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 Avez-vous vu ce chat perdu? [PV Aslan]

 
Avez-vous vu ce chat perdu? [PV Aslan] Sand-g10Dim 9 Mar - 14:21
Depuis combien de temps ne s’était-elle pas rendu ici ? Fayrouz était restée bien à l’intérieur des terres dernièrement, entre ses escapades dans le froid de l’Académie et les dunes environnantes à influencer avec sa discrétion naturelle son petit monde. Pourtant, il y avait bien une chose qu’elle appréciait lors d’un voyage jusqu’au port d’Aeb. La chaleur étouffante de l’avancée dans la savane avec le calme et la solitude environnante. Certes, parfois, il arrivait que quelques brigands ou tribus belliqueuses surveillent les allées et venues dans leur territoire mais ce n’était pas une chose à effrayer la prêtresse qui savait pouvoir se défendre et aussi que son statut, pour ceux la connaissant, suffisait à ôter toute envie de vouloir la dépouiller de ses biens. Par conséquent, elle voyageait la plupart du temps seule, contrairement à la majorité de ses filles qui choisissaient toujours de rester en groupe. Le manque d’assurance de la jeunesse assurément. Une fois arrivée au port, la caresse rude du soleil s’adoucissait grâce à une légère brise marine. Fayrouz n’était pas du genre à s’extasier devant cet horizon d’eau turquoise bien placide. Si elle devait y trouver de la beauté, ce serait quand la mer entre dans une colère féroce, déchaînant les éléments et offrant une houle au grondement menaçant.

Ce qu’elle aimait en fait par-dessus tout dans ce port, c’était le charivari qui y régnait. Tout se mélangeait, populace, couleurs, marchandises, animaux et odeurs, obtenant un cocktail entêtant et que certains n’hésiteraient pas à qualifier d’écœurant, la saleté étant malgré tout omniprésente dans un port. Et le petit bazar de son meilleur contact n’y faisait pas exception, se trouvant dans le coin le plus malfamé des quais, lieu sombre avec toujours ce petit parfum de pourriture et parfois le couinement d’un rat vagabond. Mais c’était le meilleur endroit pour trouver toutes sortes d’informations tant qu’on savait bien payer le propriétaire. Ce dernier offrait aussi un large éventail de marchandises plus ou moins douteuses et laissaient les malfrats du coin se retrouver ici pour discuter en paix. C’est tout naturellement que Fayrouz se rendit chez lui, détonant bien malgré elle avec le décor, vêtue d’une robe de lin légère, de fines sandales, affichant d’épais colliers et bracelets ainsi que de lourdes boucles d’oreille. Le tout en or. C’était quelque peu osé d’afficher ainsi richesses en ce lieu mais encore une fois, la brune ne doutait absolument pas d’elle. Issam lui était bien redevable pour lui devoir bon nombre de services dont celui de poser son véto si jamais ses amis clients étaient prêts à vouloir se brûler les ailes en s’en prenant à la prêtresse.

Le plus drôle dans tout ça, c’est que Fayrouz ne se rappelait plus vraiment quelle aide exacte elle avait apportée à ce grand magouilleur, comme quoi, c’était un fait qui l’avait marqué tout aussi bien que sa première sandale. Cependant, Issam lui avait exprimé lui être des plus redevables et la brune n’allait pas perdre une occasion d’avoir un aussi bon contact. Et aujourd’hui, elle avait besoin de lui, se lançant dans la recherche de deux gamins jumeaux qui avaient fui les responsabilités (enfin surtout le gamin) qui les attendaient, au plus grand malheur de leur mère qui avait prié auprès des Sphinx pour pouvoir les revoir. Fayrouz n’était pas une âme généreuse mais là, tactiquement, il lui était plutôt bénéfique de répondre à cette demande, si elle voulait à l’avenir jouer de son influence sur l’héritier, enfin, si celui-ci revenait déjà. Il lui fallait donc prendre un certain contrôle de la situation. Alors quoi de mieux que de chercher des informations chez son contact si bien placé. Le port d’Aeb était aussi le lieu parfait pour cela, une grande halte pour un grand nombre de voyageusr. Bien sûr, comme à son accoutumée, la brune avait un second objectif, la rentabilité avant tout. Elle avait pu entendre des rumeurs sur un tout jeune fils d’un des plus riches commerçants de la cité portuaire qui aurait hérité d’un ouvrage ancien sur une magie ancestrale qui l’intéressait. Elle voulait évidemment récupérer ce livre, de façon légale ou pas. Déjà, elle partait plus sur l’idée d’un vol ou d’un meurtre. Pour s’en vanter, l’idiot avait du comprendre la valeur du livre mais ne devait pas se douter des ennuis qu’il allait s’attirer.

Fayrouz entra donc dans le petit bazar repoussant le rideau placé juste derrière la porte, les divers morceaux de bois s’entrechoquant en un léger bruit mais largement suffisant pour attirer l’attention des divers clients, la plupart étant du genre à avoir besoin d’être toujours sur leurs gardes. Ils faisaient sombres, offrant juste la forme des silhouettes présentes en dehors des plus proches du comptoir où se trouvait une lampe à huile, seule source de lumière de la pièce. Quelques murmures se faisaient entendre tandis que la brune put sentir certains regards posés sur elle. Elle n’eut aucune appréhension, affichant un sourire en coin amusé tandis qu’elle s’avança d’un pas sûr jusqu’au comptoir où Issam était en pleine discussion avec un trio. Quelles pouvaient bien être leurs messes-basses et pourquoi jetaient-ils donc des coups d’œil vers la gauche ? Tout d’abord, la prêtresse s’invita dans le petit groupe, se plaçant juste à côté d’eux, un coude posé sur le haut du comptoir.

- Issam, cesses donc de te perdre dans les derniers potins, j’ai besoin de toi. Dit-elle d’une voix claironnante et nettement autoritaire alors que son visage affichait une expression des plus courtoises. Son contact n’afficha guère de surprise, il avait précédemment levé les yeux pour de suite reconnaître la silhouette qui venait d’entrer, et d’ailleurs il était en train d’essayer d’écourter sa discussion. Et justement, quant à ses interlocuteurs, elle vit l’un deux glisser une main vers le pommeau de son épée et c’est d’un geste rapide et contrôlé qu’elle saisit son poignard qu’elle cachait sous sa robe, retenu par une ceinture autour d’une cuisse, et qu’elle le planta entre les doigts de la main de l’homme posée sur le comptoir, occasionnant juste une très légère coupure. Une petite douleur pour accompagner la stupeur qui le figea. Si vous avez finit de faire affaires, vous feriez mieux de laisser la place et de lâcher votre jouet… Douce délectation de percevoir la soudaine tension envahissant les lieux, Issam marmonnant un vague « s’il vous plaît, c’est une cliente très importante » amenant les trois hommes à peser le pour et le contre.

- Ta clientèle laisse à désirer alors, Issam. Déjà Lui et maintenant, cette femme ? grinça des dents celui qui récupéra lentement sa main vers lui tandis que Fayrouz tenait toujours son poignard, tournant les yeux vers la direction qu’avait indiquée l’homme, une silhouette bien particulière qui ne lui était pas inconnue et elle pencha un peu la tête, affichant un amusement qui surprit le trio qui pensait avoir de quoi effrayer la prêtresse, des imbéciles se surestimant.

- Tiens, tiens, ça faisait longtemps…

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Avez-vous vu ce chat perdu? [PV Aslan] Sand-g10Mar 11 Mar - 21:51
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Aslan l'avait reconnue dès que ses fines formes avaient passé la porte. L'odeur de fleurs d'oranger de sa peau lui était parvenue entre les relents des humains présents, et il avait noté avec délectation que les années étaient passées comme des journées pour Fayrouz. Sous sa forme humaine, il lui reconnaissait les même sourires mystérieux, de faux-semblants que vêtait sa cruauté bien cachée. Dans sa démarche féline, il retrouvait de la grâce des siens qu'aucune humaine était capable d'atteindre, de souples enjambées qui laissaient deviner de longues jambes, recouvertes d'un tissu fin et remarquablement brodé. De la grâce, elle en avait à revendre. A vrai dire, il était assez incroyable que les abrutis qui tenaient la conversation ne se soient pas laissés happer par son charme, peut-être le soleil avait-il trop cogné leur tête ? Néanmoins, fidèle à elle-même, Fayrouz fit bien vitre entrer dans la caboche des chiens du bazars qui était le maître, pour le plus grand plaisir d'Aslan qui goûtait à cette leçon comme personne d'autre. Le destin semblait se montrer clément ces derniers jours, et si le sphinx était une retrouvaille des plus agréables, l'occasion qu'offrit un des hommes à l'ashrani en fut une plus belle encore.

La violence était à Aslan ce que le sable était au désert. Comme un besoin primaire qu'il devait assouvir, elle grandissait en lui, naissant des plus banales choses pour exploser aux moments les plus innatendus. Il ne la craignait pas, au contraire, il prenait un immense plaisir à l'exercer, et c'était bien pour cela que Fayrouz et lui s'entendaient. Grognant, il sortit des ombres pour approcher les humains qui n'avaient pas encore déguerpis, montrant à la lueur de la lampe ses traits les moins accueillants. Il n'en fallait pas souvent plus à des humains pour leur faire comprendre qu'ils avaient intérêt à se trouver autre part, et l'hésitation flagrante de deux d'entre eux témoigna de l'efficacité de sa démonstration.

« - Vous avez bu de l'eau de mer, imbéciles ? Disparaissez avant que vous ne puissiez regretter d'être restés, leur glissa-t-il, ses bras fort prêts à fendre pour briser chaque os sur leur chemin. »

Il y eut quelques regards interrogatifs entre eux, mais après les incitations du propriétaire et les arguments d'Aslan, ainsi que la démonstration d'agilité de Fayrouz, ils déguerpirent. L'ashrani reporta alors son attention sur la sphinx, qu'il dépassait d'une bonne tête. Lui, s'il était encore jeune, un gamin pour elle, avait déjà les allures d'un vieux roublard. Depuis qu'ils s'étaient quitté sur l'exécution d'une proie que Fayrouz avait appâtée jusqu'à son lit, il avait gagné quelques cicatrices et une certaine sagesse dans son regard, qui disparaissait bien assez vite au profit de son humeur changeante. La perte de sa femme était une plaie qui avait semblé guérir avec le temps, mais on devinait toute de même, quand on savait y prêter attention, quelques absences. Loin de laisser cette silhouette de ses plus mauvais jours prendre le dessus, Aslan s'avança un peu plus et porta son poing à son coeur pour saluer son obligée.

« - C'est un plaisir de vous revoir, Fayrouz. Vos entrées en scène sont toujours aussi remarquables, se permit-il, les tournures polies de ses mots faisant références à leurs affaires passées. »

Pour le sphinx, il avait un respect dont peu pouvaient se vanter. Outre les aspects les plus adorables de Fayrouz, qu'il s'agisse de sa forme humaine des plus charmantes ou son plaisir cruel pour la torture, il n'ignorait pas quelle puissance elle représentait et les avantages qu'il y avait à s'en faire une alliée.

Théodore Svalt

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Avez-vous vu ce chat perdu? [PV Aslan] Sand-g10Sam 15 Mar - 15:52
Une ombre si reconnaissable parmi les autres, à cet instant, Aslan allait à merveille avec le lieu et le décor. Fayrouz se délecta du spectacle qu’offrait sa haute et fière silhouette tandis que l’ashrani s’avançait vers les importuns. Qu’allaient faire ces derniers ? Auraient-ils la folie de vouloir se frotter à eux ? Si c’était le cas, elle aurait la présence d’esprit de les attirer dehors. Elle n’oubliait pas qu’elle était là pour de toutes autres raisons que de chercher les ennuis. Mais si c’étaient les ennuis qui se présentaient à elle de si bon cœur, elle devait bien avouer que la tentation était grande de rabaisser à leur place ces vermines qui, déjà, n’avait pas vu son coup de poignard venir. De quoi en faire une bouchée si facilement mais à prévoir lente et douloureuse assurément. Une douce mélodie perça ses oreilles, un grognement au vibrato menaçant sans en faire trop, un juste dosage qui savait créer un frisson et même faire hérisser les poils de ces hommes. Oui, la chair de poule qui apparut sur leurs bras n’échappa nullement au regard vif et attentif de la sphinx. Restant toute immobile, son expression intéressée devint satisfaction quand Aslan allia à ses mots le jeu de sa musculature féline et puissante, percevant la forme des muscles se contractant, prêts à se déchaîner à tout moment. Ses yeux se tournèrent vers les trois humains hésitants, brillants de provocation, ses doigts se resserrèrent sur le poignard mais, au final, ce n’était que des lâches. Ou alors enfin, leur instinct de survie s’était manifesté pour qu’ils fuient la queue entre les jambes sans demander leur reste. Ce n’était pas de l’intelligence puisque le trio n’avait pas su se tenir comme il se devait envers elle, vraiment que la petite illumination que la proie pouvait avoir pour se soumettre à la volonté de ses prédateurs.

La brune lâcha un soupir dédaigneux, ses traits reflétant le mépris qu’elle avait pour ces humains et elle retira d’un geste sûr la lame plantée dans le comptoir, ce dernier qui était pour une fois immaculé, arborait dorénavant la trace d’une petite entaille et d’une unique petite goutte de sang. Elle joua à faire tourner le poignard au point de faire penser qu’elle allait le lancer en plein milieu du dos du dernier humain en train de pousser les autres au niveau de la porte pour sortir mais elle se retint. L’envie était là, grande, de tuer un de ses moins que rien, mais elle avait autre chose à faire et le peu de considération qu’elle avait pour Issam joua aussi en cette faveur. Et en parlant de serviabilité, que dire de celle de l’ashrani ? Elle ne pouvait que le remercier et respectait son intervention, ramenant ainsi un calme apparent bien qu’il restait une certaine tension dans l’air qui n’atteignait cependant en rien Fayrouz. Bien au contraire, elle se détendit totalement comme s’il n’avait s’agit que d’une banale altercation avec de vieilles connaissance, décidant d’ores et déjà de ne plus y porter la moindre attention. Son poignard retrouva alors sa place sous sa robe orange. Elle releva ensuite la tête pour planter son regard dans celui d’Aslan, esquissa un sourire franc et satisfait accompagné d’un hochement de tête entendu, ignorant pour l’instant Issam qui s’épongeait le front après sa petite frayeur.

- Que voulez-vous, Aslan, le temps n’est pas prêt de changer mes bonnes habitudes s’amusa-t-elle à dire, gardant un certain sérieux. Oui, le temps n’avait aucun effet sur elle comme pouvaient le constater ceux qui la connaissaient depuis longtemps mais ce n’était nullement le cas de l’ashrani. Il avait mûri et en bien, c’était indéniable. Elle jurerait même que sa férocité en avait de même grandi. Dernier représentant d’une race massacrée, il lui était alors tout naturel de penser que le destin avait décidé de garder le meilleur spécimen. Il y a quelques années, elle avait pu découvrir l’individu et l’excellent assassin qu’était Aslan. Ils partageaient des points communs indéniables amenant Fayrouz a respecté et apprécié ce dernier alors que les personnes lambdas pensaient plus à fuir sa compagnie. De même qu’elle n’était pas à du genre à s’apitoyer sur le malheur des autres, celui de l’ashrani ne lui avait pas échappé et même si elle était partisante du silence dans ces situations là, elle comprenait sa souffrance un tant soit peu et n’en jouerait vraiment que si ce dernier provoquait un jour chez elle une haine incommensurable.

Ses iris de chat voyagèrent entre les nouvelles cicatrices qu’elle pouvait déceler notamment sur le visage d’Aslan et elle tapota alors doucement de son index sur le comptoir, l’invitant à l’y rejoindre, le tout avec un petit geste de tête avec son élégance naturelle, faisant cliqueter discrètement ses lourdes boucles d’oreilles.

- Je suis ravie de vous revoir aussi, en bonne forme même si vous avez eu bien des aventures apparemment depuis. Dit-elle en même temps qu’elle tendit le bras vers la lampe à huile pour la rapprocher, tenant à avoir droit à un peu plus de lumière et enfin, elle refit attention au propriétaire du lieu, s’adressant à lui avec une expression amicale mais un ton imposant l’obéissance. Sers nous donc quelque chose à boire Issam et je compte sur toi pour te rendre utile envers Aslan, qui est un bon ami, tout autant que tu l’es avec moi.

Si Issam avait jeté jusque là des regards d’en-dessous à l’ashrani, il changea complètement suite aux paroles de la prêtresse, certes encore un petit soupçon de méfiance pouvait se sentir mais il se montra bien plus ouvert et intéressé dans le ton de sa voix.

- Tout ce que vous voudrez, ma Dame. Je vais vous chercher une eau de vie dont vous me direz des nouvelles et vous m’expliquerez ce que je peux faire pour vous. Et vous aussi… Aslan…. Si je peux être utile…. Souffla l’homme avant de disparaître d’un pas précipité derrière la porte du fond. Fayrouz avait eu un simple geste désinvolte de la main pour donner son accord pour l’eau de vie et elle croisa les bras sur le comptoir, penchant la tête pour observer de nouveau l’ashrani, pensive quelques secondes avant de reprendre la parole.

- Vraiment…. C’est un coup du destin que de vous recroiser ici…. Je pourrai fort bien faire appel de nouveau à vos services, Aslan.

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Avez-vous vu ce chat perdu? [PV Aslan] Sand-g10Mar 18 Mar - 19:47
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Aslan en avait vécu, des aventures, en effet. Depuis qu'il avait quitté Fayrouz avec le sourire, une main soutenant une bourse cliquetante, des années auparavant, sa route avait été plus ou moins tumultueuse, et solitaire. Son aimée assassinée, tous ses plans plus ou moins foutus, il n'avait, à vrai dire, que la santé de bonne. Si le monde ne lui avait paru autrefois que de brumeuses idées que son esprit avait imaginé au travers des récits de ceux qui l'avaient vu, son expérience alors lui permettait d'affirmer que nulle part ailleurs il ne se sentait aussi bien que sous le soleil de Sahawi. Assis aux côtés de Fayrouz, il lorgna longuement sur ses nombreux bijoux, scintillants sous la flammes dansante de la lampe qu'elle avait rapprochée. Ah ! Ce semblant d'humaine, qui avait de quoi convaincre n'importe quel mâle, n'avait pas réussi à rejeter ce vice, si c'en était un, que les ashranis possédaient également. Leurs regards pour l'or étaient au moins aussi intéressés que pour la chair, et tout ce qu'on pouvait en faire. Le fin doigt de la sphinx, tapotant théâtralement sur le comptoir, lui avait rappelé qu'elle aimait jouer des apparences, tout autant qu'elle aimait les détruire. S'asseyant, il jouissait de cette proximité qu'il entretenait avec autant de puissance, mais gardait à l'esprit que l'âme bicentaire qui lui tenait compagnie devait tuer l'ennui inhérent à son éternité dans son sadisme. L'ashrani se méfiait autant d'elle qu'il l'appréciait.

« - Mes services, hum ? Quel mâle a pu donc vous décevoir, cette fois ? demanda amusé Aslan, qui saisit le verre épais que lui proposa Issam, de retour. »

Des années à se faire traquer par une compagnie, et on y réfléchissait à chaque fois lorsqu'il s'agissait de boire dans de tels endroits. Aslan ne goûta pas à l'eau-de-vie, il maintint le verre fermement dans sa main, remerciant à peine d'un mouvement de tête l'homme. Souriant quelques secondes, le souvenir de leur ancienne proie encore frais dans leurs mémoires, le mercenaire lança un regard, qui en disait long, sur l'humain ; il ne voulait pas qu'une fouine mette son nez dans ses affaires, et s'il était aimable de se plier aux volontés de son obligée, Aslan n'en voulait pas dans ses pattes lorsqu'il parlait affaire. Comprenant sans mal le reproche, le gaillard s'éclipsa sous un prétexte qui en avait tous les aspects, et laissa de nouveau seuls les vieux "amis".

« - Le destin est taquin, en effet. Un jeune prince m'a récemment appris que des ashranis avaient vécus à Ras-el Khatt. Je ne veux pas vous fausser compagnie, mais je comptais m'y rendre prochainement. »

Fayrouz représentait en quelque sorte le désert, pour Aslan en tout cas. La première fois qu'il l'avait vue, il n'était qu'un enfant, et le souvenir impérissable de cette longue et intriguante silhouette l'avait à jamais marqué. Jusqu'alors, son regard de chaton avait vu chez les humains des êtres pas inférieurs, mais peut-être moins gracieux ; c'était surement dû à leur propension à tomber sous les lames de son clan. Mais elle, cependant, avait éveillé en lui un intérêt qu'il n'expliquait encore que trop mal, une aura qui s'accaparaît son attention. Sa nature d'ordre presque divin pour un ashrani avait expliqué en partie l'énigme qui l'entourait, et ce fut l'une des nombreuses leçons que lui apporta le désert quant aux apparences. Comme cette sacoche reposant sur le sable, et qui lui avait presque valu la vie, Fayrouz cachait en ses courbes fascinantes d'humaine la grandeur d'un être incomparable. Elle restait néanmoins un mystère qu'il n'avait jamais eu l'audace de résoudre.

« - Ah... dites-moi toujours. J'arriverai surement à me rendre utile avant de partir, souffla l'ashrani, se décidant finalement à boire d'une traite la boisson en portant sa tête en arrière, seule manière de faire de sa race quand on lui proposait un verre si elle ne voulait pas se donner en spectacle. »

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Avez-vous vu ce chat perdu? [PV Aslan] Sand-g10Lun 24 Mar - 15:37
La violence naissante s’effaça rapidement pour laisser place à une ambiance quelque peu plus intime, propice à cette retrouvaille inattendue. Fayrouz s’installa alors tranquillement, invitant Aslan à en faire de même, leur apportant un peu plus de source lumineuse. Elle ne manqua pas de suite de vouloir contrôler la suite des évènements, donnant ses directives à Issam avant de se tourner vers l’ashrani, ne manquant pas d’aller dans le vif du sujet, ne pouvant pas passer à côté de l’aubaine qui se dessinait devant elle. Pour que cet excellent assassin et voleur recroise sa route pile à ce moment-là, il ne s’agissait que d’une invitation évidente à utiliser ses compétences pour ses desseins qui l’avaient menée jusqu’ici. Elle savait Aslan plutôt vagabond, il pourrait tout aussi bien avoir des informations sur la personne qu’elle recherchait tout comme elle pourrait attendre tranquillement que ce dernier se charge de voler le précieux livre qu’elle convoitait. Bien sûr, il faudrait le payer et grassement. Ce qui n’était pas un souci en soit. Oui, elle ne pouvait rêver mieux comme tournure de la situation. Elle ne s’avança pas cependant trop rapidement, tâtant le terrain en levant le fait de pouvoir faire appel à ses services. Cette répartie de l’ashrani, elle l’aimait vraiment, ne s’offusquant absolument pas contrairement à ce qu’aurait pu faire certaines femmes qui n’assumeraient pas réellement de jouer de leurs corps. Elle laissa un franc rire s’échapper de sa gorge, un rire chargé de toute la chaleur de Sahawi, n’ayant rien à voir avec la violence froide dont pouvait faire preuve la prêtresse. Elle prit le verre tendu par Issam, la seule attention qu’elle lui apporta à vrai dire, prenant le temps de répondre d’un ton des plus légers.

- Faut-il vraiment que je sois aussi souvent déçue ? Je devrai alors vraiment revoir sérieusement le choix de mes amants n’est-ce pas ? susurra-t-elle non sans user d’une dose de charme dans sa voix, sous-entendu taquin, un jeu dont elle ne se lassait jamais et où elle perdait très souvent ses interlocuteurs entre ce qui était sérieux et ce qui ne l’était pas. Elle ne perdit cependant rien de l’échange entre l’ashrani et Issam, du coin de l’œil et ne s’y opposa absolument pas. Le propriétaire du lieu n’avait pour l’instant aucune utilité autre que d’apporter boisson et offrir un lieu où discuter sans être dérangé. Fayrouz, contrairement à son compagnon du moment, goutta une gorgée de l’eau de vie, brûlante dans la gorge mais au goût prononcé qui restait agréablement sur sa langue qu’elle fit discrètement claquer contre son palet. Elle marqua un léger temps aux paroles suivantes d’Aslan, une petite seconde alors qu’elle abaissait sa main tenant le verre pour finalement le poser sur le comptoir avec une certaine lenteur. Ses sourcils se froncèrent, mais plus par perplexité. Elle ne s’attendait pas à voir ainsi le nom de Ras-el Khatt apparaître aussi rapidement dans la discussion et notamment pas de la bouche de l’assassin. Vraiment ? Que se passait-il donc pour ce nouveau hasard ? Un certain espoir était en train de naître chez elle-même si son visage n’en reflétait rien, ses traits bien sérieux, consciente aussi du sujet délicat abordé parallèlement. Les ashranis qui avaient été les victimes des légions d’AT, lourd passé hantant indéniablement Aslan.

Fayrouz fit tourner doucement le verre entre ses doigts, observant attentivement le mouvement de la crinière du lion humanoïde quand celui-ci pencha en arrière la tête pour boire, se perdant un instant dans le tourbillon de couleurs qu’offraient perles, peintures, colliers et os, apparat dont elle avait toujours vu affublé l’ashrani. Il n’avait plus rien du jeune lionceau intrépide que l’on pourrait attirer dans un piège en usant d’un appât adéquat à sa curiosité. Là, elle discernait un prédateur mâture, fier et sauvage mais si on y faisait attention, on devinait là aussi un être qui avait ses propres fantômes du passé avec lui, à savoir s’il saurait capable de s’en débarrasser ou de les dompter… Rares étaient ceux qui n’y succombaient pas tôt ou tard. Elle avait laissé planer un long silence, se contentant de l’observer et ce n’est que quand elle lâcha son verre qu’elle reprit la parole, détournant finalement son regard pour fixer des yeux le mur gris sale derrière le comptoir.

- Ras-el Khatt ? Nous avions abrité au temple ceux qui ne pouvaient combattre. Il est vrai qu’il y avait quelques ashranis mais je ne les ai plus jamais revus au village. Trop nomades pour rester mais c’est sûrement le meilleur endroit pour un début de piste… Ils répondront sans doute à vos questions, à défaut de ce qu’aura pu vous dire ce Prince… un petit soupir s’échappa d’entre ses lèvres, à la fois désabusé et amusé. Jihad… aurait-il donc enfin l’intention de revenir chez les siens ? demanda-t-elle à nouveau sans détour, buvant alors d’une traite son verre à son tour et elle scruta les pupilles dorées félines et sauvages de son vis-à-vis. Elle se redressa alors, rapprochant nettement son tabouret de celui de l’ashrani et elle posa une main délicatement sur le bras puissant de ce dernier. Dîtes-moi donc tout de cette rencontre, Aslan et je ne manquerai pas de vous récompenser comme il se doit. Je vais prendre ça comme le premier service que vous pouvez me donner mais je ne vais pas vous cacher que j’aurai autre chose à vous proposer, un vol cette fois-ci… Oh et votre voyage à venir ne sera pas un problème, Ras-el Khatt est à proximité du temple, vous pourriez toujours passer au temple pour chercher le reste de votre dû.

Fayrouz ne dissimula pas le fin sourire en coin s’étirant sur ses lèvres, elle avait certes amené avec elle de quoi marchander mais il était évident qu’il serait plus à son avantage de payer Aslan qu’une fois qu’il passerait au temple, plutôt que de se retrouver avec sa bourse bien amaigrie pour son petit séjour à Aeb. Elle avait aussi veillé à utiliser directement le prénom de l’héritier de la tribu de Ras-el Khatt, préférant faire penser qu’elle le connaissait pour bien mieux inviter à la confidence.

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Avez-vous vu ce chat perdu? [PV Aslan] Sand-g10Mer 26 Mar - 7:03
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Aslan n'aimait pas quand tout allait ainsi. Par expérience, il savait que lorsque le sort lui souriait, c'était parce que quelqu'un l'avait voulu, et rares étaient ceux qui lui avaient voulu du bien par le passé. Ainsi, même lorsqu'il s'agissait de Fayrouz, il se méfiait. Déposant le verre qu'il avait vidé d'une traite, il écouta la sphinx, ravi qu'elle confirme que des ashranis étaient passés par Ras-el Khatt, ne bougeant pas lorqu'elle posa sa main sur son bras. Elle jouait avec lui, comme elle jouait avec les autres, mais il avait au moins la certitude qu'elle ne voulait pas le tuer après l'avoir utilisé.

« - Faisons comme ça, répondit-il, ses prunelles félines répondant à l'interrogation constante de celles, humaines, de Fayrouz d'une lueur amusée. »

Se retournant à son tour pour faire face à la sphinx, il se rapprocha d'elle afin de lui raconter simplement sa rencontre avec le jeune prince.

« - C'est lui qui est venu à moi, alors que je mangeais, près du port. Il a reconnu un ashrani dans la foule et a voulu savoir d'où je venais. Nous avons discuté autour d'un repas, pendant lequel j'ai appris pour les miens, puis nous nous sommes séparés, mentit-il. Rien d'extraordinaire, en fait, juste une curiosité réciproque. Je ne sais pas s'il compte rester chez les siens, mais il y est retourné, en tout cas. »

Aslan préférait garder pour lui ce qui s'était passé lorsque le jeune éphémère l'avait accompagné dans les hauteurs de la ville portuaire. L'ashrani avait dans la ville ses petits secrets et Fayrouz, aussi convaincante qu'elle pouvait être, n'avait pas encore le pouvoir de retirer à Aslan ce qu'il voulait cacher, pas même lorsqu'elle jouait de son charme. La main sur son bras était douce et en se rapprochant, la sphinx avait ramené un peu plus de cette odeur d'oranger qui la distinguait des autres mortelles. Il aurait pu se laisser charmer et voir jusqu'où pouvaient aller ses privilèges, afin de satisfaire sa chair qui le tiraillait en permanence et lui rappelait sa solitude chaque nuit qui passait, mais aussi vrai qu'Aslan désirait ce corps gracieux et exotique, il couvait une passion bien plus grande encore, mais de l'esprit et non du coeur.

« - Parlez-moi de ce vol, dit-il. Quelqu'un détient quelque chose que vous ne possédez pas déjà ? Il ne doit pas s'agir de n'importe quoi pour que vous teniez à ce que je m'en occupe. »

En effet, Aslan n'était pas n'importe qui dans son métier. Il avait fallu une bonne raison à la confrérie des brumes pour qu'elle se décide à le faire dégager de son territoire, et elle n'apparaissait que trop tard, bien souvent, à ceux qui doutaient de lui. L'ashrani avait appris d'un des meilleurs guerriers de l'histoire de son peuple, disait-on, et avait hérité du savoir-faire de ses frères et pères, ombres du désert. Dans l'exercice de son art, si c'en était un, il leur rendait honneur et était d'une efficacité terrifiante, en plus d'en tirer un plaisir indéniable. Fayrouz ne le savait que trop bien. Quand il plongeait ses prunelles, méfiantes malgré tout, dans le brillant des siennes, en apparence humaines, il retrouvait de cette considération qu'elle avait toujours eu pour lui, même à l'aurore de sa vie, lorsqu'il n'était qu'un chaton. Pas plus de huit ans, et il se rappelait parfaitement qu'elle le vouvoyait à l'époque, comme si, déjà, elle avait vu en lui celui qui prendrait la tête du khaad, après son père. Le titre de Chaïk n'était pas héréditaire, seules les compétences primaient lorsque le groupe choisissait son chef. Ainsi, il ne pouvait s'empêcher de se trouver lui-même stupide lorsqu'il se méfiait d'elle, tant elle n'avait jamais failli à se montrer respectueuse, mais Aslan était ce qu'il était, et les évènements de sa vie ne faisaient, pour l'instant, que l'encourager à douter.

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Avez-vous vu ce chat perdu? [PV Aslan] Sand-g10Sam 29 Mar - 18:16
Ce serait particulièrement idiot de la part de Fayrouz que d’attenter à la vie d’Aslan à cet instant. Ce dernier lui avait été fort utile et pouvait continuer à l’être pour ne pas être rabaissé au rang de souffre-douleur n’offrant qu’un divertissement temporaire et à l’issue mortelle. A vrai dire, elle avait de bien meilleurs projets pour l’ashrani, celui-ci avait su de toute évidence se tailler une excellente réputation dans son métier mais cela n’empêchait pas la sphinx de se dire qu’elle pourrait influencer davantage l’air de rien la vie qu’était celle de ce grand lion, le manipuler et le propulser encore plus vers les hauteurs et en récolter tous les avantages. Pour l’heure, elle tenait à le faire parler et la vieille connaissance devint la confidente usant de ses charmes avec une inconscience factice et dosée de façon à pouvoir laisser une ouverture sur son humeur taquine, même si, à aucun instant, elle ne perdait de vue les raisons bien plus sérieuses qui l’avaient amenée ici. Qu’avait pu apprendre de bien croustillant Aslan sur les enfants perdus de Ras-el Khatt ? Elle ne laissa nullement transparaître la moindre impatience, s’étant rapprochée, une main délicatement posée sur le bras de l’assassin, paraissant bien minuscule mais la douceur du contact pouvait fort bien être une arme bien plus terrible. Cependant, Aslan réagit d’une façon calme, là où d’autres se seraient laissés emporter par l’émoi de cette simple approche de la prêtresse, et cela ravissait la brune, bien plus intéressant à ses yeux. Leur proximité s’agrandit cette fois par la volonté de l’ashrani qui, en toute apparence, répondit docilement aux attentes de Fayrouz.

Celle-ci l’écouta calmement, penchant légèrement la tête, faisant ainsi glisser lentement sa chevelure épaisse pour découvrir un peu sa nuque, le tout en un geste des plus naturels. Ses sourcils se froncèrent quand le petit résumé fait par Aslan était en fait celui qu’une rencontre des plus banales sans rien de révélateur en soit si ce n’est que Jihad rentrait chez lui. Par contre, il y eut une chose que releva la prêtresse derrière ces mots, le fameux prince de la savane était seul lors de cette rencontre, qu’était donc devenue sa jumelle ? Elle cherchait deux fugueurs après tout. Peut-être n’était-elle pas avec lui à ce moment-là ou leurs chemins s’étaient séparés suite à une dispute ? Ou un malheur aussi, ce n’était pas impossible qu’elle soit morte. Enfin, peu importe, c’était le fils, l’héritier qui lui importait le plus. Sa jumelle, elle n’aurait d’utilité que de lui servir pour atteindre Jihad et dans les pires des cas, une monnaie d’échange si les choses devaient mal se passer entre eux.

-Je vois susurra-t-elle d’une voix à peine audible, sans la moindre déception. Non, de toute évidence, si Aslan lui avait dit qu’il avait rencontré Jihad et l’avait vu être tué, elle en aurait montré la même indifférence. Elle ne pouvait pas certifier que l’ashrani lui ait dit toute la vérité mais elle estimait qu’il serait inapproprié pour l’instant de sa part de le questionner davantage. Après tout, un simple échange comme ça était largement possible et elle tenait à l’équilibre de confiance apparente qu’il y avait entre eux. Apparente oui, pas totale ni réelle, elle le voyait, cette méfiance qui perçait le regard sauvage de l’assassin. Excellent, oui, vraiment, ce dernier ne se laisserait plus attirer comme ça dans un piège, il avait appris les dures lois de la vie, seuls les plus forts survivent. A quel point était-il devenu fort se demanda-t-elle alors, sa main sur son bras caressant dans le bon sens le poil épais du lion, lâchant un imperceptible soupir.

- Je n’aurai finalement pas à le chercher, c’est lui qui revient de lui-même, ce doit être malgré tout un brave petit. Dit-elle, ne cachant pas le fait qu’elle cherchait Jihad. Après tout, c’était évident, pour ce qui était de ses raisons, par contre… Bien qu’elle ne parle point en mal de ce dernier, ses intentions pouvaient être tout aussi mauvaises que bonnes. Elle laissa donc ce sujet de côté, son expression se faisant plus amusée. Vraiment, l’ashrani méfiant, voilà de quoi lui donner envie de le taquiner et de l’embêter un peu, tout en se décidant à parler de son autre projet, sachant que l’argent et autres richesses étaient amplement suffisants pour obtenir son « obéissance ». Non, si elle se fit davantage féline et câline, sa main remontant jusqu’à l’épaule d’Aslan tandis qu’elle se releva un peu de son tabouret pour aller murmurer à l’oreille de ce dernier, c’était parce qu’elle en avait envie et non le besoin. Un jeune idiot de riche qui vient d'hériter à dépouiller de ses biens, ceci n’est-il pas une perspective alléchante ?

Fayrouz laissa de nouveau un sourire naître sur ses lèvres, les gardant non loin de l’oreille de l’assassin tandis que sa main quitta l’épaule pour repousser doucement un peu la crinière autour de cette dernière, la berçant de mots qu’elle savait pouvoir être doux pour Aslan. Elle le connaissait fort bien pour savoir comment le rendre intéressé par une situation. Ils se ressemblaient sur bien des points mais elle ne le voyait absolument pas comme un concurrent, non, c’était bien au contraire un excellent compagnon de jeu… Enfin, ce qu’ils pouvaient voir comme un jeu tous deux ne l’étaient pas forcément pour les autres… Restant dans le ton, elle se permit de le tutoyer, paroles pouvant être tout aussi entêtantes que son parfum.

- Je te donne carte blanche, un grand butin s’offre à toi, ne serait-ce que tous les objets de valeurs qu’il doit garder dans sa demeure… Je ne te demande qu’une chose, de me ramener un livre spécifique. L’or est pour toi et ton prix sera le mien… Il ne faut juste pas de témoin, du sang qui coule vaut bien mieux que des cris au scandale. La prêtresse quitta son tabouret pour contourner Aslan tout en le frôlant, allant susurrer à son autre oreille, douce mais ô combien prédatrice dans ses mouvements. Si le riche bourgeois se met sur ton chemin et te tient tête, délivre-le de ce poids là, sa vie n’a aucune importance…. Tu peux agir librement ou je peux toujours t’apporter une compagnie des plus agréables lors de cette promenade de santé pour toi…

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Avez-vous vu ce chat perdu? [PV Aslan] Sand-g10Mar 1 Avr - 8:23
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Fayrouz, qu'importait sa forme, gardait toujours son caractère joueur qui, et c'en était d'une cruauté délicieuse, la poussait à ce moment à faire émerger les faiblesses d'Aslan. Le tutoiement tomba comme une nouvelle facétie, et le surprit sans qu'il ne le montre pour autant. Il ignorait si elle savait quelles pensées l'agitaient, mais ç'aurait été stupide de croire qu'elle ne jouait de ses charmes que par simple manière. Du haut de ses centaines d'années, et des nombreuses filles qui, à leur tour, poussaient leurs victimes inconscientes dans leurs propres tombes dorées, elle effleurait la carapace que revêtait Aslan depuis toujours avec bien plus de talent que n'importe qui. Il la respectait pour ce qu'elle était, un être du désert qui, par sa force et sa longévité, méritait ce respect, en plus d'avoir toujours été en bons termes avec les ashranis. Il l'appréciait, pour son caractère et ses intérêts qui rejoignaient souvent les siens. Il la craignait, parce qu'elle était au moins aussi maligne que lui et d'une puissance que la finesse de sa silhouette humaine ne laissait pas présager. Et, enfin, il la désirait, comme elle voulait qu'il le fasse, parce qu'elle était tout ce pourquoi il avait jamais succombé ; ses courbes humaines lui rappelaient à chaque instant comme il pouvait être faible et distrait, comme sa chair, si prompte à dominer celle des ennemis les plus robustes et craints, suppliait son esprit de combler le besoin qui la torturait. Son odeur, ce mélange délicat qui n'avait pas disparu depuis qu'elle était arrivée et qui ne cessait de l'ensorceler à mesure qu'elle l'aguichait, n'avait pas changé depuis des années ; il lui rappelait les dunes étendues à l'infini du désert de son enfance, celui qu'il parcourait avec le khaad. Ses yeux, ces opales émeraudes, trahissaient la perfection de son déguisement humain, mais la rapprochaient de lui-même, pour le félin qu'ils révélaient. Sa voix, à ce moment douce et tentatrice mais qu'il savait pouvoir être violente et dédaigneuse, était l'écho d'un souvenir, en lui, qui ne pouvait mourir. En tout, elle le rattachait à ce qu'il avait toujours aimé, et comme il avait craint de revenir en Feu, il craignait de jouer le jeu de la prêtresse, bien que ce dernier avait tous les atouts pour lui plaire.

« - Vous savez y mettre les formes, Fayrouz, répondit-il alors qu'elle continuait à lentement tourner autour de lui, abusant de ce pouvoir que lui octroyaient son charme, sa position et, même s'il était difficile de le définir ainsi dans son cas, sa sagesse. Un livre, hum ? Il doit être spécial, ce livre, avança-t-il, malin, faisant planer sa question, et son évidente réponse. »

Si la sphinx lui proposait tout l'or du monde, façon de parler, en échange d'un seul ouvrage, ce dernier devait receler une puissance insoupçonnée. Comme elle lui présentait la chose, pourtant, la mission n'avait pas l'air d'être d'une grande difficulté, ou au moins très éloignée des situations les plus complexes qu'il avait déjà connues. Cachait-elle une nouvelle qu'il aurait le déplaisir de découvrir à la dernière heure ? A la dernière seconde ? Saissant avec douceur dans sa main celle de Fayrouz, qui longeait sa crinière et était posée sur son épaule, il pivota légèrement sans pour autant attraper le regard qu'il savait pourtant perché au dessus de lui.

« - Rien ne me ferait plus plaisir, répondit-il à sa proposition. Cependant, une aubaine comme celle-ci... nous n'avons pas de concurrents ? »

La réelle question n'était pas celle-ci, et il n'osait pas même penser qu'elle ne l'avait pas comprise. Pourquoi Fayrouz s'embêtait-elle à payer Aslan quand elle pouvait éviter d'avoir à dépenser le moindre sou pour une telle occasion ? Il savait le temple riche, et les gages qu'il avait tiré de la prêtresse en témoignaient, mais tout de même. Désirait-elle à tout point l'assurance d'un travail digne d'un véritable assassin qu'elle en venait à proposer pour le prix qu'il souhaitait cette tâche à Aslan ? Ou souhaitait-elle simplement pimenter ses jours prochains d'une compagnie qu'elle savait dévouée ? Les questions bourdonnaient en lui comme ses envies, et plus la sphinx dansait autour de lui, plus il se perdait dans ce qu'il était sage de faire, ou pas.

« - Pour dire vrai, Fayrouz, j'aurai également besoin de vous, souffla Aslan, enserrant de sa deuxième main celle qu'il tenait déjà, maintenant le lien direct entre eux. Que diriez-vous de rendre à notre pays son indépendance ? demanda l'ashrani. »

Il ne fallait pas se méprendre, Aslan n'était en rien concerné par le peuple d'humains qui souffraient des vices du démon. Non, sa considération était pour sa propre liberté, et la vengeance qu'il couvait depuis plus de dix ans. Des années de souffrances et d'errances, et il avait saisit l'opportunité que lui avait présenté le destin pour retrouver le steppes de son pays. Il était assez fort, à présent, pour faire renaître ce que lui et Félina avaient eu l'intention de bâtir, un nouveau khaad. Dans sa proposition, il ne laissait rien deviner de tel, mais il pariait qu'un esprit comme celui de Fayrouz aurait tôt fait d'attraper à la gorge l'idée de celui qu'elle tenait sous son regard et les frasques de son charme. Elle avait un goût pour la domination qui dépassait celui des hommes et elle voulait maîtriser sans cesse ce qui l'entourait, malgré toutes les apparences qu'elle pouvait laisser paraître. Il avait, pour la première fois depuis qu'ils s'étaient revus, quelque chose, une idée en l'occurrence, qu'elle désirait. Sans jouer des mêmes atouts dont elle abusait, il espérait néanmoins titiller son intérêt, dans ce silence qu'il conservait habilement.

« - Soutiendriez-vous un nouveau khaad ? »

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Avez-vous vu ce chat perdu? [PV Aslan] Sand-g10Sam 5 Avr - 18:04
Cette danse où s’harmonisaient la voix, les mots et les gestes… Fayrouz avait à l’instant ce délicieux sentiment d’être juste elle, totalement libre, faire ce qu’elle voulait, taquiner et séduire Aslan tout en abordant enfin le vif du sujet. Une excellente danseuse dans ce domaine, elle tourna autour de l’ashrani, pouvant rappeler le faucon tournoyant au-dessus de sa proie mais au lieu de faire goûter le piquant d’un bec crochu, ce fut les douces caresses de mains humaines immaculées de toute trace de rude travail, une peau aussi douce que celle d’’un nouveau-né. Se savait-elle désirable, terrible tentation pour l’esprit, à pouvoir troubler toute réflexion ? Bien sûr que oui, comment pourrait-il en être autrement ? Elle n’était pas innocente, elle ne cherchait pas à faire taire toute méfiance chez l’assassin, non, elle visait les points faibles, elle l’appâtait avec une certaine délectation. Les années qui avaient passées depuis leur dernière rencontre en Terre avait à vrai dire bien embelli Aslan. Si certains se laissaient aller, à la bedaine croissante, ce n’était pas le cas de l’ashrani et ses yeux se perdirent vers les formes des muscles entretenus du thorax et pendant un instant, elle songea à vouloir jouer un peu plus avec le feu, son regard laissant apparaître une étincelle aventurière. Evidemment, Aslan n’était pas de ces idiots qui fonceraient tête baissée pour les faveurs d’une charmante femme, non, il avait suffisamment de vivacité d’esprit pour gagner l’intérêt de la sphinx qui ne manqua pas de scruter très attentivement ce qu’elle pouvait percevoir du facies félin de ce dernier qui venait de prendre sa main. Un geste doux et pourtant, elle pressentait la force dont pouvait faire preuve son vis-à-vis, il lui serait à vrai dire bien facile de pouvoir lui briser la main sous sa forme humaine mais elle savait qu’elle n’avait rien à craindre. Pourtant, il était connu qu’il fallait ne jamais faire confiance à un assassin, toujours est-il qu’elle estimait n’avoir encore rien fait pouvant attirer l’attention sur elle au point d’avoir un contrat sur sa tête pour devoir s’attendre à une potentielle traîtrise… Aussi devait-elle savoir montrer qu’elle pourrait dans tous les cas surenchérir…

Des concurrents ? Ah ce cher Aslan se demandait donc quel pouvait être le pot aux roses derrière son désir si apparent de faire appel à nouveau à lui tout en promettant un coquet paiement. Bien, oui, c’était vraiment bien. Ses aventures, et certainement même des mésaventures, lui avaient donné de bonnes leçons. Lentement, elle replia ses doigts sur la main de l’assassin, en une délicate pression laissant une moue déconfite transparaître à travers les traits de son visage, pouvant presque donner une impression de ce à quoi elle avait pu ressembler dans son enfance, vague fantôme d’une petite fille prise la main dans le sac.

- Hmmm, moi qui espérais pouvoir me passer de certains détails, me voilà démasquée ! dit-elle, presque boudeuse durant quelques secondes avant de soudainement laisser éclater le rire sensuel de la femme mûre qu’elle était réellement. Changeante comme le désert où les tempêtes de sable apparaissaient soudainement à une vitesse spectaculaire. Sa main libre offrit une fugace caresse sur la joue d’Aslan, emprunte d’un soupçon de tendresse et l’amusement laissa place à un certain sérieux. Il était légitime que l’ashrani sache. Il ne faudrait pas que ce livre tombe entre de mauvaises mains, vois-tu. Et le petit bourgeois ne manquant pas de vantardise, il faut agir vite, des concurrents sont peut-être déjà en train de s’organiser. Oh, autre chose, il est possible, enfin ce n’est pas avéré, que ce petit ait eu le loisir de prendre quelques mercenaires à son service. Une petite bagatelle pour le combattant que tu es, n’est-ce pas ? ça ne devrait pas finir en complications… Je veux ce livre, pour compléter ma collection… S’il devait être déjà volé… il faudrait alors se charger de son voleur… Si c’est le contenu qui t’inquiète, il n’a d’intérêt que pour les mages capables de lire à travers les lignes. Si je devais résumer, c’est de la compréhension magique, grossièrement, pas de sort en soi. Mais pour devenir puissant, il faut connaître tous les fondements. Relèveras-tu le défi ? conclut-elle avec un petit sourire fier, sous-entendant qu’elle ne manquerait pas de voir un refus comme un élan de lâcheté.

Par contre, la prêtresse ne s’attendait pas à ce que l’assassin en vienne à en quelque sorte inverser leurs rôles, devenant celui qui avait une proposition à faire à l’autre. Et il sut de suite piquer au vif la curiosité de la sphinx. Rendre son indépendance à Sahawi ? Ces mots avaient l’effet de la caresse de la douce brise du crépuscule encore gorgé du parfum du sable chaud, apportant son lot de promesses mais ils étaient également perturbants. Très même…

- Voici une bien noble intention qui mériterait en effet mon appui… dit-elle avec une petite dose de prudence, attendant de plus amples détails et le silence s’installa. Fayrouz était ambitieuse mais elle n’avait jamais formulé sa dernière ambition, prendre le pouvoir de Feu et les débarrasser de tous les petits fidèles d’AT. Des projets qui se dessinaient juste dans sa tête tandis qu’elle commençait juste à sortir et se manifester plus souvent auprès de ses connaissances tribales. Non, vraiment rien ne pouvait faire penser qu’Aslan ait pu deviner ses intentions futures, un heureux hasard alors ? Voilà que c’était elle qui afficha de la méfiance, tout en discrétion, et son regard se fit encore plus perçant, plus intense tout comme l’était sa réflexion. Si l’ashrani devait chercher du pouvoir pour son objectif, il lui semblait évident qu’il aurait intérêt à être bien entouré, voyager et lier des relations dans la savane et davantage et rien de tel que de reformer un Khaad. Celui de son père avait sa réputation et un poids malgré tout dans la politique de Sahawi. Idiots étaient ceux qui pensaient que le commerce entre tribus n’avait aucune influence à ce niveau-là. Oui, un Khaad, ce serait une bonne idée. Enfin, Aslan leva le voile sur ce mystère qui ne l’était pas tant, confirmant alors le raisonnement logique de la prêtresse. C’est que l’assassin lui offrait un sacré outil pour sa prise de pouvoir sur un plateau.

- Je ne le cacherai pas, un Khaad nous a fait bien défaut ces dernières années, si des étrangers ont pu se mêler des affaires de notre terre, c’est par le manque d’un lien solide entre les tribus et même les rivales… Je pourrai en effet te soutenir dans cette ambition, tant que je peux garder les miennes… Mais avant de donner un « oui »… prit-elle le temps de dire, sa main libre venant se poser avec délicatesse sur celles de l’assassin. Un regard extérieur ne penserait jamais que ces deux là étaient plongés dans une discussion de vol et de politique sahawienne. Elle se rapprocha légèrement plus, et surtout son visage à quelques centimètres de celui d’Aslan, de nouveau imposante et fidèle à elle-même, ne lui laissant guère d’échappatoire à son regard, son odeur et présence. Ne me dois-tu pas toi aussi à ton tour quelques détails à ce sujet ? Quand bien même nos ambitions seraient un nouveau point commun, j’en ignore trop pour m’avancer…

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Avez-vous vu ce chat perdu? [PV Aslan] Sand-g10Mer 9 Avr - 23:00
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Fayrouz désirait au-delà de tout ce qu'un être humain pouvait désirer. Lorsqu'elle posait les yeux sur quelque chose, c'était plus ou moins comme si cette dernière lui appartenait déjà, que ce soit à court ou à long terme. Ainsi, Aslan ne doutait pas qu'assis sur cette chaise, à sentir monter en lui toutes les pulsions qui le caractérisaient, il n'était qu'une autre de ces choses qu'elle s'accaparaît. Il n'était qu'un enfant lorsqu'il l'avait vue pour la première fois, et comme si le sort gravitait autour des désirs de la sphinx, il était à présent entre ses mains, luttant contre ce désir qu'elle insinuait pernicieusement en lui, le poussant chaque seconde à faiblir.

« - Je ne crois pas vous avoir jamais déçue, et je n'en ai pas l'intention, dit-il alors qu'elle avait franchi la dernière frontière qui le retenait. »

La cruauté de Fayrouz était difficilement explicable à qui ne pouvait concevoir ce qui se jouait sur leur échange. Aslan était le fils, et peut-être dernier survivant, d'un peuple qui avait fait ses lois dans le désert et les steppes de Feu. Il avait pour lui la légitimité du sang, et certains de ses actes étaient en sa faveur. L'ashrani avait le potentiel de prendre une plance dans le nord qui mettrait en danger ceux qui s'en proclamaient les maîtres. Maintenant, il demandait son aide à la sphinx, tout en lui proposant la sienne, et qu'avait-il à lui offrir si ce n'était lui-même et ses espoirs ?

« - Nous en sommes tous les deux à la moitié de notre existence sur cette terre, Sphinx, souffla Aslan, remontant sa main le long du bras de la prêtresse jusqu'à son épaule, alors qu'il rapprochait son corps du sien, quittant son siège. »

Elle avait joué de sa hauteur, c'était au tour d'Aslan d'en prendre et de mener cette danse. Ses doigts se pressaient contre sa chair, ils faisaient fi des manières qui ne les retenaient que trop, n'en pouvant plus de cette attente. La chair d'Aslan souffrait d'une solitude de plusieurs années, et elle venait d'être bousculée trop violemment pour se murer dans le silence dont l'ashrani se faisait maître, ordinairement.

« - Nous n'avons pas qu'un point commun, ici, mais une même destinée. Il nous appartient de reprendre ce pays, et de donner vie à vos ambitions, quelles qu'elles soient. J'ai déjà une centaine d'hommes prêts à me suivre, et d'autres centaines me rejoindront, d'ici peu. Feu se soulève, Fayrouz. Il reste désormais à savoir si vous resterez dans l'ombre de votre temple, à jouer votre jeu centenaire, ou si vous êtes prête à me rejoindre ? »

Son bras s'était enroulé derrière elle, sa main survolant sa peau au travers du tissu qui la couvrait. Doucement mais avec force, il l'avait attirée à lui, répondant à son appel qu'il ne pouvait plus longtemps ignorer. Désormais, il se foutait de cette prudence qui ne l'avait mené qu'à des petites combines, des échecs en devenir. Il était temps de se jeter dans le précipice qu'il longeait depuis des lustres. Son autre main qui s'était posée sur l'épaule de la prêtresse vint se loger derrière sa nuque et, dans une ultime poussée qui unifia leurs corps, l'ashrani embrassa la sphinx. Il goûta un moment de cet instant unique qui valait tous les plaisirs sadiques qu'ils avaient pu partager, puis rouvrit les paupières qu'il avait closes pour plonger de nouveau son regard dans l'abysse de ses prunelles.

« - Ce n'est pas le meilleur endroit pour discuter de cela, vous ne pensez pas ? »

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Avez-vous vu ce chat perdu? [PV Aslan] Sand-g10Mar 15 Avr - 20:22
L’avoir déçue ? Non, jamais et elle espérait, pour la survie notamment d’Aslan, que cela n’arriverait jamais. Tenez, par exemple à cet instant, la cruelle Fayrouz mettait à l’épreuve l’ashrani avec un délice à peine masqué et elle ne comptait pas rester sur sa faim. Oh non, cette épreuve n’était pas le livre, à partir du moment où l’assassin accepta indirectement, elle savait déjà que cet objet serait fort vite entre ses mains. Cette mission confiée était devenue fort soudainement secondaire, pour ne pas devenir tertiaire même… N’était-il pas connu que politique et sensualité faisaient un excellent ménage ? Ça avait toujours été le cas avec la prêtresse, une atmosphère qui la faisait vibrer en tout point et maintenant, l’épreuve était Aslan lui-même, porteur de promesses bien alléchantes. Celui-ci se redressa et elle ne recula pas, elle qui s’était approchée pour peu à peu faire s’effondrer les barrières qu’avait érigées l’ashrani… Sans la moindre violence, délicate invitation comme elle savait le faire avec un soupçon de petite provocation, le tout avec légèreté, comme si elle était insouciante. Non, la brune le savait fort bien…Ce qu’elle faisait et ce qu’elle voulait, là, maintenant. Oh, elle se souvenait de ce meurtre qu’ils avaient partagés, réalisant l’image intacte et précise qu’elle avait gardé en mémoire de la beauté dans la violence dont pouvait faire preuve l’assassin. Ce dernier la surplombait maintenant debout et elle leva ses yeux vers lui, un regard flamboyant alors que ses prunelles reflétaient son souvenir de l’homme lion sauvage et ô combien tentateur alors qu’il ôtait la vie avec délectation. Et cette pression sur sa peau… Et cette légère électricité statique à leur proximité encore une fois grandissante, tels des aimants qui, enfin, allaient cesser de lutter vainement contre une loi fondamentale de la physique… Craignait-il qu’elle s’échappe après l’avoir ainsi bouleversé ? Ou était-ce une impatience, un appel à une promenade pleine d’aventure sur les secrets que pouvaient renfermer la forme humaine de la Sphinx ?

Ah et si même ils n’étaient qu’à la moitié de leur vie et si même il était bien plus jeune qu’elle, Aslan la connaissait suffisamment bien pour savoir comment lui parler et l’air de rien, inverser quelque peu les rôles. Destinée ? Fayrouz n’était pas dupe cependant elle restait une femme et ce mot, il avait toujours un certain attrait pour la gente féminine. Mais la brune savait la pensée profonde que cela représentait, elle avait toujours eu d’excellente relation avec les khaads précédents, en rejoindre un et ce même si c’était pour son intérêt personnel pouvait bien être un coup du destin. Surtout en la compagnie de cet ashrani qui avait toujours eu une place un peu plus particulière que les autres dans sa vie à chaque fois qu’elle le croisait. Et maintenant, elle se retrouvait contre lui, un léger frisson d’anticipation traversant son échine suite au bras entourant sa taille. Le voilà donc audacieux, et sur les deux plans… Il abandonnait sa carapace de méfiance et venait à elle et c’était là bien un régal pour la prêtresse qui, elle-même, se laissait bercer par sa voix, laissant son message s’imprimer dans son esprit rempli d’images de grandeur et d’envies inavouables auprès de têtes blondes. Quelles que soient ses ambitions ? Les aurait-il deviné ce charmant chenapan ? Avait-il conscience qu’elle visait la première place à Feu ? Des centaines d’hommes et plus à venir ? Elle ferait en sorte que ce soit des milliers d’âmes qui le soutienne, lui et elle aussi par la même occasion. Non, elle ne resterait pas dans l’ombre, elle couvrirait et protègerait Feu entier de sa propre ombre, à la fois aimante et menaçante, et tous devront reconnaitre la puissance des Sphinx et de toutes ces tribus qu’elle côtoie depuis longtemps. Unies, ils seraient ô combien plus redoutables qu’ils ne le sont déjà.

Oui, l’union fait la force, toutes les sortes d’union… Et Fayrouz en désirait une tout particulièrement, sentant venir à elle Aslan et ses mains, en une recherche de toujours garder le contrôle, se perdirent dans la crinière qu’était sa chevelure, s’y glissant avec délicatesse. Etait-ce une promesse de franc jeu, ou encore une alliance pour la naissance d’un nouveau khaad ? En tout cas, elle ressentait que quelque chose se scellait entre eux, unissant leurs lèvres. La prêtresse abandonna toutes ses pensées l’instant de cette nouvelle découverte, la savourant en toute simplicité, se pressant quelques secondes davantage contre cet être félin qui venait de réussir à se vendre en beauté, car n’était-ce pas le cas ? Elle l’avait titillé et il s’offrait à elle maintenant, non ? En même temps, elle pouvait comprendre fort bien l’ashrani, maintenant qu’ils s’écartaient légèrement l’un de l’autre, leurs regards se replongeant dans celui de l’un et l’autre et que de nouveau, elle retournait à ses réflexions, vivant une ébullition diversifiée. Et elle comprenait tout autant le manque d’adaptation du lieu, jamais elle ne révèlerait ici ses sombres secrets, oui, il était bien plus préférable de les murmurer à l’oreille d’Aslan autre part mais où ?

- Tu l’auras, Aslan… dit-elle, jouant d’un sous-entendu, même si elle évoquait avant tout son soutien. Elle glissa une main de façon à taquiner du bout de son index le nez plat de l’ashrani tandis que son autre menotte alla chercher le bras qui la retenait presque comme prisonnière, en caressant le poignet. Mais avant de t’en révéler davantage, sortons d’ici. Susurra-t-elle, et elle se saisit de la main de l’assassin, lui faisant écarter son bras et c’est en lui offrant un léger frottement de son corps contre le sien qu’elle s’éloigna de lui mais elle ne le lâcha pas pour autant, l’entrainant à sa suite vers la porte du fond de la boutique, là où avait disparu Issam. Une réserve et un escalier menant à la chambre personnel de l’homme. Un lieu où la brune ne comptait jamais se rendre. Il y avait une autre porte au fond. Elle fit comprendre d’un index contre ses lèvres à l’assassin qu’elle comptait quitter les lieux sans attirer l’attention du propriétaire qui ne viendrait que les embêter pour dire au revoir. Il était plus amusant d’imaginer sa tête déconfite de voir que sa cliente préférée avait disparue.

Une fois la deuxième porte franchie, ils arrivèrent sur une rue étroite et sombre qui communiquait avec l’arrière des maisons du coin, avec peu de portes. Le soleil avait beau être haut dans le ciel, il n’atteignait pas ce petit espace, apportant une atmosphère étouffante. Sur la droite, on pouvait apercevoir au loin une rue plus grande, avec des mendiants assis le long d’un mur, discutant avec force. Sur la gauche, des maisons abandonnées, la petite rue étroite faisant un angle droit sur la route. Fayrouz connaissait ce labyrinthe sombre parmi les taudis vides, et s’y dirigea d’un pas vif et souple. Peu de gens osaient s’y aventurer, des lâches, car l’endroit était souvent vide et c’était aussi un excellent raccourci.

- Je connais une auberge offrant une suite spacieuse et propice aux discussions nécessitant la plus grande intimité. Les murs ont bien des oreilles dès qu’il y a du monde autour… dit-elle, continuant son chemin en tournant sur la droite et après quelques pas, elle s’arrêta soudainement. Le silence les entourait, la pénombre ne permettant pas de distinguer au loin ce qui pouvait se passer devant eux. Ou nous pouvons rester là et… murmurer… prononça-t-elle, se retournant lentement sur elle-même et sans prévenir, elle se saisit des colliers tribaux ornant le cou d’Aslan, assez fermement, pour l’attirer contre elle, se hissant sur la pointe des pieds, ses lèvres effleurant sa peau. Je veux régner… souffla-t-elle alors, une révélation sérieuse et elle recula un peu son visage, scrutant la réaction de l’ashrani, penchant légèrement la tête sur le côté, un pas en arrière de sa part et elle tira de nouveau pour le faire avancer contre elle, laissant entendre un argument tendancieux mais ne perdant pas le fil de ses ambitions. Ne serait-il pas grand temps de nous unir ? Elle se faisait plus animale dans son expression, quittant l'oreille pour venir chatouiller de son souffle la bouche qu'elle ne captura pas de la sienne, encore un peu cruelle, en attente d'une réponse. Oui, s’unir sous son règne, tous Feu sous son autorité. Oui, s’unir à cette entité qui avait tout pour lui plaire. Oui, elle voulait les deux, que ce soit dans une rue sombre ou à l’auberge. Les plus grandes idées et plus grands projets naissaient après tout dans l’ombre.

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Avez-vous vu ce chat perdu? [PV Aslan] Sand-g10Lun 21 Avr - 12:41
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A se glisser ainsi dans les ombres des ruelles et des arrière-cours, il semblait à Aslan qu'ils étaient deux gamins comme ceux qui vivaient seulement dans ses souvenirs, deux félins fous poussant l'autre à toujours aller plus loin. Fayrouz, dansante et tentatrice, était cette petite chose brillante qu'on appercevait, gisante sur le tapis d'un désert en apparence innocent. Tout invitait à s'en saisir, et quel fou, ou peut-être sage dans ce cas, aurait refusé telle créature alors qu'elle s'offrait ? Car, et malgré toute l'impatience qui le dévorait, Aslan n'oubliait pas qui elle était, et à quelles lois elle obéissait. Mâatseypour planait au-dessus d'eux, comme une énième menace, et lui rappelait que, surement, Fayrouz jouait avec lui comme avec les nombreux ignorants qui avaient partagé sa couche. Dominatrice mais joueuse, elle arrêta la course, se lovant dans les ténèbres du lieu en attirant Aslan à elle, soufflant au creux de son oreille, grandissant en lui le feu qui le dévorait à en consummer sa vigilence. Plus que jamais, il sentit dans ses mots et ses yeux sa voracité, son désir de le posséder, qu'il soit sien. L'ashrani, de son côté, goûtait au plaisir d'une intimité qu'il avait oublié mais se reprit, bien malgré la situation très plaisante, à douter. Depuis qu'elle avait disparue, la femme d'Aslan avait toujours accompagné ses pensées, et motivé ses projets, comme un fantôme qu'il ne pouvait abandonner. Cependant, depuis une semaine qu'il l'avait vengée, son esprit s'était libéré de ce poids qui avait pesé sur lui durant des années, et à présent qu'il s'apprêtait à s'unir à Fayrouz, comme elle prenait un malin plaisir, conscient ou pas, à le dire, il se surprenait par tant de réflexion. Sa bestialité remonta en lui à mesure que la sphinx se rapprocha, son souffle chaud déchirant le voile finalement fragile de sa sagesse. Toujours audacieux, Aslan, toujours impatient.

Répondant à l'appel et croûlant sous le poids de son désir, il délaissa toutes les questions et méfiances qui pouvaient le retenir et saisit les lèvres de la tentatrice des siennes, plaquant son corps contre le sien tout en la poussant par là même contre le mur. S'il avait été doux et hésitant plus tôt, il laissa alors sa bestialité parler, à l'image de Fayrouz qui se montrait également plus animale. Tout en l'embrassant, il plongea les doigts de sa main droite dans ses cheveux de jais, filaments ténébreux qui flirtaient avec les ombres du lieu, savourant les parfums entremêlés de sa peau et de cette crinière assortie de bijoux tintants. Il ne s'était pas encore accoutûmé à la fragrance d'orange de sa peau bronzée, et ce n'était pas pour lui déplaire, s'en imprégnant tandis qu'il découvrait, plus qu'auparavant, la tendresse et l'appétit de cette bouche bavarde. Sa main gauche se hissa jusque son visage pour mieux en saisir toute la passion qu'il offrait, mais ses doigts quittèrent vite ces domaines qu'ils avaient déjà explorés pour porter un regard plus intéressé vers les courbes de cette silhouette qu'il pressait contre lui. Ils longèrent sa mâchoire, leurs griffes effleurant son épiderme, descendant le long de son cou jusqu'au haut de cette poitrine presque découverte qu'ils contournèrent malicieusement, attrapant au passage le tissu qui la couvrait pour tirer dessus, jouant avec la tension qu'ils sentaient régner. Cette chair, même recouverte, était plus délicieuse qu'aucune autre, d'une douceur incomparable. Arrivés contre la hanche dansante, les doigts s'en saisirent, tirant le bassin de la sphinx contre celui d'Aslan, collant leurs corps l'un contre l'autre, leur faisant prendre conscience de la gêne qu'étaient leurs vêtements. Bouillant alors de la nécessité de s'unir, sentant son esprit et son désir atteindre les limites du contrôle, l'ashrani prit un instant pour replonger ses prunelles dans celles, insondables, du sphinx, brisant leur embrassade.

Des yeux de chat, similaires aux siens, qui lui rappelaient sans cesse à quel point ils étaient bien plus proches que les apparences ne le laissaient deviner, mais également si différents à la fois. Derrière ce masque, la grandeur d'un sphinx le fixait avec, peut-être, les même sentiments et émotions qu'il s'évertuait à jouer sous forme humaine. Avec Fayrouz, on ne pouvait que douter, bien qu'Aslan savait qu'il avait toujours eu une place particulière du fait de leurs épisodes passés. Il lui était difficile de se dire que cette créature, qu'il serrait contre lui toujours plus ardemment comme s'il n'arrivait jamais à s'en rapprocher assez, n'avait pas changée depuis presque trente ans qu'il l'avait vue pour la première fois. Voulait-elle régner à cette époque ? S'était-elle rapprochée des Khaad, de son père, dans cette intention ? Surement pas plus qu'elle n'aurait pu prévoir l'arrivée de démons.

« - Montre-moi donc cette auberge, malika diali, répondit-il finalement. »

Théodore Svalt

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