Ondulant devant l'assemblée, la belle ébène enchaînait les mouvements de hanches, les cabrant dans un rythmes obnubilant pour le public masculin qui pullulait au bas de la scène. Effectuant une rotation sur un accent d'épaule au rythme des tambours du musicien qui lui donnait le ton, Sharane tourna le dos à l'assemblée de buveur dans une balade du pied droit. Laissant onduler le foulard que la belle retenait de ses deux mains, elle répondit a l’accélération de la mélodie par une danse du fessier, duquel répondit encore une rasade de sifflement en direction des tables voisines.

L'écailleuse rayonna encore pendant une dizaines de minutes, en captant l'attention de l'auditoire d'une taverne bien coté du Quartier riche de Faestalia, La brunette termina d'une danse du ventre gracieuse, secouant les perles et paillettes de sa tunique avec un rythme ensorcelant. N'accordant aucun regard a son publique, un connaisseur certain de la danse dirait que la perfection était là, et manquait alors le sourire et la gaieté habituelle du comédien, que la Sargonne donnait ici par un visage arboré de froideur, l'air fermée et absente a sa danse. Concluant sa mélopée agile par un inclinaisons du bassin face à son auditoire, elle recueillis les hourras de délires avec dédain et distance, ne se relevant que pour se diriger hors de la scène,

Trouvant alors la paix bénéfique des coulisses, la belle allât accoster le tenancier, qui bourse en main, l’accueillait d'un sourire gras et malsain.

_ L'argent, une table, la paix.

Confronté a la rigidité placide de son étoile orientale, l'homme lui tendit son dû avec la bouche a demi-ouverte, comme s'il s'était fait couper avant même de pouvoir parler. La regardant s'éloigner vers ses affaire, il lâcha un juron sonore qui ne fût couvert que par les délires de la foule encore bien audible.

Quoi qu'il ai pu dire, Sha' s'en curait les dents, passant la bourse dans l'encolure de son bustier, elle jura elle aussi, le visage ridé de mépris. Devoir jouer la minette pour vivre, c'était rare, s'entichant plutôt de ses talents de guérisseuse, la belle dû pour une fois se résoudre à se trémousser pour passer les quelques jours hors de la misère.
Détachant son balconnet a paillette d'un geste sec, la danseuse se saisie froidement de son haut de voyage quand elle pivota vers le tenancier dont elle avait oublié la présence. le voyeur se tenait effectivement toujours là, droit comme un I, la mine déformée par sa rougeur grotesque, avisant la poitrine provocante de l'orientale, il releva bien vite les yeux sur son minois froid et préfère clairement foutre le camps, claquant les talons en passant le coin de la pièce, il lâcha un autre juron, mais d'éblouissement cette fois-ci.

-Putain, bandes de cons.

Jurant elle-aussi, la brunette termina de boucler son par-dessus, décrochant son foulard facial, elle s'avisa a redresser son sarouel descendu bien trop bas et se couvrit d'un drapé sur les épaules avant de gagner la sortie des comédiens.

Soulevant le pan du mur de perles qui servait de porte, l'écailleuse posa son regard sur l'assemblée d'ivrogne qui saluait maintenant les délires d'un musicien effréné. Satisfaite d'une sortie discrète, la brunette gagna la table qui lui était dédiée d'un pas discret, située en terrasse, et donc, tournée a la scène, il n'y avait presque personne. Jouissant d'une table a deux places, la Sargonne s'y installa sans vergogne, calant le talon de sa sandale sur la balustrade, elle étala son regard mutin sur la Capitale de Feu qui se rependait maintenant autours de l’aplomb sur lequel elle était perchée.

Sha' ne se sentait pas à son aise dans cette ville, cela faisait maintenant quelques jours qu'elle n'avait pas retrouvée sa forme écailleuse et cela l'a remit en mal d'y repenser. lâchant un grognement sonore a la venu du serveur qui lui apporta son jus de fruit, la brunette le balaya de sa vue d'une secousse de la main. Se saisissant de l'anse de son verre avec aplomb, elle trempa ses lèvres dans le liquide sucré avec délice. J'ai parcouru Feu de long en large pendant des siècles, cette citée n'a rien de plus à me donner... je me demande si me risquer a descendre à Terre ne serait pas une bonne chose... conclue t'elle, la mine élargie d'une moue ennuyée. Départ ou non, l'orientale replongea son regard sur la citée qui avait au moins le mérite d'être magnifique.

Le départ, évidemment, partir de cette foutue ville était certain, de Feu, elle y songeait encore.

Et hop, un petit passage à Feu, pensa Heylë en trottinant devant sa maîtresse et amie Alys. Leur passage à Foam avait été quelque peu mouvementé, et il voyait bien que ce qu'il s'était passé avait marqué l'Elfe rousse au fer rouge. Certes, l'étincelle de bonne humeur et de vie était revenue dans les yeux d'Alys, mais hélas, un voile sombre venait souvent l'étouffer. Aussi l'avait-elle poussée à quitter l'endroit et à reprendre leur voyage pour se changer les idées...

Cette fois, Alys avait opté pour l'option "capuche", cachant ainsi sa nature elfique. Cela lui avait apporté pas mal de soucis, à croire que les gens n'en avaient jamais vus de leur vie. Heylë, lui, se comportait comme un renard apprivoisé qui se contente de glapir de temps à autre, et jusqu'ici, entre Foam et le pays de Feu, ça avait marché. Autant continuer jusqu'au bout...

Ils arrivèrent à une taverne assez bondée pour s'y restaurer ; Alys s'approcha du tavernier et lui demanda en criant pour se faire entendre au milieu de tout ce ramdam :

Dites-moi mon brave, où est-ce que mon renard et moi pouvons-nous nous restaurer au calme ?

Suivez-moi, je vais vous installer !

Le duo suivit le tavernier jusqu'à la terrasse et leur montra une table où ils s'installèrent pendant que le tavernier allait leur préparer des petits plats. Ils étaient installés pas très loin d'une jeune femme qu'Heylë repéra aussitôt, de par sa beauté et son regard triste. La pauvre, elle ne devait pas se sentir chez elle...

Fixant la nappe houleuse de chaleur qui couvrait la Capitale , la belle pu s'évader le temps de quelques instant salutaire de l'ambiance bruyante qui galvaudait la taverne ou elle se trouvait. S’imaginant alors a serpenter sur les toits plats des maisons orientales, Sha' se plu à se croire libre de tout regards et de toute craintes, le temps d'un bref instant, la brunette hésita a se libérer de son enveloppe humaine pour fuir le malaise qui la gagnait. Se mordillant les lèvres en avisant la rambarde contre laquelle reposait son pied, la danseuse frissonna d'hésitation a l'idée de jeter au diable toute sagesse et prudence et de se libérer en pleine citée, de se jeter par delà même la balustrade pour flâner dans les ruelles étroites sous sa forme de Sargonne.
Non, Sha', tu n'as plus l'age pour ce genre de conneries, c'est idiot et crétin. Soupirant doucement, l'orientale se ramena à la raison, buvant une lampée de son jus de fruit, elle en savoura le maigre plaisir que celui-ci procurait, se replongeant alors dans la contemplation de l'horizon, le Soleil brillait de son Zénith, ses rayons fourmillant sur la beau ébène de la brunette qui ne se gênait pas pour la lui offrir.

Ainsi tournée, l'écailleuse ne prêta pas attention a l'elfe et a l'animal qui prirent place non loin d'elle, tout comme, a son grand malheur, elle ne prêta pas non plus crédit du trio de loubards qui firent rapidement ombre dans son dos. Leur ombrage gagnant bien vite ses paupières closes, la belle les entrouvrit pour distinguer pleinement la source d'ennuis qui trônait maintenant a coté d'elle. L'un des trois hommes prit la parole :

_ Eh la danseuse, on est trois d't'es fans tu sais, t'étais magnifique, t'voudrais bien l'refaire une p'tite danse rien q'pour nous ?

Renforcé par les croassement excité de ses deux compères, le concerné but une rasade de sa pinte qui puait l'odeur âpre d'un spiritueux, empirant l'état dépravé dans lequel ils se trouvaient déjà tout trois.

_ Messieurs, le spectacle est terminé, je ne me produit plus, je me repose à présent et j'aimerai bien profiter du soleil sans que vos ombre ne me le gâtent.

Ruminant ses jurons par crainte d'envenimer la merde dans laquelle elle semblait déjà se fourrer, La belle s'enticha a demeurer un tantinet courtoise et tempérée. Des emmerdes, elle n'en avait eu par poignées dans Faestalia, pas question d'en récolter une de plus, ces ivrognes n'en valait pas la peine. Les dardant d'un regard froid pour affirmer ses propos, la brunette aspira a ce que son discours puisse leur être clair et net...

_ Nan... mais attend là, allez beauté ... Tu vas pas nous laisser comme ça hein ? pas vrai les gars ? Faut pas faire attendre son publique ma jolie.

Assurant ses propos avec un rire rauque vite repris de ses acolytes, l'homme se risqua a se saisir du poignet de l'ébène, lâchant un cris de rage, la concernée tâcha de se débattre de l'emprise, excédée.

_ Mais lâche moi crevure de merde !

Assignant une gifle claquante de son autre mains libre, la belle se mit à espérer que l'attention des clients qui se portait sur eux allait la sortir de là sans heurt. Espoir futile, rire et amusement du spectacle, voilà ce que répondit l'auditoire de la scène. Fixant le tenancier de loin, la brunette croisa son regard et comprit bien vite que les propos qu'elle lui avait touché sonnait maintenant le glas d'une vengeance, la laissant pourrir avec ses ivrognes, le gérant se reporta sur son comptoir, d'un air sadique et serein.

Luttant donc seule et désarmée face à son détracteur qui gloussait salement a la gifle, il enserra son emprise sur le poignet de la seconde main de l'écailleuse, Fixant l'insoumise en face à face, l'ivrogne s'avisa de la maîtriser sous les rires béat des deux autres. Jurant alors entre ses dents serrés, Sha' lui cracha singulièrement à la gueule, se débattant sous de bref spasmes sec, la Sargonne ruminait sa rage et jetta une œillade suppliante a l'elfe silencieuse qui était aux première places de la scène. La voyant comme son seul espoir, probablement captée par le visage sage et posé qu'elle arborait, l'elfe fut bien son dernier rempart, la gardant de faire la fatale erreur de libérer en Sargonne en publique.

Alys et son renard se faisaient discrets, n'osant pas déranger la belle dame qui se trouvait pas loin d'eux. Heylë gronda intérieurement cependant lorsqu'il vit, pendant son amie regardait le paysage, trois hommes pas très frais s'approcher de la table voisine. L'un d'eux adressa la parole à la belle dame :

Eh la danseuse, on est trois d't'es fans tu sais, t'étais magnifique, t'voudrais bien l'refaire une p'tite danse rien q'pour nous ?

La belle dame répliqua avec fermeté :

Messieurs, le spectacle est terminé, je ne me produit plus, je me repose à présent et j'aimerai bien profiter du soleil sans que vos ombre ne me le gâtent.

Le canidé apprécia la courtoisie de la dame, comme si elle ne cherchait pas à s'enfoncer dans le pétrin plus qu'elle ne l'était déjà. Sauf qu'apparemment, les bourrés ne l'entendaient pas de cette oreille ; celui qui avait parlé repris :

Nan... mais attend là, allez beauté ... Tu vas pas nous laisser comme ça hein ? pas vrai les gars ? Faut pas faire attendre son publique ma jolie.

Heylë tira le bas du pantalon d'Alys pour attirer son attention au moment où la belle dame se débattait pour échapper à la forte poigne de l'homme :

Mais lâche moi crevure de merde !

Lorsque l'Elfe se tourna enfin, la belle dame avait asséné une gifle à son agresseur et cherchait de l'aide de l'autre côté, au niveau de la scène. En vain. Ce serait donc à l'Elfe et son renard de l'aider. Leurs regards se croisèrent avant qu'Alys ne bande son arc, une flèche encochée dans la corde, pendant qu'Heylë grondait de manière sourde avant de bondir, crocs en avant, vers celui qui maintenait la belle dame. Et comme voulu, ses crocs finirent dans l'arrière-train du bonhomme, qui poussa un cri rauque de douleur, relâchant ainsi sa proie avant de se tourner vers le renard. Trente secondes après, une flèche se retrouvait coincée dans sa gorge, le tuant sur le coup. Ses deux comparses remontèrent la piste et virent Alys en train d'encocher deux flèches, une pour chacun d'eux, avant de les viser et de tirer. Eux aussi finirent par rejoindre le royaume de Nayris, les Limbes.

Heylë gronda sur les corps quelques instants pendant que l'Elfe rangeait son arc en s'approchant de la belle dame :

Ça va, pas trop secouée ?

Il y avait une petite note d'inquiétude dans la voix de l'Elfe rousse ; si elle et son renard n'étaient pas intervenus, les dieux seuls savent ce qu'il se serait produit... Heylë finit de gronder sur les corps avant de s'approcher et de s'asseoir sagement près de sa maîtresse, un sourire de satisfaction du travail accompli se dessinant sur sa gueule. Peut-être qu'il ferait aussi savoir au tavernier qu'on ne laisse pas une dame se défendre toute seule, c'est mal élevé...

Une gerbe de sang.

Comme on l'on reçoit du vin sur une belle robe blanche lors d'un gala.

Une gerbe de sang, c'est tout ce que l'orientale pu comprendre à la seconde ou le dard d'une flèche s'échoua dans la gorge de son détracteur, La belle avait regardé l'elfe qu'une paire de secondes avant que le gros lard qui la tenait ne lui happe une nouvelle fois son attention. N'ayant ni perçu non plus l'attaque de l'animal roux qui escortait la femme elfe, Sha' hoqueta de surprise a l'impact. La flèche tuant l'ivrogne sur le coups, la danseuse pu s'en dégager avec un relent écœuré, Les deux autres tombèrent à la même vitesse sous les traits mortels de l'elfe. Ayant alors un mouvement instinctif de recul, la brunette se plaqua a la balustrade, les mains derrière le corps, les yeux grand ouverts, avisant le désastre qui trônait à ses pieds. L'écailleuse peinait encore à comprendre ce qu'il se passait.

N'ayant pas non plus l'esprit touché a ce genre d'actes sanguinolents, sa première réaction fut de cracher non loin du macabé qui l'avait séquestré. Serrant les dents, le visage ridé de la haine que lui inspirait ces funestes soûlards, son yeux trouvèrent vite repère sur une Elfe qui perça la foule de badauds estomaqués. Arc tenu au repos, la rouquine se tenait droite face à elle, comme si rien ne s'était produit

_ Çà va, pas trop secouée ?

Hochant lentement la tête au son de sa voix, lui assurant sa réponse, la belle se dégagea de la balustrade ou elle se tenait et avisa rapidement l'animal qui semblait la suivre, animé d'une lueur d'intelligence, il attisa sa curiosité une brève seconde avant de relever son minois vers la foule qui s’amassait autours d'eux, comme une marrée hostile et compacte.

_ Nous devons partir, ne perdons pas de temps. Une femme abusée pour trois meurtres, n'espérez pas vous en sortir avec la gloire et les lauriers. Je ne vaut rien, en ce monde.

Encore déconcertée de la scène qui s'était produite, la brunette darda sa sauveuse d'un regard gratifiant mais empressé, détournant alors son minois vers les bords de la terrasse, faisant voleter sa longue crinière sombre, l'ébène s'avisa a passer outre le rebord, l’enjambant pour trouver le balcon d'un précipice mortel, la brunette inspira pour garder son calme et s'approcha d'un des piliers porteurs. L’alizé chaude secouait les pans de sa tenue légère, faisant bruisser les perles et paillettes qui couvraient sa chevelure. Se faisant basculer de la rambarde au pillier qui soutenait la battisse, la fuyarde tâcha de se faire glisser jusqu'au contrebas sans un regard vers la foule alcoolisée qui commençait tout juste a s'animer, le roulis de leur mécontentement perçant a ses oreilles.

Dans un claquement de sandale, et avec une légère grimace de la chute, la belle trouva le repos salutaire du toit-terrasse qui s'étalait au bas de la taverne. Frottant ses mains, Sha' commença à se diriger en courant vers les escaliers qui donnaient sur une ruelle discrète, afin de disparaitre une bonne fois pour toute de la merde dans laquelle elle se trouvait encore trempée. Assagie d'une pensée vive, l'écailleuse se stoppa nette sur la première marche.

La solitude avait marqué son demi-millénaire de vie, faire face seule, avancer seule, l'ébène se surprit à en avoir oublié sa mystérieuse sauveuse. Secouant sa crinière brune, Sha' leva ses pupilles vaironnes sur l'esplanades de pierre blanche de laquelle elle était descendue, figée sur ce qu'elle allait voir.

La belle dame hocha la tête silencieusement, en réponse à la question de l'Elfe qui sourit, de même qu'Heylë. Mais leur sourire se figea lorsqu'ils suivirent le regard de la belle dame vers la foule hostile qui s'approchait d'eux. Oh oh... Elle lança :

Nous devons partir, ne perdons pas de temps. Une femme abusée pour trois meurtres, n'espérez pas vous en sortir avec la gloire et les lauriers. Je ne vaut rien, en ce monde.

La belle dame aux cheveux noirs adressa à Alys un regard de gratitude teinté d'empressement avant de disparaître prestement aux yeux de la foule et du duo. Heylë regarda son amie et lui dit avec un ton détaché :

Bon, tu comptes rester là à attendre sagement qu'ils nous attrapent ?

Non, mais j'attends qu'ils s'amènent pour leur envoyer ma magie dans la figure. Je ne vais pas gâcher mes flèches pour eux.

Ouais ben magne-toi, steuplé. Pas envie de finir à la broche parce que tu auras trop tardé.

T'as fini de râler oui ?!

BOUGE-TOI !!

Au moment où Heylë criait, Alys posa sa main sur le sol et envoya une puissante déflagration qui fit s'ouvrir une faille sous les pieds de la foule en colère, qui, apeurée, se précipita sur le côté pour éviter de tomber. Cette diversion fut mise à profit par le duo, qui se mit à courir sur leur gauche, finissant leur course dans une ruelle adjacente. Il était temps de lever de lever le camp, mais pas sans la belle dame qui serait plus en danger qu'autre chose... Le duo se mit donc à sa recherche, veillant à ne pas se faire repérer.

_ Bordel, mais ...

La suite des mots ne parvint pas à passer la barrière de ses lèvres. La terrasse qui la surplombais, venais littéralement de s'effondrer. Sha' resta de longues secondes pétrifiée devant la vague mortelle de gravât qui s'affaissait dans un chaos sonore juste devant ses pieds. Reculant d'un bond instinctif, la brunette s'engouffra dans l'escalier pour descendre dans la ruelle et fuir au plus vite. Perçant l'opaque bouffée de poussière qui gonflait mollement aux alentours du carnage, l'orientale cahota d'un pas appuyé vers une ruelle étroite ou elle pourrait disparaitre à tout jamais de cette emmerde ronflante.

- Putain mais merde .... Merde ! J'ai rien demandé à personne, RIEN, alors pourquoi toujours dans une foutue démesure ?!

La fuyarde cracha ses mots pour elle même, traversant la foule de passant hébétés du spectacle, repoussant un vieillard d'une embardé, la belle gagna l'ombre salutaire d'une bâtisse reculée et emplie de foule. Ici, personne n'irait la retrouver.
Profitant de ce répit salutaire, l'écailleuse darda a nouveau le désastre d'un regard fermé. Qu'es ce qui avait bien pu se passer ? Ne trouvant réponse, la femme ébène balaya les alentours de ses prunelles dorées, la foule gagnait en épaisseur, et des lances et des bruit d'armures approchaient à pas effrénés : La Garde.

Se glissant en silence entre les badauds, sa capuche cachant son minois inquiété, Sha' arriva a l'angle d'un mur quand elle vit l'elfe et son renard qui erraient dans la ruelle opposée, s'entichant, semblait t'il, a demeurer calme et discret. Se plaquant contre le mur, la fuyarde les suivit du regard, le souffle retenu alors qu'ils s'approchaient a grand pas de sa position.

Ne pipant mot quand ils passèrent devant elle, alors masquée sous l'encolure d'une capuche, Sha' les laissa s'éloigner, se mordillant furieusement les lèvres à son silence. Bordel... je ne peux pas... c'est une source d'ennuis.... cette elfe tue comme elle respire.... Bordée d'hésitations, la belle ébène ouvrit alors la bouche, comme pour les héler et révéler sa présence, mais aucun mot ne pur sortir de son enceinte de prudence. Soupirant en silence, Sha' regarda son duo de sauveur s'éloigner, redressant sa cape sur son dos, la brunette se détourna pour prendre sa propre voie, seule.

Se morfondant encore de son geste, la Sargonne perçut au moment de tourner le pas, qu'un groupe de gardes approchait a grand pas vers l'étrange renard et la femelle elfe. Écarquillant les yeux de surprise a ce nouveau dé lancé dans la donne, la rencontre serait inévitable, que cela finisse de la mort de l'un ou de l'autre des camps, ce serait des vies gâchés et inutiles. L'orientale prit alors son souffle et son ressentis a deux mains avant de rattraper le duo en deux grandes enjambées. Posant sa main sur l'épaulette de l’elfe, d'une pression alerte et alarmante, elle s'avisa de l’entraîner prestement a sa suite.

_ Venez.

N'attendant guère de réponse, la danseuse ouvrit les portes d'une maison qui s'ouvrait sur la ruelle, disparaissant alors aux yeux des sentinelles qui approchaient toujours d'un pas forcé. Ses sandales claquant sur la mosaïque poussiéreuse du couloir dans lequel elle s'engouffrait, la belle jeta une œillade brève derrière elle, s'assurant que l'étrange femme et son familier avaient eu la sagesse de suivre ses pas...

Le duo continua de marcher longtemps, discrètement, à l'abri des regards indiscrets. Du moins, le pensaient-ils. Alors qu'ils se dirigeaient vers la sortie de la cité, une ombre se faufila jusqu'à eux et toucha l'épaule d'Alys avant de l'embarquer à sa suite en lui disant :

Venez.

C'était la voix de la belle dame qu'ils avaient sauvée ; l'ombre disparut dans une maison, et le duo se hâta de la suivre. Juste à temps, des soldats faisaient leur ronde à ce moment-là... Heylë souffla :

Ouf, merci. Un peu plus et on se faisait attraper... Y a moyen qu'on sorte de cette ville ?

Alys lui lança un regard quelque peu réprobateur avant de s'adresser à la belle dame :

Excusez-le, il a tendance à dire tout haut ce que lui et moi pensons tout bas... Même s'il a raison. Par contre, hors de question qu'on vous laisse ici alors que nous, on s'en irait tranquillement...

Elle tendit la main vers la belle dame et se présenta avec un sourire :

Je me nomme Alys, et voici mon Familier Heylë. A qui avons-nous l'honneur, belle dame ?

_ Ouf, merci. Un peu plus et on se faisait attraper... Y a moyen qu'on sorte de cette ville ?

S’arrêtant alors au milieu du préau de la battisse orientale, la belle s'échoua au bord d'une fontaine qui diffusait au sein de la cours intérieure, une brume fraîche, qui s’attelait a parer le trio du véritable sauna qui pesait sur toute la citée du soleil. Croisant les jambes, la brunette reprit son souffle jusque là ténu. Avisant le renard qui venait de parler, Sha' haussa un sourcil, mais n'en fut pas surprise, le regard du familier trahissait son intelligence. Secouant sa crinière sombre d'un geste de main, l'orientale n'eu le temps de répondre, ses pupilles dorées alors posés pleinement sur l'elfe qui surenchérissait sur son compère.

_ Excusez-le, il a tendance à dire tout haut ce que lui et moi pensons tout bas... Même s'il a raison. Par contre, hors de question qu'on vous laisse ici alors que nous, on s'en irait tranquillement...

La jeunette lui tendit alors sa main, arborant un sourire que Sha' jugea bien innocent au vu de la situation.

_ Je me nomme Alys, et voici mon Familier Heylë. A qui avons-nous l'honneur, belle dame ?

La brunette battit alors des cils et releva le pan de son capuchon, découvrant un visage mature et encore fermé. Avisant la main tendue dans un long silence, l'écailleuse la serra distraitement, son regard vif toujours posé sur l'elfe, semblant la percer peu à peu au jour., la lisant comme un livre ouvert.

_ Vingt ans, aventurière éprise de liberté, séparée de son peuple en raison d'un démon que nous connaissons tous... Je sais qui tu es, Alys Calywiel, je sais ce qui te nourris. Tu es bien innocente, tuer ces hommes n'était pas utile, faire effondrer la terrasse encore moins. Ta jeunesse et ta fougue imprudente t'as mise à mal et te mettra à mal de nombreuses fois, cela causera ta perte.

Sa voix tonnant comme un vieil Oracle, ses pupilles perdirent alors de leur clarté pour retrouver un teint plus terne. Soupirant alors doucement en détachant son regard de l'elfe, la Sargonne s'adoucit de son ton qui démarrait si durement, levant sa main sur l'animal pour le caresser, la danseuse poursuivit d'une voix plus posée, son attention portée sur Heylë auquel elle se trouvait décontenancée de lui poter déjà une affection. Ce petit renard l'intriguait.

_ Je me nomme Sharane, Sharane Al'Nhiek, merci pour ce que tu as fais.

Dardant a nouveau la jeune elfe d'un signe de tête pour suppléer ses propos, ses mirettes dorées se reposèrent sur la bête au pelage si doux, le grattouillant sous la mâchoire avec entrain. Déposant un doux baiser sur le museau du rouquin, la brunette se redressa, époussetant le pan large de son sarouel. Flattant de ses doigts le lierre qui grandissait sur les murs ombragés du patio de la villa, Sha' se dirigeait à pas lents vers ce qui semblait être une sortie annexe. Terminant d'une voix douce mais ténue..

_ Ce lieu ne sera bientôt plus salutaire dans quelques instants, ton ami est sage, nous devons partir. J'ai un refuge non loin de la ceinture de la citée ou nous pourrons passer la soirée avant de sortir de Faestalia de nuit.

N'attendant encore guère de réponse, la brunette s'évanouit derrière un rideau de perles, le bruit de ses sandales disparaissant peu à peu aux oreilles de l’elfe si celle-ci perdait sa trace.

Si toutefois l'elfe venait à suivre la mystérieuse danseuse, celle-ci la guidera, après une vingtaine de minutes de marche et de silence, à une taverne crasseuse et abandonnée, ou un Troll imposant pourrissait contre le mur, une flèche retenant sa tête au pilier contre lequel il avait lâché son dernier souffle. Le lieu semblait mal famé, tout comme le quartier, mais les alentours semblaient calmes et tranquilles, les murs extérieur de la ville drapant de leur ombre la battisse, rappelant leur présence toute proche. L'orientale se poserait alors assise sur le comptoir pour enfin sembler en bonne condition pour parler sans retenues. Ses yeux dorés figés sur la jeune elfe.

La belle dame orientale retira son capuchon, révélant un visage un peu fermé mais malgré tout agréable à regarder. Elle prit la main d'Alys et observa l'Elfe en silence, avant de répondre :

Vingt ans, aventurière éprise de liberté, séparée de son peuple en raison d'un démon que nous connaissons tous... Je sais qui tu es, Alys Calywiel, je sais ce qui te nourris. Tu es bien innocente, tuer ces hommes n'était pas utile, faire effondrer la terrasse encore moins. Ta jeunesse et ta fougue imprudente t'as mise à mal et te mettra à mal de nombreuses fois, cela causera ta perte.

Elle avait parlé d'une voix étrange, comme si une autre entité avait prit sa place dans son corps... Alys se troubla devant ces paroles à la consonance prophétique pendant que la belle dame reportait son attention sur Heylë, lui caressant le poil avant de reprendre d'une voix plus douce :

Je me nomme Sharane, Sharane Al'Nhiek, merci pour ce que tu as fais.

Alys hocha la tête sans mot dire, pendant que ladite Sharane continuait de prodiguer son attention à un Heylë enchanté de cet instant. La belle dame se releva et se dirigea doucement vers une sortie annexe en reprenant :

Ce lieu ne sera bientôt plus salutaire dans quelques instants, ton ami est sage, nous devons partir. J'ai un refuge non loin de la ceinture de la citée ou nous pourrons passer la soirée avant de sortir de Faestalia de nuit.

Puis elle disparut derrière un rideau de perles, son bruit de pas s'atténuant au fur et à mesure qu'elle s'éloignait. Heylë lança un regard à Alys et lui demanda :

Qu'est-ce qu'on fait ? On la suit ? Franchement, je pencherai pour cette solution... Peut-être qu'elle peut t'aider à t'empêcher de partir sur une mauvaise pente ?

Peut-être... Très bien, suivons-la.

Ils sortirent de leur cachette et s'empressèrent de rejoindre la belle dame, la suivant jusqu'à une taverne littéralement abandonnée, après vingt minutes de marche silencieuse. L'Elfe vit Sharane s'asseoir sur le comptoir et baissa légèrement la tête lorsqu'elle sentit son regard se poser sur elle. Ses paroles résonnaient encore dans son esprit...

Le crépuscule commençait a draper la cité d'une atmosphère rafraîchissant et salvatrice. Les ombres gagnaient en intensités et Faestalia commençait véritablement a s'animer.

A l'écart de tout cela, dans une taverne vide et poussiéreuse, une femme à la peau ébène fixait une elfe et son renard qui lui faisait face. Croisant a nouveau ses jambes et appuyant ses mains derrière elle, sur le comptoir, Sha' resta un instant silencieuse en fixant Alys, ses lèvres semblant murmurer de façon inaudible ce qu'elle lisait au travers de ses yeux. Brisant ce regard angoissant, l'orientale se prit d'une quinte de toux, retenant ses spasmes de son poing fermés à ses lèvres, Sha lâcha un long soupir béat, La pauvre elfe devait la prendre pour une femme terrifiante a ainsi la fixer aussi intensément.

Prenant cas de cette pensée fugace, la brunette releva son regard vers Alys, cette fois calme et polis, les épaules basses faisant état de sa sérénité. Laissant basculer ses jambes dans le vide, la belle prit la parole après cette demi-heure de silence.

_ Qu'es ce que deux personnes venant de Foam viennent faire ici, dans la fournaise des terres du feu ? Hmf ...

Se frottant alors le coin du nez en regrettant un peu ses mots, la danseuse se reprit, relevant a nouveau son regard sur le duo.

_ Ce ne sont pas des manières, je dois paraître bien directe à trop questionner sur ce qui ne me regarde pas. Mes excuses, Alys, Heylë. Je vous dois une dette pour votre secours, et quoi que vous puissiez me demander, je ferais mon possible pour vous satisfaire.

Sha' battit des cils et les observa tout deux successivement, semblant bien percevoir que ses mots touchaient la jeune elfe qui faisait profil bas, affichant une légère moue a cette attitude, Sha' se sentit inspirée d'ajouter :

_ Relève donc tes yeux, quoi que j'ai pu dire sur toi, ton avenir, garde à l'esprit qu'on change le futur dans le présent. Aucune créature aussi millénaire soit t'elle ne pourra t'enfermer dans un avenir certain et tracé. Parle librement, Alys Calywiel, car tu l'es : Libre.

Une demi-heure de silence s'installa entre les trois personnes. Un silence gêné, pour Alys qui se sentait observée comme si Sharane lisait dans un livre ouvert. Un silence curieux, pour Heylë qui regardait la belle dame observer son amie avec... attention, voilà. En même temps, s'il fallait passer par là pour qu'Alys redevienne à peu près normale, vu qu'elle avait changé lorsqu'elle avait tué son premier homme il y a quelques temps... Sharane marmonna :

Qu'es ce que deux personnes venant de Foam viennent faire ici, dans la fournaise des terres du feu ? Hmf ...

Elle se redressa et posa son regard sur le duo avant de reprendre d'un ton plus doux :

Ce ne sont pas des manières, je dois paraître bien directe à trop questionner sur ce qui ne me regarde pas. Mes excuses, Alys, Heylë. Je vous dois une dette pour votre secours, et quoi que vous puissiez me demander, je ferais mon possible pour vous satisfaire.

Heylë était bien tenté de lui demander si elle pouvait faire quelque chose pour Alys, mais elle ajouta en regardant l'Elfe rousse :

Relève donc tes yeux, quoi que j'ai pu dire sur toi, ton avenir, garde à l'esprit qu'on change le futur dans le présent. Aucune créature aussi millénaire soit t'elle ne pourra t'enfermer dans un avenir certain et tracé. Parle librement, Alys Calywiel, car tu l'es : Libre.

Alys releva doucement la tête, se mordant les lèvres : décidément, les paroles de la belle dame savaient toucher son cœur qui, petit à petit, s'endurcissait. Elle prit une grande inspiration avant de demander d'une petite voix :

Hé bien... Ma foi, je ne vois pas trop comment je peux changer mon avenir, au point où j'en suis...

_ Hé bien... Ma foi, je ne vois pas trop comment je peux changer mon avenir, au point où j'en suis...

Ces mots firent sourire doucement Sha', qui sauta a terre pour s'approcher de l'elfe troublée. La brunette savait, Tout dans son regard donnait à dire qu'elle comprenait et partageait les doutes de l'elfe.

Tendant alors sa paume nue vers la femelle, l'orientale la fixa intensément, droite et rigide, ses yeux dorées et vairons brillant d'une douce lueur. Sha' savait ce qu'il fallait.

_ Je vais te confier un présent, comme il est arrivé par deux fois dans ma vie que je le fasse. Si tu me porte ta confiance, prend cette main que je te tend, et jure que tu restera courageuse et stoïque à tout ce qui va se passer ensuite. Quoi qu'il puisse arriver, quoi qu'il puisse te surprendre, n'ait aucune peur et garde confiance en moi.

Sha' parla d'une voix certes douce, mais assurée et d'un ton hors des âges, comme si en cette mystérieuse danseuse, se réveillait une arcane ancienne, une créature millénaire et légendaire qui reprenait peu à peu esprit d'un sommeil éternel.

Heylë observa Sharane qui sourit après l'hésitation de son amie aux oreilles pointues. La belle dame aux cheveux noirs sauta à terre pour s'approcher d'Alys, avant de lui tendre la main et de lui dire d'une voix douce mais assurée :

Je vais te confier un présent, comme il est arrivé par deux fois dans ma vie que je le fasse. Si tu me porte ta confiance, prend cette main que je te tend, et jure que tu restera courageuse et stoïque à tout ce qui va se passer ensuite. Quoi qu'il puisse arriver, quoi qu'il puisse te surprendre, n'ait aucune peur et garde confiance en moi.

Alys lança un regard à Heylë, comme si elle demandait son avis ; le renard lui répondit de façon télépathique :

Fais-lui confiance, Alys. Je suis certain qu'elle sait ce qu'elle fait, tu n'as rien à craindre.

L'Elfe hocha doucement la tête : oui, elle aussi était mise en confiance par la belle dame. Elle commençait à sentir que son cœur se défaisait de la petite noirceur qui cristallisait autour de lui ; elle prit donc la main qui lui était tendue et jura :

Je jure de rester courageuse et stoïque à tout ce qui va se passer.

Puis elle ferma les yeux, faisant totalement confiance à présent à Sharane ; Heylë se rapprocha du côté de la belle dame et attendit de voir la suite, curieux. Qu'allait-elle donc faire ?

_ Je jure de rester courageuse et stoïque à tout ce qui va se passer.

Sha' battit des cils à ces mots, prenant note, d'un imperceptible mouvement de tête, la promesse que l'elfe lui avait faite. S'assurant alors que les yeux de la jeune femme soient clos, l'orientale claqua doucement sa langue dans son palais, et laissa peu à peu place à sa forme originelle. Son corps d'humaine s'évanouissant dans une lumière aveuglante, un long dragon prit peu à peu forme, véritable serpent a écaille, il avait une tête plus douce et sage que ses consœurs. Sa gueule ressemblait a s'y méprendre à celle d'un loups ou d'un renard, hormis les deux longues moustaches félines qui filaient a la naissance de ses narines, le reste de son corps lui, était couvert d'écailles dorée, une longue crinière albâtre jalonnant sa dorsale jusqu’à une queue non plus cornue mais plumée. Se déplaçant en serpentant et grâce a de petites pattes acérés la Sargonne d'une vingtaine de mètres de long prenait maintenant toute sa grandeur dans la sombre taverne qu'elle éclairait de sa seule présence.

Lâchant un doux ronronnement de délice au fait de retrouver son véritable corps, Sha' reporta bien vite ses immenses pupilles reptiliennes sur l'elfe qui paraissait alors minuscule. Serpentant autours de la femelle dans un sifflement, le renard n'était plus l'objet de son attention, libre à lui de regarder, mais désormais, cela se passerai entre Alys et la créature légendaire.

Dans un claquement de croc, l'écailleuse s'enroula d'un geste sec mais doux autours de l'elfe, sans la serrer, mais de façon à la lover totalement en elle, comme l'on couve un œuf. Formant alors une boule tortueuse et écailleuse au centre de la pièce, l'elfe était totalement happée par la masse immense. la Sargonne posa alors son long museau sur un pan de son corps et ferma ses grand yeux félins. Tout pouvait commencer. Si d'un regard extérieur on ne voyait qu'un immense serpent a plume qui semblait somnoler, pour Alys, l'expérience serait tout autre.

Sentant la jeune elfe dans le creux de son corps, lovée et immobile, Sha' commença a chauffer son corps reptilien, frôlant alors le millier de degrés, le corps de l'écailleuse inonda la pièce de la taverne d'une atmosphère ardente et insoutenable. Néanmoins, rien de pris feu, la chaleur semblait sèche et pure, et les bougies vieillie de la battisse ne subirent même pas la coulée d'une cire. Le renard lui, aurait grand mal a rester en vie aux alentours.

Pour l'elfe, la sensation de chaleur était douce et apaisante, comme un guerrier qui, après une longue campagne, regagne la tiédeur de son foyer. Devenue alors l'égal d'un dragon qui tolère ses plus ardentes flammes, Alys supportait les pulsations brûlante que le contact du corps de la Sargonne lui exhalait. Dans ce cocon maternel, Alys était déjà bien loin de son corps.

Bien loin de ce monde, à la frontière entre songe et réalité, Alys pouvait se réveiller dans un lieu non lieu. Complètement vide et sombre, aucune source de lumière, mais pourtant... la jeune elfe pouvait en voir son corps, comme si ce néant était baigné d'une lueur sans source. Privée de toute armes, Alys demeurait vêtue de sa tenue de voyage habituelle.

Était t'elle seule ? non, un jeune garçon se tenait debout face à elle, arborant une tignasse sombre et des yeux dorés, il la fixait avec intensité, rivée dans son dos, une longue épée argenté semblait teintée de maléfices.

_ Tu ne veux ... pas de mes baies ?...

Le garçon semblait parler a l'elfe, affichant la moue perdue d'un gosse bien plus puéril que laissai suggérer son apparence d'adolescent.

_ ELLE NE VEUX PAS DE MES BAIES !

Son jeune minois se transformant alors en rage folle, le jeune inconnu lui cracha ses mots a la gueule, s'enveloppant dans une aura noire et malfaisante qui pulsait au travers de sa peau. Le faciès gagné par la haine, son corps se contracta dans la folie qui émanait de tout son être, dans un éclat ténébreux qui éclata en une onde de choc aveuglante. Le garçon devint une créature horrifiante.

Un démon bien familier se trouvait alors face à Alys, le corps inondé d'une noirceur malsaine. Sa voix rocailleuse entonnant lentement, émanant comme un râle de son gouffre béant de néant :

Heylë coupa son esprit à Alys de façon à ne pas la déranger dans l'entreprise de Sharane. En même temps, si l'Elfe voyait ce que lui voyait... Doucement, Sharane se transformait, s'allongeait, prenant une forme reptilienne. Pas celle d'un Dragon, le renard s'en doutait. Même si la forme reptilienne de Sharane s'en rapprochait fichtrement.

Alys, elle, se sentait bien. Lovée contre une source de chaleur diffuse et douce, elle se sentait en sécurité, même si pour le moment elle ne comprenait pas bien pourquoi Sharane faisait tout ça... Sauf qu'un moment, cette quiétude fut troublée par un souvenir qu'elle avait enfoui au plus profond de son cœur pour l'oublier : celui de sa rencontre avec un démon, un vrai. Un certain Vanitas et son Familier Kiki. Gardant les yeux fermés, l'Elfe rousse se crispa instinctivement, essayant de chasser ce souvenir. Qui en fait n'en était pas un, puisqu'elle sentit que sa main bougeait pour attraper son arc - en vain. Elle n'était plus armée, juste vêtue de sa tenue de voyage.

Elle regarda Vanitas, revivant en direct sa transformation en démon. Comme un cauchemar. Mais cette fois, elle ne chercha pas à faire face vainement. Elle tourna les talons et se mit à courir, s'éloignant du démon qui cherchait encore à lui faire du mal. Elle entendait une voix rocailleuse derrière elle qui entonnait :

C'était une nuit sans lune ...
... sans étoile ...
... sans lumière ...
...
Une nuit de Ténèbres

Elle continua de courir, sans but précis. Mais que diable se passait-il ?!

_ JE VAIS TE RATTRAPER, COURS PLUS VITE..... AHAHAHAAHAHAH.... !

L'être démoniaque courrait après elle dans une rythme effréné, son corps secoué de spasme incontrôlables. Lancé dans son rire de folie, le démon gagnait peu à peu du terrain, son aura sombre et emprunte de terreur frôlant la peau de la fuyarde, la baignant dans l'horrification propre aux démons. La course poursuite semblait
perdue d'avance pour la jeune Elfe.

_ Fais moi confiance, Alys, retourne toi et fais lui face... Fais éclore la flamme qui est en toi.

C'était la voix sage de la Sargonne qui résonna dans l'univers de néant, puissante et douce à la fois, naissant en Alys comme une pensée.

_ Visualise le feu qui t'anime Alys Calywiel... fais lui face avec cette flamme qui te fais vivre... C'est toi la chasseresse.... non la proie.

_ AHAHAH .... AHAH ...AHAH !

Vite recouvert par le rire démoniaque de Vanitas, la petite voix s'évapora. Laissant Alys seule face à son cauchemars.

La voix rocailleuse ricana pendant qu'Alys courait :

JE VAIS TE RATTRAPER, COURS PLUS VITE..... AHAHAHAAHAHAH.... !

Alys continua de courir malgré le fait qu'il gagnait de plus en plus de terrain sur elle. Bientôt, il l'avalerait dans son ombre maléfique... Soudain, une voix familière retentit dans un écho :

Fais moi confiance, Alys, retourne toi et fais lui face... Fais éclore la flamme qui est en toi.

C'était la voix de Sharane qui retentissait ; Alys commença à se sentir rassurée pendant que la voix amie reprenait :

Visualise le feu qui t'anime Alys Calywiel... fais lui face avec cette flamme qui te fais vivre... C'est toi la chasseresse.... non la proie.

Vanitas ricana à nouveau, couvrant la voix de Sharane :

AHAHAH .... AHAH ...AHAH !

Cette fois, Alys se sentait vraiment seule, mais le message de Sharane n'était certes pas tombé dans l'oreille d'un sourd ; elle pila net et se tourna vers Vanitas, le regardant avec détermination, et lui lança :

Ricane comme tu veux, démon, mais la proie, c'est toi !

Et elle se mit à courir en direction de Vanitas : la question était à présent de savoir ce qui allait se passer à la seconde où elle foncerait dans le démon... Advienne que pourra ! Il était trop tard pour reculer à présent...

Vanitas continua son éternelle poursuite vers sa proie, et, quand celle-ci, d'un contre pas, se retrouva à lui faire face, le démon lâcha un hoquet déstabilisé, se reprenant bien vite, il hurla d'un cris strident et glaçant en reprenant sa course de plus belle, Chargeant la jeune elfe de toute sa puissance bestiale.

_ Ricane comme tu veux, démon, mais la proie, c'est toi !

Ses mots n'eurent aucun échos sur le tronche diablesse du prince des ténèbres qui redoubla sa rage de percuter celle qui osait lui faire front. Ouvrant grand sa gueule béante il gonfla son aura maléfique qui atteignit alors le sommet de l'épouvante, la langue pendue hors de ses crocs le diable se cabra à quatre pattes pour bondir sur la femelle qui se jetait littéralement sur lui. Vanitas était maintenant au comble de toute la puissance obscure qu'il pouvait revêtir.

Le rencontre fut chaotique et aveuglante, l'aura gargantuesque du démon se fracassa contre Alys et explosa littéralement, soufflant toute la zone sur une trentaine de mètres. Le Noir fut alors complet et total, et le silence naissant était mortel et angoissant.

_ Nooooon... pourquoi.... noooOoon...

Un couinement enfantin perça peu à peu la brume de ténèbres qui se dissipait. Le démon, qui retrouvait alors sa forme humaine, gesticulait au sol en se donnant des coups sur le visage, épris de pleurs d'angoisse et de désespoir. Ses mains plaqués sur son visage, le diablotin semblait désormais bien puéril.
Privé de ses apparences terrifiantes, de son aura démoniaque, il donnait désormais sa vraie nature : un gosse.

Loin de tout cela, dans une taverne mal famée d'une citée du soleil, une imposante Sargonne semblait ronfler paisiblement. Le renard qui semblait la veiller pu entendre un léger grognement satisfait, comme si les songes dans lesquels elle était plongées avait eu une issue bienfaitrice.

La rencontre entre l'Elfe et le démon fut littéralement violente. Une pure déflagration chaotique et aveuglante sur une trentaine de mètres, propulsant Alys qui se retrouva assez vite plongée dans le noir total, dans un silence angoissant.

Quelques instants plus tard, alors qu'elle était encore recroquevillée sur le sol noir, sonnée par la violence du choc, un couinement se fit entendre :

Nooooon... pourquoi.... noooOoon...

Intriguée, Alys se releva et se dirigea vers la source du couinement : à la place de Vanitas en mode démon, il y avait un gosse. Littéralement. L'Elfe hésita à tendre la main vers lui, avant de se raviser. Non, même en gosse elle le haïssait... Elle n'arrivait pas à faire abstraction de sa nature démoniaque et du souvenir de sa captivité auprès de lui.

Pendant ce temps, Heylë regardait Alys blottie contre Sharane, toutes deux les yeux fermés comme si elles dormaient. Le canidé se demandait bien ce qu'elles fabriquaient, toutes les deux... En tout cas, il continuait à veiller sur elle, prêt à mordre quiconque viendrait les déranger.

Observant l'elfe depuis le début, invisible dans les méandres de son monde rêvé. Sha' assista au dénouement avec un hochement de tête léger, la mine résolument satisfaite, la jeune elfe avait fait ce qu'il faillais, et la magie de l'orientale pouvait opérer. Souriant doucement, la belle se matérialisa sous forme humaine aux cotés d'Alys, qui semblait presque peinée de la créature qui se torturait au sol. Posant elle aussi ses yeux sur le démon, Sha' révéla sa présence d'une voix douce :

_ Les serviteurs d'aile ténébreuse usent de la même magie obscure que ce jeune démon avec qui tu as croisé ta route. Aura effrayante, ils éveillent en toi les pires craintes et peur et s'en nourrissent. Se donnant une forme gigantesque et pétrifiante, leur force se nourris de terreur. Vanitas en était l'un d'eux mais si l'on parvient à voir au delà... il n'est ni plus ni moins ce que tu as sous les yeux : un enfant.

Commentant doucement, Sha' poursuivit, ses yeux dorées alors posés sur Alys, pointant le cœur de la jeune elfe du doigt.

_ Je t'ai fais présent d'une flamme, Alys, qui oscillera en toi jusqu’à ce que je disparaisse de cette terre. Si un jour tu te trouve confrontée a une force obscure qui te terrifie, ressent là a nouveau en toi, comme tu viens de le faire. Et nulle illusion, maléfice, horrification, ne parviendra à te leurrer.
Tu verra ton adversaire comme il se présente vraiment, sans qu'il puisse user de tes craintes pour se revêtir d'une apparence qui te ferait céder à la panique. Tu verra ta proie comme elle est véritablement, et l'affrontera à armes égale.

La mystérieuse brunette observa alors longuement la jeune elfe, les chouineries du démonet commençaient a disparaitre, à mesure que le jeune adolescent se dématérialisait. La jeune femelle était bordée de crainte, Sha' l'avait ressentis, ce duel contre ce démon l'avait bouleversé et renfermée, l'orientale se plu a espérer que son petit don lui serait d'un grand secours.

Elle est si jeune... comment garder son arc fermement bandé sur sa cible... quand celle-ci se révèle être l’horreur même ? J'espère ardemment qu'elle retrouvera ce démon, et l'affrontera sous son vrai jour, privée de toute peur et crainte. Ses sentiments ne la déborderons plus pour la faire céder à la panique désormais..

Alors assurée de cette idée, l'écailleuse lui offrit a nouveau sa main, tenue droite face à l'archère.

_ Ton ami nous attend, Alys Calywiel, prend donc ma main, nous parlerons ensuite.

Alys resta de marbre en regardant Vanitas se recroquevilla au sol ; plus aucune peur envers lui, pathétique qu'il était... L'Elfe eut un sourire lorsque la voix de Sharane, qui cette fois ne résonnait pas mais se trouvait à côté d'elle, se fit entendre :

Les serviteurs d'aile ténébreuse usent de la même magie obscure que ce jeune démon avec qui tu as croisé ta route. Aura effrayante, ils éveillent en toi les pires craintes et peur et s'en nourrissent. Se donnant une forme gigantesque et pétrifiante, leur force se nourris de terreur. Vanitas en était l'un d'eux mais si l'on parvient à voir au delà... il n'est ni plus ni moins ce que tu as sous les yeux : un enfant.

Sharane pointa son doigt vers le cœur d'Alys en continuant :

Je t'ai fais présent d'une flamme, Alys, qui oscillera en toi jusqu’à ce que je disparaisse de cette terre. Si un jour tu te trouve confrontée a une force obscure qui te terrifie, ressent là a nouveau en toi, comme tu viens de le faire. Et nulle illusion, maléfice, horrification, ne parviendra à te leurrer.
Tu verra ton adversaire comme il se présente vraiment, sans qu'il puisse user de tes craintes pour se revêtir d'une apparence qui te ferait céder à la panique. Tu verra ta proie comme elle est véritablement, et l'affrontera à armes égale.

L'Elfe rousse ferma les yeux en souriant : un si précieux cadeau... Elle ne saurait jamais comment remercier la belle dame. Celle-ci lui tendit sa main à nouveau :

Ton ami nous attend, Alys Calywiel, prend donc ma main, nous parlerons ensuite.

Alys lui prit donc la main et se sentit comme transportée. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle se trouvait dans la taverne abandonnée, Heylë allongé pas loin, un sourire aux lèvres. Il ignorait bien ce qu'il s'était passé entre son amie et Sharane, mais au vu de la nouvelle mine rayonnante qu’arborait l'Elfe, ça l'avait bien remise en place. Et il n'allait certainement pas s'en plaindre. Il se releva et alla réclamer des câlins de la part des deux femmes en leur léchant les joues ; c'est vrai quoi, un peu de tendresse ça n'a jamais fait de mal...

La Sargonne rouvrit ses paupières au moment ou Alys toucha sa main, revenant a nouveau dans la pièce sombre de la taverne.

Observant sa jeune amie rejoindre son familier, la belle siffla doucement entre ses dent et, dans une douce aura lumineuse, regagna en silence forme humaine. Le renard s'approcha finalement d'elle pour lui réclamer son attention, la brunette fléchit les genoux avec une brève grimace pour flâner l'encolure de la bête de sa main. Recouvrir sa forme originelle lui avait fait un bien certain, recouvrir forme humaine était une petite déception dans le cœur de Sha'.

Souriant faiblement aux léchouilles de l'animal, l'orientale détourna la tête et cligna frénétiquement des yeux a chaque passage effrénés de sa langue râpeuse, repoussant un peu la gueule du renard d'une main douce, Sha' s'avisa à calmer ses ardeurs avec une caresse sous le museau, fixant l'animal dans les yeux, avec une mine qui s'entichait à apparaître comme réjouie, quand bien même ses yeux se gorgeaient d'une lancinante tristesse bien visible.

Toujours à courir, fuir, se masquer derrière une apparence sans jamais pouvoir se libérer sans craintes... Les Sargons n’existaient même plus aux yeux du monde. Sha' savait pertinemment que se révéler sans craintes ni artifices ne pouvait apporter qu'une funeste issue : Elle était couverte d'une aura légendaire de part sa race... Qui sait le nombre de fou-furieux qui iraient traverser ciel et mers pour l'abattre et espérer se nourrir de sa magie... Emprunte d'une infinie sagesse, la belle était prudente et s'était toujours tenue à demeurer invisible sur sa véritable nature, mais cette même sagesse avait pour revers de la couvrir de solitude et de tristesse.

L'air a demi-consciente le temps de cette pensée, l'écailleuse darda a nouveau le renard de son attention, soufflant doucement, elle laissa durer quelques secondes avant de se couvrir de son masque habituel, nourrissant à nouveau d'une apparence fermée et neutre. Cette jeune elfe et ce renard la comblait un peu de leur compagnie, tranchant le quotidien de sa solitude. Sha' comptait bien au moins profiter de ces quelques instant de paix et de partage.

Heylë et Alys passèrent un bon moment blottis l'un contre l'autre, appréciant ensemble le retour de la véritable Alys, celle qui avait réussi à apprivoiser Heylë lorsqu'il était encore un renard sauvage blessé, celle qui avait réussi à séduire un dragon, bref, celle qu'elle était avant de croiser Vanitas et son cadeau empoisonné...

Heylë alla embêter ensuite Sharane, notant au passage que son regard avait changé. Elle était triste, clairement. Sans famille, sans amis à part l'Elfe rousse et le canidé. Et les dieux savent que la solitude, au bout d'un moment, ça pèse... Il envoya un message télépathique à Alys :

Dis donc, on va pas la laisser toute seule si ?

Tu veux dire, quand on repartira ? Pour être honnête, je voudrais lui proposer de rejoindre la guilde, mais comme je n'ai pas eu de nouvelles de Voyl à ce sujet...

Au moins qu'on garde le contact quoi.

Cet échange muet effectué, Alys redressa la tête et regarda Sharane avec un sourire amical aux lèvres :

Au fait... Excuse-moi si je peux te paraître trop curieuse, mais d'où viens-tu et que fais-tu toute seule dans cette partie du monde ?

_ " Au fait... Excuse-moi si je peux te paraître trop curieuse, mais d'où viens-tu et que fais-tu toute seule dans cette partie du monde ? "

Oh là... que pouvait bien répondre Sha' ? Passant sa main sur ses lèvres, la belle se prit d'un sursaut de sourcil. S'asseyant alors en tailleur à même le sol au moment ou le renard est partis retrouver sa maitresse, l'orientale prit quelques secondes pour articuler une réponse, gardant cependant une voix claire et posée :

_ " D'où je viens ? Je ne peux te le dire. Tant d'années, de décennies, de centenaire et de millénaires ont coulés tel un fleuve glouton et irrassasiable. De mes souvenirs, je suis toujours restée à Feu, à y errer sans buts pour observer, apprendre, et servir là on ressentait mon besoin. Et le fait que je sois seule... est ma seule faute."

Le crépuscule semblait donner ses dernières vagues de lumières, au dehors, la ville s'éveillait toujours, le climat se gorgeait maintenant d'une douce chaleur, propice à la fête et à l'ivresse.

Ne se sentant pas l'envie d'en dire plus à cette elfe qui restait une rencontre très récente, Sha' caressa distraitement l'encolure de sa boucle d'oreille créole, l'un de ses deux artefacts nourissant son pouvoir mystique. Ce geste était presque un tic, pour elle, faire ainsi lui posait les idées, articulant son discours de façon claire quand la belle se sentait troublée.