Mince, j'étais en retard, je me trouvais dehors, vêtu comme à mon habitude d'un habit sombre. Seuls mes cheveux reflétaient les rayons lunaires. J'avais donné rendez-vous à un membre de la rébellion afin qu'on discute calmement de ce qui se passait en ce moment au sein même de Terra et je dois avouer que je n'avais pas lésiner sur le choix de l'endroit. J'avais aperçu un immense jardin botanique non loin de ma position il y avait de cela quelques jours.

Je me trouvais donc à l'extérieur des bâtiments, je croisais un bon nombre de personne qui me regardaient avec un air plutôt intriguant. Je les regardais à mon tour mais mon regard inexpressif ne faisait qu'attiser leur curiosité. Mais enfin quoi ! Je suis totalement normal aux dernières nouvelles. Que se passait-il donc ? Bien évidemment, dans la capitale de Terra, je croisais un bon nombre de partisans d'AT mais je ne portais pas plus l'attention sur eux car ils auraient aussitôt fait de me faire capturer, conduit à ce monstre et envoyer dans les Limbes.

Tout bien réfléchit, ce n'était pas une si mauvaise idée que de me faire capturer et d'avoir une conversation avec AT mais ce n'était pas à moi de le faire mais à Galaad qui en avait le pouvoir. Je continuais de marcher, ma démarche nonchalante comme celle d'un enfant de six ans attirait de plus en plus de regards sur moi mais je n'y portais plus attention. Puis, plus tard, quand la ville fut moins remplie, que les gens étaient allés se coucher, je pus enfin prendre la direction du jardin où ma coéquipière m'attendait surement déjà.

Néanmoins, je pris mon temps. J'entrais à l'intérieur par la porte principale, en espérant que personne d'autre ne m'avait vu et je commença à regarder les fleurs qui peuplaient ce jardin magnifiquement et immensément grand. Je marchais tranquillement jusqu'à ce que quelque chose...ou plutôt quelqu'un ne tombe devant moi et me reproche mon retard. Je devinais aisément qu'il s'agissait de ma coéquipière.

Mon regard se porta d'abord sur ses pieds, puis je la décrivis du regard jusqu'à la tête. Des yeux rouges... elle ne pouvait être qu'une vampire et elle ne ferait pas dans la dentelle si il y avait un ennemi à combattre. Mais comment m'avait-elle appelé ? Chauve-Souris... mon regard inexpressif resta le même mais à l'intérieur de moi, j'avais envi de lui dire deux mots à cette suceuse de sang sans doute professionnelle. Enfin bon, l'heure n'était pas aux querelles.

- Et la politesse alors, tu connais pas ? Je me présente, Kaïdan Zan et je suppose que tu as déjà sans doute du entendre parler de mes fonctions au sein de la rébellion.

J'attendais sa réponse et sa présentation en détails afin de commencer à parler. Elle ne semblait pas très sociable comme vampire mais il fallait faire avec ce que j'avais. Je tournais de temps en temps la tête afin de voir si personne ne m'avait suivi mais je n'étais sûr de rien. Nous camoufler aurait sans doute été préférable en dépit des nombreuses fleurs qui nous cachaient. Je finis par reporter mon attention sur la vampire que je fixais droit dans les yeux sans sourciller.

Esenheim était perdu dans ses pensées, dans une de ses éternelles errance nocturne. Privé de sommeil à jamais, condamner à parcourir les ténèbres aux heures ou seul les activités illicites se tiennent.

Il ne s'était jamais senti l'âme d'un justicier, et même s'il aurait pu aider de nombreuses personne au cour de son siècle d'existence, il n'était jamais intervenu. Après tout, s'entretuer était l'un des besoins fondamentaux de l'Homme.

Cette nuit, il était fatigué de l'agitation nocturne de la ville, et s'était réfugié dans le calme frai des jardins, errant parmi les ombres, en profitant du charme féérique de cette place au clair de lune.

Soudain il s'arrêta, disparaissant dans les ombre d'une arcades :

Un couple. Les amourettes interdites était communes par ici, compte tenu du nombre important de race en présence, et des nombreux préjugés tenaces. Il ne souhaitait pas les déranger.

L'amour était un sentiment étranger à Esenheim, si le respect, l'admiration, l'affection lui étaient familier, Nayris ne lui avait laissé aucun souvenir de ce qu'était l'amour, et il ne semblait pas capable d'en éprouver.

Attention, ne tombons pas dans une comédie à l'eau de rose, pas de vide béant dans son coeur laissé par cette absence d'amour, non. Il s'en moquait totalement. Néanmoins, par ennui, il vivait ces amourette par procuration. Observer ces jeunes couples l'amusait. Pas qu'il soit un voyeur, mais disons qu'il était conscient que la futilité de leur comportement leur échappait totalement.

Il s'adossa à un arme, suffisamment prêt pour écouter, d'expérience il savait qu'on pouvait toujours apprendre des trucs intéressants, des fils et filles de la noblesse pour la plupart.