Les vagues caressaient la coque du bateau, dans son plus grand calme. La mer berça en avant et en arrière le nouveau né, en proie de son territoire maternelle. La flotte de l’Amiral naviguait en son sein, se laissant guider par le ciel et les éléments et soufflant une nouvelle conquête et guerre au creux de l’oreille de ses ennemis. Notre dernier arrêt portuaire fut sans encombre, avec quelques nouvelles recrues, car oui, Kerns était toujours désireux d’amasser le plus d’homme à ses côtés dans son équipage, et même des femmes si je puis me le permettre. Enfin, ne parlons guère de cela puisque je suis dans ce lot. Pas pour ce que vous pensez évidemment.
Je me tenais debout, ma fine silhouette droite face au hublot où mes yeux se perdirent dans cette peinture bleuté. Ma cabine de travail était le bureau de mon supérieur qui était généralement absent de cette pièce lorsque j’y étais pour ne pas me déconcentrer, enfin, c’était ses paroles. Le ciel, la mer. La touche douceur des nuages et des mouettes… Mes familiarités me manquaient. Ce vert et ce marron que je chérissais, cette texture poudreuse et dure de ma main sur le sol, ce caressé la m’était nécessaire…Nul besoin de cette berceuse, mais d’aventure, d’excitation à trouver des trésors. Pierres précieuses, fossiles, roches. Heureusement, il me restait une passion à mes côtés face à ces étendues d’eau qui enlevait ma vitalité au lieu d’en procurer de manière bénéfique. En effet, je n’avais que récemment graver le petit Port de Thenir, lieu de ma dernière sorties pédestre actuellement. Ma carte restait tout même floue : J’avais beau représenté au bon emplacement nos escales, ainsi que les bordures de mer, les Terres intérieurs étaient à compléter ainsi que certaines îles perdues dans ce tourbillon bleuâtre. Mon Amiral s’en contentait pourtant pour laisser y tracer des stratégies navales dessus. A ces pensées, je me retourna et m’avança devant mon travail incomplet. Mes mains furent posées sur la table et mon corps se pencha en avant, détaillant du regard les espaces vides sur le bout de papier marron. Afin de remplir cette carte le plus précisément possible, des livres m’accompagnaient tout au long de mon expédition avec la Flotte, et cela, de plus en plus. C’était sûrement mon petit équipage à moi en parallèle à celui de l’incube. Il augmentait, mais, ils m’étaient fidèles. En parlant de fidélité mon Amiral a..
« Terre en vue !!! »
/BVLAM !/
Le navire s'arrêta, ayant accoster sur une côté inconnue. Le marin m'avait coupé dans mon élan de pensées. Mais son interruption vocale me fit sourire et m'enthousiasmait hautement! «Exploration time» j'imagine. Ma première! Enfin! Apres trois semaines sur les vagues, mes jambes avaient grand besoin de se défouler sur la terre ferme et mon esprit manquait cruellement la vision de végétations et de reliefs. Je m’étirais et commença à préparer mes équipements, quand tout à coup un brouhaha s'élevait non loin de moi.
Un troupeau de mouton passa au devant de la porte du bureau, marchant d’un pas décidé et bruyant. Le fracas de la marche de ces hommes résonnait sous mes pieds, n’étant que séparer par des murs, tout cela accompagné de cris et phrases plus stupides les une que les autres. Juste avec ces éléments-ci, je savais pertinemment où ces « camarades » allaient. Ah, la fidélité pour mon supérieur hein ?
Précipitamment, je sortis de la cabine, apportant ma présence sur le balcon qu’offrait le bureau de Kerns, mes yeux se rivant sur le ponton principal en dessous de celui-ci. En parlant du loup, celui-ci se trouvait en face de la meute agressive avec quelques piètres soldats autour de lui. Cependant, la mutinerie qu’offrait cette journée était assez majeure. Ceux qui protestaient leur envie et désir de voyager au profit d’Aile ténébreuse furent une majorités face aux fidèles de l’Amiral. Les protestations fusaient, ainsi qu’insultes de certains, plus précisément des leaders de cette soulève. Glace, Glace, nourriture, femmes, arrivée. Ces sujets étaient soulevés lors de cet affrontement verbal entre les deux camps. Ah, les hommes. Vous me direz que cela est stéréotypé, mais les besoins des mâles ne peuvent être écartés longtemps même dans une des plus grandes disciplines. Une faiblesse mentale ? Allons, je ne dirais cela.
Il ne fallut que peut de temps avant d’une minorité sortent les armes afin d’entraîner les autres à le faire. Le combat fit rage, l'eau prenant un teinte sanguine, le colorant humain se dispensant goutte à goutte sur le rivage. Les exécutions et avertissements s’enchaînaient. Les nez en tombaient. Oui, vous avez bien compris. Mais, malgré la supériorité numérique des opposants, le savoir-faire et force des partisans loyaux de Kerns fut supérieurs. Un seul gagnant était déjà déclaré, et les protestants le voyaient s'enivrant d'un élan suicidaire afin d'atteindre l'Amiral.
Subitement, un bruit résonna au côté de celui-ci. Le son métallique d'un entrechoc entre une épée et une flèche, qui tout deux, s'allongèrent sur le sol. Je m'étais approchée de la masse humaine jusqu'à y pénétrer. Ce fut à ce moment où les armes chantèrent le moins, n'émettant que le bruit de vulgaires casseroles. Me frayer un chemin devant ces taux de testostérone abondant m'était aisé. Enfoncer les yeux d'un, broyer les parties génitales d'un autre. Tout ceci révélait bien les faiblesses de l'homme sur la femme. A quoi bon pouvoir brandir le fer devant un homme si on ne le peut face à une femelle. Pervers, faible. Pff. Pourquoi avoir recruter tant d'infidèles aux airs gaillardies. Décidément, la qualité et le nombre ne sont pas de mise avec mon supérieur. Un rictus s'échappa de mes lèvre, tendis qu'en face de moi se tenait l'incube. Ma main se posa sur son épaule, glissant le long de son torse avant de violemment retirer l'épée de mon confrère aîné de son fourreau. D'un retournement brusque, la pointe de l'arme effleura le front d'un demeuré, tremblant avec son pauvre balai. Et cela se disait rebelle en plus... Je ne contrôlais plus. Mon impulsivité s’empara de mon faible corps de femme avant d'empaler la lame au cou du trouillard. Je jetais d'un mouvement froid le corps qui souillé l'arme de Kerns avant de la brandir devant, en direction des autres abrutis de secondes zone. Il fallait briller, être fine et s'affirmer.
Plus de misogynie. Juste Shynlyn. Mon cri de guerre résonna :
«Abrutis d'hommes que vous êtes. Égoïstes, froussards. Vous vous êtes engagé auprès d'Aile Ténébreuse et de l'Amiral Kerns Indraugnir afin de terrasser Glace et son gouvernement. Allons bon, votre fierté est-elle aussi vacante ?
Au lieu de gaspiller vos forces et vos vies dans cette lutte stupides et corrompu par vos sois disant leader qui vous ont endoctriner tel de vulgaire toutou, faite face à l'Orage, faite serment de fidélité ! Ces morts ne vous auront donc pas suffit à vous faire taire ? Ou faut-il vous détacher de vos "bijoux de famille" ?
Vous avez tous une raison d'être là et de vous battre à nos côtés. Croyez en vous, n'écoutez pas des "compagnons" qui peuvent vous poignardez dans le dos et pas forcément qu'avec leurs propagandes idiotes. Alors lâcher vos armes et rentrons souper ensemble camaraderie!»A cette idée là, j'eus une lueur à son regard. Mes lèvres roses esquissaient un sourire sadique adressé aux mâles suants devant moi. Je n'étais plus la petite débutant sous les bras de son "supérieur adoré". Non, je m'affirmais de part mon propre style, avec froideur et cruauté envers les hommes, les maintenant ici de par la terreur des exécutions et de mes mots envers eux. "Double face" m'irait bien; ma noirceur se présentant à eux durant ce discours où la lame de mon maître fut en direction du troupeau. Devant ma prestation, la plupart reprirent foi en cette expédition, d’autres non et désertèrent avant de voir leurs parties du corps tomber une à une. Était-ce parce qu'une femme leur parlait ? Ou mes qualités rhétoriques ou d'oratrice ? Je n'en avait aucune idée justement, mais je fut contente du résultat. Cette comédie avait duré des heures toutefois, et l'exploration de l'île fut reporter au lendemain. La nuit prit lentement le dessus et nous allions donc nous stationner ici cette soirée.
Une dernière phrase clôtura cette rébellion masculine.
«Hissez les voiles, nous sommes la justice, ne l'oubliez pas ! Glace est à nous!»Les voiles se hissèrent en cœur, pendant que mon impulsivité tomba. Je savais qui je suis, et je le démontrais devant tous!
L'eau berça doucement le bateau, et mes compagnons se dispersèrent à leur tour dans ce même calme, l'heure du repas sonnant bientôt. C'était avec confiance et fierté que je fis face à l'Amiral, lui tendant son arme. Celui-ci était de nouveau respecter par ses membres, même si il n'avait pas vraiment besoin de mon intervention, poursuivant tout de même quelques sentences sur quelques grosses brutes non-disciplinés. Depuis ce jour, je suis la Seconde en Chef de la Flotte.
- Citation :
- En tant que membre de votre Flotte, je me proclame garde de votre sécurité et fait serment d’allégeance, et aussi votre équipage, auprès de vous Kerns.