Son pied et sa jambe faisaient horriblement mal à Ezaria, chaque pas étant une épreuve de plus en plus terrible. Elle prit un moment une fois arrivée dans la pièce principale pour essayer d'arranger ça un peu. Déchirant de long pans de ses vêtements déjà passablement abîmés elle se fit ce qui ressemblait vaguement à un bandage, espérant au moins ainsi ne pas se vider de son sang, elle qui se sentait déjà plutôt pas bien.

Alors qu'elle tentait de se relever tant bien que mal, elle vit une des jeune femme dans la salle prise d'un genre de mal soudain. Avant d'avoir pu faire quoi que ce soit, celle-ci disparue, remplacée par une autre personne étrange.

Un long frisson de frayeur parcourue le dos de Ezaria, instinctivement craintive face à cette soudaine apparition. Cette simple présence lui inspirait plus de peur que tout ce qu'elle avait vécue jusqu'à présent ici. Aussi, lorsque la douleur dans sa jambe intensifia brusquement sans raison elle en fut pris complètement au dépourvu. C'était comme si chacune de ses blessure se rouvrait cent fois, lui causant à chaque fois plus de douleur. Ezaria s'effondra complètement au sol dans un hurlement de douleur terrible, pensant qu'il allait lui arriver comme la jeune damoiselle qui avait disparue.

À sa grande surprise, pour peu qu'elle arrivait à penser avec cette intense souffrance, l'apparition disparue et la douleur se résorba peu à peu.

Haletante et terrorisée, elle mit un moment à reprendre complètement ses esprit et se relever, prenant peu à peu conscience de l'endroit où elle se trouvait.

Il faut tuer cette chose et après s'occuper du gamin. Quelqu'un a une idée ?

Visiblement quelqu'un ici savait quoi faire au moins. Cependant, chose plus facile à dire qu'à faire. D'une main tremblante elle se saisit du glaive qu'on lui tendait. À quoi bon? CE battre? Contre cette chose? Comment? La jeune élémentale ne savait certainement pas se battre, encore moins dans son état. Il faudrait une stratégie ou alors beaucoup de chance pour arriver à quoi que ce soit ici...

Effrayée et légèrement tremblante, elle brandit l'arme vers le monstre, comptant tout de même bien faire ce qu'elle pouvait.

Nous arrivons donc avec notre ravissante accompagnatrice, qui semblait blessée. Mais point le temps de nous en soucier ... Ni l'envie, vraiment ... Étrange comme quelques heures passées dans cet édifice désagréable nous donne soudainement des accès d'égoïsme ... Quoique, n'ne avons-nous point toujours eu ? Peu importe !

Nous ne serions donc plus que quatre. Quatre participants à cette odieuse mascarade qui n'a pour but que de sauver les meubles car ne nous leurrons pas : les habitants d'ici ne sont plus membres du monde des vivants, cela est indéniable après lecture des pages du journal et de ce que nous conte l'autre jeune femme. Si nous somme là et que personne avant nous n'a réussi à cette tâche, c'est que nous sommes les derniers en vie ... Rien de bien réjouissant, mais nous savoir parmi les potentiels vainqueurs nous emplie d'ardeur et de vigueur. Et puis, nous-même sommes le dernier homme ! HAHA ! Qu'on ne dise plus qu'Andromaque n'est point capable de survivre là où les forts périssent ! HA !

Bref ...

Nous suivons la jeune femme et arrivé à sa hauteur nous ouvrons la bouche pour lui répondre et y ajouter nos trouvailles ... Que ? Quoi ? Qui ? Oh ! bien, finalement nous ne serons que trois à - peut être - partir d'ici ... Bien bien bien ... Mais ...

Elle disparaît ! Oh ! Oh oh ! OH OH ! Cela ne peut être que ... oh nous n'osons y croire ! nous n'osons même y penser, ce serait si ... OOooooOOOOoooH ! A peine commence-t-Elle à se matérialiser que nous savons ! Oui ! Oh ouiiiiiiiiiiiiiiii ! Nous ne tenons plus, nous sentons le méat proche d'accomplir sa sale besogne mais nous tenons bon et nous tombons à genoux, devant Elle, baisant ses doux pieds sans même les toucher de peur de les souiller de notre bave lubrique. AH ! Elle est devant nous ! Elle est devant nous ! ELLE EST DEVANT NOUUUUUUUS !!!! Ah ! Quand les autres l'apprendrons, ils seront verts de jalousie ! Nous supplanterons Azazel, cette coquille vide, nous serons Son favoris, oui oui oui !

Nous nous redressons, toujours genoux à terre, quand Sa douce voix s'adresse à nous, et nous attendons Sa sentence. Et voilà que Sa main caresse notre joue. La douleur, si insoutenable soit-elle, nous tire un sourire élégant et fier et nous fait couler des larmes de joie intense. Nous ne pouvons que laisser le méat faire son office et souiller nos dessous, qui jusqu'alors étaient encore intacts. Nous supportons ce toucher soyeux, malgré la douleur cuisante qu'il nous assène, car tel est le souhait de la Déesse. Car Elle nous touche ! Oui, nous Andromaque, simple Elu parmi d'autres, Elle nous touche ! ELLE NOUS TOUCHE !!!! peut être avons-nous de fait un étrange rictus béat mais peu importe, nous savourons, nous aimons, nous adorons ! Oh Nayris Vénérée, ne cesse point cette torture si douce pour nous ! Et ... oh zut, c'est déjà fini ? Mais ...

Ah, bon ... Nous avons bougé ... Ah ... Oh ... OH ! Nous voyons ... Bien bien bien ... nous sommes définitivement dans la merde ... Mais nous ne faillirons point ! Nayris nous a donné la force et le courage ! Fi de nos peurs, nous allons bouter cet ennemi hors de cette ... salle ... demeure ... Hum. Oui, nous le terrasserons et ... Oh ... ah oui d'accord, ce n'est pas juste le gamin dont il faut se défaire. Oui, évidemment, ça aurait été trop simple ... Bien bien bien ...

Il faut tuer cette chose et après s'occuper du gamin. Quelqu'un a une idée ?

Merci Madamoiselle Évidence ... bien bien bien ... Nous prenons - sans grande conviction mais nous ne montrons que notre incommensurable fierté - la lance ... Nous ne sommes point reître, mais qu'à cela ne tienne. Nous saurons trouver une solution ...

Dites voir, est-ce que comme nous, si vous disposiez d'un pouvoir magique il vous est impossible d'y recourir ici ? car oui, non content de nous retrouver ici, nous n'avons point changer de genre depuis des heures, ce qui ne s'était jusqu'alors jamais produit ... Et sans ni notre Voix ni nos sbires invoqués, nous serons aussi démuni qu'un bébé ... Il ne semble point nous voir ... Peut être que si on occupait le montre le temps d'ôter et de détruire l'amulette ...

Ah ... si nous avions notre Voix nous lui commanderions de le faire lui-même ... Une minute, nous avons la lance !

Peut être pouvons-nous même la prendre sans trop nous en approcher, avec ça, chuchotons-nous en montrant notre arme nouvellement acquise.

Dites voir, est-ce que comme nous, si vous disposiez d'un pouvoir magique il vous est impossible d'y recourir ici ?

Elle hocha affirmativement la tête, rassurée de ne pas être la seule.

... Il ne semble point nous voir ... Peut être que si on occupait le montre le temps d'ôter et de détruire l'amulette ...Peut être pouvons-nous même la prendre sans trop nous en approcher, avec ça.

Nous ? De qui parle-t-il ? De lui ? De lui et de la femme ? Peu importe...on verra ça plus tard. Son plan...

D'accord, je l'occupe.

Et elle le fit aussitôt. Et le moyen de le faire était simple: elle lui fonça dessus avec le bouclier. Elle avait l'énergie du désespoir. Celui-ci envoya un liquide et elle se protégea le corps derrière le bouclier. Elle continuait à se battre en fonçant sur le dévoreur pour le faire reculer, le temps que l'homme ou la femme prennent l’allumette.

Le dévoreur avait un gros avantage et semblait l'amener vers le petit garçon. Comme pour qu'eux deux fasse barrage à toute tentative.

Un coup de main ne serait pas de trop.

Elle regarda la bestiole et tâcha de la faire dévier en donnant des coups de bouclier...

hrp:

C'est pas parce qu'Ezaria avait une arme en main qu'elle savait pour autant s'en servir. Elle avait même peur de l'utiliser, craignant blesser quelqu'un ou se blesser elle même.

Son regard passait nerveusement de la créature à l'amulette, se disant que de simplement s'en saisir était presque trop facile après tout ce qui c'était produit dans et autour de la maison.

D'un pas lent et mal assuré elle de déplaça vers le gamin avec l'amulette, tout en restant le plus à distance possible du monstre. La jeune élémentale était terrorisée et elle avait perdue beaucoup de sang, faisant en sorte qu'elle ne se sentait pas bien du tout. De plus, l'atmosphère oppressante de cette pièce la mettait encore plus mal à l'aise que tout ce qu’elle avait pu croiser jusqu'à présent dans ce terrible endroit. Elle avait l'horrible impression d'étouffer peu à peu, sans vraiment savoir pourquoi, comme si une partie d'elle même était restée ailleurs...

Les deux autres semblaient presque savoir ce qu'ils faisaient, mais Ezaria n'arrivait pas s'approcher du monstre, ni de l'amulette, ayant trop peur que quelque horribles pièges se referment brusquement sur eux.

Longeant lentement le mur, elle avait mis le plus de distance possible entre elle même et le dévoreur, à mi-chemin se trouvait le jeune homme avec l'amulette, supposément cause de toutes ces choses. Il fallait s'en emparer, ou la détruire? Comment? Rien ici ne faisait de sens et elle avait bien peur que les choses puissent encore empirer...

Tentant de reprendre la maîtrise d'elle même, elle ferma les yeux un instant, prenant une grande bouffée d'air.

-Allez... il faut en finir, murmura-t-elle, plus pour elle même, afin de se donner un minimum de courage.

Hum, la jeune fille blessée et nous-même devons avoir eu la même idée saugrenue, car tandis qu'elle progresse autour du couple monstrueux et tente sa chance d'un côté, nous faisons exactement une progression similaire en face, de sorte que les trois survivants que nous sommes forment un triangle ... cette jeune meneuse à la pointe ... Hum, peut être aurions-nous du nous concerter ? Il est certes trop tard pour s'en soucier.

Nous, nous avons la lance, donc peut être qu'en nous approchant assez du garçon, si la fille occupe assez le monstre ... oui oui oui ...

Nous nous adressons à la porteuse du bouclier, avec une voix posée, calme, et surtout aussi basse qu'il nous est possible pour ne point faire réagir le monstre :
Jeune dame courageuse, si vous aviez la plaisante idée de jouer les appâts pour cette affreuse créature, peut être cette autre damoiselle et nous pourrions avoir une chance d'attraper l'amulette ... Ne tentez rien de trop risqué pour vous-même, mais tâcher de la divertir pour qu'elle ne nous regarde point ...

Puis, tout en progressant toujours, gardant un œil sur le bijou et l'autre sur le postérieur ô combien dangereux du monstre, nous parlons à la porteuse du glaive, d'une même voix que précédemment :
Damoiselle, nous allons tenter avec la longueur de la lance, ne faites ni gestes brusques ni bruit qui pourrait conduire le monstre à se retourner sur vous, nous ne voudrions point être arrosé par cette chose ! Soyez gentille, nous ferons de même ...

Sans attendre de réponse car la réussite ici réside dans l'action rapide, nous avançons à présent vers l'enfant, sans bruit, avec précision, gestes amples, en douceur nous tendons la lance, tranquillement, sans laisser paraître aucune menace, vers le bijou. Nous avançons et avançons encore, et dès que nous aurons touché le collier, nous passerons le bout de la lance et tenterons de lever le collier, de l'ôter du cou de ce marmot maléficié, et après ... bah, après nous trouverons bien comment le détruire ...

hrp:

La lance put poursuivre sa lente progression sans obstacle aucun. Et puisque Nathan n'était pas même en danger, aucun mécanisme sournois ne daigna se mettre en route. L'amulette eut donc un étrange tintement, un son creux qui raisonna dans la salle comme dans la nef d'une cathédrale, réverbéré contre les murs terreux en un chant lugubre qui n'était selon toute vraisemblance pas de ce monde... Il y eut bien sûr un instant de flottement. Le Dévoreur en personne parut hésiter, figé dans une posture d'attaque, à un cheveux de projeter son acide si corrosif sur le premier grain de peau qui passerait à sa portée ; mais il n'en fit rien, et sa silhouette se disloqua brusquement dans l'air raréfié tel un souffle de rêve. Les murs alentours tombèrent, vaste théâtre soudain aussi tangible que du carton pâte, et le décors du jardin apparut à la vue des trois survivants dans toute sa splendeur d'outre tombe. Pourtant, pas plus que la scène précédente celle-ci ne parvint à rester en l'état, et la brume, et la mort, et tout ce qui leur était lié fut englouti dans un effroyable bruit de siphon, un trou béant ouvert à la cime du toit du manoir, donnant sur un abîme de noirceur... Les limbes. Un bout des limbes se tenait indubitablement de l'autre côté de cette parcelle entre les dimensions, et au centre de ce chaos l'amulette flottait toujours, irradiant d'un bleu nuit splendide.

Puis la spirale infernale se referma sur elle-même. Et tout devint blanc. Il n'y eut plus de sol, plus de ciel, plus d'herbe sous leurs semelles. Plus de blessure non plus, ni même que de fatigue. Les trois compagnons d'aventure égarés purent laisser promener leur regard en tous sens sans rencontrer la moindre ligne dans ce monde épuré, d'une blancheur de lin. Alors la silhouette d'un cinquantenaire se dessina-t-elle dans ce vide chaleureux, esquissa un sourire, et ploya la nuque en un remerciement soufflé qui valait toutes les promesses du monde... Faute d'avoir survécu, lui et sa famille pourraient désormais reposer en paix. Le maléfice était brisé, les limbes s'en étaient retournées chez elles, loin des prairies tranquilles de cette contrée. Et même Nayris, d'ordinaire si prompte à s'ennuyer, avait eu plus que son content d'amusement...

Un tiraillement saisit l'âme des trois compagnons. Il était temps de rentrer chez eux semblait-il, le cauchemar était enfin fini. Et, telles d’étincelantes lumières dans la nuit, leurs esprits se séparèrent et filèrent comme des étoiles jusqu'à leurs corps endormis.

Il est dit que les hérauts chantent encore à ce jour la légende des trois mystérieux aventuriers, parvenus à briser la terrible malédiction du Manoir de DitchHook. Et qu'un mort-vivant au charme fou court toujours les filles dans les villages alentours...

Spoiler: