ƒ Comment elle avait été choisie pour prendre soin de sa cousine? Aucune idée, et cela n’avait pas d’importance à vrai dire. Anthithée était même persuadée que c’était une bonne chose, il fallait bien qu’elle finisse par se lier avec une autre femme de la famille de toute façon. Elle avait choisi l’endroit, avait réservé l’hotel en usant sans aucune honte de son passe-droit d’archevêque, et le tout était joué.

ƒ Les jours suivants, l’archevêque les passa très souvent au chevet de sa cousine, changeant souvent un linge d’eau fraîche lorsqu’elle dormait pour soulager ses cauchemards. Elle mettait à disposition eau et nourriture pour la jeune femme avec douceur. Elle avait même tenté d’utiliser son influence de succube pour voir si cela faisait réagir Chioné, mais elle n’avait pas réussi à percer la torpeur de l’élémentale… Relayée par deux servantes du domaine, elles étaient toutes restées avec une patience qui avait impressionné les femmes de maisons pour une démone.

ƒ Ce jour-là n’était pas différent des autres à priori. Elle s’était levée, elle avait enfilé une robe légère et elle était retournée dans la chambre de sa cousine. Puis en récupérant la cuvette d’eau fraîche elle était ressortie changer l’eau et trouver des linges propres. C’est quand elle revient que la journnée bascule. PArce que l’atmosphère a changé. Chioné ne s’agite plus autant. Elle a même les yeux ouverts. & Où... suis-je ? Et qui êtes-vous ? & La démone s’avança dans la lumière que la fenêtre de la chambre projettez dans la pièce pour qu’elle puisse la distinguer.

ƒ Elle posa sur une petite table l’eau et les bandes de tissus, tout en restant face à elle. & Bonjour Chioné, je suis Anthithée Féral. Nous n’avions j’amais eu le temps de nous croiser au domaine. Je suis ta cousine la fille d’Hécate si tu as besoin de précision. & Sa voix était douce, calme. Elle prit un des mouchoir qu’elle mouilla dans l’eau fraîche avant de l’apportait à la jeune élémentale, s’asseyant sur la chaise à côté de son lit. & Quand à cet endroit, c’est un hotel à Abissaï. Tu n’a spas d’inquiétude à te faire, il n’y a personne d’autre que nous dans le bâtiment. Uniquement des personnes de confiance qui viennent du Domaine des Férals. & Finit-elle sans quitter les yeux de sa cousine.

ƒ Elle se détendit un peu sur sa chaise, offrant à la blonde un sourire rassurant et doux. Elle la laissa juger elle-même de ces informations, pendant quelques minutes, la laissant reprendre ses esprits. Puis elel brisa de nouveau le silence. & Comment te sens-tu ? Tu n’as rien mangé depuis plusieurs jours, tu veux peut être un repas? &

ƒ Le soupir détendu la rassura, au moins la jeune fille n’aurait pas peur d’elle malgré qu’elle ne se connaissaient pas le moins du monde. Les liens de sang lui avaient toujours parus plus forts que beaucoup d’autres choses, aussi avait-elle réussi à se hisser au sommet de la hiérarchie religieuse avec l’aide de son cousin malgré le peu de confiance que celui-ci lui inspirait au départ. Au final, elle se sentait plus proche de cette jeune fille que de celles qu’elle croisait chaque jour au temple ou même les servantes qui prenaient soin d’elle depuis plusieurs années. Naïf ? Peut être etait-ce qui subsistait de son âme d’enfant.

ƒ En tout les cas, Chioné se sentait mieux que ces derniers jours. Et cette relaxation toute relative du corps de l’élémentale se répercutait tout aussi positivement sur celui de la démone. & Si vous... tu as quelque chose de léger, genre un bouillon... Je ne pense pas pouvoir avaler autre chose. Merci. & Il suffit à la démone d’un regard vers l’embrassure de la porte. Une ombre bougea dans le couloir et Anthithée pû à nouveau accordée toute son attention à sa cousine totalement sereine. Il fallait bien avouer que la perspective de se faire mettre en charpie à la moindre incartade rendait les serviteurs du domaine particulièrement efficace.

ƒ Bien qu’elle soit encore très pâle Chioné avait les yeux moins dan sle vague, plus vif que ses derniers jours. & Puis-je... savoir ce que j'ai raté ? Depuis combien de temps sommes-nous ici ? & Est-ce qu’elle était en état de tout entendre? Anthithée ne se posa pas la question. En tant que Féral, elle l’était forcément. C’était comme cela qu’il fallait voir les choses et non autrement. & Je vais être honnête et direct avec toi. Nous pensons que tu as passé deux à trois mois là bas. Et nous sommes ici depuis une semaine tout juste à vrai dire… & dit-elle d’une voix pourtant douce, comme si elle avait voulu l’épargner malgré tout.

ƒ La servante revint avec un bol de velouté de légume et un verre d’eau qu’elle déposa sur un table au bout du lit de Chioné. Elle se fit discrète et ressortit rapidement. & Je vais t’aider à te lever. & dit doucement Anthithée en prenant sa cousine par le bras, pour l’aider à s’asseoir puis à aller jusqu’à une chaise qui lui permettrait de manger sur la désserte. La démarche était hésitante mais elle y parvint sans trop de mal et la démone la laissa mangeait tout en s’installant sur un fauteuil. & Je pense que ton père souhaite que tu t’entraine un peu au domaine ensuite. Histoire que tu te remettes en forme et que tu sois en sécurité au moins au début... & évoqua-t-elle du bout des lèvres comme pour prendre la température.

ƒ L’appétit revenait à la jeune fille. Une bonne chose pour sûre. il faudrait qu’elle commence par reprendre des forces avant de pouvoir à nouveau s’entraîner. Mais elle ne devait pas trop la forcer, c’est ce qu’avaient dit les médecins. Anthithée avait fait venir une quantité de plantes médicinales en tout genre pour renforcer l’organisme de la jeune femme, et qu’elle retrouve ses forces le plus vite possible. Rien ne pouvait être pire que d’être trahi par son corps lorsque l’on essayait de se remettre mentalement d’une agression. Non, elle devait se sentir suffisamment impuissante comme cela…

ƒ La mention d’Anima semblait difficile à entendre finalement. Pourtant venant de lui, c’était une bonne chose de lui proposer de revenir. Anthithée le savait et avait redouté la réaction du démon. Peut-être que Victo ne lui avait pas tout de suite demandé son avis? Ou peut être que cette fille, il avait reconnu sa puissance auparavant. Peu importait la raison de son indulgence, la preuve qu’elle existait été déjà un grand pas en avant pour elle comme pour ses frères et soeurs. & Parce qu'après ce qu'il s'est passé, il me laisserait rentrer ? J'ai quand même failli... Je me suis faite avoir comme une débutante...
& Que répondre à cela? Elle le disait elle même certes, elle avait peut-être une part de responsabilité, mais cela n’avait rien de comparable avec celles des autres.

ƒ La démone n’esquissa aucun geste de réconfort ou de support. Elle n’avait pas été élevé comme cela. Hécate avait beau avoir été très tendre avec elle, même très charnelle dans le bon sens du terme, elle n’aurait jamais été jusqu’à materner ses enfants lors d’une bétises. Elle pouvait même être extrèmement cruelle dans ses punitions. & Le question n’est pas là. La question c’est de savoir si tu as la force de revenir, de te battre malgré ce qui est arrivé et de montrer à tous que ce n’était qu’un faux pas. Un traquenard tendu par des trouillards qui n’avaient aucune chance de te vaincre à la loyale. C’est cela qu’il faut que tu te sentes capable de montrer par tes actions plus que par tes paroles si tu décides de retourner au domaine. & Sa décision, sa volonté, son fardeau. C’était certain, et pas facile. Mais elle devrait s’en sortir si elle est arrivée jusqu’ici ? Les Férals sont symboliser par leur force, mais toute personne les connaissant savent que leurs caractères ne sont pas moins bien trempés que leurs armes.

ƒ Anthithée lassa à s cousine le temps de réfléchir. Elle n’avait surement pas toujours vécu ainsi. Réfléchir à tout ce qu’elle disait, au sens des mots et des intonnations de voix. Il n’y avait décidément qu’Hécate pour élever sa fille ainsi. Et parfois quelques cousins aussi. Anthithée posa ses coudes sur la table se soutenant tout en écoutant la réponse. & Dans ce cas... Je vais attendre d'être sûre de pouvoir mettre un pied devant l'autre sans crainte de vertige avant de rentrer. Et si je trouve un moyen de maîtriser ma magie sans faire de catastrophe, ça serait bien aussi... & La démone ne fit pas de commentaire sur sa dernière phrase.

ƒ Elle même n’avait pas une magie très puissante si on regardait le reste de la famille. Mais elle trouvait tout de mêm stupide les gens qui avaient peur de heurter les autres. A Zelphos, on aurait probablement dit que si une personne à la magie trop puissante faisait du mal autour de lui, c’était que son entourage était simplement trop faible pour rester auprès de lui. Autant dire qu’à son avis, chez les Férals, elle ne devait avoir peur de rien. Au contraire c’était ce qui la ferait accepté par ses frères et soeurs.

ƒ Mais elle du reconnaître que la dernière question était plutôt rassurante sur la combativité de Chioné. & Qu'est-ce que... tu sais ? Sur ce qu'il s'est passé ? Et ne me cache rien, s'il te plaît. Au point où j'en suis, c'est inutile de me ménager. & Anthithée sourit légèrement avant de répondre toujours aussi calmement. & Nous ne nous sommes pas attardés là où tu étais retenue. De ce que les médecins ont dit, tu as été torturée, parfois quotidiennement. Privation et douleur, principalement. Le plus inquiétant, c’est que tu n’as plus ton tatouage. Enfin… disons que tu ta peau a été retiré, même si son pouvoir n’a pas disparu, je pense que la plaie restera un temps, et il faut voir si Victo a besoin de le refaire ou non. Le reste j’imagine que tu es la seule à t’en souvenir. & du moins, la seule à qui elle puisse poser la question.

ƒ Elle scruta les traits de la jeune fille avant de se redresser pour l’aider. & Tu as l’air fatiguée, tu veux retourner t’allonger ? &

ƒ Tout en restant en retrait, Anthithée se leva en même temps que Chioné. Non, cette fois elle n’allait pas l’aider à moins qu’elle le lui demande. Elle se souvenait très bien de la tête qu’elle faisait quelques secondes plus tôt. Elle venait de prendre conscience de ce qui lui était arrivé. De tous ces jours passés seuls à espérer on ne savait trop quoi. Et elle devait reprendre pied seule également. Posant doucement les mains sur le lit l’archevêque regarda le corps frêle et endolori repassé sous la couche protectrice et accueillante des draps du lit.

ƒ Debout elle s’assit sur la table de bois en prenant le bol de soupe à demi fini entre ses doigts. Elle releva les yeux lorsque la faible voix de la jeune femme lui parvint à nouveau. & Dis... Est-ce que... Tu sais si Victo va passer par ici ? Et si on va m'interroger ?
& Elle jaugea la jeune fille en haussant les épaules. Certes son cousin était un infatigable coureur de jupon, protecteur envers sa famille et toujours prêt à venir se vanter d’une autre conquête. Mais c’était aussi le général de l’armée Impériale… Un homme occupé s’il en était et aujourd’hui… il n’avait aucun véritable intêret à venir voir une jeune fille brisée.

ƒ Du moins c’était ce qu’elle aurait imaginé à sa place. Mais Victo la surprenait aussi parfois, avec ces façons de pensée si… terranes. Alors peut être… peut être pas. C’était compliqué et elle n’avait pas envie de spéculer sur lui. & Il ne m’a rien dit. Dans un sens comme dans l’autre. & posa t elle tranquillement sans bouger de sa place. & Si tu as besoin de parler de ce qu’il s’est passé, quelqu’un de la famille sera toujours là. Par lettre ou en personne n’hésites pas à te confier, mais il n’y aura plus d’interrogatoire… Et pour Victo je te préviendrai s’il vient. & sussura l’archevêque d’une voix rassurante. Elle se redressa ensuite et se dirigea vers la porte. & Je te réveillerai au besoin c’est promis. &