Voilà, maintenant, essayons de trouver ces elfes. La sœur doyenne a dit une semaine de marche si je trouve le chemin le plus rapide. Un mois sinon, voire plus. Mais je pense que le plus vite sera le mieux. Je vais partir vers le Sud. Là-bas, je sais qu'il y a un chemin. J'irais au village et je prendrais des couvertures contre les potions d'Hongre...

La jeune femme s'appuya contre un arbre, le toucha de son front et dit d'une voix pleine d'émotion:

Hongre, sois courageuse. Je reviendrais vite et je te guérirais

Maintenant, je peux y aller. L'air est si doux aujourd'hui, c'est si agréable de voir la nature en pleine forme. Ah! Que j'aime le printemps.

Aricie ne cessait de tournoyer puis elle reprit sa marche sur un rythme régulier. Une nymphe marche au même rythme qu'un homme qui se promène mais elle est deux fois plus délicate dans sa manière car elle veille à ne jamais toucher une plante ou un insecte qui risque de mourir. Autant dire que les nymphes apprennent très vite une technique très ancienne. Aricie arriva au village lorsque le soleil était assez haut pour que les hommes soit réveillés. Elle leur échangea couverture contre ses potions. Mais les hommes marchandèrent et réussirent en dix minutes à lui donner des vivres pour deux semaines ainsi que des vêtements et de l'argent. Pour se justifier, le chef du village, un brave homme de 50 ans lui dit ceci:

Nous savons ce que nous vous devons, ô nymphe. Grâce à vous, la forêt est en paix et très tranquille. Vous nous sauver du malheur que tant de nos frères ont connu. Vous méritez ces présents comme la reconnaissance de mon village de tout vos biens faits.

Je n'avais d'autre choix, je devais accepter. Mais je suis triste de savoir que d'autres personnes ont soufferts. Serait-ce toujours l'histoire de cet Aile Ténébreuse. Mais je ne puis croire que cet être soit si mauvais. Peut-être est-il possédé par des esprits qui sont torturé...Comment la Nature pourrait-elle l'accepter? Je ne le comprends pas... Laissons ces pensées et allons voir ce pauvre petit oiseau.
Tu es tombé du nid mais le revoilà, tes parents seront heureux de te revoir. Il chante déjà si bien! J'imagine quand il volera bien haut et sera devenu un grand et bel adulte. Ah! Voici la route, je vais sûrement rencontrer du monde.

Ainsi continua Aricie. Elle s'arrêter souvent et elle rentrait dans la clairière et soignait un animal ou alors admirait le paysage avant de revenir sur la route. La journée passa vite et la nuit arriva. Malgré ses flâneries, Aricie avait bien marché et elle était loin de chez elle, même à vol d'oiseau.
Elle s'installa dans une clairière, y posa son sac et alla prendre du bois mort dans la forêt. Après avoir fait un feu, elle prépara un petit portage fait avec ses réserves puis chanta jusqu'à ce que la lune s'élève.
Les paroles de ses chansons n'avaient qu'un but avertir de sa présence en disant, grosso modo, ceci aux animaux et autres êtres: "Je suis une nymphe, amie de la forêt et je dors dans une clairière. Mon feu va s'éteindre durant la nuit et j'aimerais me réveiller demain. Une de mes sœurs est malade et je voyage pour trouver un remède. Si vous êtes blessé je peux vous soigner". Bien sûre, personne ne comprenait un traître mot des paroles, puisse qu'elle chantait en nymphique. Mais, les animaux savaient à quoi s'en tenir et ne venaient pas, en temps normal, l'agresser.
Après avoir fait preuve d'une telle discrétion, un loup arriva et se fit soigner une patte foulée, il hurla son contentement, lécha la jeune nymphe et s'en alla. Aricie étala ses quelques couvertures et s'en dormit.

Aricie se leva de bonne heure. Elle prit un fruit pour tout petit-déjeuné et rangea ses couvertures et son sac. Elle reprit la direction du chemin et marcha comme la veille.

Il est étrange que je n'ai encore rencontré personne. Mais bon, il est encore tôt et les villages sont assez éloignés les uns des autres. J'espère que j'aurais assez de réserve pour tenir jusqu'au prochain village. Mais vu tout ce qu'ils m'ont donné je pourrais traverser toute la forêt sans jamais mourir de faim. Et cet argent, que vais-je en faire? Nous verrons bien. Oh un oiseau chante. Que c'est beau!
J'espère que tu auras gain de cause auprès de ta belle. Tu as en tout cas un très beau chant
Oh! Une fleur. N'est-elle pas...
Petit écureuil, il ne faut jamais faire de mal à une fleur. Que dirais-tu si je t'écrasais ainsi! Mon pauvre petit, ne t'inquiète pas, je ne t'en veux pas. Mais ne recommence plus. C'est bien mal...
Voilà petite fleur, je vais te réparer. A présent, tu seras belle et parfaite comme par le passé.
Quelle belle journée! Espérons que le temps soit aussi bon toute la journée.

Il est temps de se poser et de manger un peu. Voilà qui ira bien, cette soupe fera l'affaire. A présent, continuons

La nuit fini par tomber et Aricie reprit le rituel de la veille: feu, manger et chant. Sachant qu'il y avait ici plus d'animaux qu'ailleurs, elle chanta très longtemps, plus que la veille, le but étant que tous soient au courant de sa présence pacifique et amicale. La lune était montée très haut lorsqu'elle s'arrêta de chanter.

Voilà un nouveau jour qui se lève. J'espère seulement ne pas me perdre. Il est étrange qu'à part les animaux je n'ai rencontré nul homme... Mes pensées commencent à se perdre. Je vais plutôt réciter à voix haute les propriétés des plantes médicinales que je connais, cela me permettra de garder l'esprit clair

Sitôt dit, sitôt fait. Cependant, la jeune nymphe ignore encore à quel point l'appel de la nature est forte surtout pour sa race. Elle s'arrêta de nombreuses fois pour aider un animal ou observer.

Ah! Voici une maison, je vais leur demander un peu d'eau. Je n'ai presque plus rien dans ma gourde.

Bonjour, humaine. Je me nomme Aricie Flore et je suis une nymphe. Je voulais savoir si je pouvais vous avoir de l'eau pour ma gourde

La femme regarda Aricie et la pria d'entrer pour prendre l'eau dans la fontaine. Puis elle discuta avec la bonne femme. Celle-ci sembla apprécier cette discussion, d'autant plus quand notre jeune nymphe l'aida à divers tâche. L'humaine lui proposa de rester manger à midi et celle-ci accepta. A la fin du repas, avec une grande discrétion, elle laissa une pièce d'or, sans savoir ce à quoi cela correspondait, sur la table et elle repartit.
L'après midi s'écoula paisiblement. Aricie chantonna jusqu'à ce que le soleil se couche. A ce moment là, elle fut en quête d'une clairière, et l'appel d'une chouette lui indiqua où en trouver. Elle s'y installa et répara l'aile du prédateur. Enfin, elle fit un feu avec du bois mort trouver un peu partout, elle avait eu la chance de trouver une bûche qui maintiendrait le feu assez longtemps dans la nuit. Elle prépara sa soupe puis avant de dormir chanta en nymphique:

Je suis une nymphe, amie de la forêt et je dors dans une clairière. Mon feu va s'éteindre durant la nuit et j'aimerais me réveiller demain. Une de mes sœurs est malade et je voyage pour trouver un remède. Si vous êtes blessé je peux vous soigner.

Puis, elle s'enroula dans ses couvertures et sombre vite dans le sommeil.

Haestrom trottinait accompagné de ses trois soldats qui l'accompagnaient pour son voyage politique vers le territoire de la duchesse Féral. Un phénomène inquiétant avait l'air de s'y produire mais il ne savait pas spécialement de quoi il pouvait bien s'agir. Tandis que son loup Whiteghost commençait à les rattraper, il ordonna à ses soldats de ralentir la cadence jusqu'à arriver à une allure de pas soutenue.

Cela faisait longtemps qu'ils galopaient en direction du Sud, le baron mit donc pied à terre, suivi de près par les trois soldats qui l'accompagnaient. Tandis qu'il cherchait un endroit paisible pour dormir et facile à surveiller pour le soldat qui surveillerait les autres somnolant. Alors qu'il s'approchaient d'une clairière dégagé, il remarqua une lueur orangé qui commençait à mourir. Il dégaina son arme silencieusement et fit signe à ses soldats de bien surveiller les environs. Whiteghost son loup grognait sévèrement. Haestrom s'approcha lentement du camp de fortune et n'y vit qu'un occupant... Ou plutôt une occupante, il regarda dans les environs pour voir si ce n'était pas un piège. Une fois sûr qu'il n'y avait aucun danger, il rengaina son épée et agita ses bras en direction des trois soldats pour leur annoncer qu'il n'y avait pas de danger. Il caressa le loup qui était à ses côtés puis retourna en direction de ses soldats.

Whiteghost quant à lui se dirigea vers la jeune fille qui était seule, ignorant les alertes de son maître lui ordonnant de revenir et de la laisser tranquille! Il s'approcha et renifla la jeune fille longuement.

-Reviens! Tu vas la réveiller! Fais pas l'idiot grosse bête!

Whiteghost observa un instant son maître et approcha sa truffe de la fille tout en fixant son maître, un duel de regard commença, et Haestrom savait très bien comment ça allait se finir, il connaissait bien son loup et ce regard était un regard de joueur. Le loup allait désobéir à son maître, c'était indéniable. Haestrom secoua la tête de droite à gauche, tout en cachant ses lèvres avec sa bouche ce qui signifiait qu'il abandonnait devant la détermination du loup.
Ce dernier lécha alors le visage de la jeune fille qui avait l'air de réagir fasse à l'action du loup. Allait-elle se réveiller ou son sommeil était-il trop profond?

Les elfes courraient et parlèrent soudainement dans la langue des humains. Ils parlèrent de réveil. Puis je sentis sur moi comme des coups humide sur mon visage...

Aricie commença par détourner le visage face au loup. Mais, face à tant d'assistance, elle se réveilla. Puis elle vit un loup blanc.

Serait-il blesser? Non, il a juste envie de caresse et de jeux!

Alors comme cela on me réveille monsieur loup! Et en plus tu es en pleine forme. Ce n'est pas bien de réveiller les gens comme ça pour rien.

Mais ni son ton, ni ses gestes montraient la moindre sévérité. Elle le caressa avec douceur et amour. Elle regardait le loup de ses yeux d'ocre avec une tendresse presque maternelle. Elle n'avait pas vu les autres cavaliers et son attention était entière pour le loup.

Tu es un beau loup! Vraiment très beau. Je n'ai jamais vu un loup aussi beau que toi. Crois-moi! Il n'y a jamais eu de plus beau loup. J'en avais jamais vu un aussi blanc. Quand je raconterais ça à mes sœurs, elles ne seront très étonnées. Chez nous, il y a un proverbe qui dit qu'un loup blanc porte chance à celui qui le voit. Alors j'espère que tu m'en donneras de la chance. Tu as le poil un peu rude mais cela prouve que tu es sauvage. Tu peux vagabonder où cela te plaît et bien vient me voir chez moi, si un jour cela te le dit. Quel beau loup! Tu dois avoir plein de femelle rien que pour toi

Si les paroles semblaient flatteuses, elles étaient vraies et sincères.

Pourquoi es-tu venu? Qu'est-ce qui pourrait bien t'amener? Le feu? Non, les animaux n'aiment pas les feux...La faim! Bien sûre, même si tu semble ne pas mourir de faim tu t'es dit que j'aurais quelques choses pour toi..

Aussitôt, sa mine s'assombrit et on pouvait lire son visage une immense tristesse.

Le pauvre loup! Il sera si triste de savoir que je n'ai rien pour lui... Pauvre loup! J'espère qu'il n'a pas trop faim...

Mais je n'ai rien pour toi. Je ne mange aucune viande...les nymphes n'en mangent jamais...Je suis vraiment désolée...

La nymphe regarda le loup avec une profonde tristesse et laissa échapper quelques larmes. Elle caressait le loup et finit à genou par le prendre dans ses bras en répétant:

Pardonnes-moi, loup. Je ne mange pas de viande. J'espère que tu n'as pas trop faim. Pardonnes-moi...

Sans surprise, la jeune fille s'était réveillée sous les dérangements de Whiteghost. Alors que Haestrom se préparait à réciter de plates excuses au nom de son loup, la fille éveillée ne se rendit pas compte de la présence du baron et se lança dans une longue tirade élogieuse au sujet de Whiteghost. Haestrom écoutait silencieusement, se retournait délicatement vers sa garde et annonça d'un geste qu'il n'y avait pas de danger et qu'il pouvait prendre place dans la carrière.

Alors qu'elle commençait à traiter son loup comme un roi, et lui avouer difficilement qu'elle n'avait rien à lui donner pour combattre son appétit rassasié du daim qu'il avait chassé en route. Haestrom prit la parole:

-S'il avait encore faim, je vous assure qu'il vous aurait mangé vous.

L'homme s'installa ensuite, rejoins par sa garde qui s'installa plusieurs mètres derrière. Il poursuivit alors:

-Vous ne devriez pas rester seule la nuit... Des criminels peuvent y rôder pour commettre à votre encontre nombreux délits, voire l'irréparable. D'ailleurs vous avez de la chance de tomber sur moi, je n'ai pas de mauvaise intention à votre égard mais d'autres personnes pourraient en avoir.

Haestrom sortit le pain qu'il avait emporté pour la route et commença à en prendre un morceau. Whiteghost le regarda avec le même regard qu'auparavant ce que le baron n'ignora pas. Il feinta alors de manger le dernier morceau qu'il avait en sa possession ce qui fit réagir le loup d'un léger hurlement et d'un pas rapide vers son maître qui lui donna alors le morceau avant de reprendre en souriant.

-Et quelque soit la somme que vous seriez capable de payer pour ce loup "qui doit avoir plein de femelle rien que pour lui", je ne vous le céderai pour rien au monde.

Aricie sursauta en écoutant un homme. Elle le regarda de ses yeux ocres avec douceur.
Elle l'écouta avec attention le laissant parler jusqu'à ce que lui et les siens s'installent.
Tandis qu'il parlait, elle sourit à de nombreuse reprise dans une incrédulité naïve qui se traduisit par ces pensées:

Aucun animal ne mangera une nymphe même affamé car il sait d'instinct que je suis une nymphe et mon chant l'aura prévenue. Mais cet homme ne semble pas le savoir...
Quel sermon! Ne pas restez seule, mais qui d'autre pourrait venir avec moi. Mes sœurs ne peuvent partir loin et si la doyenne m'a envoyé c'est qu'il y a de bonne raison. Mais il ignore tout cela. Il semble bien inquiet pour moi et c'est très aimable de sa part. Mais personne ne s'attaquera à une nymphe! Quelle idée!

La dernière remarque de l'humain la rendit muette quelques secondes. Puis elle lâcha spontanément cette remarque:

Acheter un loup! Acheter un animal! Jamais de la vie, je n'ai entendu quelques choses comme cela! Les animaux sont fait pour courir et vivre dans la Nature et rester libre à jamais de lier leur vie à qui ils veulent. Jamais je n'ai entendu quelque chose d'aussi stupide que d'acheter un animal.

Ce discours fut dit avec une grande passion et ses yeux s'illuminèrent. La pauvre nymphe ignorait tous des humains et de leurs habitudes. Ceux qui habitaient près de chez elle, se comportaient de manière presque nymphique. Elle caressa le loup avec une grande tendresse.

Je vous remercie de vous inquiéter de ma sécurité. S'il est vrai que je n'ai pas d'arme comme vous, j'ai propre moyen de défense. Les prédateurs nocturnes veillent sur moi durant mon sommeil, ils me protègent et je les guéris. De toute façon, pourquoi les gens feraient du mal aux autres!

Elle fit une courte pause. Elle poussa avec douceur le loup pour qu'il ne marche plus sur une fleur. Elle répara par la magie la tige avant de reprendre:

Vous devez être fatigué par votre journée de voyage. Vous pouvez vous reposer près de mon feu, il ne s'éteindra quand la lune commencera à descendre mais cela n'a pas d'importance. Si vous voulez, je peux aussi vous préparer une soupe. Cela vous fera le plus grand bien de manger, mieux que de manger du pain. J'ai deux questions à vous poser, auxquelles vous pouvez ne pas répondre: comment appelez-vous le loup et quel est votre nom à vous et à vos amis ?

Ils n'ont pas l'air blessés. Et cet homme est très sympathique et très prévenant.

La fille n'avait pas l'air d'avoir compris que l'homme plaisantait sur le fait d'acheter son loup, il la laissait donc poursuivre son discours jusqu'à ce qu'elle en eut fini Elle était assez curieuse et voulait savoir le nom de l'homme à qui elle s'adressait, Haestrom sourit et prit son temps pour répondre:

-Je n'ai jamais été végétarien dans l'âme mais je ne refuserais pas une bonne soupe, merci. Quant à cette bête, elle s'appelle Whiteghost et il a assez mangé sur la route. C'est un bon chasseur. Les trois autres qui nous accompagnent sont de ma garde mais leur nom vous ait d'aucune importance, ils ne vous parleront pas, ils sont là pour me protéger. Je suis Haestrom.

Puis il rigola en secouant la tête, les trois autres soldats l'accompagnant, en enchaînant rapidement:

-Par contre je crains que je ne parlais pas des animaux lorsque je soulignais un danger... je ne sais pas de quel monde vous venez jeune fille, mais nous ne sommes pas du même alors. Dans le monde où je vis, les gens font toujours du mal aux autres, c'est malheureusement dans la nature de l'homme. Heureusement certains ont reçu certaines valeurs et vertus lors de leur enfance.

Puis il retourna alors la question gentiment à la jeune fille:

-Et vous, qui êtes vous? Ou plutôt d'où venez-vous? Tout cela m'intrigue.

Quel beau nom! Whiteghost. Tu sembles le porter fièrement loup! Et Haestrom. C'est dommage que les autres ne nous parlent pas. Mais il doit avoir raison...C'est peut-être pour le mieux. Est-ce donc cela le monde extérieur? Cela me fait peur de savoir que les gens aiment à se faire du mal. Si tel est le cas, je comprends mieux ce qu'il m'a dit.

Aricie s'apprêta à répondre d'où elle venait, soit près de l'Ancien mais elle ne put le dire. Chaque nymphe avait prêter le serment de ne pas dire à des étrangers d'où elles venaient. Aricie apprit à ses dépens que ce serment la rendait aphone lorsqu'elle voulut le dire. Elle décida alors de rester vague :

Je m'appelle Aricie et je suis une nymphe. Je suis née dans un lieu secret de Flore.

Elle se leva et prépara la soupe qui était nourrissante, elle partit recherchait quelques branches mortes pour cela. Elle donna ensuite des bols aux humains et leur versa la soupe.

Je ne comprends pas d'où il peut connaître un monde si noire. Il n'y a pas la moindre explication, à moins que...

Avez-vous beaucoup voyagé?

La question que lui avait posé Haestrom l'a mis légèrement mal à l'aise, comme-ci elle aurait aimé répondre avec beaucoup de précision mais qu'elle était contrainte de ne pas dire toute la vérité. De plus c'était une nymphe. La réponse l'intrigua encore plus, mais il respectait le choix de la nymphe vis-à-vis de son serment. Il reprit néanmoins en rigolant:

-Si vous ne voulez pas vous attirer des ennuis, évitez de dire que c'est un "endroit secret", ça ne fera qu'attiser la curiosité de votre interlocuteur.

Il poursuivit d'un ton plus sérieux.

-En tout cas merci pour la soupe, elle est plutôt réussi. J'ai effectivement beaucoup voyagé, depuis plus de quatre ans, je suis passé du Nord de Terre jusqu'au Sud de Glace en passant par Ciel, même par Flore un jour, c'était suffisamment beau et apaisant. Si vous y avez vécu toute votre vie, il est claire qu'il est normal que vous soyez aussi confiante sur les individus de ce monde. Le seul drame que je connais qui ait sévi en Flore est l'exil de la princesse ou de la reine, je ne sais plus trop.

Il but la soupe tranquillement et avec silence, une fois le bol fini, il le posa sur le sol et relança:

-Je ne sais pas si vous pourrez me répondre Aricie, mais alors que faîtes vous aussi loin de Flore? Une tâche en particulière? Sinon je me demande bien pourquoi quitter un endroit merveilleux pour arriver ici...

Elle hocha la tête et l'écouta avec attention.

Quelle vie! Voyager quatre ans! Comme cela me fait envie, et comme cela doit faire peur. J'en ai froid dans le dos rien qu'en pensant à ce qu'il a vécu. Il a connu des terres que je connais pas. Quel monde vaste!
Oui, Flore est le plus beau des mondes. C'est une belle terre et le monde devrait être à son image.

A ses dernières questions, Aricie pleura. Elle n'avait eu d'autres compagnons que les animaux qui l'appelaient car ils étaient eux-mêmes en détresse. Elle sentait terriblement seule, elle qui ne l'avait jamais été. Et malgré toute la joie de découvrir de nouveau paysage, la jeune nymphe n'avait cessé de penser à sa sœur malade, dont les dernières nouvelles n'étaient pas bonnes. Cela lui pesait sur le cœur. En plus de cela, un jeune homme vient à elle et lui apprend que le monde est cruel en dehors de Flore et que les gens se font du mal! Aricie n'en pouvait supporter plus. Sans compagnon, sans un être qui puisse l'écouter se confier et l'aider à se sentir moins seule. Elle pleurait donc sur tout cela car la question d'Haestrom lui rappelait dans quelle situation elle était.
Elle finit par se calmer, peu à peu. Assez pour pouvoir parler tout en ayant encore des larmes qui coulaient le long de sa joue. Pour avoir le courage suffisant, elle caressa Whiteghost.

Il y a près d'une lune maintenant, la doyenne nous envoya dans une partie de la forêt car nous n'avions aucune nouvelle comme si cette partie était morte. Lorsque nous arrivâmes sur place...la forêt avait été brûlée et il ne restait que quelques animaux agonisants.... Là-bas, nous rencontrâmes quelqu'un qui disait être un Avatar des Ténèbres. Ma sœur Hongre était près de moi, et sur le coup....même maintenant j'ai peine à croire... Oh! Hongre! Hongre! Pourquoi est-ce arrivé?

Aricie resta silencieuse quelques instants, cherchant un moyen de se calmer. Elle respira profondément et parvint à reprendre:

D'après les sœurs plus âgées, cet être aurait lancé un sort qui a...brisé Hongre. Elle est dans un sommeil profond, sa température est élevée et elle ne mange plus depuis deux jours... La doyenne pense que je pourrais la guérir si je savais comment faire. C'est pourquoi, je cherche les elfes. Eux seuls on une connaissance ancienne qui pourra m'aider à guérir Hongre...C'est pour cela que je suis loin de chez moi. Je recherche la Cité des Arbres, car c'est là, dit-on, qu'habitent les elfes.

Haestrom avait l'air d'avoir poser la mauvaise question puisque Aricie fondit en larme devant lui. Le jeune baron se sentit légèrement gêné devant cette situation à laquelle il ne s'attendait pas. Néanmoins elle avait assez de courage pour poursuivre et répondre à la question du jeune homme, expliquant ainsi que sa soeur était en mauvais point, attaquée par un monstre dont il n'avait encore jamais entendu le nom. Elle était donc en quête de la cité des arbres.
Haestrom se sentait concerné par l'histoire de Aricie, il avait lui perdu toute sa famille dans un complot meurtrier dont il avait désormais exercé justice sur les assassins. Alors qu'un long silence suivit les déclarations de la jeune femme, Haestrom poursuivit:

-Voir sa famille en danger est toujours quelque chose de désagréable, mais avoir la possibilité de la sauver est tout de même un bon signe d'espoir. Tout le monde n'a pas cette chance.

Il se retourna ensuite pour regarder ses trois soldats, deux d'entre eux était déjà endormi, tandis que le troisième patrouillait tranquillement et silencieusement non loin des campeurs. Il reprit ensuite:

-Vous ne devrez pas avoir de problème pour trouver la cité des arbres, mais depuis peu elle est étroitement surveillée par les hommes d'Aile Ténébreuse. Lorsque vous y serez, faîtes bien attention à vous, ils ne sont pas forcément agréable au premier contact, même parfois au dernier.

Haestrom savait que tout ceci était de sa faute, il avait éliminé la reine elfique d'un petit coup de dague permettant à l'empire d'avoir un joug supplémentaire sur le territoire de Drayame au grand détriment des rebelles.

Avoir la chance...lui a aussi aurait-il connu un malheur et n'aurait pas pu y remédier. Pauvre homme! Je me plains sur mon sort quand lui semble avoir tout perdu.

Cette pensée se traduisit immédiatement par un geste simple et qui vint du cœur, elle prit la main d'Haetrom et la serra quelques instants. Elle sentait la peine de cet homme et cherchait un moyen de le consoler. Elle écouta son conseil avec attention.

Je me souviendrais de ce conseil, Haestrom, même si je suis sûre que je ne courrais pas de grave danger.

Elle leva la tête et observa le ciel.

La lune est haute. Il nous faut nous reposer. Ma route est encore longue et la tienne aussi. Demain, si le temps te le permet, nous nous dirons au revoir. Dormons les quelques heures qui nous reste, à présent, avant que le soleil ne se lève.

Elle s'allongea dans ses couvertures et s'endormit bien vite.


La lune descendait doucement et le soleil commençait à pointer lorsque Aricie se réveilla doucement. Elle se leva et, à moitié endormie, prit son sac pour prendre quelques fruits pour son petit déjeuner.

La nymphe prit les mains de Haestrom comme pour le réconforter du passé avant de répondre à l'homme. Alors qu'elle invitait l'homme à dormir pour être en pleine forme le lendemain, il fut surpris de ce qu'elle dit. Il reprit alors après s'être installé:

-Vous êtes bien la première personne dans ce monde qui ne demande pas à être accompagné lorsqu'elle est seule. La plupart n'hésite pas à demander de l'aide pour une partie du trajet. Mais vous avez raison, je n'ai pas le temps de vous accompagner, je partirai très tôt, peut-être, vous ne me verrez même pas. Si tel est le cas, je vous souhaite bon courage et j'espère sincèrement que vous guérirez votre soeur. Bonne nuit!

Haestrom s'endormit peu de temps après ces paroles.

Il se fit réveiller le lendemain par le soldat chargé de patrouiller autour du camp, c'était l'un de ceux qui étaient endormi en début de nuit. Les tours de garde avaient donc bien fonctionné. Haestrom observa que le ciel était toujours très sombre, il ne devait même pas être l'aube. Il se leva doucement alors que la nymphe était toujours endormie. Son cheval fut apporté, alors qu'il saisit les rênes, il monta sur la selle, prêt à talonner son cheval lorsqu'il vit la nymphe se lever à son tour, très certainement encore à moitié endormi. Haestrom se saisit alors d'un bout de tissu marqué de son armoirie, le donna à la nymphe et lança:

-Si jamais vous êtes perdu et que vous voyez cette banière, demandez le baron Haestrom. Bonne route Aricie!

Les chevaux galopèrent sous les coups de talons de leurs cavaliers suivi par le loup Whiteghost, laissant la nymphe seule dans la clairière reprendre tranquillement sa route.

Il lui donna un bout de tissus sur lequel il y avait un dessin. Aricie retint le nom ce qui la réveilla parfaitement. Alors qu'ils allaient partir, Aricie cria:

Bonne route! Que la chance vous accompagne Haestrom! Que vous puissiez connaître la paix et la confiance!

Le loup allait suivre mais Aricie le retint une seconde pour l'embrasser sur le museau et lui murmurer:

Ton maître croit que je risque un grand danger, hurle aussi fort que tu peux pour dire aux animaux de la forêt qu'ils doivent me protéger. Pars avec ma bénedicition.

Elle les laissa partir et les regarda jusqu'à ce que la poussière même disparue. Tandis qu'elle restait ainsi elle chanta pour que la paix soit dans leur cœur. Avant de reprendre elle-même la route.


Aricie continuait sa route comme toujours en aillant deux êtres qui occupaient ses pensées. Les conseils d'Haestrom étaient toujours dans sa tête mais elle faisait encore confiance au gens. Le peu de village qu'elle traversa l'aida à la convaincre qu'il était peut-être trop méfiant.
Quant aux nouvelles qu'elle recevait d'Hongre, elles n'étaient ni bonne ni mauvaise. Elle restait dans un état stable, et quand elle parlait dans son délire elle ne cessait de parler de destruction pour l'AT. Ceci inquiétait fortement les autres nymphes et Aricie ne cessa de presser le pas.

Il faut vite que je trouve un elfe! Vite un elfe.

Aricie continuait sur le même chemin, invariablement. Les habitudes étaient prises, enfin. Elle vivait au rythme du soleil.
Après un petit déjeuner sommaire, elle se levait et repartait sur les routes. Elle avait décidé de ne plus s'arrêter tout le temps pour les animaux. Les nouvelles d'Hongre s'empirait. Celle-ci s'était réveillait et elle avait détruit un rosier avant de se rendormir. Sa crise avait été violent. La doyenne la pressait d'essayer d'aller vers la cité des Arbres.
A midi, elle s'arrêtait prche d'un ruisseau et elle priait les animaux de la forêt blessait de la rejoindre là pour se faire soigner. Cette pause durait jusqu'à ce que la marche puisse être reprise, lorsque le soleil avait un peu descendu.
L'après-midi, elle ne s'arrêtait plus, elle ne désirait plus s'arrêter. Elle reprenait sa marche d'un pas régulier.
Lorsque le soleil était suffisamment bas et que la lune allait enfin se levait, elle recherchait une clairière. Là le rituel continuait: aller chercher du bois mort, faire du feu, manger une soupe, chanter pour avertir les animaux et dormir.

La seule aventure que connue notre voyageuse arriva lorsqu'elle demanda son chemin. Mais celle-ci se déroula le plus simplement du monde: elle demanda, on lui répondit puis on lui demanda si elle avait assez de provision. Là, elle en acheta mais en donnant quatre pièces d'or de sa bourse, les hommes ne voulurent pas tant et n'en demandèrent que deux. Là, Aricie apprit qu'une pièce d'or nourrissait une famille entière pour l'hiver.

Ses pensées...ses pensées pourraient être résumer assez simplement mais elle ne rendrait pas compte de la force de ses sentiments. Elle pleurait beaucoup avant de dormir pour soulager le poids de son pauvre cœur.
Hongre! Ma pauvre Hongre! Tu as seulement 30 ans et la vie devant toi....Ma pauvre petite...Les elfes sont bientôt là et pourront répondre à mes questions, du moins, je l'espère...eux sauront quoi faire...J'espère qu'Haestrom et son loup vont bien...
Forêt, s'il te plait et toi, Nature, protègent mes amis et ma famille. Ils ont besoins de moi et moi j'ai besoin d'eux.
Ceci n'est qu'un court résumé du poids qu'elle avait sur le coeur. Jeune encore, elle n'avait pas l'expérience suffisante pour philosopher sur la vie et ses aléas.

Petite ellipse de 2 jours, Aricie continue de marcher et je ne voudrais pas avoir à me répéter, les deux messages précédents donnent une bonne idée et de ce qu'elle fait et de son état d'esprit. A présent, voici le...


Aricie était alors dans un état très proche du désespoir et du découragement. Elle ne comprenait pas réellement ses sentiments ou son état d'esprit. Jamais encore elle n'avait eu de contrariété. Flore était tout sauf le lieu où l'on peut expérimenté cela et encore moins là où vivait les nymphes.
La logique ou le sentiment général voudrait qu'une personne, n'ayant jamais rien eu pour contrer ses envies et ses désirs par le passé, lorsqu'elle se trouve dans une situation contrariante réagisse avec égoïsme, arrogance...bref, elle ferait preuve d'un caractère d'enfant pourri gâter. Si exception à la règle existe, alors une nymphe doit l'être. Ainsi, Aricie au lieu de s'impatienter, de faire preuve de mauvaise volonté et de rebrousser chemin en maudissant à jamais les elfes, le continuer. Elle le continuait mes comme dit précédemment abattue, découragée. Voici les pensées qu'elle entretenaient ce jour-là:

Pauvre Hongre! Tu vas si mal et je n'ai toujours pas trouvé les elfes. Je suis si triste de penser que je vais échouer. Je ne me le pardonnerais jamais! Mais pourquoi ai-je des pensées si sombres? D'après les humains du dernier village, je n'ai pu une très longue route..peut-être suis-je tout bonnement perdue? Non, c'est impossible, je ne me suis jamais éloignée de la route. Même pour les soins, je ne l'ai pas fait! Et même si je me suis éloignée pour la nuit, je pense avoir un bon sens de l'orientation...Mais je trouverais un elfe...trop tard...Non c'est impossible! J'y arriverais. Je ne dois pas écouter ces pensées sombres...mais...

Pauvre Aricie! Elle était vraiment à plaindre. La solitude lui pesait et elle n'avait pas de compagnon qui pouvais lui redonner un minimum d'espoir. Il fallait ajouter à cela:
- La maladie de Hongre qui ne s'arrangeait pas
- Les souvenirs de sa rencontre avec Haetrom et Whiteghost ("elle les avait tout deux tellement apprécié")
- Le fait qu'elle devait consoler et soigner tous les autres animaux de la forêt. Même si elle ne voulait jamais l'avouer cela lui pesait sur le cœur.

Elle pleura toute la matinée. Lorsqu'elle s'arrêta pour manger , elle n'avait pas faim. Elle se laissa aller aux larmes et pleura. Elle était à demi allongée au pied d'un arbre, les mains sur son visage, pleurant et pleurant.

Retour à Drayame donc, songea Heylë en trottinant devant sa maîtresse. Ils avaient passé quelques jours à voyager, à partir de Faestalia, et devaient se rendre à Sen'tsura afin d'y retrouver Voyl, le compagnon d'Alys. Cela faisait longtemps qu'ils n'avaient pas eu de nouvelles de lui et espéraient que tout allait bien pour le dragon.

Sauf qu'Alys avait décidé de faire un dernier crochet par Drayame, pour finir de se faire croire qu'il n'était plus possible de sauver la forêt des Elfes des griffes de l'Aile Ténébreuse. Comme si leur dernier passage, avec la rencontre d'une bande d'orcs, ne lui avait pas suffi comme preuve accablante... Mais bon, Alys était têtue, et le renard n'avait pas non plus vraiment cherché à discuter.

Arrivés donc à Drayame, ils constatèrent qu'extérieurement, elle n'avait pas beaucoup changé depuis la dernière fois. Pas d'orcs en vue, peut-être se cachaient-ils. Soudain, Heylë se figea et leva les oreilles : quelqu'un pleurait toutes les larmes de son corps. Intrigué, il se dirigea vers la source des pleurs, suivi par une Alys qui se demandait bien ce qu'il lui prenait, et finit par voir une jeune femme allongée au pied d'un arbre, les mains sur son visage, pleurant sans fin. Émue par la détresse de la jeune femme, Alys s'approcha d'elle et lui demanda doucement :

Tout va bien ? Pouvons-nous vous aider ?

Heylë farfouilla dans le sac de l'Elfe rousse et trouva un pain aux herbes qu'elle avait pris à Faestalia, juste après avoir quitté la cité. Il le prit et le glissa sous le nez de la demoiselle, qui continuait de pleurer.

Aricie n'entendit pas arriver la jeune femme ni le renard. La question posait par la première la fit sursauter et elle leva les yeux vers son interlocutrice. Sa vue ne fut pas nette des le début et elle essuya rapidement ses yeux. La première chose qu'elle vit ce fut les cheveux roux. Puis elle vit les yeux bleus de la jeune femme. Elle regardait le tout puis ses yeux ocres se posèrent sur le renard et le morceau de pain que celui-ci lui tendait. La vue d'un animal avec un être humain lui rappelèrent Haestrom...ceci réussit à la calmer et à la rendre nostalgique. Ce sentant plus à l'aise, elle répondit:

Je te remercie, renard, mais je n'ai pas faim. Qu'en à vous, je n'ai aucun maux que les plantes et les potions peuvent guérir.

Elle approcha doucement sa main du renard pour le caresser. Elle regarda alors avec attention la jeune femme...

Ses oreilles ne sont pas comme celle d'Haestrom...elles sont pointues...cela veut dire...Une elfe! Une elfe! J'ai trouvé une elfe! Comme c'est magnifique! Oh! C'est si beau! Hongre est sauvée! Je n'ai pas échoué! C'est trop beau! Je n'y crois pas... Est-ce possible! Non! Je ne me trompe pas!!!!Hongre est sauvée! Je n'ai pas échoué! Hongre est sauvée! Je n'ai pas échoué! Hongre est sauvée! Je n'ai pas échoué! Hongre est sauvée! Je n'ai pas échoué!

Sa joie extrême se vit immédiatement. Elle commença par sourire puis par rire aux éclats, laissant couler enfin des larmes de sa joie. Elle prit l'elfe dans ses bras puis la relâcha avant de prendre le renard dans ses bras. Elle ressentait une joie profonde et sincère. Elle parvint à se calmer un peu, assez pour ne plus pleurer mais pas assez pour ne pas avoir les joues rouges, les yeux brillants de joie, ne plus sourire autant et pouvoir articuler un récit cohérent. La seule chose qu'elle parvint à dire fut dit d'un ton rapide, saccadé:

Vous pouvez m'aider! Je suis si heureuse! Hongre est sauvée! Oui, vous pouvez m'aider! Oh quel bonheur! C'est presque trop!

La jeune femme sursauta à la question d'Alys, et se sécha les yeux avant d'aviser l'étrange duo, d'abord sur Alys, puis sur Heylë. Elle lança au canidé qui lui avait posé le pain à proximité :

Je te remercie, renard, mais je n'ai pas faim. Qu'en à vous, je n'ai aucun maux que les plantes et les potions peuvent guérir.

L'Elfe haussa un léger sourcil pendant que la demoiselle tendait la main pour caresser Heylë, qui secoua les oreilles de joie avant de lui lécher la main. Soudain, la jeune femme, qui observait Alys, passa de la tristesse à la joie en un tour de main, ses yeux libérant des larmes de joie pendant qu'elle débitait, avec un rythme saccadé :

Vous pouvez m'aider! Je suis si heureuse! Hongre est sauvée! Oui, vous pouvez m'aider! Oh quel bonheur! C'est presque trop!

Alys lui sourit, intriguée, pendant qu'elle prenait Heylë dans ses bras, avant de lui demander :

Hé bien, ça dépend en quoi... Certes, je suis une Elfe, certes, je suis guérisseuse accessoirement. Dites-moi donc ce qu'il vous arrive, que j'avise.

Pendant ce temps, Heylë, tout content de recevoir des câlins, léchouillait la joue de la demoiselle, faisant de même pour ses larmes de joie. Il n'aimait décidément pas voir les personnes souffrir...

Le renard semblait apprécier les caresses et Aricie n'en était pas avare. Elle tâcha de calmer son émoi pour pouvoir répondre à l'Elfe.

Respire, voilà qui va mieux...Hongre, penses à Hongre, il faut que je pense à elle qui ne sait pas encore. Voilà, c'est bon. Je vais pouvoir tout lui dire.

Elle parvint à retrouver son attitude habituel, sourire et douceur, au bout d'un certain temps. Les émotions étaient trop violentes pour que cela puisse se faire en un clin d'œil. Elle s'assit confortablement et d'un geste de la main invita l'elfe à en faire autant. Elle continua à caresser le renard, ses larmes avaient séchés et elle parla d'une voix pleine d'émotion:

Je m'appelle Aricie, je viens de Flore et je suis une nymphe.
Il y a plus d'un cycle lunaire maintenant, notre doyenne nous envoya dans une partie de la forêt de Flore assez éloignée car nous n'avions plus aucune nouvelle de là-bas. Alors, nous y sommes allées, nous étions six nymphes, moi comprise...
En arrivant sur les lieux, nous...le spectacle était horrible. Je ne peux décrire ce que j'ai vu...je sais que vous partagerais ma détresse...la nature avait été saccagé...
Alors que je m'avançais avec Hongre, une de mes sœurs, pour aider les pauvres bêtes agonisantes à trépasser sans douleur...nous fîmes la rencontre d'un avatar des ténèbres, du moins est-ce ainsi qu'il s'est présenté... oh! si j'avais su!
Sur le coup, la seule que je notais c'est que j'étais mal à l'aise, mes autres sœurs étaient figées... Puis, nous allâmes dans un camp de guerrier, y passâmes la nuit puis nous partîmes au matin. Pendant tout ce temps, jusqu'au retour chez nous, Hongre était dans un coma profond...
D'après les recherches des autres nymphes, Hongre est comme brisée et ceci a été fait par cet avatar. La doyenne m'a envoyé alors pour chercher les elfes car elle pense que vous aurez les connaissances suffisantes pour nous aider à la guérir.

Elle se tut quelques secondes pour reprendre son souffle. Puis elle reprit:

Grâce à la forêt, je peux vous dire exactement quelles sont ses symptômes et les derniers renseignements. Lorsqu'elle dort, elle a une forte fièvre et elle semble être dans un sommeil si profond qu'on la croirait morte. Son pouls est bas et très irrégulier.
Quand elle se réveille, elle...pauvre d'elle! Elle détruit tout! Elle a une envie de détruire. Quand elle ne le peut pas, car nous l'avons attachée, elle semble souffrir mille morts....

Aricie se tut, ne pouvant ajouter quoique ce soit. Elle tremblait à présent en repensant à tout cela et elle essayait de se calmer.

La jeune femme prit le temps de se remettre les idées en place, caressant Heylë comme si cela la rassurait - et ce n'était certes pas le renard qui allait s'en plaindre ! - avant de retrouver un sourire et une douceur. Elle s'assit confortablement et invita Alys à faire de même avant de parler avec émotion :

Je m'appelle Aricie, je viens de Flore et je suis une nymphe.
Il y a plus d'un cycle lunaire maintenant, notre doyenne nous envoya dans une partie de la forêt de Flore assez éloignée car nous n'avions plus aucune nouvelle de là-bas. Alors, nous y sommes allées, nous étions six nymphes, moi comprise...
En arrivant sur les lieux, nous...le spectacle était horrible. Je ne peux décrire ce que j'ai vu...je sais que vous partagerais ma détresse...la nature avait été saccagé...
Alors que je m'avançais avec Hongre, une de mes sœurs, pour aider les pauvres bêtes agonisantes à trépasser sans douleur...nous fîmes la rencontre d'un avatar des ténèbres, du moins est-ce ainsi qu'il s'est présenté... oh! si j'avais su!
Sur le coup, la seule que je notais c'est que j'étais mal à l'aise, mes autres sœurs étaient figées... Puis, nous allâmes dans un camp de guerrier, y passâmes la nuit puis nous partîmes au matin. Pendant tout ce temps, jusqu'au retour chez nous, Hongre était dans un coma profond...
D'après les recherches des autres nymphes, Hongre est comme brisée et ceci a été fait par cet avatar. La doyenne m'a envoyé alors pour chercher les elfes car elle pense que vous aurez les connaissances suffisantes pour nous aider à la guérir.

Elle se tut quelques secondes pour reprendre son souffle avant de reprendre :

Grâce à la forêt, je peux vous dire exactement quelles sont ses symptômes et les derniers renseignements. Lorsqu'elle dort, elle a une forte fièvre et elle semble être dans un sommeil si profond qu'on la croirait morte. Son pouls est bas et très irrégulier.
Quand elle se réveille, elle...pauvre d'elle! Elle détruit tout! Elle a une envie de détruire. Quand elle ne le peut pas, car nous l'avons attachée, elle semble souffrir mille morts....

Alys échangea un regard avec Heylë pendant que la nymphe essayait de se calmer, troublée par ces souvenirs funestes. L'Elfe et le renard étaient d'accord : certes, ce n'était pas Vanitas, qui lui était un démon de pure souche, mais n'empêche, ce n'était pas rien. Elle pourrait peut-être voir si le don qu'une femme de Feu, Sharane, lui avait fait, à savoir voir ses adversaires tels qu'ils étaient réellement pour ne plus avoir peur, lui servirait face à un Avatar des Ténèbres et à sa victime...

Elle posa une main apaisante sur l'épaule de la nymphe et lui dit d'une voix douce :

Je doute que mes compatriotes soient vraiment en mesure de vous aider dans votre quête. J'ai eu récemment un don qui pourrait me permettre de combattre le mal qui tient votre sœur... Si vous me faites confiance, je peux tenter quelque chose.

Elle n'allait pas non plus refuser de l'aider : si elle avait été à sa place, elle n'aurait pas apprécié qu'un refus lui soit donné...

Je doute que mes compatriotes soient vraiment en mesure de vous aider dans votre quête. J'ai eu récemment un don qui pourrait me permettre de combattre le mal qui tient votre sœur... Si vous me faites confiance, je peux tenter quelque chose.

Aricie écouta avec attention cette réponse et réfléchit.

Il faut que je demande la permission d'emmener une étrangère. Je n'ai pas le choix, c'est ma seule chance.

Elle prit la main de l'elfe et la serra.

J'accepte votre aide de tout mon cœur. Je vais d'abord demander la permission à mes sœurs de vous accueillir chez nous. Cela prendra un moment, le soleil aura sûrement le temps de descendre avant que j'ai une réponse.

Elle ferma les yeux et commença à réciter une prière, une longue prière en langage nymphique. Tout son être se concentrait sur cette unique prière:

Doyenne des nymphes, sœurs nymphes, je suis Aricie, votre sœur. J'ai des nouvelles des elfes. J'ai rencontré une elfe et son renard. L'elfe me propose d'essayer un remède. Doyenne des nymphes, sœurs nymphes, je suis Aricie, votre sœur. Je vous demande l'autorisation d'emmener cette nymphe jusqu'à chez nous ou tout autre lieu de rendez-vous. Le temps presse mes sœurs, pourriez-vous demander au pégases de venir nous aider.

Cette prière dura bien longtemps. Le soleil continuait sa course. Enfin, Aricie se tut et rouvrit les yeux et parla à l'elfe:

A présent, nous devons attendre une réponse. Cela prendra un certain temps. J'irais chercher du bois pour le feu dans quand le soleil sera plus bas. Comment vous appelez-vous? Et toi gentil renard, quel est ton nom?

La nymphe prit la main de l'Elfe, après avoir réfléchi quelques instants, et lui dit doucement :

J'accepte votre aide de tout mon cœur. Je vais d'abord demander la permission à mes sœurs de vous accueillir chez nous. Cela prendra un moment, le soleil aura sûrement le temps de descendre avant que j'ai une réponse.

L'Elfe rousse hocha la tête et resta muette le temps que la nymphe murmure une prière, les yeux fermés. Heylë, lui, descendit de son perchoir et retourna auprès d'Alys, qui le caressa toujours silencieusement.

Lorsque la prière prit fin, le soleil continuait sa course tranquillement vers l'horizon. La nymphe se tut, rouvrit les yeux et demanda :

A présent, nous devons attendre une réponse. Cela prendra un certain temps. J'irais chercher du bois pour le feu dans quand le soleil sera plus bas. Comment vous appelez-vous? Et toi gentil renard, quel est ton nom?

Alys laissa son Familier répondre avec un grand sourire malicieux :

Je me nomme Heylë, et voici Alys. Pour le bois, je vais y aller, on ne va pas te laisser y aller toute seule...

Puis il alla à nouveau lui lécher la main en gage de son affection. La forêt était dangereuse, hors de question de laisser la nymphe se promener au milieu d'orcs, sans défense. Cette forêt n'était décidément plus aussi sûre qu'elle n'avait pu l'être autrefois, et le renard était pressé de la quitter une bonne fois pour toute, histoire d'être tranquille.