Le voyage, couplé à l’attente inhérente à l’ouverture du coffre pour le moins original de Zaïthan, parut excessivement long à Saikahdys qui se laissa aller au bâillement plusieurs fois, particulièrement lorsqu’il fallut attendre que le sang du dragon fasse l’effet d’une clé à retardement sur le mur de la grotte. Sai n’avait jamais douté de l’attachement de Zaïthan quant à son trésor, qui resterait probablement la chose la plus précieuse à ses yeux jusqu’à ce que la mort l’emporte, mais elle ne pouvait s’empêcher de trouver sa paranoïa exagérée. Les nombreuses sécurités et innombrables pièges qu’il avait confectionné étaient, pour la plupart, de trop. Néanmoins patiente, Saika se retint de faire une quelconque remarque et fit la conversation avec le dragon lorsque celui-ci se montra d’humeur bavarde, bien que l’impatience le gagnait bien trop pour qu’il reste concentré plus de cinq minutes sur la même chose. La plupart du temps, il resta silencieux, dévorant probablement son objectif des yeux tandis que la sargon patientait derrière lui, s’étirant ou laissant son esprit vagabonder à droite à gauche, au-delà des Montagnes et des collines d’or qu’elles renfermaient. S’amusant une seconde à imaginer la réaction de Fear si tout ce manège ne servait à rien et que d’une manière ou d’une autre ses précieuses peintures s’étaient envolées, Saika songea rapidement qu’elle espérait que ce ne soit pas réellement le cas pour ne pas elle aussi terminer ses jours dans d’atroces souffrances tant il lui semblait impossible de prévoir les débordements dont Zaïthan pouvait faire preuve s’il se retrouvait face à la vacuité de la grotte.
Lorsque son tour de jouer un rôle arriva, Saika obéit sagement au dragon, déposant sa main en sentant un frisson étrange lui parcourir la colonne vertébrale ; tout ce qui touchait de près ou de loin à ses sphères de pouvoir créait en elle des réactions étranges, presque démesurées, a fortiori lorsqu’il s’agissait d’une magie qu’elle ne connaissait pas réellement. Le dispositif se déclencha au moment où les perles de son bracelet s’illuminèrent et Sai retint son souffle, laissant ses doigts fermement collés contre la pierre. Zaïthan dut craindre une réaction surprise de sa part car il vint contre elle déposer sa paume sur sa main et le geste n’avait rien de tendre, ni même d’attentionné : c’était purement intéressé, suintant la vénalité légendaire du dragon dont le seul but était là de s’assurer de la bonne ouverture de son coffre. La sargon retint un soupir mais ne tenta pas de se dégager : il y avait un siècle, déjà, son ancien amant était tellement porté sa richesse qu’elle en devenait tout à fait secondaire et si elle s’en était montrée jalouse à l’époque, aujourd’hui Saika acceptait tout à fait cela. Elle qui avait grandi dans le désintérêt de toute forme de matérialisme quel qu’il soit, jusqu’à son propre enveloppe corporelle, elle trouvait fascinant d’observer Zaïthan s’extasier sur les petites choses de la vie qui ne lui apportait rien d’autre qu’un peu de fioriture. La porte s’entrouvrit et Zaïthan la relâcha, la laissant se décaler pour permettre au dragon de pénétrer dans son sanctuaire. La suite ? Sai n’avait pas besoin de vue pour comprendre ce qu’il se passait et un petit sourire amusé arqua ses lèvres tandis que le tintement de l’or lui parvenait.
Presque compatissant, Sai attendit sagement qu’il se souvienne de son existence pour marquer un temps à sa demande. Est-ce qu’il était sérieux, là ? La représentation de son père, un symbole en forme de M.. est-ce qu’il avait conscience qu’elle ne pouvait pas y voir davantage au sein de son coffre fort qu’à l’extérieur tant qu’elle gardant un bandeau sur les yeux ? Partagé entre le dépit et l’amusement (quoiqu’agacé) la jeune femme ne chercha pas à tergiverser et retint un soupir en se tournant vers sa droite, s’avançant lentement et à tâtons. C’était un environnement tout à fait inconnu et si elle usa impunément de son pouvoir pour former une mince barrière autour d’elle et ainsi ressentir les aspérités heurtant la matérialisation absconse de son esprit avant qu’elle ne les percute physiquement, cela n’enlevait rien quant à la difficulté de retrouver le bon coffre sans jeter un œil à leur couleur ou à leur apparence.. Petit soupir ennuyé. Son bouclier lui signala la proximité des coffres et elle s’immobilisa, s’agenouillant en laissant parcourir ses doigts, elle chercha à déceler des reliefs, des indices quant à la présence d’une quelconque lettre qui ornerait les contenants. Elle aurait volontiers ouvert le seul coffre posé aux côtés d’un tableau, mais Zaïthan possédait tant de peintures qu’il lui était impossible d’être sûre d’elle avant de faire une bêtise. Cela lui prit quelques longues minutes mais Saikahdys trouva finalement ce qu’elle pensait être le bon coffre ; de toute façon, Zaïthan n’avait qu’à se bouger les fesses s’il désirait que les choses soient faites correctement, n’est-ce pas ? Ouvrant le coffre, Sai s’attendit presque à ce que ça lui explose au visage : néanmoins, il semblerait que ses investigations s’avérèrent bonnes et, approchant sa main du contenu, elle toucha un œuf du bout des doigts.
Cela faisait un moment déjà qu’elle sentait le regard de Zaïthan sur elle et, à bien y réfléchir, il aurait probablement réagi si Sai avait fait l’erreur de jeter son dévolu sur un mauvais coffre. Tournant la tête vers le tas d’or et le dragon qui y trônait, Saikahdys resta un moment songeuse avant de se relever, essuyant ses mains salies par les recherches sur ses vêtements tout en s’avançant vers le centre de son attention, lentement, marchant sur des œufs invisibles et prête à s’immobiliser au moindre grognement, au moindre signe de désapprobation. Malgré sa démarche précautionneuse Zaïthan sembla la laisser s’approcher suffisamment près pour qu’elle sente son souffle frôler son visage et la sargon resta un instant immobile avant de lever ses mains, les posant délicatement sur le bout du museau du dragon qu’elle attira à elle, tendrement, pour mieux y poser ses lèvres. C’était un baiser imagé, presque symbolique ; une question sous-entendue, une demande dissimulée sous une couche de sensualité dont elle n’avait jusqu’ici pas fait preuve envers sa forme humaine. Un ‘sois sérieux’ à peine autoritaire mais terriblement tendre, comme si Saika tentait de l’acheter en se donnant une importance qu’elle espérait plus grande que celle de l’or à ce moment donné. Fear sembla acquiescer, accentuant le contact pour mieux la caresser de ses écailles et Saika se surprit à sourire, à la fois rassurée de son effet et de faire reprendre contenance au dragon – ou tout du moins le songeait-elle. Elle posa un nouveau baiser sur le museau de ce dernier avant de se détacher, attendrie sans réellement en faire montre, décidée à aller récupérer un œuf pour mieux reprendre la route ; ce fut à peu près à ce moment-là que Zaïthan se démontra imprévisible.
Sai la sentit arriver avant que le contact ne se fasse mais n’eut pas réellement le temps de réagir : la queue du dragon enserra sa taille et si elle laissa s’échapper un ‘que ?!’ de surprise la sargon n’eut d’autres choix que de suivre le mouvement imposé par la créature qui la tira en arrière. Déstabilisée, Saika perdit l’équilibre et s’accrocha aux écailles de Zaïthan qui n’avait visiblement pas l’intention de la garder bien longtemps dans les airs ; la relâchant sur son tas d’or, Saika cilla d’étonnement sous son bandeau, restant une seconde interdite devant la fébrilité du dragon qui était visiblement désireux de jouer. C’était une facette de sa personnalité qu’elle ne connaissait pas mais qu’elle ne trouvait pas réellement désagréable et elle ne put s’empêcher de se laisser aller à rire, amusée par ce revirement de situation inattendue. Elle l’entendit remuer, faire tinter l’or et déséquilibrer la montagne et, malgré sa cécité, Sai devina qu’il s’était dissimulé sous les pièces. « - D’accord, Zaï. Je ne te vois plus. sourit-elle, jouant le jeu en hochant la tête de résignation, la bonne humeur du dragon se révélant étonnamment communicative. » La sargon se remit debout en s’époussetant, prête à redescendre de la colline cliquetante lorsque Zaïthan s’en extirpa de nouveau, lui faisant à nouveau perdre l’équilibre en un nouvel éclat de rire amusé. Nul doute qu’il devait bien s’entendre avec les enfants, vu son comportement puéril. « - Qu’est-ce que tu cherches à faire, idiot ? demanda-t-elle en levant une main à l’aveugle, heurtant assez rapidement le bout du museau de Zaï qui semblait l’observer de toute sa hauteur relative qu’elle caressa alors du bout des doigts, un mince sourire aux lèvres. »
Saikahdys
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Mar 19 Nov - 3:55
Zaïthan avait son regard braqué sur la Sargon, elle caressait du bout des doigts son museau et il la laissait faire sans bouger. Le Dragon avança finalement sa tête pour sentir entièrement la main de la jeune femme. L’heure était venu de prendre une décision importante, il n’avait absolument pas prévu de la prendre aujourd’hui, il pensait même avoir encore plusieurs semaines avant de devoir y penser, mais la réalité venait de le frapper comme une claque. La voir s’avancer, sentir à deux reprises les tendres baiser sur son museau, jouer avec elle sans avoir peur de montrer une partie de lui que personne ne pouvait imaginer et la voir maintenant juste la en train de le caresser doucement avec un petit sourire aux lèvres. Son cœur battait à toute vitesse, mais surtout, un sentiment qu’il n’avait plus sentit depuis bien longtemps venait d’apparaitre en lui, Zaïthan avait peur !
Saikahdys devait surement remarquer sa respiration entrain de s’accélérer, mais pouvait-elle seulement imaginer se qui était en train de se dérouler à l’intérieur de lui ? Il était clairement amoureux d’elle, jusque la il avait ignoré cette réalité, mais ce n’était plus possible. Si ce n’était pas compliqué d’accepter ça, le problème était de savoir se qu’il allait faire à partir de maintenant. Lui dire ? Lui montrer ? Qu’en était-il pour elle ? Le Dragon avait peur de la réaction de la religieuse… l’envie de reprendre forme humaine pour simplement l’embrasser était extrêmement grande, dans cette position elle n’aurait surement pas le temps de l’esquiver et un baiser permettrait en une seconde de dire se qu’il ressentait. Zaïthan rapprocha sa tête de celle de Saika’, la main de cette dernière ne pouvant pas l’arrêter… Mais il se stoppa et recula.
- Désolé !dit-il naturellement en essayant de ne pas trahir son état.
Il était un Dragon Noir, la destruction, la mort, le mal, tout cela faisait partie de lui. Elle était une Sargon, la bonté, la sagesse, Sai’ était en quelque sorte son opposé maintenant. Il l’avait déjà emmené dans son monde et rien de bon lui était arrivé, au contraire elle avait du souffrir après ça bien plus que n’importe quand dans sa vie… Oui ils avaient changé l’un comme l’autre, aujourd’hui une amitié était possible, demander plus serait peut être à nouveau une erreur car il pourrait la perdre définitivement après ça, non... ? Commençant à s’énerver à cause de sa propre complexité et à cause de cette peur en lui qu’il n’arrivait pas (ou qu’il ne voulait pas) à faire taire, le Dragon se demanda si il lui restait de la drogue dans… de la drogue ? Cela faisait plusieurs jours depuis le départ du temple que Zaïthan n’en avait pas prit d’une quelconque façon et pourtant à aucun moment le Dragon en lui ne c’était fait ressentir. Comment était-ce possible ? Normalement après plus de deux jours sans rien prendre, il devenait exécrable et s’énervait pour rien, son instinct de Dragon le poussant à détruire et à combattre, mais là rien. Entendant des pièces tomber en grand nombre, il releva vite la tête pour s’assurer que son ancienne amante n’était pas tombée, voyant qu’elle n’avait rien, un petit sentiment de soulagement se fit ressentir. Quoi ? Du soulagement ? Reculant un peu plus comme pour s’éloigner de cette chose qui était entrain de s’immiscer violemment dans son cœur, il la regarda sévèrement.
Zaïthan n’était l’esclave de rien ni personne ! Elle lui avait fait la remarque comme quoi être au service d’Aile Ténébreuse était dégradant pour lui etc… mais c’était faux ! Il n’était pas forcé et c’est lui qui acceptait ou non de faire les missions ! Le temps n’avait aucune emprise sur lui ! Aucune frontière ne pouvait le retenir et il n’avait jamais combattu un adversaire plus fort que lui ! Sa personne était citée dans de nombreux ouvrages ou chanson, il apparaissait dans de nombreuses histoires et légendes !
Comment pouvait-elle sans rien faire le mettre dans un tel état ? Même avec Lily cela ne s’était pas déroulé de cette façon, les choses c’étaient faites naturellement et il était tombé amoureux après qu’ils soient en couple, sans réellement sans rendre compte. La c’était complètement différent, Fear était amoureux et souhaitait le lui montrer, ne serait-ce que pour avoir une réponse clair, mais il avait l’impression de ne pas avoir le droit de faire ça…
- Partons d’ici… Faisant taire les émotions en lui, le Dragon se tourna vers la Sargon en se dressant de toute sa hauteur dans la pièce et commença à parler dans sa langue natale, le Draconique. - Saikahdys, je t’aime, j’aimerais trouver les mots ou les gestes pour pouvoir te le faire ressentir de la même façon que dans mon cœur, car ainsi tu pourrais savoir que je dis la vérité…
Faisant une pause, il ferma les yeux avant de reprendre. - Dans cette pièce, je viens pour la première fois depuis la mort de Lily de ressentir la peur… j’ai peur de refaire la même erreur qu’autre fois, c'est-à-dire t’abandonner et te faire du mal. J’ai peur car je sais que si cela arrive de nouveau, je ne te reverrais plus.
Faisant une dernière pause. - J’ai entendu tes mots, mais j’ai aussi entendu ta souffrance… Rouvrant à nouveau les yeux, il s’approcha d’elle et colla son museau contre le corps de la jeune femme. Comme une sorte de dernier acte de tendresse qu’il s’autorisait.
- Je ne peux plus faire le premier pas, pardonne moi, mon amour.
C’était vrai, s’il avait enfin accepté l’amour qu’il lui portait, Zaïthan comprenait maintenant qu’il ne pourrait plus faire le premier pas… car cela voudrait dire d’être avec elle, hors il était persuadé qu’il finirait par lui faire du mal tôt ou tard. C’était dans sa nature, chaque femme qu’il avait jamais aimé d’un amour véritable était morte par sa faute, sa mère, Lily. Mais en quoi le fait que Saika’ face le premier pas change la donne ? En rien, il pensait vraiment que cela finirait par mal finir, mais il était égoïste et faible… Zaïthan ne pourrait pas la repousser et il le savait.
Citation :
- Comment tu peux aimer père ? je ne te comprends vraiment pas…
- Mon petit Dragon, il est simple de trouver un partenaire que l’on peut aimer, mais il est difficile de trouver une personne à qui on refuse de faire du mal. - …. ? - Tu comprendras une fois l’âge de raison atteint.
Il comprenait parfaitement maintenant.
- Nous pouvons y aller. Zaïthan reprit forme humaine et se rhabilla en prenant son temps. Avoir exprimé les choses à haute voix avait calmé son cœur, il se sentait plus calme maintenant. Ils allaient rentrer au temple et il ne tenterait plus rien, le Dragon attendrait sa venue au manoir patiemment, sans regretter, car il avait enfin trouvé la personne à qui il refusait de faire du mal…
Se retournant vers elle alors qu’il attachait sa chemise, le Dragon la regarda d’un regard tendre qui trahissait absolument tout, mais qui resterait caché face à la cécité de son amie.
Zaïthan
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Mar 19 Nov - 12:22
Zaïthan se rapprochait et s’éloignait, ondulait au rythme de ses pressions, hésitant d’une précaution inhabituelle. Saikahdys eut beau entendre sa respiration devenir maladroite et sentir ses mouvements se saccader, elle ne s’inquiéta outre mesure, laissant, peut-être, son sourire s’évaporer peu à peu pour ne garder qu’une expression curieuse, innocente de savoir ce que le dragon pouvait bien manigancer, là, au-dessus d’elle, dans sa position de domination toute relative. Sai ne réalisait pas encore son privilège. Être là, joyeusement échouée sur le tas d’or d’un dragon, représentait probablement davantage ce que ce dernier pouvait ressentir pour elle que toutes les manigances auxquels il pouvait bien penser à cet instant malgré ses intimes convictions. Mais Saika était encore jeune, trop peu sage, trop intimidée par la présence de l’homme qui la troublait bien plus que le mal qui rongeait le Monde pour ouvrir les yeux sur cette évidence. Fermant les yeux en sentant le souffle puissant de la créature se rapprocher d’elle tandis qu’elle suivait le mouvement de sa tête avec sa main délicatement posée contre son museau, Sai s’attendait presque à ce qu’il se blottisse contre elle : il n’en fut rien. Zaïthan se retira brusquement, s’excusant en lui faisant hausser un sourcil intrigué. Pardon ? Pardon pour quoi ? Cet idiot pensait probablement l’avoir surpris en se rapprochant d’elle. Hochant la tête pour signifier que ce n’était rien, la sargon entreprit de se relever, trébuchant sur les pièces qu’elle ne pouvait voir mais rattrapant savamment son équilibre.
L’odeur de Zaïthan d’habitude musquée, savant mélange de son parfum naturel et des produits qui imprégnaient ses vêtements au fur et à mesure des utilisations se fit soudainement plus acide et Saika tourna la tête vers lui, intriguée, comme si elle s’attendait à ce qu’il lui explique d’où venait ce soudain revirement de situation. Est-ce qu’il dégageait une telle aura à cause de sa forme draconique ? Non, impossible, songea la jeune femme en penchant légèrement son cou, plongée dans sa réflexion. Elle l’avait déjà côtoyé sous sa forme originelle un bon nombre de fois et c’était totalement inhabituelle. C’était une fragrance rare, qu’il ne lui avait laissé sentir qu’à de très rares occasions dont Sai se souvenait parfaitement : lorsqu’il paniquait. C’était complètement absurde néanmoins : pourquoi Zaïthan perdrait-il son calme au point d’avoir peur à cet instant précis ? Probablement troublée par ce qu’il venait de se passer, Sai préféra passer outre, hochant la tête pour acquiescer sa proposition. De ludique, leur relation venait de passer à quelque chose de bien plus sous-jacent, un peu désagréable et particulièrement étrange ; Saika n’était pas sûre de se sentir à l’aise et les lèvres désormais exemptes de tout sourire elle entama la descente de la colline dorée de quelques pas. Et puis.. Et puis, ce fut tout à fait incompréhensible.
Elle ne comprit rien, pas un mot, pas une intonation, et la voix profonde, rauque et sifflante de la forme draconique de Zaïthan donnait une toute nouvelle dimension à cette langue étrange, agressive et mystérieuse. La sargon ne put s’empêcher de sentir intimidée, s’immobilisant alors que pleuvait sur elle un flot de mots dont elle tentait, en vain, de deviner la teneur. La blâmait-il ? Était-ce là une nouvelle protection magique quant à son trésor ? S’adressait-il seulement à elle ? L’ambiance devint absurde, plongeant les nerfs de Saikahdys dans un bain d’eau gelée alors qu’elle se sentit infiniment petite, à la merci des fluctuations de l’aura de Fear. Pour la première fois, elle pouvait prétendre ne plus le connaître. Pour la première fois, elle le sentit tout à fait s’échapper de son emprise, aussi bienveillante était-elle, et un long frisson désagréable parcourut son échine alors qu’elle levait la tête vers la position approximative du dragon. Ses poils se hérissèrent et sa peau se morcela de chair de poule ; elle ignorait si elle avait hâte que cela se termine ou qu’il ne se taise jamais et bien qu’elle fut intimidée le dialecte psalmodié par Zaïthan la rassérénait de manière tout à fait inconcevable. Il y eut quelques secondes de silence avant qu’il ne vienne blottir son museau contre elle, la forçant à faire un pas en arrière pour ne pas perdre l’équilibre tandis qu’il se collait tout à fait contre son corps, presque violent d’un désespoir qu’elle ne comprenait juste pas.
Frustrée, désarçonnée, elle ne bougea pas. Lorsqu’il se détacha d’elle, Sai remarqua qu’elle avait suspendu son souffle et que le bout de ses doigts était tétanisé. Troublée, elle s’empressa de les remuer, hochant doucement la tête pour acquiescer silencieusement – il était hors de question pour elle de parler désormais, et de toute façon sa gorge était si sèche qu’elle se pensait incapable de prononcer quoi que ce soit. Tournant les talons pour retourner au coffre, sa démarche lourde trahit son trouble et elle se hâta de reprendre contenance, maladroitement, timidement, tandis que la lumière de la salle s’accentuait très légèrement de ce qu’elle pouvait en percevoir, lui indiquant que Zaïthan avait probablement repris forme humaine. Du calme, se somma-t-elle en s’agenouillant devant le coffre rouge pour saisir un œuf avec délicatesse. Tout va bien, répéta-t-elle en serrant une seconde l’embryon contre elle comme une peluche censée la réconforter et cela eut, tout au plus, l’effet de la faire se sentir ridicule. Se remettant debout, elle revint vers Zaïthan en gardant tout de même une certaine distance avec lui. « - Je vais venir avec toi. indiqua-t-elle soudainement de sa sempiternelle voix calme, comme si tout ce qu’il venait de se passer n’avait pas réellement eu lieu. Voir Ba’hal. S’il te plaît. rajouta-t-elle, hésitant une seconde sur sa supplication sans en perdre une once de volonté néanmoins. » Zaïthan avait beau l’avoir pris de court Saikahdys ne perdait pas de vue son objectif : chaque chose en son temps et, peut-être, un jour, une nuit, elle l’interrogerait quant aux propos qu’il venait de lui tenir. Si elle se déconcentrait de son plan maintenant, elle allait probablement douter d’elle-même.
Saikahdys
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Mar 19 Nov - 19:55
Elle voulait l’accompagner voir Ba’hal ? Pourquoi faire ? S’inquiétait-elle pour lui ou était-ce pour autre chose ? Quoi qu’il en soit, ça lui faisait plaisir de passer un peu plus de temps avec la Sargon avant de la quitter.
- Tu veux vraiment revoir Ba’hal ? et bien, d’accord, j’aurais de la compagnie comme ça.
Lançant un dernier regard à son sanctuaire, il ressortit de la grotte en compagnie de Saika’ a qui il avait donc laissé la charge de l’œuf. Les ouvertures se refermèrent les unes après les autres sans que Zaïthan ne fasse quoi que ce soit. Sans devoir forcément retourner au monastère, ils allaient gagner plusieurs jours de voyage, pas besoin de se presser pour rentrer dans les délais donc. Le plus long pour le Dragon fut de sortir des montagnes, il commençait à en avoir plein les pieds de marcher sous forme humaine. Malgré sa décision, cela ne l’empêchait de parler avec la Sargon, encore heureux car le voyage aurait été interminable sans cette distraction. Une fois les montagnes derrière eux, le Dragon se dirigea vers le premier relai de voyageur qu’il connaissait, un endroit où en théorie il pourrait louer une diligence pour se rendre directement jusqu’à Sen’tsura. Pénétrant dans le bâtiment, il eut la surprise de tomber sur des démons portant l’uniforme de l’Empire. Que pouvaient-ils bien faire ici ?
- Voyageur, continu ta route, cet endroit est réquisitionné par l’empire ! Ignorant le démon qui venait de parler, Zaïthan s’avança avec une main dans le dos de la religieuse pour la guider jusqu’au comptoir pour parler avec le patron. L’homme qui devait en voir de toutes les couleurs avec se genre d’établissement n’avait pas l’air effrayé du tout.
- Bonjour, est-ce qu’une diligence pour Sen’tsura va passer aujourd’hui ? - Oui, elle devrait…
Mais il n’eut pas le temps de finir sa phrase car un démon, jusque la spectateur, venait de prendre la parole. Il avait l’air d’être le gros dur de la bande, celui qui intimide les autres.
- Tu n’as pas entendu ? Cet endroit est réquisitionné, donc dégage avant qu’il t’arrive quelque chose… tu ne voudrais pas que l’on s’occupe de ta copine si ? Forçant l’intérêt du Dragon en menaçant la Sargon, Zaïthan se tourna vers le golgoth qui venait d’ouvrir sa gueule. Le démon s’approcha de plus en plus prêt de lui, posant une main sur le comptoir pour s’y appuyer en attendant de voir sa réaction. Son regard plongé dans le sien, un fin sourire se dessina sur le visage du Dragon, annonçant à qui le connaissait suffisamment la suite des événements. Sans un mot, il sortit rapidement son couteau de l’intérieur de sa veste et le planta dans la main posé sur le comptoir, puis le retirant vivement il coupa la gorge du démon d’un revers. Laissant tomber le corps de sa victime, il utilisa son pouvoir pour terrifier la dizaine de démons se trouvant dans la pièce. S’avançant vers eux :
- Je pense qu’il est possible que nous partagions cet endroit sans problème, non ?
Tous firent oui de la tête et Zaïthan retourna auprès de Saika’.
- Vous disiez ?
- Elle va arriver dans une heure ou deux. - Très bien, serait-il possible d’avoir deux repas et de quoi se rafraichir en attendant ?
- Avec plaisir, les boissons sont offertes par la maison, ça fait plaisir de voir qu’il y a pas qu’à Cardrak qu’ont se laisse pas faire.
Etonnamment surpris de voir un Salinéen aussi loin de chez lui et à la tête d’un tel endroit, le Dragon se jura de bien le payer.
- Vous êtes bien aimable. Puis ils s’installèrent à une table positionnée à l’opposé des démons, pas besoin de rajouter de l’huile sur le feu. Content de lui pour avoir réussi à s’arrêter dans le massacre qui s’annonçait, Zaïthan se rendait de plus en plus compte que la proximité avec la religieuse lui permettait de contrôler facilement les pulsions du dragon en lui. - Désolé pour ça ! Et bienvenue dans l’Empire…
Zaïthan
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Mar 19 Nov - 23:35
Une fois le territoire des Montagnes laissés derrière eux, Saika n’avait d’autres choix que de placer toute sa confiance aveugle en Zaïthan qui devenait dés lors son seul guide dans un monde inconnu et particulièrement sombre. Évidemment, elle pouvait toujours matérialiser son esprit et se débrouiller seule autant que faire se pouvait mais la sargon ne possédait pas une ressource d’énergie inépuisable aussi ne pensait-elle pas pouvoir tenir trop longtemps avec pareille solution de secours. Aussi étonnant que cela puisse paraître, néanmoins, Saikahdys croyait sincèrement en Zaïthan : s’il y avait bien une personne sur Terra auprès de qui elle était en sécurité, alors c’était bien lui. Paradoxalement cela la remplissait d’un trouble qui n’avait pas été sans la mettre en danger de nombreuses fois, mais là n’était pas la question. Plus maintenant et pas encore ; c’était un entre-deux aux couleurs d’armistice auquel Sai se laissa aller, laissant la main du dragon parcourir son dos et se poser sur ses bras par intermittence tandis qu’il la guidait là où il désirait les mener. S’ils parlèrent volontiers, elle ne lui posa aucunes questions par rapport à ce qu’il s’était passé à la grotte plus tôt dans la journée et il ne lui demanda rien quant à sa décision visiblement soudaine de l’accompagner jusque chez Ba’hal : c’était un échange de bons procédés sage et tacite qui la ravissait. En conséquence, lorsqu’ils pénétrèrent dans le relais, Saika ignorait tout de l’endroit où ils se trouvaient : qu’importe, songea-t-elle en ralentissant légèrement le pas, laissant les nouveaux bruits et nouvelles odeurs l’enrober. Elle le devinerait bien assez tôt.
On les accosta bien sur le chemin mais Zaïthan sembla ignorer l’inopiné et Saikahdys, intriguée, en fit néanmoins de même pour former un ‘oh’ muet avec ses lèvres lorsqu’il fut question de diligence. Ils ne termineraient donc pas le voyage à pieds et encore moins en vol, songea-t-elle en soufflant brièvement de soulagement ; s’il lui était aisé de prendre sa forme originelle dans les Montagnes elle se voyait mal survoler des contrées inconnues qui n’avaient probablement jamais vu de sargons. Les problèmes pouvaient s’amonceler tellement vite, avec les étrangers, déplora-t-elle avant de tourner légèrement la tête sur le côté lorsqu’on vint les réquisitionner à nouveau. L’Empire, hein ? Zaïthan n’était-il pas censé travailler pour eux ? Les histoires politiques la dépassaient tellement.. Cillant à peine un étonnement à demi-teintes lorsqu’on la menaça directement, Saika détourna le visage, faisant mine de regarder devant elle tandis qu’elle savait déjà presque instinctivement ce qu’il allait se passer. Fut un temps où elle aurait probablement provoqué cet homme, attisant la jalousie et la colère du dragon pour mieux le laisser se défouler, mais Sai avait abandonné la malice malsaine il y avait bien longtemps déjà et elle posa brièvement une main sur sa besace, comme pour vérifier que l’œuf était toujours là, avant de détourner son attention. Elle n’avait pas besoin de voir pour imaginer ce qu’il se passait à sa droite : le bruit d’un cri rapidement étouffé par un gargarisme répugnant lui laissait présager qu’elle ne voulait de toute façon pas en être témoin. Étonnamment sereine, Saikahdys ne changea pas une seconde d’expression, attendant patiemment que Zaïthan revienne et reprenne le fil de la commande ; si elle ne cautionnait pas réellement elle comprenait, tolérait et acceptait tout à fait les agissements du dragon et, outre le respect qu’elle devait à tous ses pairs, elle était bien placée pour savoir qu’il ne l’écouterait de toute façon pas si elle se décidait à perdre son temps à lui faire la morale.
Zaïthan la guida jusqu’à une table où elle s’installa, le remerciant d’un sourire avant de baisser la tête vers le bois, songeuse. Entendre parler de Cardrak, capitale d’un pays lointain, perchée disait-on sur un continent glacé, réveillait en elle une pointe de frustration quant à ses rêves de voyage qu’elle n’avait jamais pu assouvir. Bien sûr, elle avait lu des tas de choses à son sujet, s’était renseignée sur les coutumes de ces prétendus barbares et avait même saoulé de questions les voyageurs venant au temple qui s’y était égaré mais cela ne changeait rien au fait : elle n’y avait jamais mis les pieds elle-même et ne le ferait probablement jamais. « - Ne t’excuse pas. Tu n’y es pour rien. répondit-elle calmement, détachée, tandis qu’elle réalisait à quel point le dragon avait en effet fait preuve d’un contrôle exemplaire ; peut-être qu’un siècle avait été suffisant pour lui enlever son fantasme de jeunesse et ainsi nourrir les amours égarées de l’adulte qu’elle était devenue. Leur odeur est terriblement épicée. rajouta-t-elle, songeuse, tandis qu’elle se frottait lentement le bout du nez, comme gênée par cette réalisation. » Un jour, sur l’oreiller, Zaïthan lui avait demandé ce qu’elle entendait lorsqu’elle parlait d’odeurs et à quoi correspondait chaque effluve. Elle avait tendrement rigolé et lui avait glissé à l’oreille qu’il ne tenait qu’à lui de faire attention à son sens olfactif pour comprendre par lui-même. Il l’avait embrassé pour tenter de l’acheter, elle lui avait avoué baigner dans des fragrances sucrées en sa compagnie et ils s’étaient perdus, cette fois-là, à des occupations bien moins bavardes. Zaïthan n’avait jamais réitéré la question, Saikahdys n’avait jamais exprimé sa manière de voir le Monde. « - Tu y es allé ? À Cardrak. demanda-t-elle soudainement, plus intéressée, tandis qu’elle se rappelait l’agréable surprise poindre dans la voix de Zaïthan un peu plus tôt. Une fois, une salinéenne est venue au temple. Elle chantait toujours une chanson. avoua-t-elle avec une pointe de nostalgie. »
Le tenancier l’interrompit, leur apportant leur commande et Saikahdys le remercia placidement, attendait qu’il s’éloigne pour murmurer quelques mots. Sa voix basse empêchait probablement quoi que ce soit d’autre que le dragon d’en entendre le contenu et, à bien tendre l’oreille, il pouvait se rendre compte qu’elle devait être en train de se remémorer la chanson en question. Ce n’était que quelques phrases, une mélodie trainante pour quelques rimes mélancoliques ; always, a hero comes home.. et déjà la sargon s’interrompait en un souffle, le temps pour ses doigts de saisir son verre qu’elle porta à ses lèvres sans autre forme de procès. Cette initiative n’avait rien de réellement intentionnel ; c’était une pulsion, une envie misérable qui l’avait poussé à offrir à Zaïthan une des choses qu’il aimait par-dessus tout, chez elle. Sai n’avait jamais considéré sa voix comme un don quelconque et, si elle avait pris le temps d’écouter les femmes sur sa route, elle aurait bien vite remarqué qu’elle n’avait rien d’exceptionnel. Mais elle possédait une maîtrise qui donnait à son timbre un petit quelque chose dont le dragon ne pouvait se lasser, à l’époque, tant qu’il lui était arrivé de chantonner pour lui de longues heures durant, le berçant de quelques lectures ou le punissant d’une privation lorsqu’ils se tournaient autour et qu’elle ne lui accordait pas toujours ce qu’il désirait. « - J’ai entendu dire que Sent’sura était devenue dangereuse, depuis l’avènement de l’Empire. si le fil de sa réflexion ne semblait pas avoir de logique sa question sous-entendue était honnête et, intriguée, elle pencha très légèrement sa tête sur le côté tout en patientant les réponses éclairées de son ancien amant. »
Saikahdys
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Mer 20 Nov - 2:53
Une odeur épicée ? S’attardant sur les odeurs provenant des démons, il ne détecta aucuns effluves épicés venant d’eux. Il nota par contre une odeur de parfum chez l’un des démons, surprenant. Mais cela lui rappelait une fois où il avait tenté d’obtenir des explications de la part de la Sargon sur cette façon de voir les choses, c’était loin et il ne s’en rappelait que vaguement, son souvenir étant plus focalisé sur le câlin qui avait eut lieu peu après. Zaïthan se focalisa sur l’odeur de la jeune femme, une odeur qu’il pouvait reconnaitre entre mille. D’abord, le coté le plus flagrant était cette odeur de grand air, une sorte de fraicheur lié aux montagnes et au temple, ensuite venait obligatoirement l’odeur des cerisiers dont le temple était remplit. Des flagrances sucrées, selon elle, quand ils étaient ensembles, elle ressentait ça ! Pourtant, il était sur de ne pas sentir le sucre (/o/), une sorte de vision associé à l’odeur ? Que représentait alors le sucre ? Les bonnes choses, les doux moments partagés… ? Et l’épicé alors ? Les épices sentes fortes, donc le danger ? Mais souvent, on recherche la saveur des épices, l’inconnu ? Bien sur il était loin d’être persuadé d’avoir raison, mais il pensait être sur la bonne voie ! Dans se cas, que représentait Saika’ pour son odorat ? Il se focalisa olfactivement sur elle sans vraiment la regarder, essayant de voir (selon lui) de la même façon qu’elle les choses. La religieuse représentait maintenant se qu’il désirait le plus au monde, elle l’apaisait sans même sans rendre compte et il en était amoureux… la première chose qui lui vint à l’esprit fut des drogues, mais ce n’était pas ça, non. Se concentrant un peu plus, Zaïthan était persuadé d’être proche, il tournait autour du pot (haha) sans réussir à mettre la main dessus. Essayant d’aller au fond des choses, il fut interrompu par la question de Saika’ qui le ramena à la réalité. - Cardrak ? Oui, la première fois que j’ai foulé les rues de la capitale Salinéene, c’était il y très longtemps, et par pour de bonnes raisons malheureusement. Aujourd’hui c’est une ville animé…
Puis il écouta la Sargon parlait d’un souvenir avec des étoiles plein les yeux, bon sang qu’elle était belle ! Il l’observa et l’écouta plus attentivement que jamais, alors que perdu dans ses souvenirs, Saikahdys commença à chanter juste assez fort pour qu’il puisse l’entendre. Et soudain, il sut à quoi son odeur était liée, à la fleur du Soleil ! Zaïthan le ressentait très clairement maintenant. La fleur du Soleil était une petite fleur qui ne faisait qu’une dizaine de centimètres grand maximum et aux couleurs chaudes comme le rouge et le orange, elle poussait seulement dans les iles et était surement l’une des fleurs les plus rares de Terra. Pour la trouver dans les herbes, il était plus simple pour tout individus avec un bon odorat de se fier à la douce odeur qu’elle dégageait. Comment connaissait-il son existence ? Et bien la Fleur du Soleil était l’ingrédient principal de sa drogue préférée… une petite fleur possédant une douce odeur qu’il ne saurait décrire, extrêmement rare et avec un grand pouvoir cacher en elle. Le Dragon se mordilla la lèvre, c’était toujours extrêmement compliqué d’en trouver une seule et lorsque cela lui arrivait enfin, une immense joie l’envahissait. Nul doute, elle était la Fleur du Soleil !
Mais qu’importe, il se concentra sur la voix de la Sargon pour éviter de laisser son esprit et son cœur dérivé… pour éviter de se faire du mal.
- Tu chante toujours aussi bien…
Il aimait la musique, donc l’entendre chanter était pour lui un vrai plaisir et son compliment était vraiment sincère. Peut être était-il aveuglé par ses sentiments, les choses sont toujours meilleures avec les personnes que l’on aime, non ? Possible, en tout cas, il était complètement sous le charme, ça en devenait même compliqué de ne pas laisser son esprit le torturer… Tout en elle lui donnait envie, même son odeur était dorénavant liée à une chose qu’il aimait énormément. Devait-il réellement la laisser partir après l’échange avec Ba’hal ? Non, il ne devait pas y penser ! Il attaqua donc son assiette comme s’il n’avait pas mangé depuis un moment, heureusement pour lui la nourriture était bonne. Avant de lui répondre, il but une gorgée de vin. - Les grandes villes ont toujours étaient dangereuse pour les faibles… mais oui, en effet, depuis l’arrivé des démons aux pouvoirs il faut faire plus attention, ne pas énervé les mauvaises personnes et éviter de se faire prendre en train de commettre un crime. Mais tu n’as rien à craindre avec moi, ne t’inquiète pas. Comme si il pouvait laisser quelque chose lui arriver, inconcevable.
- Je ne vais pas te cacher que j’ai du faire des choses pour l’Empire que tu jugerais mauvaises et cruelles… nous étions en guerre… Elle savait qu’il était loin d’être un enfant de cœur, mais la Sargon ne l’avait jamais observé en train de faire un massacre de masse ou de torturer une personne, elle porterait surement un regard différent sur lui en voyant ça… de toute façon comment le voyait-elle à l’heure actuelle ?
Les deux heures passèrent, comprenant que Sai’ avait soif de connaissance à propos des autres contrées, il lui parla de ses voyages, décrivant les étendues désertiques de Feu ou encore la foret des champignons géants de Flore. Le patron vint les prévenir que la Diligence était enfin arrivé, Zaïthan paya comme il se devait le Salinéen avant de se rendre dans la diligence avec Sai’. Il paya aussi grassement le chauffeur pour qu’ils ne prennent aucun autre passager. Hors de question de partager l’intérieur avec d’autres personnes.
Enfermé avec elle, le Dragon eut énormément de mal à suivre sa nouvelle ligne de conduite, plusieurs fois l’envie de se rapprocher ou de tenter quelque chose le poussa à rejoindre le cocher à l’extérieur, prétextant dans ses moments la qu’il souhaitait juste prendre un peu l’air. Mais il ne pouvait dire que le voyage fut un calvaire pour lui, loin de la, il appréciait chacun des moments passé en sa compagnie. Le meilleur moment fut surement le soir où la religieuse s’était endormie à coté du Dragon et avait glissé sur le coté contre lui… il avait alors passé un bras autour de Saika’ et c’était légèrement décalé pour qu’elle soit bien mieux installé contre lui, la tête de la religieuse sur son torse. Zaïthan aurait aimé ne pas s’endormir et profiter de cet instant aussi longtemps que possible, mais une douce chaleur l’avait envahie et il c’était trop rapidement endormi…
- Nous sommes arrivés à l’adresse que vous m’avez indiquée.
Le Dragon s’étira en sortant de la diligence, ils se trouvaient de nouveau devant se restaurant de seconde zone qui abritait en réalité le casino de Ba’hal.
- Tu es prête ? Si les choses tournent mal et que nous sommes séparés, on se retrouve au manoir ! Tu te souviens comment s’y rendre ?
Après s’en être assuré, il lui donna plusieurs pièces d’or au cas où. Il n’y avait pas de raison de prendre autant de précaution, mais il préférait prévenir que guérir. Le duo pénétra ensuite dans le restaurant et ils se dirigèrent vers une porte où se trouvait un homme de pierre aussi gros qu’un sumo.
- Un requin volant maitrise le soleil. Le gardien s’écarta très lentement comme si chacun de ses gestes lui demandait de grands efforts. Ils rentrèrent ensuite dans le casino caché dans un placard à balais d’un pauvre restaurant.
Zaïthan
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Mer 20 Nov - 16:18
Passant outre le compliment et les remarques hors de propos dont Zaïthan voulut la gratifier Saikahdys se concentra tout à fait sur ce qui l’intéressait davantage : des réponses à questions. S’inventer des images à faire correspondre à ses fantasmes désuets, s’imaginer des sons et des odeurs qu’elle ne goûterait probablement jamais, se soucier des textures, des sensations auxquelles éveiller sa peau. Étonnamment, Saika semblait se soucier des moindres mots prononcés par le dragon comme si c’était là sa seule chance de pouvoir le faire avant.. avant quoi, exactement ? Nerveuse, elle se passa une main sur la nuque en se laissant craindre un sort qu’elle n’était pas certaine de souhaiter. Bien sûr qu’elle ne reculerait devant rien : héritière des sargons, enfant d’une patrie contée aux enfants comme bonne et philanthrope, Sai avait pris sa décision au moment où l’idée lui avait éraflé l’esprit. En conséquence, elle semblait tremper dans une saveur particulière, comme si la jeune femme tendait là d’assimiler un maximum de peur de ne plus jamais en avoir l’occasion. Si elle picora ses légumes en écoutant les récits du dragon, elle repoussa son assiette où trônait son coq encore entier, laissant son vis-à-vis s’en occuper si l’appétit lui prenait. Trop écœurée pour se résigner à avaler quelque chose de consistant, trop axée sur la sobriété pour toucher à son vin, elle se contenta de son verre d’eau en souriant, riant même parfois, aux anecdotes du dragon, emmagasinant la chaleur se dégageant de leur entrevue pour la conserver au fond de son ventre, là où elle en garderait un souvenir particulier. Peut-être, au fond, que Zaïthan était le plus grand drame de son existence.
Un mélange de musc, d’une virilité animal et d’une pointe de sucre flotta dans la diligence lorsqu’elle se laissa aller à s’endormir contre lui. Ce n’était rien d’innocent ni d’anodin : si Sai avait les yeux fermés elle savoura son éveil dans le creux des bras du dragon, ressassant ses conditions et appréhendant sa réaction. Si elle n’avait pas porté un quelconque bandeau, elle aurait probablement fait de son mieux pour fuir son regard tout au long du voyage, sans compter qu’elle n’aurait plus été capable de le regarder en face une fois arrivée. Une fois encore, presque instinctivement, elle toucha sa sacoche du bout des doigts dans un état de mi-éveil désagréable, écrasé de simili-cauchemars : l’œuf était toujours là. Plus que pour elle-même, elle n’avait pas le droit à l’échec. Un vil despote deviendrait le maître de la destinée d’un enfant, aussi écailleux était-il, le cas échéant et peu importe ce qu’il adviendrait d’elle, elle ne se le pardonnerait jamais. Un soupir trahit sa fatigue torturée et, enfin, elle se laissa aller au sommeil, tout contre le torse de son ancien amant dont elle gravait les aspérités dans un coin de sa mémoire féminine. Lorsqu’elle se réveilla, il faisait déjà nuit ; un arc-en-ciel sibyllin persista devant ses pupilles, des traces de rouge, des traînées de bleus et une multitude de points blancs. Sai remua le nez, mal à l’aise : elle n’aimait pas ça. Elle sentait l’amertume et, pire encore, elle savait que cela se dégageait d’elle. Priant pour que Zaïthan ne remarque rien, Sai se laissa guider, effaçant la maladresse par une expression assurée, pénétrant dans un endroit qu’elle aurait probablement ne plus jamais voulu revoir de sa vie. Inspiration.
« - Je t’aime. murmura-t-elle une demi-seconde avant de la porte ne s’ouvre, faisant disparaître son aveu dans un brouhaha entêtant. » Elle ignorait si Zaïthan l’avait entendu et ne s’en soucia guère : le prenant de vitesse, elle descendit les escaliers sans se retourner, sans vérifier que le dragon lui avait emboîté le pas, guidée par des réminiscences dont elle n’était pas fière. Des effluves de drogues et d’alcool lui firent tourner la tête mais Saika ne sourcilla pas ; elle se souvenait. Vers la droite, contourner la table de poker, se baisser en longeant le podium, s’assurer du bout des doigts que la disposition des canapés n’avait pas changé, s’arrêter à quelques centimètres d’une table basse de laquelle se soulevait une multitude de fragrances écœurantes. Le cœur battant contre ses tempes, Saika patienta une seconde ; si tout se passait comme prévu, si son nez ne l’avait pas trompé, il était là, en face d’elle, perché sur un fauteuil de la couleur de son costume trois-pièces. Il ne se passa qu’un temps, un flottement sirupeux à la manière d’un fromage fondant, mais Sai eut l’impression de rester plantée là des heures durant. L’attente fut insupportable. « - .. Sai ? s’avança une petite voix traînarde, aiguë d’une surprise hésitante, et l’interpella laissa s’échapper un soupir de soulagement ; le petit démon, quant à lui, se mit à rire avec bonne humeur. Ça alors, je pensais ne jamais te revoir ! J’étais persuadé que Zaïthan avait fini par te vendre ou te perdre au jeu, même si pour être honnête je.. Ah, Zaïthan, justement. Je ne t’attendais pas avant la fin de la semaine et sûrement pas accompagné. » Ba’hal était joyeux : comme un enfant à qui l’on offrait ses cadeaux avant l’heure, Saika pouvait deviner au son de sa voix chantante qu’il trépignait sur place, se remettant debout pour saluer le dragon qui l’avait rejoint d’une manière ou d’une autre. Une pirouette, un serrement de main ; elle l’ignorait et ne voulait pas, ne pouvait pas les laisser entamer les négociations ou parler de leur accord. Si Zaïthan s’apprêtait à parler, la sargon lui coupa la parole sans autre forme de procès, un sourire étonnamment mutin arquant ses lèvres jusque là placide d’un calme froid. « - Voyons, Bah’al, tu sais bien que tu aurais été le seul susceptible de pouvoir me remporter. susurra-t-elle, inhabituellement suave ; il y avait des traces de la jeune Saika, dans ces mots charmeurs, mais sa position calme et ses gestes sereins trahissaient sa mascarade, tout du moins aux yeux du dragon. - Oh, ça, c’est bien vrai ! Mes défaites les plus cuisantes. susurra le petit démon, exagérément déçu, en faisant rouler une pièce d’argent le long de ses doigts fébriles. Ta soudaine disparition fut terrible, j’en suis resté inconsolable, au moins.. six heures ! J’ai perdu tellement d’argent, ce soir-là. déplora-t-il, appuyant son petit effet d’un soupir faussement attristé. Mais, te revoilà ! On pourra recommencer à faire grimper les enchères, Zaïthan, n’est-ce pas merveilleux ? Qui sait, peut-être que tu réussirais à récupérer ton œuf si tu te décidais à la mettre sérieusement en jeu. »
Et tandis que Ba’hal riait de sa boutade, comme fier du petit effet provocateur exercé sur le dragon, Saikahdys retira sa besace pour la tendre à ce dernier, faisant tomber la lanière dans sa main. C’était un message sous-entendu, un ‘garde-le’, ‘ne le laisse pas le prétendre’, ‘fais-moi confiance’. Un fin sourire flottant sur les lèvres, la sargon rejeta innocemment ses cheveux en arrière, l’attitude légère ; si elle ne portait pas de bandeau, ses yeux pétilleraient sûrement d’une étincelle qui n’annoncerait rien de bon. « - Laisse Zaïthan en dehors de ça, veux-tu ? Aujourd’hui, c’est moi qui suis venue te proposer un marché. ce disant, Saika se mit à contourner la table basse pour aller s’y asseoir de l’autre côté, juste en face de Ba’hal dont elle pouvait sentir la respiration se suspendre ; elle avait visé juste. Zaïthan m’a bien enseigné, et je veux jouer, moi aussi. rajouta-t-elle d’une voix plus basse, comme sur le ton de la confession, tout en levant son doigt qu’elle posa sur le bout du nez du farceur intraitable. Si je gagne, je récupère cet œuf. Si je perds.. eh bien, je suppose que tu peux le garder. Un temps, le temps de faire monter la tension à son comble. Mais ce ne serait pas juste, n’est-ce pas ? C’est le tien, désormais. Non, non, pas seulement.. si je perds, alors tu y gagnes un dragon, et le seul intérêt que tu ais jamais accordé à mon existence. » C’était sous-entendu, évidemment : Ba’hal connaissait ce qu’elle était réellement et avait probablement déjà compris ce qu’elle lui proposait. Elle-même, sous la forme qu’il désirait la voir prendre. Un frisson la parcourut, une seconde, lorsqu’elle pensa à Zaïthan, là, derrière, pris au dépourvu et elle s’excusa, sincèrement, de tout son cœur. Mais c’était pour lui qu’elle faisait ça, et elle espérait qu’il le comprenait, bien qu’elle ne pouvait, au fond, pas prévoir sa réaction. Si le jeu d’échec se passait entre elle et Ba’hal, qu’elle sentait vibrer d’excitation au bout de son doigt, elle ne pouvait prévoir une intervention inopinée du dragon qui pouvait tout fausser dans ce jeu de stratèges malsain.
Saikahdys
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Mer 20 Nov - 18:20
Le Dragon se figea, avait-il bien entendu se que Saika’ venait de prononcer ? Ça n’avait duré qu’une fraction de seconde, un simple murmure avant que le bruit du casino engloutisse tout. Pourquoi dire ça maintenant ? Zaïthan s’engouffra dans l’escalier à son tour sans rien dire et sans rien laisser transparaitre, mais il avait un mauvais pressentiment maintenant. La Sargon allait faire quelque chose de stupide ! L’endroit n’avait toujours pas changé et il le connaissait que trop bien. L’odeur enivrante des drogues lui donna envie, mais il n’était pas ici pour jouer. Esquivant l’esprit de Sir Williams qui allait encore lui parlait pendants des heures, Fear retrouva la religieuse à la table de Ba’hal. Le démon était en train de parler à la Sargon, mais il s’arrêta à son approche et lui serra respectueusement la main, peu importe les différences et les coups montés qu’ils pouvaient manigancer l’un contre l’autre, cela faisait trop d’année que les deux joueurs se connaissaient pour s’ignorer.
- J’ai apporté… Mais Saikahdys le coupa dans sa phrase pour sortir une bêtise, à quoi jouait-elle ? Ba’hal tombant totalement dans le piège commença son petit numéros de charme que Zaïthan connaissait que trop bien. S’apprêtant à l’ouvrir pour interrompre les bêtises que la Sargon et le Démon racontaient, mais il se retrouva avec la besace contenant l’œuf entre les mains et un regard de la religieuse le somma de la laisser faire... * A quoi tu joues ? *
Il l’écouta parler, elle voulait jouer contre Ba’hal pour récupérer l’œuf ? Jamais le petit démon n’accepterait, belle tentative, ça le touchait, mais Saika’ était loin d’avoir le niveau ! Du moins, c’était avant qu’elle se mette elle-même en jeux ! Zaïthan observa la réaction de son vieil acolyte, Ba’hal avait un large sourire aux lèvres et un regard qui en disait long… il allait accepter, mais le Dragon ne pouvait laisser ça arriver, hors de question !
- Ne l’écoute pas, Saika’ ne sait pas se qu’elle dit !
Il avait parlé froidement pour faire comprendre aux deux qu’il était sérieux.
- J’ai rapporté l’œuf comme promis donc…
Une nouvelle fois il se fit interrompre, mais cette fois se fut par Ba’hal.
- Tutututu ! Je pense que notre amie est assez grande pour décider d’elle-même ! n’est-ce pas ma chère ? En disant ça, le démon se rapprocha d’elle et posa sa main sur les cuisses de la Sargon. Saika’ hocha la tête de haut en bas pour répondre à sa question en ignorant le Dragon.
- Je n’ai jamais compris pourquoi tu étais avec lui, tu es magnifique et tu pourrais avoir n’importe qui ! Tu pourrais obtenir se que tu veux…
Le sous-entendus était évident, pourquoi Zaïthan et pas plutôt lui ? Fear serra les poings et les dents, pourquoi elle ne le repoussait pas ? Pourquoi riait-elle à se qu’il disait ? Le Dragon en lui se réveilla et le poussait à tuer Ba’hal ! Il n’avait plus qu’une seule envie, lui arracher la tête pour effacer son sourire !
- Tu n'as vraisemblablement jamais eu l'occasion de partager son lit, n’est-ce pas ? Le petit démon éclata de rire avant de reprendre son sérieux. - Attend de partager le mien, tu verras que ce n’est qu’un petit joueur !
Puis le petit démon glissa un peu plus sa main entre les cuisses de la Sargon…
- Ba’hal… Il n’avait plus l’intention de se retenir, Ba’hal savait pertinemment sur quel terrain il s’aventurait, malgré les apparences il était très loin d’être un idiot ! Préparant son pouvoir et faisant un pas en avant avec une très mauvaise intention, le Dragon fut arrêté par une force invisible.
- Zaïthan Zaïthan… aurais tu oublié notre accord ? Je n’ai pas encore accepté le paiement, donc ta vie est toujours entre mes mains et ne pense pas pouvoir lever la main sur moi… donc, mon ami, assied toi avec nous ! J’accepte de modifier le contrat, je vais jouer contre Saikahdys, si elle gagne vous pourrez repartir libre et avec l’œuf, mais si je gagne… alors tu devras accepter ta défaite, je prendrais l’œuf et l’une des rares femmes que tu as jamais aimé ! Ça me semble honnête non ?
En disant ça, le démon fit apparaitre dans le vide un long parchemin qui était en réalité le contrat de Zaïthan.
- Et s’il te plait… n’en fait pas une affaire personnelle !
Le Dragon qui était bloqué par une force invisible ne pouvait pas faire un seul geste, il était sur le territoire de Ba’hal après tout, ici le petit démon avait l’avantage. Ses pulsions meurtrières l’empêchait de bouger et il lui fallut plus de deux minutes pour accepter la réalité, il ne pouvait rien faire… pour l’instant. Une fois libéré, il laissa tomber la besace sur le canapé à coté de la Sargon avant de partir au bar chercher de quoi noyer sa rage intérieur.
* Me ridiculiser de la sorte… tu va me le payer… *
- Il va bien, ne t’inquiète pas pour lui ! Alors, comme je t’aime énormément, je vais te laisser le choix du jeu !
Zaïthan
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Mer 20 Nov - 19:47
Imbécile, songea Saikahdys en entendant Zaïthan s’éloigner, le pas rapide d’une colère qu’il n’avait même pas la décence de contenir. L’odeur acide qu’il laissa derrière lui fila la nausée à la sargon qui préféra passer outre. Perdre son masque face à Ba’hal était synonyme de défaite à ses yeux : s’il apercevait ne serait-ce qu’une hésitation dans son sourire mutin, le démon n’hésiterait jamais à s’en saisir et à le tourner à son avantage. Zaïthan la troublait, elle ne pouvait le nier ; quant à sa passion, cela lui allait droit au cœur. Sai aurait probablement davantage mal interprété une quelconque indifférence et les mots de Ba’hal, que le dragon ne nia pas, firent l’effet d’un mini-ouragan dans le ventre de Saika. Cela ne dura qu’une seconde, assez pour lui donner envie de le repousser pour mieux retourner chercher la chaleur de son ancien amant, mais elle resta assisse, imperturbable, en glissant ses doigts sous le poignet du démon pour mieux l’enlever de sa cuisse. « - Tu devrais te garder pour plus tard : l’attente rend les choses plus savoureuses. souffla Sai d’une voix suave, se relevant pour mieux aller s’asseoir sur le canapé, abandonnant la table qui allait servir à leur affrontement ludique. » Ce disant, la jeune femme réfléchissait à toute allure : elle avait le choix du jeu et devait le faire intelligemment. Un jeu qui ne laissait pas de place à la chance, non : elle voulait avoir le contrôle. Quelque chose qui nécessitait du calme, de la concentration. Une méditation métaphorique, une balade de santé neuronale. Un jeu auquel elle était habituée et auquel elle s’entraînait régulièrement au monastère. Quelque part, la réponse était déjà toute trouvée, mais Saikahdys se força à être certaine de la réponse qu’elle allait donner avant d’adresser un nouveau sourire charmeur au démon qui patientait calmement à côté d’elle. « - Tu as des plateaux de Go, par ici ? demanda-t-elle, plus réthoriquement qu’autre chose, pour rajouter alors qu’elle entendait Ba’hal remuer, faisant probablement signer à quelqu’un plus loin de leur apporter l’objet. En trois manches. On tire le joueur noir au sort et on l’alterne une partie sur deux – sauf, bien entendu, en cas d’une victoire écrasante de l’un de nous deux. imposa Sai tout en conservant une voix suave et amusée, presque légère. »
Ba’hal, visiblement amusé et excité par la chose, accepta ses conditions sans en rajouter ; il se contenta de lancer la pièce de monnaie avec laquelle il jouait un peu plus tôt pour tirer le joueur avantagé à pile ou face. Incapable de vérifier la véracité du hasard, Sai le crut néanmoins sur parole lorsqu’il prétendit être le joueur noir et ne réfuta rien, pouffant légèrement de rire lorsqu’il en profita pour lui glisser une blague tendancieuse au creux de l’oreille. La sargon était une menteuse correcte, mais bien loin d’être irréprochable ; à bien y regarder, si elle remuait du pied, ce n’était pas pour battre le rythme de la musique mais uniquement par nervosité. Si elle se mordait légèrement la lèvre inférieure, ce n’était pas parce qu’elle flirtait avec Ba’hal mais parce qu’elle réfléchissait à toute allure et qu’elle n’était clairement pas sûre de ce qu’il allait en ressortir. Si son visage avait une forte tendance à se river vers le bar, ce n’était pas par curiosité mais dans l’attente insensée du retour de Zaïthan, qu’elle espérait rapide. Le démon était un grand et beau parleur et Saikahdys s’efforça de lui répondre autant que faire se pouvait mais le temps qu’elle passait seule avec lui était une minute durant laquelle elle perdait de son assurance. On vint déposer le plateau sur la table devant eux et, heureusement, Zaïthan revint à peu près à ce moment-là, se laissant tomber sur le canapé plus loin, bien loin d’elle. Sai n’en dit rien, ne lui accordant visiblement aucune attention bien qu’elle sentait clairement son regard river sur elle, mais l’odeur affirmée de l’alcool lui fit plisser le nez durant un instant. Un instant de trop puisque Ba’hal le remarqua, mais sembla mal l’interpréter. « - Zaïthan, voyons, ne sois pas timide, tu peux te rapprocher, tu sais.. Et tu aurais pu nous rapporter quelque chose, égoïste. s’insurgea-t-il d’une voix paradoxalement chantante, se retournant vers la sargon tandis qu’il faisait apparaître une page vierge en un ‘pop !’ qui laissa la jeune femme imperturbable. Tu ne m’en voudras pas, ma jolie, mais il faut que je prenne certaines.. précautions. Tu es une femme bien trop imprévisible – oh ne te méprend pas, j’adore ça, mais j’assure mes arrières. » Ce disant, il lui tendit le papier accompagné d’un stylo mais Saika ne le signa pas immédiatement ; sans même tourner la tête vers lui, elle tendit à son tour le contrat vers Zaïthan, lui sous-entendant de venir lire les conditions pour elle et lui assurer que Ba’hal n’avait pas rajouté des petits caractères en bas de la page qui pouvaient lui porter préjudice. S’il le fit à contrecœur le dragon s’exécuta en silence et là seulement, comprenant le message, Sai émargea, répondant à Ba’hal qu’elle aussi, elle préférait parer à toutes éventualités en un sourire complice. « - Bien, puisque tout le monde semble d’accord et s’amuse.. là, Ba’hal jeta un coup d’œil clairement provocateur vers Zaïthan. Commençons ! »
Si le démon sembla s’amuser de ce qu’il considérait comme un handicap pour Saika, la jeune femme était tout à fait à l’aise ; sa cécité ne l’empêchait pas de jouer avec les formes et elle connaissait le damier par cœur, tant qu’elle était à même de jouer convenablement tout en se permettant de discuter avec Ba’hal qui pensait sûrement la déconcentrer ce faisant. Si elle songea à lui ou en eut l’envie, Saikahdys n’adressa pas un mot à Zaïthan, néanmoins rassérénée par sa présence non loin, ce qui lui permettait de continuer cette mascarade sans se sentir tout à fait abandonnée. Le démon se permit des incartades qu’elle n’hésitait pas à repousser, tournant ses avances en jeu qui ne furent pas, une fois ou deux, sans lui faire omettre des détails cruciaux sur le jeu. Ba’hal le savait, Ba’hal en jouait : si elle s’attendait au fair-play elle comprit rapidement qu’elle avait à la fois le démon, le dragon et sa décision d’être aveugle contre elle. En toute connaissance de cause, Saika perdit la première partie, presque lamentablement. Tandis que son adversaire s’en réjouissait, braillant qu’il offrait sa tournée générale et déjà sûr de sa victoire, Saika resta imperturbable, se contentant de prétendre à un verre d’eau. Perdre sa lucidité serait signer son arrêt de mort ; là aussi, Ba’hal le savait et alors qu’ils entamaient à peine la première partie, elle ne put s’empêcher de tousser lorsqu’elle trempa ses lèvres dans son verre. « - Oh, ils ne t’ont pas servis de l’eau ? Quel bande d’incapables, vraiment, je suis désolé ! s’excusa le petit démon d’une voix faussement outrée à travers laquelle transparaissait son sourire éclatant. » Peut-être était-ce son sens aigu de l’équité qui lui donna des ailes, mais loin de s’en énerver, Saika retourna son coup bas à Ba’hal en mettant cette nouvelle énergie à profit : le prenant toujours de court, semblant posséder deux à trois tours d’avance sur lui, ce fut à son tour de se soumettre. Là seulement il sembla réaliser la teneur de la chose et cessa pleinement de plaisanter, laissant le silence retomber autour de la table, éteignant son rire enfantin pour mieux laisser glisser son regard vers Zaïthan. L’ambiance n’était plus à la rigolade et le flirt, aussi feint était-il, avait disparu au profit d’une rivalité féroce. Les prix en jeu étaient bien trop précieux pour permettre la défaite.
C’était probablement cliché, mais la partie se montra exagérément serrée. Il y eut des soupirs, des râles, des injures prononcées à voix basse. Des tours rapides, des tours interminables, de l’attente et de la précipitation ; un jeu de sourd, un duel au sommet avec tout le stress que cela engendrait et Sai réitéra l’erreur de boire dans son verre, la gorge asséchée par la concentration mais privée d’eau par le maître des lieux. Les effluves de drogue, le regard pesant de Zaïthan, la présence latente de Ba’hal, des appréhensions vivaces – peut-être aurait-elle dû en faire abstraction. Peut-être aurait-elle dû faire le vide, méditer silencieusement en profitant de son bandeau pour fermer impunément les yeux, peut-être aurait-elle eu un jeu irréprochable dans d’autres conditions. Ou peut-être alors que cette passion était la seule raison pour laquelle elle s’empara du point noir décisif, vidant son verre d’une traite dans le même temps alors que Ba’hal laissait entendre un long sifflement désagréable ; mauvais joueur, sûrement, mais joueur assidu, assurément, il ponctua sa défaite d’un grand éclat de rire. « - Je ne sais s’il t’a bien éduqué ou si tu es d’une chance insolente, ma belle. plaisanta-t-il, incapable de tout à fait effacer la pointe de rancœur de sa voix. Tu peux te réjouir, Zaïthan. Récupère ton œuf et ta petite amie – pour le moment. rajouta-t-elle en brassant l’air d’un mouvement de main quelque peu agacé, donnant un coup de pied par le dessous de la table pour faire sursauter les pions encore échoués dessus, intimant à un quelconque sbire de venir la débarrasser. » Les yeux baissés vers ses genoux, Saika resta quant à elle les yeux fermés, calmant peu à peu sa respiration alors que l’alcool lui brûlait l’intérieur. Le bout de ses doigts tremblait encore mais ça allait probablement aller mieux, désormais. Il lui fallait quelques minutes. Juste quelques minutes, se répéta-t-elle alors que Ba’hal reprenait la parole, visiblement peu rancunier et soucieux de passer à autre chose pour mieux ramener les choses en son sens. « - Très bien, très bien ! J’espère que cela marque le début d’un renouveau, votre retour officiel parmi nous – oh et je ne ferais plus l’erreur de jouer contre toi directement, j’utiliserais Zaïthan comme intermédiaire puisque tu es si prompt à perdre contre moi, n’est-ce pas ? le petit démon tapa joyeusement dans ses mains en un grand éclat de rire, replaçant la drogue éparpillée sur la table devant eux. Approche-toi, Zaïthan, et fêtons cela dignement ! C’est moi qui offre. »
Saikahdys
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Jeu 21 Nov - 3:57
Il ne pouvait absolument rien faire pour arrêter ça, le Dragon se sentait comme pris au piège et il en voulait terriblement à la Sargon, pourquoi faisait-elle ça ? Pourquoi prendre se genre de risque ? Oui l’œuf était important, mais dans gelé comme il était, il ne risquait rien ! Même le feu de Fear n’avait pas ébréché cette fine pellicule de glace totalement lisse qui protégeait l’œuf. Il écouta donc, impuissant, la conversation entre les deux et l’accord qui était en train d‘être créé. C’était stupide… Ba’hal fit rapidement le contrat et le donna à Saikahdys pour qu’elle le signe. Sans un mot elle le lui donna pour qu’il y jette un œil, donc maintenant il existait ? Bien sur, le Dragon prit la feuille de parchemin, il n’allait pas la laisser se faire arnaquer par le démon, jamais. Tel un herméneute, il déchiffra le contrat en oubliant aucunes des lignes pour s’assurer qu’il n’y avait pas un piège de caché, il c’était déjà lui-même fait avoir une fois par le petit Démon, il faisait donc maintenant très attention. Et toujours sans daigner dire un seul mot, il lui rendit le contrat pour qu’elle signe.
Le Go, c’était donc le terrain que la religieuse avait choisi pour affronter Ba’hal ? Astucieux, il ne pourrait surement pas tricher de cette façon. Ils commencèrent ensuite à jouer et bien que la partie était des plus importantes, le Dragon s’attarda surtout sur Saika’. Comment, en aussi peu de temps, son cœur avait-il pu être conquis par cette femme ? Zaïthan avait passé plus d’un millénaire sans s’attacher plus que de raison, mais maintenant il ressentait le besoin d’avoir au minimum une personne auprès de lui, et cette personne c’était elle dorénavant… peut être l’âge ? Ou il en avait peut être tout simplement marre de faire son chemin seul… il ne saurait lui-même dire la raison. Si les parties durèrent un certain temps, pour le Dragon, cela passa extrêmement vite. Se ne fut qu’au moment où elle tourna pour la première fois la tête vers lui, un grand sourire sur le visage, que le temps reprit sa course normal. Au moment où (si elle n’avait pas de bandeau) leurs yeux auraient du se croiser, Zaïthan détourna la tête pour observer Ba’hal. Le démon essayait de garder son calme, mais il ne pouvait le duper, il avait la rage d’avoir perdu !
- Approche-toi, Zaïthan, et fêtons cela dignement ! C’est moi qui offre.
Fear se leva et attrapa la besace contenant l’œuf.
- Pas ce soir… je ne suis pas d’humeur à supporter ta compagnie plus longtemps… et j’ai une meilleure récompense qui m’attend ce soir !
Il mentait, bien sur le Dragon n’allait rien obtenir ce soir, c’était simplement pour rendre la monnaie de sa pièce au démon. Zaïthan était content de pouvoir le rendre furieux, mais c’était bien trop peu et s’il n’y avait pas la Sargon pour calmer le Dragon en lui, il aurait surement fait un massacre…
- Allons-y.
Donnant sa main à Saika’ pour bien montrer au démon qu’elle partait avec lui, il la guida jusqu’à la sortie. Ils durent marcher un moment avant de trouver une calèche pouvant les conduire jusqu’au manoir du Dragon. Zaïthan, malgré la joie de la Sargon qui était contente d’elle se mura dans un mutisme qui plomba rapidement l’ambiance, il en était conscient, mais c’était comme plus fort que lui. La grille du manoir s’ouvrit à l’approche de la calèche comme si elle reconnaissait le propriétaire des lieux, puis le cocher les déposa directement devant la porte d’entrée. Il paya le cocher avant d’entrer en compagnie de la Sargon dans l’orphelinat, qui à cette heure la était complètement silencieux. Le Dragon tourna directement à droite pour rentrer dans la cuisine, il sortit une grande planche à découpé et y déposa une miche de pain, les restes d’un jambon, deux belles tranches de fromages, quelques fruits et une carafe de vin. Il emporta son plateau de nourriture hors de la cuisine et demanda à la Sargon de le suivre, il monta ensuite le grand escalier jusqu’au deuxième étage avant de traverser un couloir qui les menas jusqu’à un nouvel escalier en colimaçon cette fois. Connaissant l’endroit par cœur, il avait marché dans l’obscurité la plus totale en sachant que la religieuse dans son dos ne serait pas gênait non plus. Si avant, ça chambre se trouvait au deuxième étage, dorénavant elle avait place dans la petite tour du manoir, une annexe rajouté après la mort de Lily.
Ils arrivèrent donc au premier étage de la tour. Zaïthan posa son plateau sur son bureau avant d’allumer le feu de la petite cheminé. La pièce contenait un énorme bureau digne des meilleurs artisans juste à coté de l’entrée, un long canapé devant la cheminée qui se trouvait sur la gauche en rentrant, un piano dans le fond ainsi que des armoires et des étagères remplient de livres et d’artefacts. Si elle n’avait pas son bandeau, Saika’ aurait aussi aperçu un tableau extrêmement vieux protégé par une vitrine de verre représentant une femme aux cheveux rouge sang, la dernière représentation de la mère de Fear, mais elle aurait aussi pu voir les dessins d’enfants sur le bureau du Dragon. Zaïthan déplaça le tableau sur la petite table devant la cheminé avant de mettre une bouilloire sur le feu.
- C’était complètement idiot de faire ça… si tu avais perdu, il aurait pu faire n’importe quoi de toi sans que tu puisses faire quoi que ce soit… idiote. Enfin il relâchait la pression, Fear avait parlé en enlevant sa veste et la colère se faisait entendre dans sa voix.
- Pourquoi tu as fait ça ? J’aurais regagné l’œuf avant même qu’il comprenne que c’est impossible de l’ouvrir ! Pourquoi criait-il… ? - Je serais surement mort en essayant de te libérer si il avait gagné… Non, ce n’était pas mignon ou quoi que ce soit, c’était simplement la vérité, avait-elle penser aux conséquences de sa défaite ? - La prochaine fois, abstient toi d’être aussi stupide.
Il y allait fort, chacun des mots lui faisait mal à lui aussi, mais comment lui dire qu’il avait eut peur de la perdre ? Comment lui dire qu’il était simplement amoureux d’elle ? Comment lui dire que même si c’était pour gagner, la voir l’ignorer et charmer un autre lui avait fait du mal ? Comment lui dire qu’il voulait être l’unique… ?
Ne souhaitant pas partir dans une dispute avec elle qui pourrait bien lui faire dire des choses qu’il c’était promis de garder pour lui, le Dragon se laissa tomber dans le canapé avant d’ajouter d’une voix lasse et déçus : - Mon lit est en haut, je dormirais dans le canapé… prend un peu de nourriture avant de monter.
* s’il te plait, monte en haut… *
Zaïthan
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Jeu 21 Nov - 23:18
Le silence pesait sur ses épaules et Sai ne tenta rien pour le briser ; muette comme une tombe elle se laissa guider à la manière d’une marionnette désarticulée, exténuée aussi bien mentalement que physiquement par la soirée qui venait de se dérouler. Si elle avait une idée sur la raison obstinée du dragon qui le faisait l’ignorer ainsi Saika préféra ne pas se poser la question : après tout, la tension était déjà à son comble et la sargon s’estimait heureuse qu’il ait pris le temps de la saisir par la main pour mieux l’entraîner à sa suite. Bien qu’elle ne l’imagine pas capable de la laisser à son sort au fond d’un casino douteux en compagnie d’un démon qui en voulait à son corps, Zaïthan aussi très bien pu juste lui indiquer de le suivre sans y mettre les formes. Refermant d’ailleurs ses doigts sur les siens avec une sorte d’énergie du désespoir, Saika se tut donc, grimpant dans la calèche à la suite de son ancien amant pour mieux se renfermer dans sa bulle d’obscurité. Sai n’eut pas besoin de lui demander leur destination pour savoir qu’ils prenaient la direction du manoir – si elle ignorait le fond de la pensée du dragon elle fut néanmoins rassurée quant au fait qu’il ne la renvoie pas au monastère le soir même. À moins qu’il ne compte la garder chez lui.. mais Sai chassa bien vite cette pensée de son esprit : après tout, Zaï n’avait jamais répondu à ses déclarations et ne lui avait jamais avoué ressentir quoi que ce soit à son encontre. C’est vrai, réalisa-t-elle soudainement tandis que la présence latente de Zaïthan à ses côtés la mettait mal à l’aise. À part lui réclamer sa clé et lui voler un baiser malencontreusement il ne lui avait rien promis. Idiote, songea-t-elle en retenant de justesse un soupir à en fendre l’âme. Non, Sai ne regrettait pas ce qu’elle avait fait : si ses sentiments n’étaient pas réciproques elle était prête à mettre sa dévotion au service des autres comme on le lui avait toujours enseigné et comme sa bonté innée lui dictait de le faire. Peut-être le prix aurait-il été bien élevé pour ce qu’elle en récolterait, mais hé. L’amour ne rendait-il profondément imbécile ?
Les lieux n’avaient peut-être pas changé mais les odeurs qui y flottaient étaient singulièrement différents, tant que Sai en perdit une seconde son sens de l’orientation. Des traces d’enfants rebondissaient à chaque recoin des pièces qu’ils traversèrent, des effluves enfantines à lui en filer le tournis : la sargon n’en attendait pas moins d’un orphelinat mais cet endroit était si chargé en souvenirs qu’elle se sentit une seconde trahie par sa propre mémoire. Déboussolée, elle prononça le prénom du dragon du bout des lèvres dans une supplication implicite, un appel au secours presque muet ; il sembla ne pas l’entendre, cependant, et Sai le suivit, complètement abattue, empruntant des escaliers dont elle n’avait jamais connu l’existence. Une tour, peut-être. Une annexe solitaire dans cette île aux enfants où le dragon ne risquait pas d’être dérangé par une ribambelle de bambins. C’en était terriblement déprimant, songea-t-elle tandis qu’elle trébuchait sur une marche quelconque, rattrapant son équilibre en deux temps trois mouvements sans manquer de s’insulter de noms d’oiseaux dans le même temps.
La chaleur progressive trahit la présence de cheminée dans le petit salon qui précédait la chambre à coucher et Saika s’immobilisa, tentant de se créer des repaires dans ce monde inconnu. Alors, c’était ça, sa nouvelle maison ? Il s’était créé un endroit cosy ce dernier siècle pour mieux se complaire dans un confort sibyllin, un bonheur qu’elle ne connaitrait probablement jamais, trop dévouée, trop attachée à ses habites obsolètes qui réduisait le Monde à quelques murs en papier et un cerisier millénaire. Retenant son souffle, Sai se surprit à perdre son calme : la tension se relâchait brutalement, distillant une adrénaline malsaine à travers ses veines et elle aurait probablement payé cher pour se lancer dans un entraînement de premier ordre avec un quelconque moine du monastère. N’importe qui, tant qu’elle pouvait faire perdre ses poings sur quelques os fragiles. De violence contrôlée, force tranquille s’il en était, sa sérénité se muait en colère sourde, vrombissant au fond de son ventre pour mieux lui donner envie de quelque chose de plus trivial. Peut-être était-elle désormais capable de coller la branlée de sa vie à cet enflure de dragon, songea-t-elle avant de s’immobiliser tout à fait. La ferme, s’imposa-t-elle en remuant le bout des doigts, comme pour se rappeler de son enveloppe corporelle. Ferme-la ! murmura-t-elle à voix basse en détournant la tête, refusant la présence de Zaïthan pour mieux oublier l’alcool qui enivrait ses sens, la plongeant dans un océan de haine aveugle. Il lui fallait méditer. Seigneur, il lui fallait poser ses fesses, respirer, oublier, s’imposer quelques gifles mentales et passer à autre chose. Malheureusement pour elle – ou pour lui – le dragon choisit précisément ce moment pour reprendre la parole. Et quels mots ! Bouillonnante, Sai serra les poings, laissant les reproches glisser sur elle en s’efforçant de ne pas les laisser lui faire tourner la tête. Si elle n’était pas ivre, le verre avait vraisemblablement été de trop.
« - .. Un simple ‘merci’ aurait amplement fait l’affaire, imbécile. siffla-t-elle d’une voix étrangement sirupeuse, comme si sa forme originelle reprenait sur elle pour mieux tordre ses propos de sa langue fourchue. Qui est le plus idiot de nous deux, dis-moi, quand tu sais pertinemment que tu ne possèdes rien d’assez précieux à ses yeux qui t’aurait permis de récupérer cet œuf ? rajouta Sai en un petit rire moqueur, relevant finalement le menton pour tourner la tête vers lui, comme si elle tentait de le sonder de son regard invisible. Ta mauvaise foi est d’une crasse incroyable, Zaïthan. Et si je ne te souhaite aucun mal j’espère vraiment être aux premières loges le jour où tu te noieras dedans. » Cracher son fiel n’était pas dans ses habitudes et ses propos acides lui filèrent la nausée mais Sai ne se démonta pas et, si le dragon répliqua quelque chose, elle se fit sourde à ses propos pour mieux emprunter l’escalier duquel elle venait à peine de sortir. Enfin, tout du moins en eut-elle l’intention ; très vite, un bras agrippa son bras pour la retenir et la sargon se vit forcer de faire volte-face. Profitant de l’élan que le dragon lui offrait alors Sai laissa libre court à une pulsion qu’elle retenait depuis bien trop longtemps et qu’elle regretta instantanément ; la main suspendue dans les airs, la gifle qu’elle asséna à Zaïthan résonna encore longtemps à ses oreilles alors qu’elle retenait son souffle.
Saikahdys
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Ven 22 Nov - 2:11
La baffe, bien que surement mérité, l’énerva encore plus que les idioties que la Sargon venait de raconter. Si l’envie de la gifler lui passa par la tête, il n’en fit rien et se contenta d’attraper le deuxième bras de Saika’ pour éviter un nouveau coup. Zaïthan la maitrisa assez brusquement, la colère se faisant comprendre dans ses mouvements, mais sans vouloir une seule seconde la blesser. Il la regarda, le visage défiguré par la colère.
- Je me fous de l’œuf… je préfère perdre lui que t…
Mais il s’arrêta de parler juste avant de prononcer cette vérité, s’énervant encore plus de ça bétise, il poussa la religieuse dans le canapé. Puis dans un excès de colère contre lui-même, le Dragon frappa violemment le mur comme si faire ça allait extérioriser toute ça rage d’un seul coup. La violence du coup raisonna dans la pièce, ses phalanges dorénavant à vif laissèrent quelques gouttes de sang sur le mur. Soufflant pour se calmer, il se pencha en avant, croisa les bras devant lui contre le mur et posa sa tête dessus, son regard maintenant porté sur ses pieds.
- Tu ne comprends pas…
Il avait déjà à moitié avoué la vérité, pourquoi ne pas continuer maintenant… ? - Je... je...
Non, il ne pouvait pas le dire. Se concentrant sur la douleur dans ses phalanges, il reprit: - Je pourrais te remercier pour avoir regagné l’œuf, mais tu as eu de la chance, c’était idiot de parier ta vie sur un lancer de dé... pour ça...
Elle ne comprenait pas ? Malgré que ça ce soit bien passé, il ne pouvait s’empêcher d’imaginer les choses dans le cas où Ba’hal aurait gagné. Le Dragon se redressa et regarda l’état de sa main droite, heureusement rien n’était cassé, juste quelques égratignures qui allaient lui faire mal quelques temps. Fear refusait de se retourner, il refusait de la regarder, car s’il le faisait… alors il ne pourrait, cette fois, arrêter ses mots.
Un silence s’installa entre les deux, simplement rompus par le bois qui laissait des craquements s’échapper de temps en temps dans la cheminé. - Je suis désoléet rajoutant en Draconiquemon amour. Puis il commença à marcher vers la sortie, le cœur lourd des sentiments qu’il se refusait d’avouer. Zaïthan ouvrit la porte pour sortir, il devait bien y avoir une autre chambre de libre dans le manoir de toute façon…
Zaïthan
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Ven 22 Nov - 19:34
La brusquerie de Zaïthan ne la surprit qu’à moitié ; au contraire, même, soulagée de le voir enfin réagir autrement que par la froideur qui l’habitait depuis un moment déjà, Sai sentit la boule dans son estomac se défaire, relâchant dans le même temps la pression atroce qui l’avait fait autant s’énerver. Calmée par le retour de bâton, exténuée par cette soudaine montée d’adrénaline, la sargon ne tenta même pas de résister lorsque le dragon la jeta sur le canapé ; tout au plus se rattrapa-t-elle au dossier pour ne pas s’affaler lamentablement. Silencieuse, elle laissa les mots maladroits du dragon l’atteindre sans essayer de s’en protéger : sursautant sensiblement à la démonstration de violence de ce dernier elle se terra néanmoins au fond du sofa, resserrant ses bras sur elle-même en serrant les doigts de la main qui avait giflé son ancien amant. Si Saika s’en voulait de lui avoir fait du mal, le temps n’était pas encore aux excuses et Zaïthan s’interrompait pour mieux chercher ses mots, victime d’un trouble sur lequel elle ne pouvait réellement mettre de mots. Pas encore. Se refermant sur elle-même comme l’œuf qu’elle avait remarquablement sauvé plus tôt dans la soirée, Sai attendait paradoxalement quelque chose, un reproche, une insulte à l’image de celle dont elle s’était férocement défendue jusqu’avant. Il avait probablement raison, réalisa-t-elle. Les risques pris avaient été inconsidéré et quand bien même elle ne pouvait être certaine de la teneur de ses sentiments elle avait conscience que le dragon était attaché à elle, d’une manière ou d’une autre. Après plus d’un siècle.. Relevant vivement la tête lorsqu’il parla en draconique, Saika n’hésita pas une seule seconde pour se relever, le rattrapant à son tour en quelques enjambées pour l’enserrer de ses bras avec force.
Ce n’était rien de violent ; c’était même une démonstration très inhabituelle venant d’elle, chargée d’une émotion qui lui enserra la gorge. Enfouissant son visage dans ses vêtements, elle respira son odeur pour en savourer les essences. Il n’y avait rien de sucré, cette fois-ci : c’était d’une âpreté certaine mais à l’image d’un bon vin Sai n’en interpréta rien de négatif. Zaïthan était du meilleur cru, celui qui éveillait en elle émotions, qui l’incitait à revenir le goûter encore et encore, sans jamais s’en lasser ; et si parfois elle en venait à le détester cela venait simplement d’elle, incapable d’apprécier toutes les saveurs à leur juste valeur. « - Tu avais promis de m’apprendre. murmura-t-elle d’une voix douce, preuve s’il en fallait que son calme était tout à fait revenu. Je comprends. Je suis désolée. Je ne pensais pas à mal, tu sais ? rajouta Sai réthoriquement, frottant son nez contre le tissu comme pour prodiguer une douce caresse rassurante au dragon ; bien qu’elle était persuadée d’avoir joué la chose finement cela ne lui coûtait pas de présenter des excuses à son ancien amant, davantage concernée par le bien-être de leur relation. Reste avec moi. conclut-elle d’une voix plus basse, se détachant lentement du corps de Zaïthan pour glisser sa main dans la sienne du bout des doigts, l’incitant à faire volte-face pour mieux la suivre à l’étage. »
Enfin, c’était probablement ce qu’elle avait l’intention de faire : pour la première fois depuis longtemps, on la prit par surprise. Elle ne l’avait pas entendu venir, à vrai dire, et il avait probablement profité de l’ouverture de la porte pour se faufiler dans la pièce. Lorsqu’il passa entre ses jambes, Sai sursauta vivement, relâchant l’emprise qu’elle avait sur le dragon pour mieux se reculer, son cœur manquant un battement dans la panique. Analysant rapidement la situation sur le qui-vive, la sargon réalisa, à l’entendre respirer par à-coups, qu’elle n’avait affaire qu’à un animal et l’adrénaline redescendit, la laissant le souffle court. « - Tu as.. un chien ? demanda-t-elle, hésitante ; compte tenu la grosseur de ce qui l’avait touché, elle n’avait là pas affaire à un chat et les halètements, de toute façon, étaient bien trop irréguliers pour une bête aussi distinguée. Je t’imagine assez mal avec un chien, pour être honnête. » Si la jeune femme ponctua sa phrase d’un petit rire maladroit, elle eut du mal à ravaler sa gêne ; la bestiole tombait assez mal et Sai réalisa seulement la teneur de ce qu’elle venait de proposer à Zaïthan. Pas qu’elle le regrettait foncièrement, non ; c’était davantage une démonstration d’amour qu’un réel appel impulsif mais là, tirée de force de l’étrange bulle qui venait de se former autour d’eux, le froid de la réalité refroidissait considérablement son désir. Déglutissant difficilement, comme si la sargon ravalait par là-même sa déception, elle se détourna légèrement, offrant son profil au dragon tandis qu’elle baissait les yeux vers la position approximative de l’animal.
Saikahdys
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Ven 22 Nov - 22:24
Lorsque Saika’ s’approcha et l’attrapa entre ses bras pour le câliner, il s’arrêta instantanément en fermant les yeux. Elle plongea son visage dans le dos du Dragon en le serrant tendrement, que demander de plus ? Un sourire apparu sur son visage en l’entendant parler, elle avait l’air de ne pas lui en vouloir, quel soulagement. Lui qui pensait encore avoir fait une énorme erreur. Zaïthan se retourna ensuite pour lui faire face et la regarder comme si c’était la première qu’il découvrait les lignes de son visage...
- Comment pourrais-je te dire se que je ne peux pas te dire si tu connaissais cette langue…
Ça voulait à la fois tout dire pour lui et ne rien dire pour elle, mais le fait d’avouer son amour, même de cette façon le soulageait énormément. La Sargon voulait qu’il reste ? Très bien, lui aussi de toute façon. Zaïthan se laissa conduire vers l’étage en souriant et en silence, était-ce réellement possible ? Quelques jours avant, même dans ses rêves les plus fous il n’aurait jamais imaginé cette situation. Mais c’était sans compter sur Platon qui se faufila entre leurs jambes en faisant peur à la religieuse. Elle fut réellement surprise de voir qu’il avait un chien, pourquoi ça ? Sai’ ne le voyait donc pas capable de s’occuper correctement d’un animal de compagnie ? Elle risquait d’être grandement surprise demain en le voyant avec les petits, mais comment lui en vouloir, il avait bien changé en plus d’un siècle, surtout avec les enfants…
Son cœur lui incitait à faire le premier pas, mais sa raison lui disait le contraire. Mais de toute façon, c’était trop tard non ? L’un comme l’autre, ils c’étaient avoué leurs sentiments en quelque sorte… se mordant la lèvre comme pour se retenir, Fear l’observa. - Mon amour ?
Il venait de parler une nouvelle fois en Draconique, simplement pour attirer son attention, et lorsque le visage de la jeune femme se tourna vers lui, Zaïthan s’avança et la serra entre ses bras avec amour. Il avait tellement envie de l’embrasser pour mettre les choses à plat ! - Excuse-moi d’être aussi idiot….
Passant ses bras autour d’elle et la serra tendrement contre lui, Zaïthan fit disparaitre son visage dans le cou de la Sargon. Il aurait aimé rester ainsi toute la soirée, mais rapidement il la relâcha et s’écarta en faisant un pas en arrière. Attrapant les mains de sa partenaire, il encastra ses doigts avec les siens de manière parfaite, chacun trouvant naturellement sa place pour ne former qu’un seul bloc. C’était comme reprendre une partie depuis longtemps en pause, pas besoin de recommencer depuis le début.
- Je… ne repars pas demain… j’aimerais que tu restes un peu… s’il te plait. Poussant le Bulldog du pied qui réclamait lui aussi un câlin, il n’osa pas soutenir le regard de la Sargon. * Qu’est-ce que tu fais ? Ferme-la ! *
Spoiler:
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Zaïthan
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Sam 23 Nov - 4:08
Lui dire ce qu’il ne pouvait pas lui dire ? Sai cilla de curiosité devant cet étrange paradoxe. Existait-il des mots plus adaptés en draconique pour lui parler.. d’elle ne savait quoi ? Quelque chose qui n’existait pas en mysticien, ou dont l’équivalent n’était pas assez précis pour retranscrire toutes les subtilités des pensées du dragon. Saika ne voyait pas réellement ce qu’il sous-entendait mais n’eut guère le temps de s’y attarder puisque la compagnie canine du maître des lieux débarqua à l’improviste, interrompant le fil de ses pensées et la condamnant à laisser passer l’occasion d’approfondir le sujet. Observant ce dernier à l’aide des sens qui lui restaient, la sargon s’imaginait un gros molosse bruyant et particulièrement affectif lorsque, une fois encore, Zaïthan l’interpella en parlant dans sa langue natale. Reportant son attention sur lui, Sai commençait à associer ce son à quelque chose ; ce n’était pas la première qu’il le prononçait, durant ces derniers jours. Était-ce un surnom qu’il lui avait donné ? Une manière quelconque de la héler ? Quoiqu’il en soit, la sargon faisait le lien dans son esprit et à défaut de savoir ce que ça signifiait elle réagissait en conséquence. Elle sembla ne pas s’être trompée, d’ailleurs, puisque le dragon en profita pour la serrer contre lui. C’était un revirement de situation étonnant mais pas désagréable et Saika lui retourna son étreinte, souriant tendrement à ses mots et à son geste presque enfantin d’aller se cacher dans le creux de son cou. Poussée par une envie soudaine, elle déposa un baiser sur sa tempe avec douceur, comme une mélodie que l’on chante à ses proches pour mieux les rasséréner, mais déjà le dragon lui échappait.
Il était rare qu’il se montre aussi affectif aussi Sai ne s’attendait à rien de plus, le laissant partir sans chercher à le retenir, mais Zaïthan revint une nouvelle fois lui prouver qu’il pensait sincèrement ses excuses en lui saisissant les mains, glissant ses doigts entre les siens pour mieux jouer de ses dermoglyphes. « - Je… ne repars pas demain… j’aimerais que tu restes un peu… s’il te plait. » Marquant un temps, Sai ne s’attendait vraisemblablement pas à ça. Son cœur manqua un battement et elle resserra un peu plus ses doigts sur ceux de son ancien amant, particulièrement touchée par cet aveu qui voulait probablement dire bien plus à ses yeux que tous les discours qu’elle avait jusqu’ici entendu à son propos. Arquant ses lèvres en un sourire bienveillant, la sargon se rapprocha juste assez pour déposer son nez contre le sien, créant une tendre intimité tandis que la tension disparaissait tout à fait, n’était désormais plus qu’un lointain souvenir qu’ils auraient tôt fait d’oublier l’un comme l’autre. « - Eh bien, considérant que tu dois encore me présenter les enfants.. commença-t-elle avant de marquer une brève pause, riant légèrement tandis que le chien se frottant obstinément contre sa jambe, visiblement soucieux d’attirer son attention exclusivement rivée sur Zaïthan. Et ton chien également, je suppose que je peux me permettre de rester encore un peu plus longtemps. acheva-t-elle en remuant très légèrement la tête de manière à créer une friction taquine avec le dragon. »
Saikahdys n’était pas certaine de vouloir partager avec l’animal susnommé à l’heure actuelle et son sens des priorités était largement focalisé sur la personne qu’elle tenait entre ses doigts pour la première fois depuis bien trop longtemps. Soucieuse de ne plus jamais le laisser s’échapper elle déposa un chaste baiser sur la lèvre supérieure de Zaïthan avant de se détacher pour mieux lui sourire avec tendresse. « - Mais je pense que pour le moment on a surtout besoin de repos. conclut sagement la sargon qui, si elle ne ressentait plus tellement la même fatigue lasse que précédemment, n’en restait pas moins peu habituée aux journées mouvementées comme celle qu’elle venait de vivre. » De la même manière elle ne doutait pas de l’état physique comme psychologique du dragon qui vivait les mêmes ascenseurs émotionnels qu’elle et, sereinement, elle lui indiqua le lit d’un signe de tête comme pour l’inviter à la guider vers ce dernier. L’invitation néanmoins n’allait pas beaucoup plus loin dans l’esprit de la jeune femme qui suivait un chemin de pensée toujours très innocent ; s’il en avait pas toujours été le cas Zaïthan s’en doutait probablement assez pour ne pas mal interpréter ses envies. Après tout, dormir à ses côtés était ce qu’elle faisait depuis quelques nuits déjà, bien que cela ne fut pas sous le confort d’une couette. Quoiqu’il advienne, une douce sérénité papillonnait dans son estomac et quelles que soient les exégèses de son ancien amant Saika y réagirait probablement élégamment, sinon positivement.
Saikahdys
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Sam 23 Nov - 18:56
Un instant simplement parfait, la proximité qu’ils partageaient en se moment faisait disparaitre les doutes et les peurs du Dragon. Plus qu’une seule envie, rester à jamais auprès d’elle et ne plus jamais l’abandonner. Il se détestait d’avoir fait ça et de lui avoir fait du mal, mais Fear avait l’impression que c’était maintenant une histoire lointaine et oubliée. Lorsqu’elle déposa un baiser sur ses lèvres, la dernière chimère de défense qui protégeait son cœur s’évapora, il ne pouvait plus se faire d’illusion dorénavant. Son cœur lui appartenait en intégralité, un amour inconditionnel et sans limite commençait à naitre, grandissant rapidement. Cela ne lui faisait plus peur maintenant et Zaïthan acceptait cette vérité comme si ça faisait longtemps qu’il attendait ça… soulagé, le vide en lui enfin remplit.
Heureux, le sourire aux lèvres, il hocha la tête avant de prendre une nouvelle fois la main de sa partenaire pour la guider à l’étage jusque dans la chambre. Il alluma quelques bougies pendant que le bulldog montait lui aussi les escaliers pour finir par prendre place sur un énorme oreiller posé dans un coin. Comme gêné par se rapprochement soudain et parce qu’il savait que malgré cette invitation à partager le même lit, il ne se passerait rien. Le Dragon se déshabilla en silence, ne gardant qu’un sous vêtement, dos à la Sargon pour ne pas la mettre mal à l’aise... Malgré l’immense attirance qu’il éprouvait pour elle et se désir toujours plus fort d’être en contact avec la jeune femme, à aucun moment l’idée de se retourner pour l’observer ne lui effleura l’esprit. Zaïthan ne voulait pas gâcher se moment et il se contenterait de se que la Sargon lui donnerait. Voyant son maitre prendre place sous la couette, Platon se leva et commença à vouloir monter sur le lit. - Laisse-nous un peu d’intimité mon vieux.
Le bulldog le regarda en tournant la tête puis retourna sur son coussin, tournant le dos au lit. - Platon, un fidèle ami.
Maintenant elle connaissait son nom. Une fois que Saika’ l’eut rejoins, Zaïthan souffla les bougies pour plonger la pièce dans l’obscurité. Prenant son courage à deux mains, le Dragon allongé sur le dos attira la jeune femme contre lui, il comptait simplement dormir, mais il refusait de le faire sans elle contre lui.
Dans les pénombres, avec elle à ses cotés, le Dragon Noir n’avait plus besoin de son pouvoir pour dissiper ses peurs. Le souffle de Saika’ contre sa peau, la chaleur de son corps qui venait le réchauffer, les caresses de ses doigts qui le berçait, Zaïthan allait s’endormir dans un véritable cocon ce soir. A partir de maintenant elle serait l’unique femme à ses yeux, la seule à pouvoir le contrôler à sa guise, à pouvoir le calmer, la seule à partager son intimité, à voir les cotés les plus cachés de sa personnalité… la seule à pouvoir naviguer sans crainte sur l’océan noir qu’il représentait. L’amour, un sentiment peut être plus fort que la peur maintenant qu’il y pensait…
- Bonne nuit. ♥
La fatigue physique, mais surtout émotionnel le fit dormir jusque tard dans la matinée. Ouvrant les yeux, il resta un moment à regarder la religieuse dormir, profitant de cette occasion puisque d’habitude elle était levée avant lui. Se fut Platon qui la réveilla en sautant sur le lit et en venant se glisser entre les deux, comme si maintenant c’était lui qui devait être câliné.
- Hey !
Rigolant gentiment, il donna au chien des grattouilles en regardant Sai’ se réveiller lentement. Même au petit matin avec les cheveux en pagaille et l'air perdu, il était totalement sous son charme. Un petit peu plus tard, ils descendirent ensemble de la tour. Étonnamment, ils ne tombèrent sur aucun enfant jusqu’au moment de mettre un pied au rez de chaussé, dans la grande salle à manger. Une très longue table pouvant accueillir une bonne vingtaine de personnes était dressé.
- Hooooooooooooo !
Kyle qui venait de surgir devant eux laissa son étonnement jaillir sans retenu. Le petit garçon avec une longue crinière de cheveu argenté et une cicatrice sur sa joue droite, il avait à peine 9 ans.
- On t’attendait avant de prendre le petit déjeuner… mais on ne savait pas que tu étais avec quelqu’un ! Enfin une personne qui veut bien de toi ?
Puis le garçon lui tira la langue et se mit à courir en rigolant pour aller prévenir les autres.
- Kyle.
Dans les secondes qui suivirent, Marie, Shao et Van arrivèrent pour lui donner un câlin. Posant un genou à terre, il prit les trois enfants en même temps dans ses bras.
- Une très jolie table que vous avez préparée vous trois !
Marie était l’enfant la plus sage et la plus timide, elle donnait souvent de l’aide pour les taches ménagères et la cuisine. Elle avait une petite coupe au carré et des cheveux bruns. Shao aussi était sage, très intelligent il n’hésitait jamais à aider son prochain, Zaïthan était persuadé qu’il allait bien s’entendre avec la Sargon car tout deux avait les mêmes gouts pour les arts martiaux et le coté spirituel. Van lui était introverti, très réservé, la petite tête blonde était toujours auprès de Selena. - Je vous présente mon amie Saikahdys, elle va rester un moment avec nous, vous avez intérêt à être respectueux avec elle.
Ils se présentèrent tous à la Sargon. Le défilé des enfants continua et le Dragon en présenta six autres avant d’emmener Sai’ dans la cuisine, lui tenant la main chaleureusement comme pour lui dire qu’il était auprès d'elle et qu’elle était déjà en territoire conquis. Selena était occupé avec Grana à préparer le petit déjeuner. Ils s’arrêtèrent en voyant le Dragon rentrer dans la cuisine.
- On va enfin pouvoir manger ! les enfants voulaient t’attendre, tu pourrais te lever à des heures plus…
Mais Selena s’arrêta, réellement surprise en voyant la Sargon. Grana, l’homme lion explosa de rire avant de s’avancer vers Sai pour se présenter. Un sourire moqueur sur les lèvres, Zaïthan présenta Selena à Sai’. La femme possédait une longue chevelure ébène et s’occupait de l’orphelinat, Zaïthan se contentant de signer les factures.
- Je suis désolé, je ne savais pas que cet idiot était avec quelqu’un, très heureuse de vous rencontrer. Puis se tournant vers le Dragon. J’espère que tu n’as pas oublié de ramener quelque chose à Frederica… car tu as raté son spectacle…
- …
Frederica, la petite fille avait été abandonnée à sa naissance, elle était la fille illégitime d’un grand seigneur. Elle se comportait comme une diva, très irritable et très possessive, l’enfant était très attaché au Dragon.
- Passons à table.
Selena se mit à rire en voyant déjà le Dragon se faire gronder. Tous s’installèrent autour de la grande table, le Dragon se retrouva en bout de table comme le chef avec Saika’ à sa gauche et à sa droite se trouvait Kyle qui avait réussi à gagner contre les autres. Après que tout le monde soit assit, la petit princesse à la chevelure d’or et dans une robe noir fit son apparition, Frederica s’installa directement sur les genoux du Dragon.
- Qui est-elle ?
Sur un ton froid, Fred avait lancé les hostilités sans y aller par quatre chemins. Le Dragon donna un coup de coude à Kyle dans le dos de la petite fille, le garçon le regarda avec un morceau de pain dans la bouche avant de comprendre.
- Heu… alors Saika’, vous êtes amoureuse de lui ? puis voyant le regard de Zaïthan, heu non, vous vous êtes rencontrés comment ? l'enfant laissa un soupir de soulagement s'échapper en voyant que sa deuxième question était la bonne.
- J’ai posé une question petit singe ! lança Frederica avant de reporter son attention sur la religieuse Qui es-tu ?
Au moins, le fait qu’il ait raté son spectacle était éclipsé, il laissa faire sans rien dire, curieux de voir comment la Sargon allait réagir. La regardant tendrement.
Zaïthan
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Dim 24 Nov - 23:11
Dormir tout contre Zaïthan, partager sa chaleur et se remémorer une jeunesse terminée mais encore chérie permit à Saikahdys de trouver un sommeil paisible et, pour la première fois depuis longtemps, excessif. Faire la grasse matinée ou dormir plus que nécessaire n’étaient pas réellement dans les us et coutumes des moines, a fortiori celles de Sai qu’on avait éduqué sévèrement à défaut de comprendre ses élans de rébellion. Bercée des rêves sur lesquels elle se laissait naviguer au rythme des caresses inconscientes qu’elle prodiguait au dragon durant son sommeil, Sai connut pour la première fois depuis bien longtemps une réelle paix intérieure, celle qu’elle recherchait activement et dont elle se vantait sans réellement savoir de quoi elle parlait – ou plutôt, en ayant oublié de quoi elle parlait. À l’époque, elle se souciait davantage de ce que Zaïthan pouvait lui apporter, dans quoi il pouvait l’embarquer, des aventures qu’il pouvait lui faire découvrir plutôt que de leur bien-être à tous les deux : au final, elle avait été bien plus opportuniste que lui malgré l’amour qu’elle se vantait de ressentir pour lui. Si elle ne mentait pas, Saika était bien trop jeune pour comprendre que ses sentiments surpassaient tout le reste et qu’elle n’avait pas besoin de parcourir le Monde tant qu’elle l’avait à ses côtés. Un siècle de maturité plus tard, elle était enfin heureuse de le retrouver non pas pour ce qu’elle pouvait avoir à travers lui mais pour ce qu’il était et ce qu’il lui rapportait réellement, volontairement ou non. En conséquence, lorsque le chien l’extirpa prestement de son sommeil, Sai ne lui en porta rigueur : s’étirant paresseusement, elle salua le dragon d’une petite voix encore endormie et accordant vaguement une petite tape au chien avant de disparaître dans la salle d’eau.
Saika hésita longuement à méditer mais prit le parti, pour une fois depuis des années, de ne pas faire attendre Zaïthan. Rétrospectivement, elle se maudira de cette décision stupide ; encore inconsciente des conséquences que cela engendrera, elle le laissa lui saisir la main et la guider dans les dédales des escaliers pour rejoindre le rez-de-chaussée. Avant même d’y arriver Saikahdys avait commencé à entendre du mouvement : des rires, des bruits de course, des voix plus matures aussi, du bruit de vaisselle mais un grabuge assez conséquent pour d’ores et déjà la mettre mal à l’aise. Au monastère, le calme était le maître mot et, s’il arrivait qu’il y ait des enfants, ils n’élevaient jamais la voix et apprenaient à rester en place. Sai ne reprochait en rien à ces orphelins d’être énergique, néanmoins, et se permit même d’adresser un petit sourire à certaines d’entre eux tandis que le dragon enchaînait les présentations, bien trop vite pour qu’elle se remémore de tout même si le sargon se garda bien de lui en faire la remarque. La seule fois où elle sembla tiquer fut lorsque Zaïthan prétendit qu’elle allait rester ‘un moment’ mais l’heure n’était pas au débat et elle garda le silence, laissant ses nerfs se mettre en pelote et son esprit perdre le Nord ; les odeurs se mélangèrent bien trop, bien trop vite et elle se sentit le tournis alors que ses lèvres demeuraient obstinément scellées. La seule fois où elle manqua de faire entendre sa voix, elle se contenta d’un ‘je..’ rapidement interrompu par la femme qui s’occupait de la cuisine, Serena ou quelque chose comme ça, si elle avait tout compris. Déglutissant difficilement sa salive, Sai se laissa guider comme une marionnette désœuvrée ayant perdu toute énergie, toute volonté. On l’installa à table, face à ses nausées, et elle baissa les yeux, joignant les mains.
Respirer. Se calmer. L’endroit n’était pas propice à la méditation mais elle ne tenait pas à mettre Zaïthan mal à l’aise. Elle ne désirait pas faire bonne impression – non, cela ne l’intéressait pas plus que ça – mais à défaut d’être aimée au moins ne voulait pas déprécier l’image du dragon auprès des siens. Fermant brièvement les yeux, Saika fut bien obligée de relever le menton lorsqu’on l’interpella. La voix était aiguë, claire et impatiente ; une petite fille. Probablement la fameuse Frederica. Ce n’est pas le moment soupira-t-elle intérieurement en serrant les poings, jouant avec ses tendons comme si c’était là sa seule échappatoire, sa seule manière de se détendre. Ses articulations craquèrent à plusieurs reprises mais elle ne pipa mot, impassible, imperturbable, en laissant le silence peser autour d’elle. Les questions de Kyle, aussi maladroites et mignonnes furent-elles, ne l’atteignirent pas. Sai semblait complètement hermétique, à la manière de ces moines isolés depuis si longtemps qu’on les disait magiquement privés de cœur ; une manière comme une autre de se couper du Monde, de ne plus jamais ressentir quoi que ce soit, de servir sa cause le plus efficacement possible. Une destinée bien vide, une vie bien triste, mais les concernés étaient probablement les plus heureux du Monde, inconscients des éventuelles douleurs qui accompagnaient les bonheurs d’une vie. Les apaisés, qu’ils s’appelaient. Peut-être que Saika n’était pas si éloignée d’eux que ça, au final, quand elle y pensait. « - Une vieille amie. Je ne suis que de passage. répondit-elle finalement d’une voix étonnamment placide, complètement contrôlée ; il était strictement impossible de savoir ce qu’elle pouvait penser et ressentir et, si tout le monde semblait suspendu à sa voix, cela sembla agacer Frederica. - Tu es aveugle ? demanda-t-elle de but en blanc de la même voix hautaine, chargée de la cruauté puérile dont savaient si bien faire preuve les enfants. - La cécité est relative. Ce n’est pas parce que je ne te vois pas comme tu me vois que je ne sais pas ce que je regarde. »
Le flottement qui s’ensuivit rassura Saika, qui était alors persuadée que la gamine laisserait tomber ; loin de là, néanmoins, elle l’entendit remuer sur les genoux de Zaïthan, comme si elle ricanait dans une barbe qu’elle n’avait pas, amusée de l’absurdité qu’elle interprétait dans les propos de la religieuse. Malgré sa complète neutralité, la sargon se sentit immensément lasse en l’entendant rouvrir la bouche. « - Je crois au contraire que tu n’y vois rien. répliqua-t-elle avant de rajouter, s’adressant cette fois-ci au dragon : Pourquoi est-ce ton amie ? Qu’est-ce qu’elle fait ici ? » Du bout des doigts, Sai repoussa son assiette qu’elle n’avait de toute façon pas l’intention de terminer. Zaïthan lui reprocherait probablement de jeter l’éponge aussi facilement mais elle n’avait tout simplement pas la force d’endosser ça maintenant. Il y avait trop de gens, trop de bruits, trop d’odeurs ; tous ces repères étaient en pagaille et son cœur paniquait au moindre éventuel danger ; autant dire, toutes les trois secondes et demi. Elle avait envie de vomir. Alors même la présence de son bandeau, elle savait sa vue encore plus trouble que d’habitude. Quelque part, elle aussi lui en voulait : c’était beaucoup trop brusque, beaucoup trop soudain, et elle n’avait pas médité. Ses nerfs s’envolaient à la moindre contrariété et ces dernières s’étaient bien trop accumulés pour lui permettre de se calmer. Si elle n’écoutait qu’elle-même, Saika aurait depuis longtemps pris congé mais au lieu de cela, par respect, par amour, elle resta là, assisse au fond de sa chaise, immobile et crispée, priant pour que tout cela se termine très, très vite.
Saikahdys
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Lun 25 Nov - 1:56
Le dragon n’aperçut pas directement le malaise qui s’installa chez la Sargon, il était trop heureux de voir tout le monde réuni autour d’une même table et de savoir qu’à partir de maintenant, une nouvelle histoire allait commencer entre eux deux. Aussi, il s’amusa au début de voir l’affrontement entre la religieuse et la petite peste sur ses genoux.
- Pourquoi est-ce ton amie ? Qu’est-ce qu’elle fait ici ?
Déposant un bisou dans la chevelure blonde de Frederica, il prit son temps comme pour trouver les bons mots. - Saikahdys est bien plus qu’une simple amie, elle m’a sauvé la vie…
Elle ne l’avait pas sauvé à proprement parlé, mais c’était tout comme ! Elle avait éclairé l’obscurité en lui, une zone jusque la perdu dans les ténèbres. Les yeux de Frederica s’agrandirent, puis elle lança un regard différent à l’étrangère assise à coté d’elle. La petite fille n’ajouta rien et commença à manger dans l’assiette du Dragon comme si de rien était. Zaïthan observa en silence Sai’ avant de poser une main réconfortante sur la sienne. Que se passait-il ? Il n’arrivait à comprendre se brusque changement de situation. Avait-il fait quelque chose de mal… ? - Maintenant excuse toi, une petite fille doit le respect aux adultes et je t’ai trouvé très insultantes.
- Quoi ? Frederica le regarda comme abasourdi par se qu’il venait de dire, mais Zaïthan lui lança un regard qui ferait pâlir un soldat.
- Tsss… Veuillez accepter mes excuses madame, je suis allé bien trop loin et…
- Ne joue pas à ça.
La petite fille qui avait surement prévu d’en faire trop regarda à nouveau le Dragon, la colère se lisait sur son visage.
- Tu as quelque chose à me dire ?dit-il froidement.
Saika’ n’avait pas l’air d’aller bien et il refusait que la petite se moque d’elle, bien sur il ne voulait pas faire croire à la religieuse qu’il pensait qu’elle ne pouvait se défendre seule contre une gamine… mais Zaïthan se devait de remettre en place Fred. Les yeux de la petite princesse se remplirent de larmes, mais elle se concentra pour ne pas pleurer et se tournant vers Sai’ : Pardon ! Puis elle baissa la tête, ses longs cheveux cachant son visage et elle recommença à manger.
Le Dragon arrêta Kyle avant même qu’il commence en lui lançant un regard aussi dur qu’à la petite. Puis d’une main il caressa le dos de Fred comme pour lui faire comprendre que c’était bon. En avait-il trop fait ? Peut être… mais parfois, il était bon de la remettre à sa place et Zaï’ était l’un des rares qui avait se pouvoir. Et là, une idée lui vint en tête sur la raison de malaise de la jeune femme. Avait-il fait une erreur en l’emmenant au manoir aussi vite ? Se soudain dépaysement et changement d’atmosphère devait en être la cause, ça allait beaucoup trop vite ? Ou alors était-ce quelque chose de plus important… ?
Observant toujours Saika’ qui n’avait pas l’air d’être en forme et repensant à son « je ne suis que de passage », une ancienne légende lui vint en tête. L’histoire d’une jeune fille qui vivait dans un saule et qui ne pouvait le quitter, même par amour… la forcer n’entrainerait rien de bon.
Spoiler:
L’histoire se répétait-elle ? La jeune femme avait accepté de quitter son monastère une première fois, rien pour ses beaux yeux, il l’avait abandonné et elle était retournée se refugier dans son arbre en haut de la montagne. Maintenant le Dragon acceptait de lui offrir son cœur, mais la Sargon pouvait-elle quitter son saule après plus d’un siècle juste avec une promesse de sa part ? Folle serait-elle de se laisser avoir dans le piège une seconde fois, même si le cœur de Zaïthan était sincère. Fear refusait d’être le bucheron de l’ancienne légende, puis de toute façon il le savait qu’elle repartirait dans son monastère, depuis le départ même. Il c’était simplement fait des illusions depuis le soudain rapprochement de la veille, Zaïthan lui avait fait la promesse de l’attendre aussi longtemps qu’il le faudrait ! Au final, si il devait rejoindre son amour et vivre dans le saule au milieu de la foret, alors soit, il le ferait.
A la fin du repas, alors que les enfants se dispersaient dans le manoir, il resta auprès de Saika’.
- Je suis désolé pour ça, je n’avais pas prévu qu’ils m’attendraient.
Zaïthan
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Lun 25 Nov - 3:06
Le fait que Zaïthan réprimande la gamine n’arrangea en rien la situation : faisant écho en elle comme si elle était celle que le dragon blâmait, Saika se renferma davantage encore sur elle-même, fermant jusqu’aux quatre sens qu’elle utilisait au quotidien pour se rendre tout à fait hermétique à ce qui l’entourait. Frederika s’excusa mais n’obtint aucunes réponses ; il était même difficile de dire si la sargon avait même entendu la petite fille. Évidemment, ce fut le cas : Saika n’avait pas encore la capacité de se rendre tout à fait sourde mais elle fit au mieux abstraction des propos de celle-ci bien qu’elle ne remit en rien son honnêteté en doute. Elle n’était qu’une enfant, après tout, elle n’y pouvait rien. Sai, de plus, ne blâmait personne, pas même Zaïthan qui pouvait être considéré comme principal acteur de son malaise actuel. Persuadée que le dragon n’avait jamais pensé à mal, pas même une seconde, Saikahdys sortait néanmoins pour la première fois de son monastère depuis ce qui semblait être une éternité et si son esprit était occupé par des pensées et des objectifs bien précis lorsqu’ils s’étaient arrêtés au casino ou dans d’autres endroits peuplés durant leur périple, la jeune femme se retrouvait pour la première fois prise au dépourvu. Incapable de focaliser la petite voix dans sa tête sur quelque chose de précis, sa sérénité se muait en panique sans n’avoir quoi que ce soit auquel se raccrocher, bousillant son bonheur éphémère, à peine savouré. Saika s’en voulait terriblement et referma brièvement sa main sur celle de Zaïthan lorsque ce dernier lui fit partager sa compassion d’un simple contact, une sorte d’excuse personnelle qu’elle lui accordait pour mieux lui laisser savourer son retard, se mettant volontairement de côté pour patienter son heure, aussi sombre pouvait-elle être.
Ce fut probablement moins long qu’elle n’en eut l’impression mais la salle à manger termina par se vider peu à peu, les enfants rassasiés ne souhaitant visiblement pas froisser Zaïthan qui rendait presque évidentes ses intentions en patientant sagement le départ de tout le monde aux côtés de la moine. Celle-ci aurait d’ailleurs préféré quelque chose de plus intimiste pour la question qu’il se décida enfin à lui poser une fois qu’ils furent seuls mais, désormais un peu plus détendue, Sai n’en retira qu’un fin sourire désabusé, hochant la tête en signe de dénégation. « - Ne t’excuse pas. Ce n’est pas de ta faute. rassura-t-elle en pliant un genou, posant son talon sur le bord de sa chaise pour mieux laisser son bras reposer sur son genou, jouant avec son verre du bout des doigts. C’est moi qui suis désolée. Je ne suis pas à l’aise. rajouta-t-elle à voix plus basse, comme un secret qui lui coûtait de partager, comme une confession intime qui lui pesait malgré l’évidence. » Si elle voulait faire sa vie avec lui, d’une manière ou d’une autre, elle allait devoir se faire aux bruits, aux odeurs, à l’inconnu et à la nouveauté. Pour dire la vérité, cela la terrifiait : si la jeune elle, impétueuse et rebelle, s’en donnait à cœur joie, la Saikahdys actuelle était désormais bien trop adulte pour ignorer les risques engendrés. Avait-elle confiance en Zaïthan ? Oui, bien entendu. Plus qu’en n’importe qui sur cette Terre, qu’importe ce que ses tuteurs avaient pu en penser. Pensait-elle qu’il l’abandonnerait de nouveau après l’avoir arraché une nouvelle fois de son monastère ? Peut-être, un peu, de manière très fugace, au fond d’elle. Le dragon ne lui avait rien promis, il ne lui avait rien assuré. Quelques mots abscons dans une langue qu’elle ne connaissait pas et qu’elle ne pouvait qu’interpréter, une intimidé vaguement partagée la nuit. C’en était presque douloureux que de demeurer ainsi dans l’ombre, songea-t-elle en frottant sa joue contre son avant-bras tendu. Sai refusait de se faire des idées, pas après tout cela, pas après tant de temps. C’était trop cruel. « - Je crois que tu as besoin de leur accorder des retrouvailles correctes, Zaïthan. se décida-t-elle finalement à ajouter, se redressant lascivement en lui adressant un doux sourire. Prends le temps qu’il te faut. Je vais réfléchir un peu dans les jardins. » Déposant un baiser sur le front du dragon, elle tourna finalement les talons pour s’éloigner, ignorant les quelques pas précipités qui trahirent la présence de quelques espions à la porte avant qu’elle ne sorte elle-même de la pièce.
Allez savoir pourquoi tout arrivait en même temps, mais Sai semblait recevoir tous les messages du monde, lui indiquant qu’elle n’était probablement pas la bienvenue ici, ou qu’elle n’était en tout cas pas à sa place. Elle ignorait pourquoi, elle ignorait comment, mais son passage dans le hall d’entrée s’accompagna d’une inondation. Ne le remarquant qu’en entendant ses pieds patauger dans quelque chose, la sargon resta immobile quelques secondes avant de remarquer finalement le bruit de l’eau qui s’écoule, telle une cascade s’échappant d’elle ne savait quelle source. Haussant un sourcil intrigué, Saikahdys suivit l’origine du bruit pour mieux terminer par poser ses mains sur ce qui s’avérait être une statue.. d’une pieuvre, ou quelque chose comme ça. À peine eut-elle posé ses doigts sur la sculpture que l’enchantement s’interrompit, laissant le sol tamisé d’eau pour une raison absconse. Était-ce là un robinet que Zaïthan aurait fait installer pour une raison ou pour une autre ? La blague d’un quelconque enfant ? Réprimant un soupir, Sai hésita à aller prévenir quelqu’un avant d’hocher légèrement la tête : cette pièce était probablement victime d’allers-retours constants et si personne n’avait encore remarqué le phénomène elle ne doutait pas que qui que ce soit le soit sous peu aussi ne perdit-elle pas de temps pour mieux sortir à l’extérieur, oubliant la statuette pour mieux se concentrer sur l’ai vicié qui lui arracha un frisson. La différence avec le vent purifié des Montagnes était si flagrante qu’elle se demanda une seconde comment Zaïthan faisait pour vivre ici au jour le jour, avant de tourner légèrement la tête vers un coin du jardin un peu plus loin d’où lui parvenait des rires d’enfants. Il lui semblait qu’elle ne pouvait faire un pas sans recevoir une preuve du changement du dragon en plein visage et elle décida de marcher le plus loin possible, là où, peut-être, elle n’aurait pas à souffrir du fantôme de son ancien amant.
La tranquillité incitait à la méditation. Le silence était presque total dans un coin aussi avancé du domaine du dragon et, en fermant les yeux, Sai pouvait presque s’imaginer son monastère, si elle se concentrait assez pour retrouver l’odeur des fleurs de cerisier, pour reproduire le son du ruisseau. Mais.. non. Non ; pas aujourd’hui, pas maintenant, pas comme ça. S’étirant au possible, pointant ses bras vers le ciel en se plaçant sur la pointe des pieds, Saika arqua ses lèvres en un fin sourire. Au moins donnerait-elle une raison aux gamins de lui poser des questions pertinentes si quelques-uns d’entre nous venaient se perdre dans le coin. Remuer ses poignets, faire tourner ses chevilles, travailler ses cervicales, se contorsionner pour mieux aller toucher ses pieds de ses doigts ; Sai était d’une souplesse extraordinaire et l’observer s’échauffer pouvait être un spectacle agréable, une danse aux bruits corporels presque charmante. Voir une moine se mouvoir était toujours une curiosité, tant que certains venaient au temple simplement pour cela. Pliant légèrement les genoux en plaçant sa main devant son visage, levant l’index et le majeur vers le ciel, Saika se demanda si Zaïthan avait jamais apprécié cela. C’est vrai qu’elle ne lui avait jamais demandé, sourit-elle, presque amusée, avant d’inspirer lentement une bouffée d’air ; puis elle bloqua tout à fait sa respiration et relâcha l’énergie. Les arts martiaux n’avaient de violent que ce qu’on voulait bien leur prêter : c’était une menace de paix, une impulsion contrôlée, une force tranquille. Des discours de paix aux mots acérés, des caresses aux mouvements brusques, des promesses au réalisme cruel. Mais ce n’était pas tant les courbes dessinées avec agilité que les exhalaisons d’esprit diaphanes qui les accompagnaient qui semblait autant soulager Saika ; comme si elle s’emparait du contenu négatif de sa tête pour mieux l’éjecter et en faire quelque chose de positif, Sai s’acharnait avec vigueur contre un ennemi invisible, ne s’immobilisant que de très longues minutes plus tard lorsqu’elle sentit une présence diffuse non loin d’elle.
Le souffle étonnamment calme, la jeune femme baissa les yeux, brisant sa position offensive pour mieux tourner la tête vers Zaïthan, lui adressant un sourire serein ; elle n’avait pas besoin de l’entendre ou de le voir pour le reconnaître. Tout à fait paisible, tout à fait complète lorsqu’il se rapprochait d’elle, il était devenu une partie d’elle-même presque indispensable, disparu depuis bien trop longtemps. « - Ton hall d’entrée était inondé, aux dernières nouvelles. informa-t-elle avec légèreté, ne doutant pas une seconde qu’il l’ait remarqué étant donné qu’il était sorti la rejoindre mais ne loupant pas par-là même une occasion de se moquer de lui quant à sa décision étrange que d’incorporer une fontaine dans une telle pièce. Je vais faire des efforts. Je ferais leurs connaissances, mais je veux que tu me laisses y aller à mon rythme. rajouta-t-elle en essuyant son front d’un revers de manche, prenant son temps pour articuler ses conditions comme si elle y avait longuement réfléchi. Je veux aussi manger seule, ou en ta compagnie seulement si tu veux te joindre à moi. Je veux une chambre pour moi toute seule, si jamais je ressens le besoin d’y aller, même si je compte continuer à dormir avec toi. Et je partirai dans une semaine, parce que je ne suis pas prête à partir pour toujours. Pas encore. » Ce qu’elle admettait dans tout ce qu’elle disait dépassait probablement toutes les espérances du dragon, mais Saika ne semblait pas gênée de l’admettre : outre l’espoir que cela le pousserait peut-être à lui avouer une réciprocité de ses sentiments, de son attachement inconditionnel pour lui, la sargon était sûre de vouloir passer le reste de sa vie avec lui, quand bien même il lui faudrait de temps en temps retourner se percher là-haut sur son saule pour mieux redescendre dans ses bras, comme si elle était là sa place légitime.
Saikahdys
Partie IRL Crédit avatar : Arieaesu. Double compte : Vitesse de réponse : Lente.
Lun 25 Nov - 5:07
The RP is coming.
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Je te hais. ♥
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Mais oui mais oui ♥
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Allez, va RP. ♥
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Oui madame ♥
Zaïthan
Partie IRL Crédit avatar : Double compte : Vitesse de réponse :
Lun 25 Nov - 16:23
- Je comprends…
Puis la Sargon quitta la pièce pour aller dans les jardins. Zaïthan souffla avant de prendre une dernière viennoiserie. Quelle erreur il avait fait de l’amener ici aussi vite, mais pas le temps d’y réfléchir car déjà quelques enfants venaient le questionner. Dans le lot, Frederica, mais elle resta en retrait. La petite fille était une peste qui se prenait pour une diva, mais au fond le Dragon savait qu’elle était affectueuse et gentille, son attitude n’était qu’un bouclier pour se protéger, pour ne plus s’attacher et pour ne plus s’souffrir si elle devait de nouveau être abandonné… Fear écouta les enfants, répondant à leurs questions, demandant si en son absence tout c’était bien passé etc… - Fred’ (il était le seul à pouvoir l’appeler ainsi), ce soir je viendrais te raconter une de mes histoires si tu pense pouvoir me pardonner.
La petite s’approcha, déposa un bisou sur sa joue et s’éloigna sans un mot. Pourquoi c’était il attaché à elle plus qu’aux autres enfants ? Car elle avait connu le bonheur, la richesse avant de se faire abandonner, livré à elle-même alors qu’elle était une enfant, Frederica était resté la même jusqu’au bout ! Même quand sa robe était sale et déchiré, même quand son ventre était vide, même quand il l’avait forcé à venir ici, la petite avait gardé l’attitude d’une princesse, refusant de se rabaisser à la mendicité etc… un trait de caractère qu’il appréciait.
Qu’importe, on l’appela dans l’entrée. Selena l’attendait avec une serpillère à la main.
- C’est la 3eme fois cette semaine ! Tu sais se qu’il se passe ?
L’entrée était inondée, comment autant d’eau pouvait apparaitre comme par magie ? Le pouvoir d’un des enfants ? Mais ils ne pouvaient pas lui cacher, au contraire les gamins étaient contents d’impressionner le Dragon d’habitude… - Pas la moindre idée…
Puis Zaïthan se dirigea vers la sortie, laissant la femme éponger toute seule. Il s’enfonça dans le grand jardin pour retrouver la religieuse qui était en train de faire des étirements. Fear l’observa un moment, il était très loin d’être aussi souple et l’échauffement de la jeune femme ressemblait plus à une danse qu’à autre chose, c’était quelque chose à voir. S’approchant en silence après qu’elle eut fini son shadow, Saika’ qui l’avait remarqué depuis le début prit la parole avant lui. Le Dragon Noir l’écouta avec bonheur, elle allait faire des efforts pour lui et allait rester toute une semaine, que répondre à cela ?
Zaïthan s’approcha, glissa une main dans le bas du dos de la jeune femme pour l’attirer contre lui, glissa son autre main dans les cheveux de Sai’ et l’embrassa doucement avec une infinie douceur. Il c’était trop longtemps retenu de faire ça et maintenant, il n’avait plus envie de se retenir. Le baiser dura plusieurs secondes avant qu’il le rompe, mais il resta dangereusement proche d’elle.
- Tout ce que tu voudras… ta présence ici me suffit largement et je veux que tu te sentes bien ! tu n’as pas à te forcer à quoi que ce soit, tu le sais.
Puis faisant une petite pause. - Je suis désolé pour Frederica… elle est très possessive avec moi. Ne voulant pas changer de sujet, il ajouta pour ramener la conversation sur la Sargon : - Tu mène la danse, je te suivrais à partir de maintenant... ♥ Oui, c’était elle qui dictait les règles pour l’instant, il voulait simplement la rendre heureuse, peu importe se qu’il devait faire pour ça. Le Dragon était même prêt à aller s’enterrer dans un monastère en haut d’une montagne si il le fallait.
Zaïthan
Partie IRL Crédit avatar : Double compte : Vitesse de réponse :
Jeu 28 Nov - 3:27
Si les avances certaines de Zaïthan lui furent évidentes avant même qu’il ne l’agrippe par la taille Sai n’en montra rien ; se laissant volontiers faire, même, elle posa une main sur son épaule pour mieux répondre à son baiser, comme si c’était là une réponse normale à l’impulsion du dragon. Durant une seconde Saikahdys n’eut pas à réfléchir au pourquoi du comment ; c’était un peu comme s’ils formaient un couple depuis si longtemps, comme une évidence si patente qu’il n’y avait pas lieu de remettre cette impulsion en question. En fait, ils avaient passés tant de temps à se tourner autour ces derniers jours que ce rapprochement soudain était une continuité logique, une fin évidente à toute la tension qui s’était accumulée entre eux. Cent ans plus tard, avec toute la maturité nécessaire, toute la sincérité dont ils pouvaient faire preuve : au final, leur amour tenait à bien peu de choses, si ce n’était du temps. Bien sûr Saika ne pouvait pas être certaine des sentiments de Zaïthan envers elle mais, quelque part, elle avait réalisé qu’il n’était plus tout à fait le même. Et puis, cet idiot lui laissait bien trop d’indices à droite et à gauche pour qu’elle l’ait compris d’elle-même, bien qu’elle se refusait probablement d’en être sûre pour mieux savourer lorsqu’il se décidera enfin à lui ouvrir son cœur sans détour. C’était un dragon très pudique, quand elle y pensait ; au-delà du fait qu’elle n’était pas réellement objective à son sujet elle trouvait cela adorable et resta quelques secondes la bouche encore entrouverte lorsqu’il brisa leur étreinte, savourant le goût des lèvres dont elle avait été privé depuis bien trop longtemps déjà. Tout en restant contre lui elle se permit un petit sourire taquin, frottant son nez contre le sien tandis que leur proximité le lui permettait encore.
« - Tu as de toute façon toujours été un piètre danseur. taquina-t-elle gentiment avant de prendre une mine un peu plus sérieuse sans se défaire de son contact. Ce n’est rien. C’est moi l’intruse après tout. J’essaierais de lui parler. rajouta Sai en caressant la joue du dragon du bout des doigts, presque précautionneuse mais définitivement tendre ; il lui semblait ne plus pouvoir catalyser ses sentiments pour ce dernier uniquement en elle et qu’elle devait en donner une preuve physiquement, peu importe la manière. Je ne veux pas t’inquiéter mais je crois qu’on a des témoins. lui glissa-t-elle à l’oreille, presque sur le ton de la taquinerie, alors qu’elle avait senti la présence diffuse de quelques enfants à plusieurs mètres d’eux, probablement les yeux rivés sur eux. » Furtivement, Saika déposa un nouveau baiser sur les lèvres de Zaïthan, lui adressant un doux sourire avant de se dérober à son étreinte pour mieux repartir vers le manoir, laissant au dragon la possibilité de la suivre s’il le désirait. À vrai dire, elle tint ses promesses : laissant des enfants l’approcher elle répondit à leurs questions moins évasivement que lors du petit-déjeuner, visiblement plus à l’aise et ouvrant même son cœur à ceux qui posaient les questions les plus pertinentes. Bien évidemment Frederica ne l’approcha pas une seule fois mais elle ne tenta pas de lui forcer la main : sans l’ignorer, elle garda une distance certaine avec la fillette en lui laissant toujours une possibilité de prendre part à la conversation si elle le désirait. La seule fois où elle la sentit être non loin fut deux jours plus tard, lorsqu’elle discutait avec Selena à qui elle racontait vaguement leur rencontre, lui expliquant le surnom que Zaïthan avait auprès d’elle et les siens – Kjærlig, un mot du patois sargon oublié depuis bien longtemps si ce n’était par les concernés et dont le dragon ignorait encore la signification. Sai elle-même ne l’utilisait pas énormément, plus depuis une éternité quoiqu’il en était, et au vu de son sourire mystérieux lorsque la jeune femme tenta de savoir ce qu’il se cachait sous ce mot étrange elle baissa bien vite les bras, comprenant que toute indiscrétion était inutile.
Dans le même temps, évidemment, Saikahdys se rapprocha de Zaïthan, tout en douceur et en tendresse, ne réitérant pas les mots révélateurs qu’elle lui avait pourtant plusieurs fois accordé depuis leurs retrouvailles mais le signifiant à chaque instant, le laissant l’embrasser pour mieux revenir lui réclamer des baisers – toujours en privé, néanmoins. Sai avait à cœur de ne pas exposer leur vie privée, a fortiori devant des enfants pour la plupart très attachés au maître des lieux. Celui-ci dinait bien plus souvent en bas qu’avec elle mais la sargon ne lui en portait pas cure, attendant qu’il remonte pour mieux reprendre leur jeu d’attraction muette. Cela dura plusieurs jours, qui se passèrent bien mieux que le premier ; Frederica la salua même à demi-mots lors d’une matinée qu’elle passait à ‘enseigner’ quelques mouvements d’arts martiaux aux intéressés. Shao devint très rapidement proche d’elle, en grande partie car Sai le privilégia inconsciemment par rapport aux autres vis-à-vis des intérêts du garçon, tant qu’il devint presque inséparable de la jeune femme avant que Zaïthan, visiblement jaloux (ou s’il ne l’était pas Sai se plut à le taquiner à ce sujet) n’y mette un ola certain. Inévitablement la semaine touchait à sa fin et c’était peut-être le poids du départ, l’apogée du flirt qu’ils s’imposaient ou une finalité logique, mais Saika se résolut à laisser libre court aux avances du dragon, concluant par là-même tout à fait des retrouvailles pour le moins émotives – pour la première fois depuis très longtemps, elle le laissa retirer son bandeau et pleura, plongeant son regard dans le sien, en lui murmurant un ‘je t’aime’ perdu au milieu des soupirs nocturnes. Le départ n’en serait que plus dur, ou peut-être plus aisé : car au fond, c’était encore là la plus belle promesse qu’ils pouvaient s’échanger, songea-t-elle en s’endormant contre lui, le cœur serré de devoir s’en aller le lendemain mais tout à fait rassuré par la chaleur du dragon encore nu assoupi contre elle.
Saikahdys
Partie IRL Crédit avatar : Arieaesu. Double compte : Vitesse de réponse : Lente.
Ven 29 Nov - 2:04
La semaine bien trop vite pour Zaïthan, il aurait aimé pouvoir profiter de la présence de la Sargon encore plus longtemps ! Et même si il resta toute la semaine au manoir avec les enfants et la religieuse sans faire d’activité extérieur, cette semaine fut pour lui l’une des meilleures depuis bien des années. Leur rapprochement était incontestable et visible pour tout le monde, si au début leurs échanges étaient rares et discrets, à la fin les anciens amants se comportaient comme un vrai couple et n’hésitaient pas à échanger des tendres baisers sans se cacher. Le Dragon découvrit le bonheur, il était maintenant persuadé de vouloir être avec la religieuse !
Si il devait garder un seul jour de la semaine, ce serait inévitablement la veille du départ, et pour être plus précis, la soirée ! Poussé par l’imminence du départ de Saika’, le Dragon avait organisé un petit repas romantique rien qu’entre eux deux. Tout se passa extrêmement bien, ils rigolèrent et se rapprochèrent à nouveau pour échanger câlins et baisers, mais cette fois Zaïthan en voulait plus. Juste après un fougueux baiser, il caressa la joue de la jeune femme et commença à défaire son bandeau.
- Je veux juste que tu puisses voir mes yeux et te rendre compte que je t’aime vraiment ! Pour moi, ce n’est pas un jeu, je pense chacun des mots et chacun de mes gestes envers toi… je t’aime Saikahdys, plus que tout...
Etaient-ce ses mots ou la vérité qu’elle avait lue dans ses yeux ? en tout cas elle se mit à pleurer, les larmes inondèrent son visage. - Tu es tellement belle !
Avec ou sans bandeau, il le pensait ! Mais sans le bout de tissus qui cachait ses yeux, le Dragon était comme sans défense devant son visage, le regard de la jeune femme le mettant à nue.
- Je t’aime.
- Je t’aime !
Puis il reprit de nouveau possession des lèvres de Sai’, mais avec plus d’envie et plus d’ardeur qu’avant ! Laissant ses sentiments et ses envies prendre le dessus, il s’abandonna entièrement à elle ! La religieuse ne le repoussa pas, au contraire se fut même elle qui tenta en première de défaire sa chemise, mais elle était comme timide ou un peu réservé, le Dragon prit donc le relai. Enlevant chacune des couches de vêtement de sa partenaire avec une infinie tendresse, couvrant sa peau de mille baisers et d’encore plus de caresses, si c’était un rêve le Dragon refusait de se réveiller avant d’avoir consommé entièrement la passion qui l’animait. La chaleur de leurs deux corps se mêlant l’une à l’autre, il en devenait presque difficile pour Zaïthan de restait lucide et de ne pas laisser le Dragon en lui prendre le relai. Malgré le fait qu’il eut tellement pensé à se moment la et qu’il l’eut tellement rêvé, l’instant dépassa toutes ses attentes, sans aucune comparaison possible. Si sur le plan physique, comme à l’époque, les deux amants s’accordaient parfaitement, se comprenant sans avoir besoin de mot, allant dans la même direction sans même un regard, gémissant de concert etc… se fut clairement sur le plan sentimental que tout se joua. Cette nuit la, Zaïthan laissa son cœur s’ouvrir en grand pour inonder la Sargon de ses sentiments les plus pures, si avant elle doutait de son amour, après cette nuit Saikah’ ne pouvait nier qu’il était définitivement amoureux. Deux parties qui se retrouvent enfin, deux cœurs qui acceptent de ne faire plus qu’un, deux âmes sœurs qui se lient l’une à l’autre.
Le Dragon fut doux, se laissant guider par ses sentiments et par Saika’, son seul désir étant de lui faire plaisir ! Parcourant chacune des courbes de la Sargon avec ses mains, refusant de quitter son regard trop longtemps, ce soir la Zaïthan lui fit l’amour d’une manière qui lui était bien étrangère… mais elle méritait le meilleur de lui-même !
Plus tard dans la nuit, après plusieurs heures d’un amour enfin partagé, complètement nue auprès de son amoureuse, Zaïthan l’observa s’endormir contre lui. Elle était une vrai frileuse, malgré la chaleur de la pièce et de leurs deux corps en sueurs après cet exercice physique, la Sargon se colla contre lui… Une habitude ? Une envie ? Ou peut être savait-elle que de toute façon le Dragon refuserait de la laisser dormir de son coté ? Même si ce n’était qu’un détail insignifiant, se fut étonnamment ça qui le marqua le plus après les larmes de la jeune femme. Pour la première fois depuis longtemps, le calme régné en lui, Fear savait dans quelle direction il voulait aller et avec qui… peu importe où le train allait le conduire, le Dragon s’en moquait complètement car ils seraient ensembles !
Il parait, selon une ancienne légende, qu’un Dragon n’a pas assez de place dans son cœur pour aimer de la même façon plusieurs compagnes. La première était la seule à pouvoir se vanter d’avoir le cœur en entier, les autres n’ayants que les ruines de se dernier. Maintenant qu’il y pensait, c’était peut être possible, car son amour pour elle n’avait rien à voir avec l’amour qu’il avait ressentit pour sa femme. Dans le cas présent, il était beaucoup plus fort, le Dragon sentait au fond de lui qu’il pouvait changer pour Saikahdys, perdre la vie pour elle ne lui faisait pas peur… Peu importe, Zaïthan déposa un dernier baiser sur ses lèvres avant de dormir.
Le lendemain, pour le dernier jour, Sai’ accepta de manger avec les enfants. Si la semaine avait filé instantanément, le dernier jour fut certainement celui qui passa le plus rapidement. Devait-elle vraiment partir ? Pouvait-il au moins venir avec elle ? Maintenant que Zaïthan l’avait enfin retrouvé, pourquoi devait-elle déjà le quitter ? Au moment où ils ne furent plus que tout les deux devant la diligence qui devait la ramener jusque chez elle, le Dragon lui prit la main et y déposa l’œuf de Dragon.
- J’aurais besoin que tu veilles sur lui jusqu’à nos retrouvailles, tu es ma gardienne après tout.
C’était comme une promesse, peu importe si il devait attendre des années, peu importe si elle décidait de ne pas revenir vers lui, le Dragon la retrouverait un jour. - J’ai passé une semaine fabuleuse avec toi, trop courte malheureusement…
Il voulait tellement lui demander de rester, mais Zaïthan ne voulait pas paraitre égoïste, elle avait besoin du monastère et de retrouver les siens. La Sargon avait déjà fait de grands efforts pour lui en restant une semaine, il devait s’en contenter. - Ai-je le droit de te rendre visite au monastère ou est-ce que je dois attendre ton retour… ?
Et combien de temps devait-il attendre ? Un mois ? Un an ? Un siècle ? Maintenant il commençait à comprendre le mal qu’il lui avait infligé, une attente interminable à fendre l’âme…
- Je t’aime mon amour dit il en Draconique avant de le redire normalement de sorte qu’elle comprenne.
Si il ne laissa rien paraitre, son cœur lui pleurait à chaude larme cette séparation.
Spoiler:
C'est ma dernière réponse, on a fini le RP x.x je refuse d'y croire bordel >.<
Spoiler:
Bouhouhou x.x
Zaïthan
Partie IRL Crédit avatar : Double compte : Vitesse de réponse :
Ven 27 Déc - 20:53
Ce dernier jour ne fut pas réellement accueilli par gaieté de cœur par Sai. Quelque part, c’est vrai, elle aurait pu changer d’avis et rester auprès de lui ici bas, mais elle savait qu’elle ne serait pas à sa place – pas encore. Les sargons étaient des créatures solitaires et grégaires, pour le peu qu’il en restait désormais, et même si s’approprier de l’affection de l’un d’entre eux revient à connaître la fidélité la plus pure et la plus obstinée qui soit, il fallait apprendre à les laisser partir pour mieux les voir revenir. Zaïthan l’avait probablement compris, désormais et Saika savait qu’il ne tenterait rien pour la retenir – bien que l’envie ne semblait pas réellement lui manquer, comme elle eut le loisir de le comprendre lorsqu’arriva le moment fatidique de la séparation. Silencieuse, la jeune femme laissa le dragon prendre l’initiative de lui parler ; à sa grande surprise néanmoins il fit bien plus que cela et déposa l’œuf de dragon qu’ils avaient tous les deux récupérés au creux de sa main. Coi d’étonnement Sai ne sut pas quoi dire, c’était là une preuve de confiance énorme de la part de Zaïthan car elle savait, plus que quiconque, à quel point cela comptait pour le dragon. Avec le recul, c’est vrai que cela semblait dérisoire compte tenu du fait qu’elle était également en possession de la clé de son trésor où se trouvaient les autres œufs, mais en un sourire elle préféra ne pas débattre et accepta cet honneur comme tous les précédents, lui souriant tendrement en guise de réponse, rangeant précieusement l’œuf dans son sac tandis qu’elle relevait la promesse qu’il venait de lui faire dans le même temps : quoiqu’il arrive, ils se retrouveraient un jour ou l’autre. Cette certitude lui réchauffa quelque peu le cœur mais, toujours un peu mélancolique, elle releva le menton vers Zaïthan, comme si elle attendait davantage encore. Sai avait beau être une femme mature et paisible, elle n’en restait pas moins terrorisée à l’idée de le perdre une nouvelle fois.
Spoiler:
« - - Ai-je le droit de te rendre visite au monastère ou est-ce que je dois attendre ton retour… ? » La question eut au moins l’avantage de la faire rire ; doucement, avec un amusement en demi-teinte, comme si elle avait là affaire à un enfant qui connaissait déjà probablement la réponse à ses interrogations. Si Sai ne pouvait vivre avec lui au quotidien, son quotidien, il lui semblait évident que sa porte resterait toujours ouverte pour lui, peu importe le jour et l’heure. « - Je ne pourrais probablement pas t’interdire de venir si par malheur tu te mettais l’idée en tête. taquina-t-elle gentiment en tendant la main pour saisir la sienne, serrant ses doigts avec force sans pour autant lui faire de mal ; le sentir une dernière fois la rassura quant à la véracité de ces derniers jours hors du temps. Évidemment que tu es le bienvenu. Tu l’as toujours été. rajouta-t-elle plus sérieusement, savourant une seconde sa déclaration d’amour avant de s’avancer pour poser un baiser sur ses lèvres. » Ce fut d’ailleurs la seule réponse que Saika lui apporta : tout ce qu’elle avait fait pour lui était, à ses yeux, une preuve suffisante de l’amour immuable qu’elle lui portait, qu’elle lui avait toujours voué. Ils n’étaient ni l’un ni l’autre des créatures faciles à dompter, ni même à vivre, mais peu importe la distance et l’usure du temps ils s’étaient trouvés envers et contre tout. Se séparer pour mieux se retrouver.. c’était un adage qui leur allait particulièrement bien. En un dernier sourire, elle se détacha de lui et lui tourna le dos pour monter dans la diligence sans se retourner. Ce n’était ni méprisant, ni un manque d’attention : Sai aimait Zaïthan bien plus que quoi que ce soit sur cette planète mais sa cécité ne l’avait pas doté du réflexe du dernier regard, du dernier contact visuel lors des adieux. Les séparations étaient déjà suffisamment déchirantes et, alors que la calèche se mettait en route, elle serra sa sacoche contre elle pour mieux en sentir l’œuf, le cœur serré par l’émotion.
Spoiler:
Lorsque Saikahdys fit coulisser la porte en papier derrière elle, il faisait nuit. Elle ne s’attendait pas à croiser qui que ce soit à cette heure-là et laissa ses pieds dénudés la guider sur le plancher en bois qui l’avait vu grandir. Le silence l’apaisa totalement alors qu’un fin sourire flottait sur ses lèvres depuis quelques temps déjà : aussi excellente fut sa semaine, Sai n’aimait pas le monde extérieur, l’inconnu – quelle ironie, quand on savait avec quelle obstination elle avait tenté de fuir son monastère pour visiter le Monde. Certes, elle ne se sentait jamais aussi bien qu’aux côtés de son dragon, mais le temple arrivait alors en seconde place et, pour la toute première fois depuis longtemps, alors à deux doigts d’atteindre l’ataraxie la plus saine qui soit, elle se sentit une envie de liberté toute relative, celle de s’abréger de son enveloppe corporelle. C’était une occasion exceptionnelle qu’Okamiden encouragerait probablement s’il avait alors une idée de sa paix intérieure et, pénétrant dans les jardins du monastère, Sai eut une pensée pour Zaïthan. Il aurait adoré la revoir ainsi, la sargon le savait ; c’était là l’hommage qu’elle lui faisait, en quelque sorte, alors qu’elle se promettait qu’elle le reverrait bien assez tôt pour avoir le temps de s’en désoler. S’il lui manquait déjà, elle savait qu’ils partageaient la même évidence : la certitude qu’il y avait quelqu’un, quelque part, pour qui tout prenait alors son sens.
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Saikahdys
Partie IRL Crédit avatar : Arieaesu. Double compte : Vitesse de réponse : Lente.