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 La bête, la belle et le livre des âmes [PV Lunéra]

 
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La bête, la belle et le livre des âmes [PV Lunéra] Sand-g10Mer 11 Avr - 18:12
Ses pieds qui heurtaient pourtant le sol avec force s'enfonçaient mollement dans la boue avant de se soulever aussitôt dans un bruit de succion tout au long de sa course effrénée. Sa vision et son ouïe étaient brouillées par la pluie qui s'était accordée avec la violence du moment en déversant ce qui semblait être les océan du ciel sur leur tête de pauvre mortel.
Ses pensées étaient confuses, à la fois par son souffle rauque et la douleur qui lui tenait la poitrine, à la fois par la brutalité de la situation dans laquelle il se trouvait, et aussi par la concentration qu'il devait avoir pour éviter les multiples obstacles qui lui barrait la route. Branchages un peu trop bas, racines, lianes, rochers, mauvaises herbes, changement de niveau, glissements de terrains et des bien pires.
Si bien que chaque image un tant soit peu cohérente qui se formait dans son esprit ne servait qu'à déterminer son prochain mouvement, le prochain trou dans lequel il allait s'engouffrer à l'intérieur de la grande forêt.
Il entendait l'orage éclater. Chaque goutte qui s'écrasait tout autour de lui. Et vaguement... Très vaguement... Comme depuis l'intérieur d'un rêve... Ou depuis l'autre bout du monde... Ses poursuivants. Mais il ne s'y fiait pas. Il savait qu'il lui suffisait de s'arrêter pour que s'achève l'oeuvre d'une vie qu'il comptait bien compléter.

Et puis ce fut l'ouverture du nuage de verdure et il fixa horrifié, glissant dans la terre crasseuse, le précipice qui s'ouvrit devant lui. Une falaise.
Il ne jeta pas un seul regard en arrière - il SAVAIT qu'ils étaient proche et qu'il ne pouvait se permettre d'attendre. Non, il reparti aussitôt, longeant le vide en cherchant une sortie... un échappatoire...
Il marchait sur le bord d'une partie des chutes de Néhélia. Il était environ à mi-hauteur de l'art qu'avait produit dame nature, ce qui s’élevait quand même à plus d'une centaines de mètres. Venait de s'ajouter aux intempéries un vent mordant. Et bien sûr, à intervalles irréguliers, des cours d'eau dévalaient la falaise ou tombaient tout simplement dans le vide, ajoutant encore en danger mortels à son parcours déjà bien corsé. Il fallait encore ajouter à cela un passage qui était de plus en plus étroit et disparaissait parfois totalement à mesure qu'il approchait du centre de la cascade, l'obligeant à sauter de plus en plus loin puis... ce fut le drame.

La distance finit par devenir trop lointaine pour être parcourue d'un seul saut. Son seul espoir était de s'accrocher aux pierres humides de la paroi pour attendre l'autre côté. Autant dire qu'il n'y en avait aucun. Il se retourna, décidé à affronter la troupe qui le chassait. Son regard était mauvais. C'était les yeux d'une bête acculée, prête à tout pour défendre sa vie. Une flèche rebondit sur le mur à quelques centimètres de sa tête et tomba dans le vide. Une deuxième heurta le sol près de ses pieds sans s'y ficher et suivi plus ou moins le même chemin.

Il déglutit. Y avait-il seulement une solution ? Il se retourna, fermant les yeux, essayant d'oublier tout ce qui l'entourait, plia les jambes...

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La bête, la belle et le livre des âmes [PV Lunéra] Sand-g10Jeu 12 Avr - 23:35
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  • Enfin chez elle... enfin elle pénétrait dans la forêt qui l'avait vu naitre il y a plus de cent ans. Foulant paisiblement l'humus du sous bois de ses pieds nus, la jeune femme avançait, tenant par la bride son grand étalon pie. Depuis combien de temps n'était-elle pas revenue dans son foyer ? Longtemps... trop longtemps. Toutes ses armes étaient sur sa selle. Elle n'en avait pas besoin ici... pas chez elle. Elle connaissait trop les lieux pour avoir besoin de battre avec des armes.

    Enfin son enfer était terminé. Elle et Cathane étaient parvenues à ce sortir de ce cirque où on les droguait pour les faire combattre... elle ne remettrait pas les pieds à Foam de ci-tôt. Hors de question... elle donnerait ses informations à son supérieur et ne s'occuperait plus de cette affaire.

    Enfin elle arriva devant sa maison... vide. Kvoth et Maïkan devait surement être parti chasser. Elle décida de laisser ses affaires à l'intérieur et dessella sa monture pour le mettre dans le petit paddock qu'ils avaient construit près de la bâtisse. Il aurait ainsi le loisir de ses dégourdir le dos. Inspectant les placards, elle ne découvrit aucune trace de nourriture quelconque.

    • - Pas étonnant qu’ils sont en chasse… il n’y a plus rien de comestible ici…


    Décidant qu'il était, pour elle aussi, grand temps de se remplir la panse, elle retira sa cape de voyage et sa tunique et sortit dehors, ne portant plus qu'un vieux pantalon usé et élimé et son corset de cuir noir. Elle s'élança dans les bois, courant tranquillement avant de sauter, plongeant les bras en avant, laissant son loup prendre le dessus et la transformer en louve grise argentée. Transformation qui ne s'effectuait jamais sans douleur, mais elle s'y était habituée. Elle est née mi-louve, mi-humaine.

    Elle galopa dans la forêt, sautant par-dessus les buissons et tronc d'arbre, seulement pour le pur bonheur de sa liberté retrouvée. Elle parcourut plusieurs kilomètres avant de s'arrêter et de lancer son appel, son hurlement, à la chasse, rappelant aux habitants de ces terres qu'elle était de retour. Alors, elle se lança furtivement à la recherche d'une proie qui pourrait rassasier sa faim. Un lièvre, une biche, un cerf... ces met préférer... elle repéra vite ce qu'elle cherchait... un vieux cervidé auquel il manquait un bois et une oreille. Une vieille connaissance... Il lui avait filé entre les dents trois ans auparavant. Elle se souvenait encore du goût de sa chair et de son sang.

    Silencieuse, elle se tapit dans les derrière des buissons, face au vent, et le regarda, attendant le moment propice pour bondir. Grande de près de deux mètres de haut, elle ne devait pas rater son coup, sinon il lui échapperait encore. Elle attendit jusqu'à ce qu'il lui tourne les dos. Sa langue vermeille pendait de sa gueule et ses yeux doré ne lâchaient pas leur proie d'un mouvement jusqu'à ce qu'elle se décide enfin. Rassemblant ses pattes arrières son sa croupe, elle se redressa et bondit dans la clairière, atterrissant trois mètres derrière le cerf qui détala d'un bon prodigieux lorsque le sol tremblant sous l'impact de la réception de la louve. Elle n'hésita pas une seconde, s'élançant à sa poursuite, le coeur galopant au rythme de ses foulées.

    Le cerf la mena jusqu'à une clairière où une chute d'eau se déversait dans un petit bassin profond et large. Choisissant le plus court, il s'engouffra dans l'eau pour traverser à la nage l'étendue d'eau et rejoindre l'autre rive. Ne lui laissant pas le temps d'aller loin dans l'eau, elle lui sauta sur le dos et lui brisa net la nuque. Mou et sans résistance, elle traîna le cadavre encore chaud de l'animal jusque sur la berge et s'attaqua à lui ouvrir le vendre de ses crocs et griffe. Le sang ruisselant de ses mâchoire, dégoulinant le long de son menton et de son cou, maculant son pelage de sang frai. Enfin elle l'avait eu, elle l'avait tué et pouvait se délecter de sa chair tendre et marquée.

    Quand elle termina son repas, son estomac gargouillait de contentement, heureux d'être remplit de bonne nourriture. Repue pour la première fois depuis un bon moment maintenant, elle s'allongeât au bord de l'eau et regarda les nuages passer dans le ciel, s'octroyant un moment de détente. Elle écoutait les oiseaux chantés, gazouillé dans les arbres. Elle entendait la vie parcourir les racines de ces derniers et monter dans leur tronc pour nourrir les jeunes pousses qui bourgeonnait sur leur branche. Et l'eau... cette eau qui tombait sans cesse dans le bassin, gonflant la rivière qui s'en écoulait et apportant la possibilité de survie à tous les êtres qui vivait dans les bois de Drayame.

    Doucement, elle se laissa bercée par ce doux chuchotis que produisaient les murmures de l'eau et s'endormit sur sa rive, allongée sous sa forme lupine au soleil brulant de l'été. Elle ne risquait pas les coups de soleil avec son épaisse fourrure grise, presque blanche. Dans son sommeil, elle s'agita, revivant encore une fois son séjour dans les cages du cirque et se mit à trembler en revoyant les êtres qui se battait jusqu'à la mort sur le sable devenu rouge de leur sang.

    Elle ne se réveilla qu'en entendant un bruit mate. Ouvrant les yeux et relevant la tête, elle remarqua que le soleil déclinait déjà vers l'horizon, donnant une couleur dorée à tout ce qui l'entourait, et que la pluie tombait en rafale sur les feuillages. Pourtant, elle n'avait pas vu de gros nuages en arrivant au terme de son voyage. Observant les alentour, elle ne vit rien de particulier... la carcasse de son repas toujours à côté d'elle, déjà bien dépecé de toute viande, les intestins rependus devant son abdomen. Se levant, elle s'étira en baillant, estimant qu'il était temps pour elle de rentrer et alla boire quelque lampée d'eau fraiche.

    Avant même de plongé son museau dans l'eau, elle découvrit alors avec horreur qu'un corps flottait au milieu du bassin à moins de trois mètres d'elle. Il n'était pas là quand elle était arrivée. Était-ce ça qui l'avait réveillé ? Surement... mais s'il était tombé de la falaise, alors il avait fait une magnifique chute de plusieurs étage. Il était sur le dos, les yeux fermé et des flèches flottant autour de lui. Vêtue assez légèrement, il avait l'air d'en avoir pris un coup.

    L'entendant râler, surement qu'il se remettait de sa chute, elle estima qu'il n'était pas prudent de l'aider à sortir de l'eau, mais si risqua tout de même. Attrapant le col de son vêtement entre ses dents, elle le tira jusque sur la rive et le regarda recracher de l'eau en grande quantité. Elle resta en retrait, le regardant, curieuse. Ce n'était pas un habitué à son domaine. Elle ne l'avait jamais croisé ici. Il paraissait même trop jeune pour qu'elle l'ait connue ici avant de rentrer dans les rangs. Par précaution, elle resta sous sa forme lupine et émit un grognement pour attirer son attention, hérissant les poils pour le mètre en garde, lui attestant bien qu'elle le tuerait s'il tentait quoi que ce soit de déplacer envers elle.

Lunéra Weerwolf

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La bête, la belle et le livre des âmes [PV Lunéra] Sand-g10Ven 13 Avr - 1:52
Il faisait noir. Où était-il, déjà ? Ses souvenirs se rassemblaient par bribes. Il les observait, pensif, cherchant à démêler le fil des actions qui l'avaient mené dans cette obscurité. Oui, il y avait un moment déjà mais il se souvenait de...

***

- Hey, Griev !

Quelques instants avant que les ennuis ne commencent, le loup avait levé la tête et posé sur lui un regard inquisiteur. Puis il afficha un regard satisfait lorsqu'Elio lui montra un arc-en-ciel avec un sourire enfantin et émerveillé.


- Qu'est-ce que ça peut-être d'après toi ? C'est un truc bizarre j'en ai jamais vu !

La main en visière, il sondait l'objet non identifié multicolore. Le chien-loup tira la langue passivement. Une façon de dire qu'il n'en savait rien. Ou juste qu'il ne pouvait pas l'exprimer.
Le jeune homme soupira, caressant la balustrade en bois du bout de ses doigts d'un air rêveur. Puis il tendit la main cherchant à toucher l'irréalité de l'appartition du bout des doigts.
On frappa. Surpris, il se retourna, quittant la balustrade pour ouvrir la porte de sa chambre. Un homme au teint un peu mat se tenait dans l'encadrement. Il paraissait soucieux. Le jeune sauvage reconnu sans difficulté le chef qui l'avait accueilli quelques jours plus tôt. Il vivait depuis ce temps à la taverne du village - un modeste bâtiment en bois assez large pour loger la dizaine de personne qui pouvait éventuellement venir séjourner dans les parages. En échange, il travaillait un peu, apprenant du même coup le quotidien des habitants. Cela lui plaisait, même si l'appel de la liberté se faisait de plus en plus fort au fond de lui.
Inquiété par son interlocuteur, il prit sa mine impassible.


- Jeune homme... L'une des gardes du royaume sera ici d'ici demain.

Il attendit, laissant le silence s'installer, cherchant à décrypter une éventuelle réaction chez l'orphelin qui se contenta de grands yeux interrogatifs.

- Bien, je suppose que ceci vous parlera plus...

Il lui tendit une affiche vieillit par les intempéries, craquelée et comme prête à tomber en poussière. Dessus était dessiné son visage. Puis une suite d'inscription et de symboles qu'il ne pouvait toujours pas comprendre.

- Qui est ?

Le vieil homme parut d'abord surpris. Puis éclata de rire.

- Je vois... Après tout c'est presque logique si ton histoire était vraie. Bien, c'est un avis de recherche. C'est à dire que si la garde croise ton passage, tu risques fort de passer de TRÈS mauvais moments. Surtout au vu de ce qui est indiqué... Massacre de masse... Violes...

Il fronça les sourcils, cherchant dans le visage de son invité quelque chose qui prouverait quoi que ce soit aux écrits. Mais ce dernier était juste songeur. Il semblait prendre la situation avec calme.

- Pourquoi vous comptez m'aider ?

Nouvel éclat d'étonnement. Silence. Puis des mots qui semblaient revenir des tréfonds de sa mémoire de vieillard. Des mots doux, fragiles. A peine murmurés de peur de les voir se briser.

- Griev... Est un animal que je connais. Son maître était quelqu'un à qui je devais beaucoup. Alors... à la fois cela me permet de me sentir soulagé, un peu... Et aussi... Je ne pense pas que ceux qui aiment et se font aimer de cette brave bête puisse avoir mauvais fond.

Le presque enfant laissa ses lèvres s'étirer en un sourire. Il avait l'impression de comprendre cet être qui lui faisait face. Un sentiment agréable de sérénité s'en dégageait malgré la situation problématique qui se posait. Le chien-loup, lui observait avec une fierté tout aussi paisible et rassurante.

- Très bien... Je vous en remercie et Griev aussi. Avant de partir, j'ai une dernière question à vous poser...

Suspicions et plissements d'yeux.

- Le truc coloré, là, c'est quoi ?


***


Il avait rapidement fait ses bagages - même pas de sac, ayant poliment refusé tous les mets qu'on lui avait proposé en remerciement. Puis il avait poussé la porte de l'auberge afin de sortir dans la grande rue qui donnait sur la place principale. Il aurait pu simplement prendre à gauche, s'enfoncer dans les ruelles et disparaître rapidement sans soucis dans l'obscurité puis le couvert sûr de la forêt. Il y aurait pu ne pas y avoir d'oiseau devant lui prêt à piailler pour un oui ou pour un non afin d'attirer son regard. Le marchand voisin aurait pu ne pas être exceptionnellement en congé, laissant alors s'étaler devant son stand une foule de clients dans la rue qui était en cet instant déserte. Et surtout. La garde aurait pu ne pas arriver avec vingt quatre heures de retard puisque le messager n'avait pas comptabiliser le temps que son propre parcours avait mit. Mais aucun de ces évènements n'arriva.

Elio sorti, marcha sur la miette de pain que le pauvre volatile s'apprêtait à ramasser. L'animal poussa donc une plainte aigu. Vaguement attiré par le cri, le soldat Fernand Dragsil laissa dériver son regard dans la ruelle vide et planta ses deux yeux dans ceux d'Elio qui venait de lever la tête. Puis, alors que la malchance faisait tomber sa dernière carte, son capitaine acheva le portrait de la personne recherché avec le mot "chien" alors que Griev passait la porte.

Comme avant une tempête, il y eu quelques secondes absolu. Ni le sauvage, ni le soldat, ni le maire, ni le capitaine de la garde, ni le pigeon ne pouvaient deviner ce qui allait se passer. Et ce fut le tonnerre. Un hurlement s'éleva des rangs armés, suivi par plusieurs autres. Elio détala sans demander son reste. Mais c'était sans compter sur les chevaux qui manquèrent de le rattraper avant qu'il ne sorte du village. Dernier recourt, il s'enfonça directement dans le bois. Griev avait disparu. Le pauvre animal avait du mal à courir en ses vieux jours et avait préférer se cacher pendant que son protégé se chargerait de détourner l'attention.

Il finit par gagner du terrain sur les hommes armés - une centaine de mètres environ. Mais s'était épuisé pour cela et son rythme finit par diminuer. Puis vint la falaise, la cascade, cette sensation d'être acculé et... Oui, c'était stupide. Mais il avait sauté. Raté la plateforme espérée d'un bon mètre. Avait tenté de se rattraper plus bas. Ses doigts avaient agrippé les roches calcaires et boueuses. Et avaient glissé... impitoyablement. S'en était ensuivit une longue chute. Trente mètres... C'était une estimation qu'il avait fait de tête. Dix fois une hauteur mortelle... Cette pensée ne fut pas la dernière qui traversait son esprit avant le trou noir. Non... Ce fut...


- Arc-en-ciel...

Ses doigts se tendirent vainement vers les cieux. Et l'eau inonda son esprit.


***


On le tirait. Un animal. Il pouvait sentir le souffle chaud de Griev alors qu'il le ramenait sur la berge. Il laissa un sourire éclairer son visage malgré ses poumons qui menaçaient d'exploser. Air. Respirer.
Il se mit à tousser. Ce qui l'acheva plus ou moins en lui laissant comprendre son état corporel. Il se mit à jurer, se mit à quatre pattes en cherchant à se relever, remplaçant progressivement l'eau par de l'air afin de respirer.
Puis s'assit et observa ce qui l'entourait. La garde avait disparu. Et surtout... Nouveau juron. Ce n'était pas son chien-loup qui l'avait tiré hors de l'eau. Elle lui montrait d'ailleurs une mine un brin offensive. C'était stupide... Pourquoi l'avoir aidé dans ce cas ? Et surtout... Cet air... Différent et... étrange qu'elle affichait... Ce n'était pas un loup... Il observa le ciel, exaspéré.

- Bordel... Encore un lycan... J'ai gagné ma journ... MERDE !

La pluie de flèches qui lui tombait dessus était en partie pour quelque chose à son exclamation. Trente mètres de hauteurs... Cela lui laissa juste le temps de se mettre au couvert d'un arbre qui se retrouva embroché comme il aurait pu l'être si il n'avait pas réagit aussi promptement.
Et la violence du moment l'empêcha de constater que la pierre d'Elrath qui pendait à son cou s'était mise à luire d'un éclat menaçant.

- Bon bah, merci bien, ravis de vous rencontrer mais j'suis occupé donc allez bouffer quelqu'un d'autres.

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La bête, la belle et le livre des âmes [PV Lunéra] Sand-g10Ven 13 Avr - 10:59
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  • Malgré elle, Lunéra ressentit une pointe d'inquiétude face à l'état du jeune homme. L'eau qui sortait de sa gorge était abondante... trop abondante pour qu'il n'ait pas risqué de s'être noyé. Jusqu'à ce qu'il commence vraiment à remuer, elle crut qu'il allait y resté, ou avoir de graves séquelles, mais le juron qu'elle entendit, en partie étouffée dans des gargouillis d'eau, fit dresser ses oreilles. Elle entendait son coeur calmer ses battements alors que sa respiration se faisait de plus en plus régulière. Il finit par s'asseoir, alors elle fit de même, dardant ses yeux d'or sur lui. Quand il regarda autour de lui et la découvrit, il laissa échapper un nouveau juron qui la fit réagir au quart de tour, lui dressant à nouveau les poils sur l'échine et retroussant ses babine pour montrer ses crocs. Plus un avertissement qu'une menace pour elle. Il ne lui avait rien fait et elle ne comptait pas tuer un humain innocent à ses yeux.

    • - Bordel... Encore un lycan... J'ai gagné ma journ... MERDE !


    Un peu avant qu'il ne jure à nouveau, ses oreilles avaient frémis, entendant un sifflement caractéristique. Quelqu'un leur envoyait une volée de flèches. Qui ? Elle n'en savait rien et ne comptait pas le découvrir. Ce n'était pas ses affaires après tout. Il eut tout juste le temps de se cacher avant que les projectiles se fichent dans l'écorce de l'arbre... Mais les flèches ne fusaient pas rien que sur lui. Elle en perçut une nouvelle vague qui, elle, se dirigeait droit sur elle. Souple, elle bondit sur le côté et entra à son tour dans le sous bois.

    Pour une fois, elle était curieuse... Alors que cet homme venait de presque mourir par noyade et ensuite par la morsure des flèches, il ne paraissait pas enchanter de se retrouver face à la créature qui lui avait sauvé la vie de son premier « accident ». De plus, alors qu'il la remerciait, elle constata une chose étrange. Sur le collier qu'il portait autour du coup, le médaillon s'était mis à luire d'une lumière étrange, presque attractive.

    Ce gamin, parce qu'elle pouvait le détailler à présent, était presque aussi grand qu'elle sous sa forme lupine et effilé, avec des cheveux cheveux châtains. Cet échalas aux yeux verts paraissait complètement crevé et pourtant il avait l'air également en forme. Il était jeune, mais avait pourtant vécu de terrible épreuve... ça se lisait dans ses yeux.

    Au loin, au-dessus de la cascade, elle entendait des hommes hurler des ordres et le martèlement des sabots de plusieurs chevaux y répondre. A coup sûr, il allait descendre pour venir fouiner par ici à la recherche de leur proie humaine. Soucieuse du bien-être des autres lycans vivant dans la région, elle leva la tête, la gueule ouverte, et laissa sortir un cri de prévention. Il ne fallait pas approcher de la zone au risque de tomber sur des hommes armé.

    Regardant le petit être, elle estima que lui n'irait pas très loin dans de telles conditions. Il paraissait tenir sur ses jambes, elle entendait ses muscles trembler de faiblesse. La chute avait dû le choquer plus qu'elle ne le pensait. Et puis cette phrase qu'il venait de dire... « Allez bouffer quelqu'un d'autre » prouvait qu'elle n'avait à craindre de lui. C'est lui qui avait peur, lui qui se comportait comme une bête sauvage apeurée.

    Sans se soucier de son air inquiet, elle se dressa sur ses pattes arrières, refermant la muselière sur son esprit lycan, et se transforma, reprenant forme humaine.

    • - Je ne sais pas qui tu es, mais tes copains là-haut ne te veulent pas du bien... d'après ce que j'ai pu entendre, ces gens te cherchent et t'auront, mort ou vif... peu leur importe. Je ne sais pas pour quel sombre raison tu es recherché, mais je suis prête à t'aider, sinon t'avoir sorti de l'eau n'aura servi à rien, si ce n'est t'offrir une autre mort.


    Elle s'avança vers lui, ne s'arrêtant qu'une fois à ses côtés et ajouta d'une voix rieuse :

    • - Hé au juste, je ne mange pas les humains... ils n'ont pas la viande gouteuse... trop sec... trop fillasse
    , ajouta-t-elle en le regardant de haut en bas.
      Je connais la forêt. Pas trop loin d'ici, il y a un endroit où tu pourrais te cacher, le temps de te remettre sur pied. Si ça t'intéresse...


    Sans même prendre la peine de regarder s'il la suivait, elle repartit en trottinant, ses pieds nus frappant en cadence le sol dans un bruit étouffé. Elle traversa une infime partie de la forêt, jusqu'à arriver à une grotte qu'elle connaissait bien. C'était là qu'elle avait commencé son métier d'espionne avec Chadrian... il y avait plus de quinze années maintenant. Elle lui était toujours utile, l'hébergeant parfois quand elle avait besoin de solitude où qu'elle partait chasser la nuit. Une grotte extrêmement pratique au vu de son positionnement. Si on la comparait à une maison, elle serait composée de deux étages. A l'avant, dans l'entrée, le sol était à niveau, et la place un peu circulaire, et puis venait une sorte de pièce surélevée qui formait une sorte de balcon sur lequel trainaient encore des couvertures qu'elle avait laissés la dernière fois. Il était pratique d'être sur ce balcon. En cas d'agression, on était plus haut que ses adversaires et eux, ne nous repérait pas systématiquement quand on était dans le fond de la caverne.

    Elle s'était aménagée là une sorte de deuxième maison où elle aimait venir, mais aujourd'hui, elle proposait à un étranger de l'utiliser pour échapper à un danger. Se retournant, elle espéra pour lui qu'il l'avait suivie, n'ayant pas prêté attention au possible bruit de pas qui l'auraient suivie, écoutant plutôt ceux des sabots qui tambourinaient déjà dans la direction de la cascade.

Lunéra Weerwolf

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La bête, la belle et le livre des âmes [PV Lunéra] Sand-g10Ven 13 Avr - 13:10
Mais qu'est ce que c'était que ce... cette... être exactement ? Certes, un lycan. Après avoir vu sa transformation, il n'en doutait plus. Mais... Cette façon d'être et d'agir ? Elle lui proposait son aide comme si ce n'était rien comme si... comme lui, en faite. Il avait tenté de protester, de lui expliquer qu'il n'étaient même pas une centaine à sa poursuite et qu'il pouvait sans conteste s'en occuper tout seul mais elle était déjà partie sans plus s'occuper de lui.

- J'ai pas besoin d'aide...

Ses mots - une voix plaintive, presque suppliante - se perdirent dans le sifflement d'une nouvelle salve de flèches. Et le grondement de la pluie. Elle n'était plus là pour l'entendre depuis un moment.

- Et pis zut... Trop sec... Tu parles. Quelle idée de la cuire aussi...

C'est d'un mouvement presque héroïque qu'il se mit debout, partant à la poursuite de la jeune demoiselle - enfin, jeune... Elle ne serait pas la première à avoir passé l'âge de la sénilité humaine depuis des lustres, tout en gardant une apparence... Fraîche.
Bien évidemment, il choisit bien son moment puisqu'il manqua de se faire épingler contre un autre tronc que celui qui l'abritait par une dizaine de carreaux. La plupart le manquèrent de peu. Des autres, deux l'effleurèrent, lui laissant une entaille sur la joue droite et l'épaule gauche.
Surpris, il ne s'arrêta pourtant pas et se mit à courir dans la direction où la chose avait disparu. Il entendait déjà des voix proches de lui. Ses dents se resserrèrent sur sa lèvre inférieur alors qu'il se rendait compte qu'il lui restait déjà peu de temps. Le rythme de sa course s'accéléra, poussé par la rage de vivre, cette émotion sauvage qu'il connaissait désormais par coeur. La douleur que ses muscles affichaient après sa chute, il l'ignorait simplement. Comme toujours. Et comme toujours, il savait qu'il allait le regretter.
Et puis il s'arrêta net en débouchant sur une clairière vide. Ses yeux fouillèrent le sol à la recherche d'un quelconque indice. Il avait l'habitude de pister ses repas, parfois sur de grandes distances.

- Mais pas sous la pluie...

Il se maudit pour avoir autant attendu. Les choix menaient rarement à l'échec... Elle le lui avait déjà dit... C'était l'attente que l'on prolongeait avant ce dernier qui empêchait de bâtir ses rêves. Mais elle avait dit autre chose aussi. Qu'on ne peut pas mourir. Tant qu'on a pas abandonné.
Il choisi donc la direction que son instinct lui souffla, reprenant sa course effrénée.
Les cris des soldats, les hurlements des ch... des CHIENS ? Il était mort.






Et puis l'asile apparu. Son soulagement fut tel en revoyant la jeune femme que l'adrénaline qu'il venait d'accumuler se dissipa d'un coup. Ses jambes arrêtèrent net de le porter et il finit dans une glissade-roulé-boulé qui l'amena sur le dos, haletant.

C'était finit. Enfin. Il n'y avait rien... Plus de poursuivant, plus de bruit, plus de pluie, plus de... Non. Problème. Il était toujours dehors. Sous la pluie. Alors pourquoi ce silence absolu ?

- J'aurait aimé prononcer un nom un tant soit peu honorable mais il est bien connu que les gueux n'ont jamais été capable d'en porter de trop complexes, Elio, héritier d'Elrath.

Ces mots le firent frémirent. Mais il resta allongé pour le sol. D'abord parce qu'il savait qu'il n'avait pas la motivation et la force colossales nécessaires pour cet exploit. Ensuite parce qu'il n'avait encore aucune raison de le faire.

- Et donc.... Lunéra Weerwolf...

Il se frotta les lèvres du bout des doigts, comme si il essayait de mieux apprécier les sonorités. Oui, vraiment...
L'homme qui venait d'apparaître n'avait rien de normal. Pour commencer, sa chevelure argentée n'avait rien de conventionnelle. Ensuite, ses yeux - de la même couleur - était de la même couleur et surtout brillaient. "On dirait une peluche pour gamin" fut le premier commentaire que le sauvage eu en tête.
Quand au reste du costume... Il portait des vêtements à la fois simple et complexes. Une sorte de chemise et un pantalon noir en tissu qui avaient l'air de tout, sauf d'être normaux. Ses cheveux coiffés de manière impeccable - dont pas un ne dépassait - avaient l'éclat qu'ils auraient si ils avaient été humides. Mais ce n'était pas le cas. Et il jouait avec une ficelle dorée. Ou en or. A ce stade, Elio ne pouvait plus être sûr de rien.
Tout ce qu'il voyait, lui, c'est que chaque millimètre... Non, chaque micromètre de cet être était tout simplement bourré de magie.


- Oh, où avais-je la tête... Permettez moi de me présenter, Alidur Ezmar'thano Elrius, simple... scientifique disons... Je n'aime pas trop le terme de magicien qui dénigre tout l'aspect expérimental de mon travail.

Il leur afficha un sourire magnifique. La réaction de son interlocuteur principal se résuma en un mot que nous ne vous dévoilerons pas pour ne pas heurter la sensibilité des plus jeunes.
Le dénommé Alidur -ou était-ce Elrius ?- s'approcha d'Elio à pas lents, s'arrêtant à sa tête, le toisant de toute sa hauteur. Il lui montra la corde qu'il tenait.


- Ceci... Est ma dernière trouvaille. Splendide, n'est-ce pas ?
- Y a pas à dire, quand j'vous vois pas c'est mieux.


Une passivité à toute épreuve qui manqua de briser le calme du mage. Mais de peu.

- Ah... Vous êtes un animal bien étrange... A la fois si prévisible et... surprenant. Mais rarement en bien.

Doute soudain. Oui, il avait eu beaucoup de malchance aujourd'hui. Bien trop pour que ce ne soit dû qu'au fruit du hasard.

- Bien, je suppose qu'en tant qu'héritier, tu dois le savoir déjà quelque peu mais... Elrath était le premier être à s'intéresser aussi profondément à la magie. Si bien qu'il a découvert qu'en certains lieux comme celui-ci résidaient une sorte de... puits d'une magie pure et... abondante. Et, j'en avait besoin pour ceci...

Elio cligna des yeux. Le temps d'ouvrir les paupières, il était dans la grotte. Surpris et un brin inquiet, il tenta de se relever. La corde tendue au dessus de sa tête se mit à s'illuminer comme de l'intérieur. Puis le mage la lâcha, la laissant tomber directement sur le crâne du gamin.
Contre toute attente, elle sembla le traverser comme si elle était tombée dans de l'eau. Cette fois, paniqué, il se redressa, observant ses mains.


- Bien. Une bonne chose de faite. Bien le bonsoir à vos famille... Oh, et... Tâchez de ne pas vous montrer trop durs envers mes hommes. Certains ont des femmes et des enfants qui attendent impatiemment leur retour.

Nouveau clignement de paupière. Il était dehors. Sous la pluie battante. L'inconnu avait disparu. Ils étaient seuls, à deux... Il entendait des grognements impatients et agressifs. Il voulu se lever mais sa tête se mit un tourner aussi se contenta-t-il de rester assis.

- Etape suivante... hein...

Ses propres yeux se mirent à luire d'une lueur d'argent. Mauvaise.

- Très bien. Reste derrière moi si tu veux rester indemne.

Puis vint la partie la plus ardue. Atteindre la grotte où se trouvait le fameux puits AVANT que les chiens ne l'atteignent lui...et ce, en rampant. Facile.

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La bête, la belle et le livre des âmes [PV Lunéra] Sand-g10Sam 14 Avr - 14:19
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  • En se retournant, Lunéra remarqua qu’il ne l’avait pas suivie, ou plutôt qu’il n’était pas derrière elle. A sa place, elle d’découvrit un homme étrange à la chevelure et aux yeux argentée, vêtu d’un pantalon de tissus et d’une chemise assez étrange. Il s’approcha d’elle d’une démarche féline. Elle grogna, le mettant en garde, mais il continue son chemin. Sans même lui adresser la parole, il sortit une sorte de corde qu’il plaçât au dessus de sa tête. La jeune louve tenta de ses dérober, sentant que ca ne se finirait pas bien, mais qu’elle aille à droit ou à gauche, quelque chose lui barra le chemin, comme un mut invisible. Très vite, elle vit la corde l’illuminer au dessus d’elle et puis tomber sur sa tête. Elle se débâtit violement, grognant, cherchant à faire tomber l’objet de sa tête, mais elle se rendit compte qu’il lui avait traversé le corps.

    Ca n’annonçait rien de bon à son gout cette histoire. Mais avant qu’elle puisse réagir, elle se retrouva hors de son repaire. Comment était-elle arrivée là ? Elle n’en savait rien, mais à terre se trouvait le gamin à qui elle avait sauvé la vie, couché sur le dos regardant l’inconnu avec un regard étrange.

    • - J’aurais aimé prononcer un nom un tant soit peu honorable mais il est bien connu que les gueux n'ont jamais été capable d'en porter de trop complexes, Elio, héritier d'Elrath. Et donc.... Lunéra Weerwolf...


    La jeune femme sursauta en entendant son nom et regarda cet inconnu. Comment le connaissait-il, elle n’en savait rien. Elle il lui paraissait étrange.

    • - Oh, où avais-je la tête... Permettez moi de me présenter, Alidur Ezmar'thano Elrius, simple... scientifique disons... Je n'aime pas trop le terme de magicien qui dénigre tout l'aspect expérimental de mon travail.


    Un magicien… voila qui il était… une de ses personnes qu’elle déteste le plus à cause de leur magie. Ca causait toujours de gros problème à ses espions quand ils en croisaient. Et puis il fit le même geste qu’avec elle, il sortit un bout de corde qu’il présenta comme « sa dernière trouvaille ». Que voulait-il dire… Était-ce un objet magique ? Alors ça voulait dire qu’elle avait été touchée par de la magie ? Elle sentit son cœur s’accélérer dans sa poitrine et sa gorge s’assécher. Décidément, elle détestait la magie.

    • - Bien, je suppose qu'en tant qu'héritier, tu dois le savoir déjà quelque peu mais... Elrath était le premier être à s'intéresser aussi profondément à la magie. Si bien qu'il à découvert qu'en certains lieux comme celui-ci résidaient une sorte de... puits d'une magie pure et... abondante. Et, j'en avais besoin pour ceci...


    Lunéra n’y comprenait plus rien… mais alors la que dalle… niente… nada. Elle ne faisait plus que regarder les deux inconnus avec le regard un peu voilé. Et surtout elle ne put que regarder le mage répéter ses geste sur Elio et lui introduire également son bout de ficèle dans le crâne si c’était bien ça qu’il avait fait. Il avait parlé de la grotte et d’un puits dans la grotte… elle la connaissait par cœur. Il devait faire erreur. Il n’y avait aucun puits à des kilomètres à la ronde d’ici. Les seul habitant un tant sois peu humain dans la région vivait dans les plaine mystique.

    • - Bien. Une bonne chose de faite. Bien le bonsoir à vos familles... Oh, et... Tâchez de ne pas vous montrer trop durs envers mes hommes. Certains ont des femmes et des enfants qui attendent impatiemment leur retour.


    Et enfin l’homme partit… comment ? Elle n’en savait rien. Mais elle se sentait patraque, affaiblie et un peu vaseuse. Au loin, des chiens grondaient, mais ca ne lui faisait pas peur. Qu’ils viennent, ils auraient une belle surprise. Elle remarqua que son compagnon lui aussi avait un malaise, mais plus marquer qu’elle. Déjà debout, elle le regarda chancelé avant de décider de resté assit.

    • - Etape suivante... hein...


    Son regard à ce moment précis changeât, devenant comme ceux du magicien… lumineux et gris argenté.

    • - Etape pour quoi ?


    • - Très bien. Reste derrière moi si tu veux rester indemne.



    Elle rêvait ? Ça ne pouvait être qu’un rêve. Elle pouvait se défendre sans problème et resté indemne… après ce qu’elle avait vécu avec Cathane, plus rien n’aurait put l’atteindre aussi fortement. Mais elle décida tout de même de suivre son conseil, curieuse de voir comment il se débrouillerait. Elle le regarda ramper en direction de la grotte et derrière eux, les aboiements des chiens se faisaient plus pressant. Il rampait, et elle, elle marchait à côté de lui, flânant légèrement.

    • - Un coup de mains ?


    Ca n’aurait pas été le premier ce jours la, et surement pas le dernier non plus. Elle attendit sa réponse jusqu’à ce qu’elle entende un appel trop près. Les hommes approchaient trop vite avec leur chien et les rattraperait bientôt. Au diable sa recommandation, elle sauta en avant, laissant à nouveau son loup la transformer et attrapa son compagnon par le col, le tirant au sol, reculant aussi vite que possible vers l’entrée de la grotte, jusqu’à ce qu’elle voit la première bête apparaitre et s’élancer joyeusement vers eux. Il n’était plus qu’à quelque mètre de l’entrée. Il pourrait se démerder tout seul pour les parcourir. Elle sauta au dessus de son corps et se plaça entre lui et les fauves qui arrivaient rapidement. Tête basse, le poils hérissé, les babine relevée, elle se mit en posture agressive, fixant les animaux d’un regard meurtrier et grognât pour les mettre en garde. S’ils ne partaient pas, elle ferait un massacre. Ce n’était que des chiens après tout. Elle n’hésiterait pas à attaquer.

    Quelque un reculèrent face à sa sature et d’autre avancèrent, impétueux cabot. D’un coup de mâchoire dans l’air, elle les força à reculer et sauta sur l’un, le mordant dans le cou, lui ouvrant la gorge de ses crocs puissant. Elle l’entendit gémir avant de le lâcher. Il fit quelque pas et puis s’effondra au sol, mort. Dés ce moment là, les autres se tirent à distance raisonnable d’elle, respectant sa force de louve dominante.

    Se retournant, elle vit que le gamin avait réussit à atteindre la grotte et se recula pour se placer à l’entrée, les chiens avançant vers elle, mais gardant toujours le même écart de distance. Elle savait que si elle avait une seconde d’inattention maintenant, ils en profiteraient pour lui sauter dessus et tenter de la blesser suffisamment pour l’affaiblir. Ce n’était pas des bête idiote, mais elle non plus et elle le garda à l’œil, attendant que son « ami » ai fait ce qu’il avait faire… c'est-à-dire qu’elle n’en savait rien du tout.

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La bête, la belle et le livre des âmes [PV Lunéra] Sand-g10Sam 14 Avr - 20:44
Il lui sembla attendre une éternité avant d'atteindre le puits. Ses yeux émerveillés observèrent les mouvements magiques invisibles aux autres. Ses doigts dansèrent avec le courant arcanique alors qu'il cherchait à ressentir toute la puissance de l'endroit. Puis un sourire éclaira son visage alors qu'il essaya de se lever.

Un pied. Sur un genoux, il tenait encore l'équilibre. Tout allait donc pour le mieux. Il repris son souffle, respirant d'autant plus difficilement que ses pensées virevoltaient dans toutes les directions. Qui était cet homme ? D'où venait-il ? Quel lien avait-il avec Elrath ? Qui était cette femme ? Pourquoi avait-elle été entraînée dans cette affaire ? Qu'est-ce que c'était que cette corde ? Le puits agirait-il comme il l'escomptait ? Arriverait-il à survivre si c'était le cas ?

Il se mordit la lèvre, tentant le deuxième pied. Haletant. Ca y est. Il se sentait mal. Jambe gauche atteinte donc. Et les oreilles sans doute un peu aussi, ce qui expliquerait le tournis lorsqu'il bougeai un peu trop - ainsi que ses pertes d'équilibre. Il attendit, accroupi. Dehors, il y avait eu un bruit de bataille. Très bref. Sauvage. Le loup avait dû refaire son apparition. Mais seul le fracas des armures qui se déplacent et des voix agitées brisaient le silence à présent.
Griev avait dû s'en tirer - il le devait ! De toutes manières, il était suffisamment malin pour survivre. Et il savait qu'il était dangereux d'être aux côtés du jeune homme lorsqu'il se battait. Il ne viendrait pas.

Il ferma les yeux, se forçant à respirer doucement. Son coeur battait la chamade et il n'avait plus beaucoup de temps. Il entendait déjà les soldats qui sortaient du couverts des arbres et découvraient la grotte. Ils exhortaient les chiens de repasser à l'attaque. Eux-mêmes avançaient. Il le sentait.

Il se mit debout en douceur. Il était toujours chancelant. Mais il tenait. Maintenant restait l'étape la plus difficile. Surtout dans son état. Survivre à sa propre attaque.


- T'AS EXACTEMENT TRENTE SECONDES POUR ETRE PRES DE MOI OU A L'ABRI.

C'était faux. Pas EXACTEMENT trente secondes. Peut-être plus. Peut-être moins. Il était incapable de tenir le compte. Il entamait quelque chose de complexe qu'il avait appris à faire pour protéger son corps de son pouvoir. Mais jamais il ne l'avait fait à si grande échelle. Au contact de sa peau, la magie était doucement annihilée, disparaissant dans de minuscules flammes argentées qui ressemblaient plus à des étincelles au vu de leur taille.
Puis le phénomène s'élargit. Ses dents s’enfoncèrent dans la peau de sa lèvre, laissant goutter un peu de sang. Deux centimètres. Trois. La pression était presque insupportable. C'était comme si il devait chaque goutte de magie qu'il brûlait afin d'éviter que l'incendie de se propage. Quatre. Cinq. Une goutte de sueur coula le long de son nez. Il était autant tendu par ses émotions que par ce qu'il entreprenait. Six... Sept... Elle allait devoir son contenter. C'était trop peu pour un corps humain. Il le savait. Etait-elle là ? Ne l'était-elle pas ? Il n'avait même plus conscience de son propre corps. Pourtant, il s'accorda une dernière réflexion. Il lui avait dit... derrière... Il sourit inconsciemment et réorienta la zone de sécurité. Tant pis, il avait connu pire. C'est dans un murmure que ses lèvres murmurèrent :


- Fin du temps imparti...

Et il laissa le feu d'argent se déchaîner. Dans ses mains, une flammèche s'alluma. Elle trembla, devint imprécise comme si elle peinait à prendre. Le phénomène dura une seconde environ. Puis elle explosa littéralement, transformant la grotte en un volcan en éruption. Et il n'y avait qu'une seule sortie. Le jet qui sorti de l'issu fut presque plus violent que ce qui s'était déroulé à l'intérieur. Les dommages provoqués par ce feu magique était certes moins important que pour une flamme normale puisque ce qui brûlait principalement était la magie. Mais la température monta en flèche si bien qu'un véritable incendie se déclara sur tous les objets inflammables... Y compris les êtres vivants.
Deux filets de sang très minces coulaient là où les canines du jeune mage improvisé s'étaient enfoncées dans la peau. Les flammes n'entraient cepandant pas dans une petite zone derrière lui.

Après quelques secondes qui parurent pour beaucoup être un véritable enfer, Un silence de mort s'installa, tranquillement parsemé du grésillement de flammes qui terminaient leur travail paisiblement.
Elio avait mal à la tête. A la jambe, toujours. Il avait envie de vomir. Et surtout... Il baissa les yeux sur les traces de brûlures qui parsemaient toute sa face avant (d'ailleurs dénudée...) du menton aux orteils. Les dommages étaient plus ou moins graves. Mais c'était douloureux. Et prévisible. Et surtout trop à supporter. Il avait besoin de dormir. Et s'endormit donc aussitôt, se laissant tomber.

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La bête, la belle et le livre des âmes [PV Lunéra] Sand-g10Dim 15 Avr - 19:34
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  • Luna ne savait pas ce que faisait le jeune mage dans son dos, mais elle priait intérieurement pour qu’il se dépêche… les gardes arriveraient bien assez tôt et, seul, elle ne pourrait résister à l’attaque d’autant d’homme armé en même temps. Elle parvenait déjà à tenir les chiens à distance. Elle l’entendait grogner et tenter de se mettre debout… Mais pourquoi devait-il venir dans cette grotte ? Elle ne comprenait pas cette histoire de puits… Et puis elle vit enfin les hommes en armure apparaitre au détour du chemin et gronda, écartant un peu plus les pattes prêtes à bondir pour faire un massacre. Mais aucun n’approcha suffisamment pour la mettre au défit… Elle en fut heureuse… elle n’aimait pas les massacres.

    • - T'AS EXACTEMENT TRENTE SECONDES POUR ETRE PRES DE MOI OU A L'ABRI.


    Ses oreilles se tournèrent automatiquement vers l’arrière et, imperceptiblement, elle tourna la tête pour le regarder, debout, chancelant au milieu de la grotte. Aussitôt, les chien profitèrent de la faille et deux d’entre eux lui sautèrent au cou pour la mordre. Béni sois la fourrure épaisse… Ils ne parvinrent qu’à pincer sa peau. Alors elle se retourna vivement, la gueule ouverte, les yeux fou de rage et assoiffer de sang. Dans le mouvement, elle attrapa l’un d’eux par le dos et le jeta au sol, le bloquant d’une patte alors qu’elle se secouait pour dégager l’autre de sa prise. Prise dans son instinct sauvage, elle mordis avec fureur dans le corps du pauvre animal et l’éventra, répondant ses tripes sur le sol avant de se jeter sur les autres. Elle s’avait qu’elle commettait une fautes, que la mise en garde d’Elio devait être prise au sérieux, mais elle était trop loin dans sa fureur pour s’en arrêter la… il lui fallait du sang… beaucoup de sang. Elle fonça sur les première bête qui se trouvait face à elle et engageât le massacre, combattant à coup de patte, de dents, en bousculant plus d’un et piétinant ceux qui était tombé devant elle… Dans sa tête, une part de son être faisait le décompte des trente seconde…

    Quinze, il ne restait déjà plus grand-chose des premiers chiens, mais les autres lui faisaient déjà face, et les hommes armés étaient descendu de cheval, des lances à la main pour affronter la bête sauvage. Elle n’en avait que faire d’eux. Comme elle l’avait dit, mordre un humain ne l’intéressait pas… lui ouvrir les tripes et se rouler dans son sang était bien plus amusant. Dix. Elle se jeta sur deux dernière bête, roulant avec l’un dans la poussière, son poil déjà gris taché de sang poisseux se teintant d’une couleur terre humide. Elle le mordit au cou avec toute la hargne qu’elle avait encore en elle et puis se releva, bousculant le dernier survivant de son massacre des épaules et fonçant droit vers la grotte. Cinq. Une foulée, un souffle. Quatre, un bon, une inspiration, un battement de cœur. Trois, un bon se terminant par sa transformation, un grognement de douleur incontrôlé. Deux, un dérapage dans la poussière et un arrêt net pour se retrouver dos à dos avec le géant, le souffle court et la peau tachée de sang et de terre. Un, un murmure à peine audible et puis un déferlement de flemme argentée dans toute la grotte… Elle comprit enfin la raison de sa mise en garde et souffla profondément, contente de s’être mise derrière ce qui s’emblait être un bouclier de magie.

    Le temps lui parut comme suspendu alors qu’elle voyait les flammes consumer toute chose inflammable, entendait les hurlements d’agonie des chiens et les cris de terreur et de douleur des hommes. Elle sentit très vite la chaleur monter et se recula encore, pressant son dos contre celui du mage, stupéfaites par une telle puissance. Elle le sentait trembler sous la concentration et admira sa maitrise. Pour un être aussi jeune, c’était tout simplement étonnant. Elle vit touts se consumer à l’extérieur, la nature, les oiseaux, les chiens, les chevaux, les hommes. Jamais elle aurait put se défendre contre ça ou être suffisamment loin pour échapper à cette déferlante.

    Ca ne dura que quelque seconde, mais tout lui parut lent pendant ce laps de temps et une fois les flammes rétractée, tout parut aller bien trop vite. Des flammèches grésillaient ci et là dans un silence de mort. Ses oreilles bourdonnaient furieusement. Elle n’avait pas conscience de grand-chose encore, à part que plus rien à par eux étaient envie… Tout objet qui était un minimum inflammable dans la grotte avait été bruler… et sur les murs, des marque argentée attestaient que ce qu’elle avait vu était bien réelle. Et puis dans son dos, elle se rendit compte que le jeune homme tremblait… de fatigue ? Elle n’eut le temps que de se retourner, qu’elle le vit s’effondrer, à bout de force. Il était dans un sale état… les traits tiré et couvert de brulure… Elle n’avait rien ici pour le soigner… et ne pouvait le laisser seul… pas dans cet état… Comment avait-elle atterrit dans ce pétrin… Elle se sentait elle-même vaseuse…

    Sans aucune délicatesse, elle ramassa son corps de géant par rapport à elle et le mit sur son épaule… Il était étrangement léger… et bien trop maigre… ce pauvre gosse n’avait pas du manger beaucoup ces dernier temps, ou il avait trop grandit. Elle le porta calmement à travers la forêt, le posant de temps en temps pour reprendre son souffle. Il n’était pas lourd, mais, elle, avec son petit mètre cinquante, peinait un peu à le porter sans le blesser plus qu’il ne l’était. Elle le conduisit ainsi jusque chez elle, grognant en se disant que ca ferait la troisième ou quatrième fois qu’elle lui venait en aide ce jours là. Elle devrait penser à se faire rémunérer si ça continuait.

    Lorsqu’elle arriva enfin, elle le posa sur sa paillasse et fouilla ses armoires pour trouver de quoi faire des bandages, et de la pommade cicatrisante et s’attela à la tache, retirant ce qui restait des vêtements en lambeau du pauvre bougre. Elle lui appliqua de le baume sur toutes ses blessures, les sourcils froncés en découvrant les plus vilaines et les cicatrices qui marquaient sa peau par endroit. D’où lui venaient-elles ? Pour certaine de ses brulure, à vive, elle dut utiliser de l’eau de vie pour stopper l’hémorragie. Pendant que la boisson alcoolisée le brulait, elle le vit vaguement tressaillir, comme s’il s’était retranché dans une sorte de coma pour passer outre la douleur. Son état était moins grave qu’à première vue. La plus part des brulures était superficielle, mes quelques une devraient être gardée sous surveillance quelque temps…

    Quand elle eut finit de le soigner, elle le couvrit d’une couverture et allât s’assoir sur le pas de la porte… inquiète… inquiète pour quoi ? Pour lui ? Pour elle ? Pour son timing ? Elle n’en savait absolument rien, mais une sensation d’angoisse lui prenait le cœur… Elle ne devait pas rester longtemps dans la région…Elle n’était que de passage, une petite halte chez son père pour prendre un peu de repos avant de repartir vers le Nord pour rejoindre Faestalia et la forteresse des rebelles… Mais avec cette histoire, elle devra surement resté plus de jours qu’elle ne le pensait… Cette pensée l’embêtait énormément… la guerre elle, elle n’attendrait pas que ses petit souci soit réglé plus avancer… il se pourrait très bien qu’on ait besoin d’elle, ou d’un de ses hommes pour obtenir des informations cruciale. Rien ne devait l’empêcher de faire son travail…

    Elle regarda à l’extérieur, le soleil couché déjà depuis presque trois heure maintenant… pour bien faire, il faudrait encore qu’elle chasse ce soir ou demain pour avoir de la viande en réserve… apparemment, Kvoth et Maïkan n’étaient pas parti chasser, mais plutôt faire des course au village le plus proche… il rentreraient surement le lendemain. Mais en attendant il fallait qu’elle se nourrice… et Elio aussi. Elle le regarda, toujours assoupit sur son matelas de pailles, le visage paisible et détendu, et elle prit sa décision. Se levant, elle attrapa un bout de parchemin, sa plume et de l’encre et écrit rapidement, d’une écriture vive et sèche, quelque mot pour lui dire où elle allait.

    • « Si je ne suis pas là à ton réveille, c’est que je suis partie en chasse. J’ai soigné tes blessures, mais elles auront encore besoin de soin… fait en sorte de ne pas les aggraver. »


    Elle le mit bien en évidence sur la table avec le pot d’onguent, et partit, emportant avec elle son arc, sa dague et sa besace remplie de morceau de peau. Elle chassa pendant trois heures avant de revenir, son sac plein à craquer de viande… Elle en aurait assez pour plusieurs jours de voyage ainsi. Elle fit du feu à l’extérieur et s’assit devant, de la viande piquée sur une tige en métal pour la faire fumer. La viande se conservait mieux ainsi, bien qu’elle préférait l’avoir crue et juteuse de sang.

    Un bruit dans la maison, léger, presque discret, lui attesta qu’Elio s’était réveillé, mais elle ne bougeât pas. Il finirait bien par sortir de lui-même d’une maison qu’il ne connaissait pas.

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La bête, la belle et le livre des âmes [PV Lunéra] Sand-g10Lun 16 Avr - 16:57
Quelqu'un chantait. Tout était brouillé autour de lui. C'était comme un rêve. Non, plusieurs. Oui, c'est ça. Il faisait plusieurs choses en même temps. Mais tout était si vague, si flou... il ne comprenait même pas ses propres pensées. C'était comme si il s'observait... De loin... Très loin... Comme si il n'était rien d'autre qu'une simple conscience. Un spectateur. Rien.


Il ouvrit les yeux. Ses pupilles étaient dilatées. Ses poumons et son coeur tenaient de concert un rythme endiablé. Qui s'apaisa lentement. Il respira, profondément. Il connaissait cet endroit, sans être capable de se souvenir comment. Ni ce que c'était exactement. Juste une conviction intime qui habitait son âme.
Il était déjà venu ici plusieurs fois. Il était... en sécurité.

Il plongea à nouveau dans le sommeil. Cette fois, ses pensées furent un peu moins diffuses. Un homme sans visage l'observait d'un air grave. Ce genre de chose qui n'est possible qu'au milieu d'un rêve.
Le jeune sauvage lui porta un regard inquiet. Puis l'être pointa du doigt quelque chose qu'Elio ne pouvait pas voir. Mais il le sentait, ce collier invisible qui lui enserrait le cou. Il essaya de parler mais aucun sort de la bouche. A la place, il manqua de se noyer subitement et ouvrit à nouveau les yeux en sursaut.

Il était en sueur. Deux pensées s'enchaînèrent dans sa tête. La première fut qu'il était bien dommage de cuir la viande alors qu'elle était si savoureuse crue. La deuxième fut qu'il n'y avait aucun lien entre la première et la situation. Il se redressa brutalement - ce qui lui valu des maux de têtes préventifs mais bénins qu'il ignora, sautant hors de son lit d'un mouvement paniqué. Il se saisit la tête entre ses mains, tentant de chasser cette chose qui n'avait rien à y faire. Mais il ne savait même pas comment s'y prendre. Dans sa panique, il heurta la chaise et se fit la remarque qu'il était réveillé.


*MAIS BIEN SUR QUE J'Y SUIS ABRUTI !*

Surtout, ne pas paniquer. Se calmer. Respirer. Tout allait bien et irait en s'améliorant. Ses blessures avaient presque toute disparue. Les traces de blessure les plus grave demeuraient encore. Mais les cicatrices qu'il aurait dû avoir après tant de brûlures n'y était pas - et il aurait juré que certaines autres avait disparu. Il ne s'en formalisa pas, y étant habitué.
A son cou, la pierre de vérité luisait, menaçante. Saisit d'un doute, il l'attrapa entre ses doigts délicatement et la laissa "parler". Une chaîne. Il y avait vraiment une chaîne qui sortait de son ventre et s'éloignait vers la porte. Une chaine invisible puisque composée de magie. Mais elle existait. Et c'était plutôt le mur qui était à côté de la porte. Son éclat doré n'enlevait rien à l'horreur de la chose alors qu'il prenait conscience de ce dont il s'agissait. Le lien d'Elrath. Cette chose presque aussi dure à créer qu'à détruire. Il s'assit sur une chaise, se pris la tête entre les mains et tenta de rationaliser les derniers évènements.

Ce mage qu'il avait croisé lui avait fait quelque chose d'étrange. Il avait parlé du puits comme indispensable. Il avait parlé de ses hommes... Non, il SAVAIT qu'il allait utiliser son don pour se tirer d'affaire... Il SAVAIT qu'il se dirigerait vers le puits... Et qu'il essayerait de protéger sa camarade... Le lien nécessitait trois choses : Une préparation préalable des deux êtres qui devaient avoir un lien physique ou psychique unique et caractéristique. Un contact physique. Et surtout une source de magie abondante.

Il laissa ses bras se balancer dans le vide à mesure qu'il prenait conscience de l'horreur de la situation. Ils étaient mal. Très mal...
Il se leva et se dirigea vers la porte sans prendre le temps de se changer, l'ouvrit et localisa immédiatement Lunéra. Il SAVAIT où elle était. Ils n'avaient plus qu'une chance de s'en tirer. Trouver la clé qui ouvrait ces fichues menottes.


- Je suppose que vous avez plus ou moins suivi. On doit partir pour l'est maintenant ou on n'arrivera jamais à temps...

Il se calma un peu en constatant que les pensées parasites étaient une sorte d'arrière plan, un peu comme un bruit de fond que l'on n'entendait qu'en prêtant l'oreille. Pour le moment.
Mais le phénomène allait prendre de l'ampleur. Et ils allaient finir par disparaître remplacé par une conscience qui était à la fois une combinaison de leurs deux êtres et... une autre personne. Le seul moyen d'arrêter ça était de trouver la clé. Le livre des âmes que le vieux mage avait dans sa collection. Il ne savait d'ailleurs même pas de combien de temps ils disposaient. Ce pouvait être un jour un mois un an... Il ne savait pas non plus où trouver le livre exactement. Elrath avait la fâcheuse manie de cacher ses trésors. Et de les protéger. Elio n'avait qu'une liste de souvenirs étranges comme si ils ne lui appartenaient pas - ou comme si ils étaient très vieux - de discutions avec le dragon. Et si dans l'une d'elle il évoquait l'ouvrage et ses capacités, il ne précisait en rien la manière de le récupérer.

Il se mordit la lèvre, observant son interlocutrice. Elle avait son charme. Pas une beauté parfaite, non. Mais son air... sauvage et déterminé était plaisant à voir. Il se maudit, se souvenant soudain qu'elle pouvait intercepter ses pensées aussi facilement que lui lisait les siennes. Ou peut-être un peu moins vu qu'elle n'avait pas de talents magique mais à peine.

- Je suis navré de vous voir impliqué dans ce qui semble être mes propres affaires. J'ai...

Il prit une profonde inspiration. Navré, ça oui, il l'était. Impossible qu'il puisse supporter de la compagnie aussi longtemps. Mais ce qu'il se préparait à dire sembla lui arracher les entrailles :

- ... une dette envers vous. Dont je m'acquitterais dès qu'il sera possible.

Bon, c'était dit. Elle devait sans doute avoir capté ses sentiments mais il avait tenu à officialiser la chose. Maintenant, dans le présent proche, il n'avait plus qu'une source d'inquiétude. Où était passé Griev ? Il ne devait pas être loin... En train de le chercher sans doute. Il mit ses mains en porte-voix avant de pousser un hurlement semblable à celui d'un canidé. Vaguement. C'était la première fois qu'il s'y essayait et il ne trouva pas le résultat terrible.
Mais un bruit lui répondit. Il évalua rapidement la distance à "loin". Mais ses lèvres s'étirèrent en un sourire. Il était vivant.

Il retourna son attention à la demoiselle qui lui faisait face. Son regard repris sa teinte impassible habituel alors qu'il croisa les bras.


- Sinon, il y a un moyen plus simple pour nous deux. Je rembourse ma dette, vous me tuez et vous êtes libre. Si il n'est pas trop tard pour ça.

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La bête, la belle et le livre des âmes [PV Lunéra] Sand-g10Mar 17 Avr - 20:33
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    • *MAIS BIEN SUR QUE J'Y SUIS ABRUTI !*


    Lunéra sursauta en entendant son esprit crier dans sa tête. Elle ne voyait aucun lien entre ce qu’il lui disait et le fait qu’elle prépare sa viande en attendant que le jeune mage se décide à ouvrir l’œil, ce qu’il venait de faire. Elle ne comprit encore moins pourquoi elle se traitait d’abruti… c’était absurde. Inconsciemment, elle se disait de ne pas paniqué, de se calmer et de respirer…. Mais pourquoi donc ? Elle n’était pas en état de stresse. Son cœur était normal, comme celui d’un loup au repos… Et il polémiquait en plus… sur des blessures qui auraient disparues… Elle était complètement perdue face à toutes ces pensées parasites dans sa tête.

    Brusquement, elle se prit la tête entre les mains et grogna. Elle divaguait… Elle se parlait de magie sans même savoir pourquoi. Elle parlait d’une chaine de magie qui sortirait de son ventre et la relierait à quelque chose…. Mais à quoi ? Et puis elle fit le lien alors que le mot « Elrath » résonnait dans sa tête, comme une timbale… C’était un nom que le vieux magicien avait employé…. Elio aussi. Elle, qui avait déjà deux esprit distinct, en partageait un troisième avec un parfait inconnu.

    Elle grogna alors qu’il faisait son analyse des faits, voyant SEULEMENT, toutes les erreurs qu’il avait commise… Elle le sentit… elle l’entendit se diriger vers la porte et se tenir derrière elle alors qu’elle lui tournait le dos.

    • - Je suppose que vous avez plus ou moins suivi. On doit partir pour l'est maintenant ou on n'arrivera jamais à temps...


    Elle grogna, ne se retournant pas, ses yeux étincelant de fureur. Oh oui elle avait comprit… Il allait la forcer à voyager des semaines en plus, alors qu’il ne lui en restait plus qu’une avant d’être en paix avec sa mission. Et puis elle savait, elle l’entendait, que le lien s’amplifierait avec le temps et les engloutirait tout les deux sans qu’il soit sur de pouvoir priser les chaines qui les retenaient.

    Quand elle entendit ses pensées sur elle, elle sourit en se tournant vers lui, le regard mauvais et y répondit d’un grondement sourd, sauvage et animal.

    • - Je suis navré de vous voir impliqué dans ce qui semble être mes propres affaires. J'ai... une dette envers vous. Dont je m'acquitterais dès qu'il sera possible.


    Elle sourît de plus belle avec une puissante envie de sang qui lui tenaillait les entraine. D’après ce qu’il disait, elle ne pourrait pas intercepter toutes ses pensée… pas avec un lien aussi faible encore. Mais lui, il allait connaître une chose que personne ne savait d’elle… une chose qui l’habitait et faisait d’elle une créature « sauvage », comme il disait.

    • - Oh mais moi aussi je suis navrée…


    Elle laissa sa phrase en suspend, lui laissant le loisir de découvrir par lui-même Sa caractéristique en temps voulut… la dette…. Elle s’en fichait. Que pouvait il faire pour elle après tout à part la libérer de sa laisse. Elle le regarda se déplacé et placer ses mains en cornet devant sa bouche et poussé un hurlement de loup, la déconcertant. Soit il se foutait de sa gueule, soit la magie lui avait grillé plusieurs neurones… Ne comprenant pas son comportement, elle renifla légèrement avec dédain et le regarda faire le ridicule. Ses oreilles frémir quand une réponse fusa au loin. Un mélange de cri de chien à l’agonie et du hurlement du loup. Surement une pauvre bête blessée…

    Quand il se retourna vers elle, elle décela, une fraction de seconde, un profond soulagement qui lui fit étirer ses lèvre dans un mince sourira avant de redevenir impassible. Etrange.

    • - Sinon, il y a un moyen plus simple pour nous deux. Je rembourse ma dette, vous me tuez et vous êtes libre. S’il n'est pas trop tard pour ça.


    Elle rit quelques secondes avant de se tourner entièrement vers lui, se levant et se dressant fièrement face à ce géant échalas

    • - Crois tu vraiment que je t’aurais sauvé la vie pour te tuer plus tard ?


    Elle secoua la tête, riant à nouveau, mais ironiquement, laissant son loup s’exprimer avec son esprit humain.

    • - Je t’ai déjà dis, petit humain, que vous étiez trop filandreux pour que je veuille te mordre. Je suis sauvage, oui, mais pas cannibale et ni omnivore. J’ai un minimum de goût pour la bonne chair et je ne tue pas pour le plaisir du sang.



    Se reprenant, elle lui tourna à nouveau le dos et retira la viande du feu, réfléchissant à ce qu’elle allait faire, sachant qu’il pourrait épier ses réflexions comme si elle les formulait à voix haute. L’est était à l’ opposer de sa direction. Elle n’avait pas le temps, ni l’envie de retourner sur ses pas. Mais, comme il l’avait dit, ce lien, égale à une cage de son point de vue, allait prendre de l’ampleur et se refermer sur eux. Elle n’aimait pas ce dilemme, mais allait être obligée de le suivre. Par contre, ce qu’elle pouvait faire, c’était accélérer le voyage. A pieds, il irait trop lentement. A cheval, il parviendrait à la suivre, Mais… la question maintenant.

    • - Sais-tu monter à cheval ?


    Que soit sa réponse, de toute manière, elle prendrait Quintus avec elle, quitte à devoir le faire monter en croupe au début pour qu’il s’habitue.

    L’est… que de mauvais souvenir pour elle…. Des images du cirque lui revinrent, des massacres, des tripes et du sang…. Du sable gorgé de sang et les crocs des autres bêtes qui tentent de lui l’acérer le cuir, de l’éventrer… de la tuer. Les cages où pourrissaient des créatures brisées au plus profond de leur volonté. A ces images, elle frissonna de peur…. Peur de devoir revivre cet enfer… de devoir à nouveau faire face à la cruauté humaine… peur de ne pas pouvoir résister à un nouvel enfer… Elle avait surmonté celui là, mais il lui en avait coûté.

    Entendant un bruit sec, elle sortit de sa torpeur, inspirant profondément en se rendant compte qu’elle avait cessé de respirer en plongeant dans le flot de ses souvenirs. Elio avait surement capté sa détresse, mais elle préféra ne rien dire. C’était SES problèmes, SON passé et pas le sien. Elle ne devait pas l’en encombrer. Elle se libérerait de ce lien et reprendrait sa routine.

    • *Mission, rapport, nouvelle route, nouvelle mission, nouveau rapport… après tout, je suis un loup solitaire… sans attaches… toujours sur les routes.*


    Elle regarda droit dans les yeux le jeune mage… Des yeux las, fatigué… Ce gamin était comme hanté par un passé horrible. Elle n’était pas la seul à avoir sa « cage » et ses « monstres » caché…

    • - Maintenant que tu es réveillé, je vais moi aller dormir une ou deux heures… après nous partirons. Réveille-moi quand tu estimeras qu’il est temps de partir.


    Sans attendre de réponse, elle s’éloigna de la maison et alla, sous sa forme lupine, se cacher près des paddocks, aillant, la gueule grande ouverte et la langue pendante.

    • *Mais sache que même sous cette forme, je peux entendre et comprendre ce que tu pense, alors évite de penser trop fort, j’ai l’ouïe fine. *


Lunéra Weerwolf

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La bête, la belle et le livre des âmes [PV Lunéra] Sand-g10Mer 18 Avr - 3:05
Il était allongé à même le sol - et avait au passage récupéré ses guenilles douteuses qu'il avait à nouveau enfilé - et restait à observer le ciel, se massant les temps de deux doigts chaque. Chaque fois qu'il essayait de faire le vide dans son esprit, le visage de l'âme qui lui était lié lui apparaissait. Et se modifiait lentement... jusqu'à...
Il déglutit, battit des paupières afin de la faire disparaître et pensa à l'énorme marmite de choucroute qu'on lui avait servit quelques... jours ? Semaines ? Plus tôt... Il n'en savait plus trop rien, les derniers évènements restants assez flous. Son passé immédiat se mélangeait à celui de l'étrangère si bien qu'il y devenait complètement perdu.

Saisit d'un doute, il se mit "sur écoute", vérifiant l'état à l'autre bout du fil. C'était coupé. Enfin presque. Des pensées sans queue ni tête lui donnait lieu à penser qu'elle dormait. Il se sentit un peu plus libre, comme si l'étreinte qui pesait sur lui avait disparu soudainement. Il pouvait réfléchir sans qu'elle ne l'en blâme. Avec un certains remord, il considéra qu'elle devait ressentir la même chose. Elle avait sans doute ses propres choses à cacher. C'était le genre de fait qu'il avait tendance à respecter - et la raison pour laquelle il utilisait la pierre de vérité de plus en plus rarement - mais le lien l'obligeait toujours à entendre des choses qu'il aurait préféré ne pas savoir. Non, pas exactement. Disons des choses que son code moral lui aurait interdit de découvrir. Par exemple cette troisième personne dont elle avait fait mention.

Autre problème. Elle avait parlé de cheval. Il avait vaguement entendu que les animaux pouvaient servir à autre chose qu'à être mangés. Mais ce n'était pour lui que des rumeurs. Il avait vu des chevaux une fois et avait apprécié la rencontre - même si le dain ou le sanglier avait un goût plus sympathique. Mais sans plus.

Et enfin, le dernier soucis... Celui qui bouclait au fond de son crâne perturbé. "Je suis un loup solitaire… sans attaches… toujours sur les routes." Ces mots semblaient résonner au fond de lui d'une manière sinistre. Mais ce n'était pas tant cette pensée formulée d'un autre être qui pouvait le surprendre que les sentiments éteints qui l'avaient accompagnés. Et... le fait qu'il s'y identifiait totalement.

Il avait passé presque deux décennies sans rien voir ni connaître, si ce n'était les murmures que cette pierre avait prodigué depuis son cou, les souvenirs brouillés de sa toute jeune enfance et le lot de souffrance que chaque jour lui amenait.


* Et puis lui... *

A nouveau le visage modifié du Lycan revint dans sa mémoire.
Ensuite, il avait connu l'eau, le feu, la terre et le ciel. La vie, le vent, le froid, la peur, l'instinct, la rage de vivre, la haine et l'amour. Il marchait au hasard des chemins, laissant chaque jour amener son lot de problème et vivant sa vie comme elle venait. Sans objectif. Sans but. Sans raison. A part le rêve d'un autre qu'il se devrait d'accomplir.
Il n'avait pas d'attache. Personne qui ne tiennent à lui si ce n'était ce bon vieux canidé. Pas de famille. Pas d'ami. Juste ce sentiment de nostalgie...

Un aboiement joyeux lui fait tendre la main pour caresser la truffe humide du chien-loup.


- Sht. Tu vas la rév...

Il ne finit pas sa phrase et éclata de rire devant le léchage enjoué et barbare de Griev qui ne pouvait s'empêcher de manifester l'enthousiasme qu'il éprouvait après avoir retrouvé son compagnon. Elio entreprit donc ensuite de lui résumer la situation à l'aide de petits cailloux, histoire de faciliter la mise en situation. Lorsque l'animal lui demanda si il avait mangé les gens qu'il avait calciné, il abandonna. Ce chien était à la fois une mine et une épave. Désespérant. Il ne savait toujours pas qu'il n'appréciait jamais autant la viande que lorsqu'elle était crue.
Et les remarques visant la nourriture, lorsqu'elles venaient de Griev, indiquait toujours qu'il n'avait strictement rien compris aux explications. C'était un classique.

- La vieille m'a parlé de pas mal de trucs mais pas du protocole pour réveiller un loup... T'as une idée ?

Comme de bien évident, les mots étaient inutiles. Elio avait commencé à parler pour s'entraîner, non pour se faire comprendre. Depuis, c'était devenu une habitude, tant et si bien qu'il lui arrivait même souvent de parler tout seul.
Aussi Griev avait commencé sa réponse avant même que le sauvage ne termine sa question. Devant les yeux papillonnant et les imitations... Expressives de l'animal, son compagnon n'eut pour seule envie que de lui envoyer un objet gros, dur et solide sur la tronche. Ce qui fut fait avec le pot de chambre rempli à la rivière qu'il avait utilisé pour s'abreuver un peu plus tôt.
Esquive parfaite du vieux singe. Son protégé grommela en s'allongeant à nouveau. Fermant les yeux, sa nature curieuse décida de faire un test. Si il échouait, il n'avait plus qu'à la trouver pour la secouer. En attendant...

Il se souvenait d'une vieille chanson dont les paroles lui échappaient. Un vieil air qui semblait venir du fond des âges. C'était une musique qui se jouait le matin et sensée rendre d'humeur joviale toute la maisonnée. Ou le village selon l'ampleur de la chose. Il la connaissait de... de... D'où exactement ? Bah...
Bref, il commença à y penser. D'abord doucement. Il laissa la musique résonner dans sa tête, chaque répercussion se faisant entendre un peu plus fort que la précédente. Il laissa son esprit s'en inspirer pour créer ses propres images que ses yeux voyaient désormais et qui effaçaient toute la réalité. Il se surpris même à chanter lui-même - faux, au passage.
Il continua pendant une minute. Deux. Puis Griev commença ses gémissement plaintifs significatifs "Ta Gueule...". Il sourit et se tu. Elle était réveillée de toutes façon. Il pensa fortement "Trois heures" avant même qu'elle ne se pose la question.

Le temps était parfait - encore humide, les nuages ne semblaient pas annoncer de saucée immédiate sans pour autant laisser la température atteindre d'extrême. Il était midi passé et rien de tel qu'une bonne chasse pour commencer un long voyage. Il se mit debout - pas d'affaires à préparer puisqu'il n'en avait pas - et s'éloigna vers l'est, cherchant un premier signe de pitance.
Griev suivit le mouvement aussitôt. Quant à Lunéra... Si elle était vraiment dans le gaz elle aurait le temps de le rejoindre. Et si elle avait quelque chose à faire avant leur départ - comme il avait cru le comprendre - elle le préviendrais.


- Griev... Tu savais qu'on pouvait faire autre chose avec un cheval que le manger ?

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La bête, la belle et le livre des âmes [PV Lunéra] Sand-g10Jeu 19 Avr - 20:41
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  • Quand elle posa sa tête sur ses pattes avant, Lunéra soupira en se rendant compte que ça devait faire deux jours qu’elle n’avait pas dormit. Elle entendit l’effort de son compagnon pour maitriser ses pensées qui galopaient à une vitesse folle. Trop fatiguée, elle ne chercha pas à les suivre et ferma les yeux, se concentrant sur les bruits de la nature pour, finalement, s’endormir comme une masse.

    Elle rêva…. Ca ne lui arrivait plus depuis le cirque. Son sommeil était bien souvent hanté par des horreurs de combat. Là, elle était dans la nature, couchée dans une herbe douce et soyeuse qui glissait doucement entre ses coussinets et la chatouillait entre les doigts de ses pattes. Sa mère était là, avec elle, lui rappelant des souvenir vieux de cent ans…. Son père aussi, allongé à côté d’elle…. Et puis le décor changeât. Image indécise d’une chambre d’auberge et d’une grande marmite de choucroute… et Elio. Elle vacilla et disparut, lui laissant une impression de vide, comme si quelque chose s’était tut pour écouter…. Ecouter quoi ? Des oiseaux chantaient et cette douce musique la fit frémir comme un louveteau qui découvre le monde. Elle vit d’autre image, se succédant trop vite pour qu’elle les discerne bien. Et tout se figeât, laissant un bâtiment… immense, projetant son ombre sur le bas de la colline, inondant le village dans les ténèbres. Un bruit. Des pas. Un murmure au creux de son oreille. Elle frémit, inquiète et rassurée tout à la fois. Elle connaissait cette voix, râpeuse et caressante. L’environnement autour d’elle disparut et elle se sentit démunie, en compagnie de cet autre être… de cet autre qui l’habitait. Il l’enlaçait de sa présence, l’enveloppant dans son aura belliqueuse, murmurant suavement dans son cou. Il tentait, comme toujours, de la charmer. C’était devenu un jeu entre eux, mais elle lui résistait, souriant et le déstabilisant avec ses réponses parfois trop… impudiques.

    Ce n’était plus un rêve. Elle avait émergé du sommeil profond pour somnoler sous la douce chaleur du soleil de midi. Une vois murmurait, ou plutôt, fredonnait doucement. Une chanson calme et entrainante. C’était doux, comme la caresse d’un rayon sur la peau. Ca la berçait. De concert, elle se mit à ronronner au pied du piquet sur lequel elle s’était couchée. Au fur et à mesure, elle prenait de l’ampleur et résonna dans sa tête. Elle aimait la musique, comme beaucoup de lycan. L’ouïe étant un des sens sur lesquels ils se basaient le plus. Des images suivaient les paroles et elle sut que c’était la manière qu’Elio avait trouvé pour la réveiller. En douceur. Il avait eu raison. Un loup mal luné dés le réveil est un loup dangereux et agressif. Elle s’étira et bailla, secouant sa grosse carcasse de loup encore endormi. Elle entendait à présent la faible voix du mage qui chantait. Faux. Très faux. Puis un gémissement plaintif d’un canidé la fit rire. Surement celui qu’il avait appelé quelques heures avant. Un sourire amusé sur les lèvres, elle reprit forme humaine et se dirigeât vers le paddock en entendant clairement dans sa tête « trois heures ». Elle s’approcha lentement de son étalon et lui flatta l’encolure. Le premier trajet allait se faire sous le soleil… ; la pluie avait laissé place au rayon qui faisait briller le paysage encore humide. Il étai temps pour elle de préparer ses sac de selle et remplacer les vêtements déchiré qu’elle avait. Quand elle revint à la maison avec la gigantesque monture, le jeune homme n’était plus là, mais elle sentait, ou plutôt elle savait qu’il n’était pas loin. Dans sa tête ses pensée et les siennes se mélangeait. Elle avait réussit à en faire abstraction jusqu’à ce qu’elle l’entende demander à un certain ‘Griev’ s’il savait ce qu’on pouvait faire d’autre avec un cheval… Elle s’arrêta net dans son mouvement, laissant tomber son paquet au sol. Il s’exprimait à voix haute, à coup sûr. Mais elle l’avait entendu clairement. Le choc du moment passé, elle se mit à rire, seul.

    • *Elio… si je puis me permettre de t’appeler ainsi et de te tutoyer, où as-tu donc grandi, pour ne pas savoir qu’un cheval est également utilisé comme animal de trait, de combat et aussi comme transport.*


    Elle sentit son étonnement à travers le lien et continua, imperturbable.

    • *Notamment, le mien à été sélectionné pour sa vitesse et m’a sauvé la vie.*


    Se reprenant, elle ramassa le paquet et le fourra dans un de ses sacs, laissant Elio réfléchir à la question. Durant l’heure qui suivit, elle se changeât, troquant son pantalon déchiré pour celui de voyage en cuir tanné noir qu’elle arborait pour ses missions ainsi que son corset noir et rouge, et ses bottes cuissarde lassé à l’arrière de sa jambe. A sa ceinture, elle replaça son épée et son poignard et, dans ses bottes, elle glissa un couteau et accrocha le troisième à son bras, au brassard en cuir qui y été attaché. Elle avait natté ses cheveux, se disant qu’il serait préférable qu’Elio ne mange pas ses cheveux dans la figure durant leur première journée de voyage. Ce serait peu confortable.

    Quand il revint, elle était occupée à attaché ses sacoches sur l’épaule de son cheval estiment qu’ils gêneraient son jeune ‘ami’ si elle les plaçait au troussequin. Elle avait prévu deux couvertures pour pouvoir dormir au chaud, bien qu’elle ait une température corporelle un peu plus élevée que les humains, se doutant qu’il n’avait rien à emporter avec lui.

    Avant de se tourner pour lui faire face, elle termina son nœud, flatta l’encolure de Quintus et lui passa sa bride à mord à double brisure avec une douceur infinie, ne tapant pas le métal sur ses dents. La magnifique bête jaugeait le nouvel arrivant de ses grands yeux marron, le testant, comme tout bon étalon.

    • -Nous partons. Je vais laisser un mot à Kvoth pour lui dire qu’on est passé et que je reviendrai, une fois cette histoire terminée. J’espère qu’il ne m’en voudra pas de ne pas avoir attendu.


    Une fois la porte fermée, elle regarda Elio de la tête au pied. L avait revêtu ses vêtements usé et troué. Plus des guenilles que des vêtements d’ailleurs. Pas confortable de voyager ainsi vêtu. Elle lui sourit tristement en secouant la tête, se demandant toujours comme il s’était retrouvé dans cet état, et lui tendit un ballot contenant des vêtements de voyage à peine usé.

    • -Ils appartenaient à mon père. Tu flotteras u peu dedans. Il est plus… costaud que toi, mais ce sera déjà mieux pour resté des heures en selle.

    Lestement, elle monta en selle et s’approcha de lui avec l’énorme bête, lui tendant le bras pour l’aider à se mettre en selle. Elle lui expliqua brièvement comment et quel pied il devait mettre dans l’étrier, qu’elle avait libéré, pour parvenir à grimper derrière elle.

    • -J’irai lentement au début, le temps d’échauffer les muscles, mais après, il faudra bien t’accrocher sans me gêner ou gêner Quintus.

    Et puis elle vit le chien-loup derrière lui, se tenant à distance, légèrement méfiant et sourit avant de frémir en sentant, en elle, son loup remuer pour ‘voir’ lui aussi.

    • *Ca ne devrait pas être permit un animal pareil. Les bâtard ne devrait pas ressembler au noble loup sauvage…*


    Il sifflât, offusqué et elle gronda contre lui, lui sa moitié, et le refoula au fin fond de son être.

    • *Parce que tu crois que nous sommes normale nous… mon lou ?*


    Elle le sentit à nouveau l’étreindre de son aura belliqueuse, la faisant frémir de l’intérieur, charmeur et… sauvage, prenant possession de son corps en même temps que de son être.

    • *Mais nous, nous ne formons qu’un. C’est grâce à moi que l’on vit toujours, sinon tu n’aurais été qu’une morte née… Et puis nous, nous sommes la créature la plus puissante. À nous deux, nous pouvons vivre par delà la guerre.*


    Il l’enveloppa entièrement et elle expira profondément, mettant en marche son cheval, le désir de combattre la prenant aux tripes. Ses yeux virèrent à l’anthracite, pigmenté d’or et, devant elle, le mon passât du ‘normal’ à sa vue de louve, marqué par les chemins coloré des odeurs de chaque créatures étant passées à l’endroit même.

    • -Vers quel lieu allons-nous ?


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La bête, la belle et le livre des âmes [PV Lunéra] Sand-g10Ven 20 Avr - 18:24
Les yeux du jeune homme se chargèrent en signe d'un orage qui approchait. Invisible. Menaçant. En lui, une colère sourde mais effrayante grondait.

- Foam... J'aviserai ensuite.

Il fixa le ciel. Les nuages étaient toujours là. Mais plus l'arc-en-ciel. On voyait le soleil par endroits qui laissait ses rayons percer la couverture grisâtre en de splendides traits lumineux.Il y avait parfois des traînées de pluie lointaine. Mais vers l'est... La tempête approchait. Elle n'allait pas agrémenter leur voyage, même si elle risquait fort d'y ajouter des sensations fortes.

Il baissa la tête sur l'arrière de cheval sur lequel il tenait, méfiant. Ca sautait et lui endolorissait le sien. Il fixa le paysage autour de lui en se faisant la remarque qu'il pouvait facilement aller deux à trois fois plus vite que l'animal sans se fatiguer. Les humains étaient vraiment stupides pour avoir des idées débiles dans le genre. Monter un cheval... Pourquoi pas un âne ou un boeuf ? Ou pire ! Un dragon ?

Il jeta un oeil à Griev qui, malgré tout, restait une brave bête qui avait déjà vu passé bien des saisons. Il suivait sans sembler peiner. Il sourit donc et reporta son attention sur le paysage lent et morne autour de lui, croisant les bras, plus par défi et ennui que par commodité. Sélectionné pour sa vitesse... Tu parles d'un champion... Si ça ne tenait qu'à lui, des lustres qu'il aurait finit dans son estomac cet équidé...

Il soupira et se souvint de la question qu'il avait éludé un peu plus tôt. Il fixa le ciel, pesant le pour et le contre en essayant d'adopter une première stratégie défensive basée sur ses souvenirs pour protéger ses pensées à l'aide d'image. Le procédé était fastidieux et pas extrêmement efficace mais il se félicita d'avoir trouvé un moyen de lui cacher une partie de sa vie si il le désirait. Et si elle ne voulait pas en savoir plus...
Et puis zut. Et lui avait même offert de nouveaux vêtements. Il pouvait bien lui en parler un peu...

- Ehm...

Pirouette arrière et quatre fers en l'air, il observa, surpris, le ciel qui se moquait face à lui. Il cligna des yeux un moment pour comprendre que le cheval venait de partir d'un coup, le laissant plus ou moins sur place.
Agacé, il se mit à grommeler et se préparait déjà à marcher (ou courir) à côté de l'animal avec son camarade canin. Mais c'était sans compter sur les... injonctions ? - Cela y ressemblait sans l'être directement... - de la dénommée Lunéra qui finit par le convaincre - plus pour ne plus l'entendre que pour lui faire plaisir - de remonter en selle. Il manqua de chuter une bonne quinzaine de fois encore et il lui fallut une distance assez conséquente pour reprendre suffisamment confiance en ce cheval et en lui afin d'oser parler.
Derrière lui, Griev commençait à disparaître. Il avait quelque peu accéléré le rythme, mais sûrement pas autant qu'eux. Il se contentait de courir joyeusement la langue pendante. Elio félicita mentalement l'animal, cherchant un moyen de l'encourager. Il n'en trouva qu'un seul et le salua de la main...

... Après être donc à nouveau remonté sur le cheval, reprenant sa mine bougonne, il finit par s'ouvrir un peu :


- J'ai grandit à Foam.

Suivant le cours des pensées de la jeune femme, il s'empressa d'ajouter :

- Et non, ça ne nous aidera pas beaucoup. Mm... Disons que...

Il ferma les yeux et visualisa sa cellule. Une pièce noire. Étrange. Qui vous paraissait toujours si petite, opprimante et froide... Dénuée d'âme, de coeur, de... vie...

- Là, globalement, c'était ma maison.

Et, progressivement, il lui détailla la partie qu'il connaissait du laboratoire. Bien sûr, dans sa mémoire, sa chambre fut parfaite. Chaque pierre, chaque rayure, chaque grain de poussière... Il en connaissait la date, la place et la couleur. Et puis, à mesure qu'il s'en éloignait, les détails se confondaient, se brouillaient et devenaient... invraisemblables. Il y avait surtout les éléments marquants du décors. Un tableau où Aile Ténébreuse vous fixait de ses yeux sombres, un vase noir ornée d'étranges runes d'où sortait une inquiétante lueur verte...
Pour ce qui était des pièces, il y eut une sorte de cantine où mangeaient joyeusement quelques centaines d'enfants sans visage. Des hommes s'affairaient, entrant et sortant, souvent avec un gamin qu'il raccompagnait jusqu'à sa chambre ou qu'ils amenaient se nourrir. Quelques pièces sombres, ces couloirs étroits qui le mettaient mal à l'aise...


- C'est par là qu'on se dirige. On devrait passer à côté d'un petit village nommé Halsbourg, juste avant de nous enfoncer dans les marécages. Pour en sortir je ne sais absolument pas comment nous feront mais si nous finissons par arriver de l'autre côté, nous devrons passer près des montagnes et là, deux choix s'offrent à nous. Soit nous passons au laboratoire pour récupérer d'éventuelles informations sur le mage qui se dénommait Elrath... Soit on cherchera à l'instinct dans les montagnes.

Tout en parlant, il essayait de s'imaginer les lieux pour lui donner des précisions supplémentaires.
Il s'assura de tenir pour de bon au cheval puis, méfiant, se pencha légèrement sur le côté pour voir son visage de profil.


- Mmm.

Il se ravisa et rajusta sa position sur l'animal. Il commençait déjà à avoir mal au fesses. Pas la peine de passer outre ses propres convictions en lui demandant quelques détails sur son passé à elle. C'était le sien et ça ne l'intéressait pas. Même si... Il ne pouvait s'empêcher de se demander pourquoi elle lui paraissait à la fois étrange et... semblable. Comme si il ne pouvait pas prévoir ce qu'elle ferait sans pour autant être surpris de ses actes.
Il se mordit la lèvre, trouvant enfin une manière d'apaiser un peu les doutes qui le rongeaient.


- Vous paraissez bien peinée pour un être qui ne porte plus la moindre chaîne à ses pieds. La rancœur est-il sa...

Il comprit soudainement qu'elles avaient changé. Drôle de double personnalité.

- Votre manière de vous en protéger ?

Si ce cheval continuer ne serait-ce que de remuer son arrière train de la sorte, il allait finir la route à pieds... Cette bestiole était juste un supplice. Comment les humains normaux pouvaient-ils juste être assez con pour faire ça à longueur de journée ? Certes, la marche était plus lente mais elle vous cassait moins les [censured] !

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La bête, la belle et le livre des âmes [PV Lunéra] Sand-g10Sam 21 Avr - 21:56
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    • - Foam... J'aviserai ensuite.


    Lunéra frémit et se raidit imperceptiblement… Foam… lieu maudit… lieux qui lui avait couté cher pour une simple mission… Foam… elle ne voulait plus y mettre les pieds et ce n’est pas lui qui la forcerait… elle le conduirait vers la cité, mais elle n’y entrera pas… jamais plus elle n’y entrerait.

    Derrière elle, le jeune mage maudissait son compagnon qui marchait au pas, de sa démarche souple et rebondissant, attendant impatiemment le signale de départ. Elle sentait, entre ses jambes, chaque muscle de l’animal se tendre, se gonflé et puis se détendre pour recommencer la seconde d’après. Elle aimait ce mouvement de balancier. Ca l’apaisait. Mais ca n’avait pas l’air d’être le cas d’Elio. Elle sourit, amusée de ses réflexions qu’elle entendait résonner en bruit de fond dans sa tête. Il était drôle. Ca la changerait un peu de sa solitude. A côté d’eux, Griev trottinait allègrement, sans paraitre peiner. Il faisait gronder son loup et elle se forçait à le maitriser, l’empêchant de prendre plus de contrôle sur elle. Elle était déjà sous sa forme hybride, il ne faudrait pas qu’elle se transforme alors qu’elle est à cheval. Et puis, alors qu’elle se concentrait sur le chemin, bifurquant à un croisement, des images étranges lui apparurent dans la tête, la déstabilisant légèrement. Était-ce encore le lien qui s’affirmait ? Ou alors son compagnon tentait une expérience saugrenue pour… pour quoi en fait ? Elle ne savait pas et décida d’ignorer ce fait et incita Quintus à accélérer légèrement le pas. Elle prenait son temps pour l’échauffer… ou plutôt pour échauffer Elio. Elle, elle pouvait partir après quelque minute et son cheval aussi, mais lui, il n’avait pas l’habitude de cette manière de se déplacer apparemment.

    Autour d’elle, le monde était complètement coloré de teinte différente… un troupeau avait du passer… Ca lui piquait le nez. Tout ces odeur mélangée ne faisaient pas un bon cocktail et lui détruisait son flaire. Pressée de passé outre cette situation incommodante, elle démarra au petit galop sans même entendre le raclement de gorge d’Elio qui voulait commencer une conversation. Mais elle se retrouva bien vite à l’arrêt. Le pauvre n’avait pas prévu le coup et s’était retrouver à terre, sur le dos. Face à sa tête, elle du se retenir de rire et entama le long… marchandage pour qu’il remonte enfin avec pour conseil de mieux s’accrocher maintenant. Elle repartit au galop, sa tête commençant déjà à tourner à force d’analyser ce trop plein olfactif que ses narines captaient. Elle savait qu’il n’aimait pas être à cheval et elle en sourit de plus belle. Ca l’empêchait de penser à ses mauvais souvenirs à Foam.

    • - J'ai grandit à Foam.


    Elle ne put s’empêcher de ressentir une légèrement répulsion, mais après tout, lui n’y était pour rien. Les gens qui l’avaient capturée ne le connaissaient surement pas. Et puis ça leur serait surement utile qu’il connaisse déjà un minimum la place... Mais il eu tôt fait de la détromper en lui imposant une image sinistre d’un cellule… lui aussi avait vécu dans une cage…Sa « maison »… comment pouvait-il appeler ça une maison… c’était une prison oui… même pas un orphelinat… ce n’était qu’un vulgaire laboratoire géant utilisant des enfants… Sur le coup, elle fut prise de compassion pour Elio… comment avait-il put vivre dans cette galère… et puis elle fut prise de rage en se rendant compte que de tel être, à l’égale des gérant du cirque, ai si peu de cœur et ne pense qu’à eux.

    • - C'est par là qu'on se dirige. On devrait passer à côté d'un petit village nommé Halsbourg, juste avant de nous enfoncer dans les marécages. Pour en sortir je ne sais absolument pas comment nous feront mais si nous finissons par arriver de l'autre côté, nous devrons passer près des montagnes et là, deux choix s'offrent à nous. Soit nous passons au laboratoire pour récupérer d'éventuelles informations sur le mage qui se dénommait Elrath... Soit on cherchera à l'instinct dans les montagnes.


    Elle sourit à nouveau, mais tristement, le laissant parler, mais sachant très bien où aller… elle en venait et le destin avait fait en sorte qu’elle doive y retourner. Les images de son trajet de retour lui revinrent en mémoire, plus fulgurant que jamais, la laissant étourdie par leur vitesse de passage… la douleur du combat, la peur d’être rattrapé, l’excitation d’avoir réussi à survivre et le dégout de sois même d’avoir laissé une tel chose se faire… tout ça était encore de trop pour elle… elle se renferma, détournant la tête en sentant Elio se pencher sur le côté pour l’observer. Elle avait été en partie brisée durant son séjour. Il lui faudra du temps pour se reconstruire entièrement.

    Elle ne dit rien… elle ne se sentait pas prête à revivre ce passage de sa vie… peut-être qu’elle lui en parlerait plus tard, mais là… elle ne s’en sentait pas la force.

    • - Vous paraissez bien peinée pour un être qui ne porte plus la moindre chaîne à ses pieds. La rancœur est-il sa... Votre manière de vous en protéger ?


    Discrètement, elle regarda le ciel… ils pouvaient encore avancer pendant une heure avant que le soleil se couche. Demain ils atteindraient les limites de la forêt. Le ciel était bas… ils auraient intérêt à trouver un abri protéger pour ne pas être réveillé par la pluie. Elle avait ignoré sa question, mais elle savait qu’elle ne pourrait pas ne pas lui répondre longtemps… il s’était en partie livré à elle… à son tour maintenant de se livrer… mais elle n’en avait pas l’habitude… elle ne voulait pas en avoir l’habitude…

    Un arbre creux… voila ce qu’il leur fallait… cet arbre qu’elle avait croisé en venant et où elle avait dormit deux heures pour se reprendre un peu… mais il était encore loin… il faudrait encore quelque kilomètre pour qu’ils l’atteignent, alors elle poussa un peu plus sa monture dans son galop pour presser la foulée… il arriverait avant la tombée de la nuit…

    Quand elle posa la selle au sol, elle tira rapidement les deux couvertures et un peu de nourriture et alla s’assoir contre l’écorce, perdue dans ses pensées. Elle ne prêta pas d’attention au jeune homme et à son canidé et mangeât, les yeux dans le vague.

    • -Je suis née il y a plus de cent ans… ma mère est morte en accouchant dans la forêt de Drayame… mon père n’était pas présent… je n’ai jamais sus qui s’était… J’ai grandi en compagnie d’une louve et d’un vieux lycan qui m’a élevé comme sa fille…


    Elle fit une pause, cherchant comment lui faire comprendre que sa condition était normale…

    • -Je suis née avec la lycanthropie… je suis un de ces rare représentant de la race qu’on appel les né lycan… mi humain… mi loup… on appartient à aucun des deux… on hère entre les deux peuples sans trouver sa place… La rancœur, comme tu dis, n’est qu’une part de mon être… et comme tu as du le remarqué, j’ai deux esprit différent en moi… celui du loup et celui de l’humain…


    Relevant la tête, elle le regarda en face avant de reprendre.

    • -J’ai vu et vécu assez de chose pour en vouloir à beaucoup de monde et pour avoir encore envie de me venger… c’est dans ma nature… dans mon côté « bestiale »… mais il me permet aussi de ne pas sombrer dans la folie. Foam est pour moi le lieu ou réside l’enfer… j’y ai été séquestrée pendant un temps pour combattre dans une arène… j’en sors à peine.


    Elle resserra sa couverture sur elle, entourant ses jambes de ses bras et posant son menton sur ses genoux…

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La bête, la belle et le livre des âmes [PV Lunéra] Sand-g10Dim 22 Avr - 12:14
- Je vois.

Il s'était assit en face d'elle et souriait à présent. Un air satisfait. Il avait compris un peu mieux ce qu'elle était. Et sans doute en quoi ils différaient. Il y avait donc un avantage à être... lui. Sur ce point. Pouvait-il le lui reprocher ? D'avoir un instinct de survie aussi fort ? Pouvait-il la blâmer lui qui ferait tout pour son idéal ? Leurs ordres de priorités différaient.

- Je suppose que je ne me serais pas battu. Je me serais contenté de partir.

Il soupira. Peut-être pouvait-il aller plus avant. Ces chaînes avaient leurs propres défauts - certes, ils étaient plutôt... lourds... - mais elles avaient aussi leurs points positifs. Et cela lui permettrait... éventuellement... de comprendre les gens. Les autres. Ces êtres qui lui avaient toujours parus inaccessibles.

- Peut-être y aurait-il quelque chose que je finirais par comprendre au bout de ce voyage. La vengeance... C'est une sensation si lointaine et incompréhensible à mes yeux. Rien ne nous appartient vraiment que notre propre corps. J'ai perdu une famille que je n'ai pas connu, presque la moitié d'une vie... On m'a pourchassé, haït... Pourtant je n'ai juste pas envie de me venger. Je n'y vois aucun intérêt. Chaque personne cherche à servir ses intérêts. Les moyens diffèrent, sont plus ou moins francs, plus ou moins honorables... Mais...

Il attendit, cherchant ses mots, les sourcils froncés.

- L'autre jour, dans la grotte... Je me souviens du visage des hommes qui gisaient devant moi. Ils avaient beau être déformés... J'en ait reconnus plusieurs... L'un d'eux était l'un des hommes qui un peu plus tôt m'avait sans hésité offert son hospitalité pour une nuit. Il avait une fille de six ans et un fils de douze. Sa femme semblait heureuse, elle aussi. Pourtant il a cherché à me tuer. Sans doute pour protéger ce bonheur qu'il avait acquit. Ces gens à qui il tenait. La vérité importe peu à ceux qui ne la connaissent pas...

Le visage du mage revenait dans son esprit à mesure qu'il répétait ses propres paroles. Elrath... Comment cet homme pouvait être si distant et omniprésent ?

- Du coup, je me dit qu'aussi cruels et violents que puissent être les gens... Aussi stupide soit leur réaction à ma vue... Je n'ai aucune raison de leur en vouloir. Parce que si j'avais moi-même mené leur vie, j'aurais sans doute agi de même.
Je me contente donc de me frayer mon propre parcours selon mes propres lois en traversant tous les obstacles... A ma façon. Et en souriant quand je vois une fleur.


Il éclata de rire, rompant avec son visage serein et pensif, puis se leva en s'étirant. Ses vêtements un peu trop grand rendirent la scène assez comique, se transformant en voile de bateau sous le vent. Il se dépêtra assez malhabilement pour parvenir à baisser les bras puis dirigea un regard vexé vers Lunéra, avant de s'éloigner.

- J'vais chercher Griev, il doit être tanné à cette heure. J'en ai sans doute pour une demi-heure ou un peu plus. Cet idiot a dû chasser...

Ramener la carcasse sur la distance qui les séparait... Abruti de chien. Il devait se traîner de quelques centimètres par minute à présent. Mais il ne pouvait pas s'empêcher de rendre service.

- Ceci étant dit... Ta place est là où tu t’assiéras. Le reste n'a aucune importance. Ce n'est pas les gens qui ne souhaitent pas de l'accorder qui peuvent t'empêcher de le faire. C'est toi qui ne le souhaite pas.
Oh, et pour Foam... J'ai peut-être quelques choses à te montrer qui pourraient te faire changer d'avis.
A toute !


Il leva la main en partant, un sourire aux lèvres. Il avait enfin réussi à crypter ses pensées de manière un peu plus complexe, tentant de lui réserver une surprise de taille. Par contre, c'était plutôt fastidieux et il se promit de ne plus recommencer de sitôt... Sinon il allait vraiment devenir fou.


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La bête, la belle et le livre des âmes [PV Lunéra] Sand-g10Mer 25 Avr - 19:59
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  • Elio lui avait parlé de son point de vue niveau de la vengeance. Elle devait bien avouer qu’elle n’avait pas tout comprit. Cet homme, bien que jeune, avait beaucoup de maturité pour son âge… Peut-être plus qu’elle pour certaine chose. Elle sourit à cette pensée, se blottissant dans sa couverture… Elle se rappelait l’époque où Chadrian l’avait trouvée et recrutée… Elle n’était qu’un louveteau ignorant malgré qu’elle arrive sur son siècle. Elle avait muri, elle était devenue une femme…. Une louve qui n’avait plus qu’un but dans sa vie.

    Les yeux fixé dans le petit feu qu’elle avait allumé, elle plongeât dans son passé en attendant que son compagnon revienne, Quintus attaché au pommeau de sa selle posé au sol. Il avait la tête basse et les oreilles sur le côté. Il se reposait déjà. La pauvre devait la prendre pour une folle…. Le faire revenir sur ses pas… quel idée saugrenue. Le dos contre la paroi et les genoux contre sa poitrine, Lunéra appuya sa tête contre la roche dure et ferma les yeux. Elle était habituée à voyager en selle, mais descendait régulièrement et courait avec sa monture. Ca lui permettait d’évacuer le trop plein d’énergie. Aujourd’hui, elle n’avait pas osée. Elle ne voulait pas voir le très récent cavalier descendre encore abruptement du dos de son étalon.

    Après quelques minutes à humer L’air encore humide de la forêt, elle se leva, décidant qu’un peu d’exercice ne serait pas superflu avant d’aller se coucher. Elle prit son épée, blanche comme la lune, cadeau de son père pour ses septante ans (soixante-dix), et commença lentement à la manier, tournant doucement sur elle-même, s’étendant pour fendre un ennemi invisible, se rassemblant et s’écartant pour éviter un coup qu’il lui portait. Doucement, ses muscles s’échauffèrent et elle accéléra ses mouvements, vidant son esprit entier, se laissant envahir par un calme intérieur. Comme si elle dansait, elle se laissa porter par ses mouvements, une vieille chanson lui revenant en tête. Tout s’y accordât… Ses gestes, sa respiration, ses pas, son cœur… Elle ferma les yeux, l’intensité de la musique l’enveloppant entièrement. Un des rares moments où tout lui semblait simple et doux à la fois. Elle souriait, les yeux fermé et virevoltant dans la grotte, ses pieds, qu’elle avait déchaussé, frappant le sol dans un son mat, rude et caressant. Un bruit qui se répercutait sur les parois et lui renvoyait n écho qui, comme un radar, lui indiquait la position de chaque chose présente autour d’elle. Elle voyait avec ses oreilles, se replaçant dans l’espace sur une vision mentale de la grotte.

    Et puis un écho différent lui parvint, lui annonçant l’approche d’un intrus, d’un ennemi. Elle avait réussit à se couper du monde extérieur et ne comptait pas laisser cet être insignifiant venir troubler sa paix. Continuant ses mouvements fluides, les yeux toujours fermé, elle se dirigeât vers lui, et pivota, sa lame à auteur d’épaule, prête à entailler la chair. Elle tourna… Comme au ralentit, elle sentit que quelque chose n’allait pas. La présence lui était familière… son odeur aussi. Quand elle arrêta son mouvement et ouvrit les yeux, surprise, la musique s’arrêta net dans sa tête, sa lame blanche à un pouce de l’épaule d’Elio qui la regardait étrangement. Stupéfaites, les yeux écarquillé, Lunéra resta quelques secondes avant de se redresser et d’abaisser son arme en reculant d’un pas.

    Combien de temps s’était-il écoulé depuis qu’il était partit à la recherche de Griev ? Perplexe, elle releva les yeux et sourit timidement pour s’excuser et se recula en remettait son épée au fourreau. Un peu gênée d’avoir été vue dans un de ses moments d’abandon, elle retourna s’assoir contre la paroi de la grotte et tourna ses yeux vers le canidé derrière le jeune mage. Il la regardait, lui aussi perplexe, une carcasse posée devant lui.

    En le voyant, elle eu une soudaine envie de jouer… mais de vraiment jouer, comme avec sa mère et son père. C’était curieux. Elle sourit joyeusement et se leva, faisant un clin d’œil à son jeune ami avant de se transformer et de bondir à travers la grotte, sa langue vermeille pendante et sa queue se balançant gaiement. Elle s’arrêta devant Griev, les pattes avant au sol jusqu’au coude et ses patte arrière tendue, lui demandant de jouer avec elle. Elle intercepta les deux regards intrigué et recommençât à bondir comme une sotte, jappant, insistant le chien-loup à jouer. Elle finit par lui sauter dessus, roulant avec lui au sol et lui mordillant l’oreille. Elle jouât quelque minute avant de s’arrêter, haletante et fébrile, pour se rouler dans la poussière. Devant le regard d’Elio, elle stoppa son mouvement et pensa fort pour lui faire comprendre.

    • *Ne me regarde pas ainsi… j’ai été enfermée dans une cage et forcée à me battre dés que j’en sortais… j’ai bien le droit de relâcher la pression d’une manière ou d’une autre… et je ne suis pas sur que tu accepte que je fasse ça avec toi.*

    Elle soufflât profondément pour se calmer et se releva pour aller se recoucher à l’entrée de la grotte, regardant la lune, pleine et brillant luire dans le ciel. S’allongeant sur le dos, elle reprit forme humaine et contemplât de ses yeux d’argent cet astre qui avait assisté à sa naissance. Brusquement, elle sentit le poids de ses années pesée sur ses épaules. Si elle avait été humaine, elle aurait déjà été arrière arrière arrière grand-mère fort probablement… et surement morte depuis trente ans maintenant… peut-être quarante. Au lieu de ça, elle gardait cet apparence de jeune femme entrant ans l’âge adulte. Plus d’un siècle de vécu pour la vingtaine d’apparence… combien d’années vivrait-elle encore ?

    • - Qu’as-tu de si « magnifique » à me montré à Foam pour que je change d’avis ? Qu’y a-t-il qui pourrait me faire oublier ce que ces hommes m’ont fait subir ? Les loups ont pour habitude d’être rancunier. S’il ne l’était pas… comment pourrait-il défendre leur meute ?


    Son cœur saignait dans sa poitrine… dans un sens, les premiers coupables de sa rancœur étaient ces ombres, ses créatures d’Aile Ténébreuse qui avait tué sa mère biologique… Qui sais qu’elle vie elle aurait put avoir… qu’elle famille… avait-elle eu des frères et sœur comme elle quelque part… ?

    Fermant les yeux, elle eu envie de hurler sa peine à la lune, sa compagne depuis le début. Au lieu de ça, elle laissa sa tristesse couler et se fondre dans la hargne sauvage de son loup, moyen efficace pour calmer ses angoisses internes.


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La bête, la belle et le livre des âmes [PV Lunéra] Sand-g10Ven 27 Avr - 2:31
Pourquoi ? Ce fut le mot qui traîna dans sa tête. Un instant. Lorsqu'il disparu, il était déjà en train de la serrer dans ses bras, ignorant le loup qui grondait dans la tête de cette femme qui, pour aucune raison, avait cet air de gamin troublé qui essayait de refaire surface du fond de sa mémoire. Il l'avait oublié... Mais pourquoi déjà ?
Toujours est-il qu'il la serrait déjà contre lui. Il avait suivit ses pensées autant que ses paroles et laissa d'abord planer le silence. Puis il murmura :

- Je ne me souviens plus... Une meute... Ce que c'est... ce que cela fait au fond du coeur. J'ai des bribes douloureuses et brouillées au fond de ma mémoire. Et c'est tout.

Il laissa à nouveau le vent meubler la conversation, se laissant le temps de réfléchir à la suite de ses paroles. Il aurait dû se sentir mal à l'aise. Il le savait. Pourtant, en cet instant, il était... étrangement bien. Il sentait le rythme de sa respiration qui s'était simplement calé sur celui du Lycan. Leurs battements de coeurs lents. La chaleur... Cette étrange chaleur qui faisait paraître ses flammes consumant toute magie comme glacées...

- Je n'ai rien à défendre. Je n'ai pas de parents, pas de traces, pas de maître, d'élève, de soeur ou de frère... et encore moins d'idéal... Alors je ne devrait pas pouvoir t'aider d'une quelconque manière...

Il suivit son regard, laissant ses yeux s'attarder sur la lune. Il faisait nuit. Il aurait dû avoir froid. Mais le disque d'argent montrait avec clémence toute sa splendeur. Elio se demanda un instant où était passés les nuages de la journée. Il était sûr qu'ils ne finiraient pas la journée sans être trempés. Mais ce ne fut pas le cas. Peut-être ses capacités de météorologue était à remettre en doute... Mais le spectacle en lui même avait son charme.

- Pourtant... j'ai un lien de fraternité plus fort avec Griev que n'importe qui l'aurait pour son frère. Je rêve de mon père comme un idéal que je ne pourrais jamais atteindre. Ma mère est à sa manière une source de réconfort. J'ai fait de mon infortune un rêve et de ce rêve ma fortune.
J'ignore tout des tourments qui peuvent agiter votre âme. Ou... peut-être pas... puisque je les partage un peu. Mais je pense qui si le jour n'était aussi éclatant, la douce et paisible lueur des étoiles ne serait pas aussi magnifique à nos yeux.
Il suffit de s'en rendre compte...

Il inspira profondément, puis souffla lentement. C'était agréable cette sensation qui chatouillait sa mémoire. Étrange. Nouveau. Mais agréable.

- Quant à la mort... Je pourrais la croiser aujourd'hui demain ou hier... j'aurais le sourire aux lèvres. Parce que j'ai toujours fait ce que mon coeur me dictait. Vivre sans regret. Et réalisé ce que je souhaitais avec le temps qu'on m'aura donné.

Il resta là, le regard dans le vague à se dire que son coeur ne lui dictait plus grand chose depuis un moment déjà. Une des raisons pour lesquels il vivait au jour le jour était qu'il n'avait aucun objectif réel. Il ne souhait pas mourir donc faisait de son mieux pour survivre. Mais il ne trouvait simplement rien de "bien" à réaliser.
Puis il sourit. Il crypta à nouveau ses pensées alors qu'il pensait à ce qu'il comptait lui faire voir. Une surprise étant ce qu'elle était, pas question de la lui gâcher.

- Par contre, je ne crois pas les animaux rancuniers. Ils se contentent d'apprendre à lire l'âme des gens et de réagir en conséquence... La rancune est un sentiment stupide à mes yeux mais incontestablement humain.

Semblant soudain se rendre compte de ce qu'il était en train de faire, il la lâcha et s'éloigna subitement, se levant et s'approchant de l'entrée de la grotte. L'air frais de la nuit lui caressa le visage dans un vent qui n'était pas désagréable.

- J'vais surveiller... Dors pour le moment, je te réveillerai.

Il lui adressa un sourire de façade et s'éloigna de façon à être hors de vue. C'était inutile avec ce maudit lien mais cela lui procura une certaine sécurité. Griev sembla avoir compris le message et était resté à l'intérieur, observant Lunéra avec des yeux paternels bienveillants.
A côté de lui, la viande restait immobile. Aussi commença-t-il à prendre sa part, invitant la Lycan à faire de même.



Dehors, Elio laissait son esprit vagabonder au gré de ses pensées. Monter la garde n'était bien évidemment qu'un prétexte. Il savait qu'ils ne risquaient rien - la plupart des soldats étaient morts ou chargé de souvenirs douloureux qui les maintiendrais loin. Les bêtes sauvages des environs n'étaient pas vraiment dangereuses. Et cet étrange mage semblait souhaiter qu'il fasse quelque chose à Foam. D'ici là, pas de soucis avec lui. Non, vraiment, il n'y avait pas de danger réel.
Quant à la réveiller pour ça... C'était juste inutile. Non, c'est juste qu'il savait déjà qu'il ne trouverait pas le sommeil. Et il avait besoin d'un peu d'isolement. Ses propres actions l'avaient surpris mais elle avait ravivé en lui des questions et des doutes qui le rongeaient depuis un moment déjà. Et ses parents figuraient en tête de liste, juste à côté d'Elrath. Le mage dont il savait tout sans que jamais personne ne lui en ait parlé. L'être qu'il n'avait jamais connu, jamais vu. Mais en qui il avait cru... Jusque là au moins.
Il était né pour être un mage. Avait grandit pour être un monstre. Et été élevé pour être un homme. Chaque partie de lui refoulait les deux autres. Et le monde aussi. Et ce qu'il voulait-être, lui, il n'en savait rien. Il n'avait encore jamais pu utiliser le terme "heureux" à bon escient. Il aimait lorsque le sang coulait à chaud entre ses dents, lorsqu'il découvrait quelque chose de plus sur ce monde...
Mais "heureux"... Non. Si bien qu'il ne savait ni qui il était, ni qui il souhaitait être. Il leva à nouveau la tête vers la lumière nocturne et splendide.

- C'est la seule chose que j'aurais souhaité qu'on m'apprenne...

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La bête, la belle et le livre des âmes [PV Lunéra] Sand-g10Mar 1 Mai - 18:47
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  • Il était partit. Il s’était éloigné, mais elle le sentait toujours. A travers le lien et à travers son odora. Elle s’était rallongée, les yeux tournés vers la lune. Elle paraissait plus brillante qu’à l’habitude. Dans son dos, elle entendait le bruit suintant de la chair qui se déchire et qui est mâchée.

    Il considérait cet animal comme un frère… un frère bien étrange, mais elle, elle était bien la fille adoptive d’une louve qui, étrangement, vivait bien longtemps. Pourquoi ? Elle n’en savait rien, mais était heureuse de cette situation.

    Elle se sentait troublée… elle ne s’était pas attendue du tout à ce qu’il la prenne dans ses bras. Elle l’avait cru maigre et fragile, mais, maintenant qu’elle avait touché son corps, elle se rendait bien compte qu’il était plus fort qu’elle se l’imaginait. Elle ne comprenait pas pourquoi il l’avait prise dans ses bras… par compassion ? Par tristesse ? Elle n’était pas habituée à ce genre de geste et n’avait pas besoin que quelqu’un compati ou ai de la peine pour elle.

    Elle entendait encore sa voix raisonner dans ses oreilles… il était sans père, sans mère… sans famille… elle avait eu de la chance. Elle avait grandi avec des êtres qui l’avaient aimé comme leur fille et éduquer ces deux part d’elle pour qu’elle ne devienne pas un monstre sanguinaire à la recherche de sang. Elle sentait encore la chaleur du corps d’Elio contre le sien… ca l’intriguait qu’il n’ait pas peur de se faire mordre par son loup…

    Ses paupières devinrent lourdes, lui voilant la vision de l’astre. Elle bailla bruyamment, faisant un effort pour se relever et alla s’allonger sous sa couverture, sombrant automatiquement dans le sommeil, les pensées d’Elio en bruit de fond. Un sommeil lourd et sans rêve. Elle dormit comme une masse jusqu’au matin et grogna lorsqu’elle se rendit compte qu’Elio ne l’avait pas réveillée pour son tour de garde.

    Le soleil brillait déjà à l’horizon, et de l’autre côté des braises de l’âtre, elle voyait la masse de son ami allongé sous sa couverture. Elle pensa alors qu’elle devra vérifier ses bandages avant de reprendre la route.

    A quelle heure s’était-il couché ? Peut-être venait-t-il tout juste de s’allongé… peut-être avait-il veillé toute la nuit.

    Silencieusement, elle se leva, et alla fouiller dans son sac, en sortit des morceaux de viande fumé, quelque légumes et champignons, un récipient métallique et son outre. Elle déposa le tout près du feu et le rechargeât en petit bois pour le redémarrer en petites flammèches qui vinrent lécher le fond de sa poêle quand elle la déposa sur les pierres qui encadrait les braises. Elle y pressa quelques fruits d’oléagineux pour graisser l’ustencil et y posa les languettes de viande qu’elle avait coupée en petit morceau avec les légumes qu’elle achat. Dans le silence du matin seulement rompu pas le chant des oiseaux et le crépitement de son plat, elle s’approcha de Quintus, qui la regardait attentivement et le détacha pour le lâcher à l’extérieur et lui laisser le temps de manger lui aussi.

    Sa mixture cuisait à petit feu, touillée de temps en temps avec sa dague, pendant qu’elle repliait ses affaires. Finalement, elle ne savait plus quoi faire pour remplir le temps et s’assit face au feu, surveillant mécaniquement son petit fristy. Il ne restait plus longtemps et étouffa les braises avec de la terre avant d’aller doucement s’accroupir près du jeune mage, un bol remplit en main, le lui mettant presque sous le nez.

    • *Le petit déjeuner est près, petit homme…*


    Pour tout réponse, elle eu un grognement étouffé par le sommeil et se leva, laissant le bol près de lui.

    • *Si tu ne te lève pas, je donnerai ta ration à ton ami chien-loup…*


    Elle réfléchit quelque seconde et ajouta

    • *Ou alors c’est moi qui la prendrai*


    Elle alla s’assoir avec sa ration et se mit à fredonner, oralement et mentalement, une chanson que Kvoth lui avait apprise quand elle était petite, le regardant fixement. Quand il finit par se relever, elle arrêta, avalant la fin de sa préparation et annonça qu’une fois qu’il aurait terminé de manger, elle vérifierait l’état de ses brulures et referait les bandages si besoin il en est. Le temps qu’il mange, elle sella et brida sa monture, refaisant les sacs de selle et rinça avec un peu d’eau ses ustensile. Il faudra qu’elle profite d’une rivière pour les laver entièrement avant que la crasse ne s’installe dessus.

    • - Tu monteras sans doute seul au début aujourd’hui. Je ne veux pas le surcharger. Je courrai un peu aussi… j’en ai besoin.


    Elle lui fit un petit sourire contrit, attrapa son onguent et alla s’assoir près de lui.

    • - Retire ta tunique. Je vais te soigner et puis nous reprendrons la route.


    Les quelques brulures encore à vives s’emblaient un peu irritée et chauffait encore, comme un coup de soleil. Elle y appliqua sa pommade, les yeux fixés sur sa peau, ses sourcils froncés par la concentration. La plus impressionnante se trouvait sur son ventre. La peau avait été bien brulée, rouge et suintante. Elle avait peur qu’elle ne s’infecte… quand elle passa sa main dessus, frôlant juste la peau pour voir l’étendue des dégâts, elle le sentit se raidir et ressentit une vive douleur comme venue de son ventre à elle, la faisant grogner de surprise.

    Relevant la tête, elle le regarda avec incompréhension. La douleur était encore la, alors qu’elle n’avait rien. C’était comme… une brulure… Pourtant, elle n’avait pas été brulée elle. Elle reporta son attention sur la blessure, un doute naissant dans son esprit, et replaça sa main dessus, étalant sa crème, s’attendant à la réaction. Comme la fois précédente, elle ressentit une douleur vive venant de son ventre et retira sa main, grognant sourdement en s’écartant d’Elio, le regardant inquiète.

    • - C’est normale ça ? c’est normal que je ressente ta douleur comme si c’était la mienne ?


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La bête, la belle et le livre des âmes [PV Lunéra] Sand-g10Ven 4 Mai - 1:54
Il ouvrit les yeux, surpris par les odeurs matinales. Ça sentait qu'il était l'heure de manger. Un peu surpris, ses yeux toujours désactivés fixèrent la nourriture d'un air morne. Mais le radar fonctionnait. Il tendit des mains à la manière d'un zombie vers le plat de nourriture qui s'écarta hors de sa portée. Déconfit, ses fonctions vitales s'arrêtèrent - puisqu'elles n'avaient plus de raison d'être - et il s'affaissa sur le sol en gémissant.
Une voix... Mais il y avait plus important. Il avait faim et il y avait des vivres. Ses bras se tendirent vers le vide puis firent un arc de cercle alors qu'il cherchait l'Objet Mangeable Non Identifié à tâtons.
Retour du son incompréhensible pour son cerveau cadavérique. Pourtant, la chaîne qui les unissait lui donna la signification. C'était brouillé, mais le message passa. Une alarme rouge clignota dans sa tête. On voulait lui voler l'OMNI. Il devait...
Il tendit une ultime main de mort vivant vers nul part en cherchant à se saisir du bien... Et....


Il cligna des yeux. Un peu surpris, il remarqua qu'il avait une jambe par dessus sa tête qui était au sol, son bras gauche cherchait quelque chose à sa droite et sa main droite s'était faufiler entre son entre jambe pour attraper une pierre qu'il tenait fermement... Quand à sa langue qui se tirait désespérément vers un bol au contenu louche...
Il la remballa, ferma la bouche et déglutit. Puis réfléchit à quelque chose de sensé à dire pour expliquer une situation qu'il ne comprenait pas lui même.


- 'Jour ?

Il se hâta de retrouver un sens conventionnel (la tête en haut pour commencer) puis poussa le bol de la main avant de fixer Lunéra d'un air douteux. Les os au milieu de la grotte attestaient que Griev et la Lycan ne lui avaient rien laissé du repas de la veille. Il n'y avait donc que... ça... C'était... Chaud, bizarre, mélangé et douteux. Et surtout cuit.
Il plongea un doigt dedans et observa l'étrange breuv... age ? Avec des bouts dedans ? De quoi au juste ?
Il fit une grimace. Puis avec une hésitation infinie, finit par goûter. Pas trop mauvais... Mais cela n'enlever rien de ses sources illicites ! Il fixa l'étrange femme du coin de l'oeil, presque vexé que le repas ne soit pas si horrible que celui auquel il s'attendait.

Puis il se massa les temps en l'écoutant parler à nouveau. Il avait un de ces maux de tête... infernal. Et de dos aussi. Comme si il avait dormit dans.... une... position...
Il grommela pour lui même en se souvenant de son éveil. La veille, il s'était presque endormi debout. Le ventre gargouillant.


- Mwais...

Puis il lu ses pensées, comprenant enfin ce qu'elle venait de lui dire.

- Euh, non... Sans façon non ! Je ne remonte pas sur ce sanglier géant ! Jamais ! J'ai besoin de courir aussi ! Et puis faut bien que je passe un coup de main à Griev si il a un problème ! Avec son âge...

Le loup grogna, échangeant du même coups des regards noirs avec son camarade. Puis les deux éclatèrent de rire en même temps. Rires qui le ramenèrent à la dure réalité lorsqu'elle annonça la suite.

- Mais... Eeh... Je...

Et zou. A peine eut-il le temps d'argumenter qu'il se retrouvait déjà torse nu, rouge comme une écrevisse alors qu'elle lui passait un autre de ses mélanges louche... Mais était-il mangeable cette fois ?
Devant son air horrifié, il baissa les yeux à sa poitrine, observant les dégâts. Sans en être vraiment impressionné. D'habitude, c'était sensiblement la même chose. Et quand il était encore là-bas... C'était pire...
Il frissonna.
Et puis elle toucha sa peau. La douleur fut si surprenante qu'il se raidit. Elle ne venait pas de lui. Non, il avait appris à souffrir même de ses propres actes. Et avait connu bien pire. Non, ce qui l'avait surpris, c'était qu'il avait senti la douleur de la jeune femme. C'était assez confus. Mais une vague de panique l'envahit. Ils étaient dans une sacrée mélasse...
Il observa son regard paniqué, hésitant à masquer ses propres pensées. Mais était-ce seulement encore utile ?


- Disons... que... Oui... Et... non...

Il se leva, en profitant du même coup pour enfiler sa veste et éviter son gêne. Il la sentit se raidir lorsque le tissu entra en contacte avec sa peau. Oui, elle n'était pas habituée aux séquelles du don d'Elrath. Puis se massa à nouveau les tempes. Cette migraine l'empêchait de réfléchir correctement. Il le fit donc à voix haute.

- J'avais entendu parler de cette chaîne mais... Elle devait mettre beaucoup plus de temps à se renforcer... On aurait dû commencer à avoir des problèmes au bout d'une... non, deux semaines ! Ça arrive beaucoup trop tôt...

De combien de temps disposaient-ils encore ? Quatorze jours était un maximum. Non, quatorze jours était l'échéance NORMALE après deux semaines... Mais était-ce encore le cas ?
Bon, puisqu'ils en étaient là, autant tout simplifier et clarifier maintenant.


- Les chaînes d'Elrath étaient un projet ambitieux lié sur les émotions. Lorsque le mage dont elles portent le nom les créa, il se rendit compte que leur pouvoir était... Sans limite. Et il le délaissa donc rapidement, décidé de n'y revenir que lorsqu'il aurait atteint un niveau suffisant. Sauf que là où les recherches se développe intervient toujours le côté militaire du pays.
Et dans cette histoire ce ne fut pas différent. Les expériences reprirent avec d'autres mages, d'autres cobayes... Le but était simple. Si les chaînes avaient été abandonnées, c'est qu'elles ne "liaient" pas les âmes comme il était prévu au départ. Elles les fusionnaient, aboutissant à la création d'un être qui n'était aucun de ses parents tout en ayant un peu de chacun.
L'armée voulue s'en servir pour créer des sortes de super soldat. Des mages extrêmement puissants. Les croisement furent diverses et assez horrible en général. Tous les animaux du continent y passèrent. Et un grand nombre d'enfant abandonnées et de prisonniers aussi.
Mais...


Il se mordit les lèvres. Il avait fait plus qu'en entendre parler. Il l'avait vécu. Pas directement. Mais... Cette histoire croisait la sienne et celle d'Elrath de nombreuses fois.

- Mais aucun n'avait gardé au fond de son crâne une once d'humanité. Même lorsqu'on croisait deux humains... Ils finissaient toujours par devenir fous. Parfois Schizophrènes. Se suicider. Se convulser... Bref, le projet finit par être laissé à l'abandon.

Il marqua une pause, certain d'avoir marqué son interlocutrice. D'où il tenait toutes ses informations ? De partout et nul part. Il avait vu certains évènements. Mais Elrath lui avait montré une grande partie de la chose.
Il serra la pierre de vérité entre ses doigts. Ses chaînes à lui étaient terminées... Et étaient désormais un minéral de lumières à l'éclat écarlate splendide.


- Bref, tout ça pour dire que nous ferions mieux d'arriver rapidement à Foam. Sinon, tout le reste n'aura plus aucune importance.
Dans l'ordre des symptômes, je sais qu'il y a donc une communication par télépathie, puis une présence permanente dans l'esprit de l'autre suivie d'un lien sentimental intense où les deux êtres partagent tous leurs sentiments, après quoi ce sont les nerfs qui sont touchés et se communiquent tout jusqu'à la moindre douleur et le moindre frisson, puis la proximité devient instinctivement préférable puis nécessaire jusqu'à ce qu'un contact physique permanent s'établisse. Et... Je ne sais pas si il y a de nombreuses autres étapes mais... ça finit par...


Il déglutit. Griev aboya, lui remettant les idées dans le bon ordre.

- Bref, si tu dois partager ce que je ressens, j'ai quelque chose à te montrer avant. Ça va faire mal.

Il s'assit en tailleurs, ferma les yeux, se relaxant. Son souffle ralentit rapidement. Evidemment. Il commençait à pouvoir entrer dans cet état en position debout. Cela devenait tellement facile en restant immobile...

- On m'a légué un... une sorte de don. Vois-tu, la magie est présente à peu près partout. A l'intérieur de chaque être notamment. Mais pour certains, elle l'est tellement qu'elle... déborde. Les mages par exemple. Certaines créatures. Tout ce qui est sortilège... Voit ça comme... Une sorte de liquide... gazeux... Bref, tu verras en temps voulu.

Oui, elle finirait par la voir de ses yeux à lui. Il soupira.

- Toujours est-il que... ces flammes...

Il ouvrit la main. Cette dernière s'enflamma dans de splendides flammèches d'argent. Il ignora simplement la douleur qu'il ressentit. Mais se hâta de la faire disparaître en observant la réaction de Lunéra. Crispée.

- Ces flammes la dévorent, la consume et s'en nourrisse. C'est l'épée qui frappe et me protège de la magie... Mais elle ne se tient que par la lame... Puisque seul un mage peut s'en servir. Et lorsque j'allume ces flammes, c'est ma propre magie que j'enflamme. Elle vient de mon corps. De tous les pores de ma peau.

Il la laissa en déduire ce qu'elle pourrait. Difficile. Mais elle allait bien devoir... Car le principal problème... C'était qu'elle allait AUSSI disposer de sa magie... dans un avenir proche.
Il sourit.

- Bien, on en est pas encore là. Et si on y allait ? De toutes façon je devrais guérir plus vite aussi. Il n'y a pas que des inconvénients à la magie expérimentale... Parfois...

Il lui tendit la main pour l'aider à se relever.

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La bête, la belle et le livre des âmes [PV Lunéra] Sand-g10Dim 6 Mai - 16:30
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  • Des monstres… s’ils n’arrivaient pas à se libérer de leur « chaînes », ils allaient devenir des monstre, sans consciences unique, sans idées propre… un mélange d’eux deux… Et lui, il le savait… depuis le début… il aurait dut la mettre au courant. la prévenir du risque… Ou plutôt non… il avait bien fait de pas lui dire, sinon elle l’aurait tué avec sa rage. Elle avait peur de cet magie… elle ne l’aimait pas et savait très bien pourquoi… Son impression se renforçait encore aujourd’hui…

    Un monstre… elle tournait en rond dans la grotte, les yeux au sol avec cette idée unique en tête. Un monstre fou… Elle en était déjà un… Deux esprits assemblés dans un seul corps… on pouvait la considérer comme tel. Était-elle le fruit d’une magie ? Kvoth lui aurait-il mentit ? Cet idée la terrifiait… tout la terrifiait… Depuis ce passage du cirque sa vie était devenue bien compliquée…

    Elle s’assit au sol, la tête entre les mains et les coudes appuyé sur ses genoux. Elle serrait les mâchoires. Elle résistait à l’envie de hurler sa peur, sa rage… sa frustration… Elle n’aurait jamais du aider cet inconnu… elle aurait eu la paix, elle serait déjà sur le chemin de la forteresse… au lieu de ça, elle retournait vers le lieu de sa détention avec une autre sorte de cage qui l’emprisonnait…

    Une prison de pensée… une prison de sentiment… une prison de douleur… voila dans quoi elle était… et les propos d’Elio n’étaient pas pour la rassurer… Le lien s’établissait trop vite… trop fort… et ça l’angoissait… peut-être n’auront-ils pas le temps d’arriver jusque Foam avant d’être réduit à l’état de « monstre sanguinaire »…

    Elle avait suivit ses pensées… tout au long de son discourt, elle avait suivit la moindre de ses pensées… et elle n’aimait pas se qu’elle y avait vu… non elle ne voudra pas contrôler sa magie… elle ne veut pas non plus la voir… quand il avait enflammé sa main, elle avait grogné et reculer… Le feu était un danger permanant pour elle…

    Elle s’était assise… elle s’était relevée… elle avait fait les cent pas, tourné en rond… elle regardait Elio, espérant presque que c’était une mauvaise blague… mais tout était bien trop réel… bien trop présent. Elle l’aida à se relever et recommença à tourner, tourner encore et encore avant de s’effondrer contre le mur le plus proches, ses jambes ne la portant plus… Il fallait qu’elle se calme. Il le fallait, sinon son loup prendra le contrôle et elle ne serait plus maitresse de ses actes. Elle respira profondément, ses muscles tremblant et sa cage thoracique se soulevant par saccade. Son corps en entier tremblait… a cause de la peur… a cause de sa lutte intérieure… a cause de beaucoup de chose à vrai dire. Il fallait qu’ils partent… mais elle n’arrivait pas à amorcer le mouvement pour se remettre debout…. Elle n’avait pas souvent eu peur avec une tel force… sauf quand elle avait rencontré Chadrian et quand elle avait du combattre dans l’arène.

    Au prix d’un énorme effort, elle parvint à se hisser sur ses jambes et grogna.

    • *Je savais qu’il aurait fallut ne pas aider cet humain… regarde dans quel mouise tu t’es mise*


    Elle soupira, ignorant son double et s’avança vers sa monture, espérant avoir la force de le tenir et de courir. Il le faudrait de toute manière. Elle ne pouvait plus s’attarder là… cela ne faisait même pas une journée qu’ils étaient lier et apparemment ils avaient déjà sauté pas mal d’étape… ils devaient partir et trouver la « clé » qui les libèrerait. Douteuse, elle sorti, suivit de son compagnon et jeta un regard à Elio.

    • - Je te préviens déjà parce que ça risque d’arriver… J’espère que tu es endurant à la douleur, parce que si je me transforme et que, comme tu le dis, on partage les douleurs, tu vas avoir l’impression de mourir et d’être briser, broyer vivant…


    Elle le regarda fixement, pour être bien sûr qu'il comprenne le message, avant de démarrer, trottinant légèrement en tenant une rêne de sa monture. A nouveau, sont esprit mâlin se manifesta, et à nouveau elle le repoussa.

    • *Tu aurais put ne pas lui dire… tu en es là par sa fautes*


    Derrière elle, elle entendit le martellement régulier des pas du mage et de son compagnon chien-loup. Elle aurait de la marge, fort probablement, alors elle ne poussa pas la cadence, trottinant simplement, lâchant au bout d’un moment sont compagnon.

    • - Va, mais suis-moi.


    Là, elle accéléra tranquillement ses foulées souples et régulières, soufflant et expirant au rythme de sa course.

    • - *Ca va ? vous tenez le coup ?*


Lunéra Weerwolf

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La bête, la belle et le livre des âmes [PV Lunéra] Sand-g10Ven 11 Mai - 4:21
Un monstre...
Elle se considérait comme un monstre.
Il la regardait de dos alors qu'elle courait. Pour lui, cela restait ardu. Il était habitué à la forêt. Se tracer un chemin entre les racines, les branches, les arbustes, buissons, ronces et autres obstacles était devenu un jeu d'enfant - si bien qu'il se promenait même à quatre pattes.
Mais sur du terrain plat et nu, pour la suivre, il devait vraiment courir. Sur ses deux pieds. Il y arrivait. Il avait l'endurance et la force nécessaires pour y parvenir. Mais c'était... Désagréable. Peu commun. Il grommela instinctivement alors qu'il remarquait qu'il se faisait distancer et, sans y faire vraiment attention, accéléra le pas.

Oui, son attention était entièrement portée ailleurs. On raconte qu'il y a des êtres qui peuvent vous faire porter des réflexions abominables. Mais celui qui est le pire, c'est vous même lorsque le silence est la seule réponse qui vous revient.
Et c'était le cas.
Elle qui se considérait comme un monstre, que pouvait-elle bien penser de lui ? Il manipulait la magie qu'elle abhorrait tant. Il était recherché. Il était la cause de ses soucis actuels. Et pouvait sans doute être la cause de sa mort. Lorsqu'il avait vu l'inquiétude la gagner, ce n'est pas qu'il n'avait pas souhaité dire quelque chose pour lui remonter le moral. Il n'avait juste pas pu. Aucun son. Rien à dire.
Avant même qu'il ne s'en rende compte, il avait érigé dans son crâne un véritable mur d'acier contre le monde extérieur, enfonçant son esprit dans des réflexions de plus en plus complexes.
Et la douleur... Elle lui en avait parlé comme si il pouvait encore la craindre. Il la côtoyait chaque jour. Chaque minute. Chaque seconde. Le prix pour être ce qu'il était. Un monstre. Le véritable monstre. Sans réelle famille, sans attache, si ce n'était des broutilles capables de brûler au moindre feu de paille. Sans certitude. Une créature poussée par ses instinct dont les actes étaient dictés par un chaos hasardeux. C'était ça, un monstre.

Ses traits se modifièrent légèrement alors que son visage prenait l'inexpression du marbre. Des pas rageurs s'enfonçaient dans la terre. Il avait prit le coup et ne perdait plus de terrain. Il était léger pour sa taille et assez véloce. Le manque d'accoutumance à cette plaine jouait contre lui, sinon il l'aurait sans doute rattrapé.
Il se sentait coupable. Elle lui en voulait et il ne pouvait pas la blâmer pour ça. Alors même qu'il s'était juré de vivre sans aucun regret... Petit à petit, tous ces instants où il avait penser "si j'avais..." lui revinrent en mémoire, alourdissant sa charge. Il ne s'en rendit pas compte, mais la pierre s'obscurcit, perdant tout son éclat.

Et avant même qu'il ne s'en rende compte, ils étaient dans un village.
Elio le reconnu immédiatement. Il y avait passé plusieurs années après tout... Il s'arrêta net. Ses poings se serrèrent. Cet endroit évoquait beaucoup pour lui. Mais pas en bien malheureusement. Tout ce qu'il y avait eu de bien dans cet endroit était enterré quelques lieues au sud. Ou...
Il senti la truffe humide de Griev alors que le chien-loup gémissait. Rompant avec ses pensées, il s'autorisa un demi sourire. Et lui répondit d'une voix douce :


- Ça ira, Griev.

Il décala sa main pour lui grattouiller la tête entre les oreilles. Puis s'écarta en silence des premières maisons au toit de paille. Lunéra avait semble-t-il sentit qu'il s'éloignait puisqu'elle l'observait un peu plus loin.
Il resta silencieux quelques temps puis se contenta de quelques mots :


- J'ai des choses à faire... Prévient moi quand nous repartons.

Il s'écarta en direction du Sud. Evidemment, le cheval... S'occuper de lui était beaucoup plus simple en agglomération. Et c'était la dernière qu'ils trouveraient avant... le marais... et donc leur objectif.
Mais cet endroit était plus qu'il ne pourrait en supporter. Il était chargé de souvenirs, de peine et de haine. Un mélange explosif, surtout au vu de son état.
Il leva la tête pour constater que la lune apparaissait déjà dans le ciel orangé. Le moment ou le jour cédait la place à la nuit était à ce qu'on dit parfait pour communiquer avec les morts. Car c'est l'instant où le monde des vivants et celui des défunts sont le plus proche. Cette vieille légende...
Le chemin jusqu'au cimetière lui prit une demi-heure. Il n'y fit rien de particulier à part s'arrêter un bon moment devant la tombe de son ancienne tutrice. Griev avait lui aussi adopté un air grave et sondait l'odeur de sa maîtresse qui planait dans l'air.
Parmi la foule de pensées qui traversa la tête du jeune garçon, la principale fut qu'elle avait perdue une grande partie de sa vie à... l'aider. Un gamin qu'elle avait croisé au fond d'une forêt à dévorer une chèvre crue, fixant le monde avec des yeux méfiants.
Il avait à peine changé depuis. Elle n'avait même pas eu le temps de lui apprendre à lire.
Soudain, il se rendit compte qu'elle avait libre accès à ses pensées et grommela, cherchant du regard un endroit ou prendre le repos qui ne viendrait sans doute pas. Griev lui poussait encore la main du museau, essayant comme il pouvait de lui apporter un peu de soutient moral.
Demain allaient commencer la véritable aventure...

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La bête, la belle et le livre des âmes [PV Lunéra] Sand-g10Ven 18 Mai - 1:07
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  • Luna’ avait été surprise de le voir s’éloigner du chemin pour aller vers le sud, mais ne s’en tracassa pas plus. Elle sentait qu’il avait des souvenirs qui lui revenaient et avait besoin d’être seul. On a tous droit d’être pudique pour certaine chose. Elle s’était avancée entre les bâtiments, tenant les guides de son cheval en main et le laissant souffler tranquillement en cherchant après un lieu où elle pourrait le laisser se reposer pour la nuit et manger. Elle se sentait un peu courbaturée, mais ça ne la dérangeait pas. Elle aimait sentir son corps vivre.

    A chaque foulée que faisait Quintus, elle entendait un léger cliquetis. Peut-être devra-t-elle aussi trouver un forgeront pour refaire un fer convenable. Il devait avoir bien soufrèrent depuis qu’elle était partie. Ils avançaient tout deux lentement, comme des touristes. Elle regardait à droite, à gauche en quête d’un insigne bien particulier. Elle ne connaissait pas grand-chose à cette agglomération, mais savait qu’une auberge pourrait l’aider pour la soirée. Il fallait qu’elle la trouve… mais après… Retourner avec Quintus dans le marais et puis vers Foam… elle avait des doutes. Lui aussi avait souffert du premier trajet… elle ne pouvait lui demander plus. Elio se démerdait bien aussi pour courir, donc ils avanceraient à bonne vitesse, même sans lui.

    Prévenir quand ils repartiront… au fond d’elle, elle n’avait pas envie d’aller plus loin, mais elle devrait affronter ses cauchemars un jour ou l’autre. Autant que ce soit maintenant.

    Finalement, elle trouva ce qu’elle cherchait. Une petite bâtisse sombre qui n’inspirait pas confiance aux premiers abords. Mais quand on connaissait le lieu, c’était un lieu très accueillant et agréable. Une sorte d’auberge familiale. Ou plutôt des amis qui offraient le logis à ses espions quand ils passaient par ici. Elle pourra leur laisser son étalon. Il sera bien traiter. Calmement, elle entra dans la ruelle attenante au bâtiment et entra dans une cours à l’arrière où se trouvait une écurie assez vaste et sommaire en même temps. Elle y installât sa monture et se dirigea vers la porte. Il y avait un quelque chose dans l’air qui ne lui disait rien, mais c’était souvent ainsi dans la région. Elle entra sans frapper et se dirigeât tout de suite vers la cuisine où se trouverait surement la patronne à cette heure du soir.

    Parmi les casseroles, les couverts et les ingrédients qui jonchait la table et les meuble, elle vit une petite dame, sèche et énergique s’affairer à la préparation d’un repas. Son ami depuis longtemps aujourd’hui…

    • - Bonsoir Mélanie. J’espère que je ne te dérange pas, dit-elle doucement pour ne pas lui faire peur.


    La dénommée Mélanie se retourna et lui sourit avant de continuer

    • - Tu ne m’a jamais déranger. Que puis-je faire pour toi cette fois. Je te croyais partie pour rendre ton rapport.


    Lunéra soupira et s’approcha d’elle, se plaçant derrière elle pour ne pas que les clients présent dans la salle puissent entendre.

    • - Je l’étais, mais un comique à décider de jouer avec moi. Je dois retourner vers Foam, mais Quintus n’est plus fort en forme. J’aimerais que tu le garde dans ton écurie le temps que je revienne. C’est possible ?


    La jeune femme acquiesça tout en continuant à travailler.

    • - Je n’ai pas fort le choix j’imagine. J’espère que tu n’as pas trop d’enmerdes et que tu reviendras vite… Un étalon dans une écurie n’est jamais une chose simple à gérer.


    Se détournant, Lunéra émit un grondement sourd avant de sortir, déclarant qu’elle reviendrait dés que possible et lui payerai la pension de son compagnon. Elle ressortit, une multitude de pensée étrangères au siennes assaillant son esprit. Elio avait l’air d’être bien triste et ses souvenirs n’étaient pas des plus heureux… Elle décida d’ignorer ce qu’il ressentait, sentant elle aussi un sentiment étrange prendre possession d’elle.

    Dehors, elle laissa ses pas la porter… elle laissa son esprit divaguer et revit son premier passage ici, sur sa magnifique monture pie. Tous les yeux qui s’étaient fixé sur elle alors qu’elle avançait lentement, sa capuche rabattue sur son visage. Cà remontait à loin maintenant… une de ses première mission… aujourd’hui, plus rien n’étais pareille. Elle n’était ni connue, ni inconnue. La population était habituée de la voir passer et repasser sans jamais vraiment s’arrêter.

    Elle avançait au rythme de ses pensée, les sentant se mélanger à celle d’Elio. Elle le sentait quelque part au sud, si elle avait voulut, elle savait qu’elle aurait put le retrouver sans problème. Mais elle sentait bien qu’il lui fallait un instant d’ ‘intimité’. Et elle ne pouvait que le comprendre.

    Elle avançait sans faire attention à ce qu’il se passait, ni à ce qui l’entourait. Elle ne remarqua pas quand elle bifurqua sur la droite et se retrouva vite devant des ruines qui ne lui dirent rien du tout… Elle y entra tout de même, poussée par la curiosité. Le lieu avait l’air d’avoir été brulé et laisser à l’abandon depuis bien des années… mais il y reignait encore la fine odeur des flammes. Une odeur qui lui fit froncer le nez et grogner entre ses dents. Elle ne supportait pas cette odeur… c’était comme se tenir à un pas d’un broc d’eau empoisonner et de mourir de soif.

    La pièce principale avait été source du feu, les murs étaient noir, marqué par les flemmes et des cendre reposait partout. Le plafond s’était effondré les poutres en bonne partie rongée et émiettée. Les autres petite pièces n’étais pas aussi atteint, mais la nature y avait reprit ses droits. Arbres, ronce, herbe, tout avait repoussé entre les murs des pièces et les restes des meuble en partie calciné et enrobé de pourriture.

    Dans ce chaos, Lunéra ne se sentait pas plus alaise qu’à l’idée de retourner dans la région de Foam… Dans son dos, elle entendit brusquement un craquement de bois et se retourna… quelque chose approchait, mais elle ne sentait rien avec l’odeur des flammes bien trop présente. A pas de loup, elle sortit, décidant de ne pas trainer là… Dehors, elle se retrouva nez à nez avec un homme gigantesque qui, sans attendre qu’elle réagisse, lui planta un poignard dans le flanc droit. La douleur la prit d’un coup et elle porta ses mains à la blessure en grognant de douleur.

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La bête, la belle et le livre des âmes [PV Lunéra] Sand-g10Mer 23 Mai - 3:03
Elio plissa le nez, jetant un oeil à son camarade.

- Ca sent le brûlé, non ?

Griev nia à sa façon, provoquant un froncement de sourcils du jeune homme. Il mit quelques secondes à comprendre d'où venait cette odeur. Puis laissa ses pensées le porter vers son âme liée.

Ils avait repris leur marche depuis une bonne dizaine de minutes, peut être plus, lorsque ce détail dérangeant l'avait interpellé. Leur objectif était simple, trouver un coin un peu plus tranquille. Les alentours du cimetière étaient envahis par un silence pesant qui faisait croître ses pensées moroses. L'est du village avait été choisit pour des raisons de commodité et surtout parce que la proximité du marais leur fournissait une protection illusoire mais non moins effrayante et efficace contre les villageois.

Aussi, lorsqu'il s'était laissé porté par l'odeur rassurante d'un foyer, il s'était plutôt attendu à un quelconque festin. Ou tout du moins un dîné amical ou une place reposante près du feu, ce genre de choses qui auraient pu l'égayer un peu.
Mais lorsqu'il vit par les yeux de la lycan, il blanchit, reconnaissant, lui, parfaitement les moindres détails des restes de pierre, de bois et de chaume - quoi que de chaume il ne restait que les cendres.
Son coeur accéléra lentement son rythme cardiaque alors qu'un mélange de peine, de haine et d'inquiétude s'y déversait.

Pour certains, les démons sont un fléau. Si la vérité est parfois très proche de ce fait, ici le casting était aisé. Mais là n'était pas le réel problème.
Pour d'étranges raisons, il en est des convaincus que seules les flammes pouvaient purger la malédiction et la flétrissure causées par un de ces démons. Seules les flammes pouvaient d'ailleurs venir à bout de la maléfique créature. Chose certes stupide puisqu'elle était souvent liées à cet élément.

"La vielle", comme il avait coutume de l'appeler assez souvent - étrangement avec plus d'affection qu'il ne l'avait jamais fait depuis -, était un être intelligent, cultivé, généreux et charismatique. Jamais personne ici n'aurait remit en cause ses décisions et c'est pour ça que, bien qu'occupant officiellement le rôle de "shaman" puisqu'elle pratiquait des sciences un peu complexes pour les simples d'esprit, elle avait eu de son vivant la charge de cette communauté.
Et à sa mort...
Suivant en même temps que Lunéra la découverte des lieux, il replaçait horrifié les objets à leur place initiale, comme dans ses souvenirs. Tout concordait impitoyablement.

Ils avaient tout brûlé. Simplement. Comme on efface un mauvais souvenir. Une honte.
Il pouvait comprendre leur peur à son égard, lui qui ne les avait jamais aimé. Mais qu'ils renient ainsi un être qui ne les avait jamais trahi jusqu'à la toute fin... Et avait tout fait pour le bien de la commune...
Il grinça des dents, grognant. Les humains étaient vraiment les êtres qu'il haïssait le plus dans ce monde.

Mais le problème n'était pas là. Non, l'ennui venait du fait les gens ainsi traités devenaient "tabous". Leur enseignements mourraient... et leurs biens étaient interdits d'accès. Quoi que le terme interdit ne correspondait pas encore à la réalité...
Il tenta mentalement de la prévenir mais ne reçu aucune réponse.
Hésitant entre se réjouir du fait que la connection entre eux n'était pas suffisamment établit et s'inquiéter de ce qui pouvait arriver si elle ne se méfiait pas et surtout ne s'éloignait pas rapidement de la zone, il bifurqua et accéléra le pas.
Ses pensées se mélangèrent entre elles alors qu'il essayait de résoudre tous les problèmes qui pesaient sur son dos. Sa tension croissait. Son souffle s'accélérait. Pas tant par l'effort qu'il fournissait pour garder un rythme de course de plus en plus soutenu que par l'appréhension qui l'habitait.

Alors qu'il se demandait si il ne s'inquiétait pas pour rien, il exécuta un splendide roulé boulé en trébuchant sur une racine, ce qui lui valu d'arriver l'arrière train contre le mur d'une maison. La cause ? Une douleur vive et lancinante lui agressait le côté droit.
Il jura à haute et intelligible voix et se redressa d'un bond avant de contourner l'édifice qui ne possédait déjà plus de toit. Devant la porte d'entrée se tenait deux hommes qui le remarquèrent aussitôt. Il nota rapidement la masse d'arme du premier et l'épée courte du second, l'aura magique qui les entourait tous les deux, et surtout les symboles sur leur uniforme noir et or. Des fanatiques qu'il avait déjà eu l'occasion de croiser lors de ses voyages. Qui louaient parfois leurs services comme mercenaires.

Le premier leva son arme en frappant mais Elio plongea à quatre patte juste avant, surprenant son opposant qui n'eut pas le temps de se défendre avant qu'il ne lui saute à la gorge, déchiquetant salement ce qui lui avait autrefois servit de cou en moins de deux secondes.
Souriant devant sa fortune qui apparaissait enfin, il leva simplement la main vers le deuxième qui, continuant sa suite d'incantations étranges commença à pâlir. Le sort parti. Des deux côtés. Il y eut une détonation et l'orphelin perdit un peu le sens des réalités un minuscule instant, se retrouvant étalé plus loin
Il l'avait déjà vu à l'oeuvre et savait que ce sort aurait pu le tuer si il n'avait pas été en parti défait par sa propre magie, le coupant en deux par un courant d'air extrêmement violent.
Il se redressa pour avoir le spectacle agréable d'un homme qui se débattait dans un torrent de flammes d'argents. Il hurlait, agonisant lentement, se débattant de toutes ses forces, intensifiant un peu plus la chaleur qui le consumait à chaque sortilège tenté pour diminuer son calvaire.
Il sourit en se disant que l'ignorance tuait aussi sûrement qu'une arme de bonne facture puis se précipita dans l'entrée, cherchant des yeux le troisième larron et surtout celle dont sa vie dépendait. Au moins elle n'était pas encore morte... Jusque là...

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La bête, la belle et le livre des âmes [PV Lunéra] Sand-g10Mar 29 Mai - 20:23
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  • L’homme la regardait en riant alors que, les mains autour de l’arme plantée dans sa chair, elle tombait à genoux, les yeux écarquillé de surprise. Sur le coup, elle ne sentit pas la morsure du métal froid dans sa chair, mais la douleur que le regard de cet homme portait sur elle. Le même que celui de ses geôlier de Foam… Elle avait l’impression d’être de retour dans sa cage à attendre le combat.des images lui revinrent, des odeurs se rappelèrent à son odorat de loup et la firent grimacer. Devant elle ne se tenait plus son agresseur, mais les défunts maquignons qui l’avaient capturé dans la forêt. Ces hommes, c’est soudard qui avait prémédité l’assassina de centaine de créature hybride tout comme elle.

    Son visage se crispa de haine… une haine viscérale mélangée à celle d’Elio. Car il était là, pas loin. Elle le sentait à travers le lien... Il approchait, bientôt il serait là pour l’aider. Avec la force du désespoir, elle parvint à se lever, laissant l’arme à sa place, et se jeta vers l’homme pour l’étrangler. Ses mains, déjà rouge se refermèrent avec force sur le cou de bœuf de l’homme et serrèrent la chair. Il eu l’air un peu surprit, mais rit à nouveau au nez de la pauvre louve dont la tunique s’imbibait lentement de son sang pourpre. Ses forces la quittaient vite… trop vite et cet humain était trop « fort » pour qu’elle parvienne à l’étrangler.

    Sous ses pouces, elle sentit un mouvement léger, une pulsion bien cachée sous l’amas de viande. Un rythme attirant et qui correspondait à ce que ses oreilles entendaient faiblement. Comme un bruit de fond. Le cœur qui pompe, qui bat. La source de la vie. Elle la sentait battre sous ses doigts, si léger et ténu. Avec un plissement du nez, elle découvrit ses crocs, plus pointu et acérer et les planta dans cette chaire tendre qui l’appelait pour la déchirer. Elle n’aimait pas la viande humaine… trop grâce, trop filandreuse, trop musculeuse, trop… beaucoup de chose. Mais cette fois-ci, elle fut heureuse de la serrer entre ses mâchoires, arrachant la carotide de son ennemi. Le sang coula dans sa gorge, métallique, chaude et écœurante. Elle le sentit dégouliner sur son menton, sur ses vêtements et le long de ses bras.

    La douleur, insupportable et brulante, l’emporta avec le cadavre encore tiède de vie. Etendue au sol, elle porta à nouveau ses mains à son flanc, un doute atroce prenant possession de ses pensées. La brulure est vive et atroce. Aucun organe ne pouvait être gravement atteins et pourtant ses veines s’enflammaient comme empoisonnée. Du poison… la tue-loup, l’aconit. Elle priait intérieurement pour que ce ne soit pas ça, sinon s’en était finit d’elle dans quelque seconde. L’argent ne serait pas non plus la meilleur des solutions… désinfecter à l’alcool fort ses plaie à vive était toujours un supplice pour elle… alors si elle devait y rajouter la morsure d’une lame chauffée à blanc pour la cautériser…

    La vue brouillée et les oreilles bourdonnante, elle arracha le poignard de son flanc et rampât jusqu’au mur pour s’y adosser. Il fallait qu’elle comprime la plaie et qu’elle ne bouge plus. Il fallait qu’elle se concentre sur le présent et qu’elle ne laisse pas son passer l’envahir, sinon elle était perdue. Ses mains tremblaient déjà quand elle parvint enfin contre son appui de fortune.

    Dehors elle entendait des bruits étouffer de combat et l’odeur de la magie lui parvenait. Ou alors était-ce dans sa tête. Elle eu l’impression de voir le monde s’illuminer d’une lueur argentée, dorée. Était-elle vraiment toujours en vie ? Ou était-ce la mort qui l’emportait déjà… Elle se sentait sombrer, partir. Son corps ne lui paraissait plus comme une enveloppe limitée. Elle avait l’impression de flotter, d’être l’air, d’être le sol… d’être sans limite. Des pas résonnèrent dans le sol et ce ne fut qu’à ce moment là qu’elle se rendit compte qu’elle était couchée. Devant elle, une silhouette se profila et s’agenouilla, la prenant par les épaules. Était-ce Elio … ? Un autre de ses bourreaux ?

    Elle tenta de parler, de dire ce qu’elle avait, mais elle n’entendit sortir de sa gorge qu’un flot incompréhensible de gargouillis. Ses pensées n’étaient pas plus claire, mais elle tenta de faire comprendre la graviter de sa situation à Elio. La supposition de l’aconit était à éliminer… elle aurait déjà péri si ça avait été le cas. On l’avait donc empoisonnée avec de l’argent, ou plutôt un alliage d’argent.

    Une réponse lui parvint… incompréhensible… du lien ? De ses oreilles ? Elle n’en savait rien, mais la seul pensée qui lui vient clairement à l’esprit fut « je vais mourir, là, avec un inconnu… »


Lunéra Weerwolf

Lunéra Weerwolf


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La bête, la belle et le livre des âmes [PV Lunéra] Sand-g10Lun 13 Aoû - 1:10
Elio observa ses mains avec un air pensif. Elles étaient encore rouges du sang de sa camarade. Il soupira, grommelant en ajustant sa position dans ses bras. Elle pesait son poids la bougre. Il plissa les yeux, essayant d'éclairer ses pensées où seule la douleur résonnait.

Les derniers évènements avaient été un peu rapide pour lui. Il avait agit pour la plus grande parti d'instinct. La plaie béante qui s'était ouverte dans son flan droit l'avait surpris.
Il l'avait trouvé rapidement dans les débris. Accordant peut d'importance au corps agonisant de l'homme qui avait sans doute porté le coup, il s'était précipité vers celui, encore un peu plus vivant, de la créature à laquelle il était lié.
Il avait scruté la blessure d'où il sentait une étrange douleur se propager tout en recueillant ses dernières pensées. "Poison" avait fait réagir une vieille partie de son cerveau. Il avait ouvert la bouche en grand et mordit à pleine dents dans la jambe. Il avait ensuite sentit le sang gicler dans sa bouche alors que la douleur augmentait intensément. Résistant à son envie de dévorer le corps gisant sous ses yeux, remuant faiblement, il recracha le sang sur le sol, haletant, observant le sang couler alors que ses pensées s'assombrissaient. Jugeant que le tout avait assez duré, il déchira ce qui restait de sa veste pour en faire un garrot. La douleur avait cessé de se propager mais avait atteint un seuil critique. Elle était aux portes de la mort, il le savait. Puisque c'était exactement la sensation qu'il avait.
Si il n'avait connu d'aussi terribles situations - et d'autres même pires - il n'aurait pas eu la force de se lever. Mais comme il avait appris à le faire, il fit abstraction de la souffrance ainsi que de toutes les émotions qui l'agitaient et se leva, tirant Lunéra vers lui avec la ferme intention de la prendre sur son épaule. Impossible. Ses bras refusaient de la soulever. Alors que la panique se préparait à rompre sa protection de pragmatisme, Griev la saisit par le col avant de la tirer vers l'extérieur. Surpris par l'intervention d'un canidé qu'il n'attendait plus, Elio mit quelques secondes avant de le suivre vers l'extérieur.


Et les voilà. Le marais était juste devant eux. Derrière, quelque part, se trouvait le grimoire. Leur porte de salut.
Mais pour l'instant, elle ne pourrait même pas supporter une marche de quelques minutes. Et lui ne pourrait plus la porter bien plus loin, même en ayant récupéré un peu. Ils allaient de nouveau devoir prendre une pause. La question était de savoir si ils en auraient le temps...
Il s'assit et sonda sa propre blessure. Qui n'existait pas encore.
Il soupira, soulagé. C'était un maigre réconfort, mais après les évènements qui s'étaient enchaînés dernièrement, il s'en contenterait.
Lunéra, quand à elle, semblait avoir mal encaissé le choc. Le poison n'avait pas eu le temps de faire de graves dégâts. Mais il en avait fait. Et le saignement ne l'avait pas arrangé.

Fermant les yeux, il commençait déjà à imaginer les quelques jours où ils allaient stagner devant leur objectif, incapables de traverser...

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