« Refermez le boyau derrière nous ! » ordonna Argrim aux mineurs chargés de contrôler l'accès à cette partie de la mine qui s’exécutèrent en faisant rouler la solide porte d'acier jusqu'à ce qu'elle close parfaitement l'accès.
Dix-septième année parmi la garde et le futur dirigeant assumait déjà ses responsabilités comme un roi. Bien que certains étaient plus expérimentés que lui en tant que soldats et gardes dans le groupe d'une vingtaine de combattants qui l'accompagnaient, aucun n'avait sa vision d'ensemble. Penser hors de la boite, à toutes les éventualités, c'est ce qui faisait de lui leur meneur. Leurs visage rudes n'affichaient aucune crainte alors qu'ils progressaient dans les galeries fraîchement creusées qui avaient tout juste abouties sur une grotte peuplée d'une tribu gobeline. Repoussante créatures toujours installées prêt des cités naines, à l’affût du moindre faux pas pour s'emparer de richesses qu'ils sont incapables de récolter eux-même. Des voleurs, des lâches, des couards.
L’artère principale dans laquelle l'escouade s'aventurait était comme toutes les autres scindée en deux en plein milieux par un chemin de fer permettant aux chariot remplis de charbon et de métaux de remonter plus vite à la surface tiré par des mules. Des lanterne pendaient mollement sur les parois brutes de la galerie renvoyant des ombres mouvementée de tous coté. Il fallait garder calme et concentration. Les gobelins ne sont pas très dangereux, « coupez la tête et le corps tombe ». Souvent ces perfides créatures sont poussées et inspirées par un chef, si ce dernier vient à mourir, c'est la panique. Ils fuient, s’entretuent et se piétines dans l’espoir de survivre. Leurs armes de piètres qualités ne trouvent que rarement une faiblesse dans les armures de mythrils et d'acier trempé forgées ici même et que portaient la garde minière qui semblait ainsi invincible.
La galerie principale était régulièrement coupée pas des veines transversales où s'opérait en général l'extraction. Argrim comptait depuis qu'ils avaient pénétré dans l’artère les galeries sur sa gauche. Dans ces passages, le plafond était bien plus bas, tout juste pour qu'un humain se tienne debout en faisant attention et pour que deux ou trois nains, s'ils se serraient un peu, puissent se tenir épaule contre épaule en largeur. Dix-neuvième, vingtième et la suivante aussi lui avait dit un mineur. Les trois galeries avaient aboutis dans cette grotte qui semblait déserte quasi simultanément. Elle semblait en tout cas, car quelques instants plus tard, une marré verte envahissait la place tuant une demi-douzaine de mineurs pendant que les autres se repliaient dans les galeries. Une dizaine d'autres son portés disparus et toujours manquant à l'appel mais l'ouï fin d'Argrim et l’écho de la mine lui dit qu'ils n'étaient pas morts, pas encore.
Des cris, des coups, des piaillements aigus. La troupe accéléra le mouvement et se dispersa sur les ordres de Balkisson dans les trois galerie infestée. Des mineurs tentaient tant bien que mal de retenir la horde en balançant leurs pioches comme des armes. Ces dernières étaient déjà tachées d'un sang malodorant mais sous le poids du nombre et de la fatigue, les nains reculaient peu à peu. Quand Argrim arriva à leurs niveaux il nota plusieurs blessures sur les ouvriers qui défendaient leur citée vaillamment. Flanqué de deux autres guerriers en armure, il posa sa main sur l'épaule de l'un d'eux qui affichait une profonde entaille en travers du visage afin de le relevé. Ne se faisant pas prier, le nain se faufila entre les gardes qui heurtèrent la harde en furie sans trembler.
En se battant ainsi, il n'y avait pas de place pour la finesse, on ne se demandait pas qui est le meneur afin de s'en débarrasser. C'est de l'extermination pur et simple en usant d'un geste huilé et bien coordonné, coup de bouclier, coup de hache, on referme la garde et on avance. Une sorte de machinerie mécanique qui répétait un geste encore et encore alors que la « matière d’œuvre » se pressait de moins en moins aux portes. Le doute avait saisit leurs entrailles et déjà ils se regardaient avec inquiétude, poussant des piaillements sur-aigu. Une lance rudimentaire se brisa sur le bouclier d'Argrim qui fit de même avec le nez crochu de son agresseur avant de l'achever d'un coup de hache pour faire encore un pas en avant. La ferveur n'y était plus, le moral avait mit les voiles et déjà dans les autres galeries, les peaux-vertes prenaient la fuite dans leur grotte béante qui s'ouvrait à quelques mètres de là. Voir leurs congénères ainsi mit en déroute acheva leur détermination déjà ébranlée et les gobelins restant prirent leurs jambes à leurs cous pour se précipiter dans la caverne qu'ils venaient à peine de quitter. À coté de lui, le vétéran à la longue barbe grisâtre envoya un cracha bien sentit sur le cadavres d'une des créatures qu'il venait d'achever :
« Courrez vermines, vous ne verrez pas l'aube. » Grommela t-il, et Argrim était de son avis. Il fallait nettoyer la caverne afin d'éviter toute récidive et sceller l'entré de cette dernière.
Les gardes des autres galeries les avaient rejoins. Tous étaient dans le même état, couvert d'un sang nauséabond et portant un bouclier qui affichait de nouvelles éraflures. Ces gobelins-ci n'étaient pas une réelle menace. Des sauvages non organisés avec des armes en pierre et une détermination en bois. Ainsi acculés, ils ne tiennent jamais, cependant, Argrim était un nain prudent et réfléchit, même après un combat.
« Gardez la quarantaine tant que toutes ces créatures ne sont pas mortes. Vous ferez venir des artificiers pour les niveaux supérieurs de la grotte, qu'ils fassent tout sauter.
Se tournant vers sa troupe, il ajouta :
Gurni, le vétéran grisonnant leva la tête vers son futur souverain. Vous prenez la tête de la suite. Je dois rapporter les événements à mon père. »