Moloch parcourait les rues de Kirikaze, impassible, flanqué comme à son habitude d’une dizaine de membres de sa garde du corps. C’est fou comme ces hommes sont encombrants se dit alors Moloch, déjà qu’ils sentent pas la rose..
Aussi pour Moloch, pas moyen de se fondre dans la masse et de flâner un peu, non il y avait cette bande d’abr**** qui le suivaient partout en faisant autant de bruit qu’un chien à qui on aurait accroché un fil plein de casseroles. L’un des jeux préférés de moloch, enfant. Il n’en pouvait plus et la chaleur accablante qui régnait sur Kirikaze n’améliorait en rien son état d’esprit.
« Engagez vous dans l’armée Céleste qu’il disait… Mon *** l’armée céleste oui… ». Moloch pensait à cet instant comme à son habitude : que le monde se liguait contre lui pour lui pourrir la vie, qu’il avait une poisse terrible et que persoooooooooone au monde ne souffrait autant que lui. Il est sûr qu’être l’un des 3grands généraux de l’armée d’Aile Ténébreuse était vraiment un poste ingrat…
Derrière lui l’un des démons de sa garde lâcha un rot bruyant ce qui causa l’hilarité générale dans la garde de l’Ange. « Non d’un papillon , pensa ce dernier , cette fois c’en est trop ». Il s’arrêta devant une échoppe au nom très évocateur « La taupe volante ». L’établissement était des plus miteux mais moloch indiqua à voix basse à l’un de ses hommes qu’il comptait y rentrer : « Messieurs, j’ai une envie pressante, attendez moi ici je vous prie ! »
L’un des démons hocha la tête puis cria aux autres « Ok les gars , on attend que notre chef bien aimé ai fait son petit caca ! » Un démon n’étant pas des plus discrets lorsqu’il crie vous pouvez être sûr que tous l’entendront. Ce qui fait qu’en moins d’une minute la moitié de la rue savait que le général Céleste allait faire une grosse commission. Il poussa alors un long soupir puis rentra dans le bâtiment. Un vieil homme grisonnant dont le tablier crasseux permettait à tous de distinguer ce qu’il avait cuisiné durant la semaine. Moloch sut donc que les clients du restaurant avaient eu droit successivement à un plat de poisson, un morceau de viande mais alors qu’il s’attardait sur une tache d’un brun crémeux , le possesseur de ce « trésor du passé. » lui adressa la parole. Il parlait avec un accent des montagnes des plus ridicules
« Si jy peu aider missieu alors qui m’dise hin !
-Vui ty peu aider missieu en lui disant où qu’il est li porte extérieure stiplait ! »
L’homme le regarda en levant un sourcil du genre « waw c’est quoi ce type ». Moloch qui était très fier de son accent et de sa blague en fut fort vexé. il songea même à changer le tenancier en tas de cendre mais préféra se diriger vers l’endroit indiqué par ce « foutu rabat joie ».
Pour des raisons évidentes je passe le moment de l’action qui bien que palpitante ne soit pas nécessaire dans ce récit.
Le boulot fini, l’Ange regarda avec intérêt la petite lucarne située dans la pièce. Il pourrait aisément échapper à sa garde encombrante en passant par cet endroit. Trouvant l’idée des plus intéressantes il tenta de mettre son plan à exécution mais rencontra un échec des plus critiques lorsqu’il dût faire passer ses ailes. Soit, se dit il, on va faire de la place !
Il commença alors à entamer la sympathique tache de retirer une par une les briques en dessous de la lucarne afin de passer.
Il était enfin libéré de la compagnie oppressante de sa garde du corps et même si il eut un bref instant de remords en voyant le mur décomposé de l’établissement où il venait de s’arrêter celui-ci fut rapidement dissipé par un « L’avait qu’à rire à ma blague… »
Il battit deux fois des ailes et s’envola vers le quartier Sud.

Ce quartier était bien mieux famé que celui où il avait fait une si éclatante apparition et l’on y vendait disait-on des tuniques d’un grand raffinement. Voila pourquoi il pénétra ni une ni deux dans la première échoppe de tisserand.
Une heure s’écoula avant qu’il ne trouvât ce qu’il lui fallait : C’était une tunique d’un rouge pourpre renforcé en plusieurs endroits ce qui faisait d’elle une petite armure légère. Idéal pour un voyage. Il la mit ni une ni deux et en sortant du magasin tendit un papier au marchand.
C’est une reconnaissance de dette ! Allez donc au palais demander que l’on vous rembourse
Mon seigneur, déclara le marchand, vous savez bien qu’au palais on ne rembourse jamais rien
Moloch le savait pertinemment, et il faut le dire s’en moquait complètement. Jetant un regard inquisiteur au marchand : « Mettrais tu en doute mon honnêteté ou plus grave encore celle de l’Empire, marchand ?
Non non seigneur… mais
Bien, l’affaire est donc réglée
Et Moloch sortit tandis que le marchand maudissait l’Ange intérieurement. Et s’il y a quelque part un dieu des marchands alors celui-ci entendit sa prière car à peine dehors le général fut heurté par une jeune femme qui lui renversa par malheur tout le contenu de la boisson qu’elle tenait à la main.

Par Nayris, qui êtes vous , impudente pour me heurter s’exclama t’il ! Vous mériteriez d’être frappée !

Ah, quelle nostalgie ! Cela faisait si longtemps que je ne m’étais pas rendue dans les Terres du Ciel et pourtant c’est de là que je suis originaire. Enfin, disons plutôt que c’est l’endroit où se trouvaient les Kitsunes quand je suis née. A ce moment-là, ce sont les Terres qu’ils habitaient. Depuis, nous avions changé de territoire encore et encore, par habitude, ne nous installant jamais à un lieu bien précis. Pourquoi être revenue ici alors ? Hmm… Pour être honnête, je n’en sais rien moi-même. C’est ce que je disais. De la nostalgie. Peut-être un besoin de revenir sur le sol qui m’a vu naître. Je n’avais pas vraiment réfléchi à ma destination et mes pas m’avaient guidé ici. J’en étais la première surprise d’ailleurs. Mais ce n’était pas pour me déplaire.
Je laissais un sourire se dessiner sur mes lèvres alors que je poursuivais ma route, à travers les arbres, profitant du calme environnant. Je me sentais de très bonne humeur aujourd’hui. Pas de missions particulières à accomplir, pas ce stress et cette peur que j’avais de plus en plus fréquemment ces derniers temps. Non, juste une sérénité qui m’envahissait, emportant avec elle mes inquiétudes, où au moins les tenant éloigner, car celles-ci ne pouvaient disparaître ainsi. Cependant, cela me permettait ne serait-ce que quelques heures de repos, ce dont je fus reconnaissante.

-Allez, une si bonne journée de débutée, ce serait dommage qu’elle s’achève ainsi !

Je décidais donc de me rendre à Sylfiria qui se situait à peine plus loin. J’avais entendu dire par Diane, une amie rebelle, tout comme moi si j’ai omis de le préciser, que la ville avait une spécialité. Oh, elle en avait probablement plusieurs, mais elle m’avait recommandée une boisson dont elle avait elle-même fait l’expérience et elle ne tarissait pas d’éloge. Alors, puisque j’étais ici ce serait dommage de repartir sans y avoir goûté. D’accord, j’avouais que j’avais très envie d’y goûter aussi. Mais, ce n’était pas entièrement ma faute. Vous avez une amie qui vous parle d’un plat ou d’une boisson, ou même un livre et que sais-je encore, ne faisant que des compliments à son égard, vous ne seriez pas tenter de tester. Et non, je ne suis pas gourmande ! Enfin… peut-être un tout petit peu mais bon… Passons.
Finalement, je ne mis pas longtemps avant d’atteindre les portes de la ville. A laisser mes pensées vagabonder joyeusement, le temps passait plus vite. Arrivée dans les rues, je ralentis le pas, un doigt posé sur les lèvres à la recherche de ce qui m’intéressait. En effet, Diane ne s’était pas uniquement contenter de me parler de la boisson en elle-même, mais elle m’avait aussi donné le nom du commerce où je pouvais en trouver. Elle m’avait aussi dit que le patron était une de ses connaissances. Dans la rue où j’étais actuellement, il y avait beaucoup de monde et il fallait faire attention lorsque l’on avançait au risque de percuter quelqu’un par inadvertance. Il y avait toujours autant de monde à Sylfiria ?

Enfin, après une bonne vingtaine de minutes à déambuler sans savoir vraiment où j’allais, je trouvais le bâtiment que je cherchais. La plume d’argent. C’est ça ! C’est bien le nom qu’elle m’avait donné. Sans perdre davantage de temps, je me dirigeais vers la porte et entrais, faisant carillonner au passage une petite cloche. Ouah, effectivement ça avait du succès. Toutes les tables étaient remplies. Non seulement à cause de la réputation du lieu mais peut-être aussi à cause de la chaleur. Sur le moment je n’y avais pas porté attention car j’étais d’abord au couvert des arbres, et restée sous le soleil près d’une demi-heure environ, mais c’est vrai qu’il faisait moins chaud que dehors. On était à l’abri de la chaleur provenant de l’astre diurne qui s’élançait dans la seconde moitié de sa course.

J’avançais vers le bar et attendis que quelqu’un vienne prendre ma commande ce qui ne tarda pas. Un homme qui devait avoir la quarantaine, cheveux courts mais où l’on pouvait voir tout de même qu’ils étaient blonds, une barbe naissante, des yeux gris acier. Malgré son allure un peu impressionnante aux premiers abords, on voyait que c’était quelqu’un de bien, un large sourire qu’il adressait à ses clients visiblement fier de son métier.

-Je peux faire quelque chose pour vous Mademoiselle ?

-Oui, bonjour. J’aimerais l’une de vos boissons du moment, qu’une amie m’a conseillée. Elle a beaucoup aimée et vu que je passais dans les environs, j’ai eu envie de venir y goûter.

-Mais bien sûr ! Ca fait toujours plaisir de voir que mes boissons sont appréciées au point que l’on en parle à son entourage. Si ton amie a aimé, alors j’en suis heureux.

Alors que je plongeais la main dans ma poche pour en sortir de quoi payer mon achat, je senti… rien, si ce n’est le fond de ma poche. Je regardais dans la deuxième au cas où… Non plus. Oh, ce n’est pas vrai ! Ne me dites pas que j’ai oublié mon argent chez moi ?! Pourquoi ça n’arrivait qu’à moi… Je soupirais contre moi-même, avant de parler à l’homme.

-Je suis désolée. J’ai oublié mon argent chez moi… Je repasserais prendre ma boisson une prochaine fois. Puis, je continuais pour moi-même. Je n’étais pas pour la tester cette boisson Diane… Quand je trouve l’endroit, j’oublie mon argent…

-Excuse-moi. Tu as bien dit Diane ? Tu ne serais pas l’amie de Diane Soran, par hasard ?

J’acquiesçais. C’était bien le nom de famille de Diane. Ah ! Mais alors, c’est lui le propriétaire dont elle me parlait. Je pensais que c’était quelqu’un qui travaillait ici, tout simplement. Il remarqua ma surprise et sourit.

-A voir ton expression, elle t’a parlé de moi. Oui, Diane vient souvent ici. C’est une habituée des lieux. Mais si tu es son amie, alors pas de problème. Je t’offre la boisson.

-Vous êtes sûr... ? Je ne voudrais pas en profiter. Je pourrais payer plus tard…

-Mais non, te dis-je ! Cadeau de la maison. Tu pourras donner ton avis à Diane comme ça.

Je le remerciais, et prit la boisson lui promettant que si je repassais près de la ville, je reviendrais le voir. Après quoi, je sortis mon rafraîchissement en main. Et là… il arriva quelque chose dont je me serais bien passé et qui acheva la quiétude de cette journée. Quelqu’un me percuta sans faire exprès alors que je marchais à la recherche d’un coin d’ombre et je percutais à mon tour une autre personne. Et là, je vous laisse imaginer la suite. Une boisson… Bousculer quelqu’un… Un petit accident… Oui, le contenu de ma boisson alla sublimement décorée les vêtements de la personne qui me faisait face.

-Ah, je suis déso…

-Par Nayris, qui êtes vous , impudente pour me heurter s’exclama t’il ! Vous mériteriez d’être frappée !

Pardon ? Vous pouvez répéter ce que je viens d’entendre parce que j’ai mal compris je pense. Ce n’était qu’un incident et j’étais en train de m’excuser, mais de là, à dire à quelqu’un que l’on ne connait pas ce qu’il venait de dire, alors là non ! C’était vraiment impoli ! De plus, je ne tardais pas à sentir venant de l’homme qui me faisait face, une odeur qui m’était que trop familière… Un Démon ? Non... il y a une autre odeur... Mais il garde également celle des Démons, s'en serait vraiment un, alors... ?
Enfin, que ce soit un Démon ou autre qui se permettait de me dire ça ?! Alors là, non ! Evidemment, la suite pour ceux connaissant bien mon caractère était des plus évidente. N’éprouvant pas une grande sympathie pour les Démons ou ceux qui les fréquentes (presque tous du côté d'Aile Ténébreuse), mais alors en plus qui se permettait ce genre de remarque, je n’attendis pas pour répliquer.

-Moi, frappée ? Par qui ? Vous ? Alors là, j’en doute fort. Comment pouvez-vous vous permettre de me dire ça. Premièrement, j’allais m’excuser mais il semblerait que vous ne connaissiez pas la politesse vu que vous ne m’avez pas laissé finir. Deuxièmement, vous êtes aussi en tort que moi car vous ne regardiez pas où vous marchiez sinon vous auriez pu m’éviter et troisièmement au nom de quoi ou de qui, est-ce que vous vous permettez de profaner de telles menaces ?! Je mérite d’être frappée ? J’attends de voir ça !

Je le fixais de mes yeux dorés, ma chevelure d’un doux caramel encadrant mon visage qui pour le moment, exprimait un mécontentement des plus visibles. Qu’il tente vraiment de lever la main sur moi, je serais capable de l’éviter car s’il avait fasse à lui une jeune femme qui semblait inoffensive aux premiers abords (ou presque), elle n’en savait pas moins se battre. Il faut se méfier des apparences. Alors qu’il vienne s’il ose, je saurais répliquer. Je ne me laisserais pas faire.

-Moi, frappée ? Par qui ? Vous ? Alors là, j’en doute fort. Comment pouvez-vous vous permettre de me dire ça. Premièrement, j’allais m’excuser mais il semblerait que vous ne connaissiez pas la politesse vu que vous ne m’avez pas laissé finir. Deuxièmement, vous êtes aussi en tort que moi car vous ne regardiez pas où vous marchiez sinon vous auriez pu m’éviter et troisièmement au nom de quoi ou de qui, est-ce que vous vous permettez de profaner de telles menaces ?! Je mérite d’être frappée ? J’attends de voir ça !

Le Général demon regarda la jeune fille avec des yeux d'abord surpris puis étincelants de haine.Il lui jeta un regard des plus méprisants tandis qu'il tirait sur sa tunique désormais collante. Il parla lentement , plaçant dans sa voix tout son mépris

Sais tu qui je suis misérable gamine?J'en doute! Sache que je suis L'Ange , Moloch, Briseur de cranes , Général même de l'armée Céleste! J'en ai écrasé des plus grandes que toi puceron , d'ailleurs c'est la seule raison pour laquelle tu vivras demain. Je sais qu'il faut des êtres misérables et insignifiants dans ce monde mais vous voir continue a m'inspirer du mépris! Allez va et remercie le Zelphos de ma miséricorde car ce soir tu as bien failli perdre la vie! Comme quoi parfois être un puceron peut vous sauver la vie!

Le Général Démoniaque se retourna et partit lorsque soudain il fut percuté dans le dos par une petite boule de feu! Il poussa un cri de surprise..

Comment ose tu? s'écria t'il tandis que sa nouvelle tunique s'ornait maintenant d'un splendide trou fumant.

Ca ! Tu vas le payer au centuple

Et dans la main du général se forma alors une longue flamme qu'il propulsa vers la jeune fille dans un cri de rage!

Raté... La gerbe de flamme passa légèrement à gauche de la jeune fille qui fit un bond sur le côté . Le sort continua son chemin jusqu'à percuter une espèce d'ange empoté qui volait malheureusement par là . Celui ci s'embrasa d'un coup et plongea dans la fontaine adjacente. Moloch propulsa une nouvelle boule de feu qui se solda par un nouvel échec critique.Cette dernière heurta a nouveau le chérubin qui relevait péniblement après le premier tir de Moloch ; Il poussa un cri silencieux avant de disparaître sous la flamme!Moloch leva un sourcil : bah il n'aimait pas les anges de toute façon...
Son attention revint sur la jeune fille et la rage remonta en son coeur , il dégaina sa lance et chargea l jeune fille espérant la tuer facilement!

Puceron ? Moi ? Le remercier de sa miséricorde ? Et en plus, c'est le général de l'armée Céleste d'Aile Ténébreuse ?! Il espère vraiment que je vais le laisser repartir comme si sa grande personne avait daigné m'accorder de vivre ?! Arrêtez, je vais finir par avoir des envies de suicides ! Mais, vu que je ne suis pas assez stupide pour mettre fin à mes jours, je préfère largement le vaincre ! Déjà, je vais t'apprendre à ne pas tourner le dos à quelqu'un quand on te parle. Je fis apparaître une légère flamme qui me réchauffait doucement la main, et lui faisant prendre une forme plus compact, telle une petite balle, je la lui envoyait dans le dos.

- Ca, tu vas le payer au centuple !

- Ca, c'est pour les présentations ! M'écriais-je en lui riant au nez.

Je réussis à éviter une flamme de justesse en sautant de côté, mais en me retournant, je constatais qu'elle avait touché un ange qui passait par-là. Celui-ci avait dû souffrir. Moi-même, l'ayant frôler, j'avais senti sa chaleur. Il était indéniable qui non seulement il utilisait comme moi, la magie du feu, mais de plus sa flamme était très puissante. Il en prépara une seconde qu'il lança, et qui malheureusement alla percuter une fois de plus l'ange. Cette fois, elle lui fut fatal. Je fronçais les sourcils. Il y avait trop de monde ici. Nous risquions de blesser quelqu'un et si lui s'en contrefichait, ce n'était pas mon cas. Je ne voulais pas impliquer des innocents dans mes affaires. Lorsque je me retournais, je le vis arriver à mon niveau, une lance à la main. Je voulus l'esquiver mais m'arrêtais. Si jamais, j'évitais son coup, il pourrait toucher un autre passant. Je l'attendis donc de front, ayant attrapée à toute vitesse une dague que j'avais comme d'habitude installée contre ma jambe et bien dissimulée. Ma lame rencontra son arme et en y mettant la force de mes deux bras, j'avais réussi à bloquer son attaque. Tandis que nous étions proches, j'en profitais pour le provoquer un peu.

-Eh bien félicitations, ô grand général Briseur de Crâne ! Vous devriez revoir vos cours de tirs, parce que franchement, c'était lamentable.

Je sentais bien qu'au niveau de la force physique, il prendrait l'avantage et je ne pouvais pas me permettre que cet confrontation de nos deux armes dure trop longtemps. Je pris donc le risque de lâcher la pression d'une main dont je me servis afin d'attraper une seconde dague.
Comme je le pensais, il commençait à prendre l'avantage au niveau de la force et mon bras n'allait pas le retenir indéfiniment. Sans perdre de temps, je tentais de l'atteindre au visage avec ma seconde lame. Cependant, il l'esquiva sans peine. Dommage. Mais au moins, il avait dû s'éloigner un peu, ce qui m'avait permis de remettre une certaine distance entre nous.

-Vous avez l'air d'un parfait idiot, mais en fait vous savez tout de même vous battre ! Je ne l'aurais pas cru.

Je continuais mes provocations. Pour deux bonnes raisons. La première, je voulais qu'il focalise son attention sur moi. Comme ça, quitte à ce que ce soit moi qui prenne l'attaque, je pourrais me défendre et éviter qu'il y ait des victimes. Quant à l'autre raison, c'est tout simplement que je ne peux m'empêcher de taquiner un peu les sbires d'Aile Ténébreuse. Il m'avait mise en colère, en plus du fait que je les hais déjà de nature. Je sais bien que ce n'est pas prudent, et qu'un jour je pourrais finir par m'attirer de graves ennuis, mais c'est plus fort que moi.

Je reculais un peu et laissais une douce chaleur s'accumuler dans ma main, tandis que je faisais apparaître une nouvelle flamme. Je me concentrais la laissant devenir de plus en plus chaude. D'abord un beau feu de cheminée qui vous réchaufferai durant l'hiver... Je laissais la température augmenter encore et encore... Il était également un manipulateur de feu. Il fallait croire que cet adversaire m'était tout désigné. Je voulais savoir laquelle de nos deux flammes gagnerait. Mon autre maintenant encore les dagues, je décidais d'attaquer la première. Je lançais une première vers sa jambe, espérant peut-être le perturber et ralentir sa mobilité. Puis, je m'élançais vers lui. Je voulais être sûre que ma flamme le toucherait directement. Dans ma course, j'en profitais pour lancer la seconde lame au niveau du cou. Ainsi, je voulais augmenter mes chances de lui faire commettre une erreur et créer un angle mort, des failles dont je pourrais me servir. De plus, maintenant que j'avais lancé mes deux armes, j'avais ma main droite de libre, tandis que l'autre gardait la flamme et attendant le bon moment. Restait à savoir s'il allait plutôt éviter la lame, la parer, où tenter de se préparer à mon attaque au corps à corps. Et de comment il s'y prendrait. Mais quoi qu'il fasse, je ne prévoyais pas de perdre.