17 de Vennà 114

Cela faisait trois lunes que j’étais arrivé sur ce nouveau et immense continent qui regroupait les nations de Terre, Feu et Montagne. Avoir fait de la géographie dans mon enfance m’est utile en fait. C’était les cours que je détestais le plus. Que de simples humains fragmentent Terra et se la partagent en se l’appropriant, tous cela est contre mes principes les plus cher. Seuls les dieux devraient avoir le droit de disposer de leur œuvre. Mais bon, je n’ais pas la prétention d’affirmer que je pourrais changer les choses, autant accepté le monde telle qu’il est. Se battre ne servirait à rien et ne ferais qu’engendrer d’autres batailles.

La ville où j’avais accosté la première fois se nommait Tumusk. C’était un port riche et prospère mais où cohabitaient de nombreuses classes sociales très différentes. Seul un mur de pierre séparait l’opulence des quartiers riches à la misère des quartiers pauvres. Il paraissait que dans ces bas-fonds, il ne valait pas bon d’aller y flâner. Malgré ma méfiance envers les dockers qui m’avait communiqués ces informations, je n’aller pas tenter le diable en prenant le risque de finir avec une lame dans le ventre. Je prévoyais donc de rester, pour le moment, dans le port et les quartiers huppés de la ville. La vie y était plus chère, mais les gardes patrouillant sans cesse me rassuraient. Je ne comptais, de toute façon, pas rester ici très longtemps. Ce n’était certainement pas un endroit fréquenté par les dragons. Quoi que…

Un matin où je me promenais tranquillement sur le bord de mer, respirant la douce brise océanique et admirant l’activité croissante des hommes prêt à embarquer vers une destination sûrement connu d’eux mais inconnu de moi ou de ceux débarquant de contrées lointaine après sûrement de nombreuses journées de voyage éreintant ; je fus distrais par une forme familière qui évoluait doucement dans le ciel. Un éclair brun volait au dessus de la ville vers la jumelle de celle-ci, la dénommée Umusk. Il paraissait qu’elle ressemblait en tout point à la cité où je me trouvais. Je n’y voyais pas l’intérêt mais bon… Bref, l’ombre volante était aisément reconnaissable, je n’en croyais pas mes yeux, un dragon ! Je n’étais arrivé que depuis quelques jours et déjà, je me rapprochais un peu plus de mon rêve de tisser un lien avec un dragon. In n’y avait aucun doute, ce continent regorgeait de ces créatures que ma ville natale exécrait.

Malheureusement, la majestueuse créature était si rapide qu’elle ne devint bientôt qu’un minuscule point, se dirigeant sans peine vers la ville voisine. Mais qu’allait-il faire là-bas ? Il me fallait le savoir ! Je me dirigeai donc rapidement vers une écurie situé non-loin de l’auberge où je logeais. Je demandai au palefrenier qui gérait l’endroit de me préparer un cheval rapidement. Pendant ce cours laps de temps, je me dirigeai en trombe vers la taverne et ma chambre. Montant quatre à quatre les marches qui menaient à l’étage et pénétra de suite dans la petite pièce. J’étais assez ordonné comme homme. Mon lit était fait et mes affaires parfaitement rangée dans un coin de la pièce. J’étais venu pour ces dernières. Il ne semblait pas y avoir grand-chose, juste une besace normale. Excepté que l’intérieur pouvait multiplier jusqu’à dix fois son volume. Je l’adorais littéralement. Je pouvais voyager sans aucune peine avec ! Je m’empressai de vérifier que tout était bien à sa place à l’intérieur : vêtements… chevalet… peinture… C’est bon, tout y est ! Je me dépêchai donc de ressortir de l’auberge en payant ma chambre et en manquant par cinq fois de trébucher à cause d’un pied de table ou de chaise. C’était plus fort que moi, il fallait que je perce le secret de ce dragon.

Le palefrenier avait eu tout le temps nécessaire pour me préparer un bel étalon au pelage brun, scellé et tout en plus ! Je lui remis une somme d’argent avant de grimper sur le dos de ma nouvelle monture. Une route dégagée en raison de l’heure relativement matinale me permis de sortir de la ville en une dizaine de minutes. Ensuite, ce fût un large chemin de terre qui nous accueilli, moi et mon cheval, jusqu’à l’entrée de la seconde ville, Umusk. Comment ce perdre ici, je vous le demande ! La cité était la réplique exacte de la première. Chaque rue, chaque bâtiment officiel, le port… Nombreux étaient les bâtiments que l’on retrouvait au même endroit que dans Tumusk. Je laissai mon cheval à une écurie similaire à celle de l’autre ville le temps de chercher l’objet de ma venue ici. Un dragon brun se trouvait en ces lieux… Je devais le trouver !

- Mais où entamer mes recherches…. Je sais pas !

Chioné attendait donc sagement à Umusk l'ordre de son père pour rejoindre le domaine des Féral, après avoir fait un petit tour en Ciel avec lui. Sauf qu'il prenait bien son temps pour lui permettre de recevoir le précieux tatouage qui ferait d'elle une Féral à part entière...

Ruminant son impatience, la Reine des Neiges avait décidé de prendre l'air et de marcher tranquillement, faisant tout de même attention. Elle avait suffisamment été menacée et enlevée pour devenir méfiante, pour ne pas dire paranoïaque... Mettant donc une longue cape à capuche pour cacher son visage, elle avait commencé à circuler dans la ville, l'observant sous un autre angle. Elle était jolie, tout de même...

Soudain, alors qu'elle marchait tranquillement, elle entendit une voix masculine se demander tout haut :

Mais où entamer mes recherches…. Je sais pas !

Intriguée, elle s'approcha de lui et lui demanda doucement :

Excusez-moi, mais... Que cherchez-vous pour vous demander à haute voix par où commencer ?

Je continuais à scruter le paysage urbain à la recherche d'un point de départ. Je fus distrais par les paroles de quelqu'un.

- Excusez-moi, mais... Que cherchez-vous pour vous demander à haute voix par où commencer ?

En entendant ces paroles, je tourna la tête pour savoir d'où elles venaient et à qui elle s'adressaient. une ravissante jeune femme affublée d'une capuche était désormais à mes cotés et semblait me regarder sous son chaperon... En fait c'est à moi qu'elle parlait ?! J'ai dis ça à haute voix moi ?!

- ...... Ah bon... Je l'ai dit à haute voix ? Excusez-moi alors. dis-je avec un sourire gêné. Quand je suis enthousiaste je ne réfléchi pas beaucoup. Quand à ce que je cherche et bien... vous allez peut-être me prendre pour un fou mais je cherche un dragon brun. Ne l'auriez vous pas vus par hasard ?

Je songea alors que ma question était hautement stupide. Comment elle aurait pu rater l'immense dragon qui volait au dessus de sa tête ?! Mais d'un autre coté, pourquoi personne ne semblait être étonné de la situation ? Ces gens sont étranges...

L'homme lui sourit, gêné, avant de répondre :

..... Ah bon... Je l'ai dit à haute voix ? Excusez-moi alors. Quand je suis enthousiaste je ne réfléchi pas beaucoup. Quand à ce que je cherche et bien... vous allez peut-être me prendre pour un fou mais je cherche un dragon brun. Ne l'auriez vous pas vus par hasard ?

Chioné fronça les sourcils avant de répondre :

Un dragon brun ? Euh... À vrai dire, vu que j'essaie de me faire le plus discrète possible, je ne lève jamais la tête... Et en plus, je n'ai jamais de dragon brun de ma vie...

Enfin, un dragon si, mais il n'était pas brun. Elle écarta sa capuche avant de lui demander, avec toute l'innocence qui la caractérisait pour l'instant :

Mais dites-moi... Que ferait un dragon brun par ici ? Enfin, c'est quelque chose de dangereux non ? Alors pourquoi s'amuser à chercher à le voir absolument ?

Il était vrai qu'elle ne comprenait pas bien l'intérêt de chasser un dragon. C'est quand même gros, comme bestiole. Pas du genre discret et doux comme un agneau... Elle tourna la tête à droite, puis à gauche, avant de demander à l'inconnu :

Et... Puis-je vous accompagner dans votre quête ? Au final, ça me semble plus intéressant que de rester là, bien sagement...

L'enthousiasme du jeune homme à vouloir chasser le dragon avait atteint la Reine des Neiges, qui, se souvenant de la politesse, s'inclina légèrement avant de se présenter dans un souffle :

Au fait, je m'appelle Chioné, et vous ?

La jeune femme sembla circonspecte face à mon explication.

- Un dragon brun ? Euh... À vrai dire, vu que j'essaie de me faire le plus discrète possible, je ne lève jamais la tête... Et en plus, je n'ai jamais de dragon brun de ma vie...

Alors c'était pour ça que personne ne semblait être étonnée en voyant un dragon. Il vivent en regardant leurs pieds donc ils ne pouvaient pas le voir ! Génial ! Personne ne pourra m'aider alors... problématique.

- Mais dites-moi... Que ferait un dragon brun par ici ? Enfin, c'est quelque chose de dangereux non ? Alors pourquoi s'amuser à chercher à le voir absolument ?

Il est vrai que le danger était bien présent. La dernière fois que j'avais croisé un dragon, il avait failli me tuer...

- Et... Puis-je vous accompagner dans votre quête ? Au final, ça me semble plus intéressant que de rester là, bien sagement...

Ah bon ! Je l'aime bien cette fille. Elle est gentille et très avenante. Mais j'aimerais bien connaitre son nom quand même.

- Au fait, je m'appelle Chioné, et vous ?

Voila qui est fait ! Magnifique ! ... Je devrais peut-être me présenter aussi au fait.

- Et bien moi je m'appelle Stribog ! Ravi de te rencontrer ! Je te remercie de m'aider alors que tu ne me connais pas. Tu est vraiment très gentille.

J'esquissai un large sourire avant de la renseigner sur le pourquoi du comment je cherchais un dragon.

- Alors, Pour te renseigner sur mon objectif, sache que je cherche ce dragon simplement pour le rencontrer. Les dragons me passionne depuis tout petit et je rêve d'en rencontrer un. Puis je rajouta tout bas ....un qui ne soit pas à l'agonie.

Le sourire avait disparu de mon visage en quelques instants. Cette pensée avait réveillée un douloureux souvenir. Mais, pour donner le change ! Je ré-habilla mon visage d'un petit sourire avant de continuer.

- Je viens d'arriver par ici donc je ne connais pas bien l'endroit. Tu ne connaitrais pas quelque personne qui pourrait m'aider ? Enfin nous aider ?

Et bien moi je m'appelle Stribog ! Ravi de te rencontrer ! Je te remercie de m'aider alors que tu ne me connais pas. Tu est vraiment très gentille.

La Reine des Neiges sourit timidement pendant qu'il lui expliquait le pourquoi du comment :

Alors, Pour te renseigner sur mon objectif, sache que je cherche ce dragon simplement pour le rencontrer. Les dragons me passionne depuis tout petit et je rêve d'en rencontrer un.

Il se tut pour reprendre sur un ton plus bas :

....un qui ne soit pas à l'agonie.

Un voile de tristesse passa sur le visage de Stribog avant qu'un sourire ne l'illumine à nouveau :

Je viens d'arriver par ici donc je ne connais pas bien l'endroit. Tu ne connaitrais pas quelque personne qui pourrait m'aider ? Enfin nous aider ?

Chioné lui offrit un sourire contrit :

Euh... Pour être honnête, j'évite de sortir, autant te dire que je ne suis pas au courant... Je crois qu'il va falloir qu'on se débrouille seuls.

Elle tourna la tête vers derrière elle avant d'entraîner Stribog à sa suite ; elle marcha quelques pas avant de se tourner vers son nouvel ami :

Par contre, ce que je sais, c'est que si on traîne trop, on peut se faire repérer et je n'en ai pas spécialement l'envie... Viens, on va à l'auberge où je loge pour l'instant, nous y serons plus tranquilles pour discuter.

Elle se dirigea ensuite en direction de l'auberge, rabattant sa capuche pour bien cacher son visage. Décidément, se balader dans les rues de la ville la plus proche du domaine de sa famille, c'était peut-être pas la meilleure idée du siècle...

Je priais intérieurement pour qu’elle connaisse des gens capables de nous aider et qu’on es pas à chercher tout seuls !

- Euh... Pour être honnête, j'évite de sortir, autant te dire que je ne suis pas au courant... Je crois qu'il va falloir qu'on se débrouille seuls.

Merci beaucoup ! Mes craintes se confirment ! Mais comment allons nous faire ?! … Pas le temps on dirait. Chioné eu un élan d’anxiété, elle regarda rapidement derrière elle avant de partir dans mon dos et de m’entrainer avec elle. Mais qu’est-ce qui se passe ici ? Après plusieurs mètres, elle se retourna vers moi pour enfin m’expliquer.

- Par contre, ce que je sais, c'est que si on traîne trop, on peut se faire repérer et je n'en ai pas spécialement l'envie... Viens, on va à l'auberge où je loge pour l'instant, nous y serons plus tranquilles pour discuter.

Ce faire repérer, mais par qui ? J’ai rien fais moi ! Bon ben tant pis, mieux vaut la suivre. Elle s’encapuchonna un peu plus pour ne pas être à la vue des gens. Personnellement, ma capuche était très bien sur mes épaules et je n’avais aucune envie de jouer les crapules masquées. Pendant le trajet, j’étais occupé à admirer les beautés qu’offrait la ville. Les gens ici semblaient… Plus décontractés et joyeux. J’étais habitué à la morosité des Glaces et cette effervescence un peu candide m’amusait. Nous arrivâmes, après quelques minutes de marche, à la fameuse auberge. Mais avant d’entrer, je réclamai des explications. C’est vrai ça ! Je veux savoir pourquoi on ne peut pas se balader tranquillement ici. Je la stoppai donc de la main avant qu’elle n’ouvre la porte.

- Désolé de te demander ça alors que, visiblement, il faudrait quitter l’endroit dans l’instant mais… Pourquoi tu te caches comme ça ?

Arrivant à la taverne, Stribog arrêta Chioné :

Désolé de te demander ça alors que, visiblement, il faudrait quitter l’endroit dans l’instant mais… Pourquoi tu te caches comme ça ?

La Reine des Neiges lui adressa un sourire triste avant d'écarter doucement la main qui l'empêchait de passer et de répondre :

Attendons d'être dans ma chambre pour que tu saches. Par contre, ne t'attends pas à une longue histoire...

Elle poussa la porte et entraîna le jeune homme jusqu'à sa chambre, à l'étage de l'auberge, avant de l'inviter à passer la porte. Ceci fait, elle entra à son tour et la referma soigneusement avant de retirer son manteau à capuche, révélant son corps vêtu d'un pantalon un peu moulant qui mettait en valeur la finesse de ses jambes et de sa taille, avec en haut une tunique à manches longues. Toute de bleue vêtue, comme ceci :

Spoiler:

Ceci fait, elle s'installa face à Stribog, à califourchon sur une chaise, et lui expliqua :

Bon, en gros, si on en veut à ma vie, ce serait parce que je suis... spéciale. Ma mère aurait pactisé avec un démon pour me concevoir, du coup ça ne plaît pas à certains...

Elle grimaça avant de reprendre avec un sourire :

Enfin bref, je crois qu'on a du dragon à chercher ! Tu as un équipement spécial pour ça ?

Oulla, ce n’était vraisemblablement pas la question à posé en fait. Chioné m’adressa un sourire pathétique tout en repoussant doucement ma main du passage.

- Attendons d'être dans ma chambre pour que tu saches. Par contre, ne t'attends pas à une longue histoire...

Nous entrâmes donc dans la charmante auberge où logeait ma si charmante interlocutrice. Nous montâmes les escaliers pour entrer dans la douillette petite chambre. Chioné enleva doucement son manteau et je pus découvrir ses beaux vêtements. Tous bleus ! Bref, elle s’assit ensuite à califourchon sur une chaise et je pris place en face d’elle, prêt à entendre son histoire qui, elle l’avait précisée, risquait d’être courte.


- Bon, en gros, si on en veut à ma vie, ce serait parce que je suis... spéciale. Ma mère aurait pactisé avec un démon pour me concevoir, du coup ça ne plaît pas à certains...

Alors comme ça, elle est l’enfant d’un démon… Depuis qu’ils sont arrivés sur Terra ont m’a toujours dit : « Démons, pas beau ! » (En gros) Mais ceux que j’ai vus par ici ne m’ont rien fait. Donc moi, je crois que ce que je vois désormais. Bref, Chioné esquissa une rapide grimace avant de continuer.

- Enfin bref, je crois qu'on a du dragon à chercher ! Tu as un équipement spécial pour ça ?

Euh ben non en fait… Ça existe des détecteurs de dragons ? Mais qu’est-ce que je dis moi ! Bref… Le dragon m’étais un peu sorti de l’esprit. Je me concentrais plus sur Chioné désormais. Elle avait… je ne sais pas… quelque chose de spéciale, et je ne parle pas de son parent démon, mais autre chose… Il fallait que j’en apprenne plus !

- Et bien en fait… Je n’ai pas prévu d’équipement spécial dragon. Je ne crois même pas que ça existe… Enfin bref, puis-je te demander d’où tu viens ?

La réponse de Stribog n'étonna pas vraiment la jeune femme aux cheveux blancs :

Et bien en fait… Je n’ai pas prévu d’équipement spécial dragon. Je ne crois même pas que ça existe… Enfin bref, puis-je te demander d’où tu viens ?

Ah, il allait falloir qu'elle raconte son histoire... Chioné se leva de sa chaise et commença à prendre de quoi tenir pour quelques temps tout en répondant :

Hé bien... Je suis née en Glaces, en Selian, il y a vingt ans. Et j'anticipe tes questions suivantes en te disant que ma mère était une Élémentale de Glace.

Avec un léger sourire, elle fit une petite démonstration de son pouvoir : elle posa ce qu'elle avait dans les mains - à savoir, une gourde qu'elle s'était achetée quelques temps plus tôt - et fit de petits gestes gracieux avec ses mains. Une boule de neige apparut aussitôt, et la tendit à Stribog pour qu'il puisse vérifier qu'il s'agissait bien de la neige. Ceci fait, elle attrapa le petit sac dans lequel elle avait mis quelques affaires et lança :

Bon, c'est pas tout ça, mais on a un dragon à attraper, partons maintenant avant que la nuit tombe.

Puis elle sortit de sa chambre et alla attendre Stribog à l'entrée de l'auberge. À présent, c'était à lui de gérer.

La réponse de Chioné ne tarda pas. Elle se leva de sa chaise avant de me répondre.

- Hé bien... Je suis née en Glaces, en Selian, il y a vingt ans. Et j'anticipe tes questions suivantes en te disant que ma mère était une Élémentale de Glace.

Une élémentale de glace et un démon ! Mélange intéressant... Alors comme ça elle vient du pays ! Bien, bien tout ça. Mais elle ne me laissa même pas le temps de répondre et se mit directement à me faire la démonstration de ses pouvoirs. Reposant la gourde qu'elle avait dans la main, elle fît quelques beaux gestes de sa main et une boule de neige apparue. La classe ! Moi je sais que faire des blocs de glace durs et mornes. Je suis bien un Cardrakien moi, hein ! Elle me lança la dite boule, sans doute pour me montrer qu'il n'y avait pas de trucage. Je la croyais de toutes façons. Elle ne savait toujours pas que j'étais, moi aussi, un élémental de glace. Cela allait être amusant de le lui avouer. Sans attendre de voir ma réaction, elle saisissa un petit sac qui se trouvais dasn un coin de la pièce.

- Bon, c'est pas tout ça, mais on a un dragon à attraper, partons maintenant avant que la nuit tombe.

Pourquoi faut-il absolument qu'elle s'imagine qu'on va chasser le dragon là. Je ne veux pas l'attraper et l'exhiber comme un vulgaire gibier ! Je veux juste lui parler ! Mais bon, autant parler tout seul. Sans m'attendre, elle sortit de la chambre et descendit rapidement les quelques marches qui menaient au rez-de-chaussée. Je lui emboîta le pas, mais tranquillement, moi ! Bref, il était temps que, moi aussi, je m'amuse un petit peu. Tenant toujours la boule de neige dans la main, je me concentra légèrement dessus et elle se mit presque instantanément à geler, c'était de l'eau après tout. Je tenais désormais, à la place d'une ravissante boule de neige, un gros grêlon aux reliefs grossiers. Tout en descendant doucement les escaliers, je me concentra un peu plus sur le grêlon pour lui donner meilleur forme. Arrivé en bas, il était maintenant devenu une belle sphère bien lisse. Chioné semblait légèrement s'impatienter donc je me dépêcha de lui montrer sa boule de neige devenu glace. Je la lui tendis avec un grand sourire.

- Je suis ravi de rencontrer une camarade élémental ! Hahaha ! Moi je suis de Cardrak, en Saline. Mon père est un humain mais je suis un élémental à part entière.

C'était bizarre ça d'ailleurs. Je suis pas un scientifique donc je comprend pas trop les secrets de la génétique...
Bref, je lui donna la sphère de glace, histoire de lui rendre ce qu'elle m'a prêtée. Je passa la porte de l'auberge. Désormais, il fallait trouver ce dragon... Mais où commencer, éternelle question.. Je trouva rapidement. Les seuls personnes qui auraient pus voir cette créature était les gardes. Ils ne devaient pas passer leur temps à regarder leur pieds, eux. Je me retourna vers ma désormais co-enquêtrice.

- Je pense que demander à des gardes serait la meilleur solution. Si tu ne veux pas qu'ils te voient, aucun souci, je leur parlerais seul.

Je lui fis signe de me suivre, un large sourire sur mon visage. J'allais peut-être enfin parler à un dragon !

Quelques instants plus tard, Chioné vit Stribog sortir de l'auberge, sa boule de neige transformée en une belle sphère de glace, qu'il lui tendit avec un sourire :

Je suis ravi de rencontrer une camarade élémental ! Hahaha ! Moi je suis de Cardrak, en Saline. Mon père est un humain mais je suis un élémental à part entière.

Chioné lui adressa un sourire en dispersant avec sa magie la boule de glace avant que Stribog ne lui lance, après avoir vu des gardes discutant pas loin :

Je pense que demander à des gardes serait la meilleur solution. Si tu ne veux pas qu'ils te voient, aucun souci, je leur parlerais seul.

La Reine des Neiges hocha doucement la tête et rabattit sa capuche en attendant que son nouveau compagnon revienne de la pêche aux infos. Elle leva la tête pour regarder le ciel : à ce moment-là, il s'obscurcit avant de redevenir clair ! Et cette fois, Chioné put voir le majestueux dragon qui volait au-dessus d'eux... Là c'est sûr, elle aussi voulait le voir de plus près, et attendit donc avec impatience que Stribog revienne tout en regardant où allait voler le dragon.

Elle le vit voler au-dessus du village avant d'aller vers la montagne la plus proche. Enfin, la colline. Elle s'avança, décidant de ne pas attendre Stribog, et se rendit jusqu'à la sortie de la cité, veillant à ne pas se faire trop remarquer, avant de se poster juste à la porte pour attendre Stribog. Un vrai dragon... Chioné en verrait un second en l'espace de quelques mois, le premier étant la wyvern de son grand frère Victo. Et ça lui faisait toujours autant d'effet...

L'enthousiasme me guidait désormais vers une patrouille de gardes de l'autre coté de la rue. Chioné avait remis la capuche de son manteau et patientait désormais devant l'auberge. Je ne voulais pas la faire attendre, j'accouru donc auprès des gardes et abrégea le plus possible les présentations.

- Euuuh...

J'arrêta cette brève tirade lorsque une ombre apparue soudainement dans le ciel. Je leva les yeux pour découvrir sa provenance lorsque ceux-ci s'écarquillèrent. Le dragon ! Le dragon venait de repasser au-dessus de la ville ! Cette fois-ci, je n'allais pas le lâcher d'une semelle ! Les gardes ne m'ayant même pas entendue, je repartis aussitôt vers l'auberge où Chioné m'att... devait m'attendre en fait ! Elle n'était plus là !

<< J'ai pas mis si longtemps tout de même ?! >>

Enfin, pas le temps de la chercher. Il ne fallait pas que le dragon m'échappe. J’eus alors l'idée fabuleuse de reprendre mon cheval pour aller plus vite. L'écurie n'était qu'à quelques pas et l'étalon m'y attendait toujours, lui. Je paya le palefrenier qui s'était occuper de lui et grimpa aussitôt sur ma monture. Galopant à travers la ville, dérangeant nombre de riverains au passage, je me dirigeais vers la porte ouest, c'était la direction que prenait le dragon que je suivais toujours d'un œil, l'autre étant occuper à éviter de tuer des gens en les piétinant. Au bout de seulement quelques minutes, j’arrivais à la dîtes porte et j’eus la surprise d'y retrouver Chioné, appuyée tranquillement sur un mur, à m'attendre.

<< J'ai pas dû prendre le chemin le plus court alors... >>

Je stoppa l'étalon juste à coté d'elle et lui tendis une main.

- Bon, pas le temps de parler ! Grimpe ! On va le rejoindre !

La jeune femme acquiesçât et prît place derrière moi. Sans plus attendre, j’ordonnai à ma monture de repartir au galop. A l'extérieur de la ville, nous suivîmes un chemin de terre jusqu'à directement coupés à travers la plaine, pour aller plus vite. Le dragon avait disparut derrière la colline voisine depuis déjà longtemps. Il devait s'y être posé. Mais pour en avoir le cœur net, il fallait vérifier. Notre cheval était épuisé quand nous arrivâmes au pied de la colline. Il est vrai que porter deux personnes tout en allant au galop ne devait pas être de tout repos. Je décida de le laisser attacher à un arbre pour qu'il puisse se reposer. La corde était suffisamment longue pour qu'il puisse atteindre un petit point d'eau au pied du monticule. Nous étions désormais à deux doigts de notre objectif. Je lança un regard à ma belle acolyte, un large sourire ne pouvait s'empêcher de subsister sur mon visage.

- Merci de m'aider Chioné... Maintenant, il faut y aller ! Prêtes ?

Chioné patienta un petit moment avant de voir Stribog à cheval sortir de la cité ; il lui tendit une main et lui dit :

Bon, pas le temps de parler ! Grimpe ! On va le rejoindre !

Chioné ne se fit pas prier et grimpa derrière le jeune homme avant qu'il ne lance sa monture au galop. Ils suivirent un chemin de terre avant de couper par la plaine directement, pour se rendre plus vite auprès du dragon qui avait dû se poser sur la colline voisine.

Le cheval était épuisé lorsqu'ils arrivèrent au pied de ladite colline. Stribog alla l'attacher à un arbre pour le laisser se reposer, avec une longueur de corde suffisante pour permettre à l'équidé de boire au petit plan d'eau qui se trouvait au pied du monticule. Stribog sourit à Chioné :

Merci de m'aider Chioné... Maintenant, il faut y aller ! Prêtes ?

La Reine des Neiges sourit et lui répondit avec enthousiasme :

Allons-y ! C'est toi le chef, je te suis. Et si besoin, je te couvre.

En espérant qu'elle n'aurait pas à paniquer et à congeler à tout va encore une fois... Elle s'avança de façon à rester derrière le jeune homme, prête à utiliser sa magie si besoin. Il lui suffirait de retirer ses gants pour la laisser parler...

Chioné acquiesçât et semblait être animée du même enthousiasme que moi lorsqu'elle me répondit.

- Allons-y ! C'est toi le chef, je te suis. Et si besoin, je te couvre.

Moi, un chef ?! je n'aimais pas trop la perspective de la "commander" mais bon, on peux pas toujours faire ce qu'on veux. Bref, nous commençâmes à grimper à la colline, la pente n'était pas très raide et nous réussîmes sans grande peine à grimper la moitié de la distance jusqu'au sommet. Là, un petit chemin escarpé nous offrait la possibilité de faire le tour de la colline. Nous le suivîmes donc jusqu'à entendre du bruit un peu plus loin. Je fus frustré de l'entendre tout en sachant que sur cet étroit chemin, nous ne pouvions pas courir. Je me fis violence pour continuer à assurer mes pas pour ne pas tomber. Une chute serait rude.

Au bout de plusieurs minutes, nous arrivâmes pratiquement à la source du son quand un bruit sourd se fît entendre ainsi qu'un rugissement. Je n’eus que le temps de passer la tête derrière un rocher pour découvrir le dragon. Il était magnifique, ses écailles brunes se confondait presque dans les rochers alentours. Il était grand, au moins 3 mètres de haut et bien le double de long. Ses ailes translucides semblaient très fragiles. Mais cela ne l'empêcha pas, dans mon grand désarrois, de s'envoler. Son brusque mouvement d'aile fit voler toute la poussière alentour et le vent qu'elle provoqua me fît reculer et je manqua de tomber de la colline.

Aveuglé, quelque peu désorienté et ne pouvant m'arrêter de tousser, je m’efforçai d'avancer vers l'endroit où se trouvait le dragon quelques secondes auparavant. La poussière y était retomber et je pouvais à nouveau voir. Ayant repris mes esprits, j’essayai de retrouver Chioné du regard, mais la poussière autour était un handicap certains, je ne la voyait pas.

Chioné ! Où es-tu !?

Je me demande si c'était la poussière dans mes yeux, le fait que je n'ai pas pu voir le dragon ou encore le fait que je ne savais où était Chioné, mais des larmes se mirent à couler sur mes joues et je me sentais mal.

Les jeunes gens commencèrent à grimper la colline. La pente n'était pas très raide, aussi arrivèrent-ils au sommet de la colline assez rapidement, avant de tomber sur un petit chemin qui faisait le tour de la colline. Le duo le prit donc, jusqu'à entendre un bruit sourd.

Après quelques minutes de marche, ils arrivèrent à la source du bruit, qui se transforma en rugissement. Chioné vit ainsi, en regardant par-dessus l'épaule de Stribog qui lui-même regardait par-dessus une pierre, le dragon d'encore plus près. Immense, haut d'au moins trois mètres - à vue d'œil - et au moins le double en largeur ; ses écailles brunes lui permettaient un camouflage d'une certaine efficacité.

Sauf qu'un dragon, ça a du flair ; très vite, le dragon s'envola, soulevant un nuage de poussière qui aveugla le duo. Pensant se rapprocher de Stribog, toussant dans sa manche, Chioné s'en éloigna ; elle entendit vaguement la voix de Stribog l'appeler :

Chioné ! Où es-tu !?

Chioné toussa un instant avant de répondre :

Je suis là !

Elle commença à marcher en direction de la source du cri, quand elle sentit que ses pieds quittaient le sol : une paire de serres puissantes venait de l'attraper ! Elle poussa un cri :

Au secours ! Striboooooooooooooog !

Elle continua de crier pendant un long moment avant d'être relâchée au-dessus d'un champ d'herbe sèche parsemée de cailloux. Elle roula sur quelques mètres avant de s'arrêter au pied d'une colline, son corps parsemé de quelques coupures qui saignaient. Ouille...

La toux de Chioné m'a avertie de sa présence.

- Je suis là !

Ouf ! Elle était toujours là, à mes cotés ! Mais le cri ne semblait pas venir de juste à coté de moi. La poussière commençait seulement à retomber lorsque j’entendis un cri féminin et terrifiant.

- Au secours ! Striboooooooooooooog !

Hein ! Mais qu'est-ce qui lui était arrivée encore ?! Était-elle tomber ?! Ou pire ! Les cris continuèrent pendant un long moment et je ne pouvais rien faire ! J'étais aveuglé par la poussière et désorienté. J'essayais vainement de voir mon amie mais en vain. Soudain, un choc se fît entendre dans mon dos. Je me retourna les yeux encore pleurant et le corps recouvert de poussière. Devant moi se tenait Chioné, allongée. Elle avait, vraisemblablement, dû faire une chute assez conséquente au vu des quelques coupures qui étaient parsemées sur son corps. Mais j'étais tellement heureux de la revoir vivante. Rapidement, je l'aida à se relever et l'examina des yeux.

- Est-ce que ça va ? Tu m'as fait peur !

Au même moment, un bruit sourd se fît entendre à coté de nous, je tourna la tête vers le bord de la falaise et pus admirer le magnifique dragon s'envoler au loin en rugissant.

<< ... C'est lui qui a sauvé Chioné ?! >>

Je me retourna une seconde fois vers mon interlocutrice. Elle était essoufflée mais j'attendais avec impatience le constat de sa situation. Sans me l'avouer, je m'étais vraiment inquiété pour elle. Comme si elle était de ma famille. Je sais pas... elle à quelque chose de familier.

Heureusement pour Chioné, la chute avait été un peu - voire très peu - amortie par le réflexe de l'armure de glace, un réflexe de son sang démoniaque. Elle avait permis à la jeune femme de ne pas briser sa colonne vertébrale en tombant, mais n'avait certes pas pu empêcher les coupures qui saignaient un peu au moment où Chioné avait roulé jusqu'au pied d'une colline.

Un peu sonnée malgré tout, elle vit Stribog lui tendre une main pour l'aider à se relever :

Est-ce que ça va ? Tu m'as fait peur !

La Reine des Neiges grimaça en voyant ses égratignures mais s'empressa de le rassurer :

Ça va, j'ai connu pire, ne t'inquiète pas.

Au même moment, un rugissement se fit entendre du côté du bord de la falaise : c'était le dragon brun avant qu'il ne s'envole loin pour être tranquille. Chioné esquissa un sourire, légèrement essoufflée, et regarda Stribog. Tiens, son regard lui rappelait celui de sa mère...

Chioné était recouverte d'égratignures superficielles mais semblait aller bien. Elle me rassura enfin au bout de quelques interminables secondes.

- Ça va, j'ai connu pire, ne t'inquiète pas.

Je me sentais mieux désormais. Je croisa ensuite le regard de Chioné et... Il était plutôt étrange. Elle m'analysait, ça c'est sûr mais... Pourquoi ? Il est vrai que, de mon coté aussi, je profitais de ce long regard pour essayer de "lire" dans ses yeux. Les yeux sont des fenêtres ouvertes sur l'âme il parait. Ceux-ci me semblaient familiers de surcroît, mais où les avais-je déjà rencontrés ? .... Ah mais oui ! Ce bleu si particulier, ce bleu glace, ma mère avait le même dans les prunelles ! Oui, exactement le même ! Mais... Pourquoi je retrouvais ce vestige de mon passé resté dans les Glaces ici ? Je devais en avoir le cœur net ! Nous rompîmes ce si long regard et J'aidai Chioné à bien se redresser avant de lui demander.

- Je suis content que tu aille bien mais je dois te poser une question... Quelle est le nom de ta mère ?

Son père était un démon, donc il ne m'intéressais pas pour ce que je voulais savoir. Mais sa mère... Sa mère était une élémental, comme la mienne... Je me doutais que l'impatience devait se lire dans mes yeux mais... une hypothèse étonnante se dessinait petit à petit dans mon esprit....

Chioné soutint le regard bleu de Stribog pendant un bon moment, avant qu'il ne l'aide à se redresser parfaitement et ne lui demande :

Je suis content que tu aille bien mais je dois te poser une question... Quelle est le nom de ta mère ?

Chioné resta muette de surprise, faisant le lien entre sa remarque intérieure et la question de son camarade. Serait-il possible qu'ils appartiennent à la même famille, en plus d'appartenir au même endroit ou presque ? La Reine des Neiges répondit d'une voix neutre :

Aglaé. Elle s'appelait Aglaé. Elle avait coupé les ponts avec sa famille quand elle m'a conçue avec mon père...

Elle plongea à nouveau son regard dans celui de Stribog et lui prit les mains : aucune coïncidence possible si son intuition se vérifiait. Elle serra fort ses mains et murmura :

Serais-tu... un membre de ma famille maternelle ? Serions-nous de la même famille ?

C'était presque un espoir, n'ayant jamais rencontré la famille de sa mère, pensant même jusqu'à maintenant que sa mère était orpheline.

En mon fort intérieur, je priais pour que ce soit possible. Une famille, une famille sur ce continent, ce serait merveilleux ! L’objet de toutes mes pensées à cet instant me répondit enfin avec neutralité.

- Aglaé. Elle s'appelait Aglaé. Elle avait coupé les ponts avec sa famille quand elle m'a conçue avec mon père...

Tout s’expliquait désormais. Ma mère m’avait parlée d’une sœur, indigne de la famille selon elle. Quel monceau de balivernes. Mais cela confirmait mes soupçons. Nous avions effectivement un lien. Et il faut reconnaître qu’il était fort ! Le lien du sang ! Ma secrète cousine replongea son regard dans le mien. Je me demanderais toujours la tête que j’ai faite à ce moment. Elle devait être risible. Puis, elle me prit les mains et les serra fort. Je sentais que je m’empourprais sans le vouloir.

- Serais-tu... un membre de ma famille maternelle ? Serions-nous de la même famille ?

Il n’est pas étonnant que nous ayons eu la même intuition. Au vu de son comportement, elle devait autant attendre ma réponse que…. Moi en fait ! Je ne savais que dire ! Il fallait une belle phrase, pas un « ouais » tout pourri ! Ce moment resterait gravé en nous et je ne voulais pas y être mauvais acteur. Je pris quelques interminables secondes pour réfléchir. Secondes pendant lesquelles elle me tenait toujours les mains et me regardait avec insistance, regard qui commençait à me mettre vraiment mal-à-l’aise… EUREKA ! Je pris moi aussi ses mains avant de répondre enfin.

- Ma mère m’a effectivement racontée l’histoire de ma famille et elle y mentionnait une certaine Aglaé, sa sœur selon elle. Elle m’a également dit qu’elle avait cassée avec son foyer. Cette parente inconnue m’était sortit de la mémoire car je pensais ne jamais plus en entendre parler. Et voilà que ce souvenir me revient en te voyant. Toi, sa fille. Je ne pus retenir un immense sourire qui découvrit toute mes dents. Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureux aujourd’hui ! Je n’aurais pas imaginé une seule seconde pouvoir trouver des parents ici !

Je laissai mes émotions s’exprimer et étreignis ma parente. Des larmes devaient couler sur mes joues mais plus rien d’autre n’avait d’importance en cet instant.

Stribog lui prit les mains à son tour avant de lui répondre avec émotion :

Ma mère m’a effectivement racontée l’histoire de ma famille et elle y mentionnait une certaine Aglaé, sa sœur selon elle. Elle m’a également dit qu’elle avait cassée avec son foyer. Cette parente inconnue m’était sortit de la mémoire car je pensais ne jamais plus en entendre parler. Et voilà que ce souvenir me revient en te voyant. Toi, sa fille. Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureux aujourd’hui ! Je n’aurais pas imaginé une seule seconde pouvoir trouver des parents ici !

Puis il laissa ses émotions prendre le dessus et étreignit Chioné, laissant couler des larmes de joie. La Reine des Neiges fit de même, et tous deux pleurèrent longtemps, libérant leurs cœurs.

Après une bonne dizaine de minutes à pleurer de joie et d'émotion, Chioné s'écarta de son cousin - car c'était ce qu'il était à présent - sécha ses larmes avant de dire d'une voix douce :

Je propose qu'on rentre, on se racontera nos vies en route. Pour le dragon, j'espère qu'on en recroisera un un jour...

Elle lui adressa un sourire amical avant de serrer une dernière fois ses mains et de se rendre auprès de leur monture, qui était restée tranquillement près de son point d'eau, mais qui manifesta sa joie de les voir tous les deux. Chioné lui flatta l'encolure puis le museau avant de monter sur son dos, prête à repartir vers la cité. Il ne faudrait pas qu'un envoyé des Féral l'attende en vain au cas où...

Notre étreinte copieusement arrosée de larmes de joie dura longtemps, approximativement une dizaine de minutes. Je n'aurai jamais pensée qu'elle me ferait autant de bien au cœur. Depuis que j'étais parti des Glaces, je savais que je ne reverrai sûrement jamais ma famille. Même si cela m'avait causé quelques crises de nostalgie, je n'y pensais guère plus. Mais quand j'ai appris que je n'étais pas seul ici... c'est comme si mon cœur c'était remit à battre ! Chioné était désormais dans le même état que moi. Pleurant à chaude larmes, on ne pouvais se lâcher. A la fin, nous finîmes enfin par prendre un peu de distance.

- Je propose qu'on rentre, on se racontera nos vies en route. Pour le dragon, j'espère qu'on en recroisera un jour...

J’acquiesçais de la tête, qui était toujours trempée de larmes, puis je la suivis après s'être serrés les mains une dernière fois. Nous retournâmes auprès de notre fougueuse monture qui à hennis de joie en nous voyant arriver. Ma cousine lui flatta l'encolure avant de grimper sur son dos. Je lui adressa moi aussi une petite caresse et je monta devant Chioné. Le dragon m'était désormais sortit de l'esprit et je ne pensais plus qu'à ma nouvelle parente. Nous repartîmes vers Umusk en galopant. Sur le chemin, nous discutâmes de nos vies respectives. Elle eu du mal à parler de sa mère mais eu beaucoup moins de mal à parler de sa famille paternel. Les Féral. J'avais effectivement entendu parler d'eux, me trouvant sur leur domaine, mais il m'intéressait plus désormais. J'aimerais bien rencontrer ceux qui ont si gentiment accueillis ma cousine parmi eux. Selon les dires, c'était des démons. Nouvelle preuve que les préjugés sur eux sont injustifiés. De mon coté, je lui raconta aussi ma vie, aussi peu passionnante soit-elle. Je me rappela soudain de quelque chose qui m'était complètement sortit de l'esprit !

- Oh ! Il faudra que je te présentes quelqu'un quand on sera arrivés.

Ce que nous ne tardâmes pas à faire. Nous laissâmes notre monture à l'entrée de la ville, je la récupérerais plus tard de toutes manières, et nous restâmes quelques instants devant la porte, le temps que je lui présente mon cher ami.

- AQUILUUUUUS !

Quelques secondes passèrent avant que mon compagnon aérien ne débarque. Il ne se trouvait jamais bien loin de moi de toutes façons. Je sortis un épais gant de cuir de ma besace bizarre et l'enfila à mon bras droit que je tendis horizontalement de sorte qu'il puisse s'y poser sans risquer de me déchiqueter le bras. Quelques instants plus tard, dans un cri de contentement, le belle aigle noir se posa majestueusement sur son perchoir vivant. Je lui donna un morceau de viande à grignoter, comme toujours, et me tourna vers Chioné, un grand sourire sur le visage.

- Voilà, je te présente Aquilus, c'est mon ami et mon compagnon de voyage. Je caressa la tête plumée de l'oiseau. Je l'ai recueilli quand il était tout petit et nous nous sommes rarement quittés depuis. Si un jour, je devais t'envoyer une lettre, c'est par lui que je passerais. Je n'ai pas très confiance en la rapidité des messagers habituels.

Puis je laissa mon ami s'envoler de mon bras et repartir en criant dans le ciel.
Je détourna mon regard de lui pour le poser sur ma cousine.

- Bien, désolé de cette petite pause mais je voulais absolument te le présenter. Bref, tu dois avoir à faire, rentrons !

Je lui emboîta alors le pas en rentrant dans la cité portuaire. C'était désormais à elle d'ouvrir la marche. Elle m'avait accompagné dans la recherche du dragon, le moins que je puisse faire c'était de l'accompagner à son tour.

Pendant le voyage, Chioné parla peu de sa mère et beaucoup de sa famille paternelle. Et à son grand soulagement, Stribog ne semblait pas affecté par la nature démoniaque des Féral... Ceci fait, il raconta sa vie, qui, comme il l'avouait, n'était pas bien palpitante non plus, quand il se rappela d'une chose qui le fit s'exclamer :

Oh ! Il faudra que je te présentes quelqu'un quand on sera arrivés.

Arrivés à l'entrée de la ville, tous deux descendirent de cheval et attendirent devant la porte quand Stribog cria :

AQUILUUUUUS !

Très vite, un magnifique aigle noir vint se poser sur le bras recouvert d'un gant de cuir ; Stribog lui donna un morceau de viande avant de se tourner vers Chioné avec un grand sourire :

Voilà, je te présente Aquilus, c'est mon ami et mon compagnon de voyage. Je caressa la tête plumée de l'oiseau. Je l'ai recueilli quand il était tout petit et nous nous sommes rarement quittés depuis. Si un jour, je devais t'envoyer une lettre, c'est par lui que je passerais. Je n'ai pas très confiance en la rapidité des messagers habituels.

Chioné regarda ensuite l'aigle noir s'envolant en poussant des cris, avant que Stribog ne reprenne :

Bien, désolé de cette petite pause mais je voulais absolument te le présenter. Bref, tu dois avoir à faire, rentrons !

La Reine des Neiges ouvrit donc la marche jusqu'à l'auberge, qui était pleine et indiquait donc l'heure du repas. Elle demanda à l'aubergiste de faire monter deux repas dans sa chambre, avant de grimper les escaliers et de s'installer devant la coiffeuse pour regarder l'état de ses égratignures. Heureusement, elle n'avait plus rien, sa nature démoniaque avait pris soin de les soigner...

Ce fût donc Chioné qui ouvrit la marche jusqu'à l'auberge, désormais bondée de monde. Elle demanda rapidement à l'aubergiste de faire monter deux repas et nous allâmes ensuite dans sa chambre où elle s'empressa de faire l'état de ses blessures. Et aussi étonnant que ça puisse paraître, elle n'avait plus rien. Ce devait être quelques pouvoirs hérités du coté paternel. De mon coté, je ne savais que faire désormais. Nous devrions sûrement nous quitter prochainement et, au-delà de la tristesse que cela me causait, je n'avais pas encore réfléchi à ce que je ferais par la suite. Je venais tout juste d'arrivé sur ce continent et l'argent commençait déjà à manquer. La seule activité qui me permettrait de gagner des fonds était la peinture. Mais bon, je me voyais mal dormir dans les rues la nuit... Un peu de camping ne me ferait pas de mal ! Bien obligé de toute façon... J'allais donc dormir dehors les prochains jours.

Quelques minutes passèrent où nous discutâmes encore un peu Chioné et moi quand les repas arrivèrent enfin. La mésaventure du jour m'avais donné faim n'empêche ! Je devais profiter du peu de viande qu'il y avais parce que les prochains jours risquaient d'être durs niveau alimentation. Nous mangeâmes pendant une bonne dizaine de minutes et le crépuscule commençait à pointer le bout de son nez. Il fallait désormais que je quitte cette adorable compagnie pour rejoindre le monde intimidant de la nuit en pleine nature. Après le repas était venu le temps du départ. J'étreignis ma cousine pendant longtemps, lui souhaitant bonne chance pour l'avenir, lui faisant maintes fois la promesse de revenir...

L'enlaçant une dernière fois devant l'auberge, je repartis enfin en direction de la porte où j'avais laissée ma monture. Il me fallait la ramener à Tumusk avant d'aller me coucher à l'extérieur de la ville. Je devais économiser mon argent ! Sans me retourner, les larmes coulaient sûrement sur mes joues. Je venais de me trouver une famille sur ce continent.
Combien de fois avais-je pleurer aujourd'hui ?!