Dim 24 Fév - 0:08 | | | | - Citation :
- Raconte ta première rencontre avec un démon suite à ton départ de Brise-Mur. Tu insisteras sur tes réactions et ton ressenti profond.
_.¤*'*¤._.¤*'*¤._.¤*'*¤._.¤*'*¤._.¤*'*¤._ Cela faisait une semaine que je le cherchais celui-là. Il y a sept jours, je me suis arrêté dans une auberge au sein d'un charmant petit hameau. Alors que je prenais un verre avant de prendre une chambre pour la nuit, un conteur assis dans un coin racontait aux ivrognes autour de lui que non loin d'ici, vivait un vieux mage, isolé dans sa tour au beau milieu d'un bosquet. Il narrait que ce vieil arcaniste avait créé un serviteur surpuissant pour éloigner les curieux de sa demeure. J'écoutais d'une oreille distraite alors que je voyais une note accrochée derrière le comptoir qui offrait une jolie récompense a celui qui ramènerait la tête de la mystérieuse bête qui agressait les voyageurs de ces contrées. La créature était décrite comme un monstre affreux, semblable a un gorille, mais avec des cornes, des griffes et des crocs acérés. J'avais donc décidé de me lancer dans cette quête, persuadé de tomber sur une de mes très chères cibles favorites.
Le conteur de la taverne avait sans doute déjà vu la tour du mage de ses yeux, vu la facilité avec laquelle il m'avait indiqué sa position. Et ses informations étaient justes. Je sortais enfin de la dense végétation qui entourait la tour. L'immense tour... C'était bien ma veine encore ! Pourquoi fallait-il que cette tour soit si haute ? A vu d'œil, j'aurais dis que ce foutu mage habitait dans un édifice fort coquet de ses 80 à 100 mètres de haut. Le soleil couchant allongeait l'ombre de ce colosse de pierre sur moi de façon écrasante. Je relève mon col sur mon né afin de passer en mode "masqué", puis je frotta mes mains l'une contre l'autre avant de soupirer et d'avancer a pas de loup vers ma destination. Arrivé au pied de la tour, je ne pus m'empêcher de lever vers les yeux vers son sommet, utilisant l'une de mes mains comme visière. J'émis un léger sifflement avant de dire tout haut pour moi-même :- Hé bin... Ca fait haut quand même !Je me suis toujours dis que les magies faisaient des constructions a l'image de leur égo. Or, on savait tous que les mages n’étaient pas réputés pour leur modestie. Je me souviens du vieux sorcier de Brise-mur qui n'avait put s'empêcher de construire la plus belle cheminée du village et se vantait de la fumée mauve qui s'en échappait. Quand j'étais gamin, ça m'avait toujours amusé. Il faut dire que j'ai toujours adoré la magie. Alors le concept de la fumée colorée était merveilleux pour moi. Mais ici, l'orgueil de ce mage allait clairement m'ennuyer. J'avais depuis le début planifier d'agir discrètement et de jouer sur l'effet de surprise. Ce qui impliquait de passer par le sommet... Une idée fantastique n'est-ce pas ? Vu la hauteur de la tour, c'était foutu. J'ai tourné autour de cet édifice pendant quelques minutes afin d'en évaluer la structure. Il y avait des lumières de chandelle à l'étage le plus haut. Le vieux fou devait se trouver là-bas. Il y avait de nombreuses fenêtres, des endroits stratégiques parfaits pour s'introduire discrètement et prendre la fuite en vitesse en cas de problème. Cette tour m'ennuyait tout de même beaucoup... Et le fait que je n'arrive pas à identifier la position de la bête me mettait mal à l'aise. Tan pis ! Il fallait que j'entre de toute manière.
Je recule de quelques mètres avant d'attraper un carreau d'arbalète dans mon dos. A l'aide de la corde qui était accrochée à ma ceinture, je mit en place mon cher grappin en attachant solidement la corde au carreau. Un nœud bien fixé faisant l'affaire. Hop ! J'installe le tout sur mon arbalète et je lève mon arme pour viser. Il n'y avait pas trop de vent. Je ferme un œil. Mon tir devait absolument enfoncer suffisamment le carreau dans la pierre afin de supporter mon poids. Juste au-dessus d'une fenêtre ce serait parfait. J'enclenche la détente et le carreau siffla, emmenant avec lui sa queue qui dansait dans la course. Le projectile se planta avec succès dans la pierre et la corde retomba le long de la tour. Je rangea mon arbalète a sa place, contre mon omoplate, puis je file au pied du bâtiment. Je tire quelques coups secs sur la corde pour m'assurer de la solidité de mon projet. Quelques coups d'œil aux alentours, et c'est parti pour l'escalade !
Je me hisse le long de la corde, prenant appui avec mes pieds sur le mur de la tour. Et sans trop d'encombre, j'arrive au niveau de l'alcôve de la fenêtre. Restant accroché à ma fidèle corde, j'approche mon visage de la vitre pour m'apercevoir qu'il s'agit de la bibliothèque. Du moins, si l'on peut appeler l'accumulation d'autant de livres dans un désordre aussi total ainsi.
Crac !
Ce n'est que par pur réflexe que j'ai échappé à une somptueuse chute qui m'aurait certainement brisé quelques os. D'une main, je me retrouvais suspendu au bord de la fenêtre, la totalité du poids de mon corps pendant dans le vide. Dans mon autre main, je tenais ma corde, à l'extrémité, basculait la moitié de mon carreau d'arbalète, brisé en son centre. Je vous ai déjà parlé de ma malchance ? Gardez ça à l'esprit... Je commençais déjà à sentir mes muscles se tirailler. J'accroche alors ma deuxième main au bord et je pousse sur mes bras pour réussir à me hisser contre la fenêtre. Maintenant, il ne restait plus qu'a prier pour que le mage soit suffisamment occupé pour ne pas être alerté par mon manque cruel de discrétion dans la situation actuelle. Un coup de coude bien placé brisa la vitre et l'une de mes mains agile passa par le trou entre les bris de glace pour ouvrir la poignée. Je m'engouffre alors tel un ninja par la fenêtre, disparaissant à l'intérieur de la tour.
J’atterris accroupis dans la pièce, des livres dispersés en tas un peu partout. Mon regard balaya la pièce rapidement pour repérer tout ce qui aurait put m'intéresser. Il y avait divers parchemins, des cierges fondus, des pots remplis d'encre un peu partout, des bocaux aux contenu suspect, et encore et toujours cette multitude de bouquins mal rangés. Je me relève alors et détache le fragment de carreau au bout de ma corde. Je range ce reliquat de projectile dans ma sacoche avant d'enrouler ma corde et de la ranger a ma ceinture. Je commence a marcher au milieu de tous ses livres. C'est étrange, mais je me sentais à l'aise là-dedans. J'ai toujours aimé les livres. J'aurais put rester des heures a parcourir ces ouvrages sans jamais m'ennuyer. Du moins, c'est ce que je pensais avant d'en ramasser un au hasard et d'en lire le titre : "Comment infliger un furoncle à son ennemi". Je fit une mine a la fois surprise et dégoûtée avant de saisir un autre livre qui s'intitulait cette fois "Combattre les mycoses des pieds grâce au sang de cafard". J’ai alors soigneusement reposé les livres par terre avant de me frotter frénétiquement les mains contre mon pantalon, commençant à sérieusement douter de l'hygiène du propriétaire de cette bibliothèque. Mon attention fut cependant retenue par un bureau qui semblait couvert de parchemins récemment utilisés. Un pot d'encre avait été renversé. Je m'approche alors du plan de travail et passe lentement mes doigts sur la tâche d'encre pour ensuite porter ma main à mes narines. L'encre était encore fraîche. Le mage devait avoir travaillé ici il y a peu de temps. Je prends le premier parchemin qui se trouvait sous mes yeux et je commence à le lire. Il y avait des tas d'inscriptions dessus ainsi qu'un très beau pentacle tracé a l'encre rouge. De toute évidence, notre cher magicien s'adonnait à la démonologie et aux arcanes obscurs. Je lis avec plus d'attention les annotations qu'il avait écrites : - Citation :
- Cela fait quatre mois que j'ai invoqué ce démon. Il est très efficace au combat. Il y a trois semaines, il a réduit en cendre un groupe de malfrats qui voulait piller ma si belle tour. Pourquoi ce monde est-il rempli de personnes cupides et immorales qui ne pensent qu’à voler les biens d'autrui ? Qui qu'il en soit, ce démon assure ma sécurité.
Je suis cependant assez ennuyé par son appétit vorace et sa soif de destruction. La semaine dernière, il a terminé mon stock de viande. J’ai donc cru bien faire en le lâchant dans la nature, comme je le fais tous les soirs. Mais je l'ai vu revenir avec un cadavre de jeune femme entre les dents. J'ai peur de ne pas réussir à contrôler ce démon très longtemps. Je dois absolument trouver un moyen de le rendre plus docile... Dans le mille ! Je m'en doutais. Je suis en plein dans ma spécialité ! La chasse aux démons. Bien toute cette histoire paraissait évidente, il fallait que j'en ai la certitude. Nous avions donc un vieux mage qui donnait dans le démon apprivoisé. C'était étonnant. Les démons ne se laissent pas faire habituellement. Ce mage devait avoir trouvé un moyen de le canaliser. Je repose donc le parchemin et me dirige vers la porte de sortie de la bibliothèque, manquant de trébucher sur un ouvrage qui expliquait comment lutter contre les odeurs de transpiration grâce a une décoction à base de bave de troll.
Un grand escalier en colimaçon se présentait devant moi. Je montre donc chacune de ses marches a pas léger, sans le moindre bruit, grimpant les étages jusqu’à ma destination : l'étage ultime de cette trop haute tour. Les marches étaient couvertes de poussière, de mousse et d'insectes. Le ménage ne devait pas être le passe-temps favori de l'habitant de cette tour. C'était carrément insalubre ! Mais je n’étais pas ici pour faire un rapport d'hygiène. Une fois devant la porte du dernier étage, la lumière qui s'échappait par-dessous la porte me conforte dans l'idée que j'ai atteint mon but. Je porte ma main à ma ceinture et tire délicatement mon poignard, finement aiguisé, de son fourreau. De mes doigts de fée, je tourne délicatement la poignée en croisant les doigts pour que la porte ne grince pas. Fort heureusement, les gons semblèrent de mon côté cette fois-ci.
La pièce était ridiculement petite. Un lit rudimentaire était coincé au fond de la pièce. Un vieillard était assis dans une chaise en bois au confort douteux, installé contre un bureau en chêne éclairé par un bougeoir. Les flammes des trois cierges oscillaient face à la respiration du mage et manquèrent de mourir lors d'une quinte de toux de ce dernier. La longue chevelure blanche du vieux fou tombait sur ses épaules alors que les pans de sa robe de sorcier couvraient le bord du bureau et les accoudoirs de sa chaise. Il était entrain d'écrire, hautement captivé par son activité. Je décide donc de changer de tactique. Rapidement, je baisse mon masque avec trois doigts et glisse la lame de mon poignard entre mes dents. Tout en approchant comme félin de ma cible, j'attrape lentement ma corde que je tends de mes deux mains. Arrivé derrière le vieux magicien, l'instant de l'action sonne dans mes tripes.
En un instant, je me lève et cloue le cou du mage contre le dossier de sa chaise, l'étranglant avec ma corde. Surpris, ce dernier lâcha sa plume et ses deux mains se cramponnèrent à la corde alors qu'il suffoquait. Je savais qu'il valait mieux éviter à un mage de pouvoir se servir de ses mains. Or, ci ce dernier lâchait la corde, il rejoindrait les limbes en quelques secondes. Il poussa un râle et commença à tousser tandis que je commençai sans tarder à le questionner, tentant de formuler mes mots du mieux possible avec ma lame dans la bouche :- Où ech-t-il ? - Je... Arg ! Je ne sais pas... Je répète alors avec un ton plus ferme, nettement impératif :- Où est-chil ? - Je ne vous dirais rien ! Vous ne pouvez pas le tuer ! J'augmente alors la pression sur la corde afin de lui faire comprendre que je ne plaisante pas. Arg ! Espèce de cinglé ! Vous ne savez pas à qui vous avez a faire ! Fragmentum del ib...Notre cher mage étant clairement entrain de prononcer une formule, je n’eus d'autre choix que de forcer d'un coup sec sur la corde. Ses bras se mirent à pendre le long du siège, le faisant sombrer dans l'inconscience dans un léger cri de stupeur. Je relâche mon étreinte et je fais le tour pour observer le mage. Je range ma corde à ma ceinture et récupère mon poignard afin de libérer mes lèvres. Du bout des doigts, je passe sur les lignes du parchemin qu'il était entrain de griffonner. Il indiquait que le démon était retenu à la cave de la tour, devenu totalement incontrôlable et agressif. Il comptait le garder prisonnier et en invoquer un nouveau.
Pestilence que tous ces fous qui pensent régler leurs problèmes grâce aux démons ! Regardez ce qu'est devenue Terra Mytisca à cause de pareils raisonnement ! Nous avons livré nos terres en pâture aux êtres des enfers. Entre Aile Ténébreuse et les nombreux diables qui rôdent parmi les nôtres, les sang-mêlé qui souillent nos rangs et les nombreux corrompus qui se sont abaissés à coopérer avec la race démoniaque, nous vivons une époque si sombre. Je ne pense pas que les rebelles arriveront à quelque chose cela dit. Même pour moi qui suis habitué à affronter des démons, Aile Ténébreuse est un trop gros poisson. J'éradique les démons un par un. Je tue ceux qui sont isolés. Affronter une armée des enfers et leur seigneur démoniaque c'est bien trop pour moi ! Je ne suis pas assez fou pour me lancer dans une croisade perdue d'avance. Et j'ai des projets plus importants... J'ai des réponses a trouver.
Quant à ce mage, il ne doit jamais plus permettre à un démon de fouler nos terres. C'est ce que je me suis dis en plongeant la lame de mon poignard dans sa gorge pour lui arracher la vie. Le sang coula sous sa barbe d'enchanteur tandis que sa tête pencha sur le côté comme pour une sieste. Mais celle-ci sera éternelle. Je ferme les yeux du vieillard en signe de respect pour la vie que je venais de prendre. J'étais pleinement conscient que ma quête m'obligeais a tuer des gens sans sang démoniaque. Mais pour moi, malgré leur part de responsabilité dans l'apparition de chaque démon, leur vie méritait toujours un minimum de respect, même lorsque j'étais contraint de leur enlever. Pour les démons et les sang-mêlé, c'est tout autre chose... Mais comme a chaque fois, je savais à quoi j'allais être confronté... J'arrache la clef qui se trouvait autour de son cou avant de m'éloigner de lui.
Je quitte donc la dépouille du mage. Qu'il repose en paix dans sa chambre. Puisqu'il cherchait la sérénité et la sécurité, il la trouvera désormais a jamais dans la mort. J'ai quant à moi un démon à occire. Et me revoilà donc dans ce cher escalier que je descends quatre a quatre pour me rendre à la cave. Vous me direz que j'ai perdu mon temps en montant jusqu'en haut alors que ma cible était au sous-sol depuis le début. Mais il fallait également s'assurer que ce mage n'invoque pas un nouveau démon une fois celui-ci tué. Et comme c'était son intention, j'ai bien fait d'aller rendre une petite visite à notre cher sorcier.
Je repasse en mode furtif, afin d'accroître ma discrétion, une fois dans la cave de la tour. La descente fut un peu longue à mon goût. Un sentiment de haine a l'égard du mage naissait en moi à cause de sa foutue tour. Il n'y avait qu'une seule porte au sous-sol. Cette porte portait un solide cadenas, et a en juger par le fait que la porte était intacte, le mage avait dut l'ensorceler pour éviter que le démon ne la brise. Je me plaque alors contre le mur bordant la porte de bois et je tends l'oreille afin de m'assurer que je suis au bon endroit. Le grognement léger qui passait à travers la porte me conforte dans cette idée.
Il est donc temps de passer aux choses sérieuses ! Un démon n'est jamais un ennemi facile à abattre. Je ne sors jamais indemne d'un combat avec l'une de ces créatures infernales. C'est si excitant ! Et j'avoue que ça me plaît autant que ça me terrifie à chaque fois. D'habitude, j'essaye d'éviter le combat direct, m'assurant que ma proie meure au premier coup porté. C'est quasiment impossible avec les démons. A la rigueur, un petit diablotin isolé peut se neutraliser facilement d'un carreau en plein tête. Mais j'ai cru comprendre qu'il s'agissait d'un style de démon assez combattif ici.
Okay ! J'avoue ! Je suis terrifié ! C'est pareil à chaque fois. Mes bras et mes jambes se mettent à trembler et je sens la sueur perler dans ma nuque et sous mes bras. Mon ventre est comme envahis par des spasmes et je suis frigorifié. Mon poignard tremble entre mes doigts alors que je tends lentement la clef vers le cadenas. Je n'ai jamais eut la moindre once de courage. Pourtant, je devais tuer ce monstre. Je n'ai beau être qu'un couard, je dois dépasser ma peur et affronter cet être démoniaque pour lui ôter la vie. Le grognement prouvait qu'il avait sentit ma présence. Le bruit qu'il produisait résonnait dans mes os et me glaçait le sang. Je ne peux me retenir de fermer mes yeux au moment où j'enfonce profondément la clef dans la serrure rouillée du cadenas. Je tourne. Le verrou s'ouvre. Le cadenas tombe au sol.
La porte vole alors d'un coup en éclats alors que je suis projeté au sol quelques mètres plus loin. Au milieu du couloir, parmi les débris de bois, se tenait la fameuse bête. Un démon mineur de toute évidence. Il se tenait à quatre pattes, ses griffes acérées griffant déjà le sol alors que ses yeux enflammés me fixaient. Ses cornes courbées semblaient être des armes redoutables. De la bave pourpre coulait de sa gueule entre ses crocs menaçants. Il devait mesurer un bon mètre quatre-vingt de haut pour un mètre vingt de large. Ses muscles étaient recouverts d'écailles noires, et sa force me pétrifiait. Bien ! Nous y sommes ! Je secoue la tête en attrapant deux jarquis à ma ceinture que je lance vers mon adversaire avec une précision mortelle. Les deux croissants de lancer ricochent sur les écailles de la bête pour venir choir bêtement au sol. Une carapace... Ce combat commence bien... Le monstre ne se fait pas prier pour me charger a toute vitesse. Je ne suis pas un lâche, mais de toute évidence, il valait mieux fuir. J'ouvre la porte de la cave a toute vitesse et commence a courir quatre à quatre dans les escaliers. J'entends la porte exploser derrière moi et le démon hurle de toutes ses forces, faisant raisonner son râle dans tout l'escalier. Je décide de me réfugier dans la bibliothèque, fermant la porte derrière moi. J'aurais dut me demander ne serais-ce qu'un instant l'utilité de fermer les portes alors que le démon les défonçaient toutes sur son passage. Je n'avais que quelques secondes pour me dissimuler. Je me jette alors dans un tas de bouquins, serrant fermement mon poignard entre mes doigts, prêt à attaquer.
La créature pulvérise la porte comme a son habitude. J'imagine qu'en enfer on apprend pas aux gens a frapper avant d'entrer. La bête termine sa ruée au milieu de la pièce avant de s'immobiliser en grognant. Je ne luis laisse pas le temps de réagir. Mon cœur battant la chamade, je me jette sur lui en beuglant un cri de guerre qui a pour seul but de me donner un semblant de courage :- Yyyyah !Je me retrouve accroupi sur le dos de la bête qui commence à sauter en tous sens en tournant en rond pour se débattre. Je m'agrippe a une de ses cornes et entame une véritable partie de rodéo démoniaque ! Cela aurait put être amusant a vivre si je n'étais pas aussi peureux. Ce sera donc divertissant à raconter si je survis. J’enfonce alors vigoureusement mon poignard vers l'œil de la bestiole. Il aura fallut qu'il ferme sa paupière a ce moment précis bien entendu... Heureusement, ses écailles étant plus tendre à cet endroit, ma lame s'enfonça tout de même dans son orbite ce qui provoqua un grand hurlement de la part du monstre. Mais sa ruée me fit voler en avant et je me retrouve devant lui, désarmé, mon poignard étant resté planté dans son œil.
Je roule alors sur le côté pour me protéger derrière une étagère et profite de cet instant pour sortir mon arbalète. Le démon était occupé à reprendre ses esprits. Je ne perdis pas de temps pour placer un carreau sur mon arbalète et pour sortir mon sabre long. Le seul point faible des démons à carapace c'est leur palet qui permet d'atteindre leur cervelle. J'allais donc être obligé de l'affronter de front. Mais laissons-le venir pour le moment... Chose qui ne tarda pas. D'un grand coup de patte, il customisa l'étagère à son goût, me forçant à rentrer dans la mêlée. Mon agilité allait m'être d'un grand secours. Les griffes de ce monstre étaient suffisantes pour m'arracher un bras d'un seul coup. J'avais intérêt à esquiver le plus possible.
C'est parti ! La bête était féroce et donnait de grands coups dans toutes les directions. Cependant conscient de son point faible, il ne tentait aucunes morsures, préférant m'asséner de grands coups de pattes. Il était rapide. Je devais sauter, rouler, et parer sans cesse. Je ne parvenais pas à trouver d'ouverture. Un coup de patte vertical vint rencontrer mon épée. Je lui assène alors un bon coup de pied dans le visage pour tenter de le sonner. La bête grogne en reculant, sûrement plus surprise que blessée. D'un coup d'épée je parviens à couper net sa corne gauche. Le démon lève alors les yeux vers son front, puis regarde sa corne tomber au sol avant de grogner vers moi.- Oups...Son expression passe alors de la colère à la rage et il me charge. Ni une ni deux je bats en retraite, courant vers un mur, suivit de très prêt par mon adversaire. Une fois a proximité du mur j'effectue alors un magnifique salto arrière. Entraîné par sa vitesse, le démon n'a pas le temps de réagir et il percute le mur de toute sa force. J’atterris sur mes deux pieds derrière lui, mon arbalète tendue vers lui. La bête secoue son crâne, légèrement confus, poussant un grognement supplémentaire avant de se retourner. Il écarquilla son unique œil restant en me voyant.- Prends ça sale borgne !Je décoche mon carreau qui vient se planter dans son épaule. La bête hurle de nouveau avant d'entamer une nouvelle ruade vers moi. la mêlée reprend de plus belle, mais cette fois, la fatigue m'empêche d'esquiver toutes ses attaques, m'obligeant à parer. Mais ne vous avisez jamais de sous estimer la férocité d'un démon. La bête me faucha par un coup bas bien placé, me clouant au sol. Mon sabre glissa de mes mains pour finir dans un tas de livres dédiés aux problèmes intestinaux. Le démon borgne se jeta sur moi, me plaquant au sol. Je sens alors ses griffes s'enfoncer dans la chair de me mon épaule gauche tandis que sa patte m'écrase la jambe. Il me bava dessus avant de me lancer avec sa voix rauque :- Tu pensais sérieusement gagner, mortel ? J'attrape alors sa corne coupée qui était a porté de main en lui disant :- Je n'ai pas encore perdu ordure ! Et je lui enfonce dans l'une de ses narines.
Il recule en beuglant tandis que je me relève du mieux que je peux pour me mettre a courir dans les escalier en direction des étages supérieurs. Je me tiens l'épaule. Les plaies saignent abondement. Cette enflure ne m'a pas raté ! Je passe devant la chambre du mage sans m'arrêté alors que j'entends le démon éternuer en bas des marches. Je me retrouve au sommet de la tour, le vent de cette nuit faisant virevolter mes cheveux gris et le foulard autour de mon cou. Mon regard balaye les alentours. Rien... Je recule alors doucement vers le bord, le vide derrière moi.
Le monstre cornu arrive alors lentement, de la morve noire coulant de sa narine meurtrie. Il se met à tourner autour de moi comme un lion en me fixant. Sa voix siffla alors entre les coups de vent :- Qu'es-tu venu faire ici, mortel ? - Je traque les tient et vos rejetons de sang-mêlé. je m'appelle Alexander Vanderbrooth, et je serais ta mort ce soir. - Alexander Vanderbrooth, j'espère que tu t'es bien amusé. - Sais-tu quoi que ce soit sur la démone qui sévissait a Brise-mur ? - Ahahaha ! Même si je me souvenais de quoi que ce soit. Sache qu'a part cette tour et ces environs, je n'ai pas encore eut le loisir de découvrir votre délicieux monde ! C'est là qu'il fait savoir faire sortir son adversaire de ses gons pour utiliser chaque contexte et chaque situation à son avantage. Au bout d'un moment, l'adrénaline du combat vous permet de faire abstraction de la peur pour vous focaliser sur le moment présent.- Au moins, tu auras gardé un petit souvenir de moi démon ! Et je lui fis un clin d'œil.- Crève !!!Il me chargea à pleine vitesse, hurlant comme un ours. Je n'ai eut qu'a me laisser glisser le long du rebord au dernier moment, m'agrippant de ma main valide pour rester accroché. Lorsqu'il réalisa son erreur, il était trop tard. Le démon glissa pitoyablement et tomba dans le vide. J'entends son râle et sa fureur alors qu'il filait à toute vitesse vers le sol. Lorsqu'il percuta sa destination, un grand sourire se dessina sur mes lèvres. Même pour un démon de cette taille, une chute de cette hauteur est mortelle.
Mes blessures me firent regretter cette glorieuse idée, car j'ai vraiment eut du mal a regagner le sommet de la tour, croyant un instant que j'allais rejoindre le démon dans sa chute. J'ai ensuite fait tout le chemin inverse pour récupérer mon sabre, mes jarquis toujours joncher sur le sol de la cave, puis je suis sorti pour reprendre mon poignard resté dans l'œil du démon. Par sécurité, j'ai tout de même ouvert la gueule du monstre et ait enfoncé mon sabre dans son palet, afin d'être sûr de sa mort. Par orgueil, je lui coupai sa deuxième corne et la conserva comme trophée.
Avant de ranger la précieuse corne, je la regardai un instant, puis mon regard se posa sur le cadavre du démon. Encore un. Je savais qu'au fond de moi, vivait cette part démoniaque que je partageais avec la créature que je venais d'occire. J'étais incapable de sourire. Mon expression était figée et pensive. Quelque part, malgré sa nature foncièrement agressive, cet être n'avait rien demandé. Il avait été invoqué par ce vieux mage et s'était retrouvé piégé dans notre monde. Comment un démon pourrait vivre sur Terra Mystica comme n'importe quel mortel ? C'était impossible et quelque part ce n'était pas de leur faute. Je me sentais proche de ce démon. Moi non plus je n'avais rien demandé, pourtant j'avais du sang démoniaque dans les veines. Un héritage dont j'avais honte et dont j'étais fier en même temps. Malgré cette pitié et cette compassion que je ressentais pour le démon, j'avais dut le tuer. Et je devrais en tuer beaucoup d'autres.
J'aurais put dormir dans cette tour pour la nuit, mais le manque d'hygiène de vie du mage m'en dissuada. J'allais avoir besoin d'une bonne nuit de repos pour que ces plaies à mon épaule cicatrisent...
Je disparu dans la forêt. Malheureusement, ce démon ne semblait pas assez important pour m'apporter une seule réponse a mes questions. Le futur sera peut-être plus clément.
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