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 Epreuve d'Anaëlle S. Alexander.

 
Epreuve d'Anaëlle S. Alexander. Sand-g10Ven 18 Mai - 15:55
Je m'étais allongée à l'ombre d'un arbre. Mon regard était rivé sur les feuilles vertes de l'arbre. Un nid contenant des oisillons était logé dans les branches d'un arbre. La mère venait d'arriver, elle nourrissait ces petits. Que c'était adorable. C'était ça le lien familial entre animaux. Unique en son genre. Un faible sourire étira mes lèvres, je fermai les yeux quelques instant prenant une grande aspiration avant de me lever. Mon regard se posa sur l'horizon, la plaine était libre, seuls quelques arbres et leurs étaient visible. Je fis un bref mouvement de la tête pour remettre ma mèche en place, je souris. Je fis un pas, un deuxième, au troisième je m’arrêtai. Sans dire un mot, je bondis, quand je touchai le sol se fut quatre pattes longues qui s'y posèrent. Je m'étais métamorphosé en louve aux pelages aussi sombre que la nuit, les yeux aussi lumineux que l'astre de feu.

Je courrais dans ces vastes étendus vertes. Je n'avais pas le temps d'apercevoir ce qui pourrait se trouver autour de moi. Je me sentais libre, enfin libre. Ensuite, une odeur vint me titiller les narines. Machinalement, ma langue lécha mes babines. Ma vitesse diminua pour observer le secteur. Une biche et son petit broutait tranquillement. Sans même attendre, je m’élançai sur les deux herbivores qui se mirent aussitôt à fuir. Le petit était moins rapide, il allait me servir de repas. Rapidement, je donnai un dernier effort jusqu’à ce que mes crocs blancs comme l'ivoire se plantèrent dans la douce chair de l'animal. Mes mâchoires se resserrèrent sur le petit être, l'étouffement, privé d'air. Mort s'en suivis, je relâchai ma prise, léchant le sang se trouvant sur le petit corps inerte. Ma tête se leva en direction de la fuite de l'autre herbivore, elle était partie. Mère indigne. Sans remord, je me régalai de ce copieux repas. Petit, mais très juteux. Une fois rassasié, je partis laissant derrière mois la carcasse de l'animal qui serait mangé à son tour par les corbeaux ou d'autres charognards.

Je ne courrais plus, je marchais bien tranquillement. L'herbe caressait mes pattes, le vent bougeaient mes poils dans tous les sens, les crics des oiseaux faisait bouger mes oreilles. Le chemin sur lequel je me trouvais me semblait bien long. Aussi long que le brouillard qu'il y avait dans ma tête. Je ne me rappelais plus de rien. Mon enfance, mon adolescent ... Tout cela n'existait plus. J'étais triste. Triste de ne pas avoir de pensée, ni de me souvenir de ma famille, de mes amis ... C'était horrible de ne pas pouvoir raconter son passée, horrible de ne pas pouvoir mettre un nom à ses géniteurs. Je me posais souvent la question du pourquoi mes souvenirs s'étaient évanouis. Pourquoi moi ? Je secouai ma tête de gauche à droite, je ne devais pas oubliée que je n'étais pas sous ma forme humaine. A vrai dire je n'avais aucune envie d'y revenir. Je voulais restée une louve aux pelages d'ébènes durant quelques heures.

Finalement je me mis à nouveau sous l'ombre d'un arbre. Je m’étalai de tout mon long, respirant calmement. Mes paupières se fermèrent lentement. Le doux bruit du vent m'apaisait et me berçait à la fois. Je pus alors, très facilement, m'endormir sans être dérangé. C'était bon de retrouver un calme parfait. Si ce n'était que le gazouillement des petits oiseaux ou encore les grignotements d'un petit rougeur. Rien ne pouvait perturber cette sieste ... Si ce n'était qu'une odeur ... Jamais tranquillement. J'ouvris simplement les yeux observant la silhouette qui se trouvait au loin. De quoi pouvait-il bien s'agir ? Pas trop envie d'aller vérifier. J'allais attendre patiemment qu'il soit plus prêt pour pouvoir donner un nom sur la "chose" qui s'avançait dans ma direction.

La silhouette se dirigea vers moi tel un serpent. Je la fixais, je me relevai lentement. La personne s'arrêta net devant moi, un sourire mauvais au visage. Je repris forme humaine. La personne ne fut même pas étonnée de me voir changer d'aspect. Qu'était-ce donc ? C'était mauvais signe. Il posa la main sur son fourreau prêt à dégainer son épée tandis que moi, je me contentais de l'observer patiemment.

« Depuis le temps qu'on te cherchais ... »

Comment cela ?! Je fronçai les sourcils. Qui était-ce donc ! Je n'appréciais guère ce sourire moqueur qu'il avait. Il s'avança vers moi, je restais à ma place. Il n'était pas question que je parte d'où je me trouvais. Je n'avais encore jamais tué quelqu'un en forme humaine, mais ... Cela devait être toute aussi amusent. Oui je me souviens très ! Ce pauvre petit humain tremblait contre un mur, mes crocs rentraient dans sa peau, le sang coulait. L'excitait du à l'odeur du sang me préoccupais à plaisir fou. Le voir agoniser, crier, demander pitié ... Mais la sensation allait être toute autre en forme humaine.

Sans peur, je tournai autour de lui, un sourire en coin. Lui, il me suivait du regard, on dirait presque que ça lui plaisait de me voir ainsi. Je me collai contre lui, l'air de rien, un air innocent. Il baissa sa garde, grave erreur. Mes lèvres frôlèrent les siennes, je pouvais sentir battre son cœur, ma main glissa lentement vers son fourreau ou j’extirpai l'épée sans mal. Je lui susurrai ces quelques mots doux.

« Ils auraient mieux fait d'envoyer des gens expérimenté au mieux d'un simple novice. Le poison du charme tu connais ? C'est le plus dangereux de tout. Tout te semble si doux, si beau, si sensuel. Pourtant, c'est tout le contraire. »

Sans attendre une seconde de plus, je rentrai la dague en pleine cœur. Mort s'en suivit. J'avais un sourire mauvais, très mauvais. Un humain en moins sur terre. C'est bien, non ? Pauvre petit. Il était jeune. Tant pis. Il aurait mieux fait de rester sur ces gardes. Je ne restai pas plus longtemps sur les lieux du crime. Je repartis d'où j'étais venu.

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