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 [En pause] Skrur

 
[En pause] Skrur Sand-g10Lun 23 Fév - 9:36
Skrur

 Introverti - Indépendant - Clairvoyant - Optimiste - Social - Empathique - Impitoyable - Réfléchi
Information
Surnom « Le Chaman aux longues tresses »
Âge : 56
Nationalité : Montagnes/Désert
Profession : Chaman
Camp : Aile Ténébreuse
Noblesse : Aucune
Croyance : Aucune
Famille : Aucune
Race

Orc
Caractère


Contrairement à ses congénères, Skrur n'a rien d'un orc primaire et bestial. Élevé par les elfes, il a grandi dans la grâce, le respect et l'ordre, ces trois traits étant totalement contraires à l'éducation orque traditionnelle.
En vérité, Skrur n'est orc que d'apparence puisque tout son trait caractériel est marqué par son enfance au sein des elfes. Il est un orc socialisé, à l'apparence noble et fière, mais aussi coquet et par conséquent loin d'être repoussant.

Skrur est également un érudit bercé par le chamanisme de son peuple originaire, mais également par son expérience personnelle. Il est très connu à Sen'Tsura pour ses conseils prémonitoires qui se sont avérés vrais le plus souvent- cela lui a permis d'être à la fois craint et à la fois respecté - si bien que de plus en plus de personnes viennent à lui pour entendre sa parole. Mais le mystère pèse sur ce curieux personnage qui semble user d'étranges magies spirituelles qui lui donnent un certain pouvoir annonciateur.

De son éducation elfique ressort logiquement un mode de vie simple et calme. Skrur aime prendre son temps et se poser pour réfléchir -ce trait sera d'ailleurs marqué avec l'âge-. Il est un penseur et un moralisateur, ce qui signifie que son plus grand plaisir est aussi le plus simple : se reposer au milieu d'un beau paysage pour y rêvasser et y réfléchir sur le sens de la vie.

Cependant, certains traits raciaux n'échappent pas à Skrur qui est tout de même un orc d'origine. C'est le cas de sa colère bestiale, qui même contrôlée avec l'âge, reste dévastatrice et toujours plus grandissante. Mais pas d'inquiétudes : Skrur est un orc difficile à énerver car il est de sa philosophie de dire que la colère ne mène à rien et empêche toute réflexion logique.



Physique
 
Comme Skrur a grandi chez les elfes, son physique n'a rien de semblable au physique rustique et bestial de ses congénères.
Skrur apparaît plutôt comme un Homme sur qui aurait rajouté une peau verte et des crocs. On en oublierait même qu'il est un orc tant il s'exprime avec aisance et intelligence, c'est à en rendre fou. Ses cheveux, sa barbe et même ses crocs sont bien soignés. Il a pris goût à la noblesse naturelle des elfes et à leur tendance à être un peu trop coquets.
Ainsi, Skrur apparaît comme étant orc avec une certaine beauté, très originale et très inspirée, et il n'est pas rare que cela plaise. Son côté bestial est totalement effacé par le fait qu'il prenne soin de lui et qu'il soit socialisé.

Le plus souvent, Skrur ne garde qu'une grande jupe sur lui, maintenue par une ceinture en cuir, et sur laquelle ont été cousues des poches. Il porte beaucoup de sacoches contenant de multiples ingrédients nécessaires pour le soin.

Il porte son surnom de « Chaman aux longues tresses » en rapport avec deux tresses qu'il se faisait auparavant mais qu'il ne porte désormais presque plus. Sa chevelure est souvent attachée en une queue de cheval, mais il lui arrive parfois de la laisser détachée ou de prendre le temps de les tresser pour quelques temps.

Enfin, il est un orc fin mais musclé du fait qu'il ait beaucoup voyagé. Son visage reste agréable, même avec des crocs, et sa peau verte ne présente aucune cicatrice ni aucune blessure qui puisse le faire passer pour un guerrier. Au contraire même, il y prend soin avec des produits bien précis qui la rendent plus douce et plus lisse.

Capacités
Armes : Aucunes.

Pouvoirs : Présenté plus bas.

Familier : Aucun.

Artefact : Aucun.

Autre : Aucun.

Histoire de Skrur

[HRP :]Trailer vidéo (fait il y a deux années)

Chapître 1 : Enlèvement

[En pause] Skrur Undead_priest_by_firstkeeper-d45tsrz

Sang et honneur.
Ce furent les maîtres mots dans lesquels baigna Skrur. Il n'était pas l'enfant du chef de clan, ni même d'un orc plus talentueux qu'un autre non. Il était le fils d'un guerrier parmi tant d'autres, respecté et aimé des siens, prêt à devenir comme son père dès qu'il en aurait l'âge. Il avait été appelé Krog, car lorsque sa mère le mit au monde, l'orage et la tempête secouaient le village et menaçaient ses habitants. Krog était le mot pour « orage » en orc. Et sans même le savoir, car les orcs n'étaient pas de nature à réellement s'intéresser aux prophéties, les éléments avaient déjà annoncé la naissance du petit orc au monde entier. Mais le petit Krog oubliera ce nom qui lui aura été donné, et ce pour toujours.

Krog le nourrisson avait tout pris de sa mère de la tête au pied, et même son corps était moins gras que ceux des autres petits orcs. Le père de Krog, Tharrok, avait peur quant à l'avenir de son nouveau-né, car le village était impitoyable avec les jeunes orcs trop maigres pour pouvoir être guerriers et nourrir le village.
Car comme dans toute tribu orque qui soit, la chasse et le pillage étaient le seul moyen de survivre, et le combat était la seule manière de se divertir. Et le village orc, à cette époque, était en mouvement constant par un cruel manque de nourriture, jusqu'à se rapprocher dangereusement des forêts de Drayame et piller un petit village elfe dans les environs.

Sang et honneur.
Les mots résonnaient dans la petite tête chauve du nourrisson, secoué frénétiquement dans les bras de sa mère qui fuyait à toute allure. Skrur regarda par dessus le morceau de tissu grossièrement arraché qui le recouvrait, et il ne vit que des flammes dévorant les maisons et des orcs empalés contre les murs. En tournant la tête un peu plus à gauche, il aperçut son père mettre à terre deux guerriers elfes avant de rejoindre sa bien aimée qui se rapprochait de la forêt.


« Vite ! Cachons-nous dans ces bois. Nous n'avons pas d'autre choix. »

Tharrok se retourna une dernière fois. Son regard croisa celui du chef de tribu, au loin, essuyant un cuisant échec alors que plusieurs lames se plantaient dans son poitrail. A genoux et prêt à rejoindre ses congénères, il cracha vulgairement au sol fixa avec mépris le guerrier orc qui s'était lâchement enfui. Puis il chuta dans un bruit étouffé d'armure contre la terre.
Tharrok déglutit et fit signe à sa compagne d'accélérer le pas. Ils s'enfoncèrent dans les bois, encore et encore, tandis que Krog restait silencieux en observant les feuillages bercés par le vent. Il aimait cet endroit. Il ne se rendait pas compte de la situation.


« Cela fait vingt minutes que nous courrons, arrêtons-nous ici. Je pense que nous avons semé les elfes. Je connais un clan orc vers l'ouest, il nous faudra seulement deux jours de marche pour nous y rendre. »

Tharrok, essoufflé, jeta un regard sur son nourrisson emmitouflé et lui sourit tendrement. Puis il leva ses yeux rouges jusqu'à ceux de sa bien-aimée, prêt à la serrer dans ses bras verts pour lui redonner du courage. Mais son élan fut coupé par une liqueur rougeâtre gênante qui dégoulinait de la bouche de sa compagne.
Et lorsqu'il baissa de nouveau les yeux, il aperçut la pointe sortir de la poitrine de la femme. L'instant d'après, elle s'écroula sur son épaule, bouche béante, et les yeux sanglotants fixés sur ceux de Tharrok. Le peu de souffle qui lui restait ne lui accorda que quelques secondes pour réaliser son plus grand souhait avant de rejoindre ses ancêtres.


« Prends... soin... du... petit... »

Tharrok se leva et laissa sa rage berzerker s'emparer de lui. Ses yeux rouges se recouvrirent de veines, ses muscles grossirent et son teint devint plus sombre. Il commença à haleter, de plus en plus vite et de plus en plus fort, laissant la salive mousseuse de la rage couler le long de ses babines. Il chercha du regard ceux qui avaient osé mettre un terme à ce bel avenir qu'il s'était promis, ceux mêmes qui lui avaient retiré toute sa raison de vivre. Et quand il ne trouvait pas, cela le rendait toujours plus fou : il s'acharnait sur les arbres, les pliait de sa seule force d'orc jusqu'à s'en faire saigner les mains. Il hurlait vengeance et destruction.

Une première flèche vint se planter dans son épaule, mais cela ne l'arrêta pas. Il frappa chaque arbre jusqu'à espérer que son ennemi camouflé tombe, qu'il le saisisse et lui broie la tête, qu'il entende ses cris d'agonie des heures durant. Une deuxième flèche atterrit sur son flanc. Il lâcha un râle mais continua à frapper, toujours et encore, alors que les os de sa main commençaient à se fissurer.

Puis il fut stoppé net par cette troisième flèche décisive qui se planta droit dans son coeur. Sa respira fut brutalement coupé, et il sentit le sang s'échapper de la plaie et se propager à l'intérieur de tous ses organes. Il se retourna, et alors que son énergie se vidait à grande vitesse, il accorda un dernier regard, le plus doux qu'il n'ait jamais offert, à son fils pleurant dans les bras de sa mère décédée. Une dernière caresse et Tharrok s'écrasa contre le sol comme récompense pour sa lâcheté.



...


« Que faisons-nous de l'enfant? »

« Tue le. »

L'elfe dégaina son épée et la pointa en direction de Krog. Ce dernier, plus innocent que jamais, regarda avec une naïveté touchante la lame qui pointait en sa direction, et il la toucha de son doigt comme il aurait touché une peluche. Il était curieux. Son regard fit des allers retours entre l'elfe et l'épée, la bouche grande ouverte et baveuse, comme s'il attendait que l'on s'occupe de lui, sans savoir même que son sort était le plus cruel de tous.

« Eh bien, qu'attends-tu ?! »

L'elfe tremblait. Son regard ne pouvait se défaire de celui de Krog. Il ne pouvait se résoudre à mettre fin à tant d'innocence, être l'acteur d'une telle cruauté. Il rabaissa son épée et se tourna vers son coéquipier.

« Je ne peux pas. Je n'y arrive pas. »

« Eh bien je le ferai moi-même. »

Le deuxième elfe dégaina son épée, et la souleva d'un coup sec au-dessus de l'enfant, totalement impassible au visage d'ange qu'il avait en face de lui.

« Attends ! »

« Quoi encore ?! »

« On ne peut pas le tuer. Je veux dire, il y a sûrement un autre moyen. »

« Un autre moyen ?! As-tu seulement idée de ce que ces monstres sont capables de faire? Crois-tu vraiment qu'ils auraient eu la même pitié que toi face l'un de nos enfants ?! » Non, penses-tu. Je lui accorde une mort rapide alors qu'eux auraient pris un malin plaisir à arracher les membres un as un, à les dévorer goulûment, et à le laisser se vider de son sang. »

« Je sais bien. Mais nous ne pouvons nous permettre de nous rabaisser à tuer des enfants. C'est... contraire à nos principes. Nous ne sommes pas des brutes. S'il te plait, laisse moi le ramener, et laissons le chef décider de son sort. S'il doit être tué, alors je préfère que ce ne soit pas par ma main. »

Le second elfe rengaina son épée, observa l'enfant, puis releva son regard sur son coéquipier. Il grimaça de haine mais garda sa rancœur.


« Je ne te défendrai pas s'il t'arrive quoi que ce soit. »


...



Le bruit de la bataille se propagea à travers toute la forêt, et bientôt, les habitants des villages voisins prirent la direction du sud de Drayame, là où les armées elfiques rentraient de leur récente embuscade. L'ambiance était tendue : les elfes étaient de grandes familles, très proches les uns des autres, et la perte d'un des leurs était alors très douloureuse. Certains pleurèrent à l'annonce du décès au combat d'un de leur fils ou de leur frère; d'autres se réjouirent en voyant arriver, la tête haute, le preux guerrier s'en revenant d'un combat acharné.
Et dans ce flot d'émotion intense, on commit l'irréparable : deux elfes arrivant tout droit de l'ouest portaient avec eux le fils du diable. La découverte provoqua un brouhaha de débats et d'insultes, et ceux qui avaient perdu leurs proches pendant le combat se ruaient déjà, les yeux plein de larmes, vers le petit monstre, cette progéniture verte qui tuerait toujours plus d'elfes que ne l'avaient fait ses parents avant lui. Ils tentèrent de l'arracher des bras et de le faire souffrir comme ils souffraient. Mais rien n'y faisait : le guerrier elfe le tenait fermement et à l'abri de toute violence, tandis que son ami restait immobile comme il l'avait annoncé quelques minutes plus tôt.

Avant que tout cela ne dégénère, le chef elfique, Thel'eera, descendit de son immense maison elfique perchée dans un arbre pour venir observer la situation et trancher judicieusement le choix qui devait être fait.


« Quels sont vos noms? »

« Je m'appelle Tend'uil, et voici Loel'thal. »

« Racontez-moi. »

« Nous avons poursuivi deux orcs qui s'étaient enfui de la bataille en direction des bois. Par peur qu'ils avertissent un clan allié, nous les avons traqué et les avons tué. Mais nous ne pensions pas trouver un enfant dans leurs bras. Je n'ai pas été capable de le tuer. Je l'ai fait venir ici pour lui offrir un autre avenir. »

Cette dernière phrase provoqua la colère de la foule, et le ton monta d'un seul coup, hurlant à la mort du bébé et à l'exil de cet elfe fou. Mais Thel'eera ne pouvait se résoudre à prendre une décision tout de suite. Il avait besoin d'un peu de temps, car quoi qu'il décide, il fallait qu'il le fasse correctement et avec de très bonnes raisons. Il se tourna vers un guerrier au hasard qui avait participé à la bataille.

« Toi. Sais-tu s'il y avait d'autres enfants dans ce village orc? Avez-vous ôté toute trace de vie, même les plus jeunes? »

« Ces bêtes sauvages tuent eux-mêmes leurs enfants en cas de guerre perdue, Seigneur. Leur code d'honneur et leurs cultures arriérées les poussent à accomplir de tels actes. Par peur que leurs progénitures ne puissent pas se battre éternellement dans cet au-delà auquel ils croient, leurs parents les tuent avec « honneur » plutôt que de laisser une autre race salir leur mort. »

Tous rirent à ces croyances primaires très représentatives de l'esprit orc. Pour les elfes, ce n'était que pure idiotie, et ils ne voyaient que de l'animosité dans de telles pratiques. Le chef du village eut un moment de réflexion et se tourna de nouveau vers Ten'duil.

« Je ne sais que dire à ce propos. Pourquoi laisserions-nous vivre cet enfant alors que tout son village a été exterminé? Pourquoi serait-il épargné du même sort alors que ces orcs n'auraient eu aucune pitié à notre égard? »

« L'enfant n'y est pour rien. Il n'a même pas quelques semaines, voire quelques jours, et n'est conscient d'absolument rien qui puisse le pousser plus tard à la vengeance. S'il est éduqué, il ne représentera aucune menace et-... »

« Éduquer un enfant ?! Entends-tu par là que tu comptais le garder dans notre village et l'élever au rang de citoyen ? Aberration. Il est hors de question que ce petit monstre fasse un jour de plus ici : sa présence salit la pureté de cette forêt. »

Le chef du village retira violemment l'enfant des bras de Tend'uil, lui arracha le morceau de tissu qu'il avait sur lui, et le laissa pendre en le tenant fermement par la jambe. Le petit orc, alors, se débattit furieusement dans le vide et hurla en sanglotant. Thel'eera l'écarta de lui et secoua la tête de droite à gauche avant de tourner l'enfant en direction de son peuple.

« Voyez, voyez l'enfant du diable s'agiter frénétiquement. Leur rage de vaincre et de tuer coule dans leur veine avant même d'apprendre à aimer leur mère. Comment voulez-vous éduquer un monstre animé par la soif de combat ? Nous ne pouvons rien promettre pour l'instant. Mon choix est fait : laissons la nature décider de son sort. »

Thel'eera, maintenant toujours l'enfant le plus loin possible de lui, marcha en dehors du village, suivi de quelques habitants. Il déposa l'orc sur le sol vert du sentier, sous les immenses arbres qui se refermaient sur lui, et le laissa seul dans ce milieu hostile.

« Je te donne deux jours. Si dans deux jours, les loups ne t'ont pas dévoré, alors la nature elle-même aura décidé que ta vie a plus d'importance que celle de tes congénères. A ce moment précis, je déciderai peut-être de revenir sur ma décision. »

Il retourna sur ses pas et rentra au village. Les hurlements incessants de l'enfant apeuré résonnèrent des heures durant, puis une fois la nuit approchant, plus rien. Le village s'était endormi et commençait à digérer ces évènements troublants, en espérant que le lendemain, le petit ait été emporté par un prédateur affamé.

...


Le crépuscule de la nuit rendait Drayame terrifiante pour un étranger qui n'y était pas habitué. D'ors et déjà Krog, qui avait eu peine à se mettre sur ses genoux, observait avec terreur les milles yeux dans les buissons qui semblaient le fixer avec perversion. Les arbres fleuris étaient devenus des serres qui avaient l'air de vouloir l'empoigner et l'enterrer éternellement sous la terre sacrée des elfes. Krog n'avait pas sa place ici, et même aussi petit qu'il était, il pouvait déjà ressentir la peur. Les forêts de Drayame formaient un être spirituel tout-puissant qu'aucune race extérieure ne pouvait concevoir. Cet être sentait une gêne dans sa forêt, une âme étrangère et hostile qui avait eu l'audace de s'allonger sur ces herbes sacrées. Drayame la Divine venait d'avertir sa faune et sa flore : il fallait éliminer la menace et préserver la pureté des forêts.

Ainsi s'avança le plus fidèle serviteur de la Terre-Mère, un maître loup dont l'âge avait fait de lui le chef de sa meute. ll analysa la chose verte qui gesticulait au milieu des arbres, et il n'y vit aucune menace soudaine mais plutôt une menace grandissante qu'il fallait tuer avant qu'elle ne se développe. Le vieux loup gris fronça les sourcils lorsque le regard de Krog le croisa. Quelque chose d'inhabituel le traversa, une gêne qui naissait dans son cœur et qui l'empêcherait de toute évidence d'ouvrir sa gueule sur le corps fragile du petit monstre. Il culpabilisait. Pourquoi ni comment, il ne le savait pas, mais de toute évidence, une autre force spirituelle émanant de Krog se mesurait face à la Divine Drayame qui ne pouvait se contraindre à ordonner ses serviteurs d'exterminer le petit orc.

Alors que le loup s'était arrêté à mi-chemin, déstabilisé par cette aura intimidante que dégageait Krog, sans même ne savoir s'il fallait l'attaquer ou non, une ombre s'éleva par-dessus le petit orc et fouetta habilement l'air pour faire fuir la menace. Le maître loup reconnut une fille de Drayame dont il devait respecter l'autorité. Il fit demi-tour à toute allure, suivi de sa meute, et alors à cet instant même les arbres cessèrent de se refermer sur le monstre vert. La Divine Drayame s'était inclinée face à la décision de sa fille et de cette force spirituelle qui l'avait empêché de s'attaquer à Krog. La nature venait de faire son choix.

Lorsque Krog se tourna vers son sauveur, il put aisément reconnaitre des traits familiers de la même race de ceux qui l'avaient précédemment maltraité. L'ombre s'avança, et la lumière de la lune rendit visible un corps de femme souple aux formes fermes et musclées. Les cheveux longs et scintillants à la lumière de la nuit tombaient sur la poitrine dénudée. Mais le plus captivant, que même le petit Krog n'arrivait à se défaire, c'était ce regard angélique aussi clair qu'un lac limpide chauffé par le soleil qui avait le pouvoir d'adoucir n'importe quel être sur lequel il se posait. Et lorsqu'un petit être tel que Krog respirait la douceur et l'innocence, le premier contact avec cette elfe ne pouvait être qu'affectif.


« Tu es un petit monstre mais ton cœur, lui, est encore pur. Tu ne mérites pas le sort qui t'est réservé, et nul autre que toi ne doit décider de ton avenir. Dame nature ne t'écorchera pas sous ses serres mais te bercera dans ses feuilles aussi longtemps que je garderai un œil protecteur sur toi. »

Elle déposa une tendre caresse sur les joues gonflées du petit orc, et lui accorda un sourire plein d'espoir et de compassion. Elle déposa ensuite une petite gourde remplie de sève d'arbre sucrée et terminée par une tétine faite à la main. Puis avant de le voir boire et risquer de les mettre en danger à cause de son besoin maternel de rester à ses côtés, elle disparut dans l'ombre aussi vite qu'elle était venue dans une grâce admirable.

...


Thel'eera tremblait de colère et de peur. L'enfant du diable lui était revenu, lui qui pensait s'en être débarrassé définitivement. Et le public aussi choqué que lui s'était amassé tout autour de la scène. Il ne comprenait pas, ne voulait pas comprendre, et n'avait qu'un seul souhait : qu'il soit libéré de ce fardeau. Jusqu'ici, il avait agi avec respect et sagesse afin de conserver sa bonne réputation aux yeux de son village... mais il en était assez de ces fourberies. Cet enfant était une gêne, une épine dans le pied qu'il fallait à tout prix arracher.

Il dévisagea Krog de son regard de braise... Il essayait de trouver la moindre faille qui avait pu miraculeusement faire survivre un être si inoffensif dans cette forêt si dangereuse. Rien dans son regard ni sur son corps n'était menaçant. Il n'y avait que cet air pathétiquement innocent, celui-ci encore toujours qui était revenu et qui faisait enrager le chef du village. Qu'avait-il de plus pour que même la nature refuse de s'en emparer? Comment un si minuscule insecte avait-il pu l'emporter sur les forces de la Terre-Mère? Les mains de Thel'eera commençaient à lâcher, et il n'avait qu'une seule envie, balancer l'enfant et le tuer de toutes les manières les plus atroces qui soient.

Mais alors que le brouhaha s'élevait, Thel'eera qui avait l'oreille fine comme tous les elfes entendit un étrange gargouillement qui n'était pas commun dans une telle situation. Il approcha l'oreille du ventre de l'orc et le secoua légèrement. Ses yeux s'écarquillèrent.


« SILENCE ! »

Le mot résonna dans toute la forêt de Drayame. Il n'y avait plus que les bruits des pas de Thel'eera s'avançant vers la foule, ce dernier scrutant un à un les visages pétrifiés à la vue d'un chef aussi déchainé.

« Il y a un TRAITRE parmi nous. Cet enfant a été nourri, j'entends encore les gargouillements d'une boisson qui vient d'être récemment digérée. Que celui ou celle responsable d'un tel crime se dénonce. »

Il attendit, plusieurs longues minutes durant lesquelles sa colère ne fit que gonfler ses veines déjà énormes. Mais aucune réponse ne survint. Il jeta un dernier regard au petit orc qu'il tenait d'une main, puis tout en fronçant les sourcils, se dirigea vers le premier soldat le plus proche. Il dégaina une dague de son fourreau, aplatit Krog au sol et s'apprêta à la planter dans son petit cœur faible.

« Non ! Arrêtez ! C'est moi, je l'avoue. »

L'elfette s'avança, le teint aussi pale que l'étaient ses yeux et ses cheveux. Elle avait certes aidé l'enfant dans les deux nuits, mais il y avait quelque chose de plus choquant encore : elle était une femme âgée de plusieurs centenaires, notamment très respectée de ce village pour son habileté à la chasse. Thel'eera, décontenancé, en lâcha même son arme au sol et regarda avec dépit celle qu'il n'aurait jamais pensé capable de le trahir.

« Tael'na... Pourquoi... »

« Nul ici n'a le droit de décider de la vie de cet enfant. Je t'ai connu plus sage, Thel'eera, du temps où ton père était encore chef du village. Tu t'es laissé emporté par ton nouveau statut. Je ne te reconnais plus... vois ce que tu oses faire subir à un si petit être qui ne t'a jamais causé de torts. »

« Les orcs sont nos ennemis depuis des décennies. Je suis déjà bien trop clément pour lui avoir laissé une maigre chance de s'en sortir. N'importe quel autre elfe aurait approuvé mon jugement ou l'aurait fait exécuter sur-le-champ pour la simple raison qu'il est un animal indomptable. »

« Tu ne lui as accordé aucune chance de survivre, Thel'eera. Tu as laissé croire qu'il y en avait une, mais de toute évidence, le froid et la faim l'auraient emporté si la faune ne l'avait pas dévoré avant. »

« ASSEZ ! Je n'ai pas à expliquer les actes tant que ceux-ci sont dans l'intérêt de mon peuple. Toi, en revanche... tu as trahi ta race, ta patrie, et même tes parents qui sont morts dans les guerres que nous menons contre les clans orcs. »

Thel'eera ramassa l'enfant en pleurs au sol et le déposa dans ceux de Tael'na, sans oublier de jeter un dernier regard méprisant sur ce faux visage d'ange.

« A l'aube, tu auras quitté le village, et tu n'y remettras jamais les pieds. J'avertirai alors nos voisins les plus proches et les plus lointains de ta trahison. Si l'un de nos éclaireurs remarque ta présence dans les forêts de Drayame, il aura l'autorisation d'agir comme si tu étais hostile. »

Tael'na eut un léger rictus. Elle regarda Krog, puis leva la tête en direction de Thel'eera, le défiant de ses yeux blancs. Elle n'avait de toute évidence pas peur de ses menaces, ne tremblait pas le moins du monde, et ne se défilerait pas.

« Nous ne sommes pas un peuple de barbares, mais une race sainte, noble et respectueuse, Thel'eera. Ce petit orc a prouvé bien plus que tu ne le feras jamais tant que tu garderas ce statut de chef qui te rend mauvais et prétentieux. Je quitte ce village la tête haute, avec l'enfant, et sache je l'aurais fait même fait si tu ne me l'avais pas ordonné. »

Thel'eera ne répondit pas. Il grogna, ramassa la dague, et s'en retourna à l'intérieur de son arbre-maison. Les ordres avaient été clairs, malgré le fait que bien des visages étaient attristés de voir partir l'une de leur citoyenne la plus sage. D'autres, au contraire, lui avaient déjà tourné le dos, ces derniers croyant fermement aux paroles d'honneur et de fidélité de leur chef qui avaient été bafouées par la chasseresse.

La nuit tombant, l'elfette avait déjà préparé ses affaires. Elle préféra partir dans le plus grand silence en sortant à l'arrière de sa maison. Elle ne voulait sûrement pas croiser la foule qui s'était ameutée devant sa porte pour lui souhaiter bon voyage, ni même leur adresser un seul regard. Désormais, elle s'était mise en tête qu'elle serait seule, et c'est seule qu'elle agirait, armée de son arc et de ses épées courtes.

Mais c'est contre toute attente, alors qu'elle pensait se rendre dans les montagnes pour ramener l'orc à son peuple, que Krog qu'elle avait attaché sur son dos lui tira les cheveux en balbutiant quelques mots imprononçables. Il est vrai que Tael'na avait laissé son protégé de côté depuis qu'elle était partie. Elle avait l'esprit complètement ailleurs avec tous ces évènements. Elle ressentait alors le besoin de retrouver un peu d'affection et de sensibilité dans ce visage vert qui ne lui voulait que du bien.

Et lorsqu'elle détacha Krog pour le regarder, elle soupira. Il aurait été un orc unique si le village l'avait accepté ainsi. Son éducation aurait pu aboutir à quelque chose de merveilleux, un véritable exemple pour Terra. Pourquoi était-ce nécessaire de devoir le rapporter dans les montagnes et faire de lui un guerrier assoiffé de sang qui tuerait toujours plus d'elfes ? Pourquoi fallait-il qu'il suive la même voie que ses congénères ? Le destin l'avait fait survivre jusqu'ici. Il était dommage de remettre l'orc sur le "droit chemin".


« Non. Je te garderai avec moi... »

Elle laissa un blanc de quelques secondes, caressant de ses fins doigts le visage joufflu qui lui souriait. Krog semblait déjà tout comprendre, et dans son regard innocent, on avait même l'impression qu'il la remerciait d'avoir pris cette décision.

« ...Sku'lo. »

Et c'est à compter de ce jour que l'Histoire de Skrur, le Chaman aux longues tresses, commence réellement.

...

Les quinze années qui succédèrent furent les plus importantes pour le jeune Krog. Sa mère adoptive lui enseigna le langage commun mais se résigna à lui apprendre l'elfique, la mâchoire orque n'était biologiquement pas conçue pour articuler des mots aussi compliqués. Il n'arrivait à peine à prononcer son propre prénom, "Sku'lo", qu'il déformait dans un immonde "Skrur" à consonance orque.

Pendant quinze ans, Tael'na et Skrur vivaient en parfaits nomades à l'intérieur de Drayame, se déplaçant régulièrement d'arbres en arbres, reconstruisant indéfiniment des maisons éphémères après avoir détruit celle qu'ils venaient de quitter. Mais cela n'empêcha pas Tael'na d'éduquer Skrur comme son véritable fils, le nourrir, le faire marcher, et même lui apprendre les rudiments de la chasse. Le jeune Skrur grandit bien vite et devint rapidement velu. Mais comme il n'avait que sa mère comme exemple, elle qui concoctait régulièrement des mélanges naturels récupérés des flores alentours pour soigner sa peau et ses cheveux, il se décida lui aussi à se soigner coquettement.

Depuis qu'il avait atteint l'âge de raison, capable de se reconnaître, il ne voulait pas accepter sa mocheté apparente, car sa situation voulait qu'il ne connaisse que les elfes et rien que les elfes, eux qui étaient éternellement beaux et jeunes. Il se rapprocha du mieux qu'il pouvait de la beauté de sa mère, elle qui ne vieillissait jamais, en rasant ses poils, adoucissant sa peau, lavant régulièrement ses cheveux pour les rendre soyeux, et même en taillant ses deux crocs pour les rendre propres et symétriques. Le résultat ne fut pas si décevant : Skrur était devenu un orc fin, musclé et ravissant par rapport à ses congénères. Tout était elfe en lui, même son apparence, si l'on oubliait sa peau verte et ses deux petits crocs impossibles à cacher.

Sa mère lui avait appris à avoir confiance en lui, à utiliser ses poings, à manier des armes et à assouplir ce corps taillé pour le combat. Il s'avéra d'ailleurs rapidement bien plus habile et puissant que ne l'était sa mère du fait de la nature de sa race de guerriers. Sa force naturelle d'ailleurs leur permis assez vite de se confectionner des habitations bien plus solide que du temps où sa mère était seule à pouvoir les construire. Il était devenu un atout indispensable pour elle, un chasseur silencieux et surtout un être au cœur pur, l'aboutissement de ce que Tael'na avait toujours voulu depuis qu'elle l'avait pris sous son aile. Sa seule et unique volonté désormais était que le monde entier voit le résultat de ce long travail d'éducation, et que Skrur soit peut-être même le symbole d'une paix future et d'une vision nouvelle des peuples orcs.


En ce jour aussi semblable que les précédents, Tael'na avait envoyé Skrur à la chasse alors qu'elle était en train de ranger toutes les affaires de leur habitat précaire. Ils devaient, une fois de plus, se déplacer vers un nouvel endroit plus en sécurité, car elle n'oubliait jamais qu'elle était traquée. Elle avait déjà tenté d'espionner des conversations elfiques qui se tenaient près des villages de Drayame, et les nouvelles n'étaient pas vraiment rassurantes : Thel'eera était devenu encore plus cruel et impitoyable qu'il ne l'avait été auparavant. Mais le plus inquiétant, c'était le fait qu'il ait été averti de la présence possible de Tael'na dans Drayame, il y a quelques mois de cela. Et le fait que l'elfette aperçoive de plus en plus d'éclaireurs arpenter les forêts confirmait le fait que Thel'eera était plus motivé que jamais à l'idée de traquer cette ancienne traîtresse.

Alors que les affaires étaient presque entièrement préparées, Tael'na entendit en bruit de pas derrière elle. C'était certainement Skrur qui revenait de la chasse.


« Combien de loups as-tu chassé aujourd'hui, Sku'lo ? Tu as été rapide en tout cas. Nous mangerons avant de repartir. »

Pas de réponse, mais le bruit strident d'une épée se dégainant de son fourreau. En un instant, Tael'na qui venait de tout comprendre saisit son bâton de combat et fit face à ses traqueurs qui avaient finalement réussi à attraper leur proie.

« Il nous a fallut de longues années pour te trouver, insecte. Mais tu te caches bien. Depuis combien de temps t'es-tu réaventurée dans ces terres qui ne sont plus tiennes? Deux ans? Trois ans? »

« Je n'ai jamais quitté ces terres depuis que j'ai été renvoyée de mon village. Vous êtes simplement trop abrutis pour réussir à chasser une proie bien trop agile pour vous. »

L'un des éclaireurs, de nature irascible et susceptible, chargea sans plus attendre la cible qui venait de le provoquer. Mais Tael'na n'était pas piètre adversaire, et son bâton de combat avait une portée plus longue que leurs épées courtes. Elle mit hors d'Etat de nuire le premier ennemi qui s'était élancé tête baissée, tandis que l'autre observait attentivement les techniques et les failles de la chasseresse.

« Il serait suicidaire de tenter de te vaincre au combat rapproché. Je rapporterai personnellement ton cadavre jusqu'à Thel'eera afin que tous les villages voient ce qui arrive à ceux qui ne respectent pas les règles de leur peuple. »

Avant que Tael'na n'ait le temps de réagir, son agresseur décocha une flèche de qui vint se planter aussitôt dans son poitrail. Une giclée de sang, un râle désagréable, et elle se trouva aussitôt à terre à côté de celui qu'elle venait de désarmer. Son souffle la quittait très vite, même trop vite. Elle aurait aimé dire aurevoir à Skrur avant de mourir. Elle se battait avec la vie, tentait du mieux que possible de s'accrocher aux minutes restantes pour voir son bien-aimé revenir et prononcer ses dernières paroles. Il devait être rassuré avant de s'élancer dans le monde dangereux de Terra.

...


Les deux loups qu'avait tué Skrur retombèrent lâchement au sol. Toute l'attention de l'orc fut portée sur la vue de sa mère étendue dans une flaque de sang, le regard sanglotant qui ne faiblissait pas, avec comme seule force l'amour de voir son fils un dernier instant. Les larmes grimpèrent aussi vite que la tristesse s'emparait de Skrur, mais pas seulement...


« Ah ! Te voilà. Tu nous facilites la tâche en venant jusqu'à nous, petit monstre. Tu as grandi depuis l'autre fois. Passé un certain âge, ta race d'animal devient mature, et cela se remarque par l'arrivée de votre odeur de chacal. Je vais te tuer à distance pour que ta puanteur n'affecte pas mes poumons. »

L'esprit de Skrur était totalement ailleurs. Sa vue, bien que gênée par les larmes, ne lâchait pas le regard de sa mère qui se battait pour ne pas que ses paupières se referment et savourer ainsi un dernier instant de ce bijou qu'elle avait réussi à façonner, et qui se tenait face à lui. Puis le reste de ses fores lâchèrent lorsqu'une épée vint se planter dans son poitrail, celle du coéquipier à terre qui s'était relevé.

Tael'na écarquilla les yeux comme réaction à la douleur, n'ayant plus assez d'énergie pour hurler. Elle tendit la main en direction de Skrur, et dans cet ultime souffle qui lui restait et qu'elle avait précieusement gardé pour ses dernières paroles, elle s'exprima finalement.


« Fuis... Découvre.... le monde... »

« Ta gueule, chienne. »

Et alors, à cet instant précis, on commit l'irréparable. Peut-être que ce moment particulier était essentiel pour que Skrur grandisse et devienne l'orc qu'il est aujourd'hui. Peut-être même était-ce la source d'énergie de tout ce qui l'aura motivé plus tard à accomplir ses nombreuses quêtes au fil de sa vie. Quoi qu'il en soit, ce qu'il vécut maintenant était la chose la plus douloureuse qu'il n'ait jamais vécue. Le visage de sa mère qu'il pensait intouchable, sacré, même divin, fut traversé par une lame qui la dévisagea, déchira sa peau douce et déchiqueta ces lèvres qui lui avaient tant souri auparavant. On mit à toute la pureté qu'elle représentait aux yeux de Skrur. Sa mère venait d'être souillée et son corps lâchement meurtri.

Alors, l'orc resta paralysé. Pour la première fois, on venait de briser un lien qu'il avait créé, on venait de lui ôter le pilier qui le maintenait en équilibre, cette étoile qui scintillait dans son cœur et qui faisait de lui un être plus pur encore que les nymphes de Drayame. Et plutôt que de fuir, de s'effondrer à genoux ou de se morfondre grossièrement, sa première réaction - la plus étonnante qui soit - fut de regarder ses mains : elles tremblaient de plus en plus et leurs veines se gonflaient, encore et encore, jusqu'à ce que certaines d'entre elles éclatent et provoquent des fissures desquelles dégoulinait du sang. Sans ne rien pouvoir contrôler, Skrur sentit une immense puissance qui fit gonfler intensivement ses muscles, craqueler sa peau inhabitée à cette transformation soudaine, et même ses cheveux lisses commencèrent à se dresser telle une crinière.

Skrur ne comprit plus rien, et alors que cette sensation grimpait en lui, la dernière vision qu'il eut des elfes fut celle de deux visages terrifiés de ce qu'ils voyaient. Puis tout à coup, le noir complet.
Lorsqu'il se réveilla, l'horreur l'emporta. Sa vue lui offrait un véritable carnage tellement le sang avait giclé sur les arbres et sur les plantes. Il ne préférait pas voir ni les morceaux de bras et de jambes découpés, ni même la cervelle de tête éparpillée sur le sol dont les muscles pendouillaient lamentablement du corps inerte des elfes qu'il venait d'exterminer. Était-ce lui qui venait de commettre un tel massacre ? Mère lui avait-il caché quelque chose qu'il ne savait pas sur cette force cachée ?

Lorsqu'il tourna la tête, il haussa un sourcil en voyant que le deuxième elfe n'avait pas non plus échappé au sort de son congénère, bien que son jugement ait été moins rude, certainement car la rage de Skrur s'était affaiblie. Il n'avait eu que le crâne fracassé contre un rocher, et visiblement à plusieurs reprises, car ce qui lui servait de visage n'était plus qu'un tas de chair difforme... d'ailleurs, toutes les dents s'étaient amoncelées sur le sol.

Il regarda de nouveau son corps, ce dernier visiblement endommagé par cette rage dont il n'était pas préparé. La peau d'un orc n'était pas faite pour être soignée par des produits elfiques, cela était contre nature. Elle devait être habituée à la rage qui les habitait, s'étirer et se durcir jusqu'à devenir une véritable armure. Mais pour un orc tel que Skrur qui n'avait jamais connu cela, son corps avait besoin de repos pour se régénérer. Tout cela l'avait tellement fatigué qu'il n'eut plus le temps de réfléchir au pourquoi du comment.

Il prit tout de même la peine d'enterrer sa mère. C'était son dernier merci pour tout ce qu'elle lui avait appris. Il eut beaucoup de peine à devoir s'imaginer continuer à vivre seul, mais Tael'na lui avait déjà expliqué de nombreuses fois ces dernières années que viendrait le jour où il ne devrait dépendre que de lui-même. Il avait été préparé. Et même s'il n'était pas résolu à ce que sa mère lui soit retirée aussi rapidement, il se dit finalement qu'il était plus raisonnable de suivre ses conseils et d'apprendre à vivre seul.

Il quitta Drayame et partit en direction du soleil sanglant qui se cachait derrière les Montagnes.



Dans la réalité

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Pouvoirs


HRP :

Le Chamanisme


Skrur est un Chaman, ce qui signifie par conséquent qu'il peut faire appel aux esprits élémentaires sous ses 5 formes (feu, air, eau, terre et vie). A savoir que Skrur est actuellement un maître dans l'art du chamanisme et qu'il a une bonne utilisation de chacun des éléments.
Contrairement aux autres magies, on ne se contente pas d'« incanter » un sort, mais on « appelle » les esprits, ce qui est la différence majeure avec un mage élémentaire.

Un Chaman ne verra pas son énergie physique se consommer lors d'un appel : il ne sera pas usé physiquement, ni fatigué, mais son essence spirituelle sera affaiblie, c'est-à-dire qu'il ne pourra pas rappeler les esprits avant un certain temps. Plus le Chaman appelle les esprits à lui donner en puissance, plus son essence spirituelle sera affaiblie.

Le plus important et le plus dangereux dans cette magie, c'est que le Chaman doit dépendre de la libre décision des esprits, ces derniers étant des êtres à part entière. Ils peuvent donc se voir refuser de prêter leur puissance au Chaman. L'appel chamanique est donc une demande faite aux esprits, qui repose sur une confiance mutuelle, et à l'issu de laquelle le Chaman se voit attribué la toute-puissance élémentaire qui lui est confiée pour la situation seulement, et si les esprits ont accepté le prêt.

Ainsi, il est difficile de pouvoir établir une liste de pouvoirs clairs à partir du moment où le Chaman peut faire appel aux éléments sur toutes ses formes et les mélanger. A l'inverse, le Chaman a des règles strictes à suivre, imposées par ces mêmes esprits élémentaires d'où il tire sa puissance : il doit utiliser sa magie dans des situations purement exceptionnelles comme pour la survie de certaines espèces ou la protection d'individus en danger. Dans le cas contraire, les esprits peuvent se permettre de refuser de prêter leur puissance au Chaman s'ils estiment son appel inutile (faire appel à l'esprit de l'air pour amener un verre d'eau à soi n'est pas vraiment justifiable).

Ainsi, le Chamanisme est puissant mais très contrôlé par ceux même qui offrent cette puissance. Le Chaman a le devoir de faire appel aux esprits élémentaires dans certaines situations uniquement et sans que cela ne soit utilisé à des fins malveillantes (comme la destruction d'homme ou de village sans raison apparente).

Enfin, le Chaman qui n'aurait pas respecté cette règle chamanique se verrait renié des esprits à jamais, sans aucune possibilité de les appeler. Il est possible pour un Chaman de soumettre les éléments à sa volonté, et ainsi pouvoir utiliser les éléments à toutes les fins qu'il souhaite. Mais dans ce cas là, la puissance est plus limitée et le Chaman se rapproche du mage.

Le terme "maîtrise" dans le chamanisme n'a pas le même sens qu'en magie. Lorsqu'on maîtrise parfaitement une magie, on peut la faire apparaître sous des formes plus puissantes.
Le Chaman, même apprenti, peut d'ors et déjà appeler les éléments sous leur puissance la plus dévastatrice, mais il ne saura pas la manier, et elle se retourna alors contre lui ou se déchainera sans aucun contrôle. Le niveau de maîtrise d'un Chaman consiste à convaincre les esprits à lui conférer toujours plus de leur puissance dans la limite de ce dont est capable le Chaman. Plus un Chaman est maître, plus il sait appeler des éléments puissants et les utiliser. Si le Chaman est apprenti, il ne saura appeler les esprits qu'à lui prêter un peu de leur puissance car il ne sera capable de maîtriser que ce même peu qui lui sera conféré.


Les conditions d'appel

Le Chaman ne peut pas appeler n'importe quel élément à n'importe quel endroit et de n'importe quelle façon :

Un long moment d'attente : Si « l'appel » à l'avantage de ne coûter aucune énergie physique, il est, à l'inverse de l'incantation basique, plus long et plus incertain dans sa réponse. Le Chaman peut se retrouver à appeler pendant plusieurs minutes en ayant comme réponse un prêt de puissance moindre que ce qu'il attendait ou voire même pas de réponse du tout.

Avoir l'élément à proximité : Contrairement aux mages qui peuvent créer la magie qu'ils incantent, le Chaman doit se trouver à proximité de l'élément qu'il utilise. Bien entendu, il peut toujours appeler l'esprit du feu alors qu'il se trouve au bord d'un lac, mais dans ces cas là la puissance accordée sera moindre (au mieux une petite mèche dansant dans la main).
Aussi, il existe beaucoup de chamans de terre et d'air, car ces deux derniers nous entourent quotidiennement. Mais à l'inverse, il existe peu de chamans du feu.


Les totems, une alternative : Les totems sont en bois et se portent facilement à une main. Ils font la taille d'une grosse balle. Leur utilisation est simple et unique : une fois posés au sol, ils permettent au Chaman de faciliter son appel aux esprits et d'avoir leur réponse plus rapidement.
Parcontre, ils ne rendront pas votre sort plus puissant. Si vous êtes au milieu d'un lac et que vous voulez faire apparaitre un torrent de lave, vous n'obtiendrez toujours qu'une petite flamme dans la paume de la main. Elle arrivera simplement plus vite.


Les esprits élémentaires

L'esprit de l'air:

L'esprit de l'eau:

L'esprit du feu:

L'esprit de la terre:

L'esprit de la vie:

De la même manière qu'un élément peut être incanté seul, il est possible de pouvoir appeler deux éléments à la fois, mais à puissance moins élevée que si le Chaman n'avait appelé qu'un élément... ce qui en revient au même au final, mais matérialisé différemment.
Par ailleurs, il n'existe que quelques mélanges possibles, car d'autres sont complètement inutiles voire impossible (terre et air, feu et eau ou encore eau et air).

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[En pause] Skrur Sand-g10Lun 2 Mar - 8:34
Chapitre 2 : Assagissement


[En pause] Skrur Troll_Shaman_by_Sergey82M

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[En pause] Skrur Sand-g10Lun 2 Mar - 10:55
http://www.terramysticarpg.com/t4940-tratair-erubon
Bienvenue Orc ! ^^

Trataïr

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Lycan

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