La semaine avait été difficile, et Sybaris avait besoin de repos. De repos et de calme, de sérénité, de relaxation ... Et elle ne connaissait rien de mieux que Fredelig'elv, ce petit village bien calé au bord du grand tournant de la rivière reliant le Lac Patriarcal et le Gand Lac, à la lisière de Drayame. Ce vingt-huitième jour de Telniss de l'an 114 allait être sous le signe du repos tant attendu ...


C'était un paisible endroit, simple comme ses habitants. Tout autour on trouvait des petits champs cultivés de toutes sortes. Au fil de l'eau s'alignaient divers pontons au long desquels se serraient des petites barques pour la pêche. Et au nord, la forêt qui fournissait le gibier ... Quant au village lui-même : à l'extérieur, deux petites fermes, dont l'une spécialisée dans l'élevage de volailles et de caprins ; au centre, une petite église dédiée à Zelphos, lui faisant face, une grande bâtisse servant au bourgmestre - et client régulier de Sybaris - et l'auberge du Saumon Argenté ; et tout autour s'articulaient simplement une quinzaine de maisons de tailles différentes. Le tout formait un ensemble coloré et animés du plus bel effet.

Sybaris aimait cet endroit pour de multiples raisons, la première étant que c'était bien placé et un lieu de passage sur les routes fréquemment empruntées entre Drayame, les Montagnes et Sen'Tsura. Et que c'était suffisamment éloigné de la capitale pour considéré cet endroit comme un lieu de vacances ... Mais en tête de sa liste, aujourd'hui, c'était la tranquillité ambiante et le fait, elle le savait, que ce lieu était pour ainsi dire son domaine : pas d'ennemies de l'Empire et un chef de village totalement à ses pieds ... Aussi, alors qu'elle pénétrait dans la bourgade, c'est vers la grande maison de son "ami" qu'elle se dirigeait.

Et tandis qu'elle marchait tranquillement, avec son allure de grande dame, les habitants du cru saluèrent avec respect cette jeune femme bronzée, aux longues et nombreuses tresses brunes, qu'ils connaissaient bien - sous cette forme seulement - habillée simplement de tissus ocres et orangés formant une tenue de voyage à la fois confortable, simple et élégante. Tous pouvaient la voir aller de son pas leste et tranquille ...

Alors qu'elle passait devant l'église de Zelphos, la démone fut interrompue dans sa rêverie par une petite voix mal assurée ... alors qu'il n'y avait personne à sa hauteur ... Tournant la tête, l'air renfrogné - pour changer - elle aperçut du coin de l’œil le détail qui lui signifia qu'elle devait regarder plus bas. Qu'était-ce donc ? Le petit être avait la taille d'un enfant mais n'en avait visiblement pas l'air. Un nain ? Non, ce serait étrange, avec si peu de poils, et il faisait petit, même pour un nain ... Un homme miniature ? Un gnome peut être ? Sybaris n'en avait jamais vu que dans des livres, et elle savait par expérience qu'un dessin d'historien est bien loin, souvent - trop souvent -, de la réalité ... D'ailleurs, si c'était un gnome comme dans les livres, il lui manquerait un bonnet coloré et une brouette pleine de fleurs ...

Quoiqu'il en soit, ce ... truc ... avait dérangé la démone. Et ça, c'était le plus important. Déjà qu'elle n'aimait pas être dérangée par ceux qu'elle connaissait, alors se faire ainsi alpaguer par une demi-portion qu'elle n'avait jamais vu, et dans "son" fief en plus ... L'espace d'un instant, l'esprit de la démone pulsait au son de la sempiternelle rengaine de haine qu'elle affectionnait : "mais il me veut quoi, l'ahuri ?" - et autres versions nuancées - mais sachant que si elle se laissait aller à la rage elle ruinerait sa couverture ici, elle laissa s'éteindre le feu de la colère et darda ses yeux verts sur le petit homme - tout en s'imaginant, tout de même, comment elle pourrait l'écarteler pour que ça dure longtemps ...

Une dame qui avait l'intention de ne pas être dérangée ... Mais ici on me nomme Dame Sybaris, puisque cela est mon nom.

Sybaris observait l'étrange "lutin" et remarqua les symboles qu'il portait ... Des ... chaussettes ? Sérieusement ?

Vous êtes paladin de quoi, au juste ? demanda-t-elle, espérant que ce soit un ennemi de l'Empire qu'elle pourrait envoyer jusqu'aux limbes et ainsi profiter plus vite de ses vacances ...

Voyant la réaction de la dame, le gnome parut fort déçu et triste. Observant toujours le visage de celle ci, notant chaque léger changement et tentant de comprendre ce que cela voulait dire, les secondes qui s'écoulèrent avant qu'elle ne répondre lui parurent durée une éternité. Puis elle finit par se présenter, c'était bien elle dame Sybaris, quelle joie de la rencontrer même si elle n'avait pas l'air du même avis.
Pour une fois le paladin fit attention à la phrase complète de son interlocutrice et compris pour de bon qu'elle n'avait pas l'envie de lui parler. Elle demanda également de quoi était il paladin.

Se redressant de fierté, près à annoncer sa cause, d'une posture digne des plus grands héros, torse bombé et voix charismatique, il dit :
- Je suis le paladin de la Sainte Chaussette Gauche.
Reprenant sa voix normal il se frotta l'arrière du crâne avec un petit sourire en coin gênée et ajouta :
- Je suis désolé de vous avoir importunée, je venais uniquement par ici afin de trouver une chambre pour la nuit et un sympathique paysan m'a parler de vous, en bien je vous assure. Il se rendit compte à quel point cela ne devait pas intéresser la dame et coupa court. Si je puis faire la moindre chose pour me racheter auprès de vous n'hésitez pas.

Il afficha le sourire le plus amical et jovial possible et chercha du regard une potentiel sortie de secours au cas où les choses tournerait mal. Repérant ainsi l'auberge au passage.

Le petit homme afficha un air attristé. La démone avait visiblement fait mouche et avait touché un point sensible : ce petit être était des plus sociable, mais surtout foncièrement amical et aimable, chose qui horripilait relativement souvent la chef des espions d'Aile Ténébreuse. Mais visiblement, les mots secs et peu amicaux de la démone ne firent pas clore le babillage jovial de cette demi-portion, qui se présenta plus en avant et avec fierté, qui plus est !

Je suis le paladin de la Sainte Chaussette Gauche. Je suis désolé de vous avoir importunée, je venais uniquement par ici afin de trouver une chambre pour la nuit et un sympathique paysan m'a parler de vous, en bien je vous assure. Si je puis faire la moindre chose pour me racheter auprès de vous n'hésitez pas.

Paladin de la ... QUOI ?! Se moquerait-il d'elle ? Oserait-il ? Si tel était le cas, le villageois qui avait cru bon de diriger pareil crétin vers elle, la grande dame protectrice de ce village, allait entendre parler du pays. Mais pour l'heure, c'était cet imbécile heureux qui le consternait. Cet ordre était-il une blague potache ou une réelle communauté religieuse ? C'est qu'il semblait si sérieux ... Il fallait en savoir plus ...

Si vous cesser d'être si prévenant, et que vous me conter de plus amples explication sur votre ... Sainte chaussette ... je vous paye le repas pour ce soir ... Mais rien de plus !

Sans l'attendre, elle se dirigea vers l'auberge ...

Vous venez ? rajouta-t-elle avec une impatience mauvaise.

Dame sybaris fit une mine plutôt étrange et Helkyn s'en aperçut, au fond de lui ça le rendait triste. LA jolie dame continua en disant :
- Si vous cesser d'être si prévenant, et que vous me conter de plus amples explication sur votre ... Sainte chaussette ... je vous paye le repas pour ce soir ... Mais rien de plus !

Le gnome fit alors une tête assez surprenante, portant son doigt au coin de sa bouche il réfléchissait sans le cacher. Mais que voulez donc dire prévenant ? Pourquoi utilisait elle des mots si compliqué ?! Il n'avez malheureusement pas vraiment fait attention au reste de la phrase mais avait cru comprendre qu'elle voulais en savoir plus sur la Sainte Chaussette Gauche, comme tout le monde donc. Et surtout elle lui payer le repas et ça c'était génial. Il afficha alors un sourire plus que content d'intéresser la si jolie dame et d'avoir un repas gratuit.

Il sortit de ses penses d'un coup lorsque dame Sybaris demanda s'il venez.
Le gnome trottina alors content de lui afin de rejoindre la hauteur de la dame. Ils avancèrent tout deux vers l'auberge, la dame ouvrit la porte sans vraiment prendre soin de la garder ouverte pour le gnome qui se faufila telle un ninja avant que celle ci ne se referme. La dame s'approcha alors d'une table et s'y installa.
En la voyant le tavernier dit :
- Bonjour dame Sybaris, ce sera la même chose que d'habitude ?.
Sur quoi elle fit un signe de la tête pour acquiescer, le paladin qui gravissait le siège pour s'asseoir avec la démone tendit la main vers le tavernier et commanda quatre pintes. Après les avoir commander il lui sourit légèrement et dit d'une voix peu sur de lui, espérant ne pas exaspérer encore une fois la dame :
- Ne vous en faite pas les quatre sont pour moi, c'est que si je dois vous racontez tout il me faudra de quoi me désaltérer.

Lorsque les pintes arrivèrent il remercia le tavernier et déposa son baluchon sur la table et l'ouvrit. Toutes les personnes présente purent voir plusieurs chaussettes de couleur et de motifs toutes différentes, il en retira quelques une dessus et on pu voir des caillou vert qui brillait légèrement au lueur du soleil, il en donna un au tavernier et ajouta qu'il payerait sa nuit également avec.
Une fois cela fait il rangea les chaussettes correctement et referma son baluchon comme si de rien était. Il vit alors que dame sybaris commençait vraiment à s'impatienter.

Il prit donc l'une de ses pintes et en bu un grosse gorgée, avant de dire d'un ton plus que passionné :
- La Sainte Chaussette Gauche est la quête pour laquelle je vie, sans elle mon existence n'aurait aucune utilité et c'est donc pour cela que j'en suis le paladin et l'élu du peuple gnome. Je dois retrouver la Sainte Chaussette et je suis prêt à donner ma vie pour elle. Il reprit une gorgée, finit donc sa pinte et continua, Et elle m'aide bien en retour puisqu'elle me protège, me rassure et me guide chaque jour dans ma quête sacrée.

Il était tellement passionné par ce qu'il disait que s'en s'en rendre compte il s'était retrouvé debout sur sa chaise et gesticuler un peu dans tout les sens, montrant ses symboles de la Sainte Chaussette. On aurait cru un enfant qui raconter à ses parents le jeu qu'il venait de finir. Il était si heureux sur ce moment, comme à chaque fois qu'il raconter cela à quelqu'un, que rien n'aurait pu entamer son moral. Il se rassit sur sa chaise et se frotta l'arrière du crâne tout gênée.

Le petit homme était décidément trop agréable ... cela était si horripilant pour la démone. Elle pria intérieurement tous les dieux de ce monde de mettre fin rapidement à son calvaire et de lui donner une bonne raison de l'avoir enduré - notamment grâce avec des informations utiles pour elle et son camp. Le voilà à présent qui trottinait. Tout simplement, il se comportait comme un ... enfant ! C'était effarant ... Si bien que Sybaris entra dans l'auberge du Saumon Argenté sans même prendre la peine d'attendre ce satané petit homme, sachant comme par intuition qu'il saurait se faufiler ... Ce qu'il fit assurément et en toute innocence. Écœurant !

Bonjour dame Sybaris, ce sera la même chose que d'habitude ?

Ah, enfin un visage qu'elle appréciait un peu plus que les autres. Floki Friide, le bedonnant tavernier, toujours aux petits soins pour Sybaris lorsqu'elle séjournait à l'auberge, par courtoisie et par égard pour le bourgmestre, son meilleur client d'ici, qui avait femme et enfants et qui préférait voir la courtisane dans un endroit plus ... discret. Cela dit, personne à Fredelig'elv n'ignorait ses coucheries ... mais comme tous respectaient plus Sybaris que le chef du village, personne n'en touchait mot ...

Aussi donc, Sybaris se contenta d'acquiescer à la demande du tenancier de l'auberge alors qu'elle prenait place à sa table habituelle - que l'on pourrait dire SA table puisque personne ne s'y installait jamais en dehors d'elle-même. Et voilà que le petit homme tenta de se hisser sur une chaise. Pitoyable, vraiment ! Sybaris, qui restait en tous temps dominée par les bonnes manières, se retint de montrer son mépris le plus total et se contenta de lever les yeux au ciel furtivement.

Elle s'étonna encore plus d'entendre la demi-portion demander quatre pintes. Quel assoiffé ! Serait-ce un alcoolique ? Ses propos mériteraient-ils donc un quelconque intérêt ? voilà qui mettait la démone peu en joie ...

Ne vous en faites pas les quatre sont pour moi, c'est que si je dois vous raconter tout il me faudra de quoi me désaltérer.

Ah oui, quand même ... Un alcoolique donc ... vraiment ... Nous voilà bien ... La démone n'avait pas de chance aujourd'hui, la voilà en compagnie d'un simplet alcoolique ... Bon sang !

Rapidement, le tavernier étant très prolifique au travail, le cocktail de baies rouges de Sybaris arriva accompagné des quatre pintes parfaitement servies. Cela fut ridicule à voir : le petit homme se retrouva presque caché par les pintes ... Si la démone avait été une naine, elle l'aurait perdu de vue ... Risible et pitoyable, vraiment ! Mais moins encore que ce que Helkyn découvrit en ouvrant son baluchon. Des chaussettes ?! Par Zelphos, ce petit homme est un original !

Mais le plus étonnant fut ce qu'il donna au tavernier pour payer ses pintes, ajoutant qu'il donnerait tout autant pour la nuit qu'il passera en ce lieu. Une ... émeraude ? Oui, c'était cela, Sybaris pouvait le jurer. Même brutes, elle pouvait reconnaître des pierres précieuses quand elle en voyait. Des émeraudes, le petit homme avait un tas d'émeraude dans son baluchon ! Allons Sybaris, garde ton sang froid, tu t'arrangeras avec Floki plus tard ... Et voilà que le petit homme reprit la parole ... Après avoir prit des forces en ingurgitant une bonne partie de sa première pinte.

La Sainte Chaussette Gauche est la quête pour laquelle je vis, sans elle mon existence n'aurait aucune utilité et c'est donc pour cela que j'en suis le paladin et l'élu du peuple gnome. Je dois retrouver la Sainte Chaussette et je suis prêt à donner ma vie pour elle. Il reprit une gorgée, finit donc sa pinte et continua : Et elle m'aide bien en retour puisqu'elle me protège, me rassure et me guide chaque jour dans ma quête sacrée.

Alors donc c'était bien un gnome. Un gnome qui devait venir tout droit ds montagnes vu le tas de pierreries qu'il trimbalait avec lui. A moins qu'il ne soit riche ... Riche et fou, visiblement ... Quoique ... s'il était bien l'élu de son peuple, il se pourrait donc que tous les gnomes soient aussi ... fous, excentriques, gentils ... Écœurant ! Et le voilà qui était carrément monté debout sur sa chaise. Mais serait-il possédé en plus de cela ? Mais dans quoi me suis-je fourrée encore ... ?

Vous voulez dire que votre peuple vénère une ... chaussette ? Les gnomes sont bien encore plus étranges que ce qu'en disent les livres, il va falloir m'en conter davantage ... Mais avant, dites-moi, Helkyn, vos petits cailloux là, que vous donnez en paiement, d'où proviennent-ils ? demanda-t-elle le plus innocemment du monde, voyant fort bien que seule la gentillesse viendrait à bout de ce gnome.

Tandis qu'il buvait une gorgée dans sa deuxième pinte, dame sybaris demanda :
- Vous voulez dire que votre peuple vénère une ... chaussette ? Les gnomes sont bien encore plus étranges que ce qu'en disent les livres, il va falloir m'en conter davantage ... Mais avant, dites-moi, Helkyn, vos petits cailloux là, que vous donnez en paiement, d'où proviennent-ils ?.

Le gnome se rendit compte qu'une fois de plus il commençait à en dire trop, et même en y pensant il ne pouvait se résoudre à s'arrêter la, cette jolie jeune femme avait l'air si gentille dans le fond que ça lui donnait l'envie de continuer à discuter avec elle. D'ailleurs, que connaissait il d'elle ? Rien du tout à part ce que le paysan à pu lui dire et la rapide présentation qu'elle lui avait donné. Cela intrigua le paladin encore plus, peut être était elle une princesse en voyage ? Une diplomate aguerrie ? Peut être cachait elle un lourd secret ? Toutes ces questions trottaient dans sa tête, tournant encore et encore.
Il regardait dans le vague perchait encore dans les nuages comme à son habitude lorsqu'il finit par voir que dame sybaris s'impatientait. Il chercha alors les mots qu'il emploierait pour en connaître d'avantage de la demoiselle et peut être deviendront il amie prochainement.

Puis il se mit à sourire et un léger rire surgit de sa bouche, il regarda alors la dame et lui dit d'un ton amusé :
- Bien sur que non, les gnomes ne sont pas étranges. Et seul une mince partie des notre croient encore à la Sainte Chaussette. Mais pour répondre à vos questions j'aimerais en connaître d'avantage sur vous, c'est que je ne peux dévoiler tout mes secrets à n'importe qui. Seul mes amis peuvent savoir où je trouve ces cailloux vert.

Lorsqu'il eut finit sa phrase il eut un petit rire niais et fier de lui. But le reste de sa deuxième pinte et observa la réaction de la dame, en espérant que cela ne la froisserai pas et qu'il pourrait continuer leurs conversation.

Alors qu'elle attendait une réponse, Sybaris constata que le gnome venait de plonger dans sa rêverie. Il mettait visiblement du temps à rassembler ses idées pour répondre aux interrogations de la dame. La démone se renfrogna et ajouta au petit homme l'étiquette "simplet". Au comble de l'impatience, la démone sous forme humaine se mit à tapoter le bois massif de la table avec les doigts de sa main droite ... Alors le gnome se mit à sourire. Oui, tout simplement ... et il se mit à parler avec amusement :

Bien sur que non, les gnomes ne sont pas étranges. Et seule une mince partie des nôtres croient encore à la Sainte Chaussette. Mais pour répondre à vos questions j'aimerais en connaître davantage sur vous, c'est que je ne peux dévoiler tous mes secrets à n'importe qui. Seuls mes amis peuvent savoir où je trouve ces cailloux verts.

Oh, tes amis ... bien, devenons donc amis ! La démone chargea son esprit de machiavélisme. Oui, le petit paladin était la naïveté incarnée, il allait falloir y aller en douceur et se montrer sous son meilleur jour. Les talents de comédienne de la jeune femme n'étaient plus à tester, elle allait donc pouvoir s'amuser. Il fallait donc à présent lui dépeindre une Dame Sybaris aimable et enchanteresse ... Quelle joie qu'ils se soient rencontrés dans ce village où tous ne tarissaient pas d'éloges au sujet de leur bienfaitrice. Ce défi ne sera pas des plus compliqué ... mais au moins cela pimentait un peu ses vacances !

Oh, il n'y a pas grand chose à savoir sur moi vous savez ... Je ne suis qu'une humble courtisane du Palais de Sen'Tsura ... J'ai su mettre de l'argent de côté et étant l'amie du chef de ce village j'en suis également devenue la protectrice financière. Disons que j'ai su investir dans ce havre de paix pour mes vieux jours ... Car au final je ne possède rien d'autre que ce que je porte et que ce que l'on m'offre ...

Cela suffirait-il ? Oui, inutile d'en dire trop, cela sonnerait trop ... faux. Sybaris se décida à laisser le gnome la questionner s'il lui en prenait l'envie. Après tout, pourquoi ne pas lui raconter ce qu'il veut savoir, et le satisfaire pour obtenir des renseignements précieux ?

Le gnome rêveur accepta la réponse de la démone mais cela ne calma point encore sa curiosité qui virait à la pathologie ... Mais les nouvelles questions étonnèrent davantage, par la naïveté incroyable qui en émanait, la courtisane.

Qu'est ce qu'être courtisane ? Est-ce un titre de noblesse chez vous les humains ? Pourrais-je l'être aussi ? Oh et qu'est ce que Sen'Tsura ? arriva-t-il a prononcé avant de baisser la tête, comme s'il était honteux de sa lourde - mais providentielle - ignorance. L'occasion de pour Sybaris de lui faire avaler ses couleuvres. Désolé, continua-t-il, cela ne fait que quelques temps que je suis parti de ma communauté et je ne connais donc que peu de choses de ce monde.

A n'en pas douter, une toile vierge sur laquelle la démone pouvait peindre sa propre fresque. Il lui était vraiment délectable d'ainsi manipuler à son envie une créature si malléable et pure. L'innocence était un met délicieux que cette femme aimait à dévorer. Et elle le faisait avec avidité !

Ne soyez point désolé, Helkyn, l'ignorance vaut mieux que la bêtise et se comble plus facilement. Et puis, nous découvrons tous quelque chose un jour ou l'autre que d'autres connaissent bien ...

Sybaris se surprit à sourire. L'amusement ... Ou était-ce l'innocence qui l'incitait à éprouver une sorte de ... tendresse ? Mentalement elle secoua ses esprits pour chasser cette horrible pensée. Il fallait trouver un mensonge adéquat.

Je vais donc vous expliquer ... Sen'Tsura, tout d'abord, est la ville la plus importante de ce monde : c'est la capitale de Terre mais également de tout Terra Mystica. C'est une ville magnifique, très riche et très peuplée, et on y rencontre presque toutes les races ... Et c'est là que je vie et travaille la plupart du temps.

Une idée germa dans sa tête. Le gnome était simplet, il était inutile d'aller dans les détails qu'il ne comprendrait pas en toute vraisemblance ... Et puis, il y avait bien longtemps qu'elle n'avait pas enjoliver ses activités, s'étant habituée aux vices des hommes qui possèdent assez de richesses - ou d'informations - pour s'offrir les services d'une dame capable d'encore plus de vicissitude ... Oui, elle allait s'amuser un peu avec ce petit homme.

Quant à mon humble profession ... et bien, c'est celle que beaucoup de petites filles peuvent m'envier. Voyez-vous, une courtisane est une dame de la cour, une dame qui vit dans un palais et que les nobles hommes protègent. Les dames comme moi sont cultivées, artistes et toujours bien habillées et joliment coiffées, et elles reçoivent souvent de beaux cadeaux de la part de ces hommes de haut rangs ... A vrai dire, je doute que l'on puisse qualifier cette activité de profession, mais c'est ainsi que se passent les choses en notre monde. C'est presque ce qui correspond aux rêves des fillettes de devenir princesses, en fin de compte ...

Elle fut satisfaite de sa supercherie, il n'y avait plus qu'à attendre que le paladin rase-motte y croit afin qu'elle en ramasse les fruits ... Et en parlant de fruits ... Sybaris, n'y pouvant plus d'entendre gémir l'estomac de son comparse, fit signe au tavernier de leur apporter deux plats du jour - dont les assiettées seront pour sûre bien remplies ...

Malgré toute la gaieté qui était en lui il avait peur d'avoir une très mauvaise image auprès de la dame, mais chose qui le réconforta fut la vitesse à laquelle celle ci répondit et les mots qu'elle employa :
- Ne soyez point désolé, Helkyn, l'ignorance vaut mieux que la bêtise et se comble plus facilement. Et puis, nous découvrons tous quelque chose un jour ou l'autre que d'autres connaissent bien ...

Le gnome fut si content de cette réponse qu'il se mit à avoir un large sourire le long de son visage.

Je vais donc vous expliquer ... Sen'Tsura, tout d'abord, est la ville la plus importante de ce monde : c'est la capitale de Terre mais également de tout Terra Mystica. C'est une ville magnifique, très riche et très peuplée, et on y rencontre presque toutes les races ... Et c'est là que je vie et travaille la plupart du temps.

Il savourait chacun de ses mots, espérant que ses explications ne s'arrête pas de si tôt, ses yeux c'était illuminé d'une curiosité sans fin.

Quant à mon humble profession ... et bien, c'est celle que beaucoup de petites filles peuvent m'envier. Voyez-vous, une courtisane est une dame de la cour, une dame qui vit dans un palais et que les nobles hommes protègent. Les dames comme moi sont cultivées, artistes et toujours bien habillées et joliment coiffées, et elles reçoivent souvent de beaux cadeaux de la part de ces hommes de haut rangs ... A vrai dire, je doute que l'on puisse qualifier cette activité de profession, mais c'est ainsi que se passent les choses en notre monde. C'est presque ce qui correspond aux rêves des fillettes de devenir princesses, en fin de compte ...

Ce métier avait l'air si . . . grandiose, si génial que s'il avait été une fille il s'empresserait de postuler. Elle était donc, un peu comme une princesse ? Si cela était vrai il se sentait pitoyable sur sa façon de l'avoir abordé. Et cette ville, Sen'Tsura, avait l'air si génial également, si gigantesque que la vie devait y être trépidante. Il tenta d'imaginer à quoi elle pouvait ressembler mais n'y parvint pas, il lui fallait en connaître plus. Mais avant de pouvoir poser la question dame Sybaris commanda deux repas du jour. Elle lui en avait promis un, donc il mangerait certainement très bien.

Comme à son habitude, sa faim l'emportant sur tout le reste, il fixa la porte de la cuisine attendant avec impatience le repas, s'imaginant ce qu'il allait être, du poisson peut être, ou bien du porc ? Durant cette attente qui lui paraissait durée des années il ne décrocha aucun mot et eut pour seul geste de finir sa troisième pinte. Aux aguets, comme un chien ayant repéré une proie, il sauta de joie sur sa chaise, un sourire se dessinant à nouveau sur son visage, lorsque la porte de la cuisine s'ouvrit et que le tavernier s'avança avec deux assiettes bien fournies de morceaux de poulets, dégoulinant de sauce, un long filé de bave coula sur sa joue jusqu'à ce que l'assiette soit placé devant lui. Il en profita pour commander deux nouvelles pintes.

Les yeux rivés sur la nourriture il eut le temps de dire
Bonne appétit madame.
Avant d'attraper une cuisse de poulet et de la dévorer.

Après s'être essuyer le coin de la bouche il observa la dame comme dégoûter par sa façon de manger et demanda dans un sourire nerveux :
Le repas vous paraît il bon ? J'ai déjà eu l'occasion de manger du poulet mais celui ci est vraiment délicieux. Cette taverne est vraiment chouette. Il mit un petit temps d'arrêt avant de rajouter, Pourquoi, si votre métier est il si simple et extra-ordinaire, qu'aussi peu de monde le fasse ? Sen'Tsura à l'air magnifique, pourriez vous m'en faire la visite un jours

Le gnome avait visiblement des goûts simples, et apparemment une faim qui l'empêchait de penser ... Entre l'instant où la démone passa discrètement commande et le moment où les plats arrivèrent, le petit homme ne sut porter son attention sur autre chose. la démone en leva les yeux au ciel ... Mais accepta de bonne grâce ce repas fort bien venu. Une chose était sûre, la simplicité du gnome ne lui faisait pas oublier la politesse et la bienséance. Ce qui ne l'empêcha tout de même pas de commander deux autres pintes ... Serait-il né avec les nains ?

Une chose était sûre, sa connaissance des bonnes manières était plus que limitée et le voir manger n'était pas un spectacle très agréable à l’œil. Même un œil peu raffiné trouverait ça ... peu agréable. Tandis que la dame, elle, mangeait avec élégance, usant de ses couverts avec propreté et distinction.

Le repas vous paraît il bon ? J'ai déjà eu l'occasion de manger du poulet mais celui ci est vraiment délicieux. Cette taverne est vraiment chouette.

Oui, des goûts très simple, c'est certain. Retournant à son assiette, le gnome revint vers son interlocutrice au bout d'une minute.

Pourquoi, si votre métier est il si simple et extra-ordinaire, qu'aussi peu de monde le fasse ? Sen'Tsura à l'air magnifique, pourriez vous m'en faire la visite un jours ?

La démone se retint de rire aux éclats et se contenta de sourire.

Qu'est-ce qui vous faire dire que nous sommes peu à exercer ma profession alors qu'il y a un instant vous ne saviez même pas ce que c'était ? Croyez-moi, ce métier est bien plus répandu que vous ne pourriez l'imaginer. Et il s'exerce dans diverses couches de la société. Quant à Sen'Tsura, je n'ai malheureusement point le temps de la faire visiter, mais il s'y trouve des tas de gens qui seraient prêts à vous servir pour cette activité ...

Et à vous détrousser dès que vous aurez le dos tourné, il va sans dire, pensa la démone avec délectation. Mais elle ne perdit ni le sourire ni le sérieux. Elle avait encore des choses à découvrir.

Mais à présent, très cher Helkyn, si vous me racontiez plus de choses sur vous ...

Il fut déçu et attristé par lui-même lorsqu'elle souleva le fait qu'il ne connaissait pas cette profession et qu'il avait soulevé une hypothèse. Il fut également déçu d'apprendre que la dame ne pourrait lui faire visiter Sen'tsura personnellement. Même si d'autre personne lui faisait visiter ça ne serait pas pareil il commençait à s'attacher à elle.

- Mais à présent, très cher Helkyn, si vous me racontiez plus de choses sur vous ...

Un sourire revint sur son visage, il était content que quelqu'un s'intéresse à lui, ça le changeait des coups de bâton ou des moqueries. Il chercha ce qu'il pourrait bien dire et se souvint que la dame avait l'air intéresser par ses cailloux verts qu'il transportait dans son baluchon. Étrange on lui avait toujours dit qu'il ne valait pas grand-chose mais tout le monde avait l'air de s'y intéresser énormément.

Il se surpris recommencer à rêvasser, surtout sur la façon dont il trouvait ses pierres, lorsqu'il entendit dame Sybaris souffler, certainement d'impatience.

Il revint alors sur terre et affichant un sourire il dit :

- Je ne suis qu'un simple gnome qui vit dans la nature et qui passe son temps à voyager pour retrouver toutes traces de la Ste Chaussette Gauche. Il m'arrive de dormir dans des auberges mais c'est assez rare qu'on m'y accepte.

Il regarda la dame qui semblait peut satisfaite de cette réponse, il remarqua également qu'elle jeta un œil vers son baluchon encore ouvert.

- Je ne sais pas comment je fais pour trouver ces pierres, je les trouve c'est tout. Par exemple ceux là, il sortit deux pierres plus petites que les autres, Je les ai trouvés dans une caverne où j'ai passé la nuit il y a deux jours non loin d'ici. Depuis que je suis tout petit ceux de ma communauté me demande de trouver des cailloux verts, bleu . . .

Le petit homme partait dans ses rêveries avec une vitesse vraiment déconcertante. Sybaris ne put d'ailleurs point se retenir de souffler son désarroi, ce qui fit sortir le gnome de son mutisme, avec toujours cette innocence improbable en ce monde ...

Je ne suis qu'un simple gnome qui vit dans la nature et qui passe son temps à voyager pour retrouver toutes traces de la Sainte Chaussette Gauche. Il m'arrive de dormir dans des auberges mais c'est assez rare qu'on m'y accepte.

La démone humanisée ne fut pas plus avancée. Cette réponse était loin de répondre à ses questions, et elle regardait déjà avec avidité le baluchon contenant le précieux chargement ... Regard qui ne sembla pas échapper au petit bonhomme.

Je ne sais pas comment je fais pour trouver ces pierres, je les trouve c'est tout. Par exemple ceux là ...

Il sortit deux pierres plus petites que les autres. Sybaris les regarda avec attention, mais tâche de se montrer plus curieuse que désireuse.

Je les ai trouvés dans une caverne où j'ai passé la nuit il y a deux jours non loin d'ici. Depuis que je suis tout petit ceux de ma communauté me demande de trouver des cailloux verts, bleu ...

Une caverne à deux jours de marche ? Voilà une information que Sybaris s'empressa de noter dans son calepin mental dans la catégorie IMPORTANT ... Tout cela était fort intéressant, mais il fallait veiller à ne point trop se montrer intéressée pour ne pas éveiller les soupçons de l'innocent chasseurs de pierres ...

Votre communauté utilise beaucoup ces pierres alors ? Vous en faites quoi ?

Oui, une question tout à fait innocente ...

hrp:

Sybaris écouta avec attention ces précisions. Elle allait devoir jouer de finesse pour obtenir la localisation de cette grotte. Un endroit pourvu de ces pierres pourrait lui valoir une belle récompense, qu'il s'agisse d'une fortune matérielle ou d'un regain d'intérêt pour elle-même de la part de plus haut placé qu'elle ... Certes, ce n'était pas sa vocation de trouver des richesses, mais l'occasion était trop belle pour ne pas la saisir au vol sans attendre. Et ce petit être naïf était vraiment une chose providentielle. Il fallait à présent caresser la chose dans le sens du poil et le pousser à avouer d'où il venait avec exactitude ... sans lui faire voir ses manigances machiavéliques.

Les hommes de ce monde aiment ce qui brillent, cher Helkyn. L'or, l'argent, et les pierres qu'ils jugent précieuses. Ils en font des bijoux, généralement, pour les offrir aux dames ...

Se faisant, elle tourna habilement et subtilement le dos de sa main vers le gnome pour lui faire voir les deux bagues qu'elle portait, l'une en or avec un rubis, l'autre en argent avec une émeraude, les deux fort jolies et relativement discrètes quoique clairement précieuses.

Ce ne sont point là des choses utiles, certes, mais elles sont belles, il est vrai. Mais cela fait partie des futilités des villes vous savez. A la campagne, la richesse réside plus dans les cœurs et dans ce que l'on arrive à mettre dans les assiettes aux repas ... du moins je l'imagine, car moi-même n'ai jamais eu à manquer de rien, au fond.

Sybaris repris une bouchée qu'elle mâcha et avala avec délicatesse et raffinement, avant de reprendre enfin :

Vous savez, beaucoup paieraient cher pour savoir où vous viviez avec les vôtres. Certains être viles et cruels iraient probablement jusqu'à piller votre peuple et le blesser ... Vous devriez songer à vous faire protéger, comme ce village le fait en recourant à ma protection ...

Il ne restait plus qu'à savourer le plat ainsi que les résultats de ces quelques mots ...