Ayumu continuait sa route dans cette forêt qu'il trouvait apaisante, le doux craquement des branches, le magnifique spectacle des feuilles qui tombent telles des plumes. Il aurait aimé vivre là faisant la sieste sous un immense arbre qui le protégerait des rayons du soleil comme une ombrelle de dentelles, vivant de la chasse et de la cueillette quelle vue magnifique ...
Il fut interrompu dans son fantasme par un bruit d'oiseau qui s'envole, mais si ça n'en était qu'un, il n'y aurait pas de quoi s'inquiéter, mais ce sont une vingtaine qui partirent d'un coup. Ayumu posa la main sur son épée prêt à dégainer, puis s'agenouilla et observa, mais le calme reprit il avança donc prudemment. Au bout d'une centaine de mètres il remarqua des empreintes de pas légères, ça ne pouvait pas être un soldat le poids de l'armure aurait laissé une trace beaucoup plus marquée seuls certains êtres peuvent être si délicats et souvent passifs c'est alors qu'il entendit un chant, une douce mélodie familière à son enfance.
Il se rapprocha alors de plus en plus courant même jusqu'à la source de ce chant et y découvrit une personne il ne savait pas si c'était une humaine, un démon ou autre il ne chercha pas à comprendre.... Il se posa contre un arbre et écouta, le temps passa il ne savait plus depuis combien de temps il était là, mais peu l'importait il continuait d'écouter jusqu'à ce qu'un Shaksha apparaisse de derrière un arbre et commence à courir en direction de celle qui chante sans que celle-ci ne la voit arriver, Ayumu court et saute sur la jeune fille et ils tombent tous deux à terre esquivant la créature qui leur bondissait dessus...

[HRP: RencoNtre ca s'écrit xD ]


Lyra regardait tout autour d'elle. Des arbres à perte de vue. Bien que d'une nature très insouciante, elle avait réussi à se rendre à l'évidence. Elle s'était perdu.

Depuis sa fuite du navire pirate, elle n'avait eu de cesse de chercher la demeure de son ancien maître. De nombreux souvenirs y figuraient, et elle s'était promis de récupérer certaines affaires. Bien que rien ne lui indiquait qu'elle retrouverait ces objets, elle en était intimement convaincue. En échouant sur la plage d'une île de l'archipel de la Muerte, Lyra avait eu peur comme jamais de se faire rattraper. Cette peur n'était pas rationnelle bien évidemment, puisque les pirates ne se donneraient pas autant de mal pour une petite fille comme elle.
Il lui avait fallu du temps pour se remettre de son premier vol. Heureusement, elle avait trouvé un ami la-bas, et avait réussi à fuir l’île. Lorsqu'elle était enfin arrivée sur le continent, elle s'était séparé tout naturellement de lui pour partir à la quête de la demeure. C'est alors qu'elle apprit la dure loi de la vie. Sans argent et toute jeune, elle avait eu du mal à comprendre ce qu'il lui fallait faire pour subsister.
C'est un jour, dans une petite bourgade alors qu'elle mourrait de faim, qu'elle voulut rendre un dernier hommage à ses parents. Elle ferma les yeux et chanta, de la voix héritée de sa mère. Douce, cristalline, presque angélique, les passants furent touchés par ce chant triste et envoûtant. Des pièces étaient tombées à ses pieds, ce qui l'interrompu dans son chant. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, de nombreuses personnes s'étaient attroupées devant elle, certaines les larmes aux yeux. Elle regarda l'argent par terre et lui fit son plus beau sourire en les remerciant.
Elle comprit alors que sa survie dépendait du chant. Depuis elle avait traversé de nombreuses villes en direction de Drayame et avait chanté dans presque chacune d'entre elle. Elle s'était acheté des vêtements pour les petits concerts improvisés qu'elle donnait ainsi qu'un petit sac afin de ranger toutes ses récompenses et ses souvenirs. Elle arrivait enfin à manger à sa faim, et les gens étaient toujours charmés par la naïveté et la douceur de la fillette.
Vint enfin le jour où elle se retrouva dans les forets de Drayame. Des gens de bons conseils lui avaient injonctions de prendre beaucoup de vivre et de ne pas s'aventurer trop en avant dans ses bois. Ils étaient aussi beaux que dangereux. Seuls les elfes pouvaient se repérer dans cet espace rempli d'arbres. Lorsqu'elle passa la barrière de la foret, elle savait que la pleine lune arrivait à grand pas. Bien qu'elle vénérait la lune, elle n'aimait pas les visions qui accompagnaient l'astre de la nuit.
Elle partit donc dans la foret, son sac plein de vivres. Ses petits pas légers laissaient de petites traces sur le sol meuble de l'endroit mais elle ne s'en souciait guère, personne ne la recherchait. Lorsque la nuit tomba, elle se retrouva bien seule dans cette foret qui semblait de plus en plus hostile. Se remémorant sa rencontre avec son ami, elle sentit ses petites ailes dans son dos prendre forme. Elle s'envola donc en haut d'un grand arbre où elle pourrait passer tranquillement la nuit.
Elle se prépara un matelas de feuilles et sortit quelques victuailles. Alors qu'elle mangea avec bonheur, le fond de l'air commenca à se refroidir. Mais elle n'avait pas froid grâce à la douce chaleur qui l'enveloppait. C'était pratique d'être lorialet pour cela. Elle n'avait jamais besoin de vêtements chauds, ou qu'elle aille. Lorsqu'elle eut fini, elle mit ses affaires en hauteur, en prévision de son agitation de la nuit à venir. Elle regarda sa Mère la lune et se coucha avec un sourire.

Elle se retrouva dans la foret, sous le soleil couchant. Alors qu'il n'y avait personne aux alentours, elle décida de chanter. Toute la foret retenait son souffle. Les plantes et les animaux avaient arrêtés leur activité incessante pour l'écouter. Fermant les yeux, elle se sentait tellement bien qu'elle arrivait à sentir ses petites ailes immatérielles dans son dos. Son chant dura longtemps jusqu'à ce qu'un inconnu lui saute dessus afin de la sauver.

Elle se réveilla le lendemain matin, reposée. Pour une fois, sa vision n'avait pas été éprouvante et affreuse comme elles avaient l'habitude de l'être. Elle ramassa ses affaires et voleta jusqu'à atteindre la terre ferme. Elle continua à se diriger dans la même direction, s’arrêtant afin de remplir son outre d'eau fraîche dans une petite cascade. Lorsque la lumière du jour commença à faiblir, elle sut alors ce qui allait se passer. Posant son sac à ses pieds, elle chanta en attendant l'individu. Lorsque celui ci la sauva, elle sourit:

- Je savais que tu viendrais. Merci.

Ayumu n'a pas pris le temps de l'écouter qu'il était déjà relevé prêt au combat. Il faisait face au monstre.

A- Ne bouge pas, laisse-moi faire, c'est un Shaksha.

Il dégaina son épée faisant quelques pas de côté attirant l'attention du monstre :

A- Hey le moche viens par là, viens voir papa !

Le Shaksha portait désormais toute son attention à Ayumu, il rugit et se camoufla dans le paysage, personne ne pouvait le voir, un silence s'installa dans la forêt, Ayu était attentif au moindre bruit. Le Shaksha bondit de derrière lui, il eut à peine le temps de se retourner qu'il était déjà sur lui avec son long cou prêt à le dévorer. Il lâcha son épée dans sa chute, il ne pouvait que se défendre avec ses bras bloquant son coup. Après de longues minutes de combat entre les deux adversaires Ayumu réussit à renverser la bête, mais au prix de son bras qui lui fût mordu, il se retenait de crier tellement la douleur était intense. Il lui donna un grand coup de poing dans la mâchoire pour lui faire lâcher son bras, mais un coup ne suffit pas il dût recommencer encore et encore jusqu'à ce qu'il lâcha prise. Une fois son bras restitué il se dégagea fît une roulade et reprit son épée, heureusement pour lui c'était son bras gauche qui était dans un mauvais état. Le monstre se releva avec un peu de mal sonné par les coups qu'il avait reçus. Les deux adversaires étaient mal-en-point, mais conservaient tous deux leur soif de combat.

A- Viens-là qu'on en finisse !

Après un rugissement de la part du Shaksha qui glace le sang de n'importe quel être vivant il s'élance vers Ayumu et saute pour lui dévorer le cou, mais Ayumu se décale rapidement sur sa gauche donna un seul coup net, après l'échange la tête du Shaksha tomba par terre en même temps que le reste de son corps. Ayumu se retourna pour regarder le monstre gisant à terre sans vie lorsque une douleur insupportable lui prit au bras doit mais lorsqu'il voulut se le tenir il ne pût. Son bras venait d'être arraché par le monstre lors de leur échange il tomba à genou et serrant les dents pour ne pas crier.

Le combat s'engagea donc, comme dans son songe. L'homme faisait preuve de courage et de fougue, quant au monstre, il était redoutable. Elle se sentait désolée pour lui malgré tout, car elle connaissait déjà l'issue du combat. Lorsque le Shaksha mordit le bras de l'homme, elle ne put s'empêcher de frémir. Elle aurait voulu le prévenir, le retenir de finir le combat avec ce mouvement final, mais sa voix ne lui obéissait plus. Elle ne se sentit pas regarder la bête tranchée en deux pour la seconde fois et recula un peu pour que les morceaux du Shaksha ne lui tombent pas dessus.
L'homme allait subir de grosses séquelles, mais elle ne pourrait rien faire pour lui. Elle ne savait pas soigner les gens et encore moins ce genre de plaies. Néanmoins, elle ne pouvait que se sentir coupable. Si seulement elle essayait de ne pas prendre pour acquis ses visions et qu'elle ne se laissait pas guider par celle-ci. D'autant plus que les monstres ne pouvaient pas la sentir. Son odeur était constamment enfermée dans son petit microclimat comme l'avait appelé son père, il y a longtemps de cela.
elle accourut vers l'homme qui lui avait sauvé la vie, sans pouvoir faire quoi que ce soit cependant. Son inutilité la tourmentait, et un vent fort commença à souffler autour d'eux:

- Oh sainte Lune, Que puis-je faire pour vous aider?

L'homme tentait tant bien que mal de retenir les cris qui lui bloquaient la gorge. Elle alla chercher son sac et en retira un t-shirt qu'elle déchira afin d'en faire un bandage. Elle avait appris chez les pirates que le plus important c'était d'arrêter l’hémorragie. Lorsqu'elle voulu bander la plaie, elle s’aperçut que la blessure avait changé et que son sang n'était pas celui d'un humain. Elle attendait son approbation avant de le soigner, ne sachant plus si c'était la bonne chose à faire.

Ayumu regarda la jeune fille.

A- Tu n'as rien je suis soulagé, tu sais te balader seul dans cette forêt n'es pas une très bonne idée pour une petite fille.

Il dit cela avec une voix calme et chaleureuse comme-ci il était de sa famille malgré la souffrance qu'il ressentait et qu'on pouvait voir sur son visage grimaçant. Il a vu que la fille attendait un tissu à la main regardant son sang avec curiosité. Il n'a pas pût s'empêcher de sourire.

A- Ne t'inquiète pas dans quelques jours mon bras sera comme neuf je suis un zombie, mais je ne vais pas te manger rassures toi.

Il rigola légèrement à cette blague qu'il l'avait toujours fait rire peut importe le nombre de fois qu'il la faisait. Il se releva doucement puis se dirigea vers l'endroit où son bras avait atterrit le ramassa grimaçant toujours par la douleur.

A- Tu sais faire un bandage pour mettre mon bras en écharpe pour que ….

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il tomba par terre évanouie épuisé par le combat ainsi que par la reconstitution de son bras.

A- Ne t'inquiète pas dans quelques jours mon bras sera comme neuf je suis un zombie, mais je ne vais pas te manger rassures toi.

Elle savait bien que ce n'était pas prudent, mais elle n'avait pas vraiment le choix. Orpheline et sans amis, elle ne pouvait que se raccrocher à son passé. Et ce n'était pas comme si elle n'avait aucun moyen de se défendre. Au pire, elle pouvait toujours s'envoler pour s'éloigner. Bien sur, ce n'était le raisonnement d'une petite fille face aux dangers mais elle ne voulait pas en démordre. C'était trop important pour elle.
Elle ne lui répondit rien lorsqu'elle apprit qu'il était un zombie. En fait, elle ne savait même pas ce que c'était mais apparemment ça devait être top puisque ça le faisait rire. Elle se regarda un instant, ne voyant pas ce qu'il voudrait manger sur elle. Non contente d'être frêle et maigre, elle était pleine de duvet. Rien de bien appétissant.

A- Tu sais faire un bandage pour mettre mon bras en écharpe pour que ….

Soudainement l'homme tomba. Sans finir sa phrase. Elle le cru mort avant de l'entendre ronfler. Il semblait exténué. Elle alla à ses cotés et rassembla un petit tas de feuilles afin de lui confectionner un petit matelas. Elle adorait vraiment le parfum de cette foret, cela lui rappelait son enfance. Lorsqu'elle eut fini, elle le traîna dessus, et le retourna sur le dos, pour qu'il soit confortablement installé. C'est qu'il pesait son poids le bougre! Elle entreprit enfin de rassembler son bras et son mignon, avec maladresse mais douceur.
Une fois ceci fois, il était affublé d'un joli nœud bleu sur l'épaule. Lyra sourit. Elle était grandement satisfaite de son travail! Même si ce n'était pas des plus droit et des plus serrés, elle y avait mit tout son cœur. Déjà la lune se levait pour la saluer.
Elle se mit donc contre un tronc d'arbre en attendant que l'inconnu se réveille et grignota quelques fruits secs. Son regard se perdit dans les beautés de l'astre du soir, qu'elle contemplait avec admiration et amour.

Ayumu se réveilla, il faisait noir il n'avait aucune idée de combien de temps il avait dormi. Il regarda autour de lui puis soudain se rappela

A- Petite tu es là ?

Il espérait que rien ne lui soit arrivé pendant son sommeil. Il se releva vite et avec étonnement vu son bras bien remis grâce à un bandage fait avec soin, il remarqua aussi le lit.

A-Je lui en demandait pas tant

Il dit cela avec un sourire, puis parti à sa recherche, il courut de peur qu'elle soit en danger. Au détour d'un arbre il lui rentra à nouveau dedans, mais il la rattrapa avant qu'elle ne tombe par le bras et la tira contre lui pour la serrer contre lui.

A-Tu m'as fait peur, si un de ces monstres t'avaient attaqué je ne me le serais pas pardonné.

Il se sent proche de cette petite fille comme-ci elle était de sa famille, il avait ce sentiment intime, mais pourquoi ? Il ne le savait pas. La fille ne parlait toujours pas, il la lâcha donc et retourna au campement improvisé. Ils mangèrent quelques fruits et en profita pour lui poser quelques questions.

A-Tu fais quoi toute seule dans cette forêt ?

L'homme semblait avoir besoin de beaucoup de repos et Lyra commençait à s'ennuyer. Elle ne voulait pas tenter de le gêner dans son sommeil en chantant près de lui, alors elle se leva, le ventre plein. Elle s'éloigna de quelques pas en se demandant ce qu'elle pouvait bien faire lorsqu'elle entendit le ventre de l'homme gargouiller. Cela donna naissance chez elle, à un fou rire prononcé et elle se décida donc dans la collecte de fruits et de plantes afin que son ami ait le ventre satisfait.
Elle connaissait bien cette foret, en vérité elle avait grandi dedans et avait souvent accompagné son père à la cueillette. Bien qu'elle n'ait jamais vraiment pu s'éloigner de la bâtisse, elle connaissait les bonnes et les mauvaises baies ainsi que leur emplacement. Elle se mit donc a farfouiller le sol avec attention, sous les feuilles des arbres. Elle trouva quantité de nourriture. Des champignons, des petits insectes, des salades, des racines. Plein de bonnes choses mais qu'il fallait faire cuire avec un ragoût. Elle ne prit donc aucuns de ces trésors et se concentra sur les consommables sans transformation.
Elle repéra deux arbres à baies comestibles et s'empressa d'en faire la cueillette. Elle n'était pas bien loin de l'inconnu, ayant fait des cercles autour de lui pendant ses recherches. N'ayant rien pour les porter, elle fit plusieurs allé retour, afin de les disposer près de son sac, à coté du dormeur. Elle y retourna une fois de plus et découvrit un sublime papillon marron, possédant deux auréoles noires sur ses ailes. Elle s'approcha avec douceur et leva la main avec un sourire. Le papillon s'envola pour se poser sur son doigt:

- Toi aussi tu recherches quelque chose?

Il battit des ailes pour toutes réponses. Elle avait toujours adoré les papillons. Pour elle, il n'y avait pas d'êtres plus beau et plus surprenant que ceci-ci. Les couleurs qui abordaient la laissait sans voix la plupart du temps. Alors qu'elle s’apprêtait à chanter pour lui, lorsque l'homme lui rentra dedans. Déstabilisée, elle faillit tomber. Heureusement, le zombie avait de bons réflexes et elle se retrouva dans ses bras. Levant un regard triste au ciel, elle apparut le papillon qui s'envolait.

A-Tu m'as fait peur, si un de ces monstres t'avaient attaqué je ne me le serais pas pardonné.

Pourquoi donc cet homme se sentait responsable de sa sécurité? Elle n'était pas bien vieille mais du haut de ses dix-huit printemps, elle savait fuir en cas de danger. De plus, son apparence ne suscitait pas ce genre de pensée de la part des autres personnes. Son visage mélancolique, aux traits marqués, lui donnait une apparence bien plus âgée que ce qu'elle n'était vraiment. Elle retourna au camp sans un mot et lui désigna les baies qu'elle avait récoltée. L'homme s'assit donc sur son petit matelas de feuille et commença à manger:

A-Tu fais quoi toute seule dans cette forêt ?

Elle leva les yeux au ciel, cherchant la lune sans la trouver avant de répondre avec sa voix cristalline, brisant le silence de la nuit:

- Je rentre chez moi.

Elle ne savait pas comme le formuler autrement pour que cela paraisse simple et sans danger.

- Je rentre chez moi.

Lorsqu'elle prononça ces mots il crut qu'il avait mal entendu, mais lorsqu'il vit qu'elle montra le ciel du doigt il savait que c'était bien ça qu'il avait compris.
Il se mit à sa hauteur en s'accroupissant et la regarda.

A- Tu veux vraiment y aller ?

Elle hocha la tête pour lui confirmer.

A- Je vais t'y emmener c'est sur mon chemin en faisant un détour mais ça y liait quand même, la vielle va sûrement encore me taper sur les doigts mais j'ai l'habitude.

Il avait l'intime conviction qu'il devait l'aider, qu'il devait rester avec elle que c'était une clé pour accéder à son passé ou bien à son futur ou entre les deux. Tout ce qu'il savait, c'est que son chant lui était familier. Il devait en savoir plus sur elle et ce chant.

A- Je serai ton protecteur jusqu'à que tu sois arrivé chez toi.

A ces mots il dégaine son épée, s'agenouille devant la petite fille et pose son épée entre eux. Il fit ça comme gage de sa loyauté.

A- A toi de décider si tu l'acceptes ou pas.

Tout ce cérémoniel commençait à apeurer la pauvre Lyra. C'était bien la première fois qu'un homme lui faisait une pareille scène. Elle n'était ni reine, ni princesse et pourtant, il prenait la peine de s'agenouiller devant elle. Soit il était convaincu qu'elle était de rang noble, soit il était vieux jeux. Mais vu que de toute façon elle était perdu dans cette foret immense, elle n'allait pas refuser un peu d'aide. D'autant plus qu'elle devait faire attention à lui, après tout il s'était blessé en la sauvant, elle lui était donc redevable.

A- A toi de décider si tu l'acceptes ou pas.

Elle hocha la tête avec un sourire. Avoir un compagnon d'infortune n'était pas pour lui déplaire, bien qu'elle était de plus en plus craintive envers cet individu. Le manque de pudeur et de retenu la choquait tout bonnement. Elle ne se sentait pas en danger près de lui, mais... Son odeur toute particulière allait en attirer du monde.
Le ventre plein, elle bailla discrètement. Le soleil n'allait pas tarder à se lever et ils n'avaient pas dormi de la nuit. Un bon repos lui ferait le plus grand bien. Elle le regarda une nouvelle fois, le nœud sur son épaule contrastant violemment avec la dureté de ses traits. Il ne semblait pas vieux pour autant, mais son visage était marqué par les épreuves.
Il ne semblait pas avoir besoin de sommeil. Après tout, il avait dormi une bonne partie de la soirée. Elle ne voulait pas retarder ses retrouvailles avec "la vieille" mais dans son état, continuer ne serait pas très judicieux. Avisant le matelas de feuilles, elle se surprit même à s'y rapprocher. Non elle ne pouvait pas dormir ici. La lune semblait perdre sa bataille infini envers le soleil, lui cédant sa place. Avec la belle dame de partie, elle se sentit encore plus faible que jamais. C'était la période la plus rude pour elle, la lune s’amincissait. Jusqu’à la lune noire, elle serait affaiblie un peu plus chaque jour, comme tous ceux de son espèce.
Elle désigna un grand arbre près d'eux.

- J'ai besoin de repos. La hauteur c'est la sécurité.

Même si ses forces diminuaient, elle était encore capable de voler à condition que son cœur soit rempli de bons sentiments. Elle ferma les yeux et pensa à la chaleur d'un soleil d'été, à une bise délicate qui vous revigore de cette chaleur. Sentant enfin ses ailes, elle s'envola dans les hauteurs de l'arbre et atterri doucement sur une petite plateforme.
Encore à couvert sous l'épaisse verdure, elle savait que les rayons de soleil ne l'atteindrait pas avant midi. Un tout petit tourbillon souleva les feuilles mortes des environs et forma un tas devant elle. Elle n'avait plus qu'à l'étaler pour s'installer. A peine était elle allongé dessus, elle s'endormit.

Ayumu regarda la petite créature s'envoler à la cime de l'arbre. Il dégaina son épée et commença son entraînement, quelques heures passèrent avant qu'il ne s'arrête brusquement en entendant un craquement qui provient de derrières les fourrés. Il était près à recevoir celui qui s'inviterait même avec qu'un seul bras de disponible. Après de longue minute personne ne se montrait, il crut que c'était le fruit de son imagination, mais le craquement retentit de nouveau. Il aurait voulu crier pour faire peur ou tout simplement attirer l'attention de la chose qui n'était pas loin, mais il ne voulait pas réveiller la petite fille, il se dirigea alors vers le bruit. Après quelques pas il vit un buisson qui bouge dans tous les sens il s'approcha curieux, il s'approcha doucement du buisson de plus en plus prêt quand soudain un écureuil volant saute du buisson et s'accroche à sa tête il gesticule dans tous les sens lâchant son épée pour utiliser sa seule main valide. Il finit par trébucher et tomber en arrière dans un arbuste, l'écureuil ne lâcha pas prise pour autant, Ayumu réussi enfin à l'attraper par la queue et le soulève. On découvre son visage plein de griffures.

A- Je t’ai enfin eu petit chenapan, qu'est-ce-que je vais bien faire de toi ?

E- Bah rien, gros bêta

A- Qui est là ?

E- Il n'y a que nous deux qui veux-tu qu'il y ait d'autre ?

A- Petite fille si c'est une blague ce n'est pas drôle

E- Une femelle où ça ?

A- Je vais me fâcher sors de là !

E- Tu es complètement timbré mon pauvre c'est moi qui parle l'écureuil non mais, allo quoi ?

A- J'en ai vu des choses, mais un animal qui ne parle jamais

E- Je suis un humain qui a été transformé en écureuil c'est tout *

A- Qui aurait fait ça si tu dis vrai ?

E- Une dame avec une cape noire et une capuche sur laquelle on peut voir des symboles runiques

A- C'est une sorcière ?

E- Sans doute, résultat je suis coincé dans ce corps

A- Comment c'est arrivé ?

L'écureuil lui compta son histoire qui l'occupa tout le restant de la nuit.....

Lyra profita de ces quelques heures de sommeil. Épuisée par les frasques de la Lune, elle savait que seul le repos lui permettrait d'aller mieux. Ce fut un sommeil sans rêves qui la cueillit.
Lorsqu'elle se réveilla, il faisait plein jour. Elle s'étira, un sourire joyeux aux lèvres et entreprit de descendre de l'arbre en l'escaladant. Ce fut une réussite pour le début, moins pour la suite: elle finit par tomber assez maladroitement sur ses fesses. La prochaine fois, elle volerait, ce serait moins douloureux.

Elle se releva et frotta son postérieur endolori en cherchant l'inconnu des yeux. Bien que celui ci ne semblait pas se trouver dans les parages, son arme demeurait près de l'arbre. Elle était certaine qu'il ne l'abandonnerait pas ainsi. Elle souleva la lame, bien lourde pour elle et la reposa. Quelle idée d'utiliser de tel objet! Il amenait toujours chagrin et désolation aux gens.
Fredonnant, elle se mit en tête de le retrouver. Jouant aux véritables explorateurs, elle put constater que l'homme avait laissé des traces de pas. Fière de sa découverte, elle suivit ces empreintes jusqu'à tomber sur une trace énorme, qui ne semblait pas venir de ses pieds mais bel et bien de son corps en entier. Il avait certainement du tomber ici. elle releva la tête et le chercha du regard, ne trouvant pas d'autres traces.

Entendant le vrombissement d'un torrent non loin, elle se dit qu'il devait se désaltérer la-bas. Elle suivit donc le bruit et arriva à une petite cascade ou elle aperçu Ayumu... en compagnie d'un écureuil.
Le tableau était tellement grotesque qu'elle ne put s'empêcher un petit rire, la faisant repérée. Elle s'avança donc et tendit le bas à l'animal qui lui grimpa sur le bras. Elle le trouvait bien docile pour un représentant de son espèce.

- Bonjour mademoiselle!

Elle ne put s'empêcher de sursauter. Elle avait toujours rêvé pouvoir parler aux animaux, mais la, c'était réel! Elle lui adressa un grand sourire et caressa son pelage tout doux.

- Bonjour monsieur écureuil

Ce dernier se retourna vers le zombie, plein de fierté et de défiance:

- Tu vois! Elle comprends les choses plus facilement que toi!

Un vent chaud se leva, déstabilisant le rongeur qui marchait sur ses deux pattes au lieu de quatre. Ce détail soulevait bien des questions chez la jeune femme mais elle préféra les taire.

A- Alors, là tu lui sautes pas dessus la griffant de partout comme un sauvage hein ...

E- Tu m'as fait peur toi aussi avec tes crânes de bêtes sur les épaules, j'ai pensé que tu étais un chasseur

A- Je t'accorde le bénéfice du doute, mais que je ne t'y reprenne pas
- Bon on va y aller maintenant, mon bras c'est bien remis tu es prêtes ?

La petite fille lui fit signe de la tête que oui elle l'était. Ils se dirigèrent tous deux vers le campement provisoire et rassemblèrent les affaires et entamèrent leur route. Pas un seul ne pipait pas mot sur le trajet, mais notre zombie avait des centaines de questions à lui poser.

A- Tu sais ....

Elle le dévisagea si rapidement qu'il n'eut pas le courage d'aborder le sujet

A- .... il fait beau hein ?

Lyra l'ignora, elle le trouvait probablement bizarre. La journée passa au fil des arbres, la tombée de la nuit arriva même avant que nos deux protagonistes s'en aperçoivent.

A- Tu es fatigué ?

Il pouvait le deviner facilement sans même qu'elle le lui dise, il se baissa alors à genou son dos face à elle.

A- Vas-y monte je vais te porter on ira plus vite si on marche jour et nuit....

Lyra aimait bien la petite bête. Bien qu'elle fut surprise de l'entendre parler, cela ne lui semblait pas contre nature. Puisque personne ne lui avait expliqué l'histoire, elle ne savait pas que c'était un humain transformé. Auquel cas, elle aurait été peiné pour lui. Les petites querelles entre le zombie et l’écureuil était drôle à observer, et elle avait beaucoup de mal à retenir son rire.

La journée fut longue, très longue. Lorsque Lyra marchait seule, elle avait l'habitude de fredonner pour faire passer le temps. Mais la, en leur présence, elle en était incapable. Pour une fois, la timidité la condamnait au silence. Et elle ne comprenait absolument pas pourquoi. Ils marchaient donc, dans une direction bien définie. Droit devant, en toutes circonstances, ce fut donna naissance à des événements cocasses. Ils avaient réussis en une journée à escalader une petite parois naturelle, traverser le lit d'une rivière, galérer devant un gouffre immense et passer sans bruit sous le nid de grosses, très grosses araignées.
Lorsqu'enfin ils furent au calme, elle sentit la fatigue l'envahir. L'homme avait de grandes enjambées, et elle devait tantôt marcher, tantôt trottiner pour rester à son niveau. Pour un spectateur extérieur, cela devait être des plus drôles, mais pour Lyra, elle avait seulement mal aux jambes. Elle ne parlait pas, d'une part à cause de cette timidité pugnace, d'autre part afin de garder son souffle. Même l'écureuil, qui semblait être une pipelette sans nom, ne parlait plus depuis un moment.

A- Tu sais ....

Lyra se retourna vivement vers l'homme, heureuse d'avoir enfin une distraction à la douleur qu'elle ressentait dans ses petites jambes. De plus ce dernier venait de baisser l'allure de sa marche, ce qui contenta encore plus la jeune femme. Devant son hésitation plus qu'évidente, elle le dévisagea, pour connaître la suite de ces paroles.

A- .... il fait beau hein ?

Quelle déception... Alors qu'il accélérait de nouveau le pas, elle hocha la tête mais doutait qu'il ait pu la voir. Même l’écureuil semblait déçu. Un peu de repos n'aurait fait de mal à personne visiblement. Mais Ayumu était infatigable. Ils ne s’arrêtèrent même pas pour manger, et grignotèrent tout le long de la route.

Lyra n'osait pas dire qu'elle s'était perdue, qu'il faisait tout ce chemin pour rien. En effet, elle ne voulait pas s'attirer la colère de son ami, et encore moins perdre sa compagnie. C'était agréable de ne pas être seule de temps en temps, mais il fallait avouer qu'elle était rongée par la culpabilité.
Quand vint enfin le soir, elle put enfin voir la lune. Cette dernière drainait les dernières forces qu'il lui restait et elle était complètement épuisée.

A- Tu es fatiguée ?

Bien sur qu'elle l'était.

A- Vas-y monte je vais te porter on ira plus vite si on marche jour et nuit....

Le zombie se baissa alors et lui proposa son dos. Il ne semblait pas avoir besoin d'un quelconque repos. Hochant de nouveau la tête, les pommettes un peu rougies, elle monta délicatement dessus. Elle ne se faisait pas de soucis, légère comme une plume, elle ne serait pas un trop lourd fardeau pour l'homme musculeux. Poussant un crane, elle se lova dans son cou afin d'avoir un oreiller confortable. Il recommença à marcher, silencieux. Le mouvement berçant, Lyra finit par s'endormir pour rejoindre le pays des Rêves. Ou celui des Cauchemars.

Nos deux protagonistes marchèrent nuit et jour, les seuls moments de détentes étaient le midi, mais aucun des deux ne s'en plaignait même pas l'écureuil qui ne faisait que bavarder toute la journée. Pendant ce temps-là, le bras d'Ayumu récupérait peu à peu jusqu'à qu'il soit complètement recollé.

A- Mon bras est enfin remis, je vais pouvoir fabriquer un arc pour la chasse.

E- On ne tue pas les frères.

A- Tu penses vraiment que je vais chasser de l'écureuil regardes toi, tu as la peau sur les os il n'y a rien à manger ..

L'écureuil se regarde.

E-C'est vrai qu'il n'y a rien à manger... mais ce n'est pas une raison !

Tous rirent en coeur bien que d'habitude silencieuse et calme elle ne pût pas s'en empêche en voyant l'écureuil gesticuler dans tous les sens. Le voyage continua dans la bonne humeur. Notre zombie voulant en savoir plus sur Lyra lui posa à nouveau des questions.

A- Tu as de la famille quelque part ?

L- Non...

Un silence s'installa, mais interrompu par la petite créature qui les accompagne.

E- Ne t'inquiètes pas ce n'est pas si grave regardes moi je n'en ai plus non plus pourtant quand je suis avec vous... J'ai comme l'impression d'être à nouveau dans une famille, le grand coteau qui a peur d'une petite bête..

A ces mots Lyra rigola en repensant aux moments passés à la rivière lors de leur première rencontre.

L- Une nouvelle famille je n'y avais jamais songé.

Lyra se fit interrompre dans ses pensées par l'écureuil enthousiaste qui poursuivait son histoire.

E- Il serait le papa et la petite qui est aussi fragile qu'un enfant, mais je suis sur est aussi veille que toi voir plus est la maman, en plus vous former un joli petit couple.

Ayumu ne pût pas s'empêcher de rougir à ces paroles, c'est la première fois malgré toutes les filles qu'ils courtisaient qu'il pensait pouvoir fonder une famille un jour...

A- Qu'est-ce que tu racontes tout d'un coup ...

Plus les jours défilaient, et plus Lyra se sentait coupable et perdue. Non seulement elle ne savait pas où ils se dirigeaient, mais en plus elle ne leur disait pas toute la vérité. Elle n'avait pas de familles à retrouver. Juste un lieu vide et en même temps empli de souvenirs. Tout ce qu'elle pouvait faire pour cacher son malaise était de rester silencieuse.
Les jours se suivaient et se ressemblaient, bien que peu à peu la température augmentait. Lyra passait de plus en plus de temps sur le dos de l'homme, épuisée par les phases descendantes de la lune. Ne manquant pas de la saluer tous les soirs, elle ne remarquaient les questions muettes que lui lançait l'homme. Mais elle préférait faire semblant de ne rien voir.

Expliquer ce qu'elle était, jamais elle n'avait su le faire correctement. Les Lorialets étaient des habitants très rares de Terra. Ils vivaient logiquement regroupés entre eux et peu devenaient des vagabonds. Mais quand bien même, c'était compliqué pour elle de comprendre les différences entre un humain et elle-même. Elle était capable de voler et sa mère la lune influait sur ses pouvoirs magiques. Elle n'avait jamais froid ni jamais chaud et pouvait faire tomber un peu de pluie quand elle avait soif. Mais les sentiments et les sensations qu'elle ressentait n'était pas tout à fait comme ceux des humains. Et ça, ce n'était pas compréhensible des hommes.

Les conversations entre le zombie et l'écureuil était toujours aussi marrante. L'un comme l'autre se débrouillait pour tourner au ridicule son adversaire. C'était plus que cocasse.

Ce soir la, ils firent une halte exceptionnelle. Ayumu avait en tête de chasser. Bien qu'elle n'osait pas lui avouer, Lyra ne pouvait pas manger de la chair d'êtres vivants. Elle respectait profondément les êtres, choses que les hommes ne comprenaient pas. L'arc était rudimentaire, mais c'était une vraie arme. Elle ne s'en approchait jamais. Cueillir des baies lui était largement suffisant.
Lyra tourna la tête pour chercher la lune du regard. Celle ci était presque invisible, celle un mince croissant surplombait le ciel. Le lendemain, il y aurait une lune noire. Et elle allait encore avoir d'atroces visions.

Lorsque la vérité sortit de ses lèvres, elle se sentit enfin beaucoup mieux. Non elle n'avait pas de famille. Mais outre son père qui lui manquait, elle ne s'en plaignait pas. Le soulagement s'accompagna de rires qui brisèrent le silence naissant. Reformer une nouvelle famille? Pourquoi pas, après tout.

- Il serait le papa et la petite qui est aussi fragile qu'un enfant, mais je suis sur est aussi veille que toi voir plus est la maman, en plus vous former un joli petit couple.

La gène de l'homme était plus qu'évidente, bien que Lyra ne comprenait pas pourquoi. Abordant un sourire triste elle répondit à l'animal:

- Je crois que j'ai eu mon vingtième anniversaire ce printemps mais je ne peux pas être la maman... Un enfant, une fille est pour nous signe de mort. Nous ne voulons qu'enfanter une fois notre mission accomplie.

C'était la première fois qu'elle parlait aussi longtemps. Retombant dans le silence, elle posa sa tête sur son genoux, caressant l'herbe à ses cotés. Elle avait jeté un froid, sans en avoir l'intention. Quand à sa mission, elle avait un rapport avec les rêves qu'elle faisait les soirs de lune noire. C'est tout ce qu'elle savait.

Ils passèrent le jour suivant à marcher en silence. Bien que très faible, Lyra refusa de monter sur le dos de l'homme, ne voulant pas augmenter son malaise. Le soir enfin venue, elle se laissa tomber au sol, fatiguée.

- Pouvons nous dormir ce soir, s'il te plaît?

Bien qu'Ayumu ne lui ait pas encore répondu, elle vint se lover contre lui, pour lui prodiguer la douce température qui l'entourait. Ainsi pas besoin de feu. La proximité du corps de l'homme la rassurait quelque part, lui permettant de glisser rapidement dans le sommeil.
Cette nuit la fut atroce également. Elle put encore admirer la Bête à son jeu favoris: le carnage. Pour une âme aussi pure que la sienne, regarder lui était insoutenable. Son cri mélange de peur et de désespoir, déchira la quiétude du lieu, faisant s'envoler les quelques volatiles du coin.

Elle était seule. Transie de froid, tremblante, elle pleurait silencieusement, sur la mort de dizaine d'inconnus.

Ayumu ne fut pas surpris lorsque la petite créature lui demanda de faire une pause lui-même commençait à fatiguer de ces longues journées de marche alors pour elle il n'imaginait même pas à quel point ça devait être difficile. Ils établirent alors un camps de fortune pour la nuit, il devait s'occuper de la chasse, l'écureuil et Lyra parti récolter des baies. Il part donc dans la forêt arc tendu prêt à tirer, il se déplaçait tellement silencieusement qu'un scarabée faisait plus de bruit. Chasseur de longue expérience il repéra rapidement les traces d'un troupeau de biche, proie de choix, facile à chasser et a cuir, parfait pour le dîner. Suivant leur trace il arriva là où les traces disparurent, mais ce qu'il vu n'était pas des biches, mais un véritable cimetière tout le troupeau avait été exterminé, mais ce qui attira l'attention d'Ayumu n'était pas ce massacre n'importe quel groupe de chasseur aurait pût le faire, non c'est la façon dont elles ont été tue, il n'y a pas une seule trace de coup ni de lutte, toute morte sur le coup. Il resta longtemps perplexe examinant les corps. Il finit par conclure que c'était une quelconque magie qui avait été mît à l'oeuvre, mais peu de personnes dans ce monde n'était capable d'une tel prouesse, d'un travail aussi propre.
Ayumu arbora un sourire en coin

A- je t'ai enfin retrouve

Il prit une biche et la ramena au camp. Pendant la cuisson il cessa de penser à ce qu'il avait vu pendant que l'écureuil racontait ce qu'ils avaient de leur côté. Il finit par en sortir brusquement par son estomac qui criait famine.

A- Tu en veux ?

Elle fit signe de la tête que non
A- Ah oui je suis tête en l'air tu ne manges pas de viandes...
Ils se couchèrent rapidement, mais contre toute attente la petite fille vint se blottir contre lui, sa chaleur l'envahi et son coeur commença à cogner fort, quand est ce qu'il avait ressentit ça pour la dernière fois ? C'était il y a un peu plus d'une dizaine d'année le jour ou ses parents sont morts brulés vifs le matin sa mère l'avait enlacé comme à chaque fois qu'il partait chasser, la chaleur était la même. Avant même qu'il s'en soit aperçu il s'était endormi rêvant de ce jour fatidique, mais il fut réveillé par des pleurs et des gémissements, il regarda autour de lui et vit Lyra en train de pleurer. Il ne pût pas s'empêcher de la serrer dans ses bras lui m'étant sa grande main sur la tête lui caressant tendrement

A- Chutt, ça va aller c'est finit maintenant tu n'as pas à t'inquiète je suis la

L- Ils sont tous mort devant moi et je n'ai rien pût faire...

A- On ne peut pas toujours faire les choses que l'on souhaite, on ne peut pas sauver tout le monde

L- Qu'est-ce que tu peux en savoir toi qui tue sans arrêt ? Qu'est-ce que tu peux savoir de ce qu'est sauver quelqu'un ? Tu sais ce que s'est de voire mourir quelqu'un sans qu'on puisse rien n'y faire ?

Lyra ne pût pas s'empêcher de lâcher toute sa souffrance sur Ayumu, c'est peut-être parce que c'était son ami qu'elle avait fait ça, mais elle s'en rendra compte plus tard ...

A- Oui je sais ce que ça fait de tuer, d'enlever une vie de ce monde, d'enlever un être chère à une famille à des amis. Je sais ce que ça fait que de perdre des êtres chères et oui j'ai souffert de rien pouvoir faire pour sauver ce qu'on aime.

L'écureuil reste silencieux jusqu'à présent rentra dans le débat

E-En quoi tu sais ce que ça fait tout ça ? Tu n'as pas pût sauver un lapin alors voilà tu es devenu sensible, non ça ne marche pas comme ça ! J'ai vu ma fille kidnappée sous mes yeux par des humains qui ne voulaient qu'en faire leur fond de commerce, on sait ce qu'est la souffrance, mais toi tu sais vraiment ce que c'est !

A- Oui je le sais comme je vous l'ai dit il y a une dizaine d'année j'ai vu brûler vif ma famille sans que je ne puisse les sauver, tuer pour de fausses accusations, tue injustement par des seigneurs sans scrupules. Oui j'ai tué, mais voilà où j'en suis, je suis hanté chaque nuit à ne pût pouvoir dormir et quand ce n'est pas la nuit c'est le jour ou la culpabilité et les remords me rongent de l'intérieur, tu crois que j'ai eu le choix d'être qui je suis ? Non ...

Son auditoire resta bouchée devant ces paroles, Lyra se lova encore plus contre lui, peut-être rassurée qu'il soit un homme bien et juste. Elle finit par s'endormir à nouveau oubliant tous les malheurs qu'elle avait vu et entendu. Elle fut rejointe par Ayumu qui passa une nuit de plus de trois heures, il ne se souvenait plus de la dernière fois où il avait aussi bien dormis. Lorsqu'il se réveilla, Lyra dormait toujours et il la regarda, son visage endormis. Il se rappela les paroles de l'écureuil qui avait pour propos de fonder une famille et il rougit.

A- Non non il n'y a pas moyen !

Il la regarda de nouveau ...

A- Peut être que c'est une bonne idée après tout ... Qu'est-ce que je suis en train de dire ah !

Lyra se réveilla dût à son agitation, mais ne le gronda point.

L- Bonjour

Elle souriait, c'était la première fois qui la voyait sourire ...

A- Bonjour mademoiselle

Son désespoir était plus qu'apparent. Et lui fit dire des bêtises. Ce n'était pas des choses qui lui étaient habituelles. Jamais elle n'avait pu parlé de ses visions à qui que ce soit. En effet, depuis la mort de son père, personne ne connaissait son secret, et elle n'avait pas envie de le partager avec les quelques personnes qui partageaient sa vie. Mais il fut la au mauvais moment, au mauvais endroit. Elle ne pouvait plus se protéger autrement. Non seulement, elle avait vu, mais aussi vaincu chacune de ces morts. Telle était son fardeau. Sa tache l'appelait de plus en plus fortement, et pourtant elle était incapable de comprendre les messages derrière tous ses massacres.
Elle regretta immédiatement ses paroles. Bien que sa souffrance était énorme, son ami n'avait pas à revivre ses propres cauchemars. Elle aurait voulu le prendre dans ses bras, mais elle avait peur d'être rejetée après toutes ses paroles inutiles. Incapable d'arrêter ses pleurs, sa vision était flouée par les larmes. Le fardeau que portait son ami semblait aussi lourd que le sien. Ce n'était pas de la pitié qui naissait dans le cœur de la jeune femme, mais de la compréhension et de l'affection pour cet être plus pur qu'elle ne l'aurait cru.

L’écureuil ne sembla pas comprendre ce qu'ils enduraient tous les deux. Lui aussi avait souffert. Mais il était trop tourné sur lui même pour accepter la souffrance des personnes qui lui étaient proches. Ayumu parla tout son saoul. Il semblait se délivrer lui-même avec ses paroles. Elle l'écouta patiemment, sans faire de commentaires. C'était tout ce qu'elle pouvait faire pour lui à cet instant précis.
Pour le rassurer et le réconforter, elle se mit dans ses bras et ferma les yeux. L'agitation qui régnait auparavant dans son corps ne mit pas longtemps à le quitter... Et il finit par s'endormir. Alors la jeune fille adressa une prière silencieuse à la mère la Lune, afin que son ami puisse retrouver la paix de son esprit. La nuit était encore plus noire que d'habitude, du au manque de l'astre de la nuit... L'écureuil, jusque la resté muet, grimpa sur le bras de l'homme qui serrait Lyra contre lui:

- Cet homme est différent de ce que j'imaginais. Une brute au grand cœur je suppose.

La jeune femme ne répondit pas à la bestiole qui vient s'installer dans le creux de son cou. Il tourna une dizaine de fois, ne sachant pas s'il devait dormir sur sa queue, ou l'utiliser comme couverture. Finalement installé, il regarda le ciel, comme la jeune femme. Il était dévoré par des dizaines de questions, et pourtant, aucune ne sortit de sa bouche. Lui-même avait vaincu une triste histoire, et il savait que le silence valait des fois mieux que la parole. Ils restèrent ainsi de longues minutes, avant d'accepter le sommeil qui s'offrait à eux.

Le lendemain matin, la jeune femme refusait de se réveiller. On était si bien contre l'homme... D'autant plus qu'elle était littéralement épuisée. Bientôt, elle serait de nouveau très vivace, car au retour progressif de la pleine lune. Elle pourrait aller absorber les rayons lunaire afin de les convertir en sa propre énergie, telle une plante avec la lumière du soleil. Le sommeil était si délicieux... Et pourtant, son coussin de fortune commençait à bouger avec de plus en plus d'insistance. Elle finit donc par ouvrir les yeux, contrainte et forcée. Son visage tout ensommeillé était vraiment trop mignon. Pour une fois, elle avait pu dormir un soir de lune noire. Un grand sourire naïf étira ses lèvres:

- Bonjour

- Bonjour mademoiselle

L'air était assez vivifiant et sa bulle électrique. Elle s'étira lentement et se leva, prête pour une nouvelle journée. Elle avait tant de chose à montrer à son ami! Mais d'abord, il fallait qu'elle se débarbouille. Elle se sentait sale, et c'était la première fois que ça la dérangeait. Sans savoir pourquoi, elle ne voulait pas que son ami puisse la voir dans cet état. C'était l'inconvénient majeur lorsqu'on voyageait ainsi. Les occasions de se nettoyer et de manger des festins étaient rares. Heureusement pour eux, ils s'étaient arrêtés non loin d'une cascade. On pouvait entendre le grondement de l'eau dans le lointain.

- Je vais à la cascade pour... boire et trouver des baies.

Pour une raison des plus obscures, elle ne lui avait pas dit toute la vérité. De légères taches rouges vinrent saillir ses pommettes. Tout ceci était bizarre et nouveau pour elle, elle n'en comprenait pas la signification.
Avec un nouveau sourire, elle cloua l'homme sur place, et partit avec son petit sac. Il y avait à l’intérieur, d'autres vetements pour enlever ceci et un savon pour se nettoyer. Soudain méfiante, elle inspecta bien tous les recoins avant de se déshabiller et d'aller dans l'eau. Eau froide fit augmenter les pulsions de son cœur. Elle rentra le plus vite possible dans la rivière, ne pensant pas en être capable autrement. Même si l'eau autour d'elle était réchauffée par sa présence, elle n'en restait pas moins froide.
Elle se frotta vigoureusement, avant d'en faire de même avec ses vêtements. Les étendant sur un gros rocher surplombant la rivière, elle entreprit de se nettoyer les cheveux. Bien qu’emmêles, elle finit par gagner et put enfin se sentir propre. Le soulagement fut de courte durée quand elle aperçu un daim près de ses affaires. Ce dernier semblait intéressé par les gâteaux secs dans son sac. Ça ne l'aurait pas dérangé si il n'était pas repartie avec le sac entier. Elle n'osa pas aller le chercher dans sa tenue d’Ève.

Ses affaires étaient loin d'être sèche et elle se retrouvait bloquée dans l'eau. Plus qu'à attendre une petite heure pour ses habits de sécher. En espérant qu'Ayumu ne la voit pas dans cet état. Les rougeurs sur ses joues semblaient maintenant permanentes après une telle pensée.

Ayumu était resté cloué sur place incapable de dire quoi que ce soit. C'est la première fois qu'il voyait la petite fille comme une vraie femme, son coeur battait la chamade et il avait chaud. Sans qu'il s'en aperçoive elle était déjà parti.

A- Elle est parti où ?

E- Je crois qu'elle est allée chercher des baies

Il eu un flash se rappelant ce qu'il avait découvert la veille. Il ne pouvait la laisser seul sachant le danger qui était présent dans la forêt, il ne voulait pas la perdre, mais depuis quand il avait commencé à ressentir cela ? Il n'avait pas le temps de se poser des questions il prit son épée et parti en courant dans la forêt. La petite fille était introuvable et même pour un chasseur tel que lui il ne trouva aucune trace de Lyra, à croire que la petite fille était un fantôme. Il erra longtemps dans la forêt lorsqu'il repéra les traces d'un Daim signe qu'il y avait de la nourriture ou un point d'eau a proximité il décida de suivre cette piste espérant qu'elle aurait eu le même raisonnement que lui. Ayumu ne détectait aucune trace de magie la boule de cristal de son pommeau restait éteinte il pût laisse échapper un soupir. Au moins elle était hors de portée du plus grand danger. Il cria, mais personne ne lui répondit, les traces du Daim étaient de plus en plus fraîche et contre toute attente il pria pour quelle soit là, c'est peut-être la première fois depuis la mort de ses parents qu'il priait.

A- Faites qu'il ne lui soit rien arrive

La forêt sombre se termina et la lumière du soleil l'ébloui lorsqu'il retrouva la vue il vit Lyra dans la plus simple des tenues. Le zombie rougi du plus profond de son être, la chaleur qu'il ressentait était insoutenable mais bizarrement il se sentait bien. Il essaya de faire mine qu'il n'avait rien vu et tourner les talons, mais le cri de surprise de Lyra lui fit comprendre que c'était déjà trop tard.

A- Je suis désole c'était pas voulut je savais pas que tu te baignais, je te cherchais car tu es parti sans que je puisse te dire qu'il y avait danger

En disant ça il se cachait les yeux pour ne pas la gênée davantage.

A- Sincèrement désole !

Il se mît genou a terre tête baisse épée plante devant lui. Pourquoi il se prosternait ? Pourquoi tant s'excuse jamais il aurait fait cela avant ? Il était profondément trouble, mais jamais il s'était senti aussi bien, mais cette sensation s'estompa vite. Le Daim c'était enfuit laissant son butin là où il l'avait trouvé, malgré son état ce détail lui avait pas échappé et lorsqu'une créature lui sauta dessus il retira vite son épée du sol se retourna et se protégea de ses griffes.

A- Reste où tu es je suis à toi dans 2 minutes

De l'énergie en abondance lui venait il s'était jamais senti aussi fort, Ayumu n'eu aucun mal à repousser son adversaire. Ils s'observaient tout deux, c'était un ourson qui faisait déjà deux mètres de hauteurs le bougre mais ça n'annonçait rien de bon la mère devait être dans les parages. Le petit le savait et il l'appela, le zombie eu à peine le temps de reprendre son souffle que la mère apparu. Elle faisait plus de trois mètres de haut sans parler de sa largeur.

A- Tu veux une couverture ?

L- Ne meurs pas c'est tout ce que je souhaite ... Idiot

Il sourit au mot 'idiot', oui il en était un pour lui avoir pris son intimité.

A- Oui j'en suis un, mais on t'a déjà dit que tu était très jolie ?

La maman ours perd patience et attaqua Ayumu qui esquiva en faisant une roulade sur le côté.

A- Je ne veux pas te tuer pas devant elle

Il orienta son épée de sorte qu'il ne tape qu'avec le plat de celle-ci puis courut vers la bête qui lui lança sa grande pâte à sa rencontre pour lui déchirer les intestins. Avec une grande agilité Ayu sauta et prit appuis sur celle-ci décolla atterrit sur son épaule sauta pour retomber tout en lui infligeant un seul coup du plat de sa lame derrière la tête, la bête s'effondra. Notre Zombie s'approcha de sa tête, la bête le regardait incapable de bouger, il sorti quelque de sa poche et la fit avaler à l'ours. Après l'avoir avaler celui-ci se releva et répartit avec l'ourson comme ci rien ne c'était passe.

A- Ne t'inquiète pas il va bien je lui avais juste tapé sur un nerf qui à fait cet effet de mort ensuite en donnant le petit cube ça la purge de tout et il a oublié pourquoi il était ici.

Il regarda Lyra qui l'observait leurs regards se croisèrent, il cru que son coeur allait explose, que tout son être allait explosé, il était rouge, souriait bêtement.

A- J'aurais peu être bien besoin d'un bain moi aussi...

Elle n'en finissait pas de rougir. Cachée dans l'eau, elle n'arrivait pas à calmer son pauvre petit cœur. Non seulement il l'avait vu nue, mais en plus il s'était attaqué à un gros ours. Quel idiot il faisait à prendre des risques inconsidérés! Un geste de la part de la jeune fille et l'ours aurait tourné les talons. Seulement la elle ne pouvait pas sortir de l'eau... Elle ne pouvait que se détester d'être incapable de surmonter sa pudeur. Alors elle fit la seule chose dont elle était capable. Elle l'encouragea.

- Ne meurs pas c'est tout ce que je souhaite ... Idiot

Ce idiot allait rester entre eux, elle le savait déjà. Le visage toujours aussi rouge, elle replongea dans l'eau pour qu'elle ne puisse plus parler et dire des choses débiles. Elle aurait tout donner pour disparaître à cet instant présent.

- Oui j'en suis un, mais on t'a déjà dit que tu étais très jolie ?

Et le voila qu'il en rajoutait une couche. Comme si elle n'était pas suffisamment gênée comme ça. Elle se cacha derrière le gros rocher, ne voulant pas assister à la mort de l'animal. Cette mère ne voulait que défendre son petit ourson qui avait fait des bêtises. Elle ne doutait pas que le petit avait plus eu peur qu'autre chose devant l'homme. Bizarrement, les animaux ne ressentaient jamais de peur en sa présence. Est ce due à sa race ou à son caractère? Elle n'en avait aucune idée, mais elle aimait cette confiance respective.
Alors qu'elle s'attendait à sentir l'odeur ferreuse du sang, elle vit les deux animaux repartir tranquillement. Elle ne comprenait pas ce qui venait de se passer, mais le zombie avait épargnée les bêtes. Était il en train de changer? Son cœur se remplit d'espoir pour cet homme.

- Ne t'inquiète pas il va bien je lui avais juste tapé sur un nerf qui à fait cet effet de mort ensuite en donnant le petit cube ça la purge de tout et il a oublié pourquoi il était ici.

Elle sortit de derrière son rocher en restant dans l'eau et le regarda. Son visage était rouge cramoisi, comme le sien auparavant. Elle lui sourit gentiment et regarda son sac quelques mètres derrière l'homme. L'innocence avait repris ses droits sur la jeune femme, pourtant elle sentait son cœur cogner contre sa poitrine de façon tout à fait inhabituelle. Comme lorsqu'elle volait ou chantait.

- J'aurais peut être bien besoin d'un bain moi aussi...

Cette petite phrase la refit basculer dans la panique. Son visage, plus que rouge, exprimait bien son sentiment. Elle replongea une nouvelle fois dans l'eau afin que seuls ses yeux soient visibles. Elle ne comprenait pas bien ses propres sentiments mais il était hors de question qu'il vienne se baigner avec elle dans cette tenue. Lorsqu'il commença à enlever son T-shirt, elle sentit sa tête tourner. Alors sans plus attendre elle pointa son sac du point espérant que l'homme comprendrait. Elle ne se sentait pas en état de parler, pour son plus grand malheur.

Ayumu ne comprenait pas trop bien la réaction la fille, mais il finit par comprendre lorsqu'elle pointa son poing vers son sac et il sourit.

A- Tu veux sortir ….

Puis il pensa : « Il est peut être encore trop tôt »

A- Mais à quoi je pense moi, je t’amène ça tout de suite, je ne voulais pas, c'est la première fois que ça m'arrive désolé que ça tombe sur toi .

Le zombie pense en plus : « Il fallait que ça tombe sur, elle avec qui je me sens plus bien maintenant plus rien va n'être pareil... »
En effet leur relation ne serait plus pareil désormais, soit ils deviendraient plus proche soit ils seraient encore plus éloignés qu'avant. Quel destin attend nos héros ? Quel chemin allaient ils choisir?

Ayu apporta les affaires à Lyra sans regarder ce qui lui coûta une chute dans l'eau suivi d'un grand plouf, la petite créature ne pût s’empêcher de rire quand elle vit ce grand zombie marcher à l'aveugle et chuter au ralenti dans l'eau. Elle avait chaud, elle était rouge, mais elle riait de bon cœur oubliant tout ça. Mais l'homme ne remontait pas à la surface elle prit peur. Elle voulu l'appeler mais son nom lui échappait, pourquoi dans un moment pareil la mémoire lui jouait des tours?

Elle couru dans l'eau, mais celle-ci la ralentissait, jamais elle serait à temps pour le sauver. Elle ressentit une crainte encore plus importante que celle qu'elle ressentait d'habitude, perdre cette homme rien que cette pensée lui faisait mal. De longues minutes s'étaient écoulées, chacune d'elle rapprochait le zombie de la mort... Elle forçait sur ses faibles jambes pour aller plus vite. Lyra épuisée arriva enfin là où Ayu avait chuté mais aucunes traces de lui, elle avait beau chercher silencieusement elle criait dans sa tête. Cinq minutes s'étaient écoulées depuis sa chute, n'importe quel humain serait mort mais elle croyait en lui, implorant son astre elle espérait un miracle, il ne pouvait pas la laisser après lui avoir fait ressentie ces nouveaux sentiments, après qu'il l'ait vu nue. Cet homme égoïste, brutal et qui parle fort, elle ne lui pardonnerait jamais de la laisser seul, elle voulait revoir son visage marqué par les épreuves, son grand corps chaud. Elle se sentait en sécurité dans ses bras, Lyra n'en pouvant plus déversa toutes ses émotions dans ces quelques mots:

L- Ne m'abandonne pas espèce d'idiot !

Pendant ce temps notre zombie était dans un noir le plus complet.

A- Où suis-je ?

Comment était il arrivé là? Il n'en avait aucune idée, était il mort ? Cette question, ça faisait bien longtemps qu'il ne se l'était pas posée, c'est peut être mieux ainsi: personne pour le pleurer, personne pour le regretter, tout ce qu'il avait apporté était souffrance et misère malgré les efforts pour aider les autres. Mais lorsqu'il s'était résigné à mourir, une voix le frappa comme une dague en plein coeur "Ne m'abandonne pas espèce d'idiot !". Une seul personne l'appelait comme ça et il se rappela la promesse qu'il lui avait fait. Il reprit ses esprits, remonta à la surface mais lorsqu'il sortit de l'eau il se retrouva face à Lyra qu'il regarda dans les yeux. Il y vit des larmes, tout son être fût bouleversé par cette vision. Lyra le regarda, elle avait oublié sa gène, elle s'éfondra en pleur dans ses bras.

L'homme ne savait quoi répondre, quoi dire, il lui caressa juste la tête tendrement.

Cet homme avait le don de faire de rendre les choses complexes. Alors qu'elle se remettait à peine de ses émotions, le voila qui bouleverse tout de nouveau en disparaissant dans les eaux.

Avant la chance qu'avait Lyra aujourd'hui, il devait s'être cogné contre le fond et allait se noyer. Pourquoi fallait il que tout aille toujours de travers avec cet énergumène. Elle chercha avec l’énergie du désespoir, sans succès, les eaux tourbillonnantes empêchant sa progression. C'était comme dans un film de série B. Alors que les protagonistes venaient à s'apprécier, les pires catastrophes du monde les accablaient encore et encore. les forçant à se séparer pour toujours. Sauf que Lyra ne voulait pas être séparé de cet homme. Même si tout était nouveau pour elle, elle avait besoin de lui, sans pouvoir se l'expliquer. De toute façon, ce n'était pas le moment de partir dans son petit monde à essayer d'expliquer ses propres faits et gestes. Alors que le désespoir commençait à pointer le bout de son nez, elle sentit crier:

- Ne m'abandonne pas espèce d'idiot !

Dans son état normal, elle ne se serait jamais permis de telles paroles. Mais la, encore une fois, Ayumu avait bouleversé ses habitudes et sa façon de voir le monde. Elle pleurait silencieusement, acceptant enfin la cruelle vérité. Son ami ne reviendrait pas. L'eau avait décidé de le lui arracher. Ses larmes coulaient à flot, se perdant dans l'eau de la rivière, mélangeant à jamais les eaux meurtrières et les pleurs de l'innocente. Elle s'en voulait. A cause de sa stupide pudeur, elle avait perdu l'être qui comptait le plus pour elle en cet instant précis. L'eau juste devant elle commença à se troubler. un espoir fou vint se loger dans son esprit. Elle n'eut pas à attendre longtemps avant de voir l'homme remonter, ses vêtements trempés et ses cheveux collés à son visage.

Un remous un peu plus fort la fit tomber dans ses bras et elle n'osa plus y sortir, de peur de le perdre à nouveau. L'air autour d'eux repris sa chaleur et sa douceur, succédant aux quelques flocons qui s'en était échappé. Le visage niché sur son torse, elle le laissa la rassurer pendant un long moment, savourant leur contact. Elle entendait distinctement le cœur de l'homme qui battait avec une vitesse folle. Elle-même avait eu une sacré dose d'adrénaline.
Comment arrivait il à se mettre ainsi dans la panade à chaque fois? Elle sourit enfin, prête à reprendre le cours de leur vie. Elle l’entraîna lentement sur le bord de la berge et s'y agrippa. Y prenant appui, elle se hissa hors de l'eau et frissonna. L'eau était pour sur bien froide. Entortillant ses cheveux dans ses mains, elle laissa l'eau s'échapper de ceux-ci en une petite flaque sur le sol. Le soleil et l'air chaud eu vite fait de la réchauffer et de la sécher. Elle tendit le savon à l'homme avec un grand sourire:

- Donne moi tes vêtements, je vais te les nettoyer?

Oui, elle était nue, et non cela n'avait plus d'importance puisqu'il était en vie. Raisonnement bizarre me direz vous, mais c'était exactement ce qu'elle pensait.

L- Donne-moi tes vêtements, je vais te les nettoyer.

Ayumu ne pouvait dire non à cette proposition, ça faisait longtemps que ses vêtements n'avaient pas été lavée et lui-même avait besoin d'un bon bain. Il retira son pantalon, mais au moment de retirer ses sous-vêtements il a une hésitation, son visage teinta au rouge, mais en regardant Lyra nue, sa gène disparu. Il lui donna ses vêtements.

A- Je vous remercie mademoiselle

Il dit cela avec un sourire puis alla nager, l'eau était froide, elle lui glaçait le sang. Ayu regarda Lyra nettoyer le linge, son coeur se mit à cogner fort, son corps à se remplir d'une chaleur intense, ses joues à devenir rouge. Il plongea de honte, car une légère excitation avait commencé. Il nagea pour essayer d'oublier les visions et se calmer. Notre zombie resta longtemps dans l'eau avant d'en sortir progressivement.

A- Tu peux me frotter le dos s'il te plaît.

Il dût dire ça d'une voix gênée et calme que ça surpris la petite créature. Elle ne déclina pas la demande pour autant. Ils se retrouvèrent tout deux à nu corps et âme, malgré que celle du zombie ne soit pas là. Ayumu éprouvait une sensation de bien être qu'il ne quitterait pour rien au monde. Il se retourna et demanda à Lyra s'il voulait qu'il la lave aussi, pour réponse elle se blottit de nouveau contre lui. La chaleur qu'elle dégageait était douce et tendre, il se sentait en sécurité, il pouvait avec elle oublié le fardeau qu'il portait depuis longtemps.

A- Je veux rester avec toi, je vais prendre quelques vacances, ma dette est largement remboursée.

La prochaine fois qu'il verrait la veille sorcière, il lui dira qu'il prend de longues vacances. Sa vie à changer depuis cette rencontre il ne peut plus être le toutou d'une sorcière avide d'argent et d'influence. Il voulait rester avec elle, soulager son fardeau comme elle venait de le faire pour lui. Peu importe l'endroit où elle doit aller, il la suivra et la protégera, mais bien sûr pour ça il faudrait qu'elle accepte un zombie sans âme.

A- Lyra je peux rester avec toi jusqu'à que tu trouves ce que tu cherches ?.... Non jusqu'à la fin de mes jours ?

Il dit cela en la regardant dans les yeux, serrant son petit corps tendrement. Pourquoi il avait dit ça ? C'est sorti du plus profond de son cœur ? Jamais il aurait cru qu'un jour il dirait ça. Mais cette créature était devenue tout pour lui.

Lyra lavait consciencieusement les vêtements de son ami. Lui aussi avait le droit de se sentir propre. Sans le regarder, elle s'attelait à la tache et ne les rinça qu'une fois satisfaite du résultat. Ensuite, elle étenda le linge sur un gros rocher et entreprit de se rhabiller.

- Tu peux me frotter le dos s'il te plaît.

Elle était face à un gros dilemme. Si elle se rhabillait, elle risquait de mouiller ses vetements et de devoir les relaver. Et le lavage à la main, c'était épuisant. Elle regarda longuement ses habits avant d'obtempérer silencieusement. Elle le fit s’asseoir dans la rivière et lui frotta le dos avec douceur et efficacité. Elle était contente de pouvoir l'aider un peu. Lorsqu'il se retourna, la jeune femme éprouva de nouveau de la gène et s'agrippa à lui pour échapper à son regard. Il en profita pour lui frotter délicatement le dos. Même si elle s'était déjà nettoyé, elle ne protesta pas, profitant de la douceur de ses mains. C'était la première fois qu'elle dégageait autant de chaleur. L'eau autrefois froide, devenait légèrement tiède à son contact. Elle ignorait l'origine de ce changement, mais pensait que ça devait avoir rapport à ses forces qui lui revenaient peu à peu. Sa mère, la Lune, revenait enfin vers elle après sa période de décroissance.


- Je veux rester avec toi, je vais prendre quelques vacances, ma dette est largement remboursée.

Lyra ignorait ce que signifiaient ces mots. Néanmoins elle ne se sentait pas le courage nécessaire pour lui demander. Chacun avait le droit à conserver ses propres secrets. Même elle possédait ce genre de chose. Elle n'avait jamais dit à personne d'où elle venait et ce qu'elle avait fait dans le passé. Elle n'avait donc nul droit de poser des questions au zombie. Lorsqu'il eut enfin fini de lui laver et rincer le dos, il la serra plus fort contre lui. Son regard tendre, et pourtant déterminé, se posa sur elle:

- Lyra je peux rester avec toi jusqu'à que tu trouves ce que tu cherches ?.... Non jusqu'à la fin de mes jours ?

Cette demande plutôt solennelle fut prise très au sérieux par la jeune femme. Ce qu'elle cherchait? Elle pouvait aussi bien ne jamais le retrouver... Mais l'homme ne pourrait rester jusqu'à la fin de ses jours. Lyra serait décédée bien avant lui. Elle le regardait avec tristesse, ne sachant pas comment formuler ses pensées. Elle était incapable de rester avec lui jusqu'à sa mort, c'était évident. Tout simplement parce qu'elle voulait être mère un jour... Et que si elle venait à avoir une fille, elle en mourrait.
Elle n'avait jamais vu d'hybride Lorialet. Déjà, elle connaissait peu de gens de sa race, mais même dans les récits de son père, jamais elle n'avait entendu parlé d'un amour entre une autre espèce et la sienne. Était ce seulement possible? Elle ne savait pas, et elle aurait tout donné pour que la réponse soit positive.
Le feu monta à ses joues. Pourquoi pensait elle à une chose pareille?! Baissant son regard, elle n'osait pas rencontrer celui de l'homme. Tous ces sentiments, ces sensations étaient trop bizarres. Elle se détacha de son étreinte et vint sur la berge, s'habillant sans un mot. Même avec ses vêtements mouillés, elle se sentit bien plus à l'aise ainsi.
Il fallait qu'elle réponde à sa question maintenant. Le regard fuyard, elle mit ses mains sur ses joues pour y cacher les rougeurs qui avaient eu l'occasion d’apparaître. Prendre la parole fut laborieux, mais elle finit par y parvenir:


- J'aimerais beaucoup.

Voila, c'était dit. Maintenant elle avait juste envie de disparaître sous terre.

- J'aimerais beaucoup.

Ces mots résonnèrent à ses oreilles comme une mélodie, son coeur se mit à battre de plus en plus fort, son sang bouillait, ses joues sont rouges à exploser, mais malgré cela il se sentait au meilleur de lui-même. Un sourire niait se dessina sur son visage. Ayumu se dirigea doucement vers la petite créature et l'enlaça tendrement par derrière, avant de relâcher son étreinte il lui déposa un doux baisé sur la joue.

A- Merci, je serais toujours-la pour toi......

Il se releva fière tout en s'étirant.

A- Yosh ! On y va ?

Voyant que la petite fille restait debout et avait l'air troublé, il fit mine de rien.

A- Ne t'inquiètes pas pour les vêtements ont les fera sécher au feu en même temps que le déjeuner

Le zombie remis son pantalon ainsi que ses chaussures même si elles étaient encore mouillées ça le rafraîchissait.

Lyra ne savant plus quoi faire le suivi sans dire un mot du moins à voix haute. Pendant tout le trajet vers la grotte Ayu et Lyra ne croisait pas leur regard, mais lorsque ça arrivait, ils détournent la tête rougissant. Leurs gènes respectives étaient revenues même si elle était d'une autre nature maintenant. La petite créature s'arrêta en chemin pour ramasser des baies et autres fruit qu'elle pouvait trouver, le zombie l'aida pour apprendre, car désormais il chasserait que si nécessaire.

La petite fille lui expliquait les différences ainsi que celles qu'il devait éviter.
Durant cette période la gène des deux êtres s'est estompé, on les surprit même à rire lorsque le zombie goûta une baie pourri ou bien lorsqu'il tomba à la renverse lorsqu'un oiseau s'envola du buisson où il cueillait des baies.

Les deux amoureux se rapprochaient de plus en plus, parlant de choses et d'autres, chacun n'ayant jamais autant discuté de toute leur vie. Ils arrivèrent à la grotte si proche que l'écureuil les voyants ne s'empêcha pas une remarque.

E- Je vois pourquoi vous en avez mis du temps

A- Ce n'est pas ce que tu crois ...

E- Pourquoi tu lui tiens la main dans ce cas gros bêta

Il s'en était même pas aperçu lui-même qu'effectivement il se tenait la main, mais même à la remarque de l'écureuil il ne l'enleva pas pour autant. La main de Lyra était douce et chaude, cette sensation était si agréable, ça le rendait tellement heureux.

A- Quoi qu'il en soit on a ramenés le déjeuner et on a pensés à toi.

Ayu sorti de son sac un fruit que l'écureuil raffolait et qui le prend sans demander son reste.
Les trois compagnons mangèrent dans la joie et la bonne humeur tous parlaient et s'amusaient. Le repas finit et les vêtements secs ils reprirent la route vers la ville la plus proche, le zombie avait besoin de finir quelque chose avant de consacrer sa vie à la petite Loriolet. Après cela il l'a suivrait partout, mais cet espoir fût de courte durée. Une femme dont le visage était caché par sa capuche surgit de derrière un arbre.

F- Je me demandais pourquoi tu étais aussi long, maintenant je comprends

Ayumu n'avait pas remarqué qu'il était venu au point de rendez-vous de la nécromancienne.