13:33 | | | | Druss lui envoya l’œil de l’ours, que Donovan attrapa au vol. Il détestait cela, mais connaissait l’intérêt de manger sans faire le difficile, aussi avala-t-il l’œil le plus rapidement possible. Le guerrier à l’armure noire prit alors ses morceaux de viande et revint vers le feu, tout en expliquant à l’archer qu’il était à la recherche de la Citée Oubliée.
Il ne savait que peu de choses à ce sujet, sinon les légendes qui courraient à son propos. Un endroit perdu, empli de magie et de créatures étranges, de monstres et d’autres cauchemars. Les soldats, dans leur superstitions habituelles, aimaient à se raconter des histoires sur ce lieux au coin du feu, lorsqu’il leur fallait affronter la bataille du lendemain. Se battre contre des hommes, quand un tel endroit existait quelque part, n’était finalement pas si terrible.
Il eut un petit sourire devant la curiosité qu’afficha Druss quand il lui parla de repartir. Il écouta les indications qu’il lui transmit alors. A trois jours de Siléna ? Pour retrouver les Plaines Mystiques, il lui faudrait d’abord traverser Siléna, rejoindre Selian, puis traverser la mer… Le voyage promettait d’être long et, sans monture, pénible.
Il regardait Druss préparer la viande sans dire un mot, plongé dans ses pensées, lorsque ce dernier lui demanda de lui en dire plus à son sujet. Ce qui déstabilisa quelque peu l’archer ; il ne s’attendait pas à une telle curiosité de la part d’un homme à l’aspect si rude. Cependant, il n’avait aucune raison de refuser la demande, et parler de lui ne l’avait jamais gêné.
- Oh, il n’y a pas tellement à dire sur moi, fit-il. Je suis née à Selian, et j’y ai passé la plus grande partie de ma vie. Je me suis engagé dans l’armée à peine entré dans l’âge d’homme, et je l’ai quitté une première fois pour vivre en paix avec ma femme. Cela n’a duré qu’un temps, et elle est morte. Je me suis alors réengagé à l’armée. Que j’ai quitté à nouveau quelques temps après, et à nouveau, en partie, grâce à une femme.
Dit comme cela, il avait l’impression de tourner en rond dans sa vie.
- Depuis, je vagabonde. J’essaie de survivre comme je peux en ce bas-monde. Je me bats pour les gens qui me sont chers. Quant à ce que je peux bien faire perdu au beau milieu de la Toundra… Comme tu l’as dit, il faut être fou ou suicidaire pour être ici. Disons que j’ai eu un petit moment de faiblesse.
Il grimaça et jeta un coup d’œil sur son poignet. L’arabesque noire était toujours là- et il ne savait pas si elle allait finir par disparaître toute seule, ou s’il lui fallait attendre une nouvelle transformation.
- J’ai tout simplement voulut disparaitre, et je me suis dit que la Toundra était le meilleur endroit pour ça.
Il hésita un instant à parler du mal qui le rongeait- après tout, il ne connaissait pas Druss-, puis décida que vu l’état dans lequel il avait trouvé le guerrier, celui-ci était le plus à même de comprendre son problème.
- Il y a… quelque chose en moi que j’ai voulu tuer. Une bête que je ne maîtrise pas, et qui peut faire du mal à mon entourage. C’est apparu il y a quelques temps déjà, une fois seulement, mais ça a été suffisant pour me plonger dans un état proche de la folie. Je ne sais pas ce que c’est, d’où ça vient, et je n’ai aucun remède pour cela.
Il poussa un soupir.
- Mais j’ai fini par me dire que je n’avais pas le droit de simplement mourir comme cela, sans me battre. J’ai repris mes esprits, et maintenant je cherche à rejoindre les Plaines Mystiques.
Il resta silencieux quelques secondes.
- Et pour toi ? Tu as ces… petites crises depuis longtemps ?
|
| | Donovan Esylandre
Partie IRLCrédit avatar : Van Hamme - ThorgalDouble compte : MasqueVitesse de réponse : Lente
| | Lun 17 Juin - 15:50 | | | | Druss faisait consciencieusement cuir la viande, l'empêchant de trop grillée ou de brûler, la retournant souvent, soufflant sur le feu pour accélérer la cuisson lorsque le besoin s'en faisait sentir. Cuisiner lui apaisait l'esprit, pour ainsi dire, car il se concentrait sur une activité ne nécessitant ni rage ni force brute ; juste de l'attention et de la minutie. De plus, la promesse de manger un bon morceau de viande bien préparé était une motivation suffisante pour le pousser à apprécier davantage cette petite activité. Ce qui le fit hésiter à amener quelques épices dans ses prochains voyages ; en partant du principe que celui-ci n'était pas le dernier.
Le jeune homme perdu dans ses pensées revint alors sur terre en entendant la voix de Donovan ; ce qui lui fit relever la tête afin de mieux prêter attention à ses propos, ne quittant pas pour autant la viande des yeux.
Apparemment, l'archer avait eu une vie pour le moins mouvementée : sans cesse perturbée par la gente féminine nota le guerrier. Ce qui lui arracha un bref rictus amusé. Druss avait de la considération pour les femmes ; ces créatures semblait faire montre de nombreux talents pour palier à leur manque de force brute. Mais le domaine dans lequel elles semblaient être les plus efficaces étaient les sentiments, le charme et la manipulation de la gent masculine.
Tour à tour tentatrice, amoureuses et manipulatrices, les femmes pouvaient offrir aux hommes ce que leur plus bas instinct désirait vraiment. Et c'est en cela qu'elles se montraient de fine manipulatrice. L'amour, grand inconnu pour le guerrier, le laissait perplexe, et il se gardait bien de juger sur un tel sentiment dont il ne savait rien. Il se contenta donc de noter les déboires de son compagnon d'infortune sans emmètre d'opinion.
Puis Donovan en vint finalement au présent, paladin vagabond combattant pour ceux qu'il aime. Et même si Druss ne savait pas lire, il concevait cependant le côté noble et fantaisiste de cette comparaison bien choisie. Les livres regorgeaient de ce genre d'histoire, et on lui en avait racontée quelques unes.
Puis il revint un instant à sa viande qui ne tarderait pas à finir de cuir, l'odeur d'ours grillé commençant à envahir petit à petit la caverne. La graisse, en cuisant et en fondant, avait agréablement réchauffée l'atmosphère.
Puis son attention se porta de nouveau sur l'archer. Il voulait disparaitre dans la toundra, tuer une bête en lui, ce qui n'étonna pas plus que cela le guerrier en armure noire ; qui se mit à sourire en entendant le mot folie. Il acheva alors son récit sur la conclusion qu'il n'avait pas envie de mourir sans se battre, et qu'il cherchait à gagner les plaines mystiques. Ce qui arracha un petit rire à Druss. Cet archer était venu se perdre au fin fond de l'enfer de glace de la toundra pour finalement décider de rejoindre le continent du nord-est.
-Hahaha ! Tu parle d'un long voyage !
Il retira alors son épée de sûr le feu et la posa sur le sol, la viande était cuite à la perfection. La perfection selon les gouts du guerrier noir : un peu grillée sur le dessus et saignant à l’intérieur.
-'tention, chaud.
Puis il s'éclaircit la gorge et rajouta les derniers morceaux de bois dans le feu. Prenant une grande inspiration il hocha la tête avec un sourire.
-Et tu disais qu'il n'y avait pas tellement à dire sur toi.
Je sais pas si je connais assez de mots pour raconter une histoire aussi longue.
Sa large poitrine s'agita de soubresaut sous le rire qu'il contenait en souriant.
-Tu es un guerrier. Et il a fallut que tu viennes te perdre ici pour savoir que tu ne voulais pas mourir sans combattre... Haha ha haha ha !
Il se frappa la cuisse. Mais son rire n'était pas moqueur, loin de la, juste amusé. Il savait qu'il était trop stupide pour s’empêtrer dans de complexes sentiments et partait du principe que Donovan avait eu de bonnes raisons d'hésiter.
Il soupira finalement et secoua la tête, jetant un œil à la viande qui refroidissait et en attrapa un morceau de la pointe de son couteau, goutant la viande d'ours dont il connaissait déjà la riche saveur. Puis, il haussa brièvement les sourcils et sourit en entendant la question de l'archer. A laquelle il répondit sans détour.
-Depuis presque une année.
Dit il avant de mastiquer longuement son morceau de viande en regardant son interlocuteur, attendant probablement une autre question.
-Mange, ça va être froid.
|
| |
| | Mar 18 Juin - 15:58 | | | | Donovan ne se vexa nullement devant le rire de Druss. Au contraire, cela lui fit même du bien ; et il voyait bien toute l’ironie de sa situation. Son premier réflexe aurait dut être la volonté de combattre, d’utiliser sa hargne pour ne pas se laisser malmener par son propre corps. Au lieu de ça, il s’était effondré, et il avait fallu qu’il soit à l’article de la mort pour se rendre compte que baisser les bras n’avait jamais été dans sa nature. Pendant qu’il racontait son histoire, la viande avait fini de cuir, et l’odeur qui emplissait maintenant la grotte rendait la faim de l’archer insupportable. Aussi, lorsque le guerrier à l’armure noire lui conseilla de manger, il ne se fit pas prier et attrapa un morceau de viande. Il n’avait pas de couteau, et il se brula un peu les doigts ; mais même cette douloureuse chaleur lui fut agréable. La viande avait juste été cuite, et il ne s’y ajoutait donc aucune autre saveur, aucun assaisonnement ; pourtant, elle était comme le plat le plus sophistiqué pour Donovan en cet instant. Après avoir mangé, pendant plusieurs jours, des racines congelées et de la viande crue à peine séchée, la viande de l’ours cuite était un met délicieux. Il se contenta donc d’engloutir les morceaux de viandes qui Druss lui offrait, restant silencieux tandis que le vide dans son ventre se remplissait peu à peu. Pour une fois il laissa sa curiosité habituelle de côté ; et de toutes façons, il ne voulait pas non plus déranger le colosse pendant son repas. Mais, lorsqu’il se sentit rassasié, quelques questions fusèrent à nouveau dans son esprit- et à peine eut-il porté à sa bouche son dernier morceau de viande qu’il laissa échapper la première question. - Pourquoi rechercher la Citadelle Oubliée ? Il déglutit avec peine- un verre de vin… Il ne manquait plus qu’un peu de vin pour faire passer tout ça. Par tous les dieux, il ne s’était même pas rendu compte à quel point la vie civilisée lui avait manquée ! - Du peu que j’en sais, c’est un lieu perdu. Hanté par… quelque chose comme un sorcier, avec des monstres avides de sang. Un lieu où la mort seulement existe. Enfin, c’est qui se raconte. Pour sa part, Donovan n’avait jamais été très superstitieux. S’il jurait parfois au nom des dieux, il ne leur vouait aucun culte- ce qui lui avait valu quelques ennuis auprès des autres soldats, qui priaient pratiquement à chaque fois qu’ils faisaient plus d’une dizaine de mètres. - Qu’espères-tu trouver dans un endroit comme celui-ci ? J’imagine que tu n’y vas pas pour étancher une curiosité… Quoiqu’il en connaissait au moins une qui serait capable de chercher cet endroit juste pour assouvir sa curiosité. Mais ce il voyait mal Druss chercher des reliques pour pouvoir les étudier. - C’est au sujet de ta folie, n’est-ce pas ? Que cela pouvait-il être d’autre ? Il n’y avait aucun besoin d’être un génie pour associer la folie de Druss à sa quête. - Et tu as entrepris ce voyage seul ? Personne n’a voulu t’accompagner dans ce périple ?
|
| | Donovan Esylandre
Partie IRLCrédit avatar : Van Hamme - ThorgalDouble compte : MasqueVitesse de réponse : Lente
| | Mar 18 Juin - 20:14 | | | | Druss s'affairait à manger doucement la viande qu'il s'était mis de côté, voyant à quel point Donovan semblait engloutir sa part, il avait préféré mettre la sienne un peu à l'écart. Et il mâchait la viande si tendre et si riche de l'animal, la mâchant jusqu'à ce qu'elle n'ai plus du tout de gout, et l'avalait finalement. Entendant que mercenaire et entant qu'aventurier improvisé et solitaire, il ne tenait pas à avoir des problèmes de digestion. Et il se rappela presque avec horreur l'image de ce soldat que sa troupe avait du laisser en arrière tant tremblait sur ses jambes, tordu de douleur et empestant la diarrhée qui coulait déjà sous ses jambières. Personne ,e sut ce qu'il devint. Après une honte pareille, le mieux était de changer de nom et d'aller vivre dans un coin isolé en élevant des chèvres. D'ailleurs, c'est ce que comptait faire le guerrier noir si un jour il devait être blessé au point de ne plus pouvoir se battre. Cela le fit sourire, il évoquait pour lui même des souvenirs dégoutants qui prêtaient à sourire, mais rien au monde n'aurait pu lui couper l’appétit en cet instant présent.
Puis, le tirant de ses triviales réflexions, l'archer lui demanda pourquoi il cherchait la citadelle oubliée. Mais il ne répondit pas tout de suite, préférant attendre d'avoir fini de mâcher et d'avaler son actuelle bouchée.
Mais le temps qu'il le fasse, Donovan avait déjà reprit la parole, énonçant ce que le guerrier avait déjà entendu de la bouche d'autre personnes. Il le laissa donc parler en silence, prenant même le temps de manger une autre petite bouchée. Puis il ajouta finalement, lorsque son interlocuteur eut fini :
-Y parait. Mais peu importe.
Druss reprit alors une autre bouchée, plus importante et prit de nouveau tout son temps pour la mâcher, voyant à l'expression de l'archer qu'il continuait de réfléchir à d'autres questions. Le bonhomme avait finalement l'air de quelqu'un d'assez instable. Il ne semblait pas s'arranger pour faire tenir ses questions en une phrase ; tout comme il semblait qu'il lui faille voir la mort en face pour décider que finalement, la vie valait la peine que l'on se batte pour elle. Tout comme il quittait et se remettait avec des femmes. Mais était il à plaindre ou à réprimander à ce sujet ? Le guerrier n'en avait pas la moindre idée.
En tout cas, lorsqu'il eut finit de parler, lui avait finalement terminé sa part de viande et s'étira en soupirant, s'adossant contre la paroi rocheuse et prenant son épée sur ses genoux avant de sortit une pierre ponce, de l'huile et un chiffon. Il passa le premier ustensile sur la lame afin d'enlever les traces de brûlé et les points de rouille éventuels, puis imbiba légèrement son chiffon d'huile avant de frictionner l'acier.
Et tandis qu'il s'y appliquait, il avait tout le temps de répondre à ce flot de questions.
-Il semblerait qu'un genre de divinité vit la-bas. Et cette personne aurait connue Nayris. Comme c'est Nayris qui m'a maudit avec des visions de démence, je lui demanderait si il existe un remède définitif. Et oui je suis seul. D'autres ne suivraient pas mon rythme et je risquerais de les tuer.
Le ton passablement neutre du guerrier n'était pas réellement volontaire, il racontait tout cela avec un certain détachement, sans aucune rancœur ou quoi que ce soit d'autre. Il semblait simplement accepter les faits, et personne n'aurait pu dire s'il cette attitude traduisait la simplicité d'esprit de Druss, ou une certaine sagesse.
|
| |
| | Mer 19 Juin - 17:54 | | | | En voyant Druss prendre soin de sa lame, Donovan se dit que la sienne devait être dans un piteux état. Il n’avait pas pour habitude de négliger ses armes ; il avait beau critiquer ses confrères soldats, il n’en demeurait pas moins très attaché à sa lame et son arc. C’était presque des compagnons à part entière, et il se voyait mal combattre quiconque avec, dans sa main, une lame autre que celle-ci, avec laquelle il avait survécu à tant de combats…
Il la sortit du fourreau, et le feu se refléta sur l’acier, et la vue de sa lame lui arracha une grimace.
- Elle n’est pas toujours dans cet état, fit-il au colosse.
Il éprouva le tranchant de l’épée avec son pouce, et une perle de sang coula le long de son doigt jusqu’au creux de sa paume. La lame n’était pas tellement émoussée, mais quelques traces de rouille commençaient à apparaître. En soit, beaucoup de soldats se retrouvaient avec un équipement dans pire état- mais la voir comme ceci était déjà suffisamment désagréable.
- Lorsque tu en auras terminé avec ton épée, pourrais-je utiliser ta pierre ?
Pour son arc, il lui faudrait attendre. Il l’avait fait fabriquer avec un bois souple provenant des Glaces, afin que le bois puisse résister aux grands froids- l’arme en elle-même n’avait donc pas été trop endommagée. En revanche, la corde n’était plus bonne à rien ; lorsqu’il l’avait essayé, elle lui avait entaillé le bout des doigts, et ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle ne lâche complètement.
Dans le genre guerrier, il n’était pas au mieux de sa forme. Il en revint aux dernières paroles de Druss en attendant que celui-ci finisse de s’occuper de sa lame.
- D’autres ne suivraient pas ton rythme, hein ?
Ca sonnait presque comme un défi, pour lui… Presque. Il devait certes se hâter de rejoindre les Plaines Mystiques- pour savoir ce qu’il lui arrivait, il lui fallait quelqu’un d’instruit, et, dans le genre, il ne connaissait que Luz. Il réfléchit quelques secondes, puis avisa qu’il n’en était pas à quelques jours près.
- Je veux bien tenter le coup. Qu’en dis-tu ? Je ne t’accompagnerais pas jusqu’au bout du voyage, mais pourquoi pas un jour ou deux ?
Il avait pris la décision suite à la curiosité qui s’était éveillée en lui. Il voulait voir comment Druss se battait contre sa folie- et surtout, à quelle fréquence celle-ci l’assaillait. Le monstre en lui était chose récente, et il ne savait pas du tout comment s’y prendre pour la garder sous contrôle. Peut-être ke guerrier aurait quelque chose à lui apprendre à ce sujet.
|
| | Donovan Esylandre
Partie IRLCrédit avatar : Van Hamme - ThorgalDouble compte : MasqueVitesse de réponse : Lente
| | Mer 19 Juin - 18:30 | | | | Druss était petit à petit gagné par la fatigue, au fur et à mesure qu'il entretenait la lame de son épée, il sentait ses muscles fourmiller de léthargie, ses pensées ralentir, son attention se faire de plus en plus faible.
Puis il vit le reflet de l'arme de l'archer, un reflet vif et orangé comme seul pouvait en donner l'acier près d'un feu de bois. Et cela lui rappelait bien des souvenirs de batailles qu'il avait mené. Au final, il aurait pu continuer de mener sa vie ainsi, continuer d'être le Dément. En théorie oui, il aurait pu. Mais ses visions et sa folie restaient tout de même une source d'angoisse et de peur, comme un mal tentaculaire et viscéral qui s'insinuait dans ses tripes pour déformer la réalité autour de lui, pour manipuler ses émotions.
Il voulait devenir plus fort chaque jour, devenir une légende, être respect ou craint, peu lui importait ; mais il voulait être reconnu pour la seule chose qui le caractérisait vraiment, ses talents de guerrier.
Soupirant, il envoya la pierre ponce d'un geste distrait en direction de Donovan, ayant eu la vague impression de l'entendre la lui demander.
Puis, dans un geste las, gagné par la fatigue de début de soirée, Druss attrapa la peau d'ours derrière lui et la jeta également aux pieds de son compagnon d'infortune. Son armure était rembourrée de fourrure déjà, et sa précieuse cape lui tiendrait chaud, sans oublié le feu qui durerait encore une heure ou deux.
Il s'emmitoufla donc dans sa grande cape noire et s'adossa à la paroi rocheuse avant de fermer les yeux.
-Fais comme tu veux... Mais je m'arrêterais pas pour te ramasser...
Heureusement, il était encore suffisamment éveillé pour avoir entendu et compris la dernière phrase prononcée par l'archer, et avait pu y répondre d'une voix ensommeillée. Puis il sentit petit à petit le sommeil venir, ultime réconfort, refuge onirique et chaleureux ou les cruelles frasques de la réalité ne pouvait plus rien pour l'accabler.
-Demain petit déjeuner... Et on part..
Puis, sa tête glissa doucement sur le côté, sa respiration se ralentie, et il ne bougea plus du tout, tombant de fatigue, i lavait finalement rejoint le royaume de ses rêves. Tintés de souvenirs d'enfance et de taches de sang.
Cette nuit la il rêva que Donovan se transformait de nouveau en nuée noirâtre et chancreuse, sans pour autant que cela fut l'effet d'une crise. Puis il rêva qu'il trouvait la citadelle oublié, peuplée de monstre qu'il avait trucidé, cherchant le maitre des lieux, après avoir traversé tant d'épreuve, et ne le trouvant pas, se perdant dans le labyrinthe d'un grand palais. Puis il vit une immense porte dorée avec d’innombrables gravures en bas-relief, imposante et mystérieuse. Surement la clef de l'énigme se trouvait derrière cette porte, mais impossible de l'ouvrir...
|
| |
| | Ven 21 Juin - 11:54 | | | | Donovan en était à entretenir sa lame quand Druss s’installa pour dormir. L’archer eut un petit sourire. Si le guerrier pensait qu’il ne tiendrait pas la distance, il lui prouverait le contraire. Il se savait solide ; il n’était certes pas aussi bien battit que lui, et l’âge commençait à peser sur ses épaules, mais il se sentait capable de quelques jours de marcher avec le colosse. Il n’avait rien à lui prouver, à Druss, mais il voulait se prouver à lui-même qu’il était encore loin d’être bon à rien.
De plus, ça lui permettrait de tester son propre comportement lorsqu’il n’était plus seul. Comment savoir si la bête ne ressurgirait pas au mauvais moment ? Pourrait-il vraiment la dominer ? Pour autant qu’il le sache, il pouvait se transformer à tout moment ; et il préférait le faire en présence de Druss, suffisamment fort pour survivre, plutôt que de se retrouver coincé seul avec quelqu’un qu’il pourrait facilement étriper. Et puis, le guerrier à l’armure noire restait encore un inconnu.
Lorsqu’il eut finit d’affuter le tranchant de son épée, il tira sur lui la peau de l’ours que Druss lui avait lancée et chercha une position convenable pour s’endormir. Ce fut un sommeil agité qui le gagna, et bien qu’il fût habitué depuis longtemps à dormir à même la roche, sa nuit fut mauvaise.
Aussi fut-il réveillé dès l’aube, et le lever de soleil fut un moment paisible à regarder. Le vent s’était calmé- peut-être pour une heure ou deux-, et il pouvait admirer le calme rare qui régnait sur la Toundra en cet instant. Il était peut-être parti loin, s’était exilé des Glaces sous la contrainte… mais il aimait toujours ce pays de froid et de neige. Tout ça lui manquait, lorsqu’il était au fin fond de Drayame.
Avant que Druss ne se réveille, il découpa quelques fines lamelles de viande d’ours et en mangea quelques-unes, crues, en en laissant suffisamment au guerrier à l’armure noire. La viande crûe n’était pas son repas favoris, mais il ne savait même pas s’ils allaient trouver quelque chose à manger dans la journée, et du moment que c’était nourrissant, cela ferait l’affaire. S’il avait eu du sel, peut-être aurait-il tenté de faire sécher la viande au mince soleil qui filtrait depuis l’horizon… mais l’on manquait de beaucoup de choses, dans la Toundra.
Il attendit que Druss se réveille à son tour assis, le dos appuyé contre le mur de roche. Lorsque le colosse émergea de son sommeil, il lui adressa un sourire.
- J’ai déjà et mangé et suis prêt à partir. Nous y allons dès que tu le souhaites, et je te laisse le soin de la direction à prendre !
|
| | Donovan Esylandre
Partie IRLCrédit avatar : Van Hamme - ThorgalDouble compte : MasqueVitesse de réponse : Lente
| | Ven 21 Juin - 17:24 | | | | Druss n'avait pas trop mal dormit, pour une fois, et ses rêves n'avaient pas été trop désagréables. Il était étrangement bien installé contre la paroi rocheuse, émergeant petit à petit de son sommeil, sans pour autant bouger. Il ouvrit ensuite les yeux, découvrant une luminosité inhabituelle pour la toundra et s'y habitua petit à petit. Son corps fourmilla un instant, puis le guerrier bougea légèrement, cligna des yeux et se redressa lentement, de toute sa hauteur. Puis il tourna doucement la tête vers l'archer qui était déjà levé et lui accorda un vague hochement de tête pour le saluer. Puis il resta un instant immobile à l'écouter.
-Bien.
Passant une main sur sa nuque qu'il fit rouler d'un côté et de l'autre de ses épaules, produisant un bruit de craquement, il s'avança vers la carcasse de l'ours et en découpa un gros morceau avec sa dague. De la pointe de la lame, il retira vite fait le plus gros des nerfs et attrapa la viande entre ses dents, libérant ses mains pour récupérer son épée avant de la rangée dans son dos. Il fit un pas en avant, piétinant les cendre du feu de camp et prit une grande inspiration par le nez, l'air frais de la toundra emplissant ses poumons. Au-dehors, le soleil quoi que pâlichon, se reflétait sur la neige vierge et parfaitement blanche ; ce qui lui fit cligner des yeux un instant avant de s'habituer de nouveau. Puis, dégageant ses épaules des pans de sa cape, il se mit en route.
-On peut y aller.
Et le guerrier se mit en branle en piétinant la neige d'un pas soutenu, quoi que n'ayant pas encore atteint sa vitesse de croisière. Il s'était dirigé vers le sud ouest, s'éloignant à peine de la paroi rocheuses dans laquelle était creusée la caverne dont il sortait.
La route serait encore un peu longue sans doute, car selon ses estimation approximatives, il avait parcouru à peine plus de la moitié du chemin.
Et plus il marchait en mastiquant sa viande crue, plus le sentiment agréable de confort qu'il avait ressentit dans la caverne se dissipait, comme s'éloignant. Et dans ce décors pourtant peu oppressant qu'était les vastes champs de neige sous le pâle soleil de la toundra, il sentait les battement de son cœur se faire plus forts.
Il avait l'impression que des mains invisible le tiraient en arrière, et le vent encore faible en ce début de journée, produisait des gémissements torturés dans le lointain, comme si les lieux était habités de spectres. Serrant les dents sous la frustration et la colère d'être déjà privé de son sentiment de bien être si tôt le matin, Druss attrapa une de ses billes de médicament et s'arrêta un instant, interpellé par la mystérieuse voix.
Que fais-tu ?... Que cherches-tu ? Tu ne peux pas me trah-
N'attendant pas la fin de la phrase, le guerrier croqua bruyamment son remède, comme on claque la porte au nez d'un visiteur importun, puis l'avala immédiatement. Lui qui disait vouloir économiser ces précieuses réserve contre la folie, voilà qu'il succombait de-suite au besoin d'en avaler.
Mais rien ne devrait gâcher cet instant ou il se sentait bien, moment aussi rare que le ciel actuel de la toundra : relativement paisible et dégagé.
Il tourna alors la tête vers Donovan et sourit.
-Si tu te transforme en monstre, je te promet de n'utiliser que le plat de la lame !
Puis il éclata de rire et se remit et route, accélérant légèrement le pas. Oui, il était de bonne humeur.
|
| |
| | Lun 24 Juin - 17:24 | | | | - Trop aimable, se contenta de répondre Donovan devant le rire de Druss.
En vérité, la bonne humeur du colosse affectait réellement l’archer. En ces temps difficiles, il devenait rare de trouver quelqu’un qui garde un peu de joie de vivre. Surtout avec le genre de malédiction que devait supporter le guerrier ; et Donovan l’admirait pour cela. Il avait beau être, apparemment, le plus âgé des deux, pourtant c’était Druss qui faisait montre de plus de sagesse. L’archer se dit alors qu’il devrait prendre exemple.
Sauf qu’il est difficile de garder sa bonne humeur dans la Toundra. Très vite, le vent se leva à nouveau, balayant les froides étendues de neige. Le règne glacé reprenait sa place ; et mettait Donovan à rude épreuve.
Car Druss, lui, ne semblait pas gêné pour se déplacer. Il avançait d’un bon rythme, et l’archer peina à le suivre. Les premières minutes de marche furent les plus difficiles ; il n’avait plus l’habitude des marches forcées. Il jura intérieurement- il s’était ramolli, avec le temps. A force de chaleur, à force de douceurs. A force de marcher sur la terre solide des Plaines Mystiques, ou sur l’herbe de Drayame.
Il avait de la neige jusqu’aux genoux, et chaque pas demandait un certain effort. Mais son entêtement habituel eut raison de la difficulté de la marche. La colère aidant, et la volonté de ne pas se décrédibiliser auprès de Druss lui permirent de trouver son rythme, et il finit par marcher, tête baissée, aux côtés du colosse. Pas question d’être laissé à la traîne !
En revanche, il ne desserra pas les lèvres. Gaspiller son souffle à parler aurait été stupide, même de sa part. D’autant que l’air glacé pouvait vite avoir raison de son souffle en lui gelant la gorge. Il resta donc silencieux, alors qu’ils s’enfonçaient plus avant dans la Toundra.
Donovan perçut alors un grondement dans le vent et s’arrêta net, levant la tête pour mieux entendre. Le vent avait beau lui siffler dans les oreilles, il pouvait entendre quelque chose. Un animal.
- Druss…
Il appela le colosse afin que celui-ci s’arrête également.
- Je ne veux pas te ralentir, mais je crois qu’il y a quelque chose par là.
Il plissa les yeux, et discerna une forme blanche dans la neige. Quelque chose qui bougeait. Donovan grimaça.
- Un lion des glaces…
En soit, ce n’était pas un animal particulièrement agressif envers l’homme. A moins qu’il n’ait très faim ; et, si c’était le cas, il leur faudrait se défendre- ce qui incluait généralement la mort de la bête. Or Donovan rechignait à abattre un tel animal ; il était un symbole pour les habitants des Glaces, et même pour lui, d’habitude en contradiction avec tout le monde. Il avait beau être parti loin de son pays natal, il restait attaché à certaines traditions et valeurs.
- On devrait continuer sans le lâcher des yeux… Je veux éviter de lui faire du mal autant que possible.
|
| | Donovan Esylandre
Partie IRLCrédit avatar : Van Hamme - ThorgalDouble compte : MasqueVitesse de réponse : Lente
| | | | | |
Sujets similaires | |
|
| |