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[ Terminé ] Une clé et un coeur retrouvé. | |
| Aller à la page : 1, 2 | Ven 25 Oct - 3:32 | | | | Impossible, c’était tout simplement impossible ! - Héhéhé… je crois que ta chance a tourné mon cher ami !Zaïthan ne répondit rien et regarda Bah’al droit dans les yeux.- Tu as triché… c’est impossible autrement ! Le petit démon pas plus grand qu’un enfant de dix ans et à la peau toute rouge éclata de rire. Le cône pointu qui se trouvait à la place de son nez vint même se planter dans la table de jeux tellement il se tordait de rire. Tout le monde observait la scène avec attention sans vraiment savoir comment réagir, d’un coté il y avait le maitre du jeu qui avait tout pouvoir ici et de l’autre il y avait un Dragon Noir qui venait de se faire rouler. - Tu ose prétendre que j’ai triché sans preuve ? allons, c’est une infâme calomnie ! - Ne te fiche pas de moi…- NON ! toi ne te fiche pas de moi ! tu as perdu donc maintenant tu dois m’en donner un ! c’était la règle ! Le petit démon venait de s’exprimer en hurlant de colère et en montant sur la table ! Cela faisait maintenant plus de cent cinquante ans que Bah’al essayait de gagner contre Zaïthan, mais le dragon ne pariait contre son vieil ennemi que contre des objets de très grande valeur et qui selon lui valait le coup, donc les affrontements étaient rares. Aujourd’hui, il avait accepté de jouer car Bah’al avait trouvé un artefact capable d’enregistrer toutes les musiques qu’on lui présentait, on pouvait ainsi les réécouter quand l’envie nous prenait. Une pièce qui aurait fait le bonheur du Dragon s’il avait gagné…- Allons… je ne veux pas que tu te fâche, j’accepte, après paiement de t’offrir l’artefact. - Tu m’expliqueras aussi ton tour de passe passe alors. - Je ne vois pas de quoi tu parle. - Ho vraiment ?- …Le démon sortit un parchemin plié en quatre de l’une des poches de son costume, il le déplia devant le Dragon. - C’est bien ta signature ici non ? dit-il en pointant le bas du contrat.
- …
- Tu as signé l’accord, ne m’oblige pas à l’utiliser.Bah’al était un démon des contrats, chaque accord qu’il passait était à double tranchant, les deux parties devaient s’y tenir où la mort s’abattrait. Zaïthan le savait très clairement, il en avait signé des dizaines, mais c’était la première fois que le démon le piégeait de la sorte. Pour le contrat il avait perdu le jeu et peu importe la triche donc Zaïthan n’avait plus le choix. Sa puissance, ses pouvoirs, rien ne pouvait lui venir en aide, il relâcha donc sa colère et calma le dragon en lui.- Très bien. Puis le Dragon se leva et sortit du placard à balais dans lequel était installé le casino de Bah’al, encore un autre de ses tours de magie. Une fois dehors, son pouvoir de la peur se déchaina sur toutes les pauvres âmes qui avaient le malheur de le rencontrer.Deux semaines plus tard, quelque part dans les montagnes de Sola.
Le Dragon avançait au rythme du moine depuis maintenant une bonne journée, ils avançaient lentement et n’atteindraient pas le monastère avant une bonne heure. Mais cela ne dérangeait pas Zaïthan, pour dire vrai il n’était pas pressé d’arriver et de la revoir. Saikahdys… cela faisait combien de temps qu’il ne l’avait pas vue ? *Tsssss… ça aurait été tellement plus simple de garder cette clé…* Oui car son voyage jusqu’ici n’était pas pour une simple visite de courtoisie, il venait récupérer quelque chose dont il avait absolument besoin pour ouvrir son ancien coffre, en espérant seulement qu’elle avait gardé l’objet en question. - Comment est-elle maintenant ? Cela fait des années que je ne l’ai pas vue. Il avait besoin de parler, pourquoi ? Pour éviter de penser aux retrouvailles ! Zaïthan n’était pas idiot, Saika’ allait lui en faire voir de toute les couleurs pour l’avoir abandonné… même après toutes ses années, elle devait surement encore lui en vouloir. - Sœur Saikahdys est très dévoué, c’est une vraie fierté pour notre temple. Ho ? Vraiment ? Parlait-il de la même femme que le Dragon avait connue avant l’hiver éternel ? Plus d’un siècle était passé, bien sur qu’elle avait changé ! Mais dans quel sens ? En bien ? Le Dragon sourit en s’imaginant le corps de la jeune femme entrain de s’épanouir et commença à préparer sa pipe en sifflant. Le sentier n’avait fait que monter et s’enfoncer dans les montagnes, mais à l’approche de l’arrivé il devenait enfin plat. Zaïthan aurait gagné du temps et de l’énergie à chercher le monastère en volant, mais cette marche lui avait fait du bien, une bonne balade en pleine air avant d’affronter un ouragan ! Ou du moins c’est se qu’il pensait, d’après les paroles du moine elle avait l’air d’avoir changé, donc peut être que cette histoire était pardonné et loin derrière eux… mais si c’était le cas, pourquoi était-il nerveux ? C’était à cause de ça qu’il l’avait laissé, auprès d’elle il avait l’impression de devenir un misérable humain qui ne sait pas se contrôler… et pourtant elle n’était pas encore la.
Les portes s’ouvrirent devant eux et des moines vinrent à leur rencontre, après quelques explications, l’un d’entre eux conduisit Zaïthan vers son ancienne amante, Saikahdys.
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| | Zaïthan
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| | Ven 25 Oct - 4:34 | | | | Saika plissa les yeux, agacée. Elle n’arrivait pas à se concentrer ; une heure déjà qu’elle essayait en vain de méditer dans les jardins du monastère, bercée par la chaleur d’un ciel dégagé à l’ombre d’un vieil arbre millénaire. Quelque chose la gênait sans qu’elle ne parvienne à mettre un doigt dessus.. une sorte de pressentiment, une sensation de gêne persistante et grandissante. S’éclaircissant la gorge, la jeune femme se replaça correctement, assise dans la position du lotus et les mains déposée sur ses genoux. Se recentrer. Reprendre son souffle ; inspiration, expiration ; en douceur, sentir l’air pur des montagnes descendre le long de son corps pour mieux le nourrir. Sérénité. Paix intérieure. Introspection.. introspection ? Non, au contraire, faire le vide dans sa tête ! Un ‘tch !’ d’impatience franchit la barrière de ses lèvres tandis qu’elle se maudissait de perdre ainsi le contrôle d’elle-même. C’était tellement inhabituel, chez elle : si elle était loin d’être infaillible Saikahdys faisait la fierté de son temple, à raison : enfant hyperactive, fougueuse adolescente, on avait longtemps fait peser sur elle doutes et déception quand elle ne cherchait qu’à se connaître elle-même. Sans compter qu’elle ne s’était pas aidé elle-même en vivant une aventure lorsque..
Non. Non, se somma-t-elle fermement en serrant les poings, se redressant sur son siège en retenant son souffle une seconde. Saika ignorait ce qui lui arrivait en cette fin de journée mais elle ne s’était jamais autant égarée en séance de méditation. Elle mentirait si elle essayait de se convaincre ne jamais repenser à Zaïthan : en réalité, il se passait rarement beaucoup de temps avant qu’elle ne sombre dans la nostalgie, se maudissant de s’attacher au passé sans pouvoir repousser la fois suivante. Il y avait même des fois où elle se laissait impunément aller, ressassant l’amour qu’elle ressentait toujours aussi vivement en espérant stupidement le tarir, comme on arrose une plante obstinément laissée à l’abandon sans se résoudre à la voir mourir. Une ironie cruelle, un comportement à double tranchant qui réveillait en elle des sentiments indésirables qu’elle s’empressait d’enterrer au mieux en redoublant de vigueur les semaines suivantes, se tuant à la tâche pour mieux servir son monastère. Quand elle y réfléchissait, elle n’avait jamais été aussi investie dans sa vie de moine que depuis le départ soudain du dragon de sa vie. Probablement parce qu’elle mettait tant d’efforts à oublier qu’elle était contrainte de remplir le vide par autre chose. Outre le fait que ce fut sa vocation profonde, cela avait eu pour avantage de calmer la douleur.
Abattue, Saika soupira de résignation alors qu’elle se détendait peu à peu, rouvrant les yeux pour mieux restée plonger dans le noir. Le bruit de la brise dans les branches l’aida à se rasséréner tandis qu’elle se rendait compte de sa nervosité et, convaincue qu’elle n’arriverait plus à grand-chose désormais, elle décroisa les jambes pour mieux prendre appui sur ses mains, laissant le calme reprendre ses droits légitimes sur ses nerfs. Peut-être que si elle se concentrait assez sur le bruit du ruisseau qui bordait le temple, sa tête se viderait d’elle-même, lasse de ces pensées bien trop récurrentes pour mieux les laisser partir au rythme du courant. « - Seikahdys ? On te demande. l’informa la voix de Khal, un jeune moine qui lui arrivait de prendre sous son aile lors des entrainements matinaux. » Hochant lentement la tête, la jeune femme répondit qu’elle arrivait à demi-mots avant de se remettre debout. Les gens qui la voyaient pour la première fois s’étonnaient de la voir si à l’aise malgré sa cécité forcée ; elle répondait bien souvent, un sourire aimable aux lèvres et de sa voix la plus sereine, qu’il était des sens qui se développaient lorsqu’on était privé de la vue. Elle ne mentait pas tout à fait, mais elle omettait aussi de préciser que ce temple était sa maison dont elle connaissait par cœur les moindres recoins, les moindres sons et les moindres odeurs. Emboîtant le pas à Khal, elle traversa la cour intérieure pour retourner à l’intérieur, ses pieds nus rejoignant les marches en bois pour mieux passer la cloison coulissante en papier. Elle ignorait qui était ce visiteur inopiné mais ce n’était sûrement pas un habitué s’il n’avait pas le droit de pénétrer si loin dans le temple. Saika en était à imaginer un client qui souhaitait un guide dans les Montagnes lorsqu’elle sentit.
Sa marche lente et légère ralentit doucement au fur et à mesure que le sentiment montait en elle. C’était diffus, presque imperceptible, mais elle le connaissait bien ; très bien, même, et si elle avait été arrogante elle aurait probablement rajouté plus que n’importe qui. À part sa femme, peut-être, rajouta une petite voix narquoise quelque part au fond d’elle et elle s’immobilisa tout à fait alors qu’elle passait juste l’embrassure de la porte du petit salon qui servait à accueillir invités exceptionnels et clients. Si elle n’avait pas eu ce bandeau sur les yeux, on aurait pu jurer qu’elle s’était figée en apercevant l’inopportun et, alors que son visage était tourné vers lui, son visage resta fermé encore quelques secondes. Zaïthan. Son cœur s’emballa sauvagement, tant que Saika crut ses tempes imploser et elle fronça les sourcils, portant instinctivement la main à son buste, quelque part entre son cou et sa poitrine. Ses doigts ne restèrent pas en place bien longtemps cependant et elle refusa, se refusa catégoriquement de le laisser prendre la parole. « - Tais-toi ! lui ordonna-t-elle d’une voix étrangement aiguë et certaines têtes curieuses se tournèrent vers eux, les portes de la salle restant la plupart du temps ouvertes puisque toutes les salles publiques étaient reliées d’une manière ou d’une autre. » C’en était presque risible. Voilà pourquoi elle n’avait pas été fichu de faire quoi que ce soit de sa fin d’après-midi ; avant même qu’elle ne le réalise elle l’avait senti venir et ce foutu sentiment de peur atroce lui broyait les entrailles. Saika savait que Zaïthan n’y était pas réellement pour quelque chose, cependant : non, ce nœud qui lui remuait alors l’estomac venait d’elle, à peine influencé par le pouvoir malsain du dragon.
« - Qu’est-ce que tu viens faire ici ? lui demanda-t-elle ensuite d’une voix autoritaire avant d’hocher vivement la tête, le rejoignant en quelques pas pour se planter devant lui ; la proximité lui sembla douloureusement insupportable. Non, tais-toi, je ne veux rien entendre. Tu sais quoi ? Je m’en fiche. Bienvenu au monastère Rahèl, que puis-je faire pour vous ? rajouta-t-elle finalement d’une voix quelque peu sirupeuse, perdant clairement son calme, tant qu’elle ne se rendit même pas compte du plus élémentaire : un silence de mort les entourait tandis que tous les regards étaient rivés sur eux. Tu vois ? Je vais bien. Je ne vais pas te dire que tu n’es pas le bienvenu ou que je t’en veux à en mourir, parce que ce ne serait pas vrai et que ce ne serait pas professionnel ! » Pour la première fois Saika sembla réaliser qu’elle était à deux doigts de crier et, le souffle erratique, elle prit le temps de déglutir. Elle ne se reconnaissait plus – ou, plutôt, ne se reconnaissait que trop bien, mais tout cela était du passé et elle avait désormais un total contrôle d’elle-même. N’est-ce pas ? « - Laissez-nous seul. demanda-t-elle finalement, posément, comme si de rien n’était aux personnes à proximité et la salle se vida peu à peu, les portes coulissant derrière eux pour laisser les anciens amants dans une intimité toute relative. Que puis-je faire pour toi ? rajouta-t-elle finalement, répétant pourtant ces mots avec plus de calme même si elle ne se montrait en rien chaleureuse. » Incapable de se montrer réellement froide non plus, cependant, elle resta là, impassible mais résolument abattue sans le laisser paraître, résistant à cette envie atroce de le toucher une nouvelle fois, une dernière fois ; plus vivaces que jamais l’amour intarissable qu’elle lui avait toujours destiné surpassait, et de loin, toute la colère et toute l’anxiété qu’elle ressentait.
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| | Saikahdys
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| | Ven 25 Oct - 14:07 | | | | On le fit attendre dans une grande salle, quelques coussins posés à même le plancher en bois en guise de fauteuil, une petite table où l’attendait du thé, Zaïthan se mit à l’aise en attendant son amie. Et seulement quelques minutes après, elle fit son apparition. La Sargon s’immobilisa à l’entrée en le fixant lui et aucun autre, sa « vision » c’était bien amélioré. En tout cas, d’apparence Saikahdys avait bien changé comme il se l’était imaginé. Avant qu’il ne puisse prendre la parole pour lui faire un compliment, elle lui interdit de répondre comme si elle refusait d’entendre sa voix. Puis elle lui demanda se qu’il venait faire ici avant, une nouvelle fois, de l’empêcher de parler. Zaïthan, un sourire amusé aux lèvres en voyant la fierté du temple dans un tel état alors qu’il n’avait pas encore dit un seul mot, attendit en silence qu’elle ait fini de parler. Après une bonne minute, elle demanda aux autres moines un peu d’intimité avant de lui demander un peu plus calmement se qu’il voulait. Ca le faisait rire de la voir, elle n’avait pas tant changé que ça au vu de ses réactions.
- Je suis content de te revoir Sai’…
Il marqua un petite pause en observant le doux visage de la jeune femme, le bandeau qui cachait les yeux de son ancienne amante n’avait pas toujours était présent, Zaïthan était l’un des rares à avoir déjà eut la chance de se perdre dans son regard. Il l’imaginait donc très bien sans bandeau.
- Les années n'ont aucune emprise sur toi à ce que je vois, au contraire. Et j'aime ta coupe de cheveux, ils n'étaient pas aussi long à l'époque.
Il le pensait vraiment, elle était déjà une très belle femme qui aurait comblé n’importe qui à l’époque, mais aujourd’hui elle était à un autre niveau, bien plus belle. Le Dragon porta sa tasse de thé à ses lèvres pour en boire une gorgée avant de servir une tasse à Saikahdys assise juste à coté de lui.
- Tu sais, j’avais maigre espoir de te retrouver ici, j’étais persuadé que tu aurais quitté le monastère pour visiter le monde. C’était l’un de tes rêves, il me semble, à l’époque, non ?
Il lui tendit enfin la tasse de thé et comme une personne normale, elle attrapa la tasse sans même qu’il ait à lui dire quoi que ce soit, leurs doigts s’effleurèrent au passage. Le Dragon regarda tout autour de lui, admirant une nouvelle fois les motifs sur les cloisons en papier, le temple n’avait visiblement aucun problème pour subvenir à ses besoins.
- Le Monastère est devenus encore plus admirable…
Oui le Dragon gagnait du temps car malgré toutes les années qui avaient passés, la réaction de Saika’ laissait entrevoir les vrais sentiments qu’elle essayait de maitriser. Zaïthan allait bien devoir lui parler de la clé et lui faire comprendre qu’il était ici simplement pour elle… mais comment lui dire sans crise de nerf ou d’engueulade ? Car elle avait beau tenter de jouer la religieuse qui se maitrise, il la connaissait.
Soudain, une idée lui vint en tête ! Et si il lui disait le contraire ? Qu’il était revenu pour elle et qu’il voulait reprendre là où ils avaient arrêté leur histoire ! Elle lui tomberait dans les bras, il partagerait son lit et au matin, il quitterait discrètement le Monastère avec la clé avant qu’elle se réveille. Zaïthan balaya cette idée, il lui avait déjà brisé le cœur une fois, se jouer de la Sargon une deuxième serait une mauvaise idée et il se mettrait toute sa colère à dos, les choses pourraient finir très mal. A moins que… non !
- Aurais-je le droit à une visite privé ? Nous discuterons de ma venue ici plus tard... au calme.
Le Dragon la regarda en souriant, heureusement qu’il ne connaissait pas la peur car si non son ventre se tordrait surement dans tout les sens, à la place c’était son cœur qui s’accélérait à chaque fois qu’elle prenait la parole. Saika’ était la dernière à avoir se genre d’effet sur lui…
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| | Zaïthan
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : Vitesse de réponse :
| | Ven 25 Oct - 19:24 | | | | Elle n’en était qu’à entendre sa voix mais elle sut presque instantanément qu’il avait changé. Un elle ne savait quoi de calme qui perçait l’amusement presque narquois, un rien de contrôlé trahissant le flegme dont il avait toujours su faire preuve avec sûrement un peu trop de zèle. Agenouillée sur un coussin aux côtés du dragon, Saika se demanda honnêtement si elle devait répondre quelque chose à cela – mais avant même qu’elle ne peste contre un éventuel mensonge elle sentit sa rancœur fondre pour mieux être remplacé par un bonheur indicible, stupide de naïveté et dégoulinant d’un bon sentiment qui, une seconde, lui donna envie de vomir. Saika savait, au fond d’elle, qu’il lui suffisait d’une seconde d’inattention pour tout lui pardonner ; elle se le refusait catégoriquement et se décida finalement au silence au risque de lui répondre la réciproque. Est-ce qu’elle était contente de le revoir ? Évidemment. Est-ce qu’elle voulait le lui faire savoir ? Assurément pas. Il était hors de question que Zaïthan reprenne sur elle le contrôle qu’il avait toujours eu, volontairement ou non d’ailleurs. Durant ses longues nuits d’insomnie où la paranoïa la prenait elle se l’imaginait bien plus calculateur et vil qu’il ne l’était réellement ; au moins cela l’empêchait-elle de s’occuper de toute autre manière en pensant à lui.
« - Les années n'ont aucune emprise sur toi à ce que je vois, au contraire. Et j'aime ta coupe de cheveux, ils n'étaient pas aussi long à l'époque. la complimenta-t-il et Saika sentit son cœur rater un battement tandis qu’elle s’efforçait de rester impassible, autant que faire se peut. - Viens-en au fait. l’interrompit-elle, la voix beaucoup plus attendrie qu’elle ne l’aurait désiré. » Au moins s’était-elle tout à fait calmée, néanmoins la jeune femme prit temps de s’éclaircir la gorge comme si de rien n’était pour reprendre contenance. Zaïthan avait toujours été doué pour lire entre ses lignes et elle ne doutait pas une seconde qu’il avait déjà remarqué son malaise, si ce n’est déceler ses ressentiments profonds. Peut-être même s’y attendait-il et se moquait-il d’elle, au fond, assis à ses côtés en reprenant la parole d’une voix amusée, semblant ignorer sa sommation ou tournant autour pour mieux la provoquer. Saika ne voulait pas rentrer dans son jeu cependant et pinça les lèvres, touchant une mèche de ses cheveux du bout des doigts comme pour évaluer leur longueur. Comme ça, il préférait les cheveux longs, hein.. ? C’est vrai qu’elle les avait longtemps eu au carré ou plus court encore dans sa prime jeunesse, trop énergique et trop maladroite pour se permettre de risquer des entraînements ou des contrats pour quelques longueurs censées souligner sa beauté naturelle.
Si elle capta le mouvement du dragon elle resta immobile, devinant son geste en entendant le liquide s’écouler dans la tasse et, presque instinctivement, elle approcha ses mains pour se saisir de la tasse ; ce ne fut pas tant ses mots que le bref contact de sa peau qui fit marquer un temps à la Sargon et elle resta une seconde interdite avant de tremper ses lèvres dans le thé, silencieusement. Il se souvenait de pareils détails, un siècle plus tard ? C’était terriblement long, cent ans et elle ignorait ce qu’il avait pu faire entretemps. Elle avait même envisagé sa mort lorsque la rumeur qu’un démon infestant Terra était parvenue au monastère. Ils n’avaient jamais eu de quelconques problèmes avec cela, perchés tout en haut d’un territoire pour le moment encore libre, mais Zaïthan avait sûrement connu quelques incidents d’envergure, vivant en terrain conquis. Saika mourut d’envie de lui poser la question mais ne retint, déposant délicatement la tasse sur la table en gardant ses mains posées sur la porcelaine. « - Les gens évoluent, Zaïthan. Tout comme leurs sentiments. répliqua-t-elle sereinement, son visage paisible contrastant violemment avec sa remarque acerbe qui n’était pas sans pointer du doigt son vis-à-vis. » Seika se permit même d’esquisser un fin sourire qu’elle voulait probablement affable mais dont elle ne pouvait pas tout à fait dissimuler l’arrière-pensée, beaucoup plus vile. Des années de comportement exemplaire foutus en l’air en une seconde par sa simple présence.. ce crétin devait probablement être fier.
Sa remarque sur le monastère glissa sur elle comme une remarque légère qui lui passait par-dessus la tête. Il avait raison, cependant : ils n’avaient pas à rougir d’une quelconque crise et la guerre ne les concernait en rien. On trouvait rarement plus neutres et impartiaux que les moines et quelque soit la couleur arborée par les visiteurs ils étaient tous traités à la même enseigne. Saika se demanda ce que Zaïthan pouvait bien porter à ce moment-là ; peut-être aurait-elle pu y discerner une preuve de ce qu’il était devenu. Elle l’imaginerait sobrement vêtu mais toujours très classe – il avait toujours aimé l’ostentation, se dit-elle en roulant des yeux derrière son bandeau. Ramenant la tasse à ses lèvres, Saika s’apprêtait à avaler l’eau encore chaude lorsque le dragon posa une question pour le moins déconcertante ; avalant en conséquence de travers, la Sargon prit le temps de tousser durant de longues secondes, reposant vivement sa boisson sur la table en commençant sérieusement à se demander ce que cet abruti venait faire ici. Sans se l’avouer Saika commençait doucement à penser qu’il était revenu pour elle : cela expliquerait les compliments, la tranquillité et surtout cette proposition inattendue. Et là où elle aurait probablement dû s’énerver elle sentit une nouvelle vague de joie la traverser. « - Une visite privée ? répéta-t-elle, réalisant cependant bien vite que l’espoir perçait un peu trop sa voix encore engourdie par l’eau durement avalée. Tu connais très bien cet endroit aux dernières nouvelles, Zaïthan.. il n’a pas tellement changé. rajouta-t-elle en esquissant un nouveau sourire, toujours mince mais un peu plus amusé, cette fois-ci. » Visiblement, le manège du dragon faisait son petit effet. « - Donne-moi un indice et je verrais si je prends le risque de te faire pénétrer dans le temple. rajouta-t-elle finalement, bien plus joueuse que méfiante sans trop le faire paraître. »
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| | Saikahdys
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| | Sam 26 Oct - 3:18 | | | | Oui, Saika avait changé, la jeune femme pleine d’énergie, de fougue et d’arrogance qu’il avait laissée à l’époque c’était transformé en une femme plus calme et qui savait plus ou moins se contrôler. Une personne qui ne la connaissait pas pouvait surement voir en elle une moine exemplaire au dessus des autres dans le contrôle de soi, une religieuse qui pouvait mettre de coté ses sentiments humains pour s’élever à un stade supérieur… mais malgré les apparences, malgré son calme apparent, Zaïthan savait qu’au fond rien n’avait réellement changé. Etait-ce une bonne chose ? Possible, il aurait toujours le pouvoir de la manipulé comme bon lui semble, chose que le Dragon n’avait absolument jamais fait même si il en avait la possibilité. Saika’ était bien l’une des rares personnes qui pouvait se vanter n’avoir rien à craindre de lui. Jamais il ne pourrait réellement lever la main sur elle ou la mettre dans une situation dangereuse en l’abandonnant à son sort. Mais comme les avantages sont accompagnés des inconvénients, Saikahdys ne pouvait prétendre être quelqu’un d’important pour le Dragon. Chose curieuse selon vous ? En effet oui ! Elle était à la fois l’une des plus proches, mais aussi l’une des plus éloignés du cœur de Zaïthan, un peu comme la chose que l’on aime le plus au monde mais qui nous fait aussi le plus mal. Dans se cas la seule solution possible était de l’éloigner de nous, de l’ignorer malgré les bons cotés… certains pouvaient prétendre échanger une éternité de souffrance pour une seconde de bonheur absolu, le Dragon Noir n’était pas comme eux, il préférait échanger quelques années de bonheur contre une vie paisible ! Il manquait donc l’étincelle.
- Les gens évoluent, Zaïthan. Tout comme leurs sentiments.
C’est bien pour ça que les paroles de la jeune femme ne lui firent absolument ni chaud ni froid. Même si il savait qu’elle mentait, si elle avait réellement pensé ses paroles le Dragon n’aurait pas été déçu, enfin si mais seulement comme un enfant qui perd son jouet favoris. Oui il avait déjà éprouvé de vrai sentiment pour Saika’, mais la perte de l’être aimé faisait bien trop mal et il refusait d’éprouver ça une nouvelle fois, donc aujourd’hui son cœur était hermétique à la peur et à l’amour. Ce n’était peut être pas la bonne solution, mais pour Zaïthan c’était la bonne.
- Ho…
Il avait fait semblant d’être déçus en « répondant ». Enfin, peu importe il n’était pas ici pour jouer... hum. Le Dragon enleva sa veste en laine couloir ivoire, il faisait chaud ici non ? À moins que c’était à cause de cette idiote car bien qu’il n’éprouvait rien, elle l’attirait toujours autant voir même plus qu’avant. Heureusement, il allait bientôt aller faire un tour dans les jardins du monastère, du moins en théorie…
- Donne-moi un indice et je verrais si je prends le risque de te faire pénétrer dans le temple.
Qui jouait avec qui déjà ? Le Dragon laissa un large sourire s’installer sur son visage, elle n’était vraiment plus comme avant ! Maintenant elle ne se laissait plus faire et lui répondait même… il aimait ça ! Mais comment lui répondre sans trahir la raison de sa visite ? Devait-il l’affronter ici et maintenant ? Non.
- D'accord d'accord, je suis venu récupérer quelque chose de très précieux à mes yeux… ça suffit pour une petite balade ?
Elle n’était surement pas assez idiote pour se laisser avoir par ça, mais son changement d’humeur et le ton calme voir même doux qu’elle avait utilisé pour lui répondre à la fin lui laissait croire que ses sentiments étaient toujours aussi fort… donc peut être que son cœur l’empêcherait de voir la réalité. (Encore une raison pour lui de ne plus laisser se genre de sentiment l’envahir.) C’était un pari osé, mais de toute façon, tôt ou tard il allait devoir affronter sa colère, donc pourquoi ne pas jouer un petit peu avant ?
- Cela me ferait vraiment plaisir… et j’aurais aimé revoir notre cerisier…
Quoi ? Comment ça c’était de la triche ? Ce n’était qu’un peu de charme et l’évocation d’un souvenir très… spécial. Il n'avait pas triché ! si ?
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| | Zaïthan
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| | Sam 26 Oct - 4:11 | | | | Saikahdys ne sut réellement comment elle devait interpréter son arrogance ; il la charmait impunément, comme si de rien n’était, pensant sûrement qu’elle allait aveuglément retomber dans ses bras avec si peu. Elle se permit même de souligner sa question d’un petit rire amusé, quoique mélangé à une pointe de dépit. Quelque de très précieux à ses yeux.. Bien qu’elle commençait sérieusement à se poser des questions et qu’elle aurait aimé y croire, de tout son cœur, l’idée instinctive qui lui avait traversé l’esprit, comme quoi Zaïthan serait revenu pour elle, commençait à disparaître peu à peu, laissant place à une vague nostalgie mi-figue mi-raisin. Même si elle semblait coupée du Monde perchée là-haut sur sa montagne, elle n’en restait pas moins consciente du temps qui passe et, de ce fait, des fluctuations que les êtres vivants ressentaient en conséquence. Pour elle, évidemment, tout était resté comme au premier jour, figé dans cette bulle surréaliste en altitude dans laquelle défilaient toujours les mêmes personnes : de la même manière, ses sentiments étaient toujours aussi puissants en partie pour cette raison. Incapable d’évoluer socialement, ou peut-être parce qu’elle était sincèrement et éternellement éprise de ce dragon – mais à choisir, elle n’était pas sûre de préférer la seconde solution. En outre, un siècle s’était écoulé et en plus de s’être marié il l’avait abandonné.
Saika était à deux doigts de refuser, justifiant que le petit salon était parfait lorsque Zaïthan rajouta quelque chose. Cela ne dura qu’une seconde mais la Sargon fut persuadée de ressentir une foule de sentiments tous plus intenses les uns que les autres, la mettant irrémédiablement mal à l’aise. Une réminiscence sentimentale et, si elle n’avait jamais eu ce bandeau sur les yeux, les images qui accompagnaient ces souvenirs olfactifs et corporels auraient elles aussi défiler sous ses rétines. Il savait la prendre par les sentiments, coupant son hésitation à la racine pour mieux la ramener de son côté. Savoir tourner les choses à son avantage.. c’était quelque chose qu’elle avait appris, à force de le côtoyer. Et s’il lui arrivait d’appliquer cet enseignement elle était encore à des kilomètres d’égaler le maître. Ou peut-être était-ce elle qui, trop faible, ne pouvait se soumettre à enterrer ces relents de nostalgie malsaine. « - Très bien. Suis-moi. céda-t-elle finalement, résignée, en buvant une dernière gorgée de thé avant de se relever souplement. » Sans prendre le temps de vérifier qu’il la suivait – allait-il vraiment la retenir après avoir autant insisté, de toute façon ? – Saika rouvrit une porte coulissante pour frayer son chemin jusqu’aux jardins extérieurs, prenant volontairement son temps pour retarder le moment où ils se retrouveraient seuls dans un endroit bercé de souvenirs beaucoup plus romantiques voire parfois même sulfureux. Peut-être serait-ce le moment de profiter d’une éventuelle honnêteté de sa part, songea-t-elle en concentrant son esprit sur les pas qui la suivaient. Si les moines qu’ils croisèrent leur jetèrent quelques regards ils se contentèrent de saluer Zaïthan d’une rapide courbette avant de retourner à leurs besognes respectives. Très vite, ils se retrouvèrent à l’extérieur, complètement seuls.
Là, Saikahdys s’immobilisa pour tourner légèrement la tête, écoutant le dragon se rapprocher comme elle aurait pu jeter un coup d’œil par-dessus son épaule, attendant qu’il la rejoigne pour se remettre à marcher à ses côtés, s’avançant en direction du cerisier à un rythme assez lent pour ne pas paraître trop impatiente. L’était-elle réellement, au fond ? Très partagée, Saika se hâta de reprendre la parole, en outre pour ne pas laisser l’occasion au dragon de la prendre de court une nouvelle fois – cela lui ferait, en outre, bien trop plaisir. « - Comment va ta femme ? demanda-t-elle d’une voix placide, calme mais un peu trop vide pour être réellement légère. » Ce n’était plus une remarque acerbe, mais un simple rappel à l’ordre. Elle ignorait, évidemment, la vérité à ce sujet, mais c’était en quelque sorte une façon de vérifier ses doutes quant au retour de Zaïthan. Elle ne voulait pas se faire d’illusions, non, mais elle refusait que le dragon songe ne serait-ce qu’une seule seconde qu’elle s’attendait à quelque chose de sa part – un retour définitif, une réciprocité de ses sentiments.. quelque chose dans ce goût-là. Au fond, même, elle refusait à ce qu’il pense qu’elle l’ait pardonné. Bien qu’elle ait clairement eu une colère passagère, sous le choc de le revoir dans un tel endroit, s’être calmée n’était en rien synonyme d’absence de rancœur. Au contraire, même : plus qu’elle ne s’en voulait à elle-même de se faire mener par le bout du nez de cette façon, elle lui en voulait à lui d’en être capable. Alors certes, elle en était douloureusement amoureuse et vivait encore dans son souvenir brûlant mais il y avait une frontière très clair entre ses souvenirs et la réalité et plus que quoi que ce soit d’autre elle en était consciente.
« - Et j’ose espérer que tu ne vas rien me demander d’illégal, je ne donne plus dans ce genre de choses. rajouta-t-elle en se pinçant légèrement les lèvres, baissant inutilement le ton ; même si personne ne pouvait les entendre elle ne tenait vraiment pas à ruiner son image. »
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| | Saikahdys
Partie IRLCrédit avatar : Arieaesu.Double compte : Vitesse de réponse : Lente.
| | Sam 26 Oct - 5:30 | | | | - Très bien. Suis-moi.
Le sourire qu’il arborait déjà s’élargit en entendant ça, elle acceptait de lui faire la visite ! C’était une petite victoire pour le Dragon, cela confirmait le fait qu’elle était encore amoureuse de lui car si non, elle l’aurait surement remis à sa place en lui demandant une nouvelle fois se qu’il venait faire ici, mais au contraire Saika’ jouait son jeu ! Se levant rapidement, il finit d’une seule traite sa tasse de thé quitte à se bruler au passage. Zaïthan emboita ensuite le pas à la religieuse qui se trouvait déjà dans l’encadrure de la porte menant vers la suite du Monastère. Elle avait raison, il connaissait parfaitement cet endroit, si des choses avaient bougés et des pièces changés, au final le Temple restait le même. Son regard ne se porta donc que sur une seule chose, elle ! Fear la laissait délibérément marcher devant pour pouvoir la regarder à volonté ouvrir la marche, car il savait pertinemment que le bandeau qui cachait ses yeux ne le protégerait pas s’il était au même niveau qu’elle.
Une fois arrivé à l’extérieur, son attention fut attiré par les cerisiers en fleurs, le jardin intérieur du Monastère était réellement un endroit magnifique en cette saison. Ils avancèrent tout deux jusqu’au dernier des arbres en fleurs qui était en retrait derrière tout les autres et bien plus petit, comme le dernier d’une portée. Malgré ça, c’était le plus important pour l’ancien couple. Posant sa main sur le tronc du cerisier tout en se remémorant les bons souvenirs, il tourna la tête vers Saikahdys en souriant, comme pour voir si elle aussi se rappelait les moments passé ici… lui s’en souvenait très clairement, ils l’aidaient parfois quand le dragon était malheureusement seul. Mais se moment de nostalgie fut brisé par la question de la Sargon. Son sourire s’effaça et il comprit grâce au coup de couteau qu’elle venait de lui donner que rien n’était pardonné ! En une seule phrase, elle venait de retourner la situation. Zaïthan garda dans un premier temps le silence, il chercha sur lui la pipe qu’il avait oublié dans la veste laissé au salon des invités. Si la drogue lui permettait principalement de contrôler les puissantes pulsions draconiques qu’il pouvait éprouver, elle lui permettait aussi de se détendre… hors dans cette situation, il aurait bien tiré une ou deux bouffées de se « relaxant naturel ». Ne trouvant pas sa pipe, il se contenta de ramasser une feuille de cerisier pour jouer avec, comme si de rien était.
- Lily est morte il y a maintenant plus de soixante ans...
Il se garda bien de dire que les deux femmes se seraient vraiment bien entendus, elles ne se ressemblaient pas vraiment, mais Zaïthan connaissait les deux et il était persuadé qu’elles se seraient très bien entendus toutes les deux. Un petit silence s’installa pendants quelques instants avant qu’il ne reprenne la parole.
- Bref…
Oui c’était une ancienne histoire, mais pourtant même après tant d’année, le simple fait d’en parler lui pincer le cœur. Saika’ avait réussi à lui faire mal, mais il ne lui en voulait pas, c’était de bonne guerre…Lorsque son ancienne compagne parla à nouveau, il balaya d’un geste la conversation sur Lily comme si ils n’en avaient jamais parlé.
- Vraiment ? Tu te serais donc rangé du bon coté… ? Le monastère a une bonne influence à se que je vois, mais je me demande si tes convictions tiendraient longtemps en dehors de ses murs. Je me souviens d’une jeune femme qui était loin d’être une sainte… très loin.
Elle ne pouvait apercevoir son sourire, mais Saika’ pouvait entendre son ton taquin. C’est vrai qu’à l’époque, en matière d’illégalité, elle était loin d’être la dernière… surtout que la jeune femme avait parfois des idées très audacieuses ! Si elle n’avait pas eut son bandeau, elle aurait surement aperçu le doux regard de Zaïthan, ils avaient quand même passé de très bon moment ensemble... un petit instant de faiblesse qui ne remettait absolument rien en question.
- Raconte-moi, tu as passé le dernier siècle ici ou tu as aussi voyagé ?
Curieux d’en apprendre plus sur le passé de Saikahdys, cela lui permettait surtout de repousser encore un peu plus le moment fatidique.
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| | Zaïthan
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : Vitesse de réponse :
| | Sam 26 Oct - 20:58 | | | | Si Saika l’entendit remuer nerveusement à la recherche d’elle ne savait quoi et par-là même devina son malaise, elle ne s’attendait pas réellement à une telle réponse. Un silence de plomb lui écrasa les épaules tandis qu’elle restait tout à fait impassible. Elle ne se réjouissait pas d’une telle réponse – qui était assez cruel pour cela, d’ailleurs ? – et se demanda sincèrement si elle devait s’excuser. Quelle que soit la réponse qui prédomina Saikahdys ne pipa mot, laissant Zaïthan laver le malaise comme il le pouvait. Un ‘bref’ et un petit mouvement de main suffirent visiblement à ce dernier pour passer à autre chose et Saika osa, une seconde, essayer de se mettre à sa place. Même si cela lui coûtait de l’admettre, Lily avait probablement été la femme de sa vie. Dans ces circonstances, comment était-on censé se remettre de la perte de l’être aimé ? Comment pouvait-il même changer de sujet aussi facilement, comme si ce n’était qu’un incident encore un peu douloureux lorsqu’on en parlait mais, au fond, d’ores et déjà oublié ? Puis, soudainement, elle réalisa : c’était exactement ce qu’elle avait elle-même fait ce dernier siècle. Elle n’avait jamais été très naïve et ne s’était pas attendu à revoir Zaïthan avant sa mort ; même s’il subsistait toujours une pensée rassurante, quelque part, qu’il soit toujours vivant et probablement heureux, quelque part, la disparition restait à peu près la même.
Un petit rire amusé chassa néanmoins son malaise lors des propos suivants de Zaïthan et, s’adossant au cerisier, elle sembla répondre à son sourire en arquant elle-même ses lèvres, presque mutine tandis qu’elle ne pouvait faire autrement que se remémorer ce à quoi le dragon faisait allusion. Il était loin d’avoir tort, évidemment, et était probablement la seule personne encore à vie à réellement la connaître malgré la nouvelle apparence irréprochable qu’elle s’obstinait à entretenir. Si elle ressentait une profonde affection pour les moines avec qui elle partageait sa vie, ils ignoraient pour la grande majorité quelle enfant terrible elle avait pu être. Seul le plus vieux moine du monastère et qui se trouvait être son grand-père possédait la longévité nécessaire pour se remémorer sa folle jeunesse, sans pour autant y faire allusion, satisfait par le chemin que Saikahdys avait fini par emprunter. « - Ne fais pas l’innocent, Zaïthan : tu as tout fait pour que cette jeune femme file un mauvais coton. répliqua-t-elle, à peine joueuse ; il y avait une part de vrai, dans ses propos : elle ne se serait probablement jamais permise de pousser le vice aussi loin si ce n’était pour le dragon présent dans sa vie. Mais j’imagine que c’était de bonne guerre. rajouta-t-elle cependant, pas assez culottée pour prétendre avoir été innocente sur toute la ligne dans leur relation. » Le plus ironique, dans tout ça, était sûrement qu’elle serait désormais probablement la première à le provoquer, voire à faire grimper les enchères pour voir jusqu’où il pourrait aller, jusqu’où il pourrait la pousser. Si Zaïthan avait été en grande partie celui qui menait la danse à l’époque ils avaient déjà commencé à instaurer une philosophie nihiliste, toujours s’assurer de ne jamais avoir à s’arrêter, quitte à virer beaucoup trop borderline.. Jeunes et stupides, songea-t-elle sans admettre chérir cette période de sa vie.
« - Mais dis-moi, tu as fait tout ce chemin pour simplement prendre de mes nouvelles ? questionna-t-il ensuite à sa question pour le moins personnelle. » Saika ne désirait pas tant que de satisfaire sa curiosité malgré sa patience toute relative que de ne pas perdre le contrôle de la situation. Ils se bataillaient incontestablement la domination de l’échange et lorsque Zaïthan faisait l’erreur de laisser paraître une faiblesse Saika s’en saisissait pour mieux lui permettre de lui renvoyer la balle. Un va-et-vient qui pouvait se montrer sulfureux mais, plutôt confiante, la moine esquissa un mince sourire à l’embrassure de ses lèvres. « - Tout comme pour venir ici, mes réponses ne sont pas gratuites. Si tu tiens tant que ça à connaître mon passé je t’invite à me donner une bonne raison pour le faire. répliqua-t-elle en penchant très légèrement sa tête sur le côté tandis que le vent soufflant dans les branches du cerisier faisait écho au chant lointain d’un oiseau solitaire. » L’ambiance paisible tranchait trop vivement avec la tension qui régnait entre eux deux pour leur permettre de réellement l’apprécier. Dommage, se dit Saika en ressentant un bref pincement au cœur, Zaïthan aurait probablement adoré le silence dans un tel cadre. « - Donc. Cette chose très précieuse à tes yeux ? demanda-t-elle, un brin pressante certainement mais ne voulant vraiment pas laisser au dragon la possibilité de noyer le poisson ou de la mener en bateau. »
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| | Saikahdys
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| | Dim 27 Oct - 4:36 | | | | Lorsque Saika’ s’adossa au cerisier, le Dragon se rapprocha de quelques, laissant quand même une petite distance entre eux deux. Il était content de voir qu’elle acceptait de rentrer dans son jeu comme à l’époque, une sorte de petite rivalité qui avait toujours existé entre eux deux, c’était à savoir qui allait prendre le dessus à chaque fois.
- Tout comme pour venir ici, mes réponses ne sont pas gratuites. Si tu tiens tant que ça à connaître mon passé je t’invite à me donner une bonne raison pour le faire.
Il la regardait parler, Zaïthan aurait aimé lui enlever son bandeau, mais il était bien trop respectueux pour ça. Elle n’avait pas fait le vœu de passer le reste de ses jours aveugle, la religieuse souhaitait juste se rapprocher de Rahèl et le Dragon trouvait ça admirable même si il ne partageait pas la même croyance. Mais malgré tout, il aurait vraiment aimé voir ses yeux une nouvelle fois, ne serait-ce que pour savoir qu’il possède encore se privilège la.
- Donc. Cette chose très précieuse à tes yeux ?
Cette fois, il sentait que la Sargon ne lâcherait pas l’affaire, elle avait déjà accepté de l’emmener jusqu’ici et elle avait parlé avant qu’il ne trouve une nouvelle excuse… toujours aussi intelligente. Zaïthan soupira et se rapprocha dangereusement d’elle, il osa même lui attraper les mains. Jouant avec les doigts de son ancienne amante tout en redoutant le moment fatidique qui se rapprochait de seconde en seconde. S’il l’avait souhaité, Fear aurait surement pu manipuler Saikahdys en lui faisant du charme et en inventant une excuse, mais comme il allait tôt ou tard devoir lui demander la clé, il se contenta de lui dire la vérité.
- Je suis venu chercher la clé que je t’ai confié il y a des années…
Serrant avec tendresse les mains de Saika comme si cela allait lui permettre de faire passer la pilule plus facilement, Zaïthan s’attendait à la voir éclater de colère d’une seconde à l’autre. Hors il ne voulait vraiment pas affronter les foudres de la jeune femme, il tenta donc de se rattraper tant bien que mal.
- Je sais que je t’ai fait du mal en t’abandonnant et crois moi, je n’aurais jamais osé revenir enfoncer le clou si j’avais eu le choix… si je ne peux accéder à ma grotte, je mourrais !
Se rendait-il seulement compte qu’en disant ça, il mettait sur la table toute les choses dont ils n’avaient pas parlé… ? Des choses qui n’avaient rien à voir avec la clé ? (même si c’était un tout)
- Je suis désolé de t’avoir quitté…
Si il ne l’avait pas laissé, Zaïthan n’aurait jamais rencontré sa femme Lily… donc il n'était pas si désolé que ça. Puis même, à l'époque Saika' était encore jeune et malgré l’extrême attirance qu'il ressentait pour elle, il manquait l'étincelle, le petit plus qui fait qu'une histoire d'amour fonctionne.
- C’est de l’histoire ancienne, le temps est passé depuis, non ?
Serrant toujours les mains de la jeune femme, elle pouvait surement se rendre compte, si elle n’était pas trop énervé par les révélations du Dragon, qu’il était vraiment stressé… il avait peur, non, il redoutait sa réaction. Zaïthan, bien qu’il ne s’en rendait absolument pas compte, avait toujours su au fond de lui, que quoi qu’il arrive, que même si le monde entier se liguait contre lui, bah il aurait toujours une dernière porte d’ouverte. Saika’ était un peu une lumière dans les ténèbres qu’il avait lui-même décidé de mettre de coté car il savait qu’elle resterait la… mais se qu’il venait de dire allait peut être changer la donne, et ça, malgré son pouvoir, ça lui faisait peur.
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| | Zaïthan
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : Vitesse de réponse :
| | Dim 27 Oct - 20:05 | | | | La proximité de Zaïthan ne fut pas sans troubler Saikahdys ; elle qui était si fière, si sûre d’elle qu’elle en venait à poser des conditions en veux-tu en voilà ne sut d’ailleurs comment réagir lorsque cet idiot lui imposa son odeur. Saika n’était pas sans l’apprécier, évidemment : il y avait des relents d’un passé qu’elle chérissait encore bien trop, des notes épicées d’un monde extérieur qui lui était encore inconnu, des effluves d’une virilité qu’elle n’avait encore jamais eu l’occasion de retrouver dans n’importe quel autre homme. Perturbée, Saika laissa Zaïthan lui saisir les mains et ce simple contact, couplé au parfum entêtant du dragon, suffirent à lui faire tout à fait baisser sa garde. Les doigts de celui-ci pianotèrent les siens, frôlant sa peau en électrisant ses sens, serrant sa paume pour mieux en caresser les creux et la sargon se sentit infiniment idiote de se retrouver dans une telle position, idiote de retomber dans une adolescence toute relative juste parce que Zaïthan avait eu l’audace de lui saisir les mains. Résistant à l’envie presque irrépressible de lui rendre son geste, Saikahdys n’eut néanmoins pas l’occasion de se dégager, coincée entre le cerisier qui les avait vus s’épanouir et son ancien amant ; autant dire que le dilemme avait de quoi l’effrayer. Prenant une lente et profonde inspiration pour tenter de se calmer, la jeune femme en avait presque – presque – oublié la question ultimatum qu’elle venait de lui poser et la réponse lui coupa tout à fait le souffle.
Ça faisait un mal de chien. Il était idiot d’essayer de se mentir ou de reprendre une contenance intérieure : c’était juste terriblement douloureux. Évidemment qu’elle s’en doutait, évidemment qu’elle avait tout fait pour s’y préparer, repoussant Zaïthan de mieux qu’elle le pouvait sans toutefois pouvoir se décider à verrouiller la porte. Subsistait toujours cet espoir imbécile que cet idiot de dragon n’avait pas eu le cœur à balayer pour mieux la manipuler à son gré ou autant que fait se pouvait. Il y eut un fracas monumental et Saika réalisa que ce n’était là que trouble intérieur ; ça ressemblait à un milliard de pierres précieuses écrasées par la simple volonté d’un titan, à des milliers d’organes brûlés par un feu organique. C’était aussi silencieux que bruyant et la moine sentit une faiblesse la traverser, une seconde, avant de se ressaisir. Extérieurement, Zaïthan ne put, tout au mieux, n’être témoin que d’un très rapide malaise à peine traduit par une expression qu’il lui fallait traduire ; mais, hé, n’était-il pas l’idiot le mieux placé pour cela ? C’est de l’histoire ancienne, le temps est passé depuis, non ?
Un très fin sourire arqua l’embrassure des lèvres de Saikahdys et, à très bien y regarder, tout, dans ce rictus, annonçait le pire. Lentement, elle dégagea ses mains de celles de Zaïthan pour mieux laisser ses dermoglyphes se remémorer le contact de sa peau. La tête légèrement baissée, elle semblait observer le manège qu’elle effectuait alors si ce n’était pour le bandeau qui lui obstruait la vue ; lorsque ses mains commencèrent à entamer une lente ascension le long des bras du dragon son regard sembla le suivre et elle redressa peu à peu le menton, laissant ses doigts caresser la peau pâle de son ancien amant à travers le tissu pour mieux passer son coude, s’attardant sur ses avant-bras avant d’aller se loger sur ses épaules où ils s’arrêtèrent tout à fait. Une seconde Saika eut le désir indicible de toucher son visage, de voir s’il avait changé, d’évaluer les années passées loin de l’autre mais elle se retint tant bien que mal. La proximité que cet idiot leur avait imposée se retournait contre lui tant, désormais, tandis que Saikahdys s’était redressée : leurs souffles se mélangeaient presque et un quelconque spectateur extérieur aurait pu jurer qu’ils n’allaient pas tarder à s’embrasser. « - Peut-être aurais-tu préféré mourir oui.. murmura-t-elle d’une voix terriblement suave, sourde d’une tension sur laquelle elle se plaisait désormais à jouer, aussi aguicheuse que ses mots étaient cruels. »
Le geste fut probablement trop soudain pour que Zaïthan ne réagisse à temps ; faisant appui sur ses mains pour le forcer à se pencher en avant, assez pour lui enfoncer son genou dans le ventre avec une violence.. pas réellement inouïe quand on savait de quoi elle pouvait être capable. Malgré la douleur, car Saika n’y était définitivement pas allée de main morte, le dragon devinerait bien assez vite qu’elle avait faite en sorte de délaisser son estomac ou ses côtes, preuve, s’il en était, du traitement de faveur idiot qu’elle ne pouvait s’empêcher de lui vouer. Relâchant les épaules pour mieux le rejeter en arrière, Saika s’épousseta comme si de rien n’était, visiblement peu perturbée par ce qu’il venait de se passer. « - Maintenant, nous sommes quittes. décréta-t-elle enfin, la mine toujours sereine quand il ne fut réellement possible de savoir s’il y avait eu une quelconque évolution par rapport à ses ressentiments précédents. » Elle était soulagée, oui. Un peu. Mais ça n’avait pas rien effacé de la souffrance et Sai se passa instinctivement une main sur le ventre, comme si on lui avait à elle asséné un coup de couteau assez violent pour y laisser une trace invisible. C’était idiot, mais la moine était persuadée que les blessures qui ne se voyaient pas étaient celles qui duraient le plus longtemps pour, parfois même, ne jamais repartir. « - Mais je n’accepte pas tes excuses pour autant. rajouta-t-elle, presque paradoxalement, en s’adossant à nouveau l’arbre pour croiser les bras. Assez, sûrement, pour te rendre cette clé.. mais je serais bien idiote de le faire sans assurance, n’est-ce pas ? J’accepte, à une condition. Un temps. Promets-moi de ne plus jamais remettre les pieds ici. »
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| | Saikahdys
Partie IRLCrédit avatar : Arieaesu.Double compte : Vitesse de réponse : Lente.
| | Dim 27 Oct - 22:21 | | | | Que faisait-elle ? La Sargon se rapprochait de lui, Zaïthan pouvait sentir le souffle de la jeune femme se mêlait au sien pendant qu’elle l’enlaçait. Ce n’était pas normal !!! Il le savait, la réaction qu’elle avait été pas normal, il était persuadé qu’elle l’aurait frappé… mais c’était tout le contraire. Pendant une seconde, son cœur s’accéléra en voyant les lèvres de Saika’ se rapprocher, mais les paroles qu’elle prononça lui faire comprendre qu’il venait de se faire avoir. Le coup de genou le mit à terre, plié en deux et les deux mains sur le ventre, le Dragon la regarda dire des mots qui le blessèrent encore plus.
- Promets-moi de ne plus jamais remettre les pieds ici.
Il se releva rapidement pour lui faire face, Saika’ était anormalement calme par rapport à se qu’il avait imaginé. Et si en théorie, cela aurait du lui faire plaisir car ainsi il aurait évité la crise de colère et les larmes, la pratique était bien différente… Pourquoi il avait l’impression que son manque de réaction faisait plus mal qu’autre chose ?
Zaïthan l’avait abandonné, mais il l’avait aimé avant et elle le savait, non ? Jamais elle ne pourrait être qu’une inconnue pour lui. En plus de 1600 ans, le Dragon n’avait ouvert son cœur qu’à deux femmes, la première avait été Saikadys et la seconde sa femme Lily… Pourquoi se manque de réaction ? Pourquoi des adieux ? Elle n’était pas censée être sa porte de secours ? Ne se rendait-elle pas compte de la place qu’elle avait ? Pensait-elle vraiment qu’il choisirait n’importe qui comme compagne ? N’importe qui comme gardienne de son trésor ? Alors pourquoi ? Il souhaitait la voir s’énerver, crier, pleurer ! Mais la ce calme et ce silence... la colère montait en lui et ses poings se contractèrent. Il ferma les yeux et soupira avant de tourner le dos à la Sargon pour revenir dans la pièce où sa veste avait été laissée.
La clé n’était rien d’autre que l’une des deux sphères de la Sargon, elle lui avait offert à l’époque par amour, une énorme preuve d’affection et de confiance puisque sans cette sphère Saika’ ne serait pas vraiment entière, il lui manquerait une partie de ses pouvoirs. Cela voulait dire qu’elle n’était vraiment entière, vivante, que lorsque le Dragon était auprès d’elle. Zaïthan n’avait pas accepté se cadeau, c’était un présent d’une bien trop grande valeur, même pour lui. Mais il ne l’avait pas totalement refusé non plus puisqu’il avait utilisé le cadeau de son amante comme clé pour sceller la grotte contenant son trésor… Elle avait voulu faire de lui le gardien de son pouvoir, mais au final c’est Saika’ qui était devenu la gardienne de son trésor. Une preuve d’amour toute aussi grande puisque le trésor d’un Dragon était quelque chose de plus important pour lui que la prunelle de ses yeux ! Zaïthan ne comprenait d’ailleurs pas pourquoi cet énorme tas d’or était aussi important pour lui… Saika’ était sa gardienne et elle le repoussait maintenant.
Arrivant enfin dans la salle d’attente, le Dragon attrapa sa pipe et l’alluma malgré ses mains tremblantes de colère. Il tira une très longue bouffé avant de recracher la fumée rose.
- Haaaa qu’est-ce que j’aime ça… dit-il dans un souffle.
Il observa sa pipe, elle était tout à fait banal et n’était même pas créé dans un matériau précieux, mais elle lui était chère à son cœur et avait plus de 700 ans. Laissant encore quelques secondes le temps à la drogue contenu dans le fourneau de sa pipe de faire effet, il se retourna ensuite vers Saika’ qui l’avait suivi. Elle était belle, il devait bien être le seul homme assez con pour ne pas se rendre compte de la chance qu’il avait… un silence s’installa entre les deux. Zaïthan ne savait pas quoi dire, il ne voulait pas passer à autre chose comme si il s’en fichait, faire cela risquerait de mettre définitivement fin à leur histoire.
* Pourquoi je doute autant ? Je l’ai aimé, mais c’est fini maintenant… alors pourquoi je me refuse à l’abandonner définitivement ? On a passé plus d’un siècle loin de l’autre et si je n’avais pas eu besoin de venir pour la clé, un autre siècle ce serait peut être écoulé avant nos retrouvaille… je me fiche d’elle ! elle n’est plus rien ! *
Zaïthan aurait aimé se convaincre de ça, mais il doutait, la froideur de Saika’ lui faisait mal, pourquoi ? Il parait que c’est lorsque l’on perd quelque chose que l’on se rend compte de sa valeur, et si c’était le cas aujourd’hui ? Son esprit tournait à plein régime pour tenter de trouver la réponse…
- Tu devrais peut être y penser non ? Ce n’est pas une décision à prendre à la légère… je sais que je t’ai fait mal, mais de la à…
Le Dragon s’arrêta de parler, ne trouvant pas les mots et surtout car il se rendait compte qu’il était pathétique… ce n’était pas lui ! Zaïthan était un puissant Dragon Noir, il refusait de se rabaisser pour une femme, pour l’am… si elle ne voulait plus jamais le revoir, très bien ! Il assumerait ses choix comme toujours.
- Très bien, si c’est vraiment se que tu souhaite, je ne reviendrais plus…
* même si cette idée m’est insupportable *
Par mégarde, il fit tomber sa pipe qui se brisa en deux, ce n’était vraiment pas sa journée…
- Désolé…
Le mot s’échappa de sa bouche comme si son corps avait agis de lui-même, heureusement il fut à peine prononcer, elle n’avait surement pas entendu.
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| | Zaïthan
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| | Lun 28 Oct - 19:04 | | | | L’odeur de Zaïthan devint plus acide et un arrière-goût âpre envahit la bouche de Saikahdys sans qu’elle ne pèse réellement le poids de cet aveu silencieux. Elle était si emprisonnée dans sa propre douleur, si concentrée sur le fait qu’elle ne devait pas flancher qu’elle ne réalisa pas tous les indices olfactifs du dragon. Il ne le faisait probablement pas exprès, non : tout comme la peur qui lui étreignit soudainement le ventre il ne voulut certainement pas la faire partager à la sargon qui, pourtant, en ressentit tous les relents. Mais la souffrance s’insinuait d’ores et déjà à travers toutes les parois de son corps, traversant sa peau pour mieux empoisonner ses veines et mieux la traverser, la taillader de toute part. Zaïthan tourna les talons sans rien dire et Saika resta encore quelques instants immobiles contre le cerisier, luttant contre les sanglots qui lui étreignaient soudainement la gorge pour mieux les déglutir. Ce fut étonnamment difficile, elle qui avait imposé sa condition avant tant de facilité quelques secondes auparavant, et lorsque la couleuvre eut tout à fait disparu dans les tréfonds de son estomac la sargon se redressa pour lui emboîter le pas. Inspirant sa détresse d’un souffle erratique elle s’efforça de reprendre une expression sereine.
L’odeur de la drogue lui arracha un bref frisson qu’elle préféra ignorer, s’arrêtant à quelques mètres de Zaïthan en le laissant prendre le temps de réfléchir. Silencieuse, elle ne voulait pas le presser, en outre parce que la réponse ne serait probablement pour soulager ses peurs mais aussi pour ne pas trahir ces dernières. Sa voix serait bien trop sourde, bien trop maladroite pour qu’elle continue à garder son masque d’indifférence. Le dragon pouvait déceler des indices de-ci de-là dans son comportement mais, tout comme elle, il était probablement trop concentré sur sa propre introspection pour relever pareils détails. Ce dernier reprit d’ailleurs la parole et, pour un moment, Saikahdys fut sincèrement étonnée : est-ce qu’il tentait de lui faire changer d’avis ? Son cœur manqua un battement et elle redressa le menton pour relever la tête vers lui, lui accordant toute son attention malgré qu’elle ne puisse pas le voir. Zaïthan interrompit sa phrase aussi vite qu’il l’avait commencé et pendant une seconde Saika eut l’envie de le pousser à continuer, de lui crier de ne pas s’arrêter. C’était probablement la chose la plus sincère qu’il lui confiait depuis son arrivée.. Esquissant un pas vers lui, la sargon s’apprêtait à parler lorsque la pipe se brisa sur le sol, la faisant sursauter et l’interrompant dans son impulsion.
Si c’était ce qu’elle souhaitait.. ? Un pincement au cœur, la jeune femme se détourna et, sans entendre son souffle d’excuse, détacha son bracelet en silence. La douleur se fit double : se séparer de ses sphères était toujours une épreuve et, même si elle le faisait pour lui, elle se mordit légèrement la lèvre inférieure alors que son poignet se retrouvait à nue. Ça ira, se répéta-t-elle alors qu’elle faisait pression sur l’une des perles de bhodi, celle qui était le plus proche de l’attache, pour la faire tomber au creux de sa main. Ça ira, songea-t-elle à nouveau en retenant son souffle, rattachant son bracelet en faisant de nouveau face à Zaïthan pour se rapprocher de lui. Ça ira, murmura-t-elle si bas qu’elle ne le réalisa même pas, s’arrêtant devant lui pour tendre sa main close dans sa direction. « - .. Tu sais, j’y avais déjà songé. Des centaines, des milliers de fois. Qu’est-ce que je ferais, qu’est-ce qu’il se passerait si je te revoyais un jour ? psalmodia-t-elle, gardant le poing hermétiquement fermé malgré qu’elle l’avait en premier lieu tendu pour lui donner sa sphère. Bien sûr que j’avais déjà envisagé la possibilité que tu reviennes pour ta clé. Je ne suis pas tout à fait stupide. rajouta-t-elle finalement à voix plus basse. » Une seconde, puis elle se décida à ouvrir la main pour laisser tomber la perle dans celle de Zaïthan.
Et puis, soudain, ce fut trop, trop, trop. Le sanglot qui l’étranglait alors remonta soudainement pour prendre possession de sa voix et son souffle se fit maladroit, le bas de visage tremblota alors que ses lèvres n’avaient même pas la décence d’essayer de le retenir. Il y avait si longtemps qu’elle n’avait plus pleuré qu’elle se demanda une seconde pourquoi son bandeau s’humidifiait ainsi, mais la douleur lui fit tourner la tête et elle réalisa qu’elle n’avait pas terminé, qu’elle ne pouvait tout simplement pas le laisser partir de cette manière. Aussi violemment qu’elle s’était montrée douce elle le frappa à nouveau, d’une simple gifle cette fois-ci, et le bref contact qu’elle eut de son visage fit apparaître très vivement son image à son esprit. Quelle ironie.. « - Tu ignores à quel point tu m’as fait du mal, Zaïthan. Je t’interdis de prétendre que tu essaies de comprendre. le blâma-t-elle de sa voix tremblante, faisant écho à ses larmes qui ne semblaient alors plus vouloir se tarir ; étonnamment, elle ne s’énerva pas, ou était alors empreinte d’une colère calme plus désespérée que cruelle. Tu as tout gâché. Tu as juste.. tout gâché. rajouta-t-elle enfin en détournant son visage par pudeur, passant sa manche sur son visage pour y essuyer les gouttes qui passaient outre le tissu qui lui dissimulait les yeux. Pars, maintenant. » La voix était faible et la demande suppliante ; elle désirait plus que tout au Monde qu’il reste auprès d’elle mais le mensonge effronté était bien plus simple, sortait bien plus naturellement. Qu’il parte, se somma-t-elle en restant là, le visage baissé, les épaules tressautant de ses pleurs. Qu’il parte, et ne revienne jamais.
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| | Saikahdys
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| | Mar 29 Oct - 2:34 | | | | Lorsque le bracelet tomba dans le creux de sa main, Zaïthan était réellement prêt à tourner les talons pour partir et pour ne plus jamais revenir ici. Sauf qu’une chose le retint, la Sargon venait de craquer, les défenses qu’elle avait érigées autour de son cœur venaient de s’effondrer dans seul coup et les larmes commençaient à couler. Enfin ! Oui, enfin le Dragon commençait à comprendre, lui qui avait un esprit si réactif et intelligent d’habitude, là pour une simple histoire de cœur, il était comme aveugle… Il commença à faire un pas en avant lorsqu’une gifle le stoppa, c’était totalement mérité. Zaïthan garda le silence, de toute facon, il doutait que des mots puissent arranger les choses.
- Tu as tout gâché. Tu as juste.. tout gâché.
Maintenant qu’il avait compris, Saikahdys ne pourrait réussir à le faire partir, peu importe les paroles qu’elle pouvait prononcer, ça lui passait maintenant au dessus de la tête. Il ignora donc totalement le reste des paroles de son amante et au risque de se prendre une nouvelle baffe, le Dragon s’avança les bras écartés. Elle tenta bien de le repousser, mais tout effort était vain et au final les bras de Zaïthan se refermèrent sur Saika’. Il la serra contre lui avec tendresse, les pleures de la jeune femme redoublèrent de violence et il la sentit le serrer fort comme pour l’empêcher de partir.
A se moment, le Dragon accepta de faire une chose qui allait changer le cours de sa vie, il fit disparaitre le mur qu’il avait lui-même construit autour de son cœur, mais aussi autour de la Sargon… oui il était amoureux, mais n’était-ce pas un crime d’accepter une autre femme dans son cœur que sa femme était morte ? Oui Saikahdys avait été la toute première, mais pendant trop longtemps leur histoire n’avait été qu’un simple jeu, à l’époque il n’avait pas assez confiance en elle pour lui confier totalement son cœur. Alors pourquoi aujourd’hui selon vous ? Et bien dans un premier temps, la religieuse avait changé, elle avait largement gagné en maturité et ça avait l’air possible d’imaginer un vrai futur avec elle. Dans un second temps, le Dragon avait gouté au vrai bonheur grâce à Lily et il voulait vraiment retrouver ça… il savait qu’auprès de la Sargon, cela était possible. Voila pourquoi il accepta de se rendre aussi vulnérable et d’accepter les sentiments de la femme entrain de pleurer dans ses bras.
Fear la serra un peu plus fort avant de glisser une main sous son menton pour remonter son visage vers le sien. De son autre main il enleva le bandeau de la jeune femme et plongea son regard dans le sien. Pouvait-elle voir sa détermination ? Surement pas, mais peu importe.
- Accompagne-moi…
Un homme normal aurait avoué ses sentiments ou ce serait excusé à genoux en pleurant, mais le Dragon se contenta de lui demander sa compagnie, lui qui était un grand solitaire venait de demander à quelqu’un de l’accompagner… si une personne lambda ne se serait pas rendu compte du privilège qui lui était accordé, Saika’, il le savait, ne serait pas aussi aveugle.
Zaïthan se retint d’embrasser la jeune femme aux yeux vairons si magnifiques, une particularité qu’il avait toujours aimé chez elle. Il rapprocha ses lèves des siennes en laissant une petite distance et sans attendre son avis, il remit le bracelet dans les mains de sa gardienne.
- S’il te plait… je suis sérieux, accompagne moi.
La volonté du Dragon était vraiment forte et il se refusa à l’embrasser, oui il l’acceptait, mais Zaïthan ne pouvait pas aller plus vite que la musique. L’amour qu’il avait éprouvé pour elle à l’époque était encore loin et il faudrait surement du temps pour qu’il revienne entièrement.
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| | Zaïthan
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| | Mar 29 Oct - 18:46 | | | | Elle entendit Zaïtha se rapprocher bien plus qu’elle ne le sentit et, en un réflexe instinctif, tenta de se dégager, le repousser, sans réellement sembler réussir à mettre assez de force pour cela. Un peu trop désespérée, sûrement, Saika ne tarda néanmoins pas à lâcher prise et, tandis que le dragon se mettait à la serrer contre lui, elle se sentit disparaître au creux de ses bras, se laissant aller à ses sanglots comme une enfant perdue qui avait attendu d’être réconforté pendant bien trop longtemps. Instinctivement ses mains s’accrochèrent à la veste de Zaïthan et elle le serra davantage encore contre lui, savourant sa proximité en ne voulant plus jamais le laisser partir. C’était presque ironique, ce fait de passer du mépris au besoin, de la rancœur à l’affection comme si rien ne s’était réellement passé, comme si Zaïthan ne l’avait jamais réellement quitté. Comme si cent ans ne s’étaient pas écoulés ; cent ans, et ce temps affreusement long à attendre, à espérer en vain. Ou peut-être pas tout à fait en vain, se dit-elle en reprenant son souffle, tentant de calmer sa respiration alors que le dragon l’éloignait légèrement de lui pour lui faire redresser la tête. Trop concentrée sur son étreinte elle ne réalisa pas immédiatement le chemin que prenait la main de ce dernier et, lorsqu’enfin elle comprit, il était trop tard : ses pupilles se dilatèrent sous la lumière vive et son regard croisa celui de Zaïthan comme si c’était la première fois. Si ses larmes s’étaient taries elle se sentit assez émue pour laisser libre court à de nouvelles larmes.
Saika avait une mauvaise vue ; la cécité qu’elle s’imposait avait ruiné ses nerfs optiques et, si elle souffrait probablement d’une certaine myopie à la base elle n’était plus capable de poser sur le Monde un regard très précis. Malgré tout, et même si cela allait à l’encontre de sa promesse qu’elle s’était faite à elle-même, revoir Zaïthan, même aussi trouble, l’emplissait d’un doux sentiment agréable. Elle aurait voulu toucher son visage mais se retint, le laissant essuyer ses larmes et se perdre sans son regard. Il était l’une des rares personnes encore en vie à pouvoir faire ça et Saikahdys était bien décidée à lui accorder ce privilège autant qu’il le désirait.. enfin, jusqu’à ce qu’elle reprenne ses esprits et qu’elle reprenne ainsi le contrôle d’elle-même et de la conversation, mais ça c’était une autre histoire. Le souffle court elle ne put s’empêcher de loucher sur les lèvres de Zaïthan lorsqu’il s’approcha dangereusement d’elle ; laissant leurs souffles se mélanger elle ne tenta cependant rien pour l’embrasser, laissant ses paroles faire leurs effets dans son esprit avant qu’elle ne se permette un petit rire amusé parmi les larmes, refermant ses doigts sur le bracelet que le dragon lui avait remis.
« - Je t’aime, Zaïthan. murmura-t-elle sur le ton de la confidence, plongeant son regard ému dans le sien alors que ses mains continuaient de s’accrocher à lui. N’en doute pas une seule seconde. Mais.. je ne peux pas. rajouta-t-elle ensuite en sentant la boule coincée dans sa gorge disparaître. » Elle était un peu plus sereine, et soulagée qu’il ne soit pas parti. Rapidement, néanmoins, consciente que ses mots pouvaient le blesser ou être mal interprétés, elle fit courir ses doigts jusqu’au visage du dragon pour lui caresser très tendrement les joues, sans pudeur ni crainte. Saika le connaissait depuis bien trop longtemps pour se formaliser de ce dont les autres pouvaient s’étonner : elle l’avait toujours trouvé terriblement beau, comme il était, avec son mépris pour sa forme dragonique tout autant que son amour pour les choses souvent ostentatoire. « - Je ne peux pas tout abandonner ici du jour au lendemain. Laisse-moi le temps. Laisse-nous y réfléchir. demanda-t-elle doucement en déposant un baiser à l’embrassure de ses lèvres. Et je t’en veux toujours. rajouta-t-elle en un mince sourire ; c’était plus une remarque sincère qu’une réelle pique provocatrice, car Saika savait que cette plaie encore béante mettrait du temps à se refermer et qu’accompagner Zaïthan maintenant serait prendre le risque d’alimenter la rancœur qu’elle lui vouait. Je t’accompagnerai jusqu’à ton trésor mais je reviendrai ici ensuite.. jusqu’au jour où le temps sera propice à nos retrouvailles définitives. D’ici là, attends-moi.. d’accord ? »
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| | Saikahdys
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| | Mar 29 Oct - 22:32 | | | | - Je t’aime, Zaïthan.
Sa volonté de ne pas l’embrasser s’envola en entendant ça et lorsque la Sargon lui déposa un tendre baiser au coin des lèvres, Zaïthan ne pu s’empêcher de tourner la tête. Anticipant la réaction de surprise de Saika’, il plaça une main derrière sa tête pour l’empêcher de se dérober. Il voulait simplement l’embrasser, juste un petit baiser qui ne durerais pas plus de quelques secondes, mais le Dragon y tenait vraiment comme pour se convaincre que c’était bien la réalité. Lorsque leurs lèvres rentrèrent en contact, son cœur s’accéléra et se mit à battre à une vitesse folle, il l’embrassa tendrement pendant seulement quelques secondes, mais cet échange paru durer bien plus longtemps pour lui. Cela faisait combien de temps qu’il n’avait pas réellement embrassé une femme en éprouvant des sentiments ? Se baiser lui confirma qu’il était prêt à tenter l’aventure avec Saika’. Son corps tremblait d’excitation, il n’avait qu’une seule envie c’était d’aller plus loin, d’arracher les vêtements de la religieuse et de ne faire plus qu’un avec elle. Sa deuxième main commença par se poser sur les hanches de la jeune femme puis descendit naturellement, comme à l’époque, vers les fesses de cette dernière, mais dans une soudaine poussé de volonté, Zaïthan arrêta son mouvement. Absolument tout son corps était excité, il devait dégager un tas de phéromone et il sentait même le Dragon en lui le pousser à se laisser aller… L’échange avait gagné en intensité, mais d’un seul pas en arrière, il le rompit malgré tout son être qui lui disait de faire le contraire.
- Désolé… je… je ne sais pas ce qui m’a pris.
De nouveau il commença à chercher sa pipe tout en baissant la tête avant de se rappeler qu’il l’avait brisé. Et lui qui n’avait apporté que des drogues à fumer, le temple devait bien avoir des pipes ? Comment ferait-il pour se contrôler ? Zaïthan avait l’impression que la religieuse avait donné un énorme coup de pied dans ses défenses, tout un tas de sensations l’assiégeaient, l’amour ? la joie ? la peur ? Il avait besoin de se contrôler et de se calmer. Pour éviter qu’elle ne remarque son état, il lui tourna le dos.
Zaïthan se mit à parler dans sa langue natale, se dialecte maintenant oublié de tous, même des plus jeunes Dragons. Les paroles étaient rudes et bien moins belles que celles de la langue commune de Terra Mystica, chose normal pour un peuple comme les Dragons qui représentaient la crainte et la puissance. Peu importe, si quelqu’un dans la pièce connaissait cette langue, il aurait compris que le Dragon tentait de se calmer et d’accepter que Saika’ puisse le mettre dans un tel état. Son pouvoir de la peur se répandit dans la pièce sans même qu’il s’en rende compte, trop concentré pour comprendre se qui lui arrivait. C’était pourtant simple, quelque chose dans son cœur venait de s’ouvrir, laissant de nouveau les choses l’atteindre…
Essayant de faire le vide en lui pour se calmer, il se concentra sur les paroles de Saika’ pour au final lui répondre.
- Je t’attendrais… c’est une promesse.
Il avait parlé avec une pointe de colère dans la voix, non pas envers elle, mais envers lui ! Sa réaction le dégoutait, lui, un Dragon Noir se mettre dans un tel état à cause d’une femme ? Encore hier ça lui paraissait impossible.
Il recula encore un peu pour mettre un peu plus d’espace entre eux deux comme si la distance allait atténuer l’influence qu’elle avait sur lui. Que pouvait-elle bien penser de lui ? Elle devait surement le trouver faible… voir même idiot… (s’toi la faible idiote ! ♥)
- J’ai encore un peu plus d’une semaine pour aller a la grotte donc nous avons le temps... donc soit nous restons ici encore quelques temps, soit nous partons au plus vite pour régler ça le plus rapidement possible. A toi de voir, je ne veux pas m’imposer… je t’attendrais.
Le chemin avait été long pour venir jusqu’ici et il aurait apprécié un bon repas, surtout que son corps allait bientôt consommer une grande partie d’énergie pour créer son feu, un petit rituel qui le poussait à manger plus de quatre repas par jour. Mais c’était à elle de voir et si elle souhaitait partir maintenant, il l’accepterait.
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| | Zaïthan
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| | Mer 30 Oct - 3:44 | | | | Zaïthan avait toujours été malin, assez pour la prendre de court lorsqu’elle s’y attendait le moins. Lorsque ses lèvres se posèrent sur les siennes, Saikahdys parut honnêtement surprise, laissant une expression étonnée peindre son visage tandis que le dragon la rapprochait de lui pour mieux approfondir son baiser. Quelques secondes de faiblesse permirent à la sargon d’en savourer toutes les subtilités elle aussi, fermant brièvement les yeux qu’elle ne tarda néanmoins pas à rouvrir, plus consciente que jamais, lorsque la main de son ancien amant commençait à se frayer un chemin qu’elle ne cautionnait pas – pas maintenant, pas ici. S’il savait l’acheter néanmoins il n’essaya même pas et se détacha de lui-même, assez brusquement, sous le regard déboussolé de la jeune femme. L’avait-elle troublé à ce point ? Zaïthan n’était pas un modèle de patience et lui avait déjà prouvé une force de caractère certaine par le passé, des traces d’une face capricieuse qu’il était difficile de lui imaginer sans le connaître. S’humidifiant timidement les lèvres, Saika laissa son vis-à-vis s’excuser sans le relancer ni l’accabler, consciente du trouble qu’il pouvait ressentir. Le dragon était loin d’égaler ne serait-ce qu’une seconde ses propres maîtrises de soi aussi ne lui en porta pas cure, replaçant son bracelet autour de son poignet en silence, un peu gênée mais essayant de ne pas le laisser voir.
Zaïthan, de son côté, s’exprimant dans une langue qu’elle ne comprenait pas. C’était la seconde fois qu’elle l’entendait parler ainsi, la première fois remontant à il y avait déjà bien des années, alors qu’il venait d’égarer elle ne se souvenait plus quel trésor.. un bijou, si ses souvenirs étaient exacts. Zaïthan avait été furieux et avait employé cet idiome pour la première fois, ou en tout cas avec elle, et lorsqu’elle s’était risqué à lui demander de quoi il s’agissait il lui avait malicieusement souri, lui promettant de le lui apprendre, un jour. Bien évidemment, il ne l’avait jamais fait : essayant de penser rapidement à autre chose Saika se figea néanmoins en sentant un sentiment atroce lui prendre les tripes et lui enserrer la gorge. Elle avait soudainement, irrémédiablement peur et du coin de l’œil elle observa le dos que Zaïthan lui tournait alors. S’énervait-il ? Avait-elle fait quelque chose de mal ? Elle ignorait jusqu’à quel point elle devait se remettre en question mais, accablée par le poids d’une culpabilité qu’elle n’était pas certaine de réaliser elle garda le silence, déglutissant une crainte irrationnelle en priant pour que cela passe rapidement. Zaïthan reprit alors la parole et une vague de chaleur la traversa malgré quelques restes d’une frayeur invisible qui, d’ailleurs, ne voulut pas s’estomper : Saika était persuadée que cela ne passerait pas tant que le dragon ne se calmerait pas et de ce fait elle préféra autant essayer de passer outre, agir comme si cela n’existait pas. Pas réellement.
Retenant un soupir, Saika hocha lentement la tête, s’approchant doucement de lui pour mieux se glisser dans son dos. Elle fit de son mieux pour ne pas le toucher cependant, comprenant et respectant son débat intérieur pour mieux glisser ses doigts entre les siens, récupérant son bandeau sur lequel elle tira tendrement, précautionneusement, relevant les yeux vers lui. Si Zaïthan comprenait le message et désirait se perdre dans son regard une dernière fois, elle le laissait volontiers le faire quelques temps mais termina par se replonger dans le noir quoiqu’il en soit : ils allaient bientôt sortir de la pièce et il était hors de question qu’elle permette que qui que ce soit l’aperçoive à nu – ou presque. « - Restons pour ce soir. Il commence à se faire tard. décida-t-elle en serrant son bandeau avant de rajuster ses cheveux par-dessus, se tournant envers lui vers pour lui adresser un mince sourire serein si jamais il s’était enfin décidé à la regarder de nouveau. Je vais demander à ce qu’on te prépare une chambre et je dînerais avec toi. Tu peux aller où bon te semble : dis que tu es mon invité.. enfin, tu sais comment ça marche. rajouta-t-elle ensuite en lui adressant un petit signe de tête affable, sortant de la pièce une seconde d’après. » L’ambiance était lourde, de toute façon, et une fois dans le couloir la sargon prit une grande inspiration soulagée : s’éloigner de Zaïthan lui ferait autant de bien qu’à lui, à n’en pas douter. Cela lui laissait une bonne demi-heure pour reprendre ses esprits. Effectuant donc ses quelques-allers retours relatifs à la promesse qu’elle venait de lui faire Saikahdys revint vers lui, l’invitant à la suivre pour mieux lui offrir à manger. Les moines avaient le choix de manger là où ils le désiraient et, pour le coup, Saika choisit de dîner en privé avec Zaïthan dans la dite chambre qu’elle lui avait préparé, ayant déjà disposé les plats sur la table qui ornait le centre de la pièce.
Plus détendue, la sargon s’installa à un côté de la table en laissant le dragon choisir d’être en face ou à côté d’elle, l’invitant même à se servir en premier en devinant sa fatigue et sa faim après avoir effectué le voyage jusqu’ici. Peu importe d’où il venait, l’ascension jusqu’au monastère était un challenge en soi : d’autant que, comme Saika le connaissait, Zaïthan l’avait probablement fait à pieds. Si prévisible, songea-t-elle en l’observant prendre ses aises, ne tardant pas à l’imiter. L’ambiance n’était plus aussi pesante mais le silence était maladroit, tout autant que les tentatives de le briser aussi la jeune femme s’éclaircit-elle la gorge, décidée à ne pas laisser quoi que ce soit abattre le peu de stabilité qu’ils avaient réussi à retrouver. « - Pourquoi as-tu besoin de rouvrir ce coffre.. ? demanda-t-elle lentement sans réellement vouloir paraître indiscrète, s’empressant donc de rajouter : Si c’est une question de vie ou de mort.. Tu as perdu un pari ou quelque chose comme ça ? rajouta-t-elle en un fin sourire amusé ; Zaïthan n’avait jamais vraiment su dire non quand on lui proposait quelque chose d’alléchant, et encore moins lorsque c’était illicite. » Cela allait forcément le perdre, un jour.. Elle s’était même étonnée de ne pas le voir négocier sa clé, un peu plus tôt. Elle aurait dû y songer : cela aurait sûrement été bien trop facile.
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| | Saikahdys
Partie IRLCrédit avatar : Arieaesu.Double compte : Vitesse de réponse : Lente.
| | Mer 30 Oct - 18:51 | | | | Après un dernier regard échangé, la religieuse se banda à nouveau les yeux, puis elle quitta la pièce pour le laisser un peu seul avant de diner. Le Dragon laissa échapper un énorme soupir, cette journée le fatiguer et il avait hâte qu’elle se finisse. Livré à lui-même dans l’énorme monastère, Zaïthan se dirigea sans demander son chemin, seulement grâce à ses souvenirs. Après plusieurs minutes de marche et après avoir traversé le temple en entier, il se retrouva devant l’une des sources chaudes. Il n’avait ni serviette, ni vêtement de rechange, mais peu importe. Fear avait besoin de se baigner, il c’était déjà retenu d’assouvir l’un de ses désirs, alors la qu’importe si il revenait trempé. Enlevant rapidement ses vêtements les uns après les autres, il se retrouva totalement nu, son corps marqué exposé aux yeux du monde. Puis il s’enfonça doucement dans l’eau chaude, laissant aller son corps, le Dragon se détendit totalement. Assit sur le bord, il observa le ciel en se relaxant.
- Vous avez l’air d’avoir fait un long voyage.
Il n’avait même pas remarqué le vieux moine installé un petit peu plus loin, le calme de l’endroit permettait de discuter sans pour autant être installé l’un à coté de l’autre.
- C’est exact, je viens de loin…
Chaque réponse était coupée par une petite pause, comme si ils méditaient les paroles de l’autre.
- Qu’êtes vous venu cherché ici ?
- Avant d’arriver j’aurais pu vous répondre sans problème, mais maintenant que je suis ici… je ne sais plus vraiment.
- C’est un endroit magique, beaucoup de personnes viennent ici avec un objectif, mais bien souvent ils repartent avec autre chose !
- … est-ce une bonne chose ? ils savaient exactement se qu’ils voulaient avant de venir, repartir avec autre chose serait donc décevant non ?
- Qui sait se qu’il souhaite vraiment ?
- … hum.
Un petit rire, le vieux n’avait pas tord, bien souvent on ne sait jamais se que l’on souhaite réellement… rester sur place pour ne rien perdre, avancer au risque de tout perdre… que devait-il faire ? Il ferma les yeux et se concentra sur la chaleur de l’eau qui faisait tant de bien à ses muscles. Après une vingtaine de minute sans bouger, il entendit le vieux moine sortir de l’eau.
- J’espère que vous trouverez votre bonheur ici, au monastère de Rahèl !
Et le moine s’éloigna sans attendre de réponse.
- Je l’espère aussi…
Le Dragon après plusieurs secondes avait parlé tout bas. Puis il sortit à son tour de l’eau, trouvant une serviette à coté de ses vêtements. La source avait fait disparaitre toutes traces de colère, de doute et de peur, au contraire elle l’avait apaisé. Après s’être correctement séché et rhabillé, il retourna dans la salle d’attente où il avait quitté Saika’ une grosse demi-heure avant. Elle l’attendait patiemment et à son approche, la Sargon l’invita à la suivre. Zaïthan s’exécuta sans un mot, une chambre avait été préparée pour lui, ses affaires amenées et le repas attendait les deux anciens amants. Fear décida de s’installer à la table en face de Saika’, comme un simple ami.
Puis elle rompit la première le silence en lui demandant pourquoi il avait besoin de retourner à la grotte. Elle tenta même de deviné et trouva du premier coup, elle le connaissait bien.
- Tu te souviens de Bah’al ? Lors d’une expédition que l’on a faite ensemble à Foam, nous sommes tombés totalement au hasard sur une crevasse… elle était juste assez large pour qu’un homme puisse passer, Bah’al a toujours eut une bonne intuition pour se genre de chose, sur ses conseils, on a décidé d’aller voir.
Le Dragon fit une petite pause pour commencer à se servir, il prit son temps et recommença à parler qu’une fois son assiette remplis.
- Nous sommes donc descendus la dedans avec une simple corde, c’était une crevasse comme il en existe des centaines à Foam, j’étais persuadé qu’on allait se retrouver dans une impasse… mais au fond, on a trouvé des œufs… des œufs de Dragon piégé dans une sorte de glace. Bien sur tu t’en doutes bien, j’ai refusé de partager ça avec lui, pas des œufs de Dragons. J’ai tenté de les libérer de cette glace mais rien à faire, donc je les aie mis en sécurité jusqu’au jour ou je découvrirais un moyen de faire quelque chose.
Le Dragon prit une gorgée de vin avant de reprendre.
- Depuis se jour la, Bah’al n’a de cesse de me défier pour en obtenir un… hors il a enfin gagné la semaine dernière, une promesse étant une promesse, je n’ai pas le choix.
Si elle se souvenait du petit démon aux contrats magiques, le Sargon devait bien se douter qu’il y avait quelque chose en plus derrière tout cas, mais il ne voulait pas parler du contrat et de la close mort…
- Voila, tu sais tout maintenant. Parle-moi un peu de toi maintenant.
Puis le Dragon commença à manger avec appétit tout en faisant attention aux paroles de la jeune femme.
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| | Zaïthan
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| | Jeu 31 Oct - 17:49 | | | | Sai n’avait pas réellement relevé les cheveux humides de Zaïthan : elle se doutait de la façon dont il avait tué le temps avant de la retrouver de ce fait et était même rassurée de voir qu’il avait fait de son mieux pour calmer ses nerfs. Cette vague de peur soudaine et irrationnelle.. quand elle y repensait la sargon se sentait mal à l’aise : elle ne devinait que trop bien la raison qui l’avait poussé à ainsi perdre le contrôle de lui-même et elle n’était pas sûre de le cautionner. C’était une bonne chose, qu’il ait ainsi pris sur lui sans avoir besoin qu’elle ne le gifle à nouveau pour cela. Bien sûr, un siècle plus tôt, elle aurait été la première à alimenter sa colère et à le pousser aux vices ; incapable de réellement faire la différence entre la tension et la haine la jeune Saikahdys s’en jouait, provoquant le dragon pour mieux l’attirer à elle. Elle était stupide, à l’époque, et elle le savait : incapable de tempérer le dragon, elle était au contraire celle qui l’entraînait sur des pentes bien plus glissantes encore que celles que Zaïthan connaissaient déjà. C’était probablement pour cette raison qu’il s’était décidé à épouser une autre femme, songea-t-elle en baissant brièvement les yeux mais elle se hâta de chasser cette pensée de son esprit : cela faisait bien longtemps, désormais. Et il était loin le temps où elle murmurait cantiques indécentes et propos tendancieux à l’oreille d’un dragon enragé encore couvert de sang : elle le réalisait bien, maintenant, que malgré toutes les fois où ce petit jeu les avait fait unir leurs corps elle était la seule à l’avoir éloigné d’elle en étant incapable de comprendre que l’homme qu’elle aimait avait besoin d’un contrepoids à ses propres folies.
Zaïthan, après une seconde de réflexion, se décida enfin à l’extirper de ses pensées quelque peu nostalgiques et, la mine sereine, Sai l’écouta lui raconter les tenants et aboutissants de sa venue sans rien dire, ne désirant pas l’interrompre. Bah’al.. oui, elle se souvenait de lui. Elle se souvenait même s’amuser de ce qu’il était, à l’époque : rétrospectivement, elle n’en pensait rien de plus. C’était un méprisable petit personnage qui n’avait aucunes sortes de bonne influence sur le dragon, ou sur qui que ce soit d’ailleurs, probablement. Mince, soupira-t-elle intérieurement en pinçant discrètement les lèvres, elle avait vraiment été une adolescente insupportable. « - .. Des œufs de dragons. répéta-t-elle lentement, conservant quant à elle une assiette vide en se concentrant exclusivement sur son invité. Tu comptes réellement lui en céder un ? demanda-t-elle en tordant légèrement sa bouche sur le côté, visiblement peu enthousiaste à l’idée qu’une arme aussi puissante puisse se retrouver entre les mains d’un tel démon. » Après tout, ça ne la regardait pas. Pas réellement, même si Zaïthan prenait le temps de se confier à elle. Bien sûr qu’elle gardait un souvenir précis de Bah’al, des contrats et des paris qu’ils se lançaient régulièrement l’un l’autre : Zaïthan lui-même n’avait pas été sans la miser plusieurs fois et elle était devenue, durant une période, le ‘bien’ le plus prisé du dragon en question, tant qu’elle s’était sérieusement demandée où elle allait terminer. Heureusement, peut-être par chance ou parce que le concerné était particulièrement motivé à ne pas la perdre, rien de mal n’était jamais arrivé. Malgré cela, Sai ne pouvait s’empêcher de vouloir s’en mêler. « - Qu’est-ce que tu risques ? questionna-t-elle alors, posant son poignet sur son genou plié en prenant appui sur sa seconde main posée derrière son dos. Je peux t’aider, tu sais. rajouta-t-elle en un fin sourire réconfortant, désireuse de faire comprendre à Zaïthan qu’elle n’était pas prête à le laisser tomber. »
Ce dernier, néanmoins, lui avait posé une question et semblait sincèrement intéressé par la réponse ; bien que Saika détestait parler du chemin qui l’avait mené jusque là elle lui devait probablement bien ça, à lui, davantage encore après l’indiscrétion dont elle venait de faire preuve. Jouant avec ses doigts elle resta quelques secondes silencieuse, songeuse, avant de reprendre la parole, aussi sereine que si elle discutait calmement du beau temps de ces derniers jours. « - Je vais bien. entama-t-elle, consciente que ce n’était pas la question mais tenant à le préciser avant de se lancer dans son propre récit. Lorsque j’ai reçu ta lettre pour m’annoncer ton mariage, j’étais dévastée. J’ai fait beaucoup de bêtises, je crois ; j’étais encore jeune et inconsciente et je ne réalisais pas la teneur de mes actions. Ma relation avec mon père s’est dégradée davantage encore et on s’est violemment disputés. Il m’a menacé de me brûler les rétines si c’était là la seule solution pour que je me calme enfin.. Sai arqua ses souvenirs en un fin sourire nostalgique, comme si c’était là un souvenir drôle qu’elle chérissait, sans perdre son sang froid. Il n’était pas sérieux, évidemment : juste désespéré. Il pensait sûrement que ton départ me remettrait sur le droit chemin.. j’ai toujours pensé qu’il t’avait influencé dans ta décision. J’étais une enfant terrible, je ne comprenais rien. Je me suis enfuie. J’ai prétexté prendre refuge dans une maison close, pour le faire culpabiliser. Il est mort de chagrin quelques jours plus tard. Un temps. Quand je suis revenue, orpheline de deux géniteurs, mon grand-père ne m’a rien dit. C’était une période terrible mais, pour la première fois, je crois que j’ai pris une bonne décision. J’ai fait mon deuil. Tous mes deuils ; celui de ma mère, qui a probablement joué un grand rôle dans mon adolescence agitée, celui de mon père et le tien. Ce fut long et fastidieux, mais je me suis finalement trouvé – et voilà le résultat. » La petite note humoristique finale n’ébranla pas une seule seconde son visage paisible, preuve s’il en était du chemin qu’elle avait réalisé : si elle n’avait jamais chassé le naturel, ce qui expliquait la scène qu’elle avait faite à Zaïthan plus tôt, elle semblait l’avoir apprivoisé et vivre avec était devenu une force au lieu d’un handicap.
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| | Saikahdys
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| | Sam 2 Nov - 18:50 | | | | Zaïthn se mit à sourire en entendant la question de Saika’, bien sur qu’il ne voulait pas lui laisser un œuf de Dragon mais il était un peu obligé. Lui qui était si fier de sa race, donner un œuf à un maudit démon, c’était comme mettre son honneur de coté… quelque chose qui en théorie serait impossible pour lui. Mais il comptait bien récupérer l’œuf tôt ou tard, que ce soit par la force ou non.
- Il a gagné, je dois donc en payer le prix… (12)
En entendant ça, il remarqua le regard de la religieuse changé et il sentit une légère fluctuation dans ses peurs. D’un seul coup elle s’inquiétait pour lui, c’est vrai que pour forcer le Dragon à faire quoi que ce soit, c’était compliqué, alors l’obliger à faire une chose qu’il refuse de faire en temps normal… la il y avait un problème.
- Si je ramène l’œuf à temps, je ne risque rien. (12)
Le Dragon lui fit un vrai sourire avant de recommencer à manger se qu’il y avait dans son assiette, la nourriture était bonne et il y en avait suffisamment pour combler le trou qu’il y avait en lui. Il l’écouta raconter son histoire, Zaïthan l’avait vraiment blessé, c’était pire que se qu’il pensait… avait-il seulement encore le droit aujourd’hui de lui demander quelque chose ? Surement pas. Il la regarda un petit moment d’un regard qui lui était étranger, on pouvait y lire de la tristesse et de la compassion. Mais malgré les paroles de Saika’ qui s’enfoncèrent dans son cœur, il ne s’excusa pas, à quoi bon le faire une nouvelle fois ? Un jour il se fera totalement pardonner, c’était une promesse.
- Ton père était quelqu’un de bien, un homme bon… (12)
Voulant changer de sujet rapidement, la première chose qui vint à l’esprit du Dragon fut l’orphelinat.
- Tu te souviens du Manoir ? Ce bâtiment vide ? (12)
Marquant une petite pause.
- Je l’ai transformé en un grand orphelinat. (12) Ça change de vivre avec des petits diables… (12) tu n’es pas la seul à avoir changé je crois ! (12)
Puis finissant son assiette, il se resservit un dernier verre de vin qu’il vida d’un seul coup. Il avait bien mangé, manquait juste de quoi fumer son « tabac » et il serait totalement satisfait…
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| | Zaïthan
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| | Jeu 14 Nov - 8:01 | | | | La réponse de Zaïthan ne la rassura outre mesure : ramener l’œuf pour ne rien risquer ? Saika avait beau ne pas avoir vu Bah’al depuis des années, elle en gardait un souvenir assez vif pour savoir qu’il était la dernière personne à qui elle remettrait un œuf de dragon. Rahèl seul savait ce qu’il était capable d’en faire et quels desseins il avait en tête pour ces derniers. Pauvres mômes, songea la moine en ayant l’air soucieuse ; certes, cela faisait quelques longues années qu’ils ne s’étaient pas revus, mais Zaïthan était-il vraiment capable d’abandonner une descendance dragonne, race qu’il portait en très haute estime au détriment de toutes les autres, entre les mains d’un démon joueur ? Saikahdys ne pouvait s’empêcher d’en douter, néanmoins Zaïthan l’avait lui-même souligné sa défaite et, plus que n’importe qui sûrement, la jeune femme connaissait son intérêt marqué pour le jeu. Le dragon ne répondait à aucune sorte d’autorité et reniait volontiers tout contrôle qu’on pouvait prétendre sur sa personne mais c’était un joueur compulsif qui trahissait rarement les règles. Pinçant légèrement ses lèvres, Saika se demanda comment elle pouvait prétendre l’aider si cela allait à l’encontre de leurs principes, à tous les deux : elle considérait maintenant toutes ces activités illicites comme malsaines et, si elle ne jugeait pas réellement Zaïthan pour son amour de ces dernières, la moine refusait de donner à nouveau dans ce genre de choses. Ce qui était plutôt délicat, elle en convenait, pour récupérer un œuf perdu de cette façon et qu’elle ne pouvait reprendre que de la même manière. Avant même de s’en rendre compte, son esprit avait déjà fait les corrélations possibles dans son esprit et elle retint de justesse un petit soupir ennuyé. Vraiment, il suffisait que cet idiot (<3) surgisse à nouveau dans sa vie pour qu’elle retrouve les gerbes d’une passion d’ores et déjà oubliée capable de la mener par le bout du nez.
La remarque sur son père fit doucement sourire Sai, d’un sourire doux et presque attendri mais toujours serein : c’est vrai, c’était quelqu’un de bien. Que la vie n’avait sûrement pas aidé en lui accordant une telle fille, mais il était probablement fier d’elle maintenant s’il la voyait de peu importe où il se trouvait désormais. On racontait que les Sargons ne faisaient pas que disparaître dans le ciel le jour de leur mort, mais qu’ils se transformaient en partie du firmament pour mieux veiller sur les vivants, mais pour être tout à fait honnête Saika n’y avait jamais réellement cru. Cela dit, c’était rassurant de se dire que, quelque part, son géniteur posait encore un œil protecteur sur elle malgré toutes les bêtises qui avaient pu les séparer plus jeunes. Au moins étaient-ils réunis avec sa mère désormais et c’était bien là la seule évidence dont Saikahdys pouvait être sûre. Hochant légèrement la tête pour mettre ces pensées de côté, Saika reporta son attention sur Zaïthan pour hausser un sourcil intrigué à son aveu suivant. Si elle se souvenait du manoir ? Elle y avait habité quelques semaines si on mettait le temps qu’elle avait perdu là-bas bout à bout, pour sûr qu’elle s’en souvenait. Quant à ce qu’il s’était passé à l’intérieur, cela tenait pour le moins du domaine du privé et ce n’était pas tout à fait le moment adéquat pour y repenser, songea-t-elle en penchant légèrement la tête sur le côté. « - Un orphelinat, vraiment ? répéta-t-il, à la fois intriguée mais également amusée d’imaginer un endroit aussi sobre rempli de gamins en tout genre. Tu m’en diras tant. rajouta-t-elle en un petit rire enjoué, pas réellement moqueuse mais ne pouvant s’empêcher de lancer une pique au dragon. »
En replaçant les choses dans leur contexte, oui, cela lui semblait complètement improbable. Pour être tout à fait honnête elle n’avait jamais eu l’occasion de le voir en compagnie d’enfants et ignorait par-là même quelle affinité il pouvait avoir avec eux – il lui tardait d’ailleurs de voir à quel point elle serait surprise de l’affection qu’il leur portait – mais tout, dans ce qu’elle avait connu dans Zaïthan, dans ce qu’il avait daigné lui montrer, laissait à penser que ce n’était pas là un trait de son caractère. Sai avait tort, bien évidemment, et elle l’apprendrait bien vite, à sa plus grande agréable surprise : si elle avait mûri, elle avait aussi développé un instinct maternel certain et son attachement envers le dragon ne ferait que s’accentuer en le voyant en compagnie d’enfants. Parfois, il en fallait bien peur pour charmer une femme. « - Je m’attendais à beaucoup venant de toi, mais pas vraiment à un orphelinat. avoua-t-elle en se saisissant finalement d’une pomme, se décidant à s’asseoir en tailleur pour s’en contenter en simple dîner ; le régime des moines était bien plus formel que celui du dragon épicurien qu’était Zaïthan. Mais ce n’est pas une mauvaise chose, évidemment.. Je suis plutôt heureuse d’apprendre ça maintenant. glissa-t-elle ensuite air de rien en mordant dans sa pomme. » Elle avait hâte d’aller voir à quoi ressemblaient les lieux, désormais. Car c’était évident, dans sa tête : son plan se mettait lentement en place et elle avait peu de chance de pouvoir s’en réchapper sans passer par la case manoir.
« - Mais on devrait en reparler demain : tu as besoin de te reposer, après tout ce chemin. Et ces émotions, rajouta-t-elle mentalement en hochant la tête en signe de dénégation : ils avaient toujours été tous deux meilleurs en sous-entendus pour qu’elle sache qu’il relèverait la chose. Je viendrais te chercher demain matin, après la méditation. Tu peux donc dormir autant que tu le veux, si tu te posais la question. indiqua ensuite Sai en un fin sourire amusé, se remettant debout en gardant sa pomme en main. » Elle hésita une seconde avant de rester immobile, la tête tournée sur Zaïthan comme si elle l’observait intensément à travers son bandage. Elle ne rajouta rien mais l’évidence transparaissait à travers sa silhouette : si le dragon souhaitait rajouter quelque chose ou lui demander quoi que ce soit, c’était le moment. Le cas contraire, elle le laisserait à sa nuit solitaire sans se retourner, ou presque ; Saikahdys avait encore du mal à se remettre de son retour et son bouleversement intérieur trahissait sa sérénité habituelle pour mieux lui imposer l’évidence. Elle était si heureuse de le revoir qu’elle pourrait se remettre à pleurer d’un instant à l’autre, malgré la rancœur, malgré la saveur mi-figue mi-raisin qui ne voulait plus quitter sa bouche depuis qu’il l’avait embrassé.
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| | Saikahdys
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| | Sam 16 Nov - 3:49 | | | | Il ne pouvait que comprendre la réaction de la Sargon, lui-même se rendait compte que c’était bizarre.- Tu n’es pas la première surprise… je dois t’avouer que je ne m’attendais pas à m’attacher autant à des enfants, humains.Comme si le fait de préciser la race renforçait la véracité de ses propos. Lui-même était le premier surpris, mais il ne regrettait absolument pas son choix, bizarrement lui le grand Dragon Noir avait un faible pour les enfants de toutes races… jamais il n’avouerait, mais la réalité était bien la. Protéger les faibles (donc les enfants pour lui), une tache qu’il pouvait aisément faire ! Rien que de parler de cela lui fit penser aux enfants, comment allaient-ils ? Mais qu’importe, la Sargon était heureuse d’entendre qu’il avait ouvert un orphelinat ? Pourquoi ? Etait-ce cette image de « gentil » qu’il renvoyait grâce à ça qui la rendait heureuse ? Surement, mais dans le fond il restait le même monstre inhumain qui avait du mal à délimiter le bien du mal…
Puis elle commença à lui souhaiter une bonne nuit et à lui dire qu’elle viendrait le lendemain matin le chercher un peu plus tard dans la matinée. Avant de la voir quitter la chambre, il s’avança vers elle pour lui déposer un tendre baiser sur la joue. - A demain. Rien de plus. Il la regarda partir avant de s’allonger sur son lit, Zaïthan n’avait absolument rien à faire, aucun livre, sa pipe était cassé, il n’avait plus qu’à essayer de dormir. Le Dragon se laissa rapidement emporter après avoir glissé sous les draps. - - - - - Tu es faible… retourne de la d’où tu viens avant de le regretter ! Comment pouvait dire ça ? Il avait passé tellement de temps à s’entrainer ! Zaïthan sentait la colère monter en lui tel un ouragan, incontrôlable ! Regardant son père avec la rage dans les yeux, il osa lui dire se qu’il pensait ! - Je ne suis plus le jeune Dragon que j’étais autrefois, vous pourriez sérieusement regretter de m’affronter… Anör rigola en entendant son fils parler de cette façon avant de dire d’une voix rauque et d’un regard meurtrier. - Prouve-le ! Puis sa patte se lança sur Zaïthan… se dernier se retrouva d’un coup dans un manoir en flamme, des cris se faisaient entendre à la fois de l’intérieur et de l’extérieur ! Lui, il était comme paniqué, la peur pressait son cœur violement, ou était-elle ? - Lily ? Il venait d’hurler son nom et après quelques minutes, une servante lui répondit. Le Dragon se mit à courir dans le couloir sans faire attention aux flammes qui dévoraient les tapisseries et les rideaux. Comment celait avait-il pu en arriver la ? C’était inimaginable ! - Mon Seigneur, elle est ici ! Une poutre recouvrait le bassin de la femme à la chevelure d’or. Son cœur resta étonnamment stable à la vue de cette situation, mais les larmes montèrent à ses yeux... - Non non non… mon amour ! comment est-ce possible ? En entendant sa voix, la duchesse ouvrit les yeux et d’une main, elle lui caressa la joue en souriant comme si de rien était. Il ferma les yeux quelques instants pour se focaliser sur la main de sa femme, si douce, si pure. - Ne pleure pas… - Si ! Je… comment j’ai pu laisser une telle chose arriver ? C’était de sa faute, la colère grondait depuis bien trop longtemps dans le peuple et il n’avait rien fait, son pouvoir aurait pu changer la donne… mais Zaïthan c’était laissé bercer d’illusion par sa femme, comme si les choses pouvaient rentrer dans l’ordre sans utiliser la force et la peur. Il était simplement stupide ! Le Dragon après quelques secondes se releva et commença à tenter de soulever la poutre pour libérer Lily, mais à peine il commença à bouger la poutre qu’elle laissa un gémissement de douleur s’échapper. Il n’y avait rien à faire. Fear tenta d’user de son don pour faire partir la peur de son âme sœur mais elle lui demanda d’arrêter, elle connaissait que trop bien son pouvoir et pouvait le sentir très facilement. - Fuis mon amour… laisse moi. - Jamais ! Je vais te sauver, je ne te laisserais pas. Les larmes envahissaient son visage et peu importe sa volonté, le Dragon n’arrivait pas à stopper se flot. - Il est trop tard… - NON ! je vais te sauver… tu… tu… tu n’a pas le droit de me laisser seul ! C’était complètement égoïste de sa part, mais il le pensait vraiment, qu’allait-il devenir sans elle ? Après avoir gouté au bonheur absolu ? Lily se mit doucement à rire comme si se qu’il venait de dire était drôle. - Je t'aime.- Non… arrête !C’était impossible, il faisait maintenant partie d’un tout, comme s’il avait enfin trouver sa place en se monde ! Zaïthan refusait d’être de nouveau seul.- Arrête… - Mon amour, tu dois l’accepter et me laisser partir. - Je ne veux plus être seul, je refuse de t’abandonner. - Tu ne seras plus jamais seul, je serais toujours dans ton cœur ! Lily commençait elle-même à pleurer. - Protège les enfants, occupe-toi d’eux ! - D’accord. Il l’embrassa en pleurant et en refusant de voir les flammes se rapprocher petit à petit d’eux. - Je vais tous les tuer… ! Les humains… ces misérables insectes, comment pouvaient-ils seulement oser faire ça ? Le Dragon allait les massacrer jusqu’au dernier ! Sa femme, sachant qu’elle ne saurait pas apaiser sa colère ne tenta pas de lui faire entendre raison et de l’empêcher de faire ça, elle se contenta de le regarder en souriant.
Il plongea son regard dans le sien une dernière fois… Saikahdys le regardait avec un sourire arrogant, la lèvre ouverte et du sang sur sa veste. La jeune délinquante avait gagné contre trois hommes tous plus forts et plus grand qu’elle, un miracle. - La prochaine fois, tu y laisseras la vie…- Comme si tu me laisserais mourir ! - - - - Le Dragon se réveilla dans son lit, un rêve ? - Tsss…Il plongea ses mains dans la bassine d’eau à coté de lui pour s’asperger le visage, foutu rêve à la con ! Pourquoi rêver de ça ? Ce n’était pas lors de sa mort que l’on revoyait sa vie défiler devant soit ? Il secoua la tête pour chasser ses souvenirs avant d’enfiler de nouveaux vêtements. Zaïthan quitta sa chambre pour faire un tour, il commença par faire un tour dans les cuisines du temple pour se remplir l’estomac avant de se rendre dans le lieu de prière. Attendant sagement Saika’ dans un coin, il ne pouvait que se rendre compte du changement en la voyant prier avec autant de ferveur, elle avait vraiment changé…
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| | Zaïthan
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| | Sam 16 Nov - 20:15 | | | | Saika sentit Zaïthan se rapprocher d’elle mais resta immobile, haussant tout un plus un léger sourcil étonné avant de lui adresser un fin sourire aimable lorsqu’il déposa un baiser sur sa joue. Elle répondit à son bonne nuit d’un hochement de tête avant de sortir de la chambre, refermant la porte derrière elle en retenant un soupir. La journée fut forte en émotions et Sai se sentit immensément fatiguée, comme si les efforts psychologiques fournis pour Zaïthan suffisaient à eux seuls à pomper toute l’énergie physique qu’elle n’avait pas dépensée. Croquant dans sa pomme à peine entamée la Sargon prit la direction de ses appartements, le pas lent mais léger d’un soulagement qu’elle n’avait plus connu depuis longtemps, déjà. Ce soir-là, elle ne resta que peu longtemps éveillée, assisse en tailleur sur son lit en terminant son dîner ; plus réellement songeuse, Saikahdys ne pensa en réalité à rien et elle attendit, l’esprit vide, que le sommeil la prenne tout à fait pour mieux se laisser tomber sur son futon, fermant les yeux sur un Monde dont elle n’apercevait pas grand-chose mais qui lui semblait désormais bien plus beau. Si rêve il y eut, elle préféra l’oublier : les moines avaient cette facilité déroutante à la lucidité onirique et étaient les premiers, paradoxalement, à le mépriser. Rahèl seul savait ce qui se dissimulait dans les vapeurs d’un rêve éveillé.
Rassasiée d’une nuit de sommeil étonnamment calme, Saika enfila son kesa pour mieux sortir de ses appartements, saluant les gens qu’elle croisait d’une petite courbette pour mieux se diriger vers la cuisine ; de ce qu’elle avait perçu, le soleil brillait assez timidement en cette aube matinale pour lui permettre de boire son thé matinal dans la cour intérieure. Si elle jeta un coup d’œil à la porte de la chambre de Zaïthan lorsqu’elle passa devant celle-ci Sai se hâta de détourner le regard : s’encombrer l’esprit avant sa séance de méditation était une terrible idée. Elle ignorait encore à quel point son esprit était soulagé d’une torture qui se muait depuis bien trop longtemps déjà entre ses pensées, mettant fin à une tumeur invisible qui n’aurait pas été sans la détruire au fil du temps. Passant devant la cour intérieure sa tête se tourna instinctivement dans cette direction et la jeune femme s’immobilisa tout à fait, percevant la présence et sentant l’odeur de son grand-père calmement assis sur la marche en bois, une tasse à la main. Si un fin sourire étira ses lèvres, la Sargon hésita une seconde avant d’aller le rejoindre : sa cécité l’empêchait alors de voir que le plateau posé aux côtés du vieil homme contenait deux tasses, trahissant là l’anticipation de son aïeul qui avait prévu de partager un moment intime avec sa descendante. Celle-ci, silencieuse, s’assit aux côtés de son aïeul, glissant une jambe sous ses fesses pour mieux laisser l’autre se suspendre dans le vide, frôlant le jardin japonais du bout des orteils. Un temps. « - Il y a une tasse pour toi. l’informa sereinement Okamiden entre deux gorgées de sa voix profonde, empreinte du calme que seules les vieilles personnes en paix avec elles-mêmes savaient faire transparaitre. - Je sais. répondit Sai en penchant légèrement sa tête sur le côté, d’un timbre bien plus maladroit. »
Okamiden était intimidant. Un totem de sagesse, un monstre de sérénité, une tempête silencieuse qui se montrait intimidant simplement en fermant les yeux. Saikahdys n’avait jamais réellement su percer son tuteur légal à jour et, si ce n’était l’homme qui l’avait élevé après la mort de sa mère, elle ignorait ce qu’il se passait derrière ces paupières closes. C’en était presque frustrant, songea-t-elle en tendant la main pour se saisir de la tasse du bout des doigts. Le liquide était à peine tiède, comme si son grand-père l’attendait ici depuis trop longtemps déjà et Sai se sentit misérable d’être ainsi prévisible. Buvant du bout des lèvres, elle comprit bien vite que c’était à elle de parler si elle décidait en savoir davantage. « - Je vais partir. annonça-t-elle doucement, presque précautionneusement, la tête baissée d’une culpabilité qu’elle ne s’avouerait jamais qu’à demi-mots. - Je sais. répondit à son tour Okamiden en un petit rire qui semblait amusé, ou peut-être un peu moqueur ; Saikahdys n’aurait su réellement dire et, en vérité, elle avait bien trop peur de le savoir pour essayer. Tu penses être heureuse ? » La Sargon laissa passer un temps, un long temps, avant d’hausser les épaules. Cela voulait tout et ne rien dire à la fois : indécise, ou peut-être bien trop lâche pour aller chercher la réponse, elle termina par plonger ses lèvres dans l’eau amer. Son grand-père lui avait transmis le goût du thé naturel, sans sucre, qui soulevait le palet et taquinait la langue pour mieux révéler ses saveurs. Pourtant, malgré la qualité des plantes qui aromatisait le liquide, Sai ne put s’empêcher de le trouver incroyablement fade. « - Ne laisse pas ta vie devenir un serpent qui se mord la queue, Saikahdys. la voix était étrangement chantante, comme si Okamiden était particulièrement joyeux de donner un tel conseil à sa petite-fille. Mais tu es une belle femme, désormais. Te considérer comme une enfant n’est qu’un caprice de vieillard. rajouta-t-il avant de laisser s’écouler un temps, reprenant d’une voix plus grave. Cet endroit est ta maison, Sai. Ce sera à toi de t’en occuper lorsque je ne serais plus là. » Le peu de chaleur que dégageait encore la boisson disparaissait en volutes de fumée au-dessus des tasses et Okamiden lui adressa un doux sourire qu’elle ne verrait jamais mais qu’elle eut l’audace d’imaginer lorsqu’il rajouta d’une voix chargée de tendresse : « - Alors pense à revenir de temps à autre, d’accord ? »
Les mains en shashu, position consistant à fermer son poing gauche sur son pouce tout en recouvrant celle-ci par la main droite, Saikahdys retint sa respiration, les jambes pliées en lotus tandis qu’elle maîtrisait sa respiration. Ce fut bref, mais d’une intensité remarquable ; égarée dans une bulle inconnue Sai avait cru retomber en enfance, bercée par la voix chaleureuse d’un père dans une obscurité toute relative. Rassurée, calmée et tout à fait sereine, la jeune femme expira son souffle en ne pouvait s’empêcher de sourire. Alors, c’était ça ? Passer des décennies d’égarement pour se retrouver en l’espace d’une seule journée ? Elle ignorait encore ce qu’il adviendrait de Zaïthan et d’elle, s’il y avait un quelconque ‘eux’ à l’avenir mais quoiqu’il advienne, le meilleur comme le pire, peu lui important à l’heure actuelle. Quelque part dans un coin de sa tête reposée, la Sargon se promit de remercier le Dragon pour ce qu’il lui avait inopinément rapporté. Et de s’excuser de l’avoir giflé, aussi, probablement, songea-t-elle en un petit rire amusé, rouvrant les yeux pour essuyant ses mains sur ses cuisses. Là, elle se prosterna quelques longues minutes devant la statue de Rahèl présidant la salle de prières avant de se relever. Bien sûr elle avait senti la présence de Zaïthan depuis un moment, déjà, et presque légèrement elle s’avança vers lui, le saluant en déposant à son tour un baiser sur sa joue. Simple retour de bâton qu’il n’avait probablement pas oublié. « - Bonjour. Tu as mangé ? demanda-t-elle réthoriquement avant de rajouter, penaude : Excuse-moi, je dois encore prendre ma douche et préparer mes affaires. Je me dépêche, d’accord ? s’excusa-t-elle, hésitant un temps avant de finalement hausser les épaules, détendue. Tu peux venir patienter dans ma chambre, si tu veux. » C’était une invitation innocente, évidemment, et Sai ne manquerait pas de le rappeler à Zaïthan s’il se méprenait, avec pertes et fracas s’il le fallait – mais Saika savait qu’il le savait, au fond, et elle lui adressa un sourire avant de tourner les talons, l’invitant à le suivre.
Le mur séparant sa chambre de la salle de bain était fin, constitué du même papier qui faisait les murs du monastère entier et la porte coulissante avait beau s’être refermée sur sa silhouette Sai savait, plongée au fond de sa baignoire, que Zaïthan était dans la pièce adjacente susceptible d’entendre le moindre remous de l’eau, le moindre soupir de sa part. Cette pensée la fit sagement rire ; le Dragon serait à même de s’imaginer des choses, lui qui était si prompt à la chercher pour mieux qu’elle se laisse trouver. Ou peut-être était-ce Sai, au fond, qui n’avait cessé de lui courir après. C’était là toute la raison vicieuse de son accord quant à être la gardienne de la clé de Fear, songea-t-elle en levant son poignet devant son visage pour laisser rouler les perles de son bracelet sur le bout de son nez. Mieux le retenir dans sa vie ou s’imposer dans la sienne.. Une étrange chaleur la parcourut à cette idée tandis qu’elle basculait sa tête en arrière, laissant sa nuque se reposer contre le rebord de la baignoire pour mieux autoriser sa main à s’engloutir à nouveau sous l’eau. Mieux le retenir dans sa vie, hein.. Saika se crispa nerveusement, écoutant l’eau glapir autour de ses galbes, repliant ses jambes et se mordant la lèvre inférieure. La sensation était vivace et un peu déplacée, tant qu’elle se permit un nouveau rire, plus rauque, cette fois-ci, et tressautant, soulagé d’une tension à peine relâchée et bien loin d’être assumée. C’était une pulsion incompréhensible, une manière comme une autre de se préparer au voyage qui les attendait et, peut-être, sa dernière occasion de profiter de la quiétude du temple si elle perdait bêtement la face en essayant de rattraper les bêtises de Zaïthan. Une vague se forma lorsqu’elle s’extirpa de la baignoire, attrapant sa serviette pour mieux enfouir son visage à l’intérieur, la peau encore tremblante sous les gouttelettes éparses. Peu importe, songea-t-elle en soupirant longuement, relâchant ses muscles pour mieux dessiner un sourire sur ses lèvres gercées par la torture. Elle ne regrettait plus rien, désormais.
Une fois séchée et habillée, quoique la pointe des cheveux toujours humide, Saika sortit de la salle de bain, tournant légèrement la tête vers la position approximative du Dragon avant de s’avancer dans un coin de la pièce pour faire son sac, informant Zaïthan que cela prendrait peu de temps et qu’ils allaient pouvoir partir par la suite – ce qui fut d’ailleurs vérifié peu après et, refermant son baluchon qu’elle plaça en bandoulière, Saika se retourna vers son ancien amant pour mieux l’observer avec curiosité. « - Tu es prêt ? Il ne nous reste plus qu’à passer à la cuisine pour prendre des provisions et on peut y aller. sourit-elle calmement, même si à bien y regarder il était possible pour quelqu’un la connaissant bien de percevoir une pointe d’excitation au milieu de toute cette sérénité. » Et Zaïthan était bien placé pour bien la connaître, en effet. Assez, sûrement, pour avoir en outre deviné le petit manège qui s’était déroulé dans la pièce adjacente un peu plus tôt et qui expliquait en partie cette paix intérieure comme extérieure de la Sargon. Enfin, plus marquée que celle de d’habitude, quoiqu’il en était.
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| | Saikahdys
Partie IRLCrédit avatar : Arieaesu.Double compte : Vitesse de réponse : Lente.
| | Dim 17 Nov - 5:03 | | | | C’était fascinant de l’observer se mouvoir dans l’espace et interagir avec son environnement, sans rien voir la jeune femme arrivait à se déplacer sans problème et à ressentir les personnes autour d’elle. Zaïthan avait déjà côtoyé des aveugles, mais aucun d’eux ne pouvait ressentir une personne silencieuse à l’autre bout d’une pièce et mettre un nom dessus sans jamais se tromper. La moine était vraiment à un autre niveau, et lorsqu’elle s’approcha pour déposer un doux baiser sur sa joue avant de lui dire bonjour, il ne fut absolument pas surpris. Répondant à l’affirmatif à sa question, son invitation par contre le surpris légèrement. Suivant Saika’ jusque dans sa chambre, il s’installa sur le lit en attendant et en observant la porte menant à la pièce d’eau. Le Dragon se doutait qu’il n’y avait absolument rien à interpréter, mais tout de même, l’inviter dans sa chambre alors qu’elle allait se laver, après leur relation… à l’époque il aurait clairement vu le message et aurait rejoint la Sargon dans son bain, mais aujourd’hui absolument tout avait changé et il en était hors de question. Malgré cette interdiction, il s’imagina très clairement ouvrir la porte pour tomber sur son ancienne amante en tenue d’Eve, le corps submergé dans une eau chaude qui ne cachait rien. Saikahdys avait changé à l’intérieur, mais à l’extérieur ? Qu’en était-il ? Faisant appel à ses souvenirs les plus torrides, il se représenta le corps de la jeune femme avec un petit peu plus de forme qu’à l’époque. Sa poitrine, ses hanches, ses fesses, malgré plus d’un siècle Fear s’en rappelait encore parfaitement. Le sourire aux lèvres en s’imaginant la suite des événements, le bruit de l’eau attira son attention ! Zaïthan, qui avait déjà des pensées perverses s’imagina directement la chose qui pouvait bien expliquer le bruit plus ou moins régulier qui se faisait entendre. Ca pouvait être n’importe quoi, un pied à moitié submergé qui battait le rythme d’une musique, la Sargon qui « s’amusait » innocemment etc… mais pour lui, il la voyait déjà se faire plaisir en pensant à lui. Après tout, à l’époque c’est exactement se que la jeune femme aurait fait pour l’attirer dans la salle de bain, elle n’avait peut être pas autant changé que ça !!! Se laissant tomber sur le dos dans le lit, Zaïthan se mit à regarder le plafond en attendant qu’elle sorte et en écoutant les bruits qu’elle faisait.
Lorsqu’elle quitta enfin la salle de bain, le Dragon se retint de lui demander si le bain avait été bon, il ne voulait plus lui renvoyer l’image de « l’ancien » lui. Fear l’écouta donc simplement lui dire qu’il ne restait plus qu’à prendre des provisions avant de partir. Un grand sourire se dessina sur son visage, chose qu’elle ne pouvait pas voir, mais au son de sa voix, se qu’il avait imaginé devint réalité !!! Mais… si Saika’ avait bien fait ça, était-ce une invitation qu’il avait loupé ? Cette question lui resta en tête le temps qu’ils aillent prendre de la nourriture et qu’il récupère son sac déjà prêt dans sa chambre.
Au moment de partir, il lui posa une question purement rhétorique.
- Tu es prête à partir, tu as la clé ?
Bien sur, il pouvait lui-même voir que les bracelets étaient bien à leurs places, mais c’était une façon de forcer la Sargon à vérifier mentalement qu’elle avait tout. Si le temple prenait place dans les montagnes de Sola, sa grotte elle se trouvait dans les montagnes plus au Nord en limite du « territoire Nain ». Quelques heures à peine suffirait à Zaïthan pour y aller sous forme Draconique, mais il avait le temps et il ne voulait pas abréger le voyage car au final, Saika’ finirait par rentrer seule au Temple… ils allaient donc marcher !
Pourquoi cacher son trésor sur les terres d’une race qui lui était hostile et qui creusait des trous dans la montagne, donc qui pouvait tomber dessus en théorie ? Et bien simplement parce que lors de ses premières années de vie, il avait grandit la bas et le jeune Zaïthan était tombé par inadvertance sur cette grotte, l’entrée était bien trop étroite pour permettre à un Dragon adulte de la trouver, un endroit donc parfait. A l’époque les nains étaient cachés sous la montagne, ils ne risquaient donc pas de trouver cette grotte qui trônait secrètement en haut de l’un des pics. Aujourd’hui les choses étaient légèrement différente, mais il n’avait pas peur d’eux et de toute façon, il était impossible qu’ils réussissent à pénétrer son sanctuaire.
Laissant son amie ouvrir la marche et le guider dans ces montagnes qu’elle connaissait bien mieux que lui jusqu’au territoire Nain, Zaïthan commença à parler pour faire la conversation, parlant de tout et de rien.
- Okamiden a toujours autant de prestance, même moi je pourrais me faire intimider je crois… […] tu sais que j’ai rejoins l’empire ? je propose mes services en échange d’or et d’œuvres d’arts, et en plus de ça je n’ai plus à me préoccuper des taxes et autres contrôles, je suis totalement gagnant ! […] Fiora Ermathine, elle au moins avait le sens du spectacle !!! […] c’est une aile d’ange, petite fleur innocente qui ne pousse qu’en altitude et qui cache un effet relaxant si on la mâche.
La journée passa, les conversations s’enchainèrent entrecoupé par des blancs et le paysage ne changea pas, les montagnes laissant leur place à d’autres montagnes. Les jambes lourdes, ils s’arrêtèrent au niveau d’un abri naturel en altitude. Ayant l’idée de ramasser du bois en chemin, le petit campement se monta rapidement et un feu apparut. S’installant auprès des flammes pour se réchauffer, Zaïthan partagea la nourriture du soir avec la Sargon avant d’attaquer son repas sans préavis.
- Ca me fait vraiment plaisir que tu m’accompagnes…
Entre deux phrases, il osa lâcher ça. Il c’était attendu à avoir une relation bizarre avec elle au début, mais cette journée à parler comme si de rien était lui montrait plutôt le contraire et le Dragon en était réellement heureux. Mais qu’importe, elle ne releva pas directement son aveu, au contraire elle l'ignora complétement même, mais il savait pertinemment que la religieuse avait très bien entendu. La soirée ne dura pas longtemps, l’un comme l’autre, ils avaient hâte de dormir. Lui tournant le dos et a à peine deux un bon mètre de lui, Zaïthan avait son regard rivé sur elle. Le feu avait consumé la maigre réserve de bois depuis bien longtemps maintenant et la fraicheur de l’altitude se faisait de plus en plus ressentir. Le Dragon était habitué au confort, sous forme Draconique et dans d’autres circonstances, il n’aurait pas bronché. Mais ce voyage n’était pas dangereux, ils n’étaient pas poursuivi etc… alors pourquoi devait-il laisser le froid l’envahir sans rien faire ? Deux corps l’un contre l’autre se réchaufferait efficacement, il le savait que trop bien. Zaïthan, continuant de se trouver des stupides excuses, se rapprocha silencieusement de la jeune femme. En réalité, il souhaitait simplement la sentir contre lui et voir si Saika’ accepterait le contact. Un bond énorme dans leur nouvelle relation qui en théorie n’avait même pas encore commencé. Mais il devait au moins tenter !
Non ? Peut être que c’était précipité… surement même ! Observant intensément le dos de la jeune femme comme si une réponse si trouvait, il avança son bras droit pour toucher l’épaule de son ancienne amante. Mais il s’arrêta juste avant, que faisait-il ? Lui un Dragon Noir qui avait combattu des bataillons entiers seul, lui qui avait osé pénétrer des lieux maudits, lui qui avait plus de 1600 ans… il se comportait comme un enfant ! Un mâle n’avait pas à hésiter pour prendre se qu’il souhaitait, surtout pas un Dragon ! Pourquoi refuserait-elle de se réchauffer contre lui d’abord ? si Zaïthan sou… mais son bras qui était toujours tendu devant lui toucha l’épaule de la jeune femme et au même moment son souffle se stoppa le temps de voir sa réaction. Elle ne devait surement pas dormir car d’un mouvement d’épaule, elle se débarrassa de sa main avant de serrer un plus fort sa couverture autour d’elle. Le Dragon se mit sur le dos et observa le ciel… Il avait rencontré beaucoup de femme, Zaïthan savait comment charmer malgré ses cicatrices, il était loin d’être un amateur, mais en amour il n’y connaissait rien. Chaque nouvelle situation jouait avec son caractère, tiraillé entre suivre ses principes ou oser faire quelque chose qu’il ne ferait pas pour une autre. De plus, il suffisait qu’il se rende compte de ça pour commencer à s’énerver. Devait-il prendre son temps ou au contraire foncer ? Devait-il mettre de coté sa fierté pour rendre les choses plus simple ? Devait-il accepter de tomber sur cette longue route qui se dressait devant lui au risque de se faire mal ? Beaucoup de question, un autre homme saurait surement y répondre et mieux s’y prendre que lui… c’est vrai qu’il avait mit longtemps pour accepter d’ouvrir son cœur et pour s’essayer à « l’amour », chose dont il se fichait complètement auparavant. Tout en pensant à cela, Zaïthan s’endormit sur le dos non loin de Saikahdys.
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| | Zaïthan
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| | Lun 18 Nov - 17:00 | | | | Saikahdys ne s’attendait pas réellement à faire le trajet à pieds. À peine eurent-ils mis les pieds dehors qu’elle comprit les intentions de Zaïthan : traverser les montagnes sous forme humaine ne la dérangeait outre mesure mais elle ne put s’empêcher d’être surprise. Aux dernières nouvelles, le dragon méprisait, et de loin, sa forme humaine – assez, en tout cas, pour privilégier la draconique dés qu’il en avait l’occasion. En l’occurrence, Saika était tout à fait à même de suivre son rythme aérien à l’aide sa propre forme de sargon et, tandis que Fear prenait la tête des opérations, elle le laissa la dépasser en laissant brièvement une moue d’incompréhension déformer son visage. Évidemment, si elle prenait le temps d’y réfléchir, Sai prendrait probablement conscience de la logique du dragon qui voulait allonger le temps qu’ils allaient passer ensembles comme il le pouvait, à savoir en marchant ; désireuse de ne pas froisser Zaïthan néanmoins la jeune femme garda le silence, lui emboîtant le pas en le rattrapant rapidement pour se mettre à son niveau. Les Montagnes étaient son territoire, sa maison, le lieu où elle avait grandi et dont elle gardait le plus de souvenirs visuels du temps où elle ne portait pas encore de bandeau ; en conséquence elle semblait y être complètement à l’aise et s’il lui arrive parfois d’évaluer son environnement avec hésitation il est étonnamment rare de la voir trébucher malgré les aspérités prononcées du milieu. Se permettant même de faire la conversation avec son compagnon ce faisant, Sai semblait tout à fait à l’aise, guidant le dragon comme lorsqu’il n’était qu’un client au temps de leur rencontre.
Les nouvelles apportées par Zaïthan furent écoutées, analysées et parfois même savourées ; qu’il rejoigne l’Empire n’était pas réellement surprenant, au fond mais Saikahdys ne put s’empêcher de lui demander des précisions. Comment se déroulaient la guerre, en bas ? En quoi consistait son allégeance ? Devait-il tuer des innocents ? Ne se sentait-il pas soumis, résignés à servir une cause qui n’était pas la sienne ? Bien que connaissant l’opportunisme de son ancien amant la curiosité de la sargon était honnête et à aucun moment elle ne le jugea, ou si elle le faisait ce n’était jamais trop sévèrement. Sa mentalité l’obligeait à considérer et à respecter les choix de vie de tous ses compatriotes, aussi vils étaient-ils, aussi vicieux pouvaient-ils se montrer. Une âme égarée n’était pas plus blâmable que celle qui s’était trouvée. Bien sûr Sai s’intéressa également aux autres sujets que le dragon proposa, plus à-même de lui raconter des choses intéressantes tant il avait voyagé mais jamais ne s’attarda-t-elle autant que sur le sujet d’Aile Ténébreuse. Une seule fois, Saika eut le malheur de lui faire remarquer que pour un dragon qui se voulait appartenir à une race supérieure, servir un démon – ou qu’importe ce qu’il était – revenait à contredire sa suprématie mais Zaïthan fut assez clair : ce n’était absolument pas le sujet. Comprenant qu’elle heurtait un point sensible de la fierté de son vis-à-vis la moine se tut tout à fait, le laissant reprendre le contrôle de la discussion et ainsi de la situation, qui avait sauvagement plombé l’ambiance même si ce n’était que l’espace de quelques secondes.
L’heure arriva de faire un bivouac et laissant Zaïthan s’occuper du bois, Saikahdys prépara quant à elle le dîner, qui se constitua là encore d’un simple fruit pour sa part, laissant le soin au dragon de s’offrir un repas bien plus complet. L’intimité qu’ils partageaient alors n’était pas sans les plonger dans une bulle à l’ambiance particulière, une sorte de nouvel espace-temps ambigu dans laquelle le dragon en profita pour laisser libre court à ses émotions. Émotions qui frappèrent Sai de plein fouet mais auxquels elle se contenta de répondre en détournant la tête, croquant dans sa pomme, imageant les mots qu’elle ravalait alors, un aveu qu’elle n’était pas sûre de vouloir faire désormais. Si elle trahissait les plans qu’elle avait monté dans sa tête, elle savait que Zaïthan la renverrait au monastère comme elle en était venue et, quelque part, la sargon se sentait presque redevable de ce qu’il avait fait pour elle en l’espace de quelques heures la veille. Non ; en réalité, pour le remercier de ce qu’il lui avait permis d’être, forte d’une expérience qui avait su la rendre bien plus authentique que des heures de méditation quotidienne. Sai ne faisait pas que l’accompagner : elle s’engageait à bien plus encore et n’était même pas certaine d’en ressortir indemne mais au moins le faisait-elle sereinement, sûre d’elle et plus que jamais concernée. En outre ne pouvait-elle se résigner à abandonner un œuf de dragon entre les mains d’un démon tel que Ba’hal, elle qui partageait une forte notion de la descendance raciale, a fortiori depuis que les sargons étaient en voie d’extinction, mais c’était là une raison bien plus égoïste et Saika préférait se concentrer sur le côté gratifiant de son initiative.
Un bonne nuit plus tard, Saikahdys s’allongea en tournant le dos à Zaïthan, assez loin de lui pour marquer une certaine zone d’intimité mais trop peu éloignée pour ne pas ressentir sa chaleur. Sai préférait probablement mourir que de l’admettre mais cette proximité troubla le peu de sommeil qu’elle pouvait ressentir, la forçant à rester yeux ouverts et à laisser vagabonder son esprit pour retrouver un calme qui ne la quittait certes que rarement mais toujours à cause de cet idiot. De longues minutes s’écoulèrent et si elle entendit le dragon remuer, creusant quelques centimètres qui les séparaient, Saika ne s’en formalisa pas, ses paupières se fermant lentement d’elles-mêmes tandis que, loin des remous intérieurs de Zaïthan, elle se laissait aller à Morphée. C’est dans cette situation d’éveil tout relatif, de savant mélange de réalité et d’onirisme qu’elle sentait une main se poser sur son épaule ; presque instinctivement elle s’en dégagea, atténuant un sursaut incontrôlable alors que le pied qu’elle avait commencé à poser dans ses rêves s’en faisait violemment éjecter. Le souffle étrangement court, Sai ne réalisa que bien trop tard ce qu’il venait de se passer et resta un long moment immobile, régulant sa respiration, trop effrayée pour oser bouger. Elle ne voulait pas que Zaïthan se méprenne : elle n’aurait probablement pas refusé qu’il se rapproche d’elle-même si elle ne l’aurait pas laissé prendre une quelconque initiative, mais il avait mis tellement de temps à faire son approche qu’il avait malheureusement eu un très mauvais timing. Une inspiration calme lui fit comprendre que Fear s’était endormi et, timidement, elle se retourna vers lui, attendant d’être certaine du sommeil de son ancien amant pour glisser sa main vers la sienne, glissant ses doigts entre les siens avant de s’endormir à son tour.
Lorsqu’elle se réveilla le lendemain matin, Zaïthan semblait encore dormir. Elle ignorait s’il s’était réveillé ou si cela avait été instinctif dans son sommeil mais les doigts du dragon étaient étroitement resserrés sur les siens et, amusée, Sai dégagea lentement sa paume pour se remettre debout. Le soleil était levé depuis peu, elle pouvait sentir l’odeur caractéristique de l’aube naissante et la lumière filtrait timidement à travers son bandeau, assez pour lui indiquer la position de l’astre dans le ciel. S’extirpant des couvertures, elle attacha ses cheveux en chignon lâche pour mieux s’asseoir en tailleur un peu plus loin, tournée vers le Nord et faisant doucement craquer ses cervicales d’un mouvement ample de la nuque. Si Zaïthan se réveillait durant sa méditation, elle prendrait son propre petit-déjeuner en chemin ; sinon, elle mangerait en sa compagnie, aussi n’hésita-t-elle pas à plonger en elle-même, entamant une introspection qu’elle savait d’ores et déjà brève mais qui allait se révéler étonnamment relaxante.
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| | Saikahdys
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| | Lun 18 Nov - 18:43 | | | | Il se réveilla une bonne heure après la Sargon, elle était en train de faire sa méditation et la stoppa en entendant le Dragon debout. Une salutation amicale, se souvenait-elle de sa tentative de la nuit passée ? Surement, mais Saika’ fit comme si de rien était, soulageant ainsi le Dragon. Ils continuèrent ensuite leur chemin dans les montagnes, la journée passa sans accroc et ils bivouaquèrent une dernière nuit dans les montagnes. Zaïthan ne tenta rien, son ardeur refroidit à la fois par la réaction de la jeune femme, mais aussi refroidit par son combat intérieur. Un Dragon comme lui n’avait pas à se comporter comme un enfant… mais s’il était amoureux… bref, il était loin d’avoir les réponses pour l’instant.
Ils atteignirent la montagne où se trouvait son sanctuaire en début d’après-midi, mais ils durent marcher de longues heures encore pour enfin atteindre un petit creux dans la montagne qui pouvait à peine protéger du vent. Zaïthan, dans se milieu bien plus pentu avait du tenir la main de son amie pour éviter qu’elle chute, il avait bien essayé d’avancer juste en s’encordant l’un à l’autre, mais c’était bien moins risqué pour elle de cette façon.
- On est arrivé.
Le Dragon s’avança vers la paroi rocheuse et y déposa sa main comme pour vérifier que la porte était bien ici. Un grand sourire sur les lèvres, l’excitation commençait à le prendre, il allait enfin revoir son trésor. Sortant son couteau de sa poche, il s’entailla la main pour faire couler du sang. Zaïthan commença ensuite à écrire sur la roche dans la langue Draconique avec son propre sang. Une fois fini, il utilisa son artefact pour se bander la main avant de se retourner vers la Sargon.
- Il faut attendre un peu avant de rentrer.
Il observa ensuite les alentours, pour voir si il y avait un feu ou une lumière quelque part trahissant la présence d’autres personnes. Garder sa grotte secrète était la première et la plus importante des défenses de cette dernière. Mais ils avaient l’air d’être seul de toute façon. Une bonne demi-heure plus tard, à l’endroit où se trouvait sa phrase de sang, la roche commença se fissurer. La magie était à l’œuvre et malgré l’ouverture qui était entrain de se créer, aucun morceau de pierre ne tomba par terre, la roche se tassait sur elle-même sans se fragiliser et en ne faisant pas énormément de bruit. Après qu’une seule bonne minute, l’ouverture fut assez grande pour laisser l’ancien couple rentrer. Rentrant maintenant dans une vrai grotte, ils s’enfoncèrent dedans, la roche luisait faiblement d’une couleur bleu, permettant à Zaïthan de voir où il mettait les pieds. Une fois arrivé au fond, il mit de nouveau sa main sur la roche pour s’assurer que la porte était bien ici.
- C’est à toi maintenant, pose ta main sur la roche.
La Sargon s’avança doucement et posa les deux mains sur le fond de la caverne. Son bracelet se mit à briller d’une lumière blanche et le bruit d’une serrure que l’on déverrouille se fit entendre. De nouveau par magie, une porte commença à apparaitre à la place de la roche là où Saika’ avait ses mains. Le Dragon posa sa main sur celle de Saika’ qui avait le bracelet pour l’empêcher de rompre le contact et ainsi stopper l’apparition de la porte. Très loin des derniers jours, son geste n’avait pas pour but d’établir un contact physique ou quoi que ce soit, il n’avait plus qu’une idée en tête, s’assurer que son sanctuaire était toujours inviolé.
Une fois l’épaisse porte en or (en réalité une porte de bronze recouverte avec des feuilles d’or) totalement apparu, Zaïthan recula et laissa Saika’ de nouveau libre. Il attrapa la poignée et tira dessus une première fois, la porte s’ouvrit sur la roche, il n’y avait absolument rien derrière. Souriant à nouveau, le Dragon la referma, lâcha la poignée et recula à nouveau. Il utilisa ensuite son pouvoir de la peur au maximum sur elle pendant plusieurs secondes en faisant attention à ne pas se disperser pour ne pas toucher la Sargon, après ça, la porte s’ouvrit toute seule. Si peu avant la roche était présente, maintenant l’ouverture donnait sur une immense salle parfaitement éclairé par des torches magiques. Le sol n’était visible à aucun endroit car recouvert par des pièces d’or et des pierres précieuses, il y avait littéralement des dunes d’or au centre de la salle. Mais outre l’or et les pierres, on pouvait aussi trouver (plutôt sur les cotés, loin du centre) des statues et des tableaux ainsi que des coffres fermés sur lesquelles étaient gravés des caractères draconiques. Le Trésor d’un Dragon de plus de 1600 ans…
- Ose dire que ça ne vaut qu’un fifrelin maintenant… dit-il dans le vide.
Après avoir refermé la porte, il laissa tomber son sac et commença à se déshabiller rapidement avant de prendre sa forme Draconique. Zaïthan s’avança vers le centre et se jeta sur l’or, le bruit des pièces tombant les unes sur les autres sonnait merveilleusement bien à ses oreilles. C’était peut être plus fort que lui, mais cette sensation le rendait réellement heureux. Il se roula sur l’or un moment avant de se souvenir de la présence de la Sargon, le Dragon s’arrêta et tourna la tête vers elle.
- Les œufs sont dans le coffre rouge sur ta droite à coté de la représentation de mon père... et n’ouvre aucun des coffres avec un symbole en forme de M.
Loin d’être gêné ou honteux de se comporter de cette façon, Zaïthan recommença à « jouer » avec l’or. Il adorait faire ça, surtout après autant de temps, alors pourquoi s’en priver ? Peu importe l’image qu’il reflétait… mais n’était-ce pas la même chose ? Pourquoi avoir honte de se comporter comme un idiot par amour… ? Tournant la tête vers Saika’, il l’observa en commençant à trouver des réponses. Il n’avait pas honte de se comporter ainsi avec son trésor, alors pourquoi pas avec elle ? Qui était un trésor surement plus inestimable.
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| | Zaïthan
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